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Rebelles du genre – Épisode 36 – Catherine

Catherine – Bonjour, je m’appelle Catherine, je suis aide-soignante en chirurgie dans la région de Lyon. J’ai 51 ans. Je suis mariée, j’ai deux garçons de 24 et 17 ans. Jusqu’à il y a quelques mois, j’avais une vie tout à fait normale : voilà, une vie simple, sans problème particulier. Un travail que j’aime, une maison, un mari. Un enfant, le grand, qui fait des études dans le domaine informatique, et puis le plus jeune, très bon élève, qui était en première, il allait entrer en terminale. Voilà : une vie tout à fait normale.

Mon garçon le plus jeune, qui était en première, m’a annoncé qu’il était homosexuel. Bon, ça a été un peu un choc, qui a duré trois jours. Au bout de trois jours, je me suis dit : « OK, il est homosexuel, c’est pas vraiment un problème. Il aura une vie normale, un job normal, il n’y a pas de souci avec ça. »

J’ai mis trois jours, j’ai accepté, et on n’en a plus reparlé du tout, ou quasiment plus. C’était un gamin qui voulait faire des études à l’étranger, un très bon élève, enfant précoce, qui voulait faire des études à l’étranger.

Il avait de beaux projets d’avenir. Je le regardais avec des yeux de maman admirative.

Un peu… un peu chiant haha. Un ado tout à fait… tout à fait normal, je dirais. Normal.

Moi, un petit peu rigide. Je le trouvais trop accro aux réseaux sociaux, et de plus en plus depuis le confinement. Et aux jeux en ligne, aussi. Bon, comme il avait de bons résultats scolaires, je ne disais trop rien, je l’ai laissé faire. Il garde son groupe d’amis, un groupe de huit amis qui se suivaient depuis la sixième. Il sortait un petit peu, rien d’extraordinaire.

A notifier : il n’avait plus du tout de contacts avec son père. Puis quelques années, j’ai la garde complète. Il y avait quelques rencontres médiatisées avec ce dernier.

Et puis, au retour des vacances en août dernier, Août 2021, début d’enfermement dans sa chambre. Des périodes dans le noir, et puis des jours et des nuits sur son ordinateur.

Il s’est scarifié, il a complètement changé de comportement.

Je ne le reconnaissais plus. Claquait les portes, nous insultait.

Toutes les conversations devenaient… Ça tournait au conflit.

C’était vraiment violent en paroles, c’était limite physique. Je me souviens d’une fois où il m’a sortie de sa chambre, ça a été… Terrible.

Donc là, je me suis dit : « il fait une dépression ». Peut-être liée à la relation difficile avec son père ? Peut-être un questionnement lié à son homosexualité ? Bon, étant dans le domaine paramédical, je me suis… oui je me suis inquiétée, bon. J’ai fait des liens, aussi, voilà.

Donc du coup je me suis adressée au médecin traitant, parce qu’avoir un RDV psy rapide, ça a été compliqué. Le médecin traitant l’a mis sous antidépresseurs, ça a arrangé très très légèrement les choses.

Mais en novembre il y a eu une crise, mais là… d’une violence inouïe. Il nous a insultés, mon mari et moi. Mon mari avec qui il s’entend, s’entendait, du coup, extrêmement bien. Et il est parti.

Il a claqué la porte, il est parti, chez des amis, enfin des personnes qui étaient des amies à moi.

Voilà.

Leur fils, qui est son meilleur ami, et le deuxième fils, est un enfant transgenre. Voilà.

Transition totalement acceptée, par mes ex-amis, du coup, encouragée, sous hormones, voilà.

Il y est resté 4 ou 5 semaines, je ne me rappelle plus exactement.

Et un jour, j’ai reçu un SMS qui m’a pétrifiée sur place. Je me souviens que je me suis dit : « non, ce n’est pas possible. »

C’était : « Je suis trans, on ne va pas se mentir, je reviendrai quand tu l’auras accepté. »

Et là, ça été l’horreur totale, l’horreur totale !

J’ai tout de suite cherché sur internet des groupes de parents. Donc là, je suis tombée sur des groupes qui m’ont encore plus enfoncée, avec des parents qui m’ont dit qu’il fallait que je le soutienne dans sa transition. J’ai découvert les hormones, j’ai découvert les bloqueurs de puberté. Bon, il avait dépassé l’âge des bloqueurs de puberté, mais j’ai découvert les bloqueurs de puberté, j’ai découvert… les hormones.

Moi, un traitement pour la ménopause, avant de le prendre j’ai mis deux ans et pourtant j’avais des troubles épouvantables ! J’avais regardé tous les effets secondaires des hormones adaptées à mon corps… alors là, qu’un garçon comme mon fils puisse me réclamer des hormones féminines, comment est-ce que même, j’aurais pu penser à ça ? Voilà, c’était pas possible !

Mes ex-amis l’ont soutenu, m’ont même dit qu’il était né dans le mauvais corps… Alors là, là… ça m’a dépassée. C’est une notion que je ne comprends pas. Je ne comprends pas. Je ne peux pas comprendre qu’on puisse être né dans le mauvais corps.

Alors je leur ai demandé : « mais ça ne vous questionne pas, quand même ? » Et là, j’ai eu une réponse qui a été : « ça sert à quoi de se questionner, sinon à se faire du mal ? »

Voilà. Ça me questionnait encore plus…

Et puis bien sûr on m’a dit que, là, j’étais devenue transphobe, toxique…

Et je me suis rendu compte que tout, autour, tout ce qui n’allait pas dans le sens de sa transition, il le rejetait avec une violence épouvantable.

Donc son frère a essayé de discuter avec lui, son grand frère. Bon, ça n’a rien donné, il l’a rejeté depuis.

Donc son frère a essayé de discuter avec lui, son grand frère. Bon, ça n’a rien donné, il l’a rejeté depuis. Il ne lui a plus…je crois qu’ils ont échangé un seul sms.

Mon plus jeune, qui est dans cette démarche, ne donne plus de nouvelles du tout à son grand frère.

Le médecin traitant… C’est son médecin depuis sa naissance, il a fait office de pédiatre, c’était son héros. Quand il était petit, il avait un bobo au ventre, il fallait appeler le docteur parce qu’il allait le sauver. Donc il a accepté d’aller le voir, et le médecin lui a dit : « mais enfin tu te rends compte de la démarche, de ce que c’est ? Tu réclames à ta maman de t’appeler par un nouveau prénom ? » Car oui, il y a eu ça : il réclame d’être appelé par son nouveau prénom… l’horreur totale !

Un « deadname » : un prénom choisi avec amour. Ce prénom, je l’adore. Je l’adore, son prénom, voilà. 

Donc il lui a dit « tu te rends compte, tu lui dis que ton prénom c’est un prénom mort, tu lui dis qu’il faut te donner des hormones, tu lui dis que tu n’es pas un garçon, alors que 17 ans durant, tu as été un garçon… il y a la réalité biologique… » 

Il lui a rappelé la différence homme/femme, même au plus profond de soi : chromosomique. L’appartenance de l’humanité aux mammifères. Il a osé lui dire aussi qu’il devrait avoir des relations sexuelles avant de faire un quelconque choix qui engagerait toute une vie, avec des décisions graves. Et alors là, là, là il est passé pour le pire des transphobes.

Alors mon garçon est poli, et n’a rien dit pendant la consultation. Et quand on est sortis, dans la voiture, une crise épouvantable, où m’a dit que plus jamais, que c’était un transphobe, qu’il l’avait blessé, qu’il lui avait fait du mal, qu’il avait osé lui dire que c’était contre nature. Il a entendu, quand le médecin lui a parlé de la nature humaine, lui a entendu « contre nature ». Voilà.

Moi, à mes yeux, c’était le rappel d’une réalité indéniable, à ses yeux c’était transphobe  comme tout ce qui ne va pas dans son sens. Donc voilà. Suite à cette fugue, il est rentré à la maison de manière obligatoire. Parce qu’il y a eu moment où j’ai dit bon ça suffit, on arrête tout ça, tu rentres à la maison.

Je l’ai heurté de front. Je l’ai heurté de front. J’ai tout refusé en bloc. J’ai essayé de… comment est-ce qu’on dit… de le faire changer d’avis, et de le ramener, entre guillemets, vers des choses plus réelles, plus terre-à-terre, de faire des choses avec lui… Mais alors là, là, là… ça a duré très peu de temps, ça a été un enfer, ça a été un enfer, vraiment. C’étaient des crises continuelles, il était enfermé dans sa chambre, sur son ordinateur, sur son réseau Discord avec les personnes qui le soutenaient, clairement contre moi, qui lui disaient qu’il serait débarrassé bientôt de moi. Je n’ai plus le terme exact, ils lui disaient que nous étions toxiques, transphobes… J’ai pu le voir, écrit, je l’ai vu. C’est clair, c’est un fait, c’est un fait.

Il sortait pour manger quand on était partis ou quand on était couchés, mon mari et moi, pour ne pas nous voir. Il a rejeté toute la famille : sa tante qui lui a écrit une magnifique lettre. Il a dit que la lettre était transphobe, insultante.

Il y a eu l’histoire pour son anniversaire aussi : il voulait que je lui achète des vêtements féminins, que je lui donne de l’argent pour s’acheter des vêtements féminins, ce que j’ai refusé. Je lui ai dit que je l’emmenais dans un magasin qu’il adorait auparavant. Ce n’était pas un magasin de vêtements, mais un magasin de culture, et je lui ai dit : « Écoute, tu peux acheter tout ce que tu veux. Je prends tout ce dont tu as envie. Je t’emmène : tout ! »

Je n’aurais jamais fait ça un an auparavant : il m’aurait mise sur la paille ! Là, il m’a jetée. Il  a refusé, et il s’est plaint à ses amis que je lui ai pas fait de cadeau d’anniversaire.

Ça a duré jusqu’à Pâques, c’était intolérable. Même lui était en pleine souffrance, il  souffrait, il souffre aussi énormément… c’est un tel embrigadement… c’est quasi-sectaire, allez  je lâche le mot, c’est quasi sectaire, voilà.

Si bien que ça s’est aggravé.  Il y a eu une légère accroche, quand même, avec une pédopsychiatre qui a travaillé sur l’alliance thérapeutique, très bien d’ailleurs, très  très bien : sans le heurter, mais sans l’appeler par son nouveau prénom, sans le genrer au féminin, comme ils le demande à cor et à cri.

Bon il a accepté ce suivi et les antidépresseurs.

Et à Pâques, nouvelle… Énième dispute, il a re-fugué, chez un autre ami du groupe.

Moi, j’avais fait appel aux services sociaux, en me disant que peut-être… pour un placement, carrément un placement en milieu neutre, parce que pour nous c’était absolument terrible : voir mon fils comme ça… ça m’a…  ça m’a broyé le cœur. C’était une souffrance continuelle, sous antidépresseurs… et puis pour lui puisqu’ il se sentait  agressé sans arrêt. Donc je me suis dit, un placement, dans une, soit famille, soit foyer. Tant pis : un lieu neutre, avec un suivi.

Donc je me suis présentée moi-même devant les services sociaux, j’ai fait appel à eux. J’ai été convoquée, et quand je me suis présentée devant eux, j’ai eu la surprise de voir qu’ils avaient eu des informations inquiétantes faites contre moi, par les parents qui l’hébergeaient, parce que je le mégenrais. Et donc j’ai appris que le fait de mégenrer son enfant, de refuser de l’appeler par un autre prénom, de lui dire, c’est vrai je lui ai dit très clairement, que des hormones ou un vagin créé ne feraient pas de lui une femme, et il y a un côté naturel à être une femme. Je lui ai dit à une époque : « on n’est pas assignée fille. On naît fille, et ensuite il y a toute l’éducation qui va derrière. »

Bon, j’ai appris que ça c’est transphobe, de dire ça.

Et après que le fait de demander un suivi psychologique de type analytique, je ne voulais pas un suivi trans-affirmatif, eh bien ça aussi, j’ai appris que c’est transphobe.

J’ai appris que lui dire d’essayer de s’accepter en tant que beau jeune homme homosexuel… parce que je pense qu’il y avait une non-acceptation de son homosexualité… j’ai appris qu’il ne fallait pas faire ça, qu’ il fallait laisser rêver de transformation, prise d’hormones, etc… qu’il fallait abonder dans son sens.

Du coup, eh bien les services sociaux ont estimé qu’il n’était pas en danger dans la famille qui l’accueillait, qui considère sa famille comme transphobe, donc.

Il y a eu juste une  aide éducative en milieu ouvert qui a été mise en place, c’est tout. Donc il est convoqué devant un éducateur, je n’ai pas eu de nouvelles. Je ne sais même pas si ça a eu lieu. Ils ont refusé le placement, parce qu’il « n’était pas en danger ». Ses résultats scolaires continuent à être bons. Voilà. Donc depuis, il a repris contact avec son père. Lui a accepté de voir avec son père une psychologue. J’espère qu’il va travailler sur l’acceptation de son corps. Moi, la dernière fois où il m’a adressé la parole, c’était pour me dire qu’il n’attendait que d’être majeur pour avoir son traitement hormonal, ce que je considère comme abîmer son corps, au lieu d’accepter, voilà. Et  il m’a même parlé de la future chirurgie : il avait toute la rhétorique, il avait la rhétorique complète, il connaissait des trucs que, même moi, je connaissais pas. Il savait tout. Il savait tout.

Moi je pense qu’il est sous l’emprise d’une idéologie qui va détruire son corps, son avenir même : il voulait faire des grandes études, il a déjà abandonné, parce qu’à l’étranger il n’y a pas l’ALD. C’est ce qu’il m’a dit : il n’y a pas l’ALD, il voulait une prise en charge complète de sa transidentité. Enfin, il avait vraiment tous  les renseignements qu’il a puisés sur, je ne sais pas, Discord, auprès de personnes bien renseignées, peut-être ? Ou peut-être sur Wiki Trans, je sais pas. J’ai été voir, moi, après, tous ces sites. On trouve toutes les infos pour, comment faire prescrire la testostérone, comment se faire rembourser, … pardon pour mon fils c’est pas la testostérone,  mais c’est pareil pour les jeunes filles on trouve tous les renseignements.

Je pense qu’il est sous l’emprise d’une idéologie dangereuse, qui lui fait miroiter qu’en quelques coups de bistouri et un traitement hormonal sans effets secondaires… ça lui fait miroiter qu’il va devenir une femme, que c’est la solution à ses problèmes voilà. Ses problèmes de questionnement, sur son homosexualité, à ses problèmes de dépression : ces questionnements.

Je pense qu’on fait miroiter à de jeunes ados, à un moment où on est fragile. Adolescent, on est fragile. Qui plus est, homosexuel, qui plus est, dépressif, voilà. Donc

on fait miroiter que prendre les hormones et changer de genre, pour reprendre l’expression, c’est la solution à tous les problèmes.

Bon moi, je sais qu’il souffre d’un … enfin je sais à force de lire… qu’il souffre de dysphorie ROGD : Rapid Onset Gender Dysphoria, vous m’excusez pour l’accent. 

Que ni les hormones, ni la chirurgie, ni  l’illusion de pouvoir devenir une femme, ça ne va l’aider.

Moi, je pense savoir que seule l’acceptation de la réalité biologique de son corps, tel qu’il est, de son homosexualité, et puis à partir de maintenant seule aussi la paix avec toute sa famille…  ça pourra faire de lui un adulte en bonne santé physique et mentale, voilà. Je pense qu’il n’y a que ça, et certainement pas l’illusion de devenir une femme.

Et tout ça… Il va falloir qu’il y ait un travail sur lui-même.

Et moi j’espère, je crois en la condamnation de l’idéologie du genre. Alors je sais que c’est un gros mot. Je sais qu’ on n’est pas encore là dedans. Je sais que c’est un idéal, je sais que politiquement… je l’ai entendu, on me l’a fait savoir, que c’était pas du tout politiquement correct, que c’était transphobe…

C’est mon idée profonde. Je sais que mon fils est bien né dans le bon corps, que c’est bien son corps voilà, et qu’il n’y a aucune possibilité pour qu’un enfant naisse dans le mauvais corps.

C’est une notion complètement surréaliste, voilà.

RDG – Moi j’avais une question par rapport à ce que le médecin de ton fils lui  a expliqué concernant les relations sexuelles. C’est pas la première fois que j’entends parler du fait que il y a des jeunes personnes mineures ou majeures aussi, qui vont vraiment dire “je suis transgenre” mais qui finalement n’ont pas eu de relations sexuelles… je ne suis pas en train de dire qu’il faut absolument coucher pour savoir, évidemment que non. Mais ce que je veux dire c’est effectivement que dans cette question-là, de l’identité, ne serait-ce qu’à l’identité personnelle, la construction de qui on est, le rapport à la sexualité est important. Surtout que si ton fils, il est homosexuel, c’est quand même crucial qu’ils puisse, je ne sais pas… vivre  des rapports affectifs sexuels pour son propre bien-être. Et c’est la première fois que j’entends parler d’enfants qui vont transitionner et qui n’ont pas eu cette possibilité d’échanges sexuels et affectifs avec d’autres personnes, quoi.

Catherine – Tout à fait. Le médecin lui a posé la question d’ailleurs, très clairement. Il lui a dit “mais est-ce que tu as eu des rapports sexuels” il a demandé “par qui tu es attiré?” Donc mon fils a répondu “par les hommes” et il lui a dit “mais est ce que tu as déjà eu des relations sexuelles?

Donc mon fils a dit non et c’est là où le médecin lui a dit “mais est-ce que tu ne crois pas que tu devrais essayer avant de prendre des décisions qui pourraient avoir de graves conséquences sur ton avenir? Savoir où tu en es par rapport à ça?”

RDG – L’importance des échanges affectifs et puis sexuels, c’est aussi… il y a aussi une importance au niveau physiologique. Il y a quand même tout un schéma d’hormones qui se met en place, et si un jeune homme transitionne et n’a jamais connu cette possibilité de vivre ces échanges aussi hormonaux, parce que c’est ce qui se passe dans une relation sexuelle, il pourra pas vivre ça de façon, comment dire… authentique.

Catherine –  Et puis accepter que ça peut être quelque chose d’agréable avec son corps. D’apprendre à s’apprécier, à apprécier l’autre. De voir que son corps finalement est désirable aussi, tel qu’il est. En plus c’est un magnifique jeune homme. Il est beau. Il est magnifique, donc désirable par un homme, par une femme peu importe! Et ça pourrait lui montrer qu’il est désirable tel qu’il est, en beau jeune homme. Donc c’est important. Puis prendre des traitements hormonaux, ben ça risque de le rendre stérile. C’est pas qu’un risque d’ailleurs, c’est pas qu’un risque. On est bien d’accord, sans parler de la chirurgie.

RDG – Au niveau de la fertilité, bien sûr. Mais au niveau de sa sexualité, en tant qu’homme adulte, il y a aussi un risque d’une perte par rapport à ça. Il faut après sacrifier la vie sexuelle de gamins et  de jeunes majeurs…

Catherine – On les rend impuissant et on les rend… inaptes à être aimés et appréciés tels qu’ils sont par un partenaire en face.

RDG – Et nous on se bat depuis des décennies, les lesbiennes et puis les gays, et bam! D’un coup tout est remis en question, et non, on n’est pas assez comme il faut, il faut changer. Et ça fait des années qu’on se bat pour qu’on soit accepté comme des personnes normales, quoi, tout simplement!

Catherine –  Tels qu’on est! Etre accepté… mais qu’on soit hétéro, qu’on soit homo, peu importe. Être accepté tel qu’on est! C’est grave.

RDG – Est-ce que je peux poser une question? 

Catherine – Oui

RDG – Quand il t’a annoncé son homosexualité donc, c’est bien… à ce moment-là il considérait bien qu’il était un garçon attiré par les garçons?

Catherine – Complètement! Alors il m’a demandé à aller voir une psychologue, parce qu’apparemment ça le mettait mal à l’aise. Bon je pense qu’il savait que moi, ça me met très mal à l’aise au début aussi, que peut-être j’aurais des difficultés à admettre. Effectivement… trois jours, je me suis quand même…  Je ne lui ai pas dit mais ça m’a …voilà. Mais bien sûr qu’il se considérait comme un garçon, évidemment! 

Jamais, jamais, jamais, jamais il ne m’a dit qu’il était une fille, bien sûr que non.

Il m’a dit : “voilà, j’aime les garçons.”  J’ai dit “outch” voilà. 

Mais non, jamais jamais il n’a eu l’intention d’abîmer son corps, de transformer son corps, jamais.

RDG – Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les droits des femmes, pour les enfants, pour la société, et  même pourquoi pas, pour notre démocratie?

Catherine – Alors c’est vrai que là, je me suis positionnée en tant que mère d’un ado garçon, puisque c’est ce que je connais le mieux. Puisqu’avant, honnêtement, jamais en fait, je ne m’étais posé ce genre de question voilà.

Donc là, ça m’est tombé dessus. Du coup je vais répondre avec ce positionnement-là. Je pense que c’est extrêmement dangereux pour les ados. Alors surtout ados en situation de fragilité, qu’elle soit passagère, qu’elle soit durable, je pense aux jeunes autistes qui sont touchés. Passagère comme une dépression, ou alors des ados en questionnement, comme mon fils, donc qui se questionnait sur son homosexualité. Des ados qui sont en train de voir leur corps changer aussi, donc c’est compliqué pour un ado de voir son corps qui change, pour une jeune fille les seins, les signes de la puberté. Donc c’est compliqué et c’est extrêmement dangereux de leur dire qu’ils sont nés dans le mauvais corps, alors que déjà ils se posent des questions sur eux-mêmes. Si en plus on leur dit qu’ils sont nés dans le mauvais corps, et qu’ il faut qu’ils prennent des hormones, donc au lieu de les amener à s’accepter, au lieu de lutter pour l’acceptation inconditionnelle de ce qu’ils sont, on les pousse à se détester. Mon fils se déteste. Il hurle que… alors il m’a hurlé qu’il avait vécu sa puberté comme si ce n’était pas la sienne, ce n’était pas la sienne. Il m’a hurlé que ce corps n’était pas le sien. Il s’est scarifié. C’est hyper dangereux. Je pense même qu’on les pousse à des risques suicidaires au lieu de les aider. On les pousse à risquer de dégrader leur corps avec des conséquences… je ne sais pas si on réalise, si on réalise qu’on va rendre stérile des adolescents. Qu’on va les pousser à s’amputer d’une partie de leur corps, enfin! Moi qui suis le domaine médical, une mammectomie, par exemple, c’était impensable pour une femme, c’était une opération très compliquée, et ça abîme l’image corporelle, donc il y a la reconstruction après,  il y a… Et là, on les pousse à faire ça au lieu de les amener à aimer leur corps tel qu’il est… moi je trouve que c’est d’une violence inouïe. Un garçon, mon garçon, un jeune adulte, un ado, qui dit qu’il va s’amputer du pénis… Alors il ne le dit pas dans ces termes, il dit qu’il fera une vaginoplastie? C’est une amputation du pénis. C’est impensable pour une mère, vous imaginez bien. Mais là, la violence pour un gamin! C’est  hyper dangereux. Ça pousse l’ado à se victimiser. Tout ce qui ne va pas dans le sens de la transition le rend…  ça le met hors de lui, ça le pousse à des actes d’isolement par rapport à sa famille, c’est hyper dangereux, il s’isole de toute sa famille, mon fils. Alors que sa famille est inquiète pour lui. Sa famille, jusqu’à nouvel ordre, ne lui voulait pas de mal,  bien au contraire. Moi je me voyais être là… je suis là pour lui. Je veux être là pour lui. Mais je voulais et je veux le meilleur pour mon fils. Et là il est sous l’emprise d’autres personnes qui vont le pousser à des choses terribles, terribles. Qui lui disent que sa famille est toxique et transphobe, qui l’isolent  des personnes qui sont son soutien, qui sont sa famille,  qui l’aiment…  

Moi je donnerais n’importe quoi pour mon fils. Je ferais n’importe quoi pour lui. N’importe quoi.

Et ces gens-là l’ont isolé. Voilà. Donc au lieu, au lieu de considérer le mal-être adolescent comme transitoire, au lieu de les aider à s’approprier la réalité biologique, la réalité psychologique, c’est une idéologie qui renforce les croyances… Faire croire à un enfant qu’il est né dans le mauvais corps… c’est surréaliste. Voilà. 

Je pense aussi au mal fait – toujours pareil, je me positionne en tant que maman d’un jeune homme homosexuel – au mal qui est fait aux homosexuels. ça rejoint, voilà, ce que j’ai dit plus haut le concernant. Mon fils est un jeune homosexuel, c’est ainsi. Il en est ainsi et c’est tout, c’est tout. Il n’est pas une femme hétérosexuelle, c’est un jeune homme homosexuel et je veux qu’il s’accepte comme tel. Je veux qu’il  s’accepte comme tel, voilà.

J’ai parlé à pas mal de personnes gaies, et  notamment à pas mal d’hommes qui sont sensés et conscients du problème d’ailleurs, qui me disent commencer à  se regrouper en alliance LGB, simplement.

Qui pensent que là, ça a été trop loin.

Par contre je suis ennuyée en ce qui concerne les enfants en général. J’ai pas compris : j’ai appris qu’on pouvait élever un enfant hors réalité biologique. Ca aussi je l’ai appris.  Vous m’auriez interrogée l’été dernier là-dessus, qu’il ne fallait plus expliquer à un enfant les différences biologiques entre un homme et une femme, je ne vous aurais pas crues. Moi, à mon avis c’est les éduquer sans limites biologiques les plus basiques. Faire croire à une espèce de toute puissance, que même la réalité la plus visible, un corps avec un pénis ou avec des seins, c’est une espèce de toute-puissance, voilà. Donc je me demande, là je me posais la question récemment, en réponse à votre question, justement, je me suis demandé quel adulte peut devenir un enfant qui aura même eu le choix de ce que la réalité biologique, normalement, devrait lui imposer? Je me pose la question, je n’ai pas de réponse.

Et puis je me pose la question sur les bloqueurs de puberté. Donc là j’ai lu un petit peu, quelques articles là-dessus, bon. Mon enfant est grand, donc je ne me suis pas focalisée dessus. Mais quand même, les effets secondaires des bloqueurs de puberté, notamment quant à la puberté retardée, donc sur un plan cognitif. C’est-à-dire un l’enfant… à 13 ans, normalement, il débute une puberté, on lui donne des bloqueurs de puberté pour qu’il ait le temps de décider, et il va faire sa puberté à 15, 16… mais alors que les autres l’auront déjà fait. Donc cette espèce de décalage cognitif, à mon avis c’est une mauvaise chose.

RDG – Surtout que les études montrent qu’en fait c’est pas retarder… et en réalité tu l’annules… et c’est tout! 

Et en fait c’est un vrai mensonge, c’est un énorme mensonge de dire “on retarde, on repousse, ça laisse le temps de réfléchir”. Parce que la vérité c’est que non, en réalité on ne fait que préparer l’hormonothérapie à venir. Les exemples abondent notamment de garçons qui ont eu des bloqueurs de puberté, et qui ensuite ont, ben,  un micro pénis. Et au moment de passer à entre guillemets “vaginoplastie” si tant est qu’un trou puisse être un vagin, parce que voilà… Et bien ils n’ont même pas assez de matière, de chair pour pouvoir inverser un pénis. Donc on en est réduits à créer des fistules dans les rectums ou avec des poissons, pour qu’ils soient “pénétrables”. Bon je ne vais pas vous détailler les choses, mais à priori,  un garçon est pénétrable quand même, et un trou n’est pas un vagin.

Catherine – J’ai dit à mon fils d’ailleurs, qu’un trou créé de manière artificielle ne ferait pas de lui une femme, qu’une femme, c’était pas ça. Qu’une femme c’est effectivement physique, à la naissance, et puis qu’ensuite il y a tout le côté social. Qu’une femme c’était un mélange de plein de choses. C’est pas… c’est pas le fait d’avoir un trou, et d’avoir, d’avoir des hormones, qui ferait de lui une femmes.

RDG – C’est surtout une réalité matérielle qui est bien au-delà du fait social.

Catherine – Il y a la naissance, la naissance biologique, la naissance physique. Elle n’est pas négociable, elle est indéniable. Ce n’est pas une assignation, c’est un fait.

RDG – Qu’est ce qui t’a décidée à témoigner donc, de manière anonyme? Et est-ce que tu peux parler des éventuelles pressions, que tu peux déceler dans ton entourage?

Catherine – Des menaces, je n’ai pas été menacée directement. Je témoigne de façon anonyme parce que les ex-amis qui soutiennent mon fils… Certains sont bien placés et surtout ils ont la mainmise sur mon fils… ils ont la mainmise sur mon fils, et je ne veux pas aggraver les choses. Je ne veux pas aggraver les choses.

Il y a un conflit majeur, il y a un conflit majeur avec mon fils.

S’il tombe sur un témoignage qui vient de moi, ça ne ferait qu’aggraver les choses à l’heure actuelle.

Et aussi mes ex-amis. S’ils tombent sur un témoignage avec mon nom écrit dessus, ça ne fera qu’aggraver les choses à l’heure actuelle. Donc c’est pour cette seule et unique raison, voilà.

Je voudrais, j’aimerais témoigner sous ma réelle identité. Je pense qu’un jour si les choses s’arrangent avec mon fils, je témoignerai sous ma réelle identité pour continuer à lutter, et pour lui montrer que.. que je n’ai pas peur de lutter pour lui, voilà. Je n’ai pas peur de lui. J’ai peur que ça aggrave les choses, voilà.

RDG – En tout cas merci de le faire parce que c’est très courageux et c’est certainement une parole qui est rare, et qui est précieuse parce que il faut aussi que le grand public comprenne, ce que ça fait aujourd’hui, le transactivisme : ça détruit aujourd’hui des familles. Ça met des enfants en danger. Parce que ton fils, c’est un enfant.

Catherine – Complètement. Complètement. Et il est en danger, oui.

RDG – Est-ce que tu as une anecdote à raconter sur un événement qui t’aurait marquée concernant la transidentité ou le transactivisme?

Catherine – Alors le transactivisme, oui.

Quand je, quand mon fils m’a annoncé qu’il était…  donc : “faut pas se mentir je suis transgenre” …par SMS… Je suis restée… en plus j’ai eu l’impression de mourir sur place. Et du coup j’ai fait, je suis très facebook et j’ai pris, j’ai allumé facebook pour trouver des parents, en me disant c’est pas possible il faut que j’en discute avec des parents. 

Moi je n’avais pas de notion de ça, je me disais qu’est ce que j’ai fait. Il a fallu que je discute avec des parents, et je me suis retrouvée sur un forum d’entraide de parents. Sauf qu’ils étaient dans la vision transaffirmative de la chose,  et donc ils m’ont dit qu’il fallait que je soutienne mon fils…

Alors moi je leur ai décrit ce que je ne connaissais pas encore : la dysphorie de genre d’apparition rapide, c’est ce que je leur ai décrit, en disant : “ mais jamais il n’avait eu de signe avant, jamais. C’est pas possible, on ne peut pas croire qu’il soit né  dans le mauvais corps, ça n’existe pas.” Et donc on m’a répondu qu’il fallait que je le soutienne dans sa transition, que ça viendrait et que je finirais par accepter parce que je l’aimais, et que sinon, de toute façon si je ne le faisais pas, il partirait. Que le risque de suicide était énorme, qu’il fallait que j’accepte, voilà.

Ça m’a marquée, et d’ailleurs je me suis fait virer de ce forum par la suite, parce que j’avais fait… eh bien j’ai à nouveau émis des doutes et puis j’ai parlé avec plusieurs parents, d’un collectif de parents, Ypomoni, qui lutte contre l’approche transaffirmative trop rapide, justement, dans le cadre des dysphories de genre d’apparition rapide. Et ça, c’est impensable, inimaginable, inacceptable sur ces forums.

RDG –  Est-ce que tu peux parler, de ce collectif, donc, que tu as cité, s’il te plaît?

Catherine –  Tout à fait. Alors donc, c’est un collectif de parents qui s’est créé à l’automne dernier, donc, qui s’appelle Ypomoni. Ça veut dire “patience” en grec ça s’écrit Y P O M O N I. Ce sont des parents qui luttent justement contre l’approche transaffirmative trop rapide chez les adolescents, enfants et jeunes adultes. Qui luttent contre la théorie du genre, soyons…  disons les choses telles qu’elles sont. On peut les contacter par mail

ypomoni@protonmail.com 

Donc on intervient sur Instagram, on a un compte Tik Tok, on a un compte facebook, un forum Discord, et donc tous les parents qui ont des enfants en questionnement de genre sont accueillis.

On a différentes actions par rapport à… au côté médical de la chose, avec des actions vers le conseil de l’ordre, vers le côté scolaire de la chose, donc avec des actions auprès des associations de parents d’élèves, des proviseurs des lycées. Des actions diverses auprès des médecins, auprès des politiques bien sûr.

Donc contactez-nous.

RDG – Je crois que tu avais dit tu avais une deuxième anecdote?

Catherine –  Ah oui oui J’expliquais que mes ex amis qui ont eux-mêmes un enfant transgenre et chez qui mon fils s’est réfugié… Quand ils m’ont dit que leur fils “était né dans le mauvais corps” ce qui était le cas de mon fils… Et là je me suis dit (bon ben pour moi ce n’est pas possible, bien sûr, évidemment, c’est surréaliste) et je leur ai dit “mais ça ne vous questionne pas?” (C’est quand même des gens terre à terre) “c’est pas possible de croire ça. On ne peut pas croire à une décorporation, c’est pas possible, ça ne vous questionne pas?” Et ils m’ont répondu :

“ça ne sert à rien de se questionner sinon à se faire du mal.” 

Voilà. 

Alors que j’attends justement des soins et de l’aide apportés à mon fils. Qu’elles l’aident, justement, à se questionner sur lui-même, sur l’acceptation de son corps. Et à se questionner sur cette histoire d’être “né dans le mauvais corps”. Enfin, j’attends qu’elles l’aident à travailler sur lui-même. A se poser des questions sur ce qui l’a amené à penser ça. A se poser des questions! Donc j’ai trouvé dommage qu’on accepte ça, qu’on puisse accepter de… ça va loin : de donner des hormones à son enfant sans se poser de questions.

RDG –  Ah oui c’est sûr que si tu ne poses pas de question, tu n’as pas de réponse. C’est que simple!

Est-ce que tu as une dernière chose à ajouter?

Catherine –  Alors j’ai été traitée de facho, clairement, j’ai été traitée de facho et bien sûr de transphobe. Mais bon quand on a dit transphobe, on a tout dit, c’est le moyen de, finalement, de couper court à la conversation, de pas se, comme je dis de ne pas se creuser les méninges pour élaborer un discours argumenté, construit. Quand on a dit transphobe, on a tout dit.

Donc j’ai été traitée de facho de transphobe et je suis bien contente d’avoir des personnes en face de moi qui me confortent, si j’en ai besoin, dans l’idée que je ne le suis pas. Parce que je pense savoir que l’homme est un mammifère, qu’il existe des individus de sexe masculin, d’autres de sexe féminin. Et que c’est une chose indéniable, voilà. Et que ça ne fait pas de moi une sale facho, horrible transphobe.

RDG – Si tu avais un message à passer à un jeune qui se questionne, peut-être ton fils, si par chance il t’écoutait, qu’est ce que tu voudrais dire?

Catherine – Qu’est ce que je dirais à mon fils? Que je veux me battre pour lui, pour les autres enfants. Pour lui un premier, évidemment. C’est mon fils, je l’aime plus que tout. Lui éviter un parcours … qui n’est pas le sien, tiens! Lui qui me dit qu’il n’est pas… que ce n’est pas son corps. Moi je veux lui éviter un parcours qui n’est pas le sien. Voilà. Parce que prendre des hormones, quand on est un garçon, prendre des hormones de fille, parce qu’en quelques semaines, on a décidé qu’on n’était pas né dans le bon corps, eh bien moi je pense que ce n’est pas son parcours. Que son parcours à lui, c’est celui d’un jeune homme, intelligent, avec de grandes capacités, vraiment. Donc je pense qu’il a devant lui un parcours, qui ne doit pas être celui d’une personne médicalisée à vie, au corps abîmé. Je pense qu’il a devant lui le parcours d’un jeune homme bien. En couple, avec un travail avec… et lui-même dans son corps à lui, qu’il accepte, voilà. C’est ce que je veux lui dire et c’est ce que je veux dire à tous les autres : jeunes filles, jeunes hommes, jeunes adultes.

S’il vous plaît signez la déclaration des droits des femmes basés sur le sexe

womensdeclaration.com 

Si vous souhaitez témoigner, contactez nous par mail :

rebellesdugenre@gmail.com

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