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Rebelles du genre – Épisode 27 – Laurine

« J’ai 16 ans.

Je suis féministe, je suis bisexuelle.

Ça va être difficile de trouver un espace pour moi. »

Laurine, rebelle du genre

Laurine – Je m’appelle Laurine, j’ai 16 ans, je suis bisexuelle, je fais de la danse depuis mes quatre ans et du théâtre depuis quatre ans. Je fais partie d’un comité « Jeunesse et Avenir » et de lutte contre le harcèlement. En fait, c’est un engagement citoyen dans la ville pour les jeunes des alentours, donc de province. La lutte contre le harcèlement, parce que dans ce comité, nous avons tous et toutes été harcelés auparavant, donc c’est quelque chose qui nous touche beaucoup.

Sinon, je suis féministe depuis que j’ai appris ce mot, et féministe radicale depuis un an et demi environ.

Je suis lycéenne. 

Moi, je suis critique du genre depuis… depuis toujours, à peu près ! 

Parce que quand j’étais petite, je me souviens, à cinq ans, j’étais déjà vent debout contre, par exemple, les magazines pour Noël : les filles, garçons, les deux catégories. 

Je savais déjà que c’était sexiste, quand je voyais par exemple, la petite dînette du côté des filles. Je me souviens avoir dit –je me souviens, oui, je me souviens, en plus ! – avoir dit à ma mère, comme quoi c’était du «racisme anti fille». Je ne connaissais pas le mot sexisme, mais j’avais déjà compris confusément que mettre la dînette du côté des filles, c’était du sexisme ! Et de façon générale, je n’ai jamais eu de problème à l’idée qu’un garçon, un homme, puisse porter une jupe. Vraiment, ça me paraissait bizarre, ces codes vestimentaires.

 Donc voilà. Et puis j’ai toujours de façon générale eu des idées féministes, même si je ne sais pas vraiment d’où ça vient, parce qu’on ne peut pas dire que j’ai vraiment un entourage très féministe, mais des fois j’avais quand même… disons que je me faisais un peu rattraper par le côté rétrograde…. 

Par exemple, j’avais déjà compris qu’être traitée de fille, de fillette, c’était quelque chose de mauvais, mais je ne savais pas pourquoi, et finalement j’en étais venue à la conclusion que c’était peut-être parce que c’était… finalement, oui : plus insultant !

Ensuite, il faut savoir que j’ai toujours… Enfin, à l’époque, j’étais assez masculine. Je n’étais pas du type « garçon manqué » non plus. Mais voilà, j’étais quand même plus masculine que la moyenne de la classe.

Ensuite, vers mes 11 ans, quand j’ai commencé à fréquenter les réseaux sociaux, j’ai enfin découvert le féminisme à proprement parler, et c’est là où j’ai commencé à naviguer, en fait, sur Wikipédia pour l’histoire du féminisme, etc.

J’ai suivi sur les réseaux sociaux des comptes un peu « phares », on va dire ça comme ça, du type « Osez le Féminisme », NousToutes, Madmoizelle… (Mon Dieu !) ou encore  des figures telles que Dora Moutot, ou encore Marguerite Stern, parce que j’avais entendu leurs prénoms, bizarrement. Je dis bizarrement, parce que je sais que ce n’est pas un truc très courant pour une jeune féministe de 16 ans, mais j’ai lu des ouvrages féministes.  J’avais lu, par exemple, « beauté fatale », de Mona Chollet,  je crois. J’aime beaucoup le format livre, en fait.

Et voilà : de façon générale, je me suis un peu éduquée. 

Sur la culture du viol, sur l’importance du consentement, sur les violences systémiques, sur la notion de féminicide… sur le sexisme ordinaire aussi, finalement.

C’est là où j’ai commencé à être assez révoltée à l’idée de… enfin… face aux choses que je voyais autour de moi en permanence.

Il faut dire que, en effet, mes parents ne sont pas sexistes, mais ils véhiculent aussi parfois un peu des stéréotypes au désavantage des femmes. Et c’est vrai que dans mes classes, les garçons ont toujours été, pour le coup, incroyablement misogynes, si bien même que je me demande comment ils ont été éduqués. Je suis très mal tombée, à chaque fois : c’est se moquer des filles, c’est  généraliser sur toutes les filles, mais aussi le Not All Men, cracher sur le féminisme,  nier la réalité des inégalités salariales. C’est vraiment presque, oui, violenter les filles sous couvert d’humour, c’est faire des blagues sur le porno et puis la prostitution, comme je vais y revenir après.

Et puis aussi j’ai une meilleure amie – c’est toujours ma meilleure amie d’ailleurs, à l’heure actuelle – qui a fréquenté un garçon pendant deux ans, qui l’a violentée  physiquement, et qu’il a obligée à faire des choses qu’elle ne voulait pas faire. Ça s’appelle des viols. Vraiment, elle en a énormément souffert, et finalement, je pense que ça l’a vraiment traumatisée. Et moi ça m’a vraiment fait ouvrir les yeux sur le fait que finalement, les violences conjugales, elles étaient assez proches de nous en fait. Bref.

Du coup, il y a eu comme une séparation  entre moi, qui étais assez au courant, on va dire, malheureusement, de toutes les inégalités qu’il y avait encore, – parce que tout est fait pour masquer les inégalités femmes/hommes, évidemment – et puis donc, vraiment, au bout d’un moment, j’ai commencé à me sentir mal à l’aise, dans mon quotidien, et je me suis pas mal réfugiée sur les réseaux sociaux…

Mais c’était également à cette époque-là que j’ai appris la dichotomie entre les libfem, les radfem, tout ça… Ça m’a fait un choc, parce qu’en fait je pensais que le féminisme était quand même un mouvement dans lequel il n’y avait pas de dispute. 

Vraiment, je pensais que : « Toutes ensemble ! »…

Je me suis rendu compte, du coup, que c’était comme s’il y avait deux camps qui se tapaient sur la gueule, et surtout un, d’ailleurs, j’ai tout de suite remarqué ça. Un des premiers trucs qui m’a choquée, je me suis dit : “mais pourquoi les féministes libérales sont si agressives envers les radicales ? Je ne comprends pas ? Pourquoi les radicales ne prennent pas aussi les armes, finalement, en quelque sorte, contre les libérales ?” J’avais un mode de pensée assez guerrier, mine de rien, c’était il y a deux–trois ans, j’étais encore un peu jeune, c’est pour ça que je pensais comme ça.

Mais c’est vrai que c’est quand même important de se rendre compte qu’il y a vraiment… je ne sais pas si c’est que les féministes libérales manquent de maturité, mais je ne comprends pas quel est l’intérêt de taper, comme ça, sur les féministes radicales, qui ne sont pas d’accord avec les féministes libérales sur, par exemple, la religion, et donc le voile, le porno, la prostitution, le transactivisme, le genre…Et vraiment, je n’ai pas eu besoin de réfléchir longtemps, je savais d’ores et déjà que les religions étaient misogynes, de façon générale, que le voile l’était aussi, que la prostitution était totalement une institution anti-femmes, idem pour la pornographie. Je n’avais vraiment pas besoin de réfléchir très longtemps à ces notions-là !

Il suffit d’entendre les fameux garçons de ma classe, se vanter de leur visionnage pornographique de la veille, toujours dans des termes très hard, si bien même que, finalement, au lycée on en arrive à parler de la sexualité sous des termes du type : «Oh je parie que tu lui as défoncé la chatte », « Oh j’ai envie de lui limer le cul… ».  

Et puis pareil, des fois on sort des phrases, ça fait vraiment peur ! Des fois, j’entends des garçons parler de leur sexualité avec leur petite copine, en des termes du type : «J’ai envie de la détruire »… tout ça, c’est tellement violent, c’est tellement horrible… et c’est un vocabulaire totalement pompé de la pornographie, je le sais parfaitement.

Quant à la prostitution, il faut savoir qu’il y a une partie de ma ville ou c’est très réputé pour avoir beaucoup de prostituées, et pareil, ils se vantent qu’ils y sont déjà allés…  alors je ne sais pas si c’est vrai, mais à partir du moment tu rigoles dessus, c’est que tu ne vois pas le problème là-dedans, et que tu es d’accord avec cette situation-là. Donc ce n’est pas normal ! 

Mais pour le transactivisme et le genre, j’ai peut-être été un peu plus résistante, à me rendre compte du problème, même si j’ai quand même fait mon « peak trans » assez rapidement, à partir du moment j’ai compris que, avec le transactivisme, quiconque se déclare femme peut concourir dans les sports de femmes, aller dans les vestiaires pour femmes, etc.

C’est une problématique assez évidente, je pense.

Donc voilà. Après, il faut savoir qu’à l’époque, je faisais des RP, donc « Role play » :  tu prends un personnage, tu le joues virtuellement, dans des grands groupes spécifiques,  si bien même que tu arrives à créer des univers entiers,  ce qui te prend, comme c’était mon cas, toute la journée. À chaque temps libre, j’étais dessus, et je fréquentais donc beaucoup de personnes qui faisaient des RP. C’est vrai qu’il y en avait beaucoup qui se disaient « agenre, genderfluid, femme trans, homme trans »… Il y a tout eu !  A l’époque, je ne me posais pas plus de questions que ça j’avais l’impression que ça ne concernait pas, donc j’étais vraiment à 200 lieues de toutes ces notions, mais on m’a quand même, je m’en souviens maintenant, appelée « cis »  un jour, d’un ton méchant, comme si c’était vraiment une mauvaise chose. 

Et je me souviens, à un moment donné, on m’avait dit de me faire « éduquer sur ce sujet-là ».  Mais moi, je nageais à 346 000 km de ces sujets-là, justement, et je n’avais pas envie de me faire « éduquer »… je ne sais pas pourquoi haha !  Je n’avais pas envie de me découvrir « agenre »  ou je ne sais trop quoi, parce que c’est vraiment ça le discours qu’ils tenaient, comme quoi, finalement, tout le monde était genderfluid.  Et ce n’est pas faux : en effet, le genre est fluide chez les gens, parce que le genre, vu que c’est la construction sociale qui entoure les sexes, personne ne peut totalement être du côté du stéréotype femme, ou totalement du côté du stéréotype homme. Mais la façon dont ils le disaient, c’était  comme si c’était quelque chose de naturel, inné : on naît genderfluid, on naît non-binaire… bref.

Donc voilà, j’ai « peak trans »  à ce moment-là, et ça m’a fait un peu mal.

Et c’est à cette époque là aussi que j’ai commencé à me détourner de ces fameux RP, d’ailleurs. Voilà, ça ne m’a pas fait grand mal, j’imagine. Et puis je n’ai plus jamais reparlé à personne de ces RP-là, je sais qu’ils sont sur Discord,  ils doivent être encore manipulés par certains vieux de 35 ans qui leur disent de se faire écraser la poitrine, comme on l’a vu dans certains épisodes de Rebelles du genre… 

Voilà. C’est à partir de là que j’ai commencé à faire mon plein de comptes RadFem,  parce que je savais que c’était là où j’étais le mieux, en fait !

Et c’est comme ça que je suis  devenue féministe radicale, abolitionniste du genre, et, ne l’oublions pas, critique du mouvement transactiviste. 

Parce que oui, on n’est pas juste, je pense, quand on est féministe radicale, abolitionniste ou critique du genre, non non non ! On est aussi très très critique du transactivisme à proprement parler.

Et ça, il ne faut pas l’oublier, parce qu’ il y a énormément de dites «critiques du genre»  qui finalement ne critiquent pas vraiment le genre, mais qui sont juste critiques du mouvement trans.

Par exemple,  les statistiques : plutôt que de compter les «femmes trans» comme des « femmes tout court »,  peut-être devrait-on les appeler « hommes transidentifiés» du coup?  Par exemple des trucs comme ça, que même les gens pas forcément critiques du genre disent. Non : il y a un problème. Voilà.

Mais c’est vrai que c’est beaucoup plus facile de critiquer juste le transactivisme, et surtout ses dérives, plutôt que  le genre à proprement parler, parce que le genre, ça imprègne quand même nos sociétés. On est éduqués pour être genrés. Et ça, c’est un problème.

RDG –  Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes, pour leurs droits, pour les enfants, pour la société, pour la démocratie ?

Je trouve que tout cela est dangereux pour, un peu toute la société, en fait !

À part peut-être, les hommes, et encore…

Je pense qu’on peut faire une critique du transsexualisme en trois/quatre grands points:

·  Le problème du langage

·  Le problème des espaces

·  Le problème de l’idéologie en soi,

·  Et puis aussi le problème du côté culte, violence, etc.

Déjà, pour commencer, le problème du langage à proprement parler.

C’est par exemple, changer la définition du mot femme. C’est vraiment quelque chose qui paraît tout con, mais pour moi, c’est vraiment un gros, gros problème. Parce que c’est suite à ça qu’arrivent des tas de problématiques. En définissant le mot femme non pas comme juste une sexuation, mais comme une identité de genre, limite à dire que finalement être femme c’est être féminine, évidemment ça amène des tas de problèmes. Et puis ça relève d’un essentialisme quand même très profond.

Je remarque également que la définition d’homme est beaucoup moins remise en question. Et puis pareil, on a beaucoup de mal à dire femme. Donc : « femme cis »…  il faudrait utiliser d’autres mots.  Mais par contre, « femme trans »,  là, ça passe !

Pareil, les grosses problématiques au niveau du langage, c’est évidemment quelque chose que j’avais déjà lu pas mal sur les réseaux sociaux, et aussi dans certaines grandes organisations.

Par exemple, le Planning Familial parlait des femmes, en l’occurrence, en « personnes menstruées» ou « personnes à clitoris », etc.  

Non seulement ça ramène les gens brutalement à leur corps, mais c’est surtout que ce n’est pas très logique, finalement.

Parce qu’on n’en arrive à dire des trucs du type : « les personnes à clitoris sont opprimées par les personnes à pénis ! »

Alors finalement, ça reviendrait à dire, et je suis d’accord, que les femmes trans identifiées, (donc les hommes trans), sont opprimées par les hommes trans identifiés, (donc les femmes trans)… Vu que les hommes trans identifiés ont un pénis, et que les femmes transidentifiées ont un clitoris.

Mais ce n’est pas ce qu’ils disent :  ils disent que les femmes trans,  vu qu’elles sont des femmes, elles sont opprimées par les hommes, y compris les hommes trans !

Finalement, ils se contredisent eux-mêmes.

Mais c’est assez flippant finalement. On se dit : « Mais comment ces gens-là éduquent leurs enfants, en fait ? »

Si petite fille naît, on lui dit : « alors tu te considères comme fille ou comme garçon, ou comme genderfluid ?…  quelle est ton identité de genre ? »

Non, enfin ils ne connaissent pas la notion d’identité de genre, et moi non plus !

C’est indéfinissable. Et du coup, finalement on va dire ces gamins-là que finalement, le genre femme c’est être féminin-féminine, le genre  homme, c’est être masculin. Et donc forcément que les petites filles vont se dire du genre femme, parce qu’elles ont été conditionnées à être dans le genre femme. Et puis là, il y a ces parents qui vont dire : «Oh, ma fille est cis, elle se considère totalement dans le genre femme, elle est cis, c’est naturel. »

Mais non ! Elle a été conditionnée pour ça. Pour que le transactivisme marche, il faudrait détruire la socialisation différenciée totalement, ainsi que la biologie.

Mais non, ils ne militent même pas réellement contre la socialisation différentielle. C’était peut-être le cas avant, je n’en sais strictement rien, mais actuellement, quand tu regardes les comptes des transactivistes, ce n’est pas ce qu’ils font.

Et puis, changer les définitions, le problème du langage, je continue là-dessus, évidemment, grosse problématique : les définitions des orientations sexuelles.

Alors, j’ai dit dans l’introduction que j’étais bisexuelle, parce que je considère que c’est quand même assez important pour ce qui va suivre. Alors, regardons sur un compte qui n’est même pas transactiviste. C’était un compte de conseils pour écrire. Parce qu’il faut savoir que j’écris (sur WhatPad) Donc un petit compte de conseils. Et puis c’est la journée de la visibilité des personnes bisexuelles. Ce compte-là, (c’est une femme) avait fait un petit post, un petit post exprès. Et elle avait défini la bisexualité comme « une personne étant attirée par deux genres ».

Qu’est-ce que c’est que ça ? C’est totalement faux ! Je suis attirée par les filles et les garçons, peu importe leur genre, parce que je m’en fiche ! Et puis, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’il faut faire les trisexuels, quadrisexuels, parce qu’il y a énormément de genres, après tout pourquoi est-ce qu’on visibiliserait  seulement les bisexuels qui seraient attirés par deux genres, c’est vachement injuste !

Et puis ça veut dire quoi ? Ça veut dire, admettons si je suis attirée par une fille genderfluid… OK donc je suis attirée par un genre, d’accord. Du coup, je me considère comment ? Parce qu’il n’y a pas d’orientation sexuelle qui est juste envers les personnes genderfluid, en fait. Ça n’existe pas.  Ce n’est pas possible. Donc en fait avec leurs définitions, on en arrive à ne plus savoir se définir soi-même. Mais bien évidemment, les conséquences sur les lesbiennes, on les connaît, mais ça me choque toujours autant. Et puis les rhétoriques « plafond de coton » pareil, ça me choque toujours autant, la culture du viol à 100%, on dit aux lesbiennes depuis la nuit des temps qu’elles ont besoin d’un bon phallus pour les faire redevenir hétéro. Et là, on leur dit un peu pareil, finalement.

Le deuxième grand point, comme je l’ai dit dans l’introduction, problème du transactivisme, est le problème des espaces, de la colonisation des espaces, devrais-je dire.

Dans tout cela, toute leur idéologie, c’est finalement la chose peut-être la plus logique, dans leur idéologie. Parce que forcément, si est femme toutes personne qui «se sent» femme, c’est logique que les espaces pour femmes soient ouverts à toute personne qui se considère comme telle. C’est la seule chose logique dans leur idéologie.

Mais bon, c’est hyper problématique. On sait qu’il y a une socialisation différenciée qui entre en compte et qui conditionne, clairement, les hommes, les mâles, à être violents, malheureusement. C’est la vérité. Et on va les laisser entrer, comme ça, dans, je ne sais pas, des vestiaires pour femmes ? Vraiment ?  On sait qu’il y a eu des femmes, des femmes « biologiques », qui ont été agressées sexuellement en prison par des femmes dites « trans »… c’est quand même problématique ! Et les transactivistes n’en parlent pas. Ils nient. Ou ils disent que ce n’était pas vraiment une « femme trans », tout ça… mais non, en fait ! Si, si, « elle » l’était !  « Elle » l’était, mais vu qu’elle a fait quelque chose de mal, soudainement, ce n’est plus une trans, parce que les trans ne peuvent être que gentilles, apparemment. Enfin non, je suis désolée, ils peuvent être très cruels, également, ça paraît logique !

L’exemple qui me fait lever le plus les sourcils, c’est l’exemple du sport. Parce que quand même, quand même ! Quiconque a un minimum de logique devine que c’est un problème. On sait que, justement, les hommes, de façon générale, ont une force physique plus forte que les femmes, et puis également des poumons plus gros, etc. et que finalement, en ce qui concerne par exemple  les poumons plus gros, les hormones, ça crée de la concurrence déloyale.

Et puis ça craint ! Ça craint énormément…  Quand on voit le nageur, qui a gagné, je ne me souviens plus de son nom… Il est hyper baraqué et les filles, autour, elles sont toutes petites comparées à lui… on dirait presque qu’il a fait exprès de  concourir dans les sports féminins pour gagner.

Comment est-ce qu’on peut dire qu’il n’y aura pas des dérives horribles par la suite ? Des hommes qui veulent violer, dans des vestiaires, je vais prendre l’exemple des vestiaires pour femmes, en se déclarant femmes, ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent. Dans les sports masculins, finalement, tu n’es pas très bon, alors tu vas aller dans les sports féminins, tu seras un peu mieux ! Vu que les femmes ont en général une moindre force physique, la concurrence est déloyale. Mais c’est surtout cette force physique moindre qui a servi de raison, soi-disant, à l’infériorisation des femmes pendant des siècles, entre autres… enfin, je pense. Donc on revient un peu en arrière… non, c’est un problème.

Le troisième gros point, finalement, c’est l’idéologie en tant que telle. 

L’idée qu’on naît « cis », « trans », etc…  c’est vraiment tout ce contre quoi je me bats, finalement. Parce que vraiment, l’essentialisation, il n’y a rien qui m’agace plus. C’est vraiment quelque chose que les masculinistes utilisent très souvent : la soi-disant biologie des femmes, qui amènerait les femmes à être des soumises, et à aimer ça !

Et là, finalement, il y aurait donc des femmes « cis » qui seraient en accord avec leur genre. On sait que finalement, il y a la majorité des femmes, vu que la majorité des femmes sont « cis », et bien il y a la majorité des femmes qui kifferaient finalement, être moins payées, être violées, etc. Parce qu’elles seraient en accord avec le « genre » femme… le « genre » femme qui est … une oppression en soi.

Pour finir, le dernier grand point, le quatrième problème du transactivisme,  c’est la violence envers les femmes, envers les dites « TERF ». 

À quel moment est-ce qu’ils se disent : « OK. On va se battre pour les trans, pour leurs droits. Et on a en face de nous un homme qui dit que les trans sont le démon, qu’ils  sont dégénérés. Et on a, à côté, une femme, une féministe, qui a la rhétorique classique des féministes radicales sur le transactivisme, les notions de genre. C’est une rhétorique qui n’est pas haineuse, en fait. Et bien, il vont décider de s’attaquer à cette femme ! Ça n’a aucun sens ! Quand on voit qu’il y a des hommes tels que, pour donner un exemple de masculiniste, Julien Rochédy,  qui disait par exemple que tous les trans étaient des… je ne me souviens plus du mot… je crois que c’était « des dégénérés », ça avait fait scandale il n’y a pas très longtemps. 

En fait, il ne reçoit pas énormément de menaces, comparé aux femmes, aux féministes, aux dites « terf», c’est rien du tout, clairement ! On se retrouve face à un langage assez stéréotypé : les méchantes ont un nom spécifique, on peut mettre aussi «swerf » à l’intérieur, également.  C’est encore les mêmes qui ont inventé ce deuxième mot. Et puis je crois qu’il y en a encore plein d’autres pour qualifier les féministes qui exclueraient  les musulmanes voilées, je crois qu’il y a un nouveau est sorti il y a pas longtemps. Quand est-ce que ça va s’arrêter, ces nouveaux mots qui sortent et qui servent d’épouvantail ? On dirait des mots de type « féminazies »  qui serve d’épouvantail aux femmes qui évolueraient peut-être vers une pensée féministe, mais qui n’osent pas. Parce que c’est pareil, « attention, il y a des terf, ne deviens surtout pas une terf ».  Quand on sait que la violence est devenue  réelle à certains moments, notamment en manifestation, ça fait peur. Parce qu’on se dit, qu’au pire, ça reste sur Internet, mais non ! Ça vient dans la vie réelle, avec des  T-shirt « kill the terf ».  Vraiment, ça fait peur. Et puis, c’est surtout des hommes qui promeuvent ce genre de choses, mais il y a aussi certaines femmes, y compris des femmes qui se disent féministes, des femmes de Madmoizelle,  de NousToutes,  de grandes associations, tu ne sais pas pourquoi elles sortent ça, ça fait vraiment peur. On se souvient par exemple, de Madmoizelle qui  avait fait passer à tous ses «employés », on va dire ça comme ça, militants-militantes,  une espèce de mode d’emploi : « comment repérer les féministes transphobes, et comment les éliminer des espaces féministes. »

C’est horrible ! C’est finalement très antiféministe, cette histoire. Et le pire, c’est qu’elles ne se renseignent même pas sur le féminisme radical. J’ai lu sur un article de Madmoizelle que (…des fois, je le lis, des fois il y a des trucs intéressants… des fois haha)  des trucs du type : « ces transphobes se cachent derrière le féminisme et  utilisent des mots fumeux tels que RadFem »… 

Mais… pourquoi tu ne te renseignes pas sur ce que ça dirait, ce mot ? Je ne comprends pas. Et puis, bien évidemment, Madmoizelle soutient le strass, la strass,  je ne sais pas comment on dit, avec toute cette idéologie du « travail », du anti-abolitionnisme…  encore une fois, pourquoi cracher sur les abolitionnistes alors qu’ils peuvent cracher sur les prohibitionnistes ? Les abolitionnistes ne veulent rien de mal aux soi-disant TDS. Au contraire ! Ils se trompent clairement d’ennemis, comme toujours, mais ça fait peur.

Et puis, bien évidemment les statistiques : ils font leurs propres statistiques, leur propre  propagande… 

Leur malhonnêteté! Le scandale qu’il y a eu avec NousToutes dernièrement, ça m’a… ça m’a pas plu. Je me suis désabonnée, du coup.

Parce que quand même, cancel un collectif  qui fait un travail difficile, « féminicides par ex ou par conjoint », parce qu’ils auraient, soi-disant fait un tweet « transphobe», où ils ne faisaient que dire, que « oui, les femmes trans ont été socialisées hommes, avec tout ce qui va autour… »

Ce n’était même pas une critique du genre, ce n’était même pas une critique du mouvement transactiviste, c’était juste un tout petit truc.

C’est fou, ça : même quand on fait, ne serait-ce qu’un tout petit truc contre le transactivisme, BAM ! Directement, on est autant punies que si on avait fait des grands discours. 

Donc finalement, autant faire des grands discours, parce que bon…

Le transactivisme est une intrusion masculiniste dans le féminisme, les LGB, les femmes,  les espaces de femmes et des enfants, déguisé en progressisme.  C’est ce qui m’énerve le plus. C’est ce côté progressiste qu’ on essaye de nous faire passer. Mais c’est faux ! C’est pas du progressisme, au contraire. Et si les gens s’intéressaient un peu plus, au lieu de croire aux gourous des sectes, (car c’est carrément ça) eh bien ils le verraient. 

La plupart des personnes ne connaissent pas vraiment jusqu’où va le transactivisme, en fait.  Ils ne connaissent que les « gentils trans persécutés par les méchante terfs ».  il faudrait sensibiliser le grand public à cela. Ceux qui ne connaissent pas vraiment toutes ces questions. Le public, peut-être pas forcément féministe en plus, je pense qu’il y en a beaucoup que ça fera bondir. Clairement. Parce que là, j’ai l’impression qu’il y a vraiment un fossé entre tous ceux qui sont au courant de toutes ces histoires, et ceux qui ne sont pas au courant. Vraiment. Parce que vraiment, il y a des gens qui nagent à 346 000 km  de jusqu’où va le transactivisme. Je pense que si jamais on leur disait, on pourrait gagner des alliés. Parce que c’est tellement gros que, clairement, je pense que quiconque a un minimum de bon sens nous rejoindrait!

RDG –  Qu’est-ce qui t’a  décidée à témoigner sous ta réelle identité ? Est-ce que tu te sais en sécurité pour en parler librement ?

Laurine –  Alors j’ai décidé de témoigner sous ma réelle identité, parce que pour l’instant, je n’ai jamais reçu de menaces à proprement parler, et que je ne vois donc pas pourquoi je me censurerais, je me cacherais, alors que  l’instant je n’ai pas de réelle raison de le faire. Et puis même, si j’en avais, je pense que je n’aurais pas envie de me cacher pour ce genre de truc. Il faut savoir, comme je l’ai déjà dit, que j’ai quand même été harcelée, et que je me suis très souvent cachée, même sur les réseaux sociaux. Des techniques d’évitement, et je n’ai pas envie de retomber dans ce genre de travers.

Mais c’est aussi pour appeler les gens à se réveiller, en fait ! Enfin, vraiment, osez, quoi ! Osez parler de tout ça, faites-le, les gens !

Parce que j’ai 16 ans, et je me dis : je suis féministe, je suis bisexuelle, je n’ai pas du tout envie d’aller traîner dans des endroits réactionnaires, donc je pense que j’irai dans des endroits de type féministes, LGBT, etc. Mais je sens que je vais être  attaquée, finalement par du « réactionnarisme ».   

Et finalement, je me dis que je pense, que ça va être difficile de trouver un espace pour moi, collé à mes convictions : juste le féminisme radical, et puis… et puis c’est tout, finalement.

Trop féministe pour les gens de droite, et, soi-disant, trop « de droite » pour les gens un peu «woke »

(même si je n’aime pas beaucoup cette expression, parce qu’en fait elle est souvent utilisée par des gens, voilà… Zemmour, tout ça).  Mais finalement, c’est assez juste, et clairement, voilà pourquoi je veux témoigner sous ma réelle identité. C’est parce que j’ai envie de dire aux RadFems : «  n’ayez pas honte et prenez la parole, osez dire ce que vous avez à dire, ça éveillera les consciences. »

RDG –  As-tu une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marquée concernant la transidentité ou le transactivisme ?

Laurine – J’en ai trois.

Alors déjà, pour commencer, c’était il y a six mois, je ne sais plus… l’avant-dernière manifestation d’Act Up Paris, à vous de situer la date.

J’étais montée à Paris. Je suis tombée en plein milieu d’une manifestation d’Act Up, où ils ont d’ailleurs, notons-le, fourré énormément de causes en même temps, si bien qu’on ne savait plus trop contre quoi ils se battent, mais bon.

Évidemment, la petite pancarte qui m’avait fait froncer les sourcils : « Aucune sale pute, que des sales lois ». Je ne sais pas de quelle sales lois ils peuvent parler. C’est pas comme s’il y avait des lois prohibitionnistes qui pénalisaient  les prostituées en France. Bon évidemment, on sent la petite propagande réglementariste derrière tout ça : la loi pénalise le proxénétisme et l’action d’être client évidemment. Mais cette désinformation est vachement crasse pour quelqu’un  qui n’est pas au courant de toutes ces questions-là.

Il lit ça, il peut se dire en effet : « Attends, que des sales lois, que les sales lois… comment ça, c’est qu’il y a des lois qui pénalisent les prostituées ? Ah merde, mais c’est super méchant ! » Ça me fait penser à l’épisode de « cru », sur YouTube, «  Faut-il légaliser la prostitution ? » Mais ça ne veut rien dire, la prostitution, en soi, est déjà légalisée. C’est le proxénétisme et l’action d’aller voir une prostituée  qui est pénalisée.

 Et puis, avec ce genre de questions, tournées mal, on en arrive à des débats qui « miss the point » et  qui sont à 246 000 km de la réalité. Limite, finalement, c’est de la malhonnêteté volontaire, je pense, pour confondre les foules. Vraiment, je m’étais sentie mal à l’aise quand j’ai vu ça. J’avais l’impression qu’ils étaient agressifs, en fait. Je ne sais pas si c’est parce que je savais qu’ils me visaient, moi, avec ce genre de pancartes, dont une que je développerai un tout petit peu plus tard, mais vraiment, ils avaient les visages fermés… 

Et puis : Act Up Paris !

J’ai vu le film 120 battements par minute. Moi, je les pensais plutôt sympathiques, Act Up Paris,  mais quand j’ai vu ce genre de truc, je me suis dit que c’était totalement à l’opposé de mon échiquier. Je ne pensais pas ! Mais si. Évidemment.

J’ai vu la fameuse pancarte : « trans assassinés, terfs coupables. »

Oui bon, classique mais qui m’énerve toujours autant. Parce qu’on fait, 100 % des personnes trans tuées l’ont été par des hommes. Et les terfs, par définition, sont des féministes radicales, qui, soi-disant, excluent les personnes trans. Il y a genre, quelques hommes féministes radicales, mais c’est surtout un truc de… de femmes, en fait ! Donc vraiment, c’est attaquer les femmes pour des meurtres d’hommes. C’était vraiment tordu.

Pareil, encore une fois, pour ceux qui sont pas au courant de tout ça, dire ça, ça peut vouloir faire penser que « terf » c’est finalement un mouvement de haine envers les personnes trans, et donc se renseigner sur ce que sont les terfs, et tomber sur du transactivisme etc.  et puis en fait, quand tu  voyais leur physique,  tu voyais qu’il y avait beaucoup de personnes en transition. Ça se voit. Et tu te dis, non seulement ils sont en train de se détruire leur corps, mais surtout que à tous les coups tu vas te faire tabasser par une soi-disant « femme trans »,  et ça ne va pas mettre longtemps, tout tourne autour, de toute façon, des entrants s’identifient, dans ce genre de truc. En fait, j’ai regardé les pancartes, et ça tournait beaucoup autour des femmes trans… donc ouais.  Non, en fait. J’étais avec mes parents  et ils disaient : « c’est quoi, ça ? »  Ils  nageaient à 346 000 km  de ce que c’était réellement, et de ce qui se passait réellement ! Je ne l’aurais rien dit, mais je. Encore une fois, il y a un décalage énorme entre les gens qui sont au courant de toutes ces questions,  que ce soit d’un côté ou de l’autre de l’échiquier, et les personnes qui sont, mais alors… qui n’y connaissent rien, qui n’y connaissent rien et qui finalement se font influencer par n’importe qui.

Ma deuxième expérience. Expérience, c’est bizarre, dit comme ça. Anecdote.

Planning familial.

Mon Dieu.

J’y étais allée, à celui de ma région. J’y étais allée pour des conseils en contraception. C’était quelque chose de vraiment très neutre. J’y suis allée. J’étais à un bureau en train de parler avec une femme qui me donnait des conseils et, derrière moi, qu’est-ce que j’entends, à la machine à café, on a l’impression d’être dans un film. Je les entends parler des terfs ! Je les entends parler des terfs. Au départ, je pensais que je délirais. Mais en fait non. Parce que, forcément, j’essayais d’écouter la conversation à proprement parler, et ça collait très bien. Ils parlaient, comme quoi : « Elles ne se rendent pas compte qu’elles font du mal aux personnes… (je n’ai pas bien entendu la suite, mais j’imagine, trans).  Mais de toute façon, laisse tomber, c’est des terfs… »  j’ai eu du mal à saisir réellement ce qu’ils disaient, ce qu’elles disaient, parce que c’étaient des femmes.  Ça avait l’air d’être une discussion de maternelle, en plus, mis à part ça. Mais vraiment, ça m’a choquée. Je me suis dit : « c’est censé quand même être un truc qui est censé aider les femmes, un endroit neutre… et en fait  ils nous font ce genre d’appel à la haine ». Je veux dire, c’est vachement flippant.  Du coup, ça m’a mise mal à l’aise pour tout le reste du rendez-vous, d’ailleurs.

Ensuite, ma dernière anecdote, c’est ce que j’appelle le cours «pro-trans ».

En fait, c’était assez modéré. On ne va pas se le cacher, c’était pas du transactivisme très très violent, mais c’est encore pire. Et je vais y venir par la suite.

 Déjà, c’était en espagnol. C’était une compréhension orale, c’était une femme qui faisait son coming out  « homme trans » donc habillée en « homme », on le notera, comme si finalement : elle avait envie de s’habiller en homme, donc « homme trans ». Pareil, elle s’était coupé les cheveux. Bon, bref.  Et puis voilà. Je suis très nulle en espagnol, donc je ne sais pas ce qu’elle disait, mais voilà, elles faisait son coming out trans…et puis finalement au bout de la scène, tout le monde l’a applaudie, à part un mec qui avait fait une réflexion un peu déplacée, et qui, j’imagine, est considéré du coup comme transphobe, le méchant transphobe. Je ne vais pas trop le défendre, parce qu’il avait l’air d’être un peu le type « joke, bully » , ce qui est la caricature, d’ailleurs, type : parce qu’on s’oppose au mouvement trans, on est forcément comme ça.

Et ensuite, on avait un peu discuté avec la prof et elle nous avait parlé un peu… comme quoi, « si jamais il y avait quelqu’un… qu’il fallait être tolérant »… elle nous faisait la morale comme des gamins !

Mais il faut dire qu’il y avait des gens dans la classe qui n’avaient quasiment jamais entendu parler de la transidentité. Et finalement, en entendre parler comme de personnes toutes pacifiques, qui ne demandent qu’à vivre leur petite vie, et qui sont tellement minoritaires et tellement isolées, très loin de mouvements, de militantisme, etc… 

Finalement, je considère que c’est encore plus dangereux que si elle nous avait sorti du transactivisme pur et dur, parce que là, ça aurait choqué. J’en connais certains, certaines,… bon, je suis dans une classe anti féministe, mais certaines de mes amies qui ne sont pas vraiment féministes, mais elles sont quand même sensibilisées sur certains trucs, « grâce » à moi. Et je sais qu’entendre que, par exemple, (pour donner un exemple qu’on a déjà vu,) les hommes concourant dans les sports pour femmes, ça, par contre, je sais que ça ne serait pas passé. Ça serait vu comme une tentative de détruire les sports féminins. Surtout que j’ai une amie qui aime beaucoup faire du sport et elle a conscience qu’il y a des différentiels  de capacité entre hommes et femmes, et elle l’avait pris un peu de plein fouet, parce qu’elle avait fait un pari avec un garçon : ils devaient soulever quelque chose, et elle avait perdu. Et finalement elle avait trouvé que c’était une concurrence déloyale. Bah oui, soulever des poids, quand même, c’est un truc un peu caractéristique. En plus c’était quand même un homme assez baraqué.

Je sais que ça aurait touché sa corde sensible. Mais là, du coup, le cours comme ça, ça m’a mise un peu mal à l’aise. Et puis ensuite ça sort des trucs du type « se sentir homme », «se sentir femme ».  Déjà, on ne sait pas ce que ça veut dire. On sait que les gens associent aux mots hommes et femmes des stéréotypes. Donc finalement,  le classique : une femme qui « se sent masculine » et qui se déclare en  « homme trans », et vice versa, avec les hommes se déclarant femmes.

Il faut aussi savoir, et je finirais là-dessus, qu’il y a une personne dans ma classe, un homme, un garçon devrais-je dire, (mais il a redoublé deux fois, donc il a quand même 18 ans), qui, sur les réseaux sociaux, (on a trouvé son compte, il a tout fait pour le cacher, son compte, donc on l’a trouvé) et en fait, apparemment, il se déclare femme, trans, gay…  ce qui est bizarre. Tu es une  femme,  tu es gay,  tu es lesbienne, du coup, non ? Enfin, je n’ai pas trop compris, je ne comprends pas. Il n’a jamais fait de coming-out IRL,  je sais juste qu’il est le seul garçon de ma classe à s’épiler les jambes… c’est peut-être pour ça qu’il se déclare femme, je ne sais pas.

Et puis aussi, deuxième personne trans que je connais IRL,  enfin, « trans »  entre guillemets, c’est une ancienne amie, une fille qui, pour le coup, a fait les démarches. Elle a une transition en cours.  Je lui ai parlé pendant 10 minutes, elle n’a parlé que de ça. On ne s’était pas vues depuis des années, elle n’a parlé que de ça. C’était flippant. On avait l’impression qu’elle était devenue une caricature du mec viril, tout était fait pour entrer dans ces stéréotypes là, et vraiment, je me dis : « Voilà ce que c’est finalement, transactivisme, ça ne fait que renforcer les stéréotypes de genre. Et quiconque ne se sent pas conforme à son genre forcé par la société, disons-le comme ça, et bien finalement, paf ! Trans. »

C’est assez problématique.

Voilà, finalement, je ne sais que conclure de tout ça, mis à part que tous ces mouvements me semblent un peu trop bien organisés.

Je ne sais pas si c’est quelque chose qui avait été programmé depuis longtemps, détruire les femmes, détruire les espaces de femmes, je ne sais pas. Mais c’est flippant, et ça avance très très rapidement, avec des moyens qui feraient pâlir n’importe quel mouvement ! Par exemple, des BD qui sortent, qui font la promotion du transactivisme, et pour le coup de la transidentité.

Est-ce qu’il y a eu autant de moyens pour le féminisme, de façon générale ? Je ne sais pas. De toute façon, le transactivisme est tenu en grande majorité par des hommes, donc ça ne m’étonne pas.

Voilà donc, je vais conclure ce petit témoignage, en, encore une fois, incitant les femmes qui m’écoutent à oser prendre la parole sur ces sujets, à dire ce que vous pensez, à ne vous laisser pas influencer finalement, et à surtout, surtout, respecter la liberté d’opinion d’autrui… ce qui manque beaucoup dans le transactivisme, selon moi.

C’est peut-être, finalement, ce qui me choque le plus.

S’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basés sur le sexe www.womensdeclaration.com

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