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Rebelles du genre – Épisode 39 – Charlotte

Charlotte – Je m’appelle Charlotte, j’ai 30 ans. J’ai fait des études de sage-femme dans le passé, que j’ai arrêtées parce que ce n’était pas ce que je voulais faire dans ma vie, mais ça m’a permis d’avoir un certain jugement, je pense critique, sur le genre notamment. 

Maintenant je suis professeure des écoles, et je pense aussi, que c’est important de le citer car je trouve que c’est important, maintenant : je suis maman.

RDG – Bonjour et bienvenue sur le podcast rebelles du genre. Nous sommes des femmes, militantes pour l’affirmation et la protection des droits des femmes basés sur le sexe, et donc notre biologie. Le sexe est la raison de notre oppression par les hommes, et le genre en est le moyen. Nous sommes les rebelles du genre. Nous observons aujourd’hui avec fureur des hommes qui envahissent nos espaces, agressent nos sœurs, revendiquent nos droits. Conditionnées à la gentillesse, et touchées par leur victimisation, les femmes mettent en général un certain temps à comprendre l’arnaque du mouvement transactiviste, et commencent souvent par soutenir cette idéologie. Puis elles ouvrent les yeux, constatent sa violence, et la refusent. Ce podcast est là pour donner la parole à des femmes qui expliqueront pourquoi et comment elles sont devenues critiques du genre, et qui témoignent de leur parcours. Écoutons leur parole.

Charlotte – Au début, déjà, je n’avais pas forcément conscience qu’il y avait des genres, puisqu’on n’en parlait pas. Par contre j’avais conscience qu’il y avait du sexisme. C’est notamment à la lecture d’un livre que j’ai réagi face à ça. Quand j’étais adolescente, déjà j’étais assez ‘rebellée” contre tout ce qu’on me disait de faire, en tant que femme, et je trouvais qu’il n’y avait aucun critère objectif pour que j’aie à agir de la sorte.

Un jour, ma mère m’a demandé de lire un livre qui m’a mise hors de moi. Donc ce livre, c’est “Les hommes viennent de Mars et les femmes viennent de Vénus”, de John Gray, dans mes souvenirs.

Et en fait, ce que j’ai lu dans ce livre, ça m’a vraiment choquée, révulsée. Donc je voulais citer quelques passages.

Il est dit dans ce livre notamment, que les femmes, donc, viennent de Vénus. Je cite : “Les Vénusiennes ont un tout autre système de valeurs, fondé sur l’amour, la communication, la beauté et les rapports humains. Elles passent beaucoup de temps à s’entraider, à se soutenir mutuellement, et à s’entourer les unes les autres d’affection. Leur valeur personnelle se mesure à la qualité de leurs sentiments et de leurs relations avec les autres. Vivre en société, auprès de personnes avec qui elles peuvent échanger agréablement idées et menus services, les comble.”

Donc voilà ce qui est dit, entre autres, dans ce livre. 

Donc je trouve que c’est totalement absurde. Et le pire c’est que ce livre m’a été conseillé par ma mère, car elle trouvait mes comportements inappropriés. Donc voilà : c’est mon entrée dans le féminisme!

RDG –  C’est une bonne définition du genre, l’injonction à être gentille!

Charlotte –  Voilà!  Donc non. Toutes les femmes n’ont pas forcément ces valeurs-là. Et tous les hommes, d’ailleurs, n’ont pas forcément les valeurs qui sont décrites dans ce livre.

A partir de là, j’ai commencé à me définir comme féministe et plus tard critique du genre. Ensuite, donc je n’ai pas forcément tout le temps été critique du genre, parce qu’en fait je ne savais pas que ça s’appelait comme ça, en soi. Enfin, on ne parlait pas de genre avant. 

Puis j’ai vu un film, que j’aime d’ailleurs beaucoup, qui est “Laurence anyways” de Xavier Dolan. Pour résumer le film : donc il y a un mec qui s’appelle Laurence, qui est en couple avec Frédérique, Fred, depuis deux ans. Et en fait, un jour, Laurence annonce à Frédéric qu’il n’en peut plus de vivre comme ça, en fait. C’est pas un homme, et il se sent femme. En soi, le film ne traite pas forcément de transition, mais il traite plus de : “Est-ce qu’on peut aimer quelqu’un quand cette personne transitionne, qu’est ce que c’est l’amour?” Il n’y a pas de pub sur tout ce qui est transexualité ou autre… Mais à partir de ce film-là, je me suis posé beaucoup de questions sur la transidentité, parce que c’est un sujet, en fait, qui me fascinait. Je me posais un peu la question : “Mais comment certaines personnes disent se sentir femme?” Je ne me suis jamais posé la question, parce qu’en soi, je suis née avec une vulve et un utérus, et je ne dis pas qu’être une femme, c’est un luxe. Pour moi, il y a des combats que je dois mener tous les jours. Quand on tombe enceinte et qu’on ne le souhaite pas, c’est dur d’être une femme, c’est pas un luxe. Enfin je ne me sens pas femme parce que on m’a mis des robes, c’est un petit plus compliqué que ça. Je pense qu’on ne se sent pas femme. Je n’ai jamais pensé qu’être une femme c’était avant tout un ensemble de stéréotypes, en fait. Être une femme, c’est quelque chose de biologique. Et d’ailleurs, c’est comme ça que le sexe est défini : c’est un ensemble de critères biologiques et dedans, on cite les chromosomes, les hormones, et tout un panel de choses qui n’a rien à voir avec la culture, ou de ce que la société nous demande de faire, ou d’être en fait!

Dans toute ma curiosité sur la transsexualité, ou le transgenrisme,  je ne sais pas comment le nommer… sur les personnes transgenres, donc, je me suis renseignée, j’ai lu plein de choses, j’ai regardé plein de sites transactivistes, etc… 

Au début, je n’avais pas forcément d’avis. Je trouvais ça plutôt … en fait, ça me fascinait qu’il y ait des personnes qui puissent ne pas se sentir à l’aise avec leur identité. Et sur youtube notamment ou sur instagram, je voyais des mecs se définissant comme femmes adopter tous les stéréotypes de genre qu’on pouvait notamment lire dans “Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus”,  et ça m’agaçait. Je voyais des hommes hypersexualisés, hyper maquillés et dans la rue, quand je regarde autour de moi, les soeurs, les femmes dans la rue, ne sont pas comme ça : c’est pas comme ça qu’on devient une femme, enfin je ne pense même pas qu’on puisse le devenir. Là déjà, il y avait quelque chose qui me dérangeait.

Je trouvais que tous ces hommes qui se prétendaient femmes adoptaient tous les clichés sexistes qu’on combat tous les jours, en fait, en tant que féministes. 

Et à la suite de ça, j’ai commencé à prendre des distances avec le transactivisme, et au fur et à mesure, déjà, il s’est passé des choses dans ma vie, et je suis devenue professeure des écoles. Et en tant que prof des écoles, notamment quand j’enseigne en maternelle, les enfants, quand je les vois jouer, il y a autant de petites filles que de petits garçons qui jouent à la poupée. Il y a autant de petites filles qui jouent avec des camions. Il n’y a pas de différence au niveau social, au début. C’est au fur et à mesure que ça se construit. J’anime aussi des ateliers philo avec des élèves de maternelle, et tous les ans il y a une question qu’on pose à ses enfants, c’est : “filles et garçons, pareils ou pas pareils?” . Et des enfants de 4-5 ans – Je n’interviens quasiment pas, d’ailleurs –  débattent entre eux, et ils sont quasiment tous d’accord pour dire que c’est pas parce que tu es une fille que tu dois t’habiller en rose, ou c’est pas parce que tu es un garçon que tu dois jouer à taper, ou autre. En revanche, ils sont d’accord pour dire qu’une fille a une vulve, et un garçon a un pénis. Ils disent tous, de même, par exemple “Je suis un garçon, j’aime bien mettre le serre-tête de ma copine Louise, mais je suis un garçon parce que j’ai un pénis.” Il n’y a pas de débat. Et c’est très très rare, d’ailleurs quand j’entends le petit garçon dire : “Mais non, tu ne dois pas mettre de vernis, parce que c’est pour les filles!” En fait je ne l’entends pas, à ces âges-là. Je pense aussi que ces enfants-là pensent ainsi parce qu’il y a eu tout un travail sur l’égalité femme-homme, et je pense aussi qu’à la maison certains parents font attention à la manière d’éduquer leurs enfants, ce qui prouve bien que voilà, il y a des faits, et il y a une construction sociale.

Ensuite, il y a une troisième chose qui m’a frappée, c’était l’année dernière. Il y a un documentaire qui est sorti, qui s’appelle “Petite fille”. Ça a été une claque.

Alors déjà, c’est un documentaire sur un petit garçon, en fait, qui s’appelle Sacha, qui a 7 ans dans le documentaire, et qui se dit être une fille. Donc, bien sûr, ses parents sont désespérés. Ils ne savent pas trop quoi faire, ils veulent rendre leur enfant heureux.

Ils décident de l’emmener voir une pédopsychiatre, à Robert Debré, parce qu’ils sont spécialisés dans la transition chez les enfants. 

Et il y a deux choses qui me frappent dans ce documentaire : donc ce petit garçon qui dit se sentir fille, est habillé de manière très stéréotypée, quand même! On peut le voir d’ailleurs sur l’affiche du film : on voit ce petit garçon, cheveux longs, t-shirt rose, ailes de fée. Alors : est ce que c’est ça être une petite fille? Personnellement, je ne pense pas. Je pense que si ce petit garçon a envie de se déguiser en fée, d’avoir les cheveux longs et de porter un tee shirt rose, c’est dans son droit, rien ne l’empêche de faire ça. Mais être une fille, ce n’est pas ça. 

Ensuite, il y a autre chose qui m’a frappée dans ce film : pendant la consultation avec la pédopsychiatre, la maman se confie et dit avoir fortement désiré avoir une fille pendant sa grossesse, et demande si c’est à cause d’elle, du fait d’avoir désiré une fille, que ce petit garçon à ce mal être. Et la pédopsychiatre coupe court tout de suite en disant : “Non non non non, Madame, c’est pas du tout ça, on ne sait pas…” Alors effectivement, enfin…  la pauvre maman, elle culpabilise, enfin il n’est pas du tout question de la culpabiliser. En revanche, je pense qu’elle a une question pertinente, que peut-être qu’il y a des mécanismes inconscients qui ont fait que… je ne sais pas. Enfin, pas dans l’identité sexuelle, mais peut-être que, sans s’en rendre compte, parce que la société c’est ça, c’est des mécanismes inconscients,  on répète, on répète… on ne sait pas! On ne peut pas dire :  “non madame, ça n’a rien à voir.” On ne sait pas.

Et cette question-là n’est pas traitée. Ensuite, il y a quelque chose qui m’a aussi dérangée dans ce documentaire, c’est le fait ce petit garçon va avoir des hormones, enfin on le dit dans le documentaire, que les parents ont décidé d’accompagner leur petit garçon, lui donner des stoppeurs de puberté, pour qu’il ne développe pas ses caractéristiques secondaires de garçon. Et je me demande : “Est-ce que c’est légitime, d’arrêter,  enfin de castrer chimiquement un petit garçon, qui ne sait même pas qui il est à 7 ans? Je ne sais pas? Moi je… ça  me pose question. Je ne pense pas, que ce soit en termes de santé psychique ou physique, une bonne idée. On va surmédicaliser ces enfants, et on n’a aucun recul médical sur ces traitements, c’est très récent. 

En ce moment je lis : Les femmes de droite, d’Andrea Dworkin et hier soir, j’ai lu un passage où elle disait qu’on n’apprenait pas aux femmes à baiser mais qu’on apprenait l’amour aux femmes. Et pendant mes études de sage-femme, j’ai fait des stages en Protection Maternelle et Infantile. Et les sages-femmes de PMI vont faire des interventions en collège, évidemment, et c’est vrai que le discours qu’on tient aux femmes n’est pas du tout le même que le discours qu’on tient aux garçons. Bon, il y a des choses, évidemment, alors … la grossesse, certaines choses… je suis d’accord. Mais c’est vrai que dans l’approche à la sexualité, c’est totalement différent. C’est comme si les filles, elles, n’avaient pas de désir sexuel. Enfin les filles, enfin les futures femmes, on leur dit beaucoup : “Si vous ne voulez pas, vous dites non”. Enfin c’est très important, d’ailleurs: vous dites non, vous dites non, enfin c’est très important. Mais en fait, il n’est jamais question de désir sexuel chez les filles dans ces interventions-là, alors que chez les garçons c’est omniprésent. Et je pense que ça alimente les stéréotypes de genre. Nous, femmes soumises, nous n’avons pas de sexualité. Une femme, c’est une salope si ça couche! Non, tu n’as pas de sexualité. Tu ne dois pas attendre que ce soit le mec qui…? Mais du coup, c’est bizarre parce qu’on nous apprend à dire non, mais en même temps  on est obligées de dire non, vu qu’on est censées ne pas avoir de désir sexuel… Du coup on ne le dit jamais!

RDG – Cette année, en septembre dernier, du moins, Osez le Féminisme a sorti un livre justement, qui s’appelle “Petit guide pour une sexualité féministe et épanouie” qui, justement  débunke complètement cette histoire de consentement et ne parle que de désir. C’est un guide qui s’adresse, justement, aux jeunes filles, adolescentes et préadolescentes et qui est réellement centré sur la question du plaisir, du désir, du respect de son propre corps, de l’écoute de son désir, et la connaissance aussi de tout son corps, qui est largement occultée malheureusement, notamment dans toutes les séances d’éducation à la vie sexuelle, où on fait de la prévention d’IST et de grossesses, ce qui est une très bonne chose, mais où on ne parle pas de désir, en fait.

Donc voilà, moi je peux vraiment vous conseiller ce livre : “Petit guide pour une sexualité féministe et épanouie”, c’est vraiment bien fait. Et sur Insta, vous les trouvez, ça s’appelle les frangines.olf, et il y a énormément d’informations et vraiment c’est à conseiller à tout le monde. C’est plus centré sur les jeunes filles, mais c’est aussi très intéressant pour les garçons.

Charlotte –  Ben je suis contente que ce qu’il y ait de ces initiatives-là,  et voilà. Du coup, quand j’ai lu ce passage des femmes de droite d’Andrea Dworkin, ça a fait écho. On ne nous apprend pas à baiser, c’est normal que notre sexualité… qu’on soit tout le temps dans l’imaginaire, dans la soumission.

Voilà. C’est avec tous ces éléments-là que je suis devenue critique du genre. Pour moi, le genre c’est un ensemble de constructions sociales, et c’est sexiste. Et je pense que c’est en partie à cause de ça, pas que, que des personnes s’automutilent ou se surmédicalisent, et ça alimente un mal-être.

L’année dernière, aussi, he bien dis-donc, l’année dernière il y a beaucoup de choses qui se sont passées, il y a une émission que j’aime beaucoup sur France Culture qui s’appelle “les pieds sur terre”, et j’ai écouté le témoignage d’une femme, qui se dit être homme, sachant qu’elle a gardé ses organes, enfin son utérus, sa vulve…

donc cette femme qui se dit être homme est tombée, je cite “enceint”.

Pour moi déjà, de base, on n’est pas « enceint », on est enceinte. Les femmes sont enceintes, voilà. Ce qui définit une femme, pour moi, c’est ses organes génitaux, ses chromosomes, le fait, également de pouvoir procréer. Et il y a quelque chose qui me dérangeait dans son témoignage, c’est qu’elle trouvait ça discriminatoire d’appeler la maternité “maternité” : pour elle c’était la “transernité”… Alors c’est pfff..  c’est du délire, en fait. C’est… en fait j’ai même pas les mots! C’est … quand on dit se sentir homme, dans ce cas-là pourquoi on veut être enceinte? C’est quand même la maternité, le fait de pouvoir procréer, enfin d’être enceinte, de porter un enfant… c’est quand même ce qui caractérise les femmes, entre autres! Donc si on se dit homme, je ne vois pas comment on peut accepter… Enfin, comment peut-on avoir le désir d’avoir un enfant? Enfin pour moi, c’est contradictoire, en fait. Ça n’a aucun sens! Et appeler ça transernité, enfin, on marche sur la tête, en fait! C’est n’importe quoi! 

RDG – C’est insultant!

Charlotte –  Oui, oui. C’est une insulte, voilà. Donc dans ce cas-là il n’y a plus de violences faites aux femmes, si on va jusqu’au bout des choses. Enfin, bref. Ça, ça m’avait profondément choquée. En fait, les femmes, c’est les premières victimes :  la GPA, ça concerne les femmes :  c’est les femmes qui en sont victimes! Galérer pour pouvoir avorter, les hommes ils ne galèrent pas pour avorter! Les femmes galèrent pour avorter. Les femmes ont de l’endométriose. Quand un groupe de personnes s’accapare toutes les luttes, ça fait des années que les femmes sont opprimées.. et quand une femme elle-même tombe  là-dedans, en fait, c’est ça qui me fait du mal. Quand une femme s’est mutilée, s’est fait enlever les sens, et qu’elle ne voit pas le problème de dire que c’est un homme et qu’elle peut tomber enceint,  je me dis mais… et  ça ne dérange personne? 

RDG – Nous, oui. Ça nous dérange un peu quand même!

Charlotte –  Moi, ça me dérange, en tout cas!  Et qu’un hôpital rentre dans le jeu… parce qu’en plus la maternité des Lilas accompagne, laisse dire “Oui, OK, transernité, pas de souci…”

Je regardais un militant trans, donc, qui se disait femme, et qui ne s’était pas fait opérer. Et il disait : « Ah non, je ne vais pas me faire opérer, parce qu’en fait j’ai un fémis, voilà!” Tout est dit!

RDG –  Le fameux pénis de femme! Ils appellent ça un fémis, c’est tellement mignon! … Mais ça n’en fera pas un clitoris!

Charlotte – Les personnes à fémis, parlons-en!

RDG – On n’en parle pas assez!  haha

Charlotte – C’est discriminatoire!

RDG – Mettons un peu nos fémis sur la table! Ça changera! haha! Les hommes sont des hommes, et les hommes sont des femmes s’ils le veulent. Ben  les femmes, par contre, ça veut rien dire, en fait. 

Charlotte – Après les personnes à vulve, les personnes à pénis, les personnes à fémis!

Voilà tout ce que j’avais à dire à ce propos.

RDG –  D’accord, alors maintenant on va passer à la question suivante. Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes, pour leurs droits, pour les enfants, pour la société, et pour la démocratie?

Charlotte –  Alors déjà, je pense que c’est une menace pour les femmes, pour plusieurs choses. Déjà, c’est une idéologie totalement sexiste. Ça fait des années qu’on se bat contre les stéréotypes de genre. Pour moi le vrai combat, ce n’est pas : “Est-ce que je peux être une femme, parce qu’à l’intérieur de moi, je me sens femme?”

Pour moi ça, ce n’est pas un combat. Pour moi, le combat c’est ce qui se passe aux Etats-Unis, ou en Pologne, par rapport à l’IVG. Moi je n’ai pas envie que ça arrive en France. Le fait qu’il y ait des femmes qui, même en France, ne peuvent pas avorter, parce qu’il y a des médecins qui refusent, ça c’est un vrai combat, voilà.

Par contre, dire que nous sommes des vilaines TERFS parce que nous ne voulons pas de mecs qui se disent femmes dans ces combats-là, ça n’a aucun rapport, en fait! Vous vous sentez femmes, bon bah c’est votre problème. Mais par contre, vos problématiques ne sont pas les mêmes que les nôtres, tout simplement. Je ne sais même pas si c’est transphobe, ou quoi. Je m’en fiche, en fait, en soi. Mais c’est juste la vérité :  un mec, qu’il se sente femme ou pas, il ne va pas avoir les mêmes problématiques que nous! On ne va pas louer son utérus, il n’en a pas. Il ne va pas avoir de problème pour avorter. Non, enfin ça n’a aucun… ça n’a aucun lien! Voilà.

Ensuite, je pense que c’est une menace, parce que toutes ces choses sur le genre, c’est des théories qui n’en sont pas, parce que c’est très subjectif. Quand on dit : “Oui je me sens femme parce que toutes les caractéristiques que les femmes font, etc…” Mais en fait les femmes sont toutes différentes! Il n’y a pas… c’est subjectif, en fait! Chaque femme se sent femme pour différentes raisons, et d’ailleurs il y a des femmes qui ne se sentent même pas femmes, c’est juste…qu’on naît femme… il n’y a pas de question, c’est comme, enfin je suis brune parce que j’ai les cheveux bruns. Si je me teins les cheveux en blond, bah ouais ils seront blonds,  mais pas vraiment : je suis quand même brune, et puis c’est tout, quoi :  c’est un mensonge! C’est un mensonge.

RDG –  Ce matin encore, sur Facebook il y a un transactiviste qui m’a dit : “Ouais, je viens de regarder ta photo de profil. Franchement, mais pourquoi tu parles comme ça, alors que tu ressembles à un mec cis haha? Voilà. What? J’ai les cheveux courts, en fait! Mais bon. Voilà. J’en parlerai à mes enfants, je pense qu’ils vont adorer.

Charlotte – Mais c’est une grosse blague, oh là là! Voilà. Et j’en parlais justement à mon mec, qui voilà… lui il est d’accord et il dit : “Mais en fait ça vous dessert totalement… parce que quand je vous vois galérer, vous les femmes, et tout… Quand je t’ai vue accoucher, souffrir, et qu’il y a des mecs qui veulent vous rejoindre en disant qu’ils sont pareils, mais enfin… vous avez encore du boulot, vous les femmes, pour lutter pour vos droits, quoi.”  Bah oui. Voilà. 

Et ensuite, eh bien, c’est un danger pour la démocratie, parce que il y a des femmes qui se font harceler parce qu’elles osent écrire des tribunes en disant : “mais est-ce qu’il suffit de se dire femme pour être vraiment une femme?” Oh mon dieu, c’est transphobe,  mais quelle horreur! Ah mais on va… on va les brûler, on va leur jeter des œufs! Mais quand même quoi! Mais c’est chaud! Le pire c’est qu’on encourage ces personnes-là avoir un comportement aussi stupide, c’est la norme maintenant.

Et ça me fait peur aussi parce qu’ il y a une anecdote que j’ai envie de raconter. Il y a deux ans (c’était pas l’année dernière, du coup ça va changer) je parlais à un ami qui est médecin, et son frère est devenu… enfin “devenu”, il le sera toujours… mais son frère, en fait, a fait une transition complète. Enfin transition “homme to female” enfin, voila : une transition. Et j’en parlais à mon ami qui est médecin, me disait : “Mais tu sais, Charlotte, ma soeur elle est comme toi, hein!”  Je lui fais : “Mais comment ça, elle est comme moi?” “Bah elle a juste pas ses règles, mais sinon elle vous êtes exactement pareilles!”

Après je pense, bon, il n’est pas, il n’est pas objectif, il n’est pas objectif. Il y a de l’affectif là-dedans, ce que je peux comprendre. C’est dur, c’est… C’est difficile! Mais non, mais ce n’est pas vrai, son frère il n’est pas comme moi. Déjà, moi je n’ai pas eu besoin de me faire charcuter  la bite pour avoir une vulve! Désolée, c’est dur. Parce qu’en plus, son frère, je l’aime beaucoup. Mais non, ce n’est pas vrai.

Enfin, moi je n’ai pas eu besoin de me faire charcuter mes organes génitaux pour avoir des organes génitaux qui me plaisent. Et d’ailleurs, je m’en fiche d’avoir des organes génitaux qui me plaisent, parce que c’est juste la façon dont je suis. Enfin, voilà, on s’en fiche! 

Ensuite oui enfin oui. Oui c’est vrai, cette personne n’a pas ces règles. Bon. Il y a des femmes qui n’ont pas leurs règles pour diverses raisons, mais ce n’est pas ça qui me définit, en fait. Son frère n’aura pas les mêmes problèmes de santé que moi, par exemple.

A part certains, peut-être : il y a des cancers que nous partagerons peut-être. Mais en tout cas, son frère n’aura jamais d’endométriose, par exemple ou d’IVG, ou…  et puis il n’y a pas que des oestrogènes qu’on sécrète! Et puis, au fur et à mesure de nos cycles, il y a tellement de variations hormonales, et tout! Mais les trans ils n’ont même pas ça! Même s’ils prennent des hormones, mais c’est totalement artificiel! Et même le, le vécu enfin…  et puis j’en passe! Même nos chromosomes ne sont pas pareils, et ça, aucun traitement ne pourra combler ça. Et que ce soit transphobe ou pas, mais ce n’est même pas le problème. C’est que ça, c’est la vérité. Et ça ça m’énerve qu’un médecin puisse tomber là-dedans. On n’est pas pareils, voilà! Voilà.

Donc pour la démocratie aussi, un truc qui m’inquiète, c’est que je travaille à l’éducation nationale et la circulaire Blanquer m’inquiète. Quand on dit qu’on doit “accompagner les enfants qui souhaitent transitionner dans leur transition”, je trouve que ça sort totalement de notre rôle. Moi j’inclus tout le monde. Parce que moi je ne vais pas… Voilà : je suis là pour que les élèves  apprennent quelque chose, quoi. Mais je m’en fiche, enfin c’est leur problème, en fait ces histoires de transition! C’est personnel! Et en plus, ça repose sur des choses subjectives, en fait, c’est n’a rien de scientifique! Je pense que tout prof est scientifique, en soi. Parce que leur discipline repose sur des choses qui ont été documentées, il y a eu des études : les maths, l’éco, la musique, enfin : il y a des choses concrètes. Mais quand on me parle de “genderfluid”, qu’est-ce qu’il y a de concret là-dedans? Ça me fait peur. Parce que je n’ai pas envie d’avoir de problèmes à l’éducation nationale, pour mes opinions. Pour moi, mon métier, je le fais correctement. Mais accompagner dans la transition, je pense que ça sort totalement de mes fonctions. Et c’est contradictoire aussi avec nos missions sur l’égalité femmes-hommes. Parce que dans notre métier, on doit lutter aussi contre les stéréotypes sexistes. Sauf que tout ce qui est transactivisme, ça les renforce. Donc je ne sais pas qu’est ce que je fais? Qu’est ce que je fais dans mes missions de prof des écoles? Voilà.

Concernant la liberté d’expression, je suis une féministe, Marguerite Stern, qui est harcelée. Donc on sait pourquoi elle est harcelée, parce qu’elle ne veut pas entrer dans le jeu du transactivisme. Et je trouve ça dangereux, en fait, que des femmes comme Marguerite Stern qui ont  un discours totalement sensé, se fassent harceler, et aillent à l’hôpital psychiatrique suite à ça. Et il n’y a pas qu’elle, en fait. J’entendais parler d’un mec qui s’appelle aggressively trans, là,  sur je ne sais pas quel réseau social… et j’ai regardé son compte Twitter, et il avait fait une capture d’écran d’une conversation qu’il avait eue avec Dora Moutot, où la pauvre, elle se faisait lyncher par ce mec, elle lui expliquait par A + B que son compte, c’est un truc sur des hétérosexuels, et qu’elle n’avait pas de raison d’inclure qui que ce soit, et le mec la lâchait pas, quoi! Et après, ces personnes-là sont harcelées, se font traiter de tous les noms, alors que c’est un non-sens pas possible! Ça me dépasse, en fait. Ce qui me fait peur, c’est qu’en fait là, je ne témoigne pas sous ma réelle identité, notamment parce qu’il y a quelqu’un dans famille, qui est engagé politiquement, et j’ai peur que mes propos lui portent préjudice, alors que je pense avoir des propos sensés. Parce que maintenant on est tellement dans un truc de : “Faut pas dire ça, c’est transphobe, on va vous condamner”. Alors que c’est rejeter aussi, enfin  pour moi, une part de science. Voilà, ça me fait peur.

RDG – Est-ce que tu as une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marquée concernant la transidentité ou le transactivisme?

Charlotte –  Eh bien déjà il y a eu mon anecdote avec mon ami, là, qui me dit que  je suis exactement pareille que son frère, d’un point de vue biologique.

Ensuite, sur le transactivisme, j’ai vu un reportage en quatre parties. Et il y a un truc qui m’a fait peur. Parce que, enfin voilà : maintenant, faut pas le nier,  on est tous sur internet, on a tous des informations qui viennent à droite à gauche, et je pense aux adolescents qui sont perdus,  parce que quand on est ado on est perdu… qui se posent des questions, qui vont sur des forums parce qu’ils ne se sentent pas bien dans leur corps, et du coup ils vont trouver les réponses dans le transactivisme, parce que les gens disent : ”Mais non, mais j’étais comme toi, c’est sûr, tu es trans, et tout…”

J’ai vu un documentaire qui s’appelle “dysphoric”.

C’est un documentaire en quatre parties qui est accessible sur YouTube, et il y a des enfants ou des adolescents, qui se posent des questions évidemment, qui vont trouver des réponses, pas fiables du tout, sur internet, et qui risquent de tomber, par exemple, sur des vidéos YouTube d’un mec, qui se prétend femme, en leur disant que si leurs parents n’acceptent pas leur transidentité, lui veut bien être leur parent… Et c’est un peu leur… leur parent trans…  Mais Allô, quoi! Mais, mais ça fait peur! Quelles sont les intentions de ce Monsieur???  Bah moi je…. voilà!

Après, on  dit qu’il n’y a pas du tout de problème… moi j’ai peur des dérives. A la fois sur la santé mentale des enfants… Moi, en tant que maman, mon fils, il va grandir avec internet, c’est sûr. Quand viendra le temps de l’adolescence, même avant, s’il n’est pas bien dans son corps, pour x raison, je n’ai pas envie qu’il trouve la réponse là-dedans, parce que je pense que ce n’est pas la réponse! On a tous, à un moment donné, pendant l’adolescence, même après, ou même avant, parfois, un mal-être avec son corps. Parce qu’aussi dans la société, on nous dit qu’on doit… on doit être doit être belle, en tant que femme. On ne doit pas être lesbienne, on doit avoir des seins comme ça. Sinon, c’est un problème. Quand tu as un gros nez, il faut que tu te fasses opérer. C’est pareil, en fait :  là, tu n’es pas bien dans ton corps, mais c’est peut-être parce que tu es un garçon! Tu n’as pas pensé à ça? Ben oui, moi si je pense que c’est ça.

Voilà!

Je suis persuadée qu’il y a autant de trans notamment à cause d’internet, et notamment parce que sur internet ils trouvent des réponses, mais ils n’ont pas le recul nécessaire pour réaliser que non, c’est la société parfois, qui nous rend mal dans notre peau. Et on doit accepter au fur et à mesure d’être ce qu’on est, et voilà.

RDG –  Est-ce que tu as quelque chose à ajouter?

Charlotte –  Je voudrais parler aux adolescentes. Parce que je pense qu’il y a beaucoup d’adolescentes qui écoutent le podcast. En fait il n’y a aucun problème avec votre sexe. 

Vous êtes des femmes : ça ne changera pas, mais vous avez le droit d’être la femme que voulez être. Et si ça doit passer par des cheveux courts, si ça doit passer par mettre des boxers au lieu de mettre des strings, d’ailleurs je vous comprends, moi-même je mets des boxers c’est très très confortable. Si ça doit passer par tout un tas de choses dites “masculines”, c’est très bien. Et je vous encourage.

En revanche, pitié : ne vous mutilez pas. Enfin, vous risquez d’avoir des problèmes de santé.

On ne le dit pas, mais par exemple, les oestrogènes, chez nous les femmes, ça nous protège de l’ostéoporose et notamment à la ménopause les femmes plus vieilles risquent d’avoir des problèmes d’ostéoporose parce qu’il y a moins d’oestrogènes et je me demande quels problèmes de santé vont avoir les femmes qui transitionnent.

Ne vous mutilez pas,  vous n’en avez pas besoin.

Soyez qui vous êtes, et … c’est tout!

S’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basés sur le sexe.

womensdeclaration.com

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