« Je voulais exprimer mes opinions parce que je ne voulais pas mentir.
Mais au Royaume-Uni, si on exprime qu’on est critique du genre, ça peut être vraiment dangereux : pour le travail, pour sa sécurité, pour sa vie.
On est obligés de se conformer à cette idéologie.
Kate – Je m’appelle Kate, j’ai 22 ans, j’habite actuellement à Bordeaux pour faire mon année étrangère mais je viens du Royaume Uni.
Je suis étudiante.
Il y a quelque chose, au fil des années… quand j’ai entendu pour la première fois l’idée d’être transgenre, je pensais que c’était juste : j’avais de la sympathie pour eux et je pensais que c’était réel, que c’était possible d’être une femme dans le corps d’un homme par exemple. Je pensais que c’était quelque chose qui avait commencé dans l’enfance …et que ce n’était pas quelque chose qui était poussé sur les enfants par les parents.
Maintenant je pense que ça, c’est la vérité.
Eh oui j’ai trouvé le concept d’être transgenre quand j’avais envion 13 ans. J’ai regardé des vidéos et des documentaires créés dans les États Unis, de Jazz Jennings, un garçon qui a été considéré comme fille par ses parents parce qu’il aimait des choses typiquements féminines, comme des jupes, la couleur rose… et ils ont dit :
« Oui notre fils, c’est maintenant une fille, et ça va être comme ça pendant toute sa vie. C’est ça !»
Et là j’ai trouvé ça et je pensais que c’était normal.
Alors je continuais ma vie, comme d’habitude…
Après quelques années, j’ai commencé à penser d’une autre manière. Je me suis rendu compte qu’ il est devenu une idéologie et j’ai commencé à voir des drapeaux rainbow partout.
J’ai remarqué un jour dans mon école, j’avais environ 16 ans, j’ai entendu une voix mâle dans les toilettes. Je me suis sentie immédiatement inconfortable. Je pensais que c’était pas possible, « il n’y a pas un homme dans les toilettes ! ».
J’étais gênée, quoi.
Je suis sortie des toilettes, je me suis lavé les mains, et j’ai vu à côté de moi… c’était, ben c’était un homme mais dans une jupe ! Il avait des cheveux longs. Il a souri à moi et il a dit « bonjour » comme si c’était normal.
Et j’étais un peu choquée !
Voilà c’est ce jour-là que je me suis rendu compte qu’en fait nos espaces « femelles/female » n’étaient plus « femelles/female ».
Et les toilettes de l’école, pour moi, étaient le seul endroit où on pouvait échapper aux hommes, aux garçons. C’était des espaces où on pouvait être seule et seulement avec ses amies.
Pendant les années scolaires, on est généralement très inconfortable, comme fille. Nos corps changent, c’est la période de la puberté et je me souviens que j’étais vraiment, vraiment pas contente de mon corps.
Alors, voir un homme, un garçon dans les toilettes ! Il y avait quelque chose qui ne me semblait pas correct avec ça. Et voilà.
Après ça, j’ai commencé à regarder des vidéos sur YouTube de Kelly Jay, qui est une rebelle du genre qui fait des vidéos en direct, des live sur YouTube presque chaque jour. Elle était contre, absolument contre l’idée de transgenre.
Elle exprimait que c’était absolument impossible de changer de genre. Et je pensais à l’époque que c’était un peu extrême. Parce que je n’avais jamais entendu quelqu’un dire que c’était impossible. Je pensais que c’était possible, parce que c’était une « condition médicale ». Mais elle disait : « non, c’est juste une autre manière pour les hommes de pénétrer nos espaces. Et c’est une autre forme de sexisme ». Et en fait, je me suis rendu compte que j’étais d’accord avec elle.
J’ai regardé aussi des vidéos de Meghan Murphy qui a dit une phrase qui est restée en moi, c’est : « Man did not create woman », « l’homme n’a pas créé la femme ».
À l’université, l’idéologie était plus présente.
J’ai tenté de suggérer à mes amis que « Les trans gens, ça peut être possible, je suis ouverte à n’importe quoi, vraiment je suis jeune, je ne sais pas ce qui est absolument vrai ou absolument faux, et donc je suis ouverte, si je peux être convaincue, si c’est possible d’être une femme dans le corps d’un homme. Si quelqu’un peut me dire que c’est possible, peut-être que je vais y repenser. Mais pour l’instant,… »
Je voulais exprimer à mes amis les opinions parce que je ne voulais pas mentir. Je sentais que c’était un mensonge de dire que c’est vrai d’être transgenre. Il y avait des gens autour de moi qui utilisaient le pronom « elle » pour un homme qui était à côté de moi. Et ce n’était pas correct pour moi. Alors j’ai dit des choses comme : « ah… mais… ahah… il a une barbe… mais il ne ressemble pas une femme… ahah. » c’était comme une blague. J’ai essayé de plaisanter un peu, quoi.
Mais ils ont dit : « non non non non, le pronom, c’est elle. C’est comme ça, tu n’as pas le choix. »
À cette époque, j’ai remarqué que c’était partout. Je n’avais pas raison dans cette culture.
Pendant cette période, il y a eu quelques événements qui m’ont confirmé que ce n’était pas logique, cette idéologie.
J’étais dans une boîte de nuit et une femme était à côté de la porte. Je pense qu’elle était là pour vérifier le bien-être des femmes, je crois, dans les toilettes. Mais elle n’a pas remarqué qu’il y avait un homme qui utilisait les toilettes pour les femmes. J’étais dans les toilettes, l’homme était là, et il a pointé ma poitrine, et il y a dit « Oh… j’aime, j’aime… Tes vêtements, j’aime … ton T-shirt… »
J’ai été immédiatement inconfortable, bien sûr. Et j’ai dit : « oh, c’est les toilettes pour les femmes, ici ». Et il a dit : « oh, je suis trans ! » C’est tout. Il n’a pas dit : «désolé ». Il était fier d’être « trans ».
J’ai raconté cette histoire à mon ex, et pendant notre rupture, il a dit : « tu es transphobe parce que tu te sentais inconfortable qu’un homme dise qu’il aime ton T-shirt dans les toilettes. Et tu n’as pas dit merci, tu as dit que c’était des toilettes pour les femmes. Tu es une terf ! Il a dit : « tu es hétérosexuelle, tu ne comprends pas les souffrances de la communauté LGBT. » Et voilà.
Après ça, j’ai pris une pause. Ça suffisait pour moi, pour ma santé mentale, c’était mieux de me distancer de ça.
RDG – Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes, pour leurs droits, pour les enfants, pour la société, pour la démocratie ?
Kate – Je pense que c’est assez logique que les femmes disposent de leurs propres espaces, juste pour elles. Parce que si on n’a pas ça, notre sécurité est inexistante. Comme je l’ai dit, les toilettes sont les seuls endroits où les femmes et les filles peuvent s’échapper des hommes. Et je crois que c’est sacré. Et tout au long de l’histoire, les femmes ont également lutté pour avoir le droit d’avoir leurs propres catégories de sports, et maintenant ça ne sert plus à rien parce qu’il y a des mâles dans les compétitions. On a même plus à, maintenant. C’est vraiment inutile d’avoir des catégories de sports qui sont mélangés comme ça. Et nos réussites, nos succès, ne sont pas les nôtres.
Et c’est une insulte de dire que si on ressemble à une image stéréotypée d’une femme, on est une femme. Ça perpétue des stéréotypes sexistes.
Avant cette période de la croissance de cette idéologie, je pensais qu’on était arrivé à un point où, sur le plan du sexisme, c’était beaucoup mieux. Il y avait moins de stéréotypes, tout le monde pouvait porter n’importe quoi comme vêtement. Mais maintenant, je vois plus de stéréotypes dans les vêtements des femmes. Et aussi, c’est à cause de gens comme les « dragsters », ça pousse l’idée que les femmes, c’est juste un personnage, et ce ne sont pas des humains.
J’ai remarqué la même chose à l’université où j’étudie maintenant, mais au Royaume-Uni il n’existe pas de toilettes juste pour les femmes, et je ne sais pas si c’est une loi, mais on n’est pas obligés d’avoir des espaces juste pour les femmes. Je n’ai pas vu des espaces comme cela.
J’ai l’impression qu’en Écosse il y a des mouvements où on doit utiliser les pronoms corrects dans les espaces de travail, à l’université.
Dans les entreprises en particulier, au Royaume-Uni, souvent on est obligés, ou on est un peu forcés, de mettre ses pronoms à la fin des e-mails, chose que je n’ai pas remarquée ici.
J’ai juste l’impression que c’est plus présent au Royaume-Uni, qu’on a des mouvements dans les universités très très agressifs. Il y avait une femme qui a été harcelée. Elle s’appelle Kathleen Stock. Elle a été harcelée par ses étudiants parce qu’elle a exprimé ses idées sur le sexe, et le fait que le sexe n’est pas le genre. Qu’on ne peut pas changer le sexe. Elle a quitté son travail à cause des agressions de ses étudiants. Il y a aussi des gens qui ont été renvoyés de leur travail parce qu’ils ont exprimé qu’ils étaient critiques du genre. Alors que ce n’est pas acceptable d’être critique du genre Royaume uni, vraiment pas. C’est un risque pour le travail, et pour toutes les choses, vraiment. On n’est pas en sécurité si on exprime que les femmes sont des femelles.
RDG – Donc là, tu témoignes de façon anonyme, est-ce que tu as déjà subi des pressions, des menaces, as-tu ressenti un danger ou est-ce que tu te sentirais en sécurité pour parler librement à ce sujet ?
Kate – j’utilise un pseudonyme, parce que même si ce n’est pas probable que mes amis écoutent ce podcast, je ne veux pas le risquer, parce qu’au Royaume-Uni, si on exprime qu’on est critique du genre, ça peut être vraiment dangereux pour le travail, pour sa sécurité, pour sa vie. On est obligés de se conformer à cette idéologie.
Dans beaucoup d’entreprises, il y a une politique de « tolérance » : on doit finir les e-mails avec ses pronoms, c’est vraiment obligatoire dans beaucoup d’entreprises. Par exemple cette femme qui s’appelle Kathleen Stock, professeur de philosophie, a été harcelée par ses étudiants pour avoir exprimé ses avis. Elle a quitté son travail à cause de ça.
RDG – As-tu quelque chose à ajouter ?
Je pense que le concept d’être
« non binaire » c’est régressif.
Parce que c’est que les femmes peuvent porter n’importe quoi et avoir une apparence pas typiquement féminine. C’est absolument fou, pour moi, en fait. Je sens que c’est triste de dire qu’on n’a pas un pronom qui est fidèle à la vérité. Être non binaire, c’est donner une identité, comment dire, c’est vraiment complexe… Si on est… si on s’appelle « elle », si on dit « she » on doit se conformer à tous les stéréotypes pour dire qu’on est non binaire. Ça veut dire « je suis mieux que les autres femmes qui se conforment aux stéréotypes ». ça veut dire que si on est lesbienne, par exemple, on n’est pas vraiment une femme. Si on aime les hommes, il y a aussi des stéréotypes qui vont avec ça. Et ça restreint les femmes, et ça n’est pas nécessaire ! C’est vraiment inutile de s’appeler non binaire. On doit être juste soi-même ! C’est le but du féminisme, être soi-même sans les restrictions du genre. Ça arrête la cause. Le mouvement de créer une autre catégorie ça prend la parole, ça prend l’espace, et ça ne sert à rien, vraiment.
RDG – C’est vrai que ce point de vue sur la non binarité, on ne l’a encore jamais développé, mais c’est vrai : dire qu’on est non binaire, c’est une façon de se rendre un peu intéressante, c’est ultra nombriliste, comme si on pouvait être à 100 %, cocher toutes les cases du genre ! Ou alors ça voudrait dire que toutes les femmes qui ne disent pas qu’elles sont non binaires c’est vraiment… elles adorent être opprimées, quoi ! C’est complètement fou quand tu y penses. C’est hallucinant.
Kate – C’est vraiment complexe. C’est pour ça que je ne peux pas penser à ce mot, parce que c’est une idée nouvelle, et c’est juste fou.
RDG – Oui, mais en réalité, quand une femme annonce qu’elle est binaire, c’est… si tu es non binaire, ça veut dire que, logiquement, tu ne te conformes à rien. Mais regarde, comment s’appelle-t-elle, l’actrice… Ellen Page, non-binaire … derrière : double mastectomie, la testostérone, etc. Donc en fait elle n’est pas du tout non binaire.
– Non, elle est devenue « homme trans » !
– Oui, mais elle a fait un coming out non binaire !
– De toute façon, oui. Il y a beaucoup de FtoM qui sont non binaires, au début.
– Oui mais ça, c’est juste une façon de se rendre intéressante, quoi ! C’est juste un truc : « Je suis non binaire, les meufs… Mais je me fais quand même couper les seins ! »
– Mais il y a une telle haine, une telle culture de la haine, contre les femmes dites « cisgenre » qu’en fait, si toi tu ne dis pas, par exemple, que tu es queer… bien en gros, tu es une « sale cisgenre »… il y a aussi ça, dans le milieu. Je pense que c’est pour ça qu’il y a beaucoup de femmes qui font des coming out dans le milieu queer.
– C’est ce qu’elle a expliqué, Esther, d’ailleurs, dans le témoignage. C’est vraiment ça, qu’elle raconte. C’est qu’enfin, tu deviens… tu rentres dans un groupe d’opprimés, et donc tu deviens un peu intéressante.
– C’est ça, et puis surtout, on arrête de te dire que tu n’es qu’une sale merde, en fait. Parce qu’il y a tellement d’insultes contre les femmes dites « cis », c’est ouf.
– Oui, c’est misogyne.
– Oui, voilà, c’est très misogyne. Il y en a, c’est vraiment pour échapper à la misogynie.
Kate – J’espère que ça va être utile et que j’ai donné une perspective un peu différente. Est-ce que vous sentez que c’est plus commun d’être une rebelle du genre en France ? parce que je ne connais personne en Angleterre !
RDG – Et bien en fait, on n’est pas très nombreuses, non plus. Et surtout, on est très isolées. Ce qu’on fait avec ce podcast, c’est justement qu’on fait prendre conscience aux femmes qu’en réalité, on est nombreuses. On a beau être isolées, on existe, on est nombreuses.
Je trouve qu’on a eu un énorme cadeau qui nous a été fait, mais vraiment énorme : c’est Marguerite Stern qui a créé les collages, et ensuite, en mettant les pieds dans le plat sur la question du genre, et en créant l’Amazone, qui est officiellement critique du genre (c’est marqué dans le manifeste, c’est dit : on est critique du genre). Et donc là, je dirais (je suis colleuse, au fait, tu as compris)… tu sais ce que c’est, les colleuses ? L’Amazone ?
Kate – Non ?
RDG – C’est les collages, dans les rues. Les collages contre les féminicides, etc. Ce sont des femmes qui collent la nuit dans les rues des messages féministes sur les murs.
Kate – C’est pas vraiment lié, mais j’ai vu aujourd’hui, est-ce que vous avez vu, c’était un spectacle près de la tour Eiffel aujourd’hui avec des femmes qui ont peint le drapeau ukrainien sur leur poitrine, mais sans vêtements.
RDG – Les Femen ? À moins que ce ne soit l’Amazone ? C’est l’Amazone ou les Femen ? Attends je vais regarder, ne bouge pas… C’est les Femen ! Cool
Kate – Est-ce que vous pensez que ça, c’est féministe ?
RDG – Alors oui, tout à fait. C’est complètement féministe.
Alors pourquoi ces femmes manifestent-elles seins nus ? C’est pour dire : en fait, nos seins ne sont sexualisés que parce que vous les regardez avec vos yeux dégueulasses. Mais nos sens, c’est juste notre corps, et on fait ce qu’on veut avec. Le message des Femen, c’est clairement ça. Donc le regard qu’on porte sur les seins des femmes, qui sont toujours soient trop gros, soit trop petit, soit machin, doivent être caché, doivent être pour allaiter, doivent être pour le sexe… non ! En fait, nos seins, c’est notre corps. Et il nous appartient. Donc c’est une façon de montrer notamment les inégalités de traitement entre les femmes et les hommes, puisque les hommes peuvent se promener torse nu, et pas les femmes. Or, c’est seulement dans la tête des hommes, cette histoire de sexualité avec les seins. Donc voilà. Et toi, tu penses quoi ? Tu avais déjà réfléchi à ça ?
Kate – Oui, et je ne sais pas. Parce que les seins sont trop utilisés, juste en général, dans l’art, partout. Et c’est… parfois c’est pas trop utile. Et je ne sais pas si c’est vraiment utile dans ce contexte, avec l’Ukraine, parce que Poutine, il va rigoler, en fait !
RDG – Un truc que tu ignores peut-être, c’est que l’histoire des FEMEN, c’est un mouvement féministe qui est mondial maintenant, mais les deux premières FEMEN elles sont ukrainiennes. Elles ont démarré en Ukraine. Et les premières actions des FEMEN ont eu lieu contre Poutine, et contre l’Église orthodoxe. Et ensuite elles sont venues en France, comme réfugiées politiques, et elles ont eu l’asile politique. C’est des ukrainiennes au départ. Le mouvement a démarré en Ukraine. Et notamment anti Poutine. Donc c’est une histoire longue. Et elles ont eu le statut de réfugié politique. En France, elles sont réfugiées politiques. Voilà.
Et moi, je me suis posé ces questions, celles que tu te poses aussi, je suis allée lire leur site. Le site des FEMEN. Leur histoire, le manifeste. Et notamment : pourquoi les seins ? Et je trouve que c’est vraiment… moi en tout cas, elles m’ont vraiment convaincue. C’est vrai que j’avais un peu cette approche, un peu ambivalente, par rapport au fait de manifester de cette façon-là, et elles ont raison de, comment dire, de mettre le doigt là où ça fait mal. C’est-à-dire que nos corps de femme, on n’a pas à les cacher, quoi. On vit avec. Et je ne sais pas, pour toi, mais moi, regarde : tu vois, je porte un soutien-gorge. Je vais retirer mon soutien-gorge, ce soir. Là, tu vois la marque là ? Ça, c’est la marque que toutes les femmes ont sur leur corps aujourd’hui. Tu vois ?
– Pas moi (haha), parce que moi je n’en porte plus !
Ce que je veux dire, c’est que cette nécessité de maîtriser notre corps, de cacher notre corps, etc.… nous entrave littéralement. Un soutien-gorge, c’est une entrave, littéralement. (Bravo, Camille ! Ou plutôt brava)
En tous les cas, moi j’admire vraiment beaucoup. Et après, je pense aussi que les FEMEN ont une place dans l’histoire du féminisme, parce qu’elles sont au bout du bout. Et l’Amazone, aujourd’hui, c’est leur petite sœur, et j’en fais partie. Elles vont plus loin que ne vont les mouvements mainstream, et c’est grâce à ces féministes qui sont, qui vont jusqu’au bout de leurs idées, que l’ensemble du bateau avance. Elles nous montrent la direction, en fait. Elles ont leur place !
Ça ne veut pas dire que toutes les femmes doivent manifester de cette façon-là. Mais si elles, elles le font, ça nous permet effectivement de poser la question de l’hypersexualisation, du fait que « pourquoi les hommes pourraient se promener torse nu dans la rue et pas les femmes ? », « pourquoi est-ce qu’on oblige les femmes et les filles à avoir telle ou telle forme de vêtements, tout le temps ? », « Pourquoi est-ce que nos corps, notre façon de nous vêtir, sont tellement normés, alors que passent les garçons ? », Etc.
Ce sont des questions vraiment intéressantes et qui sont au cœur de la pensée féministe. Voilà.
Kate – Je vais chercher. C’est quoi le nom de ce groupe ?
RDG – FEMEN. F E M E N
Kate – Femen. OK. Je vais chercher un peu plus.
RDG – C’est pour ça que c’est très symbolique qu’elles aient manifesté aujourd’hui, justement par rapport à l’Ukraine. Parce que leurs fondatrices sont ukrainiennes.
Oui c’est ça. Et en plus, derrière, il y a toute l’histoire du mouvement, qui est cohérente avec cette action d’aujourd’hui.
Parce que ce sont et des féministes, et des anti régimes autoritaires, et bien sûr contre la guerre.
Donc il y a tout qui est dedans.
S’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe www.womensdeclaration.com