Je m’appelle Anne-Laure, j’ai 38 ans.
J’habite en région lilloise.
Je suis issue d’une famille catholique pratiquante, j’ai été éduquée dans un milieu un petit peu bourgeois conservateur, et j’ai ensuite choisi de faire des études d’ingénieur et aujourd’hui je travaille dans un milieu industriel. Et ma vie n’est plus du tout celle que mes parents avaient à l’époque.
J’ai très rapidement ressenti ma condition de fille et j’ai très vite ressenti que je n’étais pas un garçon : je n’étais pas ce qui était valorisé au sein de ma famille, au sein de la société en général.
On va dire que ma première indignation, féministe, s’est créée en grande section de maternelle suite à un incident à l’école. On préparait une petite pièce de théâtre sur Guillaume le Conquérant, la maîtresse a demandé des volontaires pour jouer Mathilde, plusieurs de mes camarades et moi on s’est proposées mais on a été éliminées d’office parce qu’on avait des cheveux qui n’était pas assez long et Mathilde devait être traînée par les cheveux par Guillaume. Alors en vrai c’était une pièce pour enfants donc elle était pas vraiment tirée, elle était sur un grand drap, mais elle était quand même tirée par les cheveux et je me rappelle avoir ressenti une rage ce jour-là et m’être jurée à moi-même que jamais je me laisserai pousser les cheveux longs puisque c’était discriminant et on se faisait tirer par les cheveux par un petit garçon et jusqu’à mes 24 ans j’ai jamais eu les cheveux plus long que mes épaules.
Je ne comprenais pas bien aussi cette dichotomie fille-garçon, je ne comprenais pas pourquoi moi je n’avais pas le droit de jouer au foot par exemple juste parce que j’étais une fille.
Je me rappelle avoir demandé plusieurs fois aux garçons de jouer sur le terrain de foot. Impossible. Quand j’étais avec deux trois copains-copines on jouait au ballon ça se passait bien, par contre dès qu’il fallait aller sur le terrain de foot, c’était pas possible j’avais pas le droit… mon utérus n’avait pas le droit de pénétrer le sacro-saint terrain de football.
Donc j’ai appris comme ça que j’étais une fille à l’école : je n’avais pas le droit de faire certaines choses.
Heureusement pour moi, ma mère était assez sympa elle me laissait jouer avec des petites voitures, j’avais plein de petites voitures. J’avais pas que ça mais voilà ça m’a permis d’explorer au moins à la maison toutes les facettes de jeux que les tous enfants devraient pouvoir découvrir.
Ensuite j’ai commencé à me rebeller en tant qu’enfant comme je pouvais, en tant que fille et j’avais une ourse en peluche et pas un ours en peluche et puis je me demandais aussi pourquoi il y avait plus jamais eu de femme présidente de la République et je me rappelle notamment avoir été vraiment très choquée et très en colère de voir la première ministre Édith Cresson se faire huer essentiellement parce que c’était une femme. A l’époque elle s’était fait huée par le Parlement et j’avais trouvé ça très très choquant, je crois pas que j’avais vraiment d’opinion politique à l’époque, mais je me rappelle avoir vu cette vision choquante d’une femme qui représente l’État, qui doit gérer des ministres et qui se fait renvoyer dans ses 22 parce que c’est une femme. Ça m’avait vraiment beaucoup choquée.
Adolescente j’ai continué à sentir largement l’injustice de ma condition de jeune femme et j’ai commencé à vraiment pas bien me sentir dans mon corps et à désirer transitionner vers le corps d’un garçon et puis avec le temps, petit à petit cette phase est passée et puis j’ai appris à apprivoiser ma féminité, à devenir femme et peut-être quelque part me réaliser “comme un homme” ; parce que j’ai fait des études d’ingénieur, j’ai aussi refusé de me marier, d’avoir des enfants quand l’occasion s’est présentée il y a longtemps et puis j’ai choisi à la place de faire une carrière et une carrière en particulier dans l’industrie métallurgique. C’est pas ce qu’on appelle initialement des choix féminins, les choix que j’ai fait pourraient s’apparenter à un choix d’homme.
Il n’y a pas eu que cette partie-là dans ma vie de jeune fille, au collège j’ai dû arrêter de me battre avec les autres enfants, (essentiellement les garçons), c’était juste se battre un peu comme ça pour se défendre, c’est jamais très méchant mais ça me permettait à moi aussi de m’affirmer sur un plan physique, qui n’était pas forcément permis mais que je me permettais quand même. Et j’ai dû arrêter au collège parce qu’ après un violent coup de poing dans le ventre j’ai compris, la différence de force physique entre les adolescents et les adolescentes était là, était réelle et je ne me suis plus jamais battue parce que c’était trop dangereux pour moi.
Au lycée j’ai subi différentes violences sexistes, on regardait la longueur de ma jupe, on faisait des commentaires divers, les garçons regardaient si mes jambes étaient épilées etc. Des trucs assez sexistes dans un lycée catho conservateur avec beaucoup de garçons en fait, il y avait assez peu de filles. Il y a un jour où je me suis retrouvée coincée au fond de la classe par un camarade qui était vraiment pas sympa, qui passait beaucoup de temps à m’embêter et la prof n’a pas réagi, elle a continuer à corriger ses copies, tranquille ; et heureusement qu’il s’est rien passé de plus, que j’ai pu le pousser, pousser une table et partir, heureusement qu’il ne m’a pas coincée ailleurs parce que sinon je ne sais pas trop ce qui serait arrivé de moi.
Ce même gars n’a pas arrêté l’année d’après, il a continué de m’embêter, un jour en cours de physique, il continue et là je me suis retournée pour dire de manière assez forte et sèche “Mais fiche-moi la paix, c’est bon, laisse-moi tranquille”! Il tirait sur mes boucles d’oreille, sur mes cheveux… des trucs de gamins mais vraiment problématiques. Ce jour-là, le prof me demande de venir le voir après à son bureau et là je me suis dit “Oh la la, je vais me prendre une colle, je vais me faire défoncer, ça va être terrible”… Et en fait pas du tout, il m’a demandé ce qui s’était passé, il m’a écoutée et là j’avoue que c’est un des événements les plus importants de ma vie, de ma vie de femme, parce que ce prof qui était un homme m’a écoutée, il m’a dit “ Pas de souci, je t’ai compris je t’ai écoutée et ça je le tolère pas dans mon cours, je le tolère pas ici”.
Dans ce lycée, avec quasiment que des garçons, dans une classe où il n’y avait quasiment que des mecs parce qu’on était en section scientifique, le prof, au cours d’après, m’a demandée de venir, a demandé à cet élève de venir et il lui a demandé de présenter publiquement ses excuses! C’était absolument magique, c’était la première fois en tant que femme que j’étais reconnue en tant qu’être humain, valorisée et que j’avais le droit à ce que ma dignité soit rétablie devant tout le monde. Ça a vraiment tout changé parce que je n’ai plus jamais été embêtée et je pense que les autres filles de ma classe ont pu vivre un peu plus en paix elles aussi.
Le prof a fait un speech qui sermonnait tous les hommes, en expliquant que les femmes étaient leurs égales et qu’elles devraient être respectées, ça a été un tournant hyper important pour moi.
Après, en entreprise, j’ai vécu aussi d’autres choses, des collègues qui tirent sur les fermetures éclair, sur les nœuds de mon chemisier pour voir ce qu’il y en dessous. Des trucs assez lunaires quand on est entre adultes dans un monde d’entreprises qui a quand même des règles. Des collègues qui notent des femmes au café, tranquillou devant les autres collègues qui passent, des hommes qui font des cris d’animaux sur la ligne d’assemblage en production quand on passe, en pantalon avec des chaussures de sécurité, une veste, pas en mini-jupe, si tant est que l’habillement pouvait permettre de se comporter autrement…
Des blagues sexistes à longueur de journée et aucun manager qui réagit, même pas des managers femmes, un truc de fou… ça a été vraiment très difficile de vivre cette période de ma vie en tant que femme dans ce contexte.
Je me suis tournée petit à petit vers le féminisme et en particulier l’abolition des genres, qui est devenu pour moi une évidence parce que c’était un combat nécessaire pour améliorer ma vie d’aujourd’hui mais aussi celle des autres femmes et celle des enfants et surtout celle des filles.
Il y a environ un an, j’ai été perturbée par des réponses de transactivistes et de personnes wokes sur différentes pages, notamment sur l’affaire de J. K. Rowling. C’est vraiment à ce moment-là que j’ai vu toute l’absurdité du transactivisme et surtout toute la violence. J’ai pu aussi constater aussi cette violence dans les différents posts Facebook mais aussi sous des commentaires YouTube et j’ai trouvé que c’était assez violent. Et surtout je ne comprenais pas pourquoi les positions féministes étaient considérées comme transphobe. Il a fallu vraiment que je lise et relise pour comprendre ce qui nous était reproché… que je ne trouve toujours pas justifié aujourd’hui mais que j’ai réussi à comprendre.
J’ai aussi vu des vidéos d’agressions de de Radfems lors de manifestations mais aussi des vidéos d’un youtubeur qui nous alertait sur ce nouveau phénomène d’agression, qui est déjà présent dans les pays anglophones, spécifiquement en Angleterre, et qu’on voit arriver petit à petit en France.
En plus de ma position sur le genre j’ai compris qu’on n’avait jamais rencontré ce genre de problématique au niveau des femmes.
On n’avait jamais vu cette négation de ce qu’est les femmes, la féminité, la condition de femme, pas seulement physique mais aussi matérielle, la réalité d’être une femme, d’avoir grandi en tant que petite fille, d’avoir eu des brimades sexistes, de n’avoir pas eu sa place en cour de récréation, de n’avoir pas pu choisir sa carrière etc.
D’avoir été renvoyée toujours à son corps de femme… pour moi ça a été quelque chose de très dur, et toute cette violence qui pour moi est une violence masculine à l’encontre des femmes, notamment des féministes, avec l’effacement des corps, l’effacement des témoignages, le fait de silencier notamment les lesbiennes, d’expliquer que les lesbiennes sont en fait des hommes nés dans le mauvais corps, ça c’est une violence extrême. Le fait qu’il y ait autant de violences sexuelles à l’encontre des lesbiennes me choque profondément. Ce sont des violences masculines, sous une autre forme et avec une autre justification, c’est le genre de chose qui m’a vraiment éveillée aujourd’hui, pas au niveau woke comme on pourrait le voir pour d’autres personnes, mais dans mon féminisme. Une autre chose c’est qu’aujourd’hui j’ai 38 ans, dans mon adolescence j’aurais peut-être pu basculer, me transidentifier, alors qu’aujourd’hui ma phase adolescente est passée, je suis une femme, je me suis réalisée sur pleins de points de dans ma vie : je suis manager dans l’industrie, j’aime mon corps, je suis bien dans mon corps, bien dans ma vie, je suis mariée avec un homme qui est pas vraiment féministe mais qui fait des petits pas vers le féminisme et puis je suis maman d’un petit garçon et je suis ravie de ma vie aujourd’hui.
RDG – Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes, pour leurs droits, pour les enfants, pour la société et pour la démocratie ?
Je pense que la théorie des genres est dangereuse pour les femmes et pour leurs droits. C’est un très grand danger pour les droits et la sécurité des femmes, surtout des lesbiennes, en tout premier lieu, ce sont elles qui sont vraiment au “front”, qui subissent cette grande violence. Confondre le sexe et le genre pose un vrai problème de reconnaissance des femmes, mais aussi d’accès aux soins, d’aides, notamment dans des espaces sécurisés et non-mixtes.
On parle trop peu des violences faites aux femmes, on parle trop peu des femmes battues, des femmes précaires et j’arrive pas à imaginer qu’on puisse mettre des personnes – qui sont en fait des hommes, qui ont été sociabilisés comme des hommes, qui s’identifient en tant que femmes, qui ont encore potentiellement l’appareil génital d’homme et qui ont intériorisé tous ces stéréotypes et toute cette violence masculine – au contact de femmes qui sont fragiles, à la fois en lien avec leur précarité mais aussi en lien avec tous les problèmes psychologiques que les violences ont pu induire chez ces femmes ; ça me paraît complètement dingue et il faut se battre contre ça!
On commence à avoir des problèmes avec des sportifs qui se transidentifient femme et qui gagnent des compétitions, qui explosent tous les records, avec des hommes qui se transidentifient femme et qui deviennent les “femmes” les plus riches ou “les femmes” qui gagnent le plus d’argent, qui ont le mieux réussi etc.
En réalité, ce sont des hommes qui ont été élevés comme des hommes, qui ont été peut-être sponsorisés par des hommes comme on voit souvent dans les Boys Club, qui ont été pris sous l’aile d’autres hommes, qui, à 40 ou 50 ans, se découvrent “féminins” et qui deviennent des “hommes transidentifiés femme” et pour moi ce ne sont pas les femmes les plus riches, ce ne sont pas les femmes qui ont le mieux réussi.
Dans le féminisme, on manque de stats, d’études de genre etc, pour étayer notre propos et mettre en perspective, mettre en lumière ce que nous vivons toutes mais qui est mis à l’ombre de notre réalité à chacune. Si on compte des hommes qui se transidentifient femme comme agresseur, ça veut dire que les “femmes” vont devenir plus violentes qu’elle ne le sont, ce qui n’est pas la réalité et ces statistiques vont devenir absurdes et ne vont plus refléter la réalité.
Le transactivisme invisibilise la lutte des femmes, notamment des Radfems, invisibilise les lesbiennes, et toutes les femmes. Le fait qu’on ne puisse plus dire le mot “femme” est choquant.
Après que ces personnes-là s’identifient en tant que “femme trans” ou “homme trans”, c’est pas vraiment un souci chacun vit sa vie. La problèmatique qui se pose est que si 51 % de la population ne peut plus être qualifiée de femme pour moi il y a vraiment un souci : on peut plus parler de violences contre les femmes, de déscolarisation des femmes, d’infanticides basé sur le genre comme en Inde. Etre une femme c’est une réalité biologique, certes, mais surtout matérielle parce que les femmes et les hommes n’ont pas les mêmes chances à la naissance, ni dans leur vie, ni droit aux mêmes soins, ni de prise en compte de la même manière pour la sécurité des voitures, mais aussi la conception des médicaments etc, il y a plein de choses qui commencent à sortir là-dessus. C’est un point très important : il faut que les femmes puissent être identifiées en tant que telles, les hommes aussi et après les personnes qui sont finalement très marginales et qui sont trans s’identifient autrement, qu’elles n’invisibilisent pas 51 % de la population.
Ce qui me fait peur, c’est de voir pas mal de choses sur les réseaux sociaux, dans les médias, mais aussi des extraits que j’ai pu voir dans des manuels ou expositions à l’école publique : c’est l’idée que l’on peut naître dans le mauvais corps. Pour moi c’est une idée qui est très étrange et qui me paraît très dangereuse parce qu’aujourd’hui, si j’avais eu entre 10 et 17 ans, j’aurais très certainement été tentée de changer de sexe, si tant est qu’on puisse changer de sexe, en tout cas j’aurais été tentée de transitionner car être fille c’est difficile, être femme c’est difficile aussi et si j’avais été un garçon ma vie aurait été beaucoup plus simple, beaucoup plus facile et j’aurais été beaucoup moins limitée. Et si à cette époque on m’avait proposé de devenir un garçon, qu’on m’avait dit que j’étais une fille dans mon corps mais que vu mes goûts, vu mes aspirations etc, en réalité j’étais un garçon, j’aurais pris cette cette possibilité pour me libérer.
En réalité, je ne suis pas sûre que ce soit une vraie échappatoire, je pense que ça coûte beaucoup de choses, aujourd’hui je suis contente d’être une femme, je suis épanouie en tant que femme et je suis très heureuse d’avoir un petit garçon, ce que je n’aurais pas pu faire si j’avais été une femme qui avait transitionné vers un homme. J’aurais certainement eu des séquelles physiques, peut-être psychologiques, ce qui est quasi certain c’est que je n’aurais pas pu avoir d’enfant et ça c’est vraiment quelque chose que je trouve extrêmement violent. C’est peut-être nécessaire pour des personnes qui souffrent de dysphorie de genre, je suis pas experte, je suis pas psychiatre, je ne peux pas voir d’opinion ferme là-dessus ; je pense qu’il y a des gens qui sont grande souffrance, qui sentent une vraie différence entre leur genre et leur sexe, si on peut dire ça comme ça, mais pour moi c’est vraiment très très dangereux de proposer des thérapies de conversion à des adolescents qui ne se connaissent pas, qui ne sont pas encore formés physiquement mais aussi psychologiquement et qui, comme moi j’ai souffert, souffrent d’un inconfort de genre et souffrent, comme pour beaucoup de femmes, de problèmes liés au fait de subir une société sexiste et des stéréotypes de genre. C’est ça qu’il faut combattre et pas notre corps, c’est vraiment, pour moi, les stéréotypes et pas le corps qu’il faut combattre.
RDG – Qu’est-ce qui t’a décidé à témoigner sous ta réelle identité ? Est-ce que tu as déjà subi ou constaté des pressions, des menaces, est-ce que tu as perçu parfois un danger que ce soit dans ton entourage personnel ou professionnel, ou est-ce que tu te sais en sécurité et libre de parler
En tant que femme, je pense qu’on ne sent jamais vraiment en sécurité où qu’on soit, par contre je pense que c’est important de nommer les choses, je pense que c’est important de témoigner, je le fais ma vraie identité parce que j’ai pas honte de mon message, je veux que ma parole soit entendue et j’ai pas de souci à ce que ce soit entendu sous mon propre nom. J’ai 38 ans, je pense que c’est aussi avec l’âge qu’on gagne force, en assurance et en crédibilité si on peut dire ça comme ça. Aujourd’hui ce qui m’a décidé à témoigner c’est parce que, comme j’ai expliqué précédemment, je vois une tendance que je trouve assez délétère et risquée et qui est de plus en plus développées comme on a pu le voir dans les pays anglophones et j’espère que mon témoignage pourra apporter un peu à la cause. Si des jeunes filles entendent ce que j’ai à dire, que pendant toute mon adolescence je me suis sentie vraiment mal, et que petite fille je trouvais pas juste d’être une fille et savoir que dans sa vie d’adulte, dans sa vie de femme, on peut être épanouie, on peut se trouver super cool, avoir des amis, un job sympa et faire plein de choses qui nous intéressent, devenir la personne qu’on souhaitait devenir et transformer toutes ces problématiques, tout cet inconfort de genre vers une lutte positif, c’est-à-dire le féminisme.
C’est vraiment le message que je veux porter, que vous voudrais faire entendre aux jeunes filles, et aux petites filles d’ailleurs, que :
Non, la vie c’est n’est pas qu’être que soumise, ce n’est pas être obligatoirement belle et tais-toi, ce n’est pas obligatoirement non plus être un homme pour se réaliser, pour être heureuse, et surtout, qu’elles n’aillent pas vers une transidentification et surtout pas trop jeune.
Peut-être que ces femmes seront diagnostiquées avec une dysphorie de genre, mais il ne faut pas surtout pas entamer de transition aujourd’hui, pas jeune, faire bien attention, se poser des questions et se dire que la problématique du genre ne vient du fait qu’on naît dans le mauvais corps mais qu’elle vient d’une société qui est sexiste, d’injonctions qui nous sont imposées, qui sont sexistes, qui nous limitent et qui limitent aussi les hommes mais beaucoup plus les femmes et qui sont vraiment la chose à combattre.
Il ne faut pas combattre nos corps, il faut combattre le sexisme.
RDG – As-tu une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marquée, concernant la transidentité ou le transactivisme ?
Anne-Laure – Dans ma vie personnelle, non. Parce que je ne connais pas de personne transidentifiée.
Par contre ce qui m’a choqué c’est le sort réservé à J. K. Rowling, je trouvais que c’était extrêmement violent mais aussi le fameux ou la fameuse Sasha, cet homme qui se transidentife femme et qui a été extrêmement violent avec des des manifestantes Radfem et c’est des choses qui m’ont choquée et m’ont poussée à témoigner aujourd’hui mais aussi à devenir un peu plus active sur les réseaux sur ces questions-là. Les anecdotes que je peux avoir, c’est de voir tous ces électrons qui viennent automatiquement, dès qu’on fait une réponse à un commentaire ou juste un commentaire sous une vidéo, sous un article etc – quand on dit que le mot femme existe, qu’il faut l’utiliser, que nous ne sommes pas que des personnes à utérus, que nous avons plein d’autres choses et surtout nous avons un terme qui nous définit, que, non, nous ne sommes pas des Terfs, nous ne sommes pas haineuses, on veut juste être respectées en tant que femme et ne pas être invisibilisée – tout de suite les gens sont très actif là-dessus et puis sur la partie on va dire “mauvaise identification” du genre des personnes là on vite traitées de Terfs, si on écoute les personnes qui écrivent tous ces messages, on a vite l’impression d’être une personne très violente juste parce qu’on a “mégenré” une personne alors qu’on s’est juste référées au sexe biologique d’une personne. C’est pas une insulte, c’est pas violent c’est pas méchant et le retour de bâton, le retour de haine est assez… et surtout le retour d’activisme…
Mais je pense que les des trois quarts des gens qui sont activistes ne sont pas trans au vu de leurs propos, ils défendent une cause dont je ne suis même pas certaine qu’il comprennent vraiment tous les tenants et tous les aboutissants et surtout ils ont pas réalisé l’invisibilisation qui se fait au profit des personnes trans et contre les femmes.
RDG – Est-ce que tu as quelque chose à ajouter ?
Oui je dirai vive les femmes et à bas les stéréotypes de genre.
S’il vous plaît signez la déclaration des droits des femmes basés sur le sexe www.womensdeclaration.com
Si vous souhaitez témoigner contactez-nous par mail : rebellesdugenre@nouesfemmes
A bientôt pour un nouveau témoignage de Rebelles du Genre.