Je m’appelle Bito, j’ai 32 ans. Je suis née au Cameroun, et je vis en France, en région parisienne, depuis 20 ans.
Je suis entrepreneuse, féministe et activiste.
Je suis, comme je l’ai dit, née en Afrique Centrale. J’ai grandi dans une famille où ma mère ne faisait pas de différence entre garçons et filles. On était tous logés à la même enseigne : il y avait une répartition des tâches entre mes frères et moi; chacun avait le tour de tâches ménagères, voilà. Et c’était quelque chose qui était normal pour ma mère. Ma mère m’a toujours dit que j’avais le droit de faire ce que je voulais faire. J’étais logée à la même enseigne que mes frères : j’avais le droit de m’habiller comme je voulais, j’avais le droit de ne pas répondre aux… comment dire……… aux stéréotypes que la société camerounaise attendait de moi : c’est-à-dire être gentille, parler à voix basse. Parce que moi je parle très fort! Être coquette, mignonne… ce qui fait qu’en grandissant, avec mes frères, il n’y avait aucune différence entre nous. J’ai longtemps pensé qu’en fait, quand j’aurais l’âge de mon grand frère, je deviendrais un garçon! Je l’ai pensé pendant longtemps.
Et à chaque fois, ma mère me disait : “non, non, tu as le droit de faire ce que tu veux; mais tu ne peux pas devenir un garçon. Parce que voilà : on ne devient pas un garçon. On est garçon ou fille.”
Et il faut savoir que ce n’est pas quelque chose d’habituel chez nous, d’avoir ce type d’éducation. Souvent, on avait des réflexions, donc, quand les gens venaient chez nous et qu’ils voyaient mes frères en train de faire la vaisselle, ou laver des casseroles. On avait droit au : “ Mais mon Dieu attend ! Qu’est ce que tu fais ? Tu arrêtes, parce qu’en fait tu es en train de faire de futurs homosexuels!”
Voilà ! On a trouvé la solution pour ne plus être gay, en fait : arrêter la vaisselle et de faire le ménage, vous serez un bon hétérosexuel! C’est vrai que c’était quelque chose, c’était comme ça qu’on a grandi dans ma famille, et j’ai longtemps cru, d’ailleurs, que c’était quelque chose de normal. Quand j’ai commencé à côtoyer mes amies, je voyais bien la différence. C’est que chez mes copines leur frère était roi, en fait! Quand il avait besoin de quelque chose, c’était à elles de se lever, même si elles n’étaient pas dans la même pièce! Ca veut dire que, même s’il était dans le salon et avait besoin de la télécommande, il appelait ma copine avec qui j’étais dans la chambre pour qu’elle vienne lui donner cette fichue télécommande qui était à proximité, à portée de sa main, mais c’était trop compliqué de l’attraper, visiblement.
J’ai fini par comprendre que ce qui se passe chez nous est propre à nous et que chaque famille est différente… et que j’avais une maman géniale en fait, haha!
Du coup comme j’avais le droit de faire ce que je voulais, je traînais souvent avec les garçons.
Après en grandissant, je me suis rendu compte aussi qu’il y avait une différence avec mes copains. Parce que j’ai commencé à me développer et j’ai commencé à avoir que, ben, ils me regardaient différemment.
Ma mère m’a toujours dit qu’en gros il fallait que je me méfie des garçons, parce qu’il y en avait qui faisaient des choses qui n’étaient pas forcément « bonnes », ou “bien”.
Et donc moi j’ai toujours su qu’en fait il fallait que je fasse attention à moi quand j’étais en présence de garçons, c’est à dire que quand j’étais avec des femmes ou des filles je pouvais me laisser aller, et qu’avec les garçons il fallait que je garde un total contrôle, parce qu’ils pouvaient potentiellement devenir dangereux. Et en fait voilà ma mère m’a dit que les femmes étaient fortes et que c’est pour ça que les hommes essaieront toujours de nous rabaisser, parce qu’ils avaient peur de nous, ils avaient peur de notre force. Et qu’ il fallait pas que je pense que en tant que fille, je suis conditionnée à répondre aux normes de la société, en tout cas aux normes que la société attendait de la femme ou de la fille, en tout cas la société à l’époque j’étais au Cameroun donc je pensais que c’était propre à la société camerounaise.
Et donc comme je disais, je traînais beaucoup avec les garçons. Et puis bah j’ai vu cette différence de regard, du fait que, ben, on regardait mes seins, on regardait mes fesses et que quand un garçon avait plusieurs copines, c’est un Don Juan, ça c’était super.
Et qu’une fille qui, je ne sais pas, qui avait peut-être plusieurs copains, ou qui sortait avec plusieurs garçons à la suite… Excusez-moi je vais donner un terme, c’est propre au Cameroun : chez nous une fille – ici on dit fille facile, je crois – chez nous on dit “l’arachide du deuil”. Je déteste ce terme. En fait c’est parce que quand il y a des décès, on distribue des arachides, on les met à disposition, et en fait tout le monde peut piocher dedans. Et donc c’est comme ça qu’on qualifie une fille facile. Et je me souviens que ces termes m’avaient mise tellement en colère, surtout qu’en plus, la première fois que j’ai entendu, ça parlait d’une copine, alors que ce n’était que des rumeurs, et que voilà : sur des rumeurs, les gens l’ont cru en fait. Ont cru ces personnes là qui disaient des rumeurs sur elle.
Et je trouvais ça trop bizarre qu’en face il y avait un garçon qui est un Don Juan, et à côté il y avait une fille qui devenait “l’arachide du deuil” que tout le monde peut taper dedans…
Enfin bref. Voilà après j’ai grandi, je suis venue en France. Je n’ai pas été militante dans un premier temps. J’ai toujours été féministe.
J’ai compris, j’ai vite compris que c’était à nous les femmes, de nous battre pour nous. De nous battre pour nos droits.
Et donc j’ai fait plusieurs manifs. Ma dernière manif, où j’ai été, date de 2017.
Après ça, j’ai eu ma fille.
Quand j’ai eu ma fille j’ai dû faire une pause parce que j’ai été très très très malade… ce fameux privilège de femmes cis…
J’ai été enceinte, j’étais dans un état catastrophique j’ai été plusieurs fois… j’ai fait des malaises… Bref j’avais fait une pause, j’étais complètement coupée du milieu féministe.
Et j’ai fait un retour entre 2020 et 2021.
Et je me suis rendue compte qu’en fait c’est vraiment sur instagram que tout se passait. Donc j’ai fait mon arrivée sur Instagram fin 2020, début 2021.
Et quand j’arrive, je m’abonne aux féministes que je connais : notamment Marguerite, Rokhaya Diallo, Caroline De Haas… Je m’abonne à NousToutes…
Bref je me dis, je vais pouvoir me remettre dans le bain, je vais devenir militante, activiste. Et que ce serait bien que je milite peut-être à NousToutes…
Sauf que je me rends très vite compte qu’en fait il y a un truc qui se passe : quand je vois des commentaires, je vois “personnes menstruées”.
Je me dis “mais qu’est ce que c’est?”
J’ai dû aller sur internet trouver ce que c’est. Donc je commence à commenter en disant “mais pourquoi vous dites personne menstruée? Pourquoi vous ne dites pas femmes? Et puis j’avais droit à : “Ah non, mais c’est pour être inclusif… en fait on peut pas dire femme parce qu’on oublie les personnes trans.”
Mais moi je me dis : “Mais les personnes trans … c’est soit un homme, soit une femme! Pourquoi dire « personne menstruée » pour parler de femme, alors que ces personnes trans dont vous êtes en train de parler sont forcément soit des hommes soit des femmes, de toute façon. Trans, c’est pas un troisième sexe!”
Après là je subis des agressions verbales ‘enfin par écrit, par messages) et donc j’avais droit à des insultes… quand je posais des questions, c’était tout de suite : « ah non, ça faut pas le demander, ah non, ça faut pas le dire, ah non mais ça ce que tu dis c’est transphobe”.
J’avais vraiment l’impression d’être dans une secte, c’était vraiment comme une secte, dans le sens où voilà ce qu’on te dit : tu l’acceptes et tu fermes ta gueule.
Et au début quand je suis arrivée sur Instagram je n’avais pas de photo de profil. Donc une fois j’ai eu droit à “Mais de toute façon, ce que vous dites-là, c’est du féminisme de blanche privilégiée!”
Et je me dis : “Non. Déjà, je ne suis pas blanche en fait : je suis noire! Donc si je dis ça, ça veut dire que encore heureux, je ne suis pas la seule à penser comme ça ou à dire ce genre de choses. Donc ça veut dire qu’il y a encore des femmes, des personnes qui ont un minimum de bon sens! Je me suis retrouvée très vite bloquée, d’ailleurs, sur ces différentes pages.
Et plus je faisais de recherches, en faisant des recherches je suis tombée sur le blog, sur internet, le bloc de RadCaen, j’ai vite compris qu’en fait il y avait un truc qui se passait avec et transactivistes, et tout… Mais bon. Moi je suis quelqu’un, je ne me contente pas d’une seule info, je cherche. Et en faisant des recherches, je suis tombée sur Debbie Hayton, qui est un homme transidentifié, qui a toujours dit qu’il était un homme.
Et donc après j’ai découvert que cet homme-là était harcelé, parce que du coup, il disait que les femmes trans sont des hommes… et que ce type là était traité de transphobe.
Donc ça veut dire qu’en fait tout le monde peut être transphobe. Tu peux être trans et transphobe!
Ensuite je me suis rendu compte que dans plusieurs postes on parlait de “préférences génitales”. En essayant de comprendre, un jour, j’ai posé la question : “mais qu’est ce que vous appelez préférence génitale? »
Donc on m’a très gentiment expliqué qu’en fait, une lesbienne devait être attirée par toute personne qui s’habillaient comme une femme. Je me suis dit : “mais c’est bizarre, parce que ce n’est pas du tout ce que j’ai appris. Le lesbianisme, c’est deux femmes. Les gays, c’est deux hommes. Les bi, c’est quand tu aimes les deux, peu importe comment la personne s’habille. Donc enfin c’est bizarre ce truc.”
Donc je lui ai dit. On m’a dit : “ah oui mais non. En fait si tu es une lesbienne et que tu refuses de coucher avec une femme trans, bah en fait t’es transphobe”.
Ca m’a choquée parce que ça m’a vraiment rappelé ce qui se passe au Cameroun, à savoir les viols de lesbiennes par des hommes qui estiment qu’en fait “Oui ma pauvre fille, tu es lesbienne, mais c’est parce que t’as pas essayé mon bon gros phallus, c’est sûr qu’en fait il faut un bon coup de bite pour qu’on devienne hétéro, en fait! En fait, voilà : il faut que moi je te prenne et comme ça tu sauras ce que c’est d’être pénétrée par un homme. Parce que c’est bien connu, qu’on n’est pas femme si on n’est pas pénétrée par un phallus.”
Je me suis dit : “mais en fait non, c’est comme, ce sont des viols! C’est un viol! C’est un peu comme les viols correctifs qu’on fait au Cameroun, où on dit on va la violer et puis comme ça quand elle sera violée elle n’aura pas d’autre choix que de coucher avec des hommes!”
J’ai très vite assimilé ça à des thérapies de conversion, parce que les thérapies de conversion c’est ça : c’est remettre en question l’orientation sexuelle d’une personne. Et puis ensuite j’ai découvert que “les femmes trans sont des femmes, et que toute personne qui se dit femme en est une” et qu’en fait ces hommes là, on devait les accepter dans nos espaces de femmes.
Ça m’a rappelé une conversation de ma mère qui me disait qu’il fallait pas avoir confiance aux hommes, et je me suis dit mais en fait moi, même en jupe, j’ai une alarme dans ma tête!
Même si un homme met une jupe, je ne me sens pas à l’aise. Donc ça veut bien dire qu’un homme qui s’habille “en femme” (en femme entre guillemets puisqu’il n’y a pas de vêtements pour femmes) mais qui met une jupe ou qu’il soit maquillé, ou qui soit en talons aiguilles, ou qu’il ait du vernis… ça reste un homme! Et en fait cette alarme, elle est dans ma tête, en warning, en me disant : “Attention, attention, danger. Attention, attention!”
Donc là je dois éteindre cette alarme parce que ces hommes là me disent “je suis une femme!”
C’est marcher sur la tête!
Et puis je voyais qu’il y avait pas mal de femmes qui venaient me dire que non, c’était comme ça, et qu’il fallait absolument comprendre parce que nous, en tant que femme “cis” (d’ailleurs j’ai découvert le terme femmes “cis”), nous sommes des privilégiées et qu’en fait, le “peuple oppressé”, c’étaient les hommes transidentifiés. Je me suis dit “Mais attends… qu’est ce que tu me parles… ces mecs ils sont tellement privilégiés, ils ont tellement de privilèges d’hommes, qu’ils ont même le privilège de “se choisir femme”!!! Non mais c’est un gag!
Parce que si c’est comme ça que ça marche, ben moi je suis un mec, en fait!
Payez moi, augmentez mon salaire! Je vais être à 70K€ comme mon ancien collègue, parce que je me dis “homme” même si j’ai pas une teub, en fait.
Pardon mais c’est ça. Ça veut dire que ça marcherait. Ça veut dire que ben, un emploi où on chercherait un homme, moi je viendrais en disant : “en fait je suis un homme!”
“Mais Madame, vous êtes une femme!”
“Ah non mais en fait attendez, je vais vous expliquer je me sens homme au plus profond de moi.”
Mais c’est quoi se sentir femme?
Parce que si c’est être femme, c’est se sentir femme, moi j’en suis pas une. Puisque je ne me sens pas femme. Je n’ai jamais eu ce truc de me dire “ah oui aujourd’hui en fait je me sens profondément femme aujourd’hui.”
Non, je ne me sens pas femme.
Je suis femme.
Je n’ai pas à choisir d’en devenir une.
Je suis née femme, et puis c’est comme ça!
Ha si! Correction : je me sens femme une fois par mois haha.
Ca, pour le sentir, je le sens bien, au plus profond de mon être… quand j’ai mes règles, là, je le sens! Quand je saigne, et que j’ai des caillots et des caillots de sang qui sortent de moi… là je sens que je suis une femme. Avec la douleur, être dans mon lit, allongée et ne pas pouvoir bouger pendant une semaine, rester dans l’obscurité parce que je me sens (comment je vais le dire) …au 36ème dessous!
Là oui, je le sens, que je suis une femme.
Mais en dehors de ça non, jamais je ne me sens une femme.
Jamais je me lève le matin en disant : “haaaa aujourd’hui je me sens profondément femme, en fait”.
Non absolument pas!
C’est pas comme ça que ça marche les gars, en fait. Vous allez arrêter, c’est absolument pas comme ça que ça fonctionne. Nous sommes femmes parce que nous sommes nées femmes.
Etre femme, c’est une réalité biologique.
C’est pas… c’est pas un ressenti, comme ça, qu’on ne peut pas définir, qui est une sorte d’essence intérieure, je sais pas.
Je me ressens triste, oui! On peut ressentir une tristesse.
On peut se sentir heureuse, là oui!
Mais être femme… non les gars, en fait c’est pas un ressenti! Absolument pas! Vous pouvez vous ressentir ce que vous voulez, mais pas femme.
Parce que …oui.
Parce qu’il faut savoir aussi que j’ai découvert la notion de genre. Les genres…
J’ai le genre homme… J’ai le genre femme… ou je suis agenre… ou je suis xénogenre…
Vous n’y comprenez rien? C’est normal. Parce que moi non plus je n’y comprends rien!
Et même encore aujourd’hui, après avoir fait des recherches, je n’y comprends rien.
Parce qu’on fait le genre, qu’est ce que c’est? C’est un ressenti!
Ok. Il y a combien de genres? Il y a autant de genres qu’il y a de ressentis.
D’accord, super. On n’est pas plus avancés que ça.
Mais en fait les gars : homme ou femme, c’est parce qu’on a un sexe et qu’on est né homme et c’est parce qu’on est née femme, voilà, c’est comme ça.
Et donc tout ça m’a fait dire qu’en fait ce truc, c’est… enfin c’est de l’arnaque!
C’est quoi cette chose, c’est quoi? Il se passe quoi? c’est quoi ce truc?
Ensuite je découvre que… bah en fait les femmes trans étant des femmes sont incluses dans le féminisme!
Et là je me suis dit waouh on va se calmer 5 minutes : le féminisme, on va le rappeler pour ceux qui n’ont visiblement pas compris, pour ceux en tout cas qui apprennent leur féminisme sur instagram.
Le féminisme, c’est la lutte des femmes par les femmes et pour les femmes.
Et jusqu’à preuve du contraire,
Un homme qui met une jupe n’en est pas une.
Un homme qui se maquille n’est pas une femme.
Un homme qui porte des boucles d’oreilles n’est pas une femme.
Un homme qui met du rouge à lèvres n’est pas une femme.
Un homme qui s’épile les sourcils n’en est pas une!
Peu importe ce que vous faites, vous n’êtes pas des femmes.
Et même s’il y a ces femmes qui ont tellement peur de vous, parce qu’il faut le dire en fait elle vous mentent, elles ont peur de vous, qui vous disent “mais en fait t’es une femme”… Elles ne le croient pas cinq minutes.
Si vous ne les menacez pas ou si vous ne leur faites pas peur, elles pourraient vous le dire, que vous êtes des mecs, en fait!
Et de toute façon ça se voit, puisque vous nous menacez.
C’est parce que vous êtes des mecs! Parce qu’entre femmes, on ne fait pas ça. Entre femmes, on ne se menace pas, on ne se dit pas : “accepte-moi tel que je suis, sinon je te casse la figure.”
Non moi ça, je ne l’ai jamais vu, et honnêtement je n’aurais jamais cru que je vivrais une époque comme celle de maintenant.
En continuant, je me suis rendu compte que Marguerite Stern, qui est je le rappelle la créatrice des collages contre les féminicides ; et harcelée, Dora [Moutot] harcelée, je me dis tiens… Je regarde le compte de Caroline [De Haas] : pas de réaction. Je lui ai envoyé plusieurs messages d’ailleurs, en disant “mais qu’est-ce que vous pensez de toutes ces féministes qui sont harcelées parce qu’elles pensent qu’être une femme est une réalité biologique ?”
Pas de réponse jusqu’à ce jour, Rokhaya Diallo qui se dit féministe : pas de nouvelles…
Je me dis “mais c’est trop bizarre, il se passe quoi ?” En fait en cherchant, je découvre que toute femme qui dit qu’être une femme est une réalité biologique en fait… “Tu mérites le bûcher ! Mais vraiment, le bûcher! C’est une sorcière, brûlez-la au plus vite ! Mais quel affront ! Mais comment ose-t-elle, elle du haut de son privilège de femme « cis » , l’ouvrir, venir nous dire à nous, hommes, nous qui savons tant ce qu’est une femme, que non, nous n’en sommes pas ? Ah mais attends, il faut les frapper, il faut les menacer, il faut les harceler, il faut les réduire au silence.”
Non, ça, ça passe pas. Moi… vous ne nous ferez pas fermer nos gueules.
Je veux que vous sachiez que nous sommes nombreuses à penser que vous êtes des mecs mais très peu ont le courage et la force de le dire.
Et ensuite on arrive au truc ultime qui m’a fait péter les plombs, vraiment je veux dire j’étais dans tous mes états, c’est la désolidarisation de « NousToustes » face à Féminicides par compagnon ou ex qui a fait l’affront dire que toutes ces femmes, qui font un travail génial (parce qu’il faut vraiment être génial pour compter des mortes, il faut vraiment aimer les femmes pour tenir un compteur de toutes ces femmes qui sont tuées chaque jour), et NousToutes du haut de, je sais pas, de… je ne sais même pas quoi dire… décide que ce collectif-là est transphobe, parce que oui, on ne prend pas en compte les morts d’hommes transidentifiés, donc, pour ceux qui n’ont pas compris, d’hommes qui se disent femmes. “Nous Toutes”, Nous Toutes… Nous Tous ! N’a pas pensé à toutes ces femmes qui ont perdu un jour un membre de leur famille.
Et ça me révolte encore plus … parce que j’ai perdu ma grande sœur au Cameroun du fait de feminicide et que NousTous, tu décides de cracher à la gueule de toutes ces femmes mortes sous prétexte qu’on refuse d’accepter des hommes qui se prétendent femmes dans le milieu féministe… et en fait c’était le truc de trop.
Donc voilà, je continue et c’est vraiment comme ça que je vais dire que je suis devenue critique du genre parce que c’est le truc ultime, parce que le genre est là pour nous détruire, clairement, les féministes. Voilà.
RDG – pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes, pour leurs droits, pour les enfants, pour la société et pour la démocratie ?
Je pense que cette idéologie dangereuse parce que, déjà je rappelle que les mots ont un sens et si on ne définit plus les mots correctement on leur ôte tout leur sens et si on ne sait plus définir ce qu’est une femme, est-ce qu’on est vraiment capable de se battre pour les femmes ?
Parce que si une femme est “toute personne qui se dit femme”, le féminisme…
En fait, on a résolu le problème de, comment je veux dire ? On a trouvé la solution en fait, le féminisme ne doit plus exister, parce qu’en fait on a été connes toutes ces dernières années, nous les femmes à nous battre, parce qu’il aurait suffit simplement qu’on se dit homme pour mettre fin à toutes les violences qu’on a subies, à toutes les oppressions subies, du fait de notre sexe, du fait d’être nées femme.
Je trouve aussi que c’est une idéologie dangereuse.
Par exemple on va mentir aux enfants, on va leur dire qu’en fait une femme c’est toute personne qui se dit femme d’accord, donc ça veut dire que, je vais prendre exemple sur mes enfants, c’est-à-dire que si leur père décide aujourd’hui de « devenir » une femme, je vais entre guillemets hein parce que vraiment… je vais leur dire bah en fait vous devez l’appeler maman, je vais leur mentir en leur disant qu’on peut choisir de changer de sexe, ça veut dire qu’être une femme ou un homme ce n’est plus une réalité biologique, donc ça veut dire qu’on va mentir aux enfants, leur dire “non tu n’es pas un garçon parce qu’en fait si tu joues avec du rose ou que tu mets une robe de princesse” ou que sais-je encore… genre tu mets du vernis ou, comme je fais des fois avec mes enfants, tu te maquilles, en fait tu es une femme et donc ça voudrait dire aussi que toutes les femmes qui ne se maquillent pas, qui ne mettent pas des jupes ou des robes, qui ont des coupes « masculines » etc… ne sont pas des femmes!
Ça veut dire que moi, toutes ces dernières années où j’avais des coupes hyper masculines, en fait je n’en suis pas une.
En fait aujourd’hui je suis une femme parce que j’ai les cheveux longs, c’est bien connu qu’avoir une queue de cheval ça nous fait nous sentir profondément femme et en fait… c’est ça être une femme?
Non.
Je demande à mes enfants de ne pas me mentir, c’est pas pour qu’en retour, je leur mente.
Donc je leur ai toujours dit qu’être une femme c’est… on naît fille ou garçon, ensuite quand on grandit on devient une femme ou un homme et j’ai pas l’intention de changer d’avis là-dessus, je veux pas changer de définition pour faire plaisir aux uns et aux autres, alors que mes enfants ils ont 10 ans 8 ans et 4 ans et que je leur dis qu’en fait, il y a… on peut être en couple avec deux maman, deux papas, un garçon et… une femme et un homme et qu’en fait maintenant je vais leur dire en fait une femme peut être en couple avec un homme qui s’habille comme une femme en fait ça veut dire que cet homme-là est une femme.
C’est trop bizarre leur truc, même moi je suis perdue dans l’explication parce que c’est totalement débile cette manière de voir les choses.
Une lesbienne c’est une femme qui est attirée par les autres femmes, pas par un homme qui s’habille… je veux dire non pas qui s’habille, qui met des jupes, qui s’épile les jambes etc…
Un homosexuel n’est pas attiré par une femme qui se dit homme, il est attiré par un autre homme et une lesbienne est attirée par une autre femme.
C’est tout remettre en question, c’est une remise en question de tout, même de l’orientation sexuelle parce que si être une femme c’est un ressenti, c’est être un homme c’est également un ressenti, ça veut dire que le lesbianisme n’existe plus, que l’homosexualité n’existe plus, que la bisexualité non plus n’existe plus d’ailleurs, ce qui est débile en fait.
En fait on va changer toute notre façon de penser parce qu’il y a un petit groupe qui nous menace si on emploie pas leur terme si on ne pense pas comme, sous prétexte qu’on va être accusé de préférence génitale?
En fait c’est complètement absurde, j’avais lu une fois dans un commentaire une personne qui m’a dit j’espère que vous aurez un enfant trans, j’ai rigolé en lui disant mais en fait ça n’existe pas les enfants trans. Les enfants trans comme vous dites, ce sont les parents qui leur montent la tête, qui leur font croire qu’en fait ils sont nés dans le mauvais corps. Personne ne naît dans le mauvais corps, j’aimerai mes enfants s’ils sont homos, lesbiennes… enfin on s’en fiche en fait, je les aime peu importe l’orientation sexuelle qu’ils ont ce n’est pas une orientation sexuelle en fait les gars.
Je veux dire que dans orientation sexuelle il y a « sexe » , on va pas réécrire les choses pour vous faire plaisir, non bordel non, pardon mais on va pas réécrire… on s’est battu pour que la société reconnaisse qu’ il y a des gays, des lesbiennes, des bi et aujourd’hui vous voulez qu’on fasse marche arrière ?
Mais vous êtes malades en fait! Ça va pas. Donc moi je vais pas mentir à mes enfants : un homosexuel c’est un homme qui est attiré par un autre homme, une lesbienne c’est une femme qui est attirée par une autre femme et une personne bi et une personne qui est attirée autant par les hommes que par les femmes.
Je voudrais parler d’une chose c’est, par exemple, ainsi on suit les transactivistes ma fille qui fait pipi debout, dont la couleur préférée est le bleu, oui c’est vrai que le bleu c’est pour les garçons, que des jouets dits « garçons », je mets entre guillemets, ma fille elle adore Spiderman, Iron Man et joue avec des Lego Star Wars donc en fait … c’est un garçon!
Si je baignais dans cette culture là en fait, il faudrait absolument que je la fasse transitionner, que je change de son prénom, et que je lui dise qu’en fait t’es un petit garçon, ensuite quand elle aura une dizaine d’années je vais la bourrer d’hormones pour pouvoir stopper sa croissance. Il faut être débile et homophobe parce qu’en fait les gens préfèrent avoir un enfant et dire qu’il est né dans le mauvais corps plutôt que se dire en fait non j’ai un enfant qui est gay ou qui est « pédé » comme ils disent, comme disent les homophobes et une fille qui est lesbienne et on va dire ah non mais en fait, « il » ou « elle » est né.e dans le mauvais corps. Non mais attendez, il faut arrêter de délirer là, personne n’est né.e dans le mauvais corps. On naît garçon ou femme et puis c’est tout, enfin de garçon ou fille et puis c’est tout. Il n’y a pas à dire aux enfants qu’ils sont nés dans le mauvais corps. Et ma fille elle aime le bleu, elle fait pipi debout, mais c’est une fille, c’est une petite fille voilà. Si un jour elle veut transitionner, je n’ai aucune intention de lui mentir.
Je lui dirai, qu’en fait… j’essaierai de discuter avec elle, de savoir ce qui crée cet inconfort-là. De lui dire que… voilà, peu importe que peu importe comment elle peut se sentir, elle peut se sentir homme? Je ne le pense pas.
Ca reste une fille, voilà.
Et je voudrais aussi rappeler, comme je l’ ai dit tout à l’heure : moi je pensais que je deviendrais un garçon quand j’aurai l’âge de mon grand frère. Et si j’étais née à cette époque-là, en fait, c’est sûr que j’aurais transitionné.
Ma mère elle m’aurait dit : ah mais en fait oui, tu as raison, tu es née dans le mauvais corps ma fille, donc ben, écoute on va t’appeler, je sais pas moi… c’est quoi les prénoms qu’ils aiment bien chez les transactivistes? Chez les filles c’est Olivia et chez les garçons je ne sais plus, je crois que c’est Noam haha… on va t’appeler Noam, voilà! Je deviens Noam et puis on va mentir à tout le monde, tous mes amis devront faire le deuil de la fille que j’étais.
Et surtout de me dire que je suis un garçon.
Et surtout SURTOUT, crime ultime ne pas me mégenrer… Parce que c’est bien connu, le mégenrage, ça tue!
Oui mais comme je leur ai dit, j’attends toujours le nombre de morts qu’il y a eu avec le mégenrage. Mais jusqu’à présent je n’ai pas eu le nombre de morts, enfin.
Je dis : on sait que les hommes tuent, mais je ne savais pas que les féministes radicales tuaient en mégenrant les gens!
RDG – mégenrage… Aaaaargh!
Bito – hahaha C’est exactement ça! Le mégenrage, c’est le truc ultime. Oui j’ai été accusée plusieurs fois aussi de mégenrer les gens et puis surtout…
RDG – Mais quelle violence!!!
Bito – Mais oui mais quelle violence! Mais enfin vraiment c’est incroyable. Ces gens ils n’ont vraiment aucune limite.
Ils n’ont aucune limite, et surtout oui pour les femmes notamment, si on ne sait plus définir ce que c’est une femme… Je prends un exemple dans mon ancienne entreprise. Je faisais des statistiques. Je faisais pour le compte des CSE, qui sont, je le rappelle, un CSE est un comité social économique, donc pour ceux qui travaillent dans des grands groupes, ou des entreprises de plus de 50 salariés, ce sont eux qui, des fois, vous distribuent des chèques vacances ou qui organisent des voyages, voilà, c’est ça un CSE.
Et donc dans le CSE ils ont une prérogative qui est d’analyser les données sociales des entreprises. Et donc mon travail, c’était d’analyser ces données sociales, notamment le rapport égalité hommes-femmes et les bilans sociaux. Ce que je mettais souvent en évidence, c’était que les femmes étaient sous représentées dans les catégories cadres, on les retrouvait beaucoup plus dans les catégories ouvrières et employés. Mais elles étaient sous représentées dans les catégories cadres : elles représentaient, de mémoire, moins de 6%, dans la plupart des grands groupes d’ailleurs.
Et donc en fait si est femme toute personne qui le dit, en fait on ne verrait plus que ces femmes sont sous représentées, puisque des hommes se prétendant femmes seraient décomptés comme femmes. C’est trop bizarre, leur truc.
Ca veut dire que les hommes transidentifiés seront pris en compte dans les statistiques ou dans le décompte de femme,s dans le rapport égalité hommes-femmes, et donc du coup ça nous montrerait qu’il n’y a pas de différence entre hommes et femmes dans les entreprises. Pourtant tous ceux qui travaillent savent que c’est faux : il y a une différence! Les femmes sont sous payées, les femmes ont des postes, même quand elles ont fait des études, sous qualifiés au niveau des catégories socio-professionnelles. Elles sont beaucoup plus ouvrières employées, mais dans les cadres il y en a pas beaucoup.
Si les hommes transidentifiés deviennent des femmes, ça veut dire que ces hommes là vont être inclus dont le nombre de femmes présentes dans une structure, et donc on ne verra plus la différence entre les hommes et femmes.
Et même au niveau des salaires, vu que les hommes ont ce fameux privilège d’être payés plus que les femmes, il n’ y aura plus de différence, puisque du coup, leur rémunération sera incluse dans celle des femmes puisqu’ils se disent femmes…
Enfin, c’est incroyable…
En fait c’est… C’est trop bizarre leur truc.
En fait c’est complètement débile, parce que …
RDG – Mais c’est génial, on réduit tout les inégalités d’un seul coup, comme ça.
Bito – En fait c’est ça : c’est qu’il n’y a plus d’inégalités. Il n’y a plus de, il n’y a plus de… Voilà! Il n’y a plus de : “Nous les femmes, sommes sous payées. Nous les femmes, voilà, nous sommes sous-représentées…”
On nous dira mais en fait ma pauvre fille, ferme-là : il y a 50 % d’hommes et 50% de femmes qui touchent… je ne sais pas, moi… 50 K€ et 50 % d’hommes qui touchent 50 K€ … alors qu’on sait que c’est faux! On sait très bien qu’à diplôme égal, les femmes et les hommes ont une différence de salaire. Enfin, moi je l’ ai bien vu, à mon ancien travail : s’il aurait fallu que je me déclare homme pour gagner les 80 K€ que touchait mon collègue… Si l’auto-identification marchait ça veut dire que j’aurais dû avoir les 80k. D’ailleurs je pense que je vais rappeler mon ancien employeur et lui dire : “Oh mec, en fait je suis un homme! Et donc… il faut me faire un rappel de salaire! Toutes les femmes, dans cette entreprise, touchaient la moitié des 80 K€ que touchait ce type, alors que c’est lui qui produisait le moins! Donc on voit bien que leur truc ne fonctionne pas, que leur auto identification ne fonctionne pas.
Et d’ailleurs si les femmes transidentifiées, donc qui se disent “homme trans” sont incluses dans les statistiques aussi des hommes, ça ferait chuter également les salaires des hommes, puisque de toute façon…
Enfin, on dirait une mauvaise soupe où on met tous les légumes qu’il y a… Je ne sais pas… où on essaye, on se dit : ah je veux mettre ça et je vais bien voir ce que ça va donner!
C’est vraiment l’impression que ça donne.
Il y a une dissonance… franchement je suis désolée, il y a vraiment une dissonance cognitive et c’est… c’est trop bizarre. On remet tout en question. Et s’il aurait fallu que… voilà qu’on se prétende hommes pour que, pour qu’on ne subisse plus ces oppressions… mais bon dieu vous pensez vraiment qu’on l’aurait pas fait depuis ?
En fait nous sommes teubés, les femmes, nous sommes vraiment débiles, en fait!
Il a fallu que des hommes viennent nous donner la solution : on se déclare toutes homme et donc nous devenons des femmes transidentifiés et donc en fait nous devenons des hommes trans…
Mais on voit bien que ça ne fonctionne pas. Chaque fois qu’on parle des hommes trans c’est pour parler de règles d’endométriose dire que ah oui mais il faut dire personne à utérus parce que les hommes trans ont aussi leurs règles… alors que quand on parle des femmes trans on parle de femmes qui prennent des postes de femme.
La femme de l’année d’ailleurs aux Etats Unis c’est un homme! Donc on voit bien que… en fait pour être profondément misogyne pour se dire qu’en fait il suffit que je me dise femme pour l’être en fait, ça me laisse sans voix en fait, franchement ça me sidère ! C’est une idéologie dangereuse, ça ressemble vraiment à un truc: comme si on mélangeait de l’eau et de l’huile et ça se mélange pas en fait ! mais l’eau et l’huile on voit toujours la différence et c’est la même chose en fait, donc qu’ils arrêtent de dire qu’ils sont des femmes ce ne sont pas des femmes en fait voilà!
RDG Qu’est ce qui t’a décidé à témoigner de façon anonyme? As-tu déjà subi des pressions,des menaces, un danger perçu ou réel dans ton entourage professionnel ou personnel? Est ce que tu as eu peur pour tes proches ? Ou, au contraire, est-ce que tu te sais en sécurité pour parler librement ?
Bito – En fait, je témoigne de manière anonyme en utilisant le prénom de ma grand-mère.
Et d’ailleurs je tiens à préciser que ce prénom signifie “femme”dans ma langue. Et aussi parce que ma grand mère c’est une femme que j’admire qui a grandi dans une société où “la place de la femme c’est à la cuisine!” ha ha… et surtout c’est qu’une femme pour qu’elle soit reconnue dans la société il faut qu’elle soit mariée, et que ma grand mère n’a jamais été mariée : elle a toujours été à contre-courant de ce que la société camerounaise attendait d’elle.
Et je tenais à lui faire ce femmage là en prenant son prénom aujourd’hui pour témoigner.
Et donc, comme je l’ai dit au début, je suis entrepreneuse. Et du fait de mes positions que j’assume publiquement sur mes différents réseaux sociaux, j’ai subi du harcèlement de personnes connues, que je connaissais, que je côtoyais depuis des années, qui me connaissent personnellement, qui savent ce que je suis… ces personnes ont mené une razzia sur ma page professionnelle, sur mon ancienne activité que je venais de lancer en septembre. Donc j’ai eu insultes, menaces, désabonnements massifs de mes pages pro.
Et là, je tenais à donner ma parole, mais sans mettre en danger mes associés. Parce que, voilà : je ne suis pas toute seule dans cette entreprise. Et quand on est une jeune entreprise, un des associés qui assume publiquement certaines idées… voilà on peut très vite disparaître. Notre activité peut être impactée, voilà.
Donc c’est pour ça que je témoigne de manière anonyme.
Et la deuxième raison c’est aussi parce que j’ai une ex proche, c’est une personne que j’ai côtoyée pendant des années.
Et en fait, quand j’ai commencé à assumer publiquement ma critique du genre, cette personne-là n’a plus voulu me côtoyer.
Et donc là au début on essaie de discuter.
Et puis elle a vu que j’avais aucune intention de répéter leur mantra. Je rappelle le mantra : “les femmes trans sont des femmes”.
“Mais alors vous mettez en danger la vie de toutes ces personnes trans en les mégenrant“
…enfin c’est n’importe quoi !
“Vous tuez des gens avec vos mots!”
…C’est bien connu c’est que les féministes radicales “tuent” de par leurs mots…
Donc au début c’était une discussion amicale oui, si on peut dire, amicale et puis au final ça a très vite dégénéré donc elle a coupé les ponts… en plus cette personne là, ça arrivait qu’elle garde mes enfants, donc aujourd’hui elle a coupé les ponts et avec moi et avec mes enfants et avec ma famille.
Et aussi parce que du coup cette personne là a mon adresse personnelle et que si je donne mon prénom, cette personne-là me reconnaîtra très certainement et puis voilà.
Et cette personne milite dans le milieu transactiviste. Et je n’ai pas envie de mettre la vie de ma famille, de mes enfants en danger… Voilà.
Donc c’est pour ça que j’ai témoigné de manière anonyme.
Aussi parce que j’ai une autre personne… d’ailleurs c’est la personne qui m’a traitée de terf. Cette personne-là a coupé les ponts également et a les clés de chez moi. Et donc je préfère vraiment, vraiment éviter d’être reconnue également par cette personne-là et mettre ma vie ou celle de ma famille en danger.
Mais par contre sur mes différents réseaux sociaux j’assume ma parole : rien à faire!
Mais je préfère éviter que mon adresse se balade sur twitter, instagram ou facebook.
On a vu ce qui est arrivé avec JK Rowling : ils n’ont aucun état d’âme à menacer des femmes.
Voilà. Voilà pourquoi je témoigne de manière anonyme.
Mais j’assume chaque mot que je dis que je pense.
J’assume totalement tout ce que je pense
RDG – As-tu une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marqué concernant la transidentité ou le transactivisme ?
Bito – Oui je vais citer trois ou quatre événements.
Le premier, c’était en 2013.
Je travaillais dans un grand groupe français. Et dans ce grand groupe-là, on avait un collègue qui s’appelait Olivier.
Mes copines qui vont entendre le podcast vont savoir de quoi je parle! ah ah
Et en fait Olivier est devenu… Olivia!
Et donc voilà : il fallait absolument qu’on utilise ce prénom-là.
Toutes les brochures, les trombinoscopes ont été changés pour pouvoir modifier son prénom et mettre Olivia.
Et comme ils voyaient dans l’entreprise, nous on n’était pas d’accord en disant… enfin il y en a certains… après moi, je m’en fichais, je me disais il faut qu’on l’appelle Olivia… je m’en fous quoi! Voilà on l’appellera Olivia, tant pis, je m’en fous.
Par contre c’est vrai qu’à l’époque il n’y avait pas ce truc des pronoms. Donc il n’a jamais été question de dire elle… et puis quand on parle là une personne, on ne lui dit pas “elle” on lui dit :”je” ou “tu” ou “toi” enfin on dit pas “elle va bien?” Sauf si il y a qu’Alain Delon! Il n’y a qu’Alain Delon qui parle de lui à la troisième personne! (Rires..)
Comme il y avait des collègues qui étaient réticents ….et puis faut savoir que dans cette boîte il y avait beaucoup beaucoup de cas de misogynie mais vraiment assumée!
Des cas de racisme profondément assumé.
Et en fait, quand Olivier est devenu Olivia, la direction a organisé une réunion pour parler de … ben du coup de lui… De “Olivier qui devenait Olivia”, pour nous dire qu’en fait, il fallait qu’on utilise son prénom qu’il avait choisi, qu’il avait changé et que c’était : “faut pas qu’il se sente exclu”.
Alors qu’il y avait des problèmes de racisme : jamais eu de réunion!
Des problèmes de misogynie : jamais eu de réunion! Jamais!
Donc, voilà, c’était…. après faut savoir aussi que c’était marrant parce que ces femmes qui subissaient le racisme, c’était les mêmes aussi qui subissaient la misogynie donc bon… puis on n’a jamais fait de réunion pour dire qu’en fait, le racisme, c’est mal.
Enfin, la misogynie non, n’a pas sa place au travail.
Voilà donc ça c’est le premier truc qui m’avait marquée…
Mais déjà on avait pas eu les pronoms parce que je crois que là, personne n’aurait… “mégenrage” : Non, à l’époque je crois que les gens auraient rigolé mais bon : on n’avait pas ça.
Mais déjà, rien que ça, ça m’avait marquée de me dire : “waouh, en fait il ya des mots de “salope”, dire “tu veux que je t’accompagne aux toilettes?”… plein de misogynie! Et puis à aucun moment on a essayé de recadrer ces types-là. Et puis là, il y a un type qui décide que, ben ouais, il s’appellera Olivia, il deviendra une femme, il mettra – encore qu’on peut pas devenir une femme je tiens à le préciser – il mettra des robes… et puis voilà! Pouf! il y a une réunion… enfin, c’est incroyable!
Donc je me suis dit : faut vraiment être un mec privilégié pour avoir droit à ça! Parce que nous, depuis, on subit, on subit… on attend toujours des réunions!
D’ailleurs je suis partie de la boîte, aujourd’hui il n’y a toujours pas eu de réunion concernant la misogynie ambiante et autres.
Enfin, on s’en fiche : ça concerne les femmes, c’est pas grave, quoi!
“Mais il faut rigoler, c’est gentil, en fait! C’est une blague! Halala t’es pas marrante!”
Voilà.
Donc voilà, c’était le premier événement dont je tenais à parler.
Le deuxième événement que je voulais signaler, c’est qu’en fait quand j’étais dans ma quête, avant de rencontrer les RadFems, il n’y avait pas des groupes de RadFems à l’époque.
A l’époque il y avait pas des groupes comme aujourd’hui, comme l’Amazone.
Il n’y avait pas le milieu RadFem.
Il n’y avait pas des femmes qui assumaient, voilà qui assumaient publiquement le fait d’être RadFem.
Et quand je dis il n’y en avait pas, c’était en 2017.
Jusque en 2017, je n’en connaissais pas.
Ça ne fait pas longtemps que j’ai découvert, mais avant de connaître ce milieu là, sur internet je me suis … J’ai eu des échanges assez houleux avec plusieurs personnes, qui remettaient en question ma façon de penser. Qui me disaient que c’était mal. Et donc un jour, en fait, je leur ai dit : “mais attendez. Vous ne pouvez pas comparer le vécu, dire qu’en fait les femmes “cis” entre guillemets sont privilégiées. Je veux dire, enfin : les femmes…
Ensuite j’ai pris exemple sur moi, en leur disant : “moi par exemple, j’ai subi le repassage des seins. J’avais 9 ou 10 ans, je pense, quand mes seins ont commencé à pousser et que la personne qui m’a fait ça pensait me protéger des pédocriminels. Parce que oui, c’est bien connu, ce sont mes seins qui les attirent, les pédocriminels. Ce n’est pas à eux de changer, c’est à moi de me cacher, de ne pas montrer que mon corps changeait.
Et quand j’ai essayé de leur parler de ça, en leur disant qu’en fait, voilà : le fait de m’auto-identifier homme à ce moment-là ne n’aurait pas permis que j’échappe à ça, en fait.
RDG – Excuse-moi, est ce que tu peux expliquer rapidement ce que c’est que le repassage des seins, et en quoi c’est une mutilation sexuelle?
Bito – Ben en fait le repassage des seins c’est… Voilà : moi j’ai eu mes règles très tôt, j’avais 9 ans je crois. Et donc en fait c’est… Comme le corps change, on a les petits.. les petits seins qui pointent. Et en fait le but, c’est comme il ya beaucoup de pédocriminalité en Afrique, pour nous “protéger” entre guillemets, on a ces femmes – parce qu’il faut savoir que ce sont les femmes qui le font, comme quoi la misogynie intégrée, et tout ça tout ça – ce sont les femmes qui font. Et en fait, on fait un feu de bois, un peu comme un barbecue, et on fait chauffer, soit une pierre soit une spatule en bois, et ensuite, en fait, on te l’applique sur la peau. Et en fait, c’est vraiment, c’est un repassage, comme quand on repasse un vêtement avec un fer à repasser.
Le but c’est d’appuyer suffisamment fort dessus, pour, en fait, empêcher les seins de pousser, quoi. Voilà. Et de garder cette image de gamine non développée, pour être “protégée” entre guillemets. Encore que ça ne fonctionne pas, puisque de toute façon, malgré ça, il y a quand même un taux de pédocriminalité incroyable.
Donc voilà.
Mais bon, je pense que dans leur tête, je ne justifie pas, je ne justifie pas ce qu’elles font, ces femmes-là, mais dans leur tête, elles se disent qu’elles nous protègent, en fait.
RDG – Ça n’a pas été c’est pas ta mère ça ?
Bito – Non. Ah non jamais. Ça a été fait quand ma mère n’était pas là, donc voilà.
C’est, c’est… eh non non enfin ma mère d’ailleurs quand elle a su, enfon… elle s’était énervée, mais à un point! Elle a viré tout le monde de chez nous, ça avait pris des proportions,… bref non non! C’était… non non, c’était pas par ma mère parce que ça, c’est quelque chose qu’elle ne voulait pas, enfin. D’ailleurs, je pense qu’avant qu’on me le fasse, elle ne savait même pas que ça se faisait encore. Je me souviens encore, mais je crois que je ne l’avais jamais vu autant énervée! Elle s’était bien bien énervée.
Et donc du coup je reviens à mon histoire : quand j’ai essayé d’expliquer ce truc là, tout de suite on m’a silenciée, on m’a dit qu’en fait, je ne devais pas parler de ça, que les femmes trans donc les hommes transidentifiés sont des personnes opressées… et que du fait de mon privilège de femmes cis, il fallait que je comprenne.
Et surtout en tant que femme noire. Non, pas femme noire, ils n’ont pas dit femme… en tant que personne noire, il fallait que je comprenne, parce que je subissais également une oppression du fait de ma couleur de peau, et que je ne devais pas devenir à mon tour oppresseuse.
Après, j’ai eu droit aussi à : j’avais du sang dans les mains en étant terf.
Alors que, enfin, je n’ai jamais tué personne! Je n’ai jamais eu du sang dans les mains enfin!
Et jusqu’à preuve du contraire, les personnes trans sont assassinées par des hommes.
Donc enfin je trouve ça profondément culotté de me dire à moi, femme, que j’avais du sang dans les mains alors que non.
Donc c’était quelque chose qui m’avait marquée aussi, et qui m’a d’ailleurs confortée dans l’idée qu’en fait, ces gens ont un sérieux problème, vraiment!
Pardon mais je ne suis pas… je ne veux pas dire qu’ils ont un problème psychologique, parce qu’après je vais être traitée de psychophobe, mais ces gens-là ont vraiment… On voit, en fait, que c’est une pathologie, et qu’ils ont vraiment besoin de psychiatrie, enfin…
Très sincèrement, penser qu’une femme qui a subi une mutilation était privilégiée! Enfin, on marche sur la tête, là.
Ca, c’est un gag les gars en fait. Vous êtes, vous êtes des grands malades! Vous êtes de grands malades! Vraiment, enfin, fermez vos gueules, quoi. Pardon, je dis un gros mot, mais vraiment… je dis à mes enfants de ne pas dire de gros mots, mais fermez bien bien bien vos gueules, quoi. Vraiment! De quel droit, quoi! De quel droit vous vous permettez de dire ça à des femmes? De quel droit, en fait, vous vous permettez de remettre en question notre vécu? C’est délirant! C’est vraiment délirant!
Et la troisième chose que je tenais vraiment à… qui m’a vraiment profondément marquée pendant des semaines, c’était l’agression du 8 mars 2022 des filles, des femmes de l’Amazone et de Résistance Lesbienne par l’homme trans… Donc je rappelle “homme trans” c’est une femme trans identifiée. C’est trop compliqué, leur truc.
Et en fait, je revois pendant pendant des semaines et des semaines j’en ai pas dormi : je revoyais l’agression d’Anissia, de cette jeune femme de Résistance Lesbienne, et j’étais effondrée.
Je faisais des angoisses, parce qu’en plus j’aurais dû me trouver avec elle. Et que j’avais eu une réunion, donc je n’avais pas pu venir. Je m’en suis voulue de ne pas être venue, mais en même temps, je me suis dit : mais je n’aurais rien pu faire. Je me suis sentie impuissante. Je me suis sentie… vraiment c’était une violence inouïe, enfin… à tel point que ce jour-là je… c’était le truc de trop, et je me souviens, j’ai été en colère pendant des semaines à me dire c’est terminé, les libfems, je ne veux plus en entendre parler, c’est fini. Je ne veux plus être tolérante avec ces femmes-là, qui sont complices d’un truc comme ça.
C’est mort, c’est mort. C’est fini!
Il n’y a plus de sororité avec ces femmes-là.
Il n’y a plus de : Non ce sont mes soeurs!
Non, non. En fait c’est fini les femmes, c’est fini! Et surtout il y a une phrase de Pauline Makoveitchoux qui m’est revenue en tête, je me souviens elle avait fait une story, où elle disait : “ je me bats pour toutes les femmes, mais toutes les femmes ne sont pas mes soeurs.”
Et en fait, ce jour-là, pendant des semaines et des semaines d’ailleurs, cette phrase a retenti dans ma tête. En fait, toutes les femmes ne sont pas mes soeurs, parce que des femmes qui sont complices de ça, qui sont complices de valider, qui sont capables de valider une telle violence, je le dis là, je tremble j’ai même mal, j’ai mal au ventre tellement c’était, c’était violent. Tellement ça m’a choquée de me dire : “attends mais on va où là, en fait? On va où?” vous êtes, vous êtes tellement, on a tellement été éduquées dans cette empathie, qu’il fallait que les femmes elles soient gentilles, il fallait qu’on soit empathiques, il fallait qu’on comprenne ce, dans ce truc du care… à tel point qu’en fait, on n’arrive même plus à faire cette différence, à se dire qu’en fait, non, là, en fait non là, il n’y a pas à avoir une empathie. Là, ce ne sont pas… ils sont pas oppressés! Ce sont eux les oppresseurs. Ce sont eux les agresseurs.
Et ça, je ne peux pas valider ça, en tant que femme.
Si je me bats pour les femmes, si je me dis féministe, je ne peux pas!
Parce que ça, c’est totalement anti féministe de s’en prendre à une autre femme. C’est totalement anti féministe.
Et de se prétendre féministe, enfin! Je trouve ça profondément culotté!
Je ne sais pas, dites autre chose! Mais pas féministe. Pas féministe.
Parce que je le rappelle encore une fois : le féminisme c’est la lutte par les femmes et pour les femmes. Et donc si on défend une agression d’une femme, on est tout sauf féministe.
Je suis désolée, les gars… enfin, les gars, les femmes et les hommes-là : assumez! Choisissez, autre chose, créez votre mouvement en fait! Créez votre mouvement où entre entre personnes haineuses, vous allez vous retrouver.
Mais enfin, n’appelez pas ça du féminisme en fait. Pardon.
Voilà, et je vais terminer sur ça.
RDG – As-tu quelque chose à ajouter?
Bito – Oui j’ai quelque chose à ajouter.
En fait, je me souviens, quand j’ai commencé à commenter des posts sur les réseaux sociaux, et que j’ai eu droit au fait que oui le féminisme radical, donc le féminisme matériel, est un féminisme de blanches, privilégiées, machin et autres, et toutes ces conneries qu’on peut entendre…
En fait je voudrais rappeler à toutes ces femmes et à tous les transactivistes, et à ces femmes complices de ces transactivistes, qu’en fait c’est votre “féminisme” (je mets entre guillemets parce que c’est pas des féministes) qui est du féminisme de blancs. Parce que croire qu’on peut fuir une oppression, parce qu’on se prétend naître dans le mauvais corps, ou que sais-je encore, il faut être sacrément culotté et sacrément privilégié pour penser ça.
Parce que les petites filles excisées dans mon pays, parce que oui on a également droit à l’excision, les petites filles excisées dans mon pays, mutilées, violées, avortées et tout ce qui se passe dans le monde… elles ne le sont pas parce qu’elles se prétendent femmes, ou filles.
Elles le sont du fait de leur sexe.
Elles le sont parce qu’elles sont nées petites filles, et femmes.
Et vraiment, il faut être sacrément culotté pour dire qu’il suffit de se prétendre femme pour en être une, ou il suffit de se prétendre homme pour échapper à une oppression.
Et surtout je voudrais aussi rajouter un truc…
Ca je tenais vraiment à le dire, c’est que :
“Hé, les gars, vous allez peut-être le découvrir, mais personne n’est dupe!
Personne n’est dupe.
Tout le monde sait que vous n’êtes pas des femmes.
Même si certaines ont trop peur de vous le dire, tout le monde sait que vous n’êtes pas des femmes.
C’est d’ailleurs pour ça qu’on vous octroie tout : parce que si vraiment vous étiez des femmes, vous n’auriez rien! Vous n’auriez pas tous les petits droits que vous avez acquis et que vous continuez… Tous ces droits, là, de nous invisibiliser, de nous dire qu’on est obligés de dire “personne menstruée” parce que, oui, les formes trans n’ont pas leurs règles!
Donc si tu dis “femme”, ça les exclue!
C’est bien pour ça… c’est ça qui nous montre qu’en fait vous êtes des hommes.
Parce que si vous étiez des femmes, vous n’auriez rien.
Parce qu’on voit que nous, on se bat, et on continue à n’avoir rien!
Et je voulais dire aussi une chose, parce que ça, je l’ai souvent entendu, que les radFems avaient un problème contre les personnes trans.
On n’a pas de problème contre les personnes trans.
En tout cas, on n’a pas de problème avec les femmes transidentifiées (donc je rappelle : les hommes trans) parce que les femmes transidentifiées sont nos soeurs et elles sont les bienvenues dans nos luttes.
On a un problème avec des hommes qui se prétendent femmes et qui veulent coloniser nos espaces. Voilà le problème. Pas avec les personnes trans. Et d’ailleurs on ne déteste pas les personnes trans.
On sait que vous êtes oppressées, mais c’est pas une raison pour vous en prendre à nous, les femmes.
Voilà, je voulais, je ne sais pas si j’ai le temps, je sais pas ce qu’on va faire long ou pas.
Je voudrais lire un petit texte que j’ai écrit.
Je l’ai écrit ce matin.
Je voudrais dire que nous le peuple, la peuplesse des femmes, nous avons une histoire commune.
Nous nous devons d’être sorores.
Nous ne devons laisser personne nous dicter notre conduite.
Nous devons être solidaires les unes des autres.
Et c’est comme ça que nous vaincrons le patriarcat.
Et je voudrais dire à ces jeunes filles qui se cherchent, qui pensent trouver un appui dans l’idéologie transactiviste : je vous exhorte de vous aimer telles que vous êtes.
Je sais que la société nous pousse à nous détester.
Mais sachez que c’est précieux, d’être une femme. Et même si, aujourd’hui, vous ne le voyez pas ainsi, sachez que ça finit par passer.
Et vous finirez par devenir suffisammente fortes pour être au-dessus de ce que la société attend d’une femme.
S’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basés sur le sexe :