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Rebelles du genre – Épisode 38 – Salma

Salma – Bonjour. Alors je m’appelle Salma, j’ai 20 ans, je suis étudiante en lettres et sciences humaines, et à côté aussi, je travaille dans le monde du tourisme.

Moi, déjà, je me revendique en tant que féministe. Dès que j’ai découvert ce que c’était le féminisme, je me suis tout de suite dit : “ Oui, oui. Oui, c’est bon. C’est moi, je suis féministe. J’étais… je devais être au début du collège, j’avais dans le 10, 11 ans, un truc comme ça. Et on m’explique le féminisme, très clairement : “Oui, alors il y a le sexe, il  y a le genre. Le genre c’est une construction sociale emplie de stéréotypes. Et voilà. Vous, les femmes, vous n’avez pas à vous…”. Voilà. Bon on m’explique le féminisme, comme aujourd’hui on définit le féminisme radical.

Je n’ai pas des parents qui sont particulièrement féministes, loin de là mais j’ai quand même été inculquée avec des valeurs féministes: “Sois indépendante!”. 

Ma mère a arrêté sa carrière pour se consacrer au foyer, à son mariage, etc. Et elle m’a toujours dit : “Jamais ne fais ça pour un homme!” Donc moi, les valeurs féministes, en fait, je les ai toujours eues.

Et puis en 2016 j’ai découvert ce que c’était le monde trans, surtout à travers les réseaux sociaux, parce que moi j’avais été sur twitter pendant longtemps, juste en tant que compte fan des “one direction”, très clairement. Et puis quand les One direction, c’était fini, j’ai transformé mon Twitter en compte normal, voilà!  En compte militant, surtout : j’ai commencé à suivre beaucoup de comptes féministes et j’entendais de plus en plus, en fait, parler de cette question trans. Et à l’époque, au début des années 2010, ça s’appelait encore les personnes transsexuelles. Puis un jour, je vois un tweet, je me rappelle très bien, c’était : “oui maintenant, il ne faut dire personnes transsexuelles, il faut dire, personnes transgenres”.  Et après, de plus en plus, cette notion d’identité de genre, et puis la non-binarité… je ne voulais pas trop remettre en question, je me disais juste : “Ah ok. Ok, ok!”. Je prenais l’info comme ça “c’est ok ok”. Je ne comprenais pas la moitié des choses, mais je disais “ok, ok!”. 

Et je continuais à être féministe, je continuais de critiquer les hommes, de critiquer la société. Mais attention.

Là je commençais à dire : “Ha oui, le problème c’est vraiment les hommes cis!”.

J’ai utilisé pendant très longtemps le terme “cis”. J’ai quand même osé dire que moi, en tant que femme cis, j’avais plus de privilèges qu’une femme trans!!! 

Aujourd’hui, avec du recul, je me dis quand même : “oula oula, ça va!” J’ai un peu honte, un tout petit peu, quand même, d’avoir pensé ça, d’avoir osé affirmer ça. Je disais  aussi : “mais ça ne coûte rien de dire “personne à règles”, “personne à utérus”…”

Je disais vraiment que ça ne coûtait rien de changer mon vocabulaire alors que si, ça coûte. Ça coûte d’effacer le mot femme.

Mais voilà : là je crise un peu et je me dis : « ah là là.”. J’essaie de ne pas trop me culpabiliser, d’avoir été bêtement influencée par ça, mais je ne poussais vraiment pas la réflexion, je l’admets!

Je disais juste : “Non mais chacun a le droit de vivre comme il veut…  Et voilà, quoi! Le seul problème de la société c’est l’homme cis…” Non :  c’est l’homme tout court, point! L’homme. Pas besoin de rajouter des mots qui ne veulent rien dire.

Et j’ai aussi découvert, aux alentours de 2018, la non-binarité.

Et je me dis : “mais attends, les personnes non-binaires… qu’est-ce que tu qualifies comme être un homme? Qu’est ce que tu qualifies comme être une femme, pour affirmer  ah non moi je ne suis aucun des deux, en fait! Tu n’es pas, je sais pas, tu n’es pas un extra terrestre, tu n’es pas une créature qui n’est pas sexuée. Tu es ou un homme, ou une femme! Enfin, donne-moi ta définition de homme et femme.”

Et après j’ai vraiment commencé à chercher, et tout ça dans vraiment un but bienveillant. J’étais en mode : “Oui bon. Moi, ces personnes, je veux les défendre, je veux entendre leurs arguments, histoire d’être capable de comprendre.”

Et puis je me rendais compte que je n’arrivais pas à trouver des définitions logiques, correctes, où deux personnes qui se disent non-binaires avaient la même définition, en fait. Je fronçais juste les sourcils, je me disais : “ha peut-être peut-être que c’est juste pas la bonne chaîne YouTube… Vraiment je ne comprenais pas. Et on va dire que le principe de la non-binarité, ça peut partir d’une bonne intention, là. Juste l’intention d’effacer les normes de genre et que ce n’est pas ça qui me définit en tant que femme et homme. Ok. Mais, du coup, qu’est ce qui te définit en tant que femme  et qu’est-ce qui te définit en tant qu’homme? Si tu n’es pas capable de me donner une définition, eh bien moi, je ne peux pas discuter avec toi.

Et je me suis vraiment rendu compte que les transactivistes n’étaient pas capables de donner une définition de homme, femme, qui était claire, nette et précise. 

Parce que moi, tu me dis : “Non mais c’est toutes les personnes qui se sentent femmes, qui s’identifient comme des femmes…” D’accord! Mais ça ne m’aide pas plus. Parce que moi, imaginons que je suis vraiment une idiote qui ne sait pas ce que c’est, ok. Tu me dis “Une femme c’est une personne qui se sent femme”… Et du coup “femme”, ça veut dire quoi, même dans cette définition? Si tu n’es pas capable de donner une définition correcte, dans ce cas-là, on commence à voir l’arnaque.

En fait, j’ai eu mon peak trans quand la chanteuse Demi Lovato a fait son coming out de non-binaire… Et je me suis juste dit :”Ok putain… juste encore une célébrité qui veut attirer l’attention, et c’est juste parce que personne n’a écouté son album qui venait de sortir récemment. Et c’est vraiment juste pour attirer l’attention.”

Et c’était en 2021. Au cours de l’année il y a eu beaucoup de célébrités qui ont fait des coming out de non-binaires, et tout, et c’est vraiment là où ça m’a aidée à me dire : “C’est des bêtises, c’est vraiment juste pour attirer l’attention!” Et à prendre, en fait, conscience de l’ampleur du phénomène, et surtout dans la culture pop. Et je me suis détachée du féminisme libéral que je défendais pendant des années. C’est à dire : “Mais chacun fait ce qu’il veut de son corps”, parce que l’argument de “chaque femme doit pouvoir faire ce qu’elle veut de sa vie et de son corps” c’est un argument même du féminisme entre guillemets radical. C’est une conséquence, en fait, de la libération des femmes. Ce n’est pas qu’on base tout le féminisme sur juste ça.

Le féminisme “pro-choice” anglo-saxon, moi ça ne m’intéresse pas. Donc aujourd’hui je trouve ça triste qu’on doive diviser les féministes et catégoriser…

RDG – Est-ce que tu peux préciser cette histoire de pro-choice? Parce que normalement, pro-choice ça parle d’IVG, en théorie.

Salma – Le pro choice, à la base c’était : défendre les femmes et leurs choix de vie, de ce qu’elles font avec leur corps et leur sexualité, mais maintenant c’est devenu le n’importe qui, qui s’identifie à n’importe quoi, juste parce que c’est son choix. C’est à dire que si un homme choisit de s’identifier en tant que femme, bah c’est son pro-choice… c’est en fait une appropriation de ça, qui n’a pas de sens et qui vraiment est, je trouve, dégueulasse!

RDG – Oui en fait on a fait basculer des droits sexuels et reproductifs des femmes, à : “j’ai le droit de dire que je suis une femme, voilà!”

Salma – C’est juste une appropriation d’un concept féministe, encore une fois. ça c’est quelque chose qu’on retrouve beaucoup chez les transactivistes : juste s’approprier toutes les idées féministes, les modifier à leur sauce et dire : “oui, si si, c’est nous!”

Je ne vais même pas mentionner les collages de Marguerite Stern, ça c’est… et je pense qu’il y en a beaucoup, dans les épisodes précédents, qui en parlent à chaque fois, mais encore une fois c’est un exemple de : “on nous vole nos idées et on se les approprie, on se les modifie”. Ça n’a même plus de sens.

Et après, quand les féministes essaient de se les réapproprier on leur dit : “Ha non, non, non, par contre! Au bûcher! Au bûcher, les terfs!”Bon. Ok. Très bien. Encore une fois, on me demande de la fermer, super. Je veux dire, ça fait des siècles et des siècles qu’on dit aux femmes : “non tais-toi, toi-tais, tais-toi.” Aujourd’hui, c’est encore : “Tais-toi, tais-toi.”  Mais avec d’autres arguments, quoi. 

Apparemment on ne pourra jamais vraiment s’exprimer convenablement.

Mon peak trans c’était… une remise en question de, d’abord, la non-binarité.

Parce que , pour moi, je n’y arrivais vraiment pas… Mais je défendais encore les personnes transidentifiées, dans ce sens que je me disais encore, oui… j’étais plus, entre guillemets, une défenseuse du transmédicalisme, c’est-à-dire qu’ il faut faire une transition médicale pour être une vraie personne trans.

Aujourd’hui, je suis juste critique de toute forme de transidentité, même, en fait, la transition médicale, parce que malheureusement, enfin malheureusement, tu vas juste faire des opérations très coûteuses et prendre une drogue jusqu’à la fin de ta vie. Enfin je ne crois juste plus, en fait, à cette idée qu’un homme peut être une femme et qu’une femme peut être un homme, tout simplement.

Donc je ne défends juste plus rien de tout ce qui est de la transidentité, tout simplement :  je n’y crois juste plus.

Je voudrais juste aussi rajouter une chose.

RDG – Oui, vas-y.

Salma – Quand j’ai découvert les violences… Enfin mon père un jour m’avait raconté une anecdote, c’est que… enfin ce n’est pas une anecdote. Pendant la politique de l’enfant unique en Chine, les familles n’avaient le droit d’avoir qu’un enfant. Et quand ils découvraient que l’enfant, le premier enfant qu’ils allaient avoir, allait être un bébé fille,  ils l’enterraient vivante ou alors ils avortaient. Et donc les infanticides envers les les bébés de sexe femelle, ça a toujours existé. On ne t’a pas demandé comment tu t’identifies, comment tu te sens aujourd’hui, quelle est ton essence, est-ce qu’elle est plutôt féminine ou masculine. On te tue parce que tu es un bébé de sexe féminin. Et ça, ça a toujours existé dans l’histoire, quoi. Et ça pour moi, c’est vraiment… Bon, déjà c’est un des plus gros crimes dans l’histoire.

On ne peut pas voir ça, savoir ça, que ça existe, et dire “ah non, non, mais les violences et les meurtres qu’on subit, ce n’est pas par rapport à notre sexe! Je ne comprends pas qu’on puisse démentir ça, quand on sait que ça existe, quoi.

RDG –  Je crois qu’entre la Chine et l’Inde, il manque à peu près 150 millions de filles.

Salma – Oui.

RDG – Donc effectivement, tu as raison de parler du plus grand crime contre l’humanité, c’est évident.

Salma –  Et dans l’histoire, quoi! Ce n’est pas, ce n’était pas juste pendant la politique de l’enfant unique, c’est pendant des siècles!

RDG – Oui et c’est encore le cas en Inde, notamment.

Salma – Et même les excisions… Vraiment on ne te demande pas comment tu te sens aujourd’hui ma belle. Tu vas subir des violences, voire être tuée pour ça. Il n’y a pas de notion de… ça c’est vraiment très occidental, comme concept, la question d’identité de genre, de ressenti… Non. il y a, en fait, une réalité biologique : c’est ton sexe. Et parce que tu es de sexe féminin, tu subis tout ça. Et démentir ça, pour moi, c’est vraiment juste… c’est fou! C’est fou.

RDG – Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes, pour les enfants ou pour la société?

Salma – Alors encore une fois,  bon je répète juste, mais pour les femmes c’est juste… si on ne peut plus qualifier ce qu’est une femme, si on ne peut plus donner une définition exacte, alors on ne peut plus se battre pour nous, pour nos droits. Voilà. Je répète juste ce que les autres rebelles ont pu dire, mais c’est vraiment… c’est un fait : si on ne peut plus parler de nos corps!

Moi, je me rappelle, il y a encore dix ans, si je parlais de mes règles, on me disait : « Ah! Mais c’est dégueulasse, tais-toi! »  Aujourd’hui on me dit : “Non! ne parle pas de tes règles parce que c’est transphobe!” Il y aura toujours une nouvelle…

RDG – C’est oppressif!

Salma – Oui : “C’est oppressif! Il y a des femmes qui n’ont pas leurs règles!” 

Bon, à chaque fois on trouve une manière de nous faire taire. Bon bah… moi j’arrête de parler, tout simplement!

Pour les femmes c’est un vrai danger.

Et pour les enfants aussi parce que, pour moi, rien que l’idée de bloquer une puberté, les bloqueurs de puberté, je trouve ça tellement violent comme terme. Et c’est censé être un médicament. C’est censé être quelque chose qui soulage la douleur, qui soigne les maux, (M A U X) mais en fait non, on prive un être humain d’avoir un corps sain, en fait. Tout simplement. Parce que la puberté, c’est juste le développement de ton corps, tout simplement.

RDG – Oui ce n’est pas une maladie.

Salma – Ce n’est pas une maladie, tout simplement. Et donc on veut priver les enfants de ça, pourquoi? Parce qu’un enfant, un petit garçon, veut se maquiller. Ou parce qu’une petite fille, je ne sais pas, veut faire des sciences ou jouer au foot. Et donc : “Ha, oui, oui, ma fille, tu es probablement un garçon, tiens, prends.”

Et puis les dingueries, comme ça : on croit une mère qui va faire tous les plateaux télé avec son enfant, qui va nous dire : “Oui moi j’ai ressenti quand j’étais enceinte que mon enfant était très différente…”

Enfin, et on le croit? Et l’aspect vraiment pécuniaire de la chose! Il y a aussi beaucoup de parents qui poussent leurs enfants à ça. Je ne sais plus où j’avais entendu ça, mais un enfant, le fait qu’on approuve, qu’on dise à un enfant qu’il est trans, pendant 3, 4 jusqu’à cinq ans, il va vraiment croire ça jusqu’à la fin de sa vie. Mais c’est pour ça que je trouve que les médecins qui acceptent les transitions à des enfants, c’est des criminels, voilà. Pour moi j’espère que, d’ici 10, 20 ans, quand tout le délire sera révélé, qu’on condamnera les médecins, les psychologues, et les psychiatres qui donnent des traitements hormonaux à tout va, qu’on les condamnera, vraiment. Parce que c’est criminel, tout simplement. Mutiler des corps saints, c’est criminel, voilà!

Et il y a aussi cet aspect, après je ne vais pas rentrer dans la théorie du complot, mais c’est aussi un fait : c’est un lobby. Je n’ai pas de chiffres qui appuient ça, mais c’est juste une impression, là, que je vais donner, mais j’ai l’impression qu’aux Etats-Unis, le pays du HealthCare, LOL, j’ai l’impression que là bas, on peut plus facilement avoir accès à un traitement de transition, plutôt qu’à un soin du cancer. J’ai l’impression que c’est bien plus facile. Les gens, là-bas meurent pour des rhumes, oui des cancers, et ne peuvent même pas se soigner. Mais par contre, attention : si tu veux transitionner, “Oui, vas-y!”. Tu as un énorme lobby, c’est financé par un tas d’hommes blancs, la plupart du temps transidentifiés aussi. Même le rapport avec le transhumanisme, tout ça, c’est… enfin c’est vraiment un autre délire, et je ne veux vraiment pas rentrer dans le côté théorie du complot, mais des fois c’est vraiment juste évident : quand tu vois des médecins parler (des chirurgiens spécialistes de réassignement de sexe), je les vois parler de clients, et pas de patients… Je me dis “Houlà. Bon, ok ! Est-ce qu’il n’y a pas un problème là dedans, quoi?” Quand tu les vois faire, pareil, le tour des plateaux TV, dire : “Ouais moi je suis spécialisé dans les vaginoplasties, machin…” Bon : tu es en train de te faire une pub à toi-même! Des fois, c’est juste flagrant, quoi!  Juste l’impression que j’ai , c’est que aux états unis tu as plus facilement accès à un traitement hormonal, ou tu as juste à dire “Je suis trans et je me sens mal dans ma peau”,  et plutôt que de soigner des maladies telles que des cancers ou des… je ne vais pas dire des vraies maladies parce que je ne suis pas médecin, et pour beaucoup la dysphorie de genre c’est une vraie maladie psychiatrique… encore une fois, je ne vais pas donner mon opinion sur ce sujet. Pour moi, c’est vraiment juste le résultat des stéréotypes de genre. Si tu te sens mal dans ta peau, c’est vraiment juste les stéréotypes de genre, quoi! 

C’est pas parce que t’es un homme et que tu te maquilles et que tu mets des robes, et que tu as les cheveux longs et que tu préfères être épilé, que ça fait de toi une femme! Par ce que ce n’est pas ça qui fait de moi une femme. A la limite,  c’est ce qui fait de moi une personne superficielle c’est pour ça que je me maquille, j’aime juste bien le côté apparence de la chose, mais c’est vraiment pas lié au fait que je sois une femme, ou que je sois de sexe féminin.

Après oui, il ya toute la question : “nous, les femmes on a telles oppressions de la part de la société”… mais je veux dire, les féministes, encore une fois, depuis des dizaines d’années se battent, voire même des centaines, en fait contre ces stéréotypes! Ca me paraît juste aberrant qu’on en est encore à répéter bêtement et simplement : “vas-y maquille-toi, mets du vernis sur tes ongles et ça fait de toi une femme…”

Et ça c’est quelque chose qui m’énerve dans mon combat féministe : moi, je trouve qu’on perd trop de temps à dire aux hommes : “ Ne vous inquiétez pas, les hommes. Vous pouvez être sensibles. Vous pouvez pleurer. Vous pouvez vous maquiller. Vous pouvez mettre des robes, tranquilou bilou!” Enfin, je veux dire, j’ai d’autres chats à fouetter que de me battre, en fait pour ça. Mais encore une fois, c’est juste, c’est une conséquence du féminisme, que les hommes, après, puissent être tranquilles, pleurer tranquillement s’ils veulent pleurer, mettre du vernis ou se maquiller ou mettre des robes, ou juste aimer d’autres hommes. 

Parce que là aussi – j’ai l’impression de passer du coq à l’âne – mais dans cette idéologie, il y a beaucoup d’homophobie, que ce soient intériorisée par les personnes qui se disent trans, ou par des parents qui préfèrent que leur enfant transitionne.  Aussi j’ai regardé une émission… sur Arte en plus, où la femme transidentitfiée, elle était jeune, elle avait eu tout un tas de troubles, de TCA, elle avait été hospitalisée pendant son adolescence, elle avait un mal être vraiment très visible. Et elle disait : “Ha moi, je ne suis pas du tout lesbienne,  je suis un homme trans, donc maintenant je suis hétéro maintenant !” Enfin, c’est pas grave. Personne ne te…

Vraiment, la façon dont elle insistait sur le fait qu’elle n’était pas du tout lesbienne, qu’elle était un homme, est du coup, vu qu’elle était attirée par les femmes, maintenant c’est un homme hétérosexuel. Et je me suis dit : “Oh la la…” Ça m’a fait vraiment fait beaucoup, beaucoup de peine pour elle, quoi.

Et puis le médecin qui l’a traitée, qui lui faisait son opération de réassignement, entre guillemets, c’était un médecin, du genre de médecin qui parle de clients et non pas de patients, donc bon… ça m’a juste fait beaucoup de peine pour cette personne quoi. 

Mais voilà : apparemment on ne peut pas en parler, parce que si on parle de ça, ou si on donne la parole aux détransitionneurs, alors on est là pour “remettre en question la vie de milliers de gens, de mellon de millions, de milliers de personnes trans, qu’on remet en question tout le temps leur vie, machin, qu’ils ont le droit de … “

Je n’ai pas dit que vous n’aviez pas le droit de vivre. 

Je n’incite jamais à la haine ou à la violence envers les personnes transidentifiées.

C’est juste que oui, je vais remettre en question certaines méthodes scientifiques, certaines pratiques, en fait médicales, parce que je ne trouve pas ça normal de dire que la mutilation d’un corps sain et la prise de drogue jusqu’à la fin d’une vie c’est une solution pour guérir un mal-être, tout simplement.

RDG – Qu’est ce qui t’a décidée à témoigner sous sa réelle identité? Est ce que tu as déjà subi des pressions, des menaces ou est-ce que tu perçois un danger, ou est ce que tu te sens en sécurité pour parler librement?

Salma – Alors moi, je me sens en sécurité pour parler librement. Tout simplement parce que je n’ai pas vraiment une présence sur les réseaux sociaux très active. 

Je… enfin je suis plutôt anonyme sur les réseaux sociaux, donc qu’on retrouve ou qu’on ne retrouve pas mon compte, je m’en fiche. 

Je sais aussi que je ne me mens pas moi-même, en fait. 

J’ai confiance en ce que je dis. 

J’ai confiance en ce que je pense : je sais que c’est juste la vérité, tout simplement.

Je ne me sens pas menacée par des mots : pour moi, c’est juste logique et raisonnable, ce que je pense et ce que je défends.

Donc, c’est comme quand j’étais petite et que je me disputais avec mes sœurs et que je commençais à m’énerver… Elles disaient : “Ah tu t’énerves, parce que tu sais que tu as tort!” Elles me disaient toujours ça, et ça m’énervait encore plus, et la plupart du temps j’ai l’impression que c’est la même chose avec les transactivistes qui s’énervent contre nous, qui nous menacent… “Quoi tu t’énerves, parce que tu sais que tu as tort ou quoi?” Enfin moi j’ai vraiment confiance en ce que je dis simplement. Je crois en ce que je dis. Je ne suis plus dans une phase où je me mens à moi-même. Non, non. Je sais ce que je dis. Je sais que, de toute façon, la science est de notre côté.

Et voilà, je n’ai pas, je n’ai pas honte. Je ne suis pas en train de… Je ne menace personne, je ne déteste personne. Je n’incite pas du tout à la haine et à la violence, quoi. C’est juste des faits, ce que je dis, et ce que je défends. Donc, à partir de ce moment-là, je n’ai pas de raison de ne pas assumer. J’assume, tout simplement.

RDG – Est-ce que tu as une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marquée concernant la transidentité ou le transactivisme?

Salma – Alors, comme je l’ai dit, je travaille dans le monde du tourisme. En fait, j’ai travaillé dans une auberge de jeunesse, une  grande auberge de jeunesse, en tant que réceptionniste, c’est donc vraiment première ligne, quoi. Et dans,  (je pense que c’est le cas de la plupart des auberges de jeunesse dans le monde,) mais dans l’auberge de jeunesse où j’ai travaillé, il y a des chambres exclusivement féminines, et il y a  la possibilité pour les clientes de louer un lit dans un dortoir avec que des femmes.

Et un jour, bon j’étais là. Je fermais ma caisse, et il y a un homme transidentifié qui arrive. Vraiment : 1 mètre 90, voix qui… encore grave, ça se voit qu’il essayait de parler de façon à l’adoucir, mais voilà… cheveux un peu longs, maquillé et habillé avec des vêtements qu’on retrouve dans les rayons femme, quoi : des vêtements associés au genre féminin. Et qui dit : “Bonjour, je veux juste un lit pour ce soir.” Et il me semble que ma collègue avait dit un truc du genre  : “c’est un dortoir mixte, c’est pas grave?” Et il dit un truc : “Ah bah, en fait je suis une femme trans, donc bon…” En gros, il disait que sa présence ne serait probablement pas acceptée dans un dortoir féminin, parce que bah c’est une “femme trans” (d’après ses mots). 

Et moi j’étais là, je comptais ma caisse, et je me disais :  “Mais tu sais que ta présence ne sera probablement pas la bienvenue… tu le sais!” 

Heureusement il n’était pas là en train d’insister et dire “voilà je suis une femme trans”… 

Je me dis, “mais pourquoi est-ce que tu as fait tout ça, toute cette transition et une opération, une augmentation mammaire… enfin même pas une augmentation mammaire, parce que tu n’as pas vraiment de seins à la base… Mais pourquoi tu fais tout ça, toute cette transition, si tu sais, au fond, que tu seras jamais entre guillemets “une vraie femme”?  Si tu sais que… juste pourquoi ne pas t’habiller comme ça, et te maquiller comme ça, et juste continuer d’assumer que, enfin continuer juste de dire que tu es …un homme, quoi!”

Et puis après, je sais qu’au sein de la communauté trans ils disent…  il y a tout un tas de débats,  ils aiment trop s’accuser de transphobe entre eux, donc à partir de ce moment-là, moi je me dis… j’ai plus rien hahaha.

Entre eux, il y a ceux qui disent : “Non mais toi tu défends les trans médicalistes, toi le “cispassing”, le machin… Enfin bon. 

Eux et leurs termes : au sein même de leur communauté, ils se font la guerre, donc moi, à partir de ce moment-là, je me dis bon.  

Je ne me sens pas trop coupable non plus!

Mais typiquement, si on utilisait leur vocabulaire, cet homme-là, ce client-là, c’était un homme qui avait pas un cis passing. Bon après, ils vont inventer tout un tas de discriminations contre ça… Mais bon, tu es juste clairement, un homme. Tu es juste un homme, tout simplement! 

Et tu sais que tu ne seras jamais accepté dans un espace réservé aux femmes, et tu en as conscience. Et ça ne te dérange pas, au fond, plus que ça. 

Parce que tu sais que tu es un homme.

Donc la question c’est : “Pourquoi tu transitionnes? Ou alors pourquoi tu veux te absolument te qualifier en tant que femme?

Enfin bref. Je ne sais pas. J’étais juste là : “Pourquoi?” 

La question que plus personne ne pose, on dirait :  “Pourquoi? Pourquoi tu veux être perçu et traité comme le sexe opposé?”

Eh bien peut-être parce qu’on vit dans une société qui perçoit et traite les gens selon leur sexe ? Oui bon. La notion de genre, voilà. Ce que les sciences sociales ont établi. Merci, au revoir!

Et c’était juste aberrant.

Et j’en ai vu après plusieurs. Heureusement je n’ai jamais été dans une situation où un homme exigerait d’être dans un dortoir féminin. Là j’aurais dit non, genre : “Non. A la limite, paie pour une chambre privée, mais non.”

Enfin… mais ouais, c’est juste aberrant… je me suis dit : « vraiment mais ces gens-là, ils savent en fait. Ils savent très bien!” Du coup, à quoi tu joues? à quoi tu joues? Pourquoi tu affirmes que tu es une femme si tu sais que tu n’es pas une femme, tout simplement? Je ne veux pas être méchante, mais je te le demande, très sincèrement. Je suis juste très curieuse, en fait. Je suis bête, et j’ai besoin qu’on m’explique les choses. Donc j’ai besoin que tu m’expliques. A la limite, poser la question à une femme transidentifiée : “Pourquoi est-ce que tu veux être perçue comme un homme?”

Et bien je pense que la réponse malheureusement, on l’a toutes :  c’est que dans cette société, je pense aujourd’hui plus que jamais, c’est difficile d’être une femme. Vu comme on est traitées, vu comme on est représentées, comme on est hyper sexualisées,  vu que… Pour mille et une raisons que le féminisme explique. C’est pour ça que je peux comprendre pourquoi une femme voudrait être perçue et traitée comme un homme. Parce qu’en fait c’est juste, la transidentité : juste faire en sorte physiquement d’être perçue et traitée comme le sexe opposé. Parce que moi je peux te garantir que si tu te retrouves sur une île déserte tout seul en tant qu’homme qui pense être une femme, personne ne va te valider ta pseudo identité, en fait. Personne ne va t’affirmer, personne ne va t’encourager dans ton délire, désolée. Mais voilà tu ne te retrouveras pas confronté à : “Mince, là,  j’ai mes règles qu’est ce que je fais?” Alors qu’une femme, elle se retrouve toute seul sur une île déserte, qu’on l’appelle Madame ou pas, qu’on l’appelle Miss ou pas, qu’on utilise des pronoms féminin ou pas, elle aura cette réalité biologique qui va la rattraper : elle aura ses règles, elle va devoir trouver une solution, elle aura ses crampes, les trucs comme ça… Enfin, il y a une réalité biologique qui fait que nous sommes des femmes et des hommes. Enfin,  c’est pas une question d’approbation, et de vocabulaire et de pronoms. C’est une question de réalité biologique et les transactivistes veulent effacer ça. Ils veulent effacer le sexe. Ils veulent effacer la réalité biologique, et moi, c’est ça qui me pose bien problème aujourd’hui, et qui pose problème aux féministes. Aux féministes parce que je sais qu’il ya beaucoup de gens de droite et d’extrême droite qui sont aussi contre ça, mais après c’est pas pour les mêmes raisons que les féministes. Pour moi, les féministes, on est juste bienveillantes, en fait, envers les femmes et envers les personnes transidentifiées qui, la plupart d’ailleurs, sont juste des victimes. Des victimes de la société, de l’industrie, du lobby. 

Je ne pense même pas être moins bienveillante envers les personnes transidentifiées qu’une personne qui se dit alliée. 

Parce que moi, je peux comprendre que tu as une souffrance, et tout,  mais je vais quand même questionner. Pas méchamment, juste par curiosité pure. “Et pourquoi est-ce que tu veux être mutilé? Pourquoi est-ce que tu veux faire tout ça et transitionner?”

Il y a aussi le délire d’appartenir à une communauté. C’est presque une secte, cette idéologie. C’est même pas  “presque” une secte : je regardais une vidéo tout à l’heure sur une secte. Quand la  youtubeuse et elle donnait les définitions de ce qui est qualifié d’une secte,  j’étais là : « ah, ça me fait penser à quelque chose!” Donc c’est vraiment plus un délire sectaire que vraiment des droits humains fondamentaux, quoi. Mais bon, voilà je m’arrête là!

RDG –  Je voulais te poser une question, mais du coup tu as répondu, puisque en fait la question que je me posais, c’était : “Finalement, du coup, pourquoi il le font?” Et clairement, oui c’est parce qu’ils sont dans une démarche sectaire, en fait. Je suis d’accord avec toi : il y a une démarche sectaire, et puis après il y a aussi ce besoin d’être, de se sentir intéressant et de pouvoir revendiquer une oppression. Surtout, sans la subir, par contre! Tu vois c’est comme la personne qui est “transraciale” ou « trans handicapée ».

Salma – Oui, oui. Mais d’ailleurs, je voulais rajouter, parce que là tu as dit donc il y en a beaucoup qui cherchent juste à subir toutes les oppressions possibles. Ca me rappelle il y a beaucoup d’hommes, en fait blancs, qui se disent : “Ouais non mais moi en fait je suis oppressé, parce que je suis une femme trans.”

Et ça me rappelle, il y a un compte d’un homme transidentifié qui a assumé avoir violé quelqu’un, qui a  dit, il a fait un tweet où il expliqué : “Ouais, moi j’ai effectivement j’ai fait,  j’en suis désolé j’ai violé… et en fait il se qualifiait de “femme ayant violé une autre femme”. Alors que non : “Tu es juste un homme qui a violé une femme!” Et déjà je ne comprends même pas pourquoi tu es en train de tweeter ça au lieu d’être au commissariat, est en train de …

Et oui je me rappelle ma sœur, qui m’a envoyé le tweet…  et là je n’en reviens pas en fait.

Ça, c’est quelque chose que beaucoup de féministes dénoncent :  le fait que ça modifie toutes les statistiques. On ne pourra même plus parler d’agression d’hommes envers les femmes… ça va juste faire monter les statistiques de femmes qui agressent d’autres femmes, des trucs comme ça. Alors que non, ce ne sont pas  les femmes qui agressent les femmes, ce sont les hommes qui agressent des femmes. Et le fait que…

RDG – J’ai même vu une fois un article aux États-Unis sur “une femme qui tuait une personne”… Alors en fait, c’était un homme transidentifié qui avait agressé une femme. Et donc, dans l’article, l’homme revendiquant être une femme, il était donc présenté comme une femme… et la femme qui avait été brûlée vive, n’étant pas là pour donner ses pronoms,  elle était “une personne”…  et donc l’article disait “une femme a brûlé une personne”! 

Enfin tout était à l’envers, en fait! 

Salma – Ouais, c’est le monde à l’envers! C’est comme… J’avais vu un… juste un titre d’article, je n’avais même pas lu l’article, mais d’un homme transidentifié dans une prison de femmes, qui avait mis enceintes deux de ses codétenues. Et dans les commentaires, pour la plupart des gens étaient tout simplement choqués, disant : “Voilà ce qu’on perd quand on n’a plus d’espaces, et voilà”.  Et puis il y avait des gens qui disaient “vous êtes tellement transphobes” juste parce que les gens faisaient  référence à ce violeur juste avec ses pronoms, en fait : des prénoms masculins, tout simplement. Et le problème c’était de qualifier ce criminel, d’homme,  enfin juste d’utiliser des pronoms masculins… Mais c’était ça le problème, c’était pas qu’il ait violé deux femmes. 

Parce que maintenant, le crime, c’est d’utiliser le mauvais pronom, pas d’être un violeur, apparemment.

Donc moi, ça me ça me dépasse. ça me dépasse. C’est le monde à l’envers… Je me dis mais : “Mais est-ce qu’on n’est pas juste dans une simulation, ou genre une espèce d’expérience sociale, tout simplement, on essaie de tester jusqu’où les gens sont débiles, ou les gens sont capables de se mentir à eux-mêmes”… Haha non, mais à ce stade, je n’arrive pas à trouver d’autres explications logiques à ce phénomène, tout simplement. J’ai vraiment juste l’impression que c’est une expérience sociale, je n’ai vraiment pas d’autres explications.

RDG – Eh bien écoute, cette partie que j’avais ajoutée, ce n’était pas,  je n’avais pas prévu de la garder mais je veux la garder parce que … Tu sais, c’est “the Truman show” haha.

Salma – haha

RDG – haha A quel moment les gens se réveillent?  Tu te rends compte que tu n’as que des acteurs autour de toi!

Salma – Ouais c’est ça :  tu racontes des bêtises, des mensonges, mais tu…

RDG – oui, et  plus c’est gros plus ça passe. 

Salma – “Oui : plus c’est gros plus ça passe!” C’est l’une de mes citations préférées! Voilà, tout simplement : plus c’est gros, plus ça passe! Et c’est vraiment ça, ça le confirme bien : plus c’est gros, plus ça passe. 

2 + 2 =  5 . Oui, oui, tout va bien.

RDG – C’est 1984…

Salma –  Oui.

RDG – C’est flippant.

Très bien.

Est ce que tu as quelque chose à ajouter?

Salma – Alors, j’ai une recommandation d’une chaîne YouTube. Si vous consommez du contenu en anglais, n’hésitez pas à les regarder sur la chaîne YouTube de King Critical, qui est un homme qui fait des vidéos où il explique… Il  est très logique, très clair, très net.  C’est juste un gender critical, tout simplement. Critiques du genre. Il ne  se qualifie même pas de féministes lui-même. Moi, je n’ai pas de problème avec les hommes qui peuvent s’auto qualifier… je m’en fiche. Pour moi, tant que tu es critique du genre, bon bah c’est très bien. Donc lui, il est très bien. Il fait du bon contenu, ses vidéos sont longues mais moi j’aime bien. A chaque fois, je les envoie à ma sœur, elle me dit “Waouh,  tu m’envoies une conférence, là!” Mais moi, j’aime bien, ses vidéos à lui sont très bien.

Aussi la chaîne YouTube “Whose body is this”. C’est, ouais pareil, un podcast sur YouTube, américain, pareil c’est juste en anglais. Mais on va dire que la plupart du contenu critique de cette idéologie est en anglais parce que dans les pays anglo-saxons, ce délire est quand même très répandu,  donc ça pourrait presque un jour déclencher une guerre civile, dans certains pays, on dirait.

Qu’est-ce que j’ai d’autre à ajouter?

Ayez confiance en vos propos, tout simplement. 

On n’est pas là pour propager la haine, on n’est pas là pour pousser des gens au suicide, ou je ne sais pas quoi… on est juste là pour dire :  “ah non désolée, moi je ne suis pas d’accord avec tes propos et voilà pourquoi, point A, point B…

La science est, entre guillemets, “de notre côté”, la raison est de notre côté. Ne culpabilisez pas, aussi d’avoir été, éventuellement, “alliées” de cette cause, et tout. Parce qu’ils utilisent des bons arguments. Et puis la plupart des arguments d’ailleurs, qu’ils ont volé au féminisme. C’est en tant que féministes, ça nous paraît logique au début d’adhérer à cette cause, parce qu’on est vraiment dans un but de… d’égalité. Enfin c’est très bien expliqué dans le générique de ce podcast, quoi : on veut juste être bienveillantes, on veut bien faire les choses, donc on adhère. Et ce n’est pas grave. Ne culpabilisez pas. C’est juste un renforcement des stéréotypes de genre, quoi. Des stéréotypes en plus, qui évoluent tout le temps, à toutes les époques.

Aujourd’hui, je suis sûre qu’à les écouter parler,  Louis XIV était une femme trans! Si on devait rester dans leur délire. Donc non, ne vous inquiétez pas, ne vous culpabilisez pas, n’ayez pas peur. 

Et puis surtout, tant que vous ne dites rien qui, on va dire, est hors la loi, ou tant  que vous ne menacez personne de mort, il n’y a pas de raison d’avoir peur.

D’ici 10, 20, 30 ans éventuellement, la société se rendra compte que ce phénomène est un peu plus dangereux que ce qu’on pense.

Mais juste restez… oui restons, restons soudées, surtout!

Enfin pour moi, le féminisme, ça n’a rien à voir avec la transidentité, est ça n’inclut pas les personnes transidentifiées parce que ça n’a rien à voir.

Et puis c’est surtout… le féminisme il n’y a même pas besoin de le qualifier de radical en fait, c’est même triste qu’on en soit venues à un stade où on doit le  qualifier ça de radical, alors que c’est juste logique : c’est juste lutter pour nos droits et pour l’abolition d’un système patriarcal, quoi. C’est triste qu’on en soit venues à dire que c’est radical de lutter contre les féminicides, de lutter contre les infanticides des bébés filles. C’est triste, enfin, de dire que c’est radical de lutter contre les mariages forcés, etc.

Ben non : c’est juste la base. 

Moi je suis issue d’une famille en fait… Enfin je suis arabe, je suis d’origine arabe, et donc dans les communautés arabo-maghrébines il y a énormément de misogynie, et de violence contre les femmes. Et mon père, c’est pas le plus grand des féministes, mais encore une fois, je veux dire que j’ai eu de la chance par rapport à d’autres. Je sais qu’il y a d’autres familles qui sont bien plus oppressantes envers leur filles, et les femmes de leur famille, que moi. Je trouve ça triste de devoir dire  d’ailleurs que c’est une chance de ne pas avoir été très opprimée, mais bon…bref.

Et j’ai toujours privilégié les femmes, et la parole des femmes, plutôt que les hommes de ma communauté. 

Et pour ça je peux être qualifiée de traître à ma communauté, de  traître à ma race ou je ne sais pas quoi… Mais pour moi, je ne me tairai jamais. Je vais dénoncer la misogynie et le traitement des hommes arabes envers les femmes arabes, plutôt que de dire : “Ah non, mais je vais la fermer, parce que sinon, ils vont être victimes du racisme… Si je me fais agresser par un homme d’ origine étrangère, maghrébine par exemple, de ma communauté, je vais le dire. Je ne vais pas me taire, parce que j’aurais peur des répercussions racistes envers lui. Parce que les répercussions racistes, elles existeront. Elles existent,  envers lui et envers moi. Ca je sais que c’est une problématique que beaucoup de femmes de couleur, en fait,  se posent. “Est-ce que je défends les hommes de ma communauté parce que, dans tous les cas, je vais être victime, moi aussi finalement, de racisme, et lui aussi, ou est-ce que  je défends…” Et donc moi c’est : les femmes. Toujours, tout le temps, je défendrai toujours les femmes, plutôt que les hommes, au cas où ils subiraient le racisme. Donc autant essayer de me défendre sur la partie sexisme, et dénoncer le comportement des hommes de ma communauté. 

Moi, je m’en fiche, je n’ai pas du tout de souci avec ça. Il y a un problème dans les communautés arabo-musulmanes,  arabo-maghrébines, enfin aussi dans la religion, on ne va pas mentir, dans toutes les religions il y a toujours un problème, c’est factuel en fait. Même si je le dénonce avec bienveillance, je le dénonce quand même. C’est un vrai problème, il n’y a pas de relativisme culturel qui tienne. “Mais c’est comme ça dans les autres pays parce que…” Non, non! C’est un problème, je le dénonce, je lutte contre, et voilà! Je serai toujours plus fidèle à ma catégorie de femme que de défendre des criminels, juste parce que on serait des mêmes origines, ou du même pays, ou qu’on a les mêmes références musulmane, ou qu’on mange les mêmes plats,  quoi! Enfin, oui : la culture c’est extrêmement important, mais pas des trucs comme ça, quoi. Moi je parle juste de mon vécu et je donne la parole aux féministes dans d’autres pays. Moi je ne vais pas parler à la place de mes cousines, sur le sujet des mariages : je vais leur laisser la parole. Parce que dans les autres pays, dans les pays en développement, les féministes sont capables de réfléchir par elles-mêmes et de parler, mais ce côté, en fait, d’être victime de sexisme, et de racisme, et de machin… on a l’impression qu’en fait on ne peut plus… Je peux me plaindre du racisme que je subis, je peux me plaindre du sexisme que je subis, je ne  vais pas me taire, juste pour protéger les hommes, en fait, tout simplement, je sais qu’il y a beaucoup de femmes qui se taisent. Mais moi, ce ne sera pas mon cas, et j’encourage toutes les femmes de couleur à ne pas se taire pour ça, par peur en tous cas,  des conséquences. Parce que les racistes, ils trouveront toujours une raison d’être racistes de toute façon! C’est comme quand les personnes, les noirs entre eux, ils se disent : “Ha mais tu parles trop comme un blanc, ou…”. 

J’ai des amis qui sont en mode : “Mais qu’est-ce que tu me racontes?  Enfin, j’ai une amie, une amie noire, qui reçoit les délires de sa propre communauté, disant “Tu parles trop comme une blanche..” Mais ça veut dire quoi, “parler comme une blanche?” Quand, si tu utilises un vocabulaire un peu, un peu soutenu : “Ha mais tu parles trop comme une blanche, en fait!”

En fait, pour moi c’est comme… c’est un peu… toi-même, tu classes ta communauté, en fait, de sauvage… parce que c’est pour toi, parler correctement ou être éduqué, c’est un comportement de blanc, c’est, je ne sais pas… tu ne valorises pas ta propre communauté. Je ne sais pas si tu comprends ce que je veux dire, il y en a beaucoup qui…

RDG – Oui, oui, oui.

Salma –  Ha là, tu fais trop la blanche… tu fais trop……… machin! Bah non.

RDG – Bah c’est un peu comme les enfants qui à l’école, vont dire : « ah t’es un intello!”… Ben ouais. Je réfléchis.

Salma – C’est ça! Pour moi, c’est pas un truc de ouf!

RDG – C’est du racisme intériorisé, en fait!

RDG – Oui c’est ça, sous prétexte que tu es arabe ou t’es noir, tu n’aurais pas droit de réfléchir, tu n’aurais pas le droit de parler correctement, tu n’aurais pas le droit, juste, de lire un livre? Enfin, associer tout… Ils sont là : ”Ouais, c’est de l’élitisme!” Ben, pas tout le temps, enfin… Ils aiment trop lâcher le terme « élitisme culturel” à tout va, juste pour se donner une excuse de pas s’éduquer, en fait. Ben non, tu peux très bien t’éduquer de ton côté! 

Voilà : je défendrai toujours l’éducation, la vérité, la vérité scientifique, et être critique de tout, en fait. Tout remettre en question, écouter tous les points de vue. Moi je veux bien aller entendre les personnes trans quand ils expliquent pourquoi…  Mais bon, c’est juste qu’après, je te dis : “ok, tu m’expliques pourquoi tu es trans, mais moi je te dis que ça… Mais oui ça ça revient encore une fois à ce que je t’ai dit dans le … On met juste en question les sciences, on ne croit plus en la science, c’est l’individualisme pur et dur. C’est comment ton ressenti personnel, ton identité… ça ne veut rien dire. Ça ne veut rien dire.

Et ça représente aussi un danger pour la société, parce que si on commence à mettre l’individu, ton ressenti personnel, en fait, dans ce cas-là, autant aller valider un pédophile : “Ah ouais, t’aimes bien les enfants? Ok! Bah c’est ton ressenti, c’est moi je…”

Ben non, en fait. Il faut bien poser des limites, à un moment.

RDG – Mais ils sont dans cette logique, aujourd’hui. Regarde le nombre de, honnêtement le nombre de dossiers, là, qui sortent actuellement, sur la… au Canada, il y en a un hier qui sorti. Pareil, quoi. Le mec a quasiment fait valider l’identité de genre dans les écoles, qui allait intervenir dans les écoles, etc… qui se retrouve avec des procès au cul pour pédocriminalité, quoi. Voilà.

Salma – Voilà. Le crime, c’est d’utiliser les mauvais pronoms, de ne pas utiliser les pronoms tu veux qu’on utilise pour toi, c’est un crime. Mais pas le fait que tu sois un violeur ou un pédophile, bon. 

Voilà, c’est pour ça que je me suis vite dit “Ouh la la”.  Ce délire des trans,  je vais me reculer, je vais prendre, on va revenir à la source. Pourquoi je suis féministe, pourquoi je défends les femmes, pourquoi… Quel est le problème?

Et puis après, quand on y réfléchit, qu’on arrête juste de se mentir à soi-même. C’est tout de suite logique, quoi. 

RDG – Tiens, regarde, je te montre un truc… Tu vois ce que c’est, là?

Salma – Une pierre?

RDG – Ouais. C’est bito, qui vient de m’envoyer la pierre avec laquelle on lui a repassé les seins. Voilà. Ça, c’est ça être une fille, voilà. Voilà.  J’ai juste envie de pleurer, là.

Salma – On ne lui a pas demandé : “ Comment tu te sens? Est-ce que tu te sens femme aujourd’hui?” Non, non.

RDG – C’est affreux, là. Ça me bouleverse. Elle a gardé “sa” pierre.

Salma –  J’ai pleuré en écoutant son… plusieurs fois en écoutant son…

RDG – Là elle l’a gardée! Si tu veux, elle a gardé la pierre!

Slama –  Ben c’est une preuve en fait…

RDG – Bon, bref. C’est atroce, franchement, en plus aujourd’hui Anissia, Pussik Riot,  elle a partagé un témoignage d’une femme sur le repassage des seins c’est… horrible.

Salma – Voilà ce qu’on subit.

S’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basés sur le sexe.

www.womensdeclaration.com

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