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Léo, rebelle du genre.

Bonjour, je m’appelle Léo, j’ai 35 ans, je suis directrice de communication et je réside en Bretagne.

Critique du genre, je pense que je l’ai toujours été puisque je viens d’une famille qui n’est pas religieuse, qui est athée mais très traditionnelle dans laquelle la femme, son rôle, était de servir l’homme et de se taire. De rester vierge jusqu’au mariage.

Je viens d’un milieu où, pour moi, il était normal que la femme se taise. Tout simplement. 

Léo, rebelle du genre.

Petit à petit, en grandissant donc, j’ai développé des problèmes de santé dont une maladie orpheline neurologique et je me souviens qu‘à chaque fois que j’allais voir des médecins différents pour essayer d’en parler, en disant « J’ai mal à la tête », en résumé, les médecins me disaient toujours « Oh mais ce n’est rien ma petite dame, vous allez avoir vos règles, c’est tout, c’est hormonal ! ».

Dès là, quand je sortais des rendez-vous, je me disais au début « Bon OK, il a peut-être raison », et au bout d’un certain nombre de rendez-vous, d’un certain nombre de toubibs rencontrés, je me suis dit :

Si ça avait été un mec qui lui avait parlé de ça, le gars serait tout de suite envoyé aux urgences pour une IRM, un scanner, pour un électroencéphalogramme… pour ne serait-ce qu’une question de sécurité.

Léo, rebelle du genre.

Déjà, je commençais à me dire « Ouh, y’a un petit problème ». En tant que femme, je me dis « Bon, c’est un petit peu bizarre »

Par rapport à cette pathologie, il s’est avéré que c’était dans ma tête sans être dans ma tête, du fait que c’était une réelle pathologie neurologique, je ne l’inventais pas. C’est arrivé vraiment, VRAIMENT, par hasard. Je me suis fait une tendinite, je suis allée voir un médecin et j’ai commencé à avoir « une crise ».

En fait, c’était un jeune médecin qui venait tout juste de commencer, il suivait encore des cours en neurologie. Il m’a regardée, et m’a dit « Mais, ça va vous ? », je réponds « Non, j’ai mal à la tête, mais ne vous inquiétez pas, je vais rentrer  la maison, ça va aller, je vais gérer ». Il me regarde et me dit « Non mais vous avez « juste » mal à la tête ? Parce que vous avez quand même la paupière qui part un peu en cacahuète, là, quand même ». J’ai dit « Oui je sais, ça fait ça à chaque fois, mais on m’a dit que c’était hormonal etc., on me donnait du Doliprane et puis on me renvoyait chez moi ». Là il m’a demandé s’il pouvait rédiger un courrier à un neurologue pour en parler, parce que lui suspectait quelque chose.

Il m’a rassurée en me disant que ce n’était pas non plus quelque chose de mortel mais qu’il avait des petites suspicions et il me demande d’en toucher un mot à un neurologue pour éventuellement m’en reparler.

Je m’en souviendrai toute ma vie, cela faisait 7 ans que je courais après les médecins, en parlant de ça…

Léo, rebelle du genre.

Ma recherche a commencé en région parisienne.

À cette époque-là, je vivais dans les Pyrénées, dans une station de ski (donc c’était assez improbable de tomber sur ce médecin). Je me souviens qu’il a envoyé le courrier un vendredi et le mardi matin, je recevais un appel de la secrétaire du neurologue qui me proposait de venir le rencontrer le soir même. Il y avait une suspicion de ma maladie et il serait bien que je puisse voir le médecin tout de suite.

Je lui ai dit « Mais vous êtes sûre ? Là, ça va, je vais bien » , et elle me dit « Non, non, avec cette maladie on ne rigole pas, on ne laisse pas les gens souffrir comme ça en faisant perdurer ». Donc, j’ai eu de la chance. J’ai vraiment eu de la chance de ce côté-là, mais c’est vraiment par hasard en fait. Parce que si je suivais le parcours médical traditionnel, je tombais quand même sur un univers qui était vachement machiste, faut bien se l’avouer. 

Sachant qu’en plus, je souffre du syndrome des ovaires polykystiques. À chaque fois on me disait « C’est lié ma petite dame ».

Ensuite, ce qui m’a faite évoluer sur des questions autres que « Bon, la société envers les femmes ce n’est pas jojo », quand j’ai commencé à… pardon du terme, mais avoir un gros « What the fuck ?! », c’est quand la question du genre est arrivée sur le tapis.

Je précise que je suis bisexuelle, et que ma première question a été le jour où j’ai entendu parler du mot « pansexuel », où apparemment quand on est pansexuel on peut tomber amoureux d’hommes, de femmes et autres…

Je ne vais pas vous mentir, quand j’ai entendu le mot « autre », tout de suite, je me suis demandée « Quoi, mais d’une chaise en fait ? D’un arbre ? D’une PASTÈQUE ?! ».  Je n’ai pas compris. Et en fait on me disait « Bah non, non, on peut tomber amoureux de personnes non binaires ». Et là, j’ai demandé « Mais c’est quoi, des gens non binaires, en fait ? » et, je vous rassure, c’était il y a moins de cinq ans…

Alors, je ne sais pas si la question date d’il y a plus longtemps, mais en tout cas, il faut croire que je suis un ours parce que, dans ma vie, ça ne m’avait jamais vraiment percutée. 

Du coup, on m’a envoyé la fameuse vidéo du type qui… Enfin, non, puisqu’il n’est  pas un homme… Je ne me rappelle plus de son nom, mais de cette « personne » qui fait tout un flan sur un plateau télé parce que « Ah mais je ne suis pas un homme, et qu’est-ce qui vous fait dire que je suis blanc ? ».

Et on m’a dit « Voilà, c’est ça quelqu’un de non binaire, tu vois ? C’est simple. C’est quelqu’un qui ne se défini ni en tant qu’homme, ni en tant que femme ». Je me suis dit « Mais, ce n’est pas possible ». Biologiquement tu viens quand même au monde avec quelque chose. Tu peux éventuellement être transsexuel et faire tout un protocole médical, chirurgical et thérapeutique pour changer de sexe, ça ne regarde pas, je m’en fous. Mais je suis dit « Du coup, les femmes qui sont des femmes, c’est quoi ? », donc là on m’a dit « Ce sont des Cisgenre », déjà celui-là j’ai eu du mal à l’intégrer. 

Là où ça n’a plus été un blocage mais une fracture complète, c’est quand j’ai commencé à comprendre qu’il y avait, j’ai pas peur de dire le mot, de la violence et les discriminations envers les personnes qui se contentaient d’être cisgenre.

Pour moi, il y a eu une véritable fracture à partir du moment où on disait qu’il pouvait y avoir des hommes qui menstruent, des personnes qui menstruent, des femmes qui menstruent ça par contre je n’ai pas entendu dire, bizarrement.

C’était ou des hommes, ou des personnes qui menstruent.  

Sauf que moi j’ai un SOPK. Je n’ai pas de règles et je me sens femme.

Du coup, je suis quoi pour ces gens-là ?

Léo, rebelle du genre.

Alors, on m’a susurré, on m’a « gazouillé », à l’oreille, sur Twitter, que j’étais peut-être un homme qui s’ignore…

Peut-être que j’étais une personne trans qui s’ignore.

Après tout, je ne m’épile pas les jambes toutes les semaines et je n’ai pas de règles. C’est-à-dire que j’ai pas de problème avec les poils et je n’ai pas de règles, et en plus, je n’ai pas d’horloge biologique ! Je n’ai pas de désir d’enfant, je n’ai jamais eu le besoin d’être enceinte, je n’ai jamais eu de…

Alors si ça se trouve, peut-être que je suis un homme, en fait ?

Bah oui, mais non, moi je suis une femme. 

C’est la première fois qu’on m’a traitée de transphobe.

Je me suis sentie à la fois triste, parce que ce n’est pas vrai. Parce que si une personne qui est née avec une  zigounette décide de se retrouver avec une vulve, parce que finalement, la vie a fait que, c’est son problème, c’est pas le mien.

Je n’ai pas de problème avec les personnes transsexuelles. Je veux dire… je m’en fous. JE M’EN FOUS !

C’est comme les lady-boy de Thaïlande qui ont une paire de seins et un pénis, je m’en branle ! Excusez-moi du terme, mais je suis une femme (et les femmes se branlent aussi d’ailleurs) et je M’EN BRANLE ! Je m’en fous, je ne suis pas transphobe. Donc là, j’étais triste parce que je me dis que c’est pas vrai. Et ensuite j’ai été en colère. Je me suis dit « Mais de quel droit une personne qui ne connait pas mon parcours, qui ne connait pas mon histoire, qui n’a que quelques bribes, a pu se permettre de me coller une étiquette, me mettre dans une case alors qu’elle-même, si je comprends bien, milite pour qu’il n’y ait plus de case pour personne». Et je n’ai pas compris… 

Et là où le Clown world s’est ouvert à moi, c’est quand j’ai découvert le fameux tableau « Parce que « je » n’est pas assez ».  Je vais en parler brièvement parce que je ne veux pas consommer tout votre temps dans ce que j’appelle vraiment des sottises, mais c’est quand même assez rigolo. 

Il faut savoir que, par exemple, on ne dit plus « ILS » au pluriel, pour  ceux, pour ces individus. Non. Maintenant on dit « JIEX ». Et JIEX, en fait, remplace « ILS » pour indiquer le « singulier pluriel binaire ». Le singulier… Pluriel… OK… D’accord. 

Ensuite, il y a le JEL, qui remplace le « ELLE », et qui renseigne sur sa « féminité instantanée ». D’accord. OK… Soit.

Et puis il y a le JIL. Mais lui par contre renseigne sur sa masculinité ponctuelle. Les adjectifs s’accordent comme pour du féminin. Si vous voulez, OK, OK.

Mais, bon, ils font quand même un effort. Le « JE » existe toujours pour le neutre correspondant à l’identité apparente de la personne. Ils ont été sympas, ils nous ont quand même laissé le « JE ». Mais du reste, les pronoms personnels français, et anglais (puisque ce tableau a été décliné dans d’autres langues de toute façon), les pronoms personnels français non plus droit d’exister.

Léo, rebelle du genre.

Et là… on est toujours dans la case du « J’ai pas compris », et je comprends pas et, pardon d’avance, mais je comprendrai jamais. Et j’ai envie d’en faire des blagues, moi j’te le dis.  

Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes, pour leurs droits, pour les enfants, pour la société, pour la démocratie ?

Marguerite Stern. C’est la première chose que j’ai envie de dire.

Léo, rebelle du genre.

J’ai envie de lui rendre hommage, parce que je crois qu’elle est toujours hospitalisée.

Je le rappelle : pour du harcèlement moral, des menaces de viol, des menaces de meurtre, des menaces de violences physiques. Pour des mensonges, pour des calomnies… Marguerite, elle est au bout du rouleau, elle n’en peut plus, elle est en état de souffrance et de détresse émotionnelle… Et le monde n’en a rien à foutre.

Parce que vous comprenez, les hommes qui se sentent femmes souffrent tellement de pas pouvoir mettre un tutu pour devenir un petit rat d’opéra, avec toutes les autres jeunes femmes… C’est… Mon Dieu! Marguerite Stern ce n’est rien à côté de ça!

Vous vous rendez compte? Il y a une femme qui se fait menacer par des hommes parce que pour moi ça reste des hommes…

Je peux très bien dire que je suis une chaise, je peux très bien prétendre au monde entier que je suis une chaise, « Voilà je m’appelle Chaise Ferdinand, coucou c’est moi », vous allez me voir arriver dans la rue, vous verrez une femme.

Donc qu’on ne me fasse pas croire qu’un homme qui se prétend être une femme sans faire la moindre transition, sans faire le moindre « effort » technique médical, j’ai envie de dire, peut être pris au sérieux. De grâce. 

Donc Marguerite Stern, pour les gens qui ne connaissent pas, renseignez-vous sur son combat, sur son parcours.

Marguerite Stern, c’est quand même la première au monde qui a pris des feuilles de papier, qui a pris son pinceau de colle, et qui est allée gueuler sur des murs « ARRÊTEZ DE NOUS TUER ». 

Parce qu’on ne voulait pas nous écouter.
À la radio, à la télé, partout, PARTOUT. Personne ne voulait écouter les femmes.

Léo, rebelle du genre.

Marguerite, elle a pris son petit pinceau de colle, ou plutôt, son gros pinceau de colle, ses petites feuilles de papier et elle est allée le gueuler sur les murs : « ARRÊTER DE NOUS TUER, ON EST LÀ ET ON NE FERMERA PAS NOS GUEULES ».

Alors, je vais reconnaître que j’ai entendu parler de Marguerite, c’était bien évidemment par le collage. Je n’étais pas tout à fait d’accord avec elle parce qu’elle parlait, à mes yeux bien sûr, aussi d’écriture inclusive et elle ajoutait des petits « e » sur certains mots.

Et étant moi, une amoureuse de la langue française, de la langue de Molière traditionnelle, moi ça me défrisait, je me disais « Oh, hey, les filles, y’a quand même plus important que de foutre un « e » à la fin d’un mot, je veux dire, les collages sont peut-être plus importants… »

Bon.

Est-ce que pour autant j’ai envoyé des menaces de mort à Marguerite, est-ce que pour autant je l’ai insultée ? Est-ce que pour autant je l’ai menacée ? Est-ce que pour autant je l’ai harcelée ? Non. Je n’étais juste pas d’accord, juste pas d’accord avec le fait de foutre des « e » un peu partout, mais après tout c’était son droit et j’ai préféré me focaliser sur les collages et sur le reste de ses messages. En me disant « OK je suis pas d’accord avec toutes ses idées, mais y’en a qui sont sacrément utiles, d’intérêt public et je vais pas tout effacer juste parce que j’ai pas d’accord avec un truc. Ce serait complètement con, et en plus ça s’apparenterait à du fascisme »

D’ailleurs, je crois que le mot « facho » est le mot le plus prononcé de 2021.

Je pense que pour 2022 ce sera quelque chose en « phobe » ou en « iste »…

En tout cas, en 2021, c’était le mot facho et je vais rappeler aux gens que le terme fasciste, c’est d’imposer une idée, une pensée unique à une population. Vouloir imposer des idées qui sont menées par le transactivisme à tout le monde et que si ça ne passe pas, s’il y a un mot mal employé, comme pour JK Rowling, on est effacées de la société, gommées, interdites, bannies…

Cela s’appelle du fascisme Messieurs – Dames, enfin, pardon, Messieurs.

Léo, rebelle du genre.

Donc Marguerite, je n’ai peut-être pas été d’accord avec tout ce qu’elle disait, mais enfin à un moment donné, il faut savoir raison garder.

Elle a fait des choses exceptionnelles et savoir que là, c’est ELLE qui est malade à cause de toutes ces conneries, à cause de calomnies, à cause de, pardon, mais de tous ces cons… Et encore je n’ai pas trop envie d’utiliser le mot « con » parce qu’étymologiquement le con ça reste un vagin.

Donc de tous ces CONNARDS, on va dire plutôt, puisque le connard est un abuseur de cons, dans le langage fleuri d’une certaine époque… De savoir que Marguerite est dans cet état de souffrance actuelle, et qu’on s’en FOUT et qu’ils continuent de l’accabler… Pardon, je suis désolée… Mais allez tous vous faire… foutez-lui la paix! 

Marguerite est une femme, Marguerite est légitime, Marguerite est en France et en France il y a un petit truc qui s’appelle la liberté d’expression, le droit la calomnie, le droit au blasphème. Marguerite est légitime, foutez-lui la paix! Et allez-vous faire voir!  

Après, j’ai remarqué que le transactivisme avait aussi des conséquences sur la santé des femmes; puisqu’on ne parle plus de femmes qui souffrent d’endométriose – Coucou Konbini – mais, on parle de personnes qui menstruent. Bravo !

Vous avez trouvé ça tous seuls ? Mais c’est incroyable, il faut prévenir le monde !

Non non, ce sont les femmes qui ont leurs règles, qui menstruent. Ce sont les femmes. Qu’est-ce qu’une femme ? C’est une personne qui est née avec un utérus, et deux ovaires. Une paire de seins et un bassin, un peu plus développé que celui des hommes. Pour moi ça c’est une femme.

L’endométriose ne touche pas les hommes.

La femme qui se dit « trans-homme-machin » et qui souffre malgré tout d’endométriose… Désolée « cocotte », tu te prends pour un bonhomme, mais t’es quand même une femme qui souffre d’endométriose jusqu’à preuve du contraire et ça va te suivre jusqu’à la fin de ta vie parce que MÊME si tu changes de sexe, MÊME si tu fais des traitements hormonaux, t’auras forcément des emmerdes avec ton endométriose. T’auras forcément des problèmes avec ta féminité de naissance. Tu ne peux pas décider comme ça tout ça, il y a des femmes qui disent « Voilà, on est des femmes, et on souffre de… », tu ne peux pas décider pour elles juste parce que toi, qui je te rappelle si tu m’écoutes, est ultra minoritaire… Tu ne peux pas décider pour la majorité des femmes, ça n’est pas possible. Ça ne fonctionne pas, ça s’appelle de la dictature. 

Et toute cette façon de faire, ce processus, de vouloir invisibiliser, de vouloir faire taire, de vouloir dire « Non, nous sommes plus victimes que vous. Nous souffrons plus que vous. Vous n’avez pas le droit de… » arrêtez.

Arrêtez parce que, de une, vous vous rendez ridicules.

Deux, vous ne convainquez personne, ou seulement les gens « comme vous ».

Et de trois :

À quel moment dans votre vie vous avez appris qu’on pouvait être pédagogue en foutant des claques, en menaçant, en harcelant, en brimant ou en effaçant une personne?

À quel moment si vous avez un enfant dans  votre famille, qui vous dit « Non, je n’aime pas les petits pois ».

(Vous avez cuisiné des petits pois, vous y tenez à vos petits pois…)

À quel moment vous allez le tabasser et éventuellement filer sa photo sur des réseaux sociaux pour qu’elle tourne et qu’il en prenne plein la gueule? Juste parce qu’il n’a pas aimé vos petits pois.

Jamais dans votre vie.

Léo, rebelle du genre.

Enfin, je vous le souhaite…

Et encore, je ne peux même pas dire ça parce que moi, dans mon enfance, dans mon adolescence, dans ma vie de jeune femme, j’ai appris que quand on n’était pas d’accord avec moi, il fallait que l’homme dominant de la famille me tabasse… Pourtant, ce n’est pas un réflexe que j’ai quand je ne suis pas d’accord avec quelqu’un.

Je ne vais pas le tabasser, je ne fais pas ça.

Donc, vous avez envie de vous proclamer plus victimes que machin, ou autre?

Honnêtement, je vais vous dire, regardez-vous dans un miroir, et admettez-le :

Vous êtes un problème. Vous êtes toxiques.

Parce qu’à aucun moment, on ne règle une quelconque question sur laquelle on n’est pas d’accord avec des pratiques violentes. Qu’elles soient physiques ou psychologiques. 

Passons.

Je parle du fait que vous avez décidé d’être beaucoup plus victimes que moi.

Il y a des sujets sur lesquels je reviendrai peut-être tout à l’heure, sur lequel j’ai remarqué qu’en tant que femme cis, je devais juste fermer ma gueule parce que « Gneugneugneu, moi j’suis trans et j’ai plus de problèmes »

Attendez… On entend tellement parler de VOUS, vous foutez tellement la merde parce que JK Rowling ou que Marguerite ont dit un truc, entre autres, bien sûr, entre autres… Elles ne sont pas  les seules à se faire gommer de la société par vos bons petits procédés, qu’on ne parle même plus de véritables sujets.

Quand je pense à l’association, pardon, je vais peut-être écorcher le nom parce que je suis tellement en colère que je ne m’en souviens plus exactement, mais « Femmes Assassinées par Compagnons ou Ex »; quand je pense à cette association qui se prend des seaux de merde parce qu’elle a dit qu’en 2022, « tant de femmes ont déjà été assassinées par leurs compagnons ou ex ».

Et que vous êtes venus ramener votre fraise….

Parce que vous êtes TELLEMENT en manque d’attention… Visiblement, vous n’avez pas eu votre poney quand vous aviez six ans et ça vous a traumatisés….

Vous êtes tellement en manque d’attention que vous êtes venus dire « Mais c’est transphobe ! Il y a des trans dans le lot » NON ! L’association a énoncé des faits : dans les femmes qui ont été exécutées cette année par des hommes, il n’y avait pas de personnes transsexuelles.

Donc n’allez pas inventer de la transphobie.

Du coup, on a plus parlé du fait que vous ayez déclenché cette shitstorm, qu’on n’a même pas parlé une seule fois de l’histoire de ces femmes. Vous n’êtes même pas foutus de me donner le prénom de l’une d’entre elles.

Et vous vous dites plus victime « que » … ? 

On va parler d’un autre truc qui me révulse avec votre comportement.

Vous êtes tellement à fond, à parler de « Oui, les enfants peuvent avoir des troubles de l’identité du genre »… J’entends tellement parler de ça maintenant, que je n’entends absolument plus parler de pédopornographie.

Je n’en entends absolument plus parler !

Le documentaire, je crois que c’était en novembre ou en octobre, de Karl Zéro « 1 sur cinq » qui est sorti, et qui a été vu par plusieurs millions de personnes maintenant, qui a été obligé d’être déposé un peu partout sur des plateformes gratuites, tellement c’était un sujet avec lequel Karl Zéro voulait toucher absolument tout le monde… On n’en a parlé presque moins que vos jérémiades pensant que « Oui, mais regardez ce petit garçon, il met un serre-tête en forme d’oreilles de léopard et un tutu, regardez c’est une petite Lili ».  Rien à foutre. On ne sait pas, si ça se trouve dans dix ans le mec va faire une interview en disant « Ma mère était complètement folle ».

Arrêtez de transposer vos délires, arrêtez.

Parlez des vraies victimes.

Avant de me contredire, si ce podcast est partagé sur Twitter, et avant de commenter par m’en foutre plein la gueule (déjà essayez, vous perdrez votre temps parce que je m’en fous)… Mais avant de commenter, essayez de me citer le nom (et sans faire de recherche sur Google, attention, on va jouer un petit peu), citez-moi d’abord le nom d’une des femmes qui a été assassinée, exécutée, cette année.

Une victime. Citez-moi le nom d’une vraie victime.

rrêtez d’invisibiliser les victimes pour VOS causes. Arrêtez. Vous êtes en France. Techniquement si vous écoutez vous êtes en France, ou en Belgique.

Vous avez le droit de vous marier, vous avez le droit de changer de sexe, vous avez le droit de vous habiller comme vous voulez, de baiser avec qui vous voulez. Arrêtez de dire que vous êtes des victimes.

VOUS VOULEZ ÊTRE DES VICTIMES ?

Allez dans un pays extrémiste, faites-vous jeter d’un immeuble JUSTE parce que vous couchez avec une personne du même sexe, LÀ vous serez une victime.

Mais là, pour le moment, vous êtes juste…des pleurnichards. Des geignards. 

C’est tout ce que vous êtes et moi, ça me gonfle.

Ça me fout en rogne, que des gosses, que des petites filles, des petits garçons se fassent violer à tour de bras, que la justice n’ait même plus le temps de s’en s’occuper parce que vous êtes en train de faire la queue, littéralement, dans les commissariats pour porter plainte parce que « Gneugneugneu sur Internet il a dit que j’étais… » … Tais-toi. À ton tour de te taire. Tu sais quoi ?

Je suis une femme, et pour la première fois je vais te le dire, je vais te dire ce qu’on m’a dit toute ma vie… Enfin… Ce qu’on m’a fait comprendre toute ma vie, mais moi je vais te le dire :  FERME-LA!  

Léo, rebelle du genre.

Qu’est-ce qui t’a décidé à témoigner de façon anonyme, est-ce que tu as déjà subi des pressions, des menaces, que tu perçois un danger pour toi ou pour ton entourage ?

À titre personnel, non. Je n’ai pas été menacée.

J’ai déjà été insultée, on m’a déjà qualifiée, comme je le disais précédemment, de différents termes en « phobe » ou en « iste ». Mais non. Non. Je ne me suis pas sentie menacée. 

Par contre, j’ai souhaité témoigner de façon anonyme parce que je veux protéger mes collègues de travail.

Parce que dans tout militantisme il y a des extrémistes, et pour moi les transactivistes sont pour la plupart constitués d’extrémistes.

Et, de nos jours, il est très facile, à partir de peu de choses, d’obtenir suffisamment d’éléments sur la vie privée d’une personne.

De par mon travail, j’ai mon identité qui est publique, et je n’ai pas envie que… Alors moi, honnêtement, ils frappent à ma porte pour venir me casser la gueule, il n’y a pas de problème. Il n’y a pas problème, ça se règlera en justice : vous avez tabassé une personne handicapée, non seulement vous êtes des lâches mais encore plus ça va se régler en justice et puis, vous me permettrez de continuer les petits travaux de ma maison.

Il n’y a pas de souci là-dessus. Venez, je vous attends. 

Par contre, je n’ai pas envie qu’il y ait une shitstorm sur l’entreprise pour laquelle je travaille, je n’ai pas envie que mes collègues se prennent une shitstorm, je n’ai pas envie que mes collègues soient victimes d’agressions, de harcèlement, que mon entreprise soit « cancellée », puisque que c’est la meilleure chose, apparemment, la meilleure idée du siècle que vous ayez eue dans vos petites têtes.

J’ai envie de protéger mes collègues. Parce que vos techniques font peur.

Vos petites manies de dictateurs font extrêmement peur. 

On n’est pas d’accord avec vous ? Vous supprimez. 

Vous êtes prêts, au nom de vos idées, à faire perdre leur emploi à des gens, à leur faire perdre leur cadre de vie, leur sécurité et leur santé mentale (Coucou Marguerite, encore une fois).

Vous êtes prêts à aller jusque-là.

Et vous pensez sincèrement que j’ai envie de donner mon avis? Là, j’ai plutôt l’air en colère sur ce podcast, parce que ça fait longtemps que je ronge mon frein (sans mauvais jeu de mots). Vous pensez sincèrement que je vais vouloir donner mon avis en prenant sciemment le risque de mettre en danger mes collègues ? Qu’elles se retrouve voisine de chambre avec Marguerite ?

Non.

Donc si je témoigne de façon anonyme, ce n’est pas pour me protéger moi, parce que je n’ai pas peur, mais c’est pour protéger d’autres personnes. Parce que je sais que ces extrémistes peuvent aller très très loin. On l’a vu, on le constate et même si les médias n’en parlent pas, Dieu merci il reste des femmes pour ouvrir leur bouche. Heureusement.

Léo, rebelle du genre.

As-tu une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marquée concernant la transidentité ou le transactivisme ?

J’ai déjà fait part sur différents réseaux sociaux de ma stérilité. Comme je disais, je suis atteinte du Syndrome des Ovaires Polykystiques, qui n’est pas forcément une stérilité complète, on peut en venir à bout à force de traitements compliqués : avec des injections d’hormones très régulières, et je ne déconne pas, je parle d’une trentaine d’injections sur deux semaines. Ce qui est quand même… Bon courage honnêtement, les femmes qui font ça : Big up à vous. Parce que vous en voulez.

Énormément.

Donc oui, on m’a déjà fait comprendre de me taire parce que j’étais malgré tout privilégiée  dans ma stérilité de femme « cis ». Et donc, en tant que femme « cis », je peux toujours facilement accéder à des facilités d’adoption, ou alors juste à claquer des doigts et hop ! Un médecin me fait tomber enceinte ! C’est tellement facile !

Léo, rebelle du genre.

Oui c’est sûr, c’est tellement facile comme je viens de le dire, de se prendre une trentaine d’injections en l’espace de deux semaines. Oui ça, c’est très facile.

La prise de poids, la perte de cheveux, les boutons, les bouffées de chaleur, les variations d’appétit, les variations d’humeur, c’est TELLEMENT rigolo ! On va toutes y aller ! 

Dans cette particularité médicale, j’ai la chance d’être née sans horloge biologique. Je n’ai jamais eu de désir d’enfant. Je ne suis pas childfree, à la base.

Je ne suis pas childfree parce que les enfants ça craint. Au contraire, j’ai un amour infini pour les enfants. Si je pouvais arrêter de bosser pour militer tous les jours pour la protection de l’enfance, assurément je le ferais. J’ai un amour infini pour les enfants et je n’en veux pas.

Je n’ai pas voulue tomber enceinte, faire des démarches pour tomber enceinte, tout simplement parce que (certains vont trouver ça un peu extrême), mais j’estime que ce monde est suffisamment en danger actuellement en termes de ressources, en termes de climat. 

Je n’ai pas envie d’avoir sur la conscience de mettre un être humain, un enfant, sur cette terre et que dans 20 ans, 30 ans il crève de soif, qu’il ne puisse pas boire un verre d’eau quand il en a envie ou se doucher quand il en a envie.

On ne sait pas ce qui va arriver à cette planète dans 30 ans et vu comme c’est parti, je ne suis pas très optimiste.

Cela m’a apporté des arguments, puisque quand j’annonçais de but en blanc que j’étais stérile et que je vivais très bien avec, c’était souvent accompagné de la petite appellation « Mais tu es un monstre ». Bah oui, une femme qui ne veut pas d’enfant, une femme qui ne ressent pas le besoin d’être enceinte… Ça n’existe pas. C’est impossible. Elle ne peut pas aimer les enfants, c’est monstrueux. 

Bah non, justement, je ne veux pas tomber enceinte parce que j’aime les enfants et que je ne veux pas mettre un enfant au monde dans un monde où il n’aura pas le droit de se dire « Moi je suis pleinement un garçon, je suis pleinement une petite fille » sans se prendre des seaux de merde.

Pardon, j’utilise beaucoup cette expression mais c’est la seule chose qui me vient en tête quand je vois les réactions que peuvent avoir certains militants, vis-à-vis des personnes qui ont juste envie de vivre leur vie sans être emmerdés et sans emmerder le monde. 

Donc oui, on m’a fait comprendre que de par ma situation de femme « cis », je n’avais pas à parler de ma stérilité parce que, tu comprends, les hommes qui se  définissent comme des femmes, eux, ils n’auront jamais de « facilités » pour tomber enceinte ou pour adopter…

Léo, rebelle du genre.

Pour adopter, j’en doute fort parce que l’adoption est ouverte aussi bien aux hommes, qu’aux femmes, aux couples homoparentaux aussi, si je ne m’abuse. Donc il n’y a pas trop de difficultés au niveau de l’adoption, mais soit.

Il n’y a pas de transphobie dans l’adoption, en résumé. 

Mais par contre sur le terme médical, je devrais me taire parce que j’ai des facilités et, eux, non. Je dis bien eux, je ne dirai pas elles, les concernant. Eux n’ont pas, le droit, ils ne peuvent pas… Bah oui mais, écoute mon gars, t’es pas Tu veux que le monde arrête de tourner ? Qu’on le mette sous une cloche et puis qu’on attende, je ne sais pas, qu’on te cryogénise le temps que tu te réveilles à une autre époque où peut-être, éventuellement… Ce n’est pas possible. Ça n’est pas possible. 

Alors peut-être que, au lieu de déployer une énergie folle à emmerder le monde pour faire valoir que tu ne peux pas, et ce qui ne sera jamais possible parce que ça s’appelle la vie, tout simplement, ça s’appelle la biologie, ça s’appelle la nature, c’est comme ça et puis c’est tout. Pourquoi tu ne garderais pas toute cette énergie pour entamer une thérapie et vivre avec, l’accepter.

Pourquoi être forcément dans la souffrance et dans la victimisation perpétuelle et permanente ? Je ne comprends pas ce schéma. 

Léo, rebelle du genre.

Les transactivistes sont des personnes qui vivent dans des sociétés occidentales qui sont très développées, dans des pays qui sont riches (en général), parce qu’on voit très peu de transactivistes dans les pays du tiers monde…

Parce que leurs priorités ne sont pas les pronoms pour les appeler, je ne sais plus, JIX ou je ne sais quoi, singulier pluriel, etc… 

Non, non. Ces personnes-là, quand elles sont dans le tiers monde, leur première priorité c’est de se soigner, de manger, de se trouver un toit sur la tête.

Arrêtez de vouloir vous faire les victimes plus malheureuses qu’eux, parce que ça ne marche pas. Ça ne passe pas, donc le mieux, LE MIEUX, c’est d’accepter votre condition.

Voilà, c’est pas de bol, « C’est pas de bol, je pourrais pas… », mais au moins ,réalisez que vous êtes quand même malgré tout dans un pays où vous avez le droit de le dire, parce que vous avez le temps et l’énergie pour le faire, parce que votre priorité n’est pas votre survie, parce que vous avez le droit, encore une fois, de vous habiller comme voulez, de vous appeler comme vous voulez, vous avez même le droit de changer de prénom, administrativement et encore une fois vous avez le droit de baiser avec qui vous voulez. 

Donc non, vous n’êtes pas des victimes, encore une fois, et arrêter de dire qu’une femme qui est stérile n’a pas le droit d’ouvrir sa bouche parce qu’elle a « des facilités » par rapport à vous.

On a tous des difficultés.

Et on a tous des facilités en France, en Europe ou aux États-Unis. Peut-être pour des questions raciales, de racisme, oui, effectivement il y des discriminations, ça c’est clair et ça c’est un vrai combat, et ça ce sont de vraies victimes.

Mais vous, arrêtez un peu, s’il vous plaît… Je ne suis pas d’accord. 

Si jamais la personne, ou plutôt les personnes, puisque vous aimez bien en général retweeter, pour que votre petite troupe vienne à plusieurs, sur l’agneau que vous avez ciblé, que vous avez en ligne de mire, vous vous sentez plus forts en général. Tout seul ça ne marche pas, tout seul vous gémissez, vous pleurnichez mais par contre une fois que vous êtes en groupe… Ah là, par contre, vous vous sentez forts.

Il y a un truc que j’ai remarqué avec les transactivistes : dès que je vais sur Twitter et que je vois d’ailleurs un profil qui commence d’abord par un drapeau… Il y en a tellement que je ne pourrais pas vous citer lequel, parce que je suis perdue ;  ou un pronom, je ne pourrais pas vous citer lequel parce que je suis perdue également, j’ai toujours remarqué qu’à chaque fois il y avait une petite allusion à une dépression nerveuse, ou un état dépressif.

C’est quand même « marrant », c’est assez « comique », victimes jusqu’au bout. 

Moi, je veux parler à ce petit groupe de personnes qui est tombé sur moi comme ça, pour me dire que j’avais de la chance…

J’ai DE LA CHANCE quand le peu de fois de ma vie où j’ai eu mes règles, ça a duré presque deux mois de façon hémorragique. À être carencée en fer. Ah oui! J’ai de la chance d’avoir été pliée en deux, avoir une bouillote devant, une bouillote derrière! À ne pas pouvoir bouger, prise de crampes et de vomissements…

AH MAIS QUEL BONHEUR ! Mais quel bonheur !

Incroyable !

Incroyable ? Ben non.

J’ai envie de dire à ces personnes que j’ai moins de chance que vous.

J’ai moins de chance parce que vous, vous êtes équipés de testicules, vous n’avez pas d’ovaires, vous n’avez pas de règles, vous n’avez pas de problème de ce genre-là.

Léo, rebelle du genre.

Donc… Honnêtement… Arrêtez, ça ne marche pas.

Ça ne marche pas.

Pas plus que le fait de mettre dans votre profil « Je suis iel machin X-je-sais-pas-quoi et dépressif ». Ça ne marche pas non plus. En tout cas avec moi ça ne marche pas.  Ça n’a jamais marché de toute façon. Donc, Arrêtez un petit peu d’emmerder les femmes qui sont stériles.

On est stériles. Moi je le vis bien. Mais il y a des femmes qui souffrent de ça. Il y a des femmes qui se font faire, effectivement, ce que vous appelez de la « facilité ».

C’est-à-dire piqûres, sur piqûres, sur piqûres d’hormones qui ont des variations de poids, le regard des gens qui change sur elles, aussi.

Et il y a des femmes qui sont au fond du seau.

Parce qu’après UNE tentative, car attention, dans votre « facilités » messieurs, de dire « Oui, il suffit de faire gneugneugneu, d’aller voir un médecin… » … Quand vous faites UNE tentative, après UNE cure, entre guillemets, d’injections, d’hormones et autres petits arrangements médicaux pour préparer votre corps et le conditionner à la grossesse, vous n’êtes même pas sûrs que ça prenne. Alors imaginez de dire qu’une femme qui est en ce moment du seau, parce qu’elle s’est non seulement bourrée d’espoir en pensant enfin devenir maman, qu’elle a été torturée médicalement pour que son corps puisse être apte à le faire, pour qu’au final ça ne marche pas. Et vous vous dites que vous êtes plus à plaindre qu’elles ? Mais vous êtes d’une indécence crasse, c’est pas possible. Mais, allez vous cacher. 

Vous savez quoi ? J’ai  envie de faire de la culture de la cancel-culture avec vous :

Allez-vous cacher. Parce que vous n’apportez rien à cette société et encore moins aux femmes. Vous êtes dangereux. C’est tout ce que j’ai à vous dire. Vous êtes dangereux. 

Et en ce qui concerne la GPA, vous êtes des barbares.

Le corps des femmes n’est pas une marchandise!

Léo, rebelle du genre.

Vous dites : « Oui mais les femmes qui acceptent la GPA sont consentantes ». Allez proposer la GPA à une femme sans rémunération, vous allez voir. Cherchez-le son consentement. Cherchez-le.

C’est comme une prostituée, vous lui proposez d’avoir une relation non tarifée, en arrivant comme ça avec vos cheveux gras et vos allures dégueulasses, vous allez voir si elle va être consentante.

Arrêtez de rêver. Arrêtez de marchander le corps des femmes. On n’est pas des objets. On n’est pas des poupées Barbie dans lesquels vous pouvez mettre un bébé, le retirer, mettre un bébé, le retirer… Ça n’est pas possible. Je voulais ajouter aussi :

La GPA c’est quand même également neuf mois de grossesse. C’est quand même la séparation entre une mère et un bébé, son bébé, qu’elle a porté et c’est aussi bien plus compliqué que de se tripoter la nouille pendant deux minutes pour éjaculer dans un petit pot.

Léo, rebelle du genre.

Est-ce que tu as quelque chose à ajouter ?

Oui !  Je voudrais revenir sur ma bisexualité et sur le fait que je sois devenue, aux yeux de cette société, un fantôme. 

En tant que bisexuelle on m’a déjà sous-entendu qu’il y avait un petit peu de de phobie de genre, là-dedans, parce qu’entre bisexuelle ça veut dire que je ne peux avoir de l’attirance sexuelle que pour des hommes ou des femmes… Oui mais désolée, non, je ne peux pas avoir une attirance sexuelle pour une chaise. Ça n’est pas possible. Encore moins pour une pastèque. Pour moi… c’est non. Je peux être attirée par un sexe masculin ou un sexe féminin, y’a pas de souci mais il n’y a pas d’entre-deux. Ça n’existe pas.

Donc je suis bisexuelle et j’aimerais bien qu’on arrête de faire de moi une méchante réactionnaire et faire de moi quelque chose de transparent, juste parce que je ne colle pas avec vos délires. C’est complètement grotesque.

Je voulais aussi rajouter aux femmes que je suis bisexuelle, je suis en couple depuis 12 ans avec ce que certains vont appeler un homme déconstruit. Et je voulais dire aux femmes que l’homme déconstruit n’existe pas. L’homme déconstruit c’est un homme normal. L’homme déconstruit c’est un homme qui ne va pas se gaver de porno. Ou même avoir une quelconque attirance pour le porno. Un homme qui a de l’attirance pour le porno, moi je n’appelle pas ça quelque chose de très sain. De très net. 

Alors il y a ce qu’on appelle maintenant de nos jours du « porno éthique », etc.

Mais, excusez-moi, le green washing etc… Ça existe. Alors qu’on ne me fasse pas croire que le porno washing n’existe pas non plus. On va arrêter cinq minutes de faire passer tout le monde pour des héros.

Non. Mesdames, si vous avez un compagnon, même Messieurs, en fait, mais surtout Mesdames : si vous avez un compagnon qui vous impose des rapports sexuels, ou qui vous disent « Allez s’il te plaît, j’ai envie » « Allez, s’il te plaît, on ne l’a pas fait depuis deux jours » « Allez, s’il te plaît ce sera rapide » … Non il n’y a pas de « S’il te plaît ». Ce n’est pas normal. Ce n’est pas un homme, ça. Je n’appelle pas ça un homme.

Combien de fois des gens m’ont déjà dit que mon mec était probablement… Je vais le dire mot pour mot : « PD », voire tordu, parce qu’il n’est pas porté sur toutes ces questions de pornographie et de clichés sexuels qu’on véhicule sur les hommes.

Donc, vraiment, Mesdames, si vous avez un bonhomme dans votre vie qui vous fait faire des choses ou qui vous tient un discours disant « Tous les hommes… ». C’est pas vrai. Ça n’est absolument pas vrai. Et j’ai qu’une chose à vous dire : partez. Même si ce n’est pas du jour au lendemain, mais préparez votre départ. Il y a des tas, et des tas, de moyens en France pour s’en sortir.

J’ai été mariée par convenance, dans ma famille, et au bout de six mois, j’ai réalisé que ce n’était pas une obligation. Je n’avais pas à me faire tabasser. Je n’avais pas à me faire violer.  Je n’avais pas… non.

Non, j’étais France. J’avais juste à prendre mon sac et à repartir de zéro et c’est ce que j’ai fait.

Alors certes, c’est dur et j’ai eu la chance de ne pas avoir d’enfant, parce que c’est plus compliqué dans ces cas-là, mais il existe quand même des personnes et des structures en France qui peuvent vous protéger et vous sauver. Et ne vous sentez pas, NE VOUS SENTEZ PAS, transparentes parce qu’on vous dit « Oui, mais les trans ceci, les trans cela ». Arrêtez.

Ne vous sentez pas coupable, NE CULPABILISEZ PAS. Vous êtes des femmes, ça fait des siècles qu’on en chie et il est temps de dire merde.

Léo, rebelle du genre.

Pour conclure, je voulais absolument passer ce mot aux femmes qui peuvent m’écouter en vous disant que vous êtes beaucoup plus fortes que ce que vous ne le croyez et n’écoutez pas tout ce qu’on vous dit, ne pensez que par vous-mêmes, vous savez ce qui est normal ou ce qui ne l’est pas, pensez-y. 

Et j’ai envie d’avoir une petite note de fin… Comme quoi, vous avez finalement eu toute l’attention dont vous vouliez mes gros bébés, hein ?

J’aurais une petite note de fin pour les transactivistes qui décideront, peut-être, de chercher qui je suis, de voir où est-ce que je suis en Bretagne, comment elle s’appelle pour de vrai, où est-ce qu’elle travaille, qui elle est… Juste pour me menacer.

À ceux qui sont en train de commencer à préparer leurs tweets pour me tomber sur la gueule, je vais vous le dire encore une fois : je n’en ai strictement rien à foutre. Déjà, vos complaintes, vos jérémiades, allez-y avec vos mots en « iste » et en « phobe », je m’en branle ! Parce que si moi je suis transphobe… Mais alors vous, qu’est-ce que vous êtes ? Vous êtes des monstres. Voilà ce que vous êtes. 

Mais, je ne veux pas finir sur vous. Vous ne le méritez pas. Dégagez. Cachez-vous, vous êtes vilains ! 

Je vais finir sur Marguerite Stern. 

Marguerite, on ne se connaît pas personnellement mais… j’ai appris à ne pas être d’accord mais, j’ai surtout appris à être d’accord avec toi et avec ton combat.

Je suis estomaquée que tu sois obligée de te cacher, de te réfugier et d’être soignée juste pour avoir ouvert ta bouche pour dire la vérité.

Et de savoir qu’on est capable de faire ça à une femme juste parce qu’elle ouvre sa bouche pour parler de notre condition de femme… Me dire « Voilà on en est là. ON EN EST LÀ ??! ».

On est obligées d’aller dans des hôpitaux psychiatriques, on est obligées de se cacher, on est obligées de témoigner sous de fausses identités ?

Il y a même des co-participantes à ce podcast qui ont transformé leur voix, qui ont vu leur témoignage LU par une autre intervenante… par sécurité… ON EN EST LÀ ??! EN 2022 ??!

Léo, rebelle du genre.

Non non non, les filles, non non non. Vous savez quoi ? C’est mort. C’EST MORT !

Nous remercions Léo pour son témoignage.

N’hésitez pas à partager le plus largement possible et, s’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe :

https://www.womensdeclaration.com/fr/

Mercie les femmes!

Marian, rebelle du genre.

Je m’appelle Marian Lens, je suis sociologue et activiste lesbienne depuis la fin des années 1970.

Marian, rebelle du genre.

Je suis née en 1959 et j’ai maintenant 62 ans.

Je vis à Bruxelles, donc en Belgique et j’avais 19 ans quand j’ai fui, quitté ma famille. Donc j’ai payé moi-même mes études universitaires puisque jeune adulte, j’ai dû partir pour un peu sauver ma peau et depuis ce moment-là, donc, je suis très fort engagée en tant qu’activiste lesbienne.

J’ai fait partie des archives lesbiennes, les deuxièmes archives lesbiennes au monde qui s’appelaient les Lesbiannaires en 1980.

Marian, rebelle du genre.

De 1985 à 2002, j’ai fondé et tenu la librairie lesbienne Artémis, librairie que beaucoup connaissent aussi en France puisque chaque année, j’allais au très grand festival ciné-club qui s’appelait Cineffable et qui est devenu le grand festival international de film lesbien que l’on connaît. Nous avons vécu pendant 18 ans, ce qui est une des plus grandes longévités de librairies féministe.

Dans le monde féministe en moyenne, c’est 3 à 5 ans.

À une époque on nous disait : « Oh là là c’est suicidaire ce n’est qu’une utopie, tu es folle! »

Mais la folie peut amener beaucoup à des voies de créativité … et c’est comme ça qu’on change  le monde, aussi!

Actuellement j’ai relancé une association lesbienne qui s’appelle L-Tours depuis 2012-2014 et là je le fais par une voie, qui a l’air moins politique mais qui ne l’est pas du tout moins, donc de donner par l’histoire « herstory/history », comme on dit en Anglais, l’histoire de lesbiennes, des femmes et du mouvement général, comme on dit actuellement « LGBT » ce qui me permet moi, d’utiliser cet angle là pour parler du général et de notre histoire qui n’est évidemment jamais reproduite ou rarement, ou à titre exceptionnel, ou anecdotique.

C’est un outil très précieux et très politique finalement.

Entre-temps, nous organisons aussi des conférences qui sont enregistrées et mises sur le compte YouTube et nous avons lancé depuis 2019, fin 2019, un site sur lequel nous retranscrivons des articles qui ont été réalisés dans le passé ou actuellement, qui expliquent l’histoire des mouvements lesbiens féministes, tous les débats qui sont vraiment des analyses de fond sur les questions d’identité, les nouveaux masculinismes, dont nous parlerons notamment dans ce podcast-ci.

Je suis issue d’une famille très traditionnelle, très catholique, très « hétéro sociale » et la seule différence qu’il y avait pas entre mon frère direct et moi, à qui je ressemblais très fort physiquement (il y avait à peine une année différence) …

Là, j’ai vu tout de suite le monde de différence qu’il y avait entre les garçons et les filles.

Il y a les garçons et leur monde de possibilités alors que moi, je n’étais qu’une fille… Aucun horizon ne m’était permis en tant que fille.

C’était une famille très très très conventionnelle donc les filles étaient plutôt les esclaves de la famille, c’était nous qui n’arrêtions pas de travailler. Faire la vaisselle,  à manger, s’occuper de tout, accueillir les familles élargies (en Flandre les familles sont avec  énormément d’enfants donc on passait [le temps], plutôt que de jouer, voilà on travaillait).

Ma mère était particulièrement abusive et conservatrice, elle  était misanthrope, antisémite aussi et extrêmement sexiste. Et c’est il n’y a pas si longtemps, il y a quelques mois, que j’ai appris qu’en réalité elle n’avait pas envie de fille, elle n’aimait pas les femmes. Et ça je ne l’avais jamais su.

Si j’avais su, je serais partie encore plus tôt que mes 19 ans je crois… Cela explique énormément de choses sur le fait qu’on n’existe pas en tant que fille et que nous n’avons aucune perspective d’avenir en tant que telle.  Ca expliquait aussi mes colères et ma rébellion. Quand j’étais enfant j’étais très révoltée, très rebelle, à la fois très soumise comme beaucoup de filles… Je restais quand même assez rangée je crois, puisque bon… On me choisissait généralement comme déléguée de classe aussi, comme j’étudiais facilement.

Et en même temps je portais les révoltes.

Marian, rebelle du genre.

Donc tout ça c’est toujours resté, cette notion de devoir changer les choses, que la vie n’était pas juste, qu’il y a beaucoup d’injustices.

En même temps je me rendais compte, par rapport à des copines de classe que, alors que pourtant j’étudiais facilement, quand j’expliquais que je devais lire en cachette, les gens étaient ahuris. Mais c’était ma réalité : en réalité, le seul endroit où on me foutait la paix, c’était les toilettes ! Je connais une autre amie, sociologue,  qui a eu la même situation. On n’avait pas le droit de perdre notre temps, et très souvent, je lisais mes ouvrages scolaires là-bas. Ce qui est hallucinant quand on y pense ! Mais voilà ça montre aussi que, même si on est dans des situations impossibles, on trouve toujours des manières de continuer à rêver de savoir qu’un jour on pourra changer les choses. Et moi c’était ça qui me stimulait.

Par rapport à l’identité, donc j’étais cataloguée fille, oui voilà. Je ne voulais pas être un garçon. J’avais déjà cette notion que ce n’était peut-être pas une évidence, même si je peux mieux l’expliquer évidemment maintenant.

Je ne voulais pas devenir une femme. ça c’est quelque chose qui est venu très tôt donc quand j’étais enfant, jeune adolescente. J’étais constamment humiliée, freinée en tant qu’enfant, mais c’est surtout l’adolescence que ça n’a fait qu’empirer. Quand mes seins, ma poitrine s’est mise à se développer. Et pourtant, franchement, j’étais une maigrelette, ça ne se voyait pas trop. Les blagues graveleuses et vicieuses ont commencé à émerger de plus en plus au sein de la famille et en dehors. Les tentatives d’attouchements, enfin je n’apprends pas grand-chose à beaucoup de femmes… et par réaction de défense, j’ai fait de l’anorexie. À l’époque on appelait ça un anorexie nerveuse. Pour moi c’était tout sauf nerveux :  c’était conscient. Je ne voulais pas de seins. J’avais remarqué que ça faisait diminuer les agressions aussi.  Et j’ai arrêté parce qu’on m’a menacée de me nourrir de force.

 Je crois que ce n’est pas un hasard que ce que j’ai choisi, c’est la sociologie. Parce que je voulais comprendre le monde. Et je crois que ce n’est pas un hasard si le sujet de mon mémoire de master, à la fin des années 79, début des années 80, est devenu un sujet de remise en question de ce qu’on appelle maintenant la théorie du genre, enfin la remise en question des constructions de l’élaboration des catégories homme/femme.

Ca a été d’ailleurs le premier mémoire universitaire qui a été fait sur le sujet, vous imaginez on est en 1980, le titre était « Perspectives d’analyse de l’idéologie la différence dans un système hétéro patriarcal. »

Marian, rebelle du genre.

À l’époque ils n’avaient jamais entendu ça, vous imaginez bien !

Le fait que déjà dans cette université, (c’était l’université libre de Bruxelles, qui était considéré comme laïque, qui l’est, de philosophie) et qui n’était en fait abonnée à aucune revue féministe à l’époque ! Il y avait d’autres universités, très peu qui l’étaient, à des revues scientifiques féministes américaines, mais ce qui n’était pas du tout le cas à Bruxelles. Donc pour eux c’était vraiment déjà hallucinant. Non seulement de venir avec un sujet féministe en soi, mais en plus de remise en question de l’hétérosexualité ! Ca, c’était du jamais vu, du jamais entendu.  Et la construction, puisque je parle de l’idéologie de la différence, la construction des notions dites de sexe à l’époque (actuellement on parle plus de genre, mais bon, c’est du pareil au même), c’est la création des notions, des concepts et des réalités homme/femme.

Et l’idée  aussi à une autre imposition : l’hétérosexualité, donc tout le système hétéro social. Là-dedans, je développais aussi que c’était une oppression, que ce n’était pas juste des discriminations, que  c’était tout un système social, économique et politique qui était basé sur une binarité inventée. D’ailleurs le mot « sexe » vient de secare, qui veut dire séparer, et ça je le développais dans ce qui était en réalité déjà un début de doctorat. Et que la création de genres « homme/femme » à l’époque on disait bien deux sexes, c’était évident, était imposée par un ciment : c’est que le sujet dominé, donc les femmes, devait aimer leur oppresseur par l’hétérosexualité.

La construction sociale autour de l’hétérosexualité imposée comme conditionnement. Et tout ça c’était beaucoup trop…

Donc ce qui s’est passé, c’est qu’évidemment tout le monde était quand même impressionné, puisque le professeur sentait bien l’analyse qui était derrière  (et aussi des assistantes qui étaient des femmes, qui n’osaient pas dire ouvertement qu’elles étaient féministes, mais qui se reconnaissaient en partie dans ce genre d’analyse). Et au lieu d’avoir un jury de trois personnes, trois professeurs, il y a eu là une dizaine, une douzaine de personnes qui se sont déplacées pour venir écouter le « débat du siècle » qui était très houleux, comme vous pouvez l’imaginer.

L’hostilité, à l’époque, était très directe. Donc on avait des insultes énormes aussi de la part des professeurs et c’était très très tendu.

C’était post 68, on est presque 10 ans après. Mais les remises en question fondamentales ne passaient pas bien sûr au niveau de l’université et tout le monde sait aussi que la libération dite sexuelle des années 68, c’était une libération pour les hommes qui avaient alors un accès absolu aux femmes.

Marian, rebelle du genre.

Alors oser dire ça, évidemment, ça ne passait pas du tout. Mais venir avec un système d’analyse qui remettait tout en question, ça c’était du jamais vu et la riposte a été violente. Ils n’ont pas pu arrêter le master, ils n’ont pas pu ne pas me donner mon diplôme mais par contre on m’a bloqué toute possibilité de pouvoir faire de la recherche, du travail de recherche, ou de professorat, dans le milieu académique universitaire alors que tous mes profs du secondaire m’y voyaient… et pour moi, c’était un petit peu mon rêve : changer le monde par là, par les études les plus développées… parce que vraiment, j’y croyais. Je pensais vraiment que ça allait pouvoir être possible.

Et c’est ma révolte qui m’a aidée. Puisque j’étais tellement en colère de m’être rendu compte que mon professeur n’avait même pas lu mon travail, qu’il avait fait lire par son assistante, parce qu’il n’allait quand même pas perdre son temps avec ce genre de sujet…. C’était révoltant, voilà ! Mais bon, c’était la réalité dans les début des années 80. Il ne faut quand même pas oublier que 40 ans plus tard, c’est-à-dire il y a quelques années,  j’ai essayé de revenir avec ce sujet en me disant, quand même, presque un demi-siècle après, ça devrait être possible. Eh bien non. Et surtout pas non plus dans les milieux dits LGBT. Non plus ? Ce sont des sujets qui font toujours peur. Par exemple, à trois autres reprises, j’ai été censurée les dernières années rien que sur la possibilité d’en discuter, avec un titre aussi – me semblait-il- neutre que « Pour une abolition des catégories dites sexe ou de genre, et pourquoi pas ? » Eh bien, trois fois censurée. Donc ça montre, effectivement, que, un demi-siècle après, 40/50 ans après, on n’y est pas encore vraiment, et pour cause. En Belgique les Master de genre ne se sont développés qu’ il y a quelques années, donc finalement, historiquement c’est extrêmement tard. Quand on y pense, on est déjà au début du XXIe siècle. Il y a eu, rien qu’au XXe siècle, plusieurs mouvements féministes : les suffragettes au début du 20e, les deuxième et troisième mouvements féministes à la fin du siècle passé, et on en est au début du 21e, et on en est encore toujours là finalement. De ne pas pouvoir aller à la racine des choses, de faire des analyses radicales, parce que c’est de là  que vient le mot radical, les analyses lesbiennes radicales, les analyses féministes radicales, ça veut simplement dire (et c’est bien sûr tout un programme) « aller à la racine des choses, vouloir comprendre jusqu’au bout ce que cela veut dire ». Eh bien voilà il y a encore énormément de choses,  quelque part, sur ce plan-là, sur la remise en question des civilisations, on n’en est qu’à la Préhistoire.

On est dans une époque très forte dépolitisation, il faut le dire. Donc on redevient un peu minoritaire, quand on vient avec des analyses « qui osent » remettre en question un fonctionnement social et politique, c’est redevenu aussi percutant, quelque part, que dans les années 60, 70, 80 et 90 etc. Sauf que c’est différent à chaque époque. Il y a évidemment les difficultés intrinsèques et les positivités. Pour moi par contre, ce que je vis, c’est qu’on me demande de plus en plus, de pouvoir lire mon Master, pour la première fois, alors que jusqu’à présent, personne ne voulait en entendre parler, vraiment personne, très peu. Et là je sens vraiment un changement réel, donc on ne doit pas sous-estimer c’est simplement ça que je dis. C’est qu’ en réalité je crois qu’on est dans une période politique où nous sommes nettement plus fortes qu’il y a 40 ans et qu’on nous le fait bien sentir, qu’on essaie de tout faire pour faire taire.  Et ça, on ne doit pas le sous-estimer.

Il ne faut pas que nous sous-estimions notre force.

Marian, rebelle du genre.

Moi, je suis de cette génération qui n’a pas arrêté. J’ai cette chance de pouvoir parler de mon histoire, c’est quand même très nouveau, historiquement ! Et je tiens bien à le faire.  Même s’il y a eu pour ma part dès la fin des années 90 début des années 2000 un burnout politique réel, comme beaucoup de ma génération… Eh bien nous sommes là ! Nous sommes beaucoup, de retour ! Certaines sont toujours restées et il y a cette nouvelle génération, de tous âges.  Quand je dis ça, c’est des nouvelles générations de toutes origines culturelles qui se retrouvent maintenant … et veulent parler de ça. Mais n’osent pas, la plupart du temps parce qu’ il y a cette contre-offensive, ce backlash, ces conservatismes qui sont là.

Et des nouveaux masculinismes… Mais il fallait s’y attendre, avec des moyens énormes, et nous sommes dans cette période politique du meilleur et du pire. Sauf que je crois, et ça c’est ma conviction,  c’est qu’il y a un peu plus de meilleur que de pire. Certainement dans nos contrées à nous, si on les compare à d’autres. Franchement ne fût-ce qu’évoquer le fait de revendiquer des choses, en tant que de fille ou femme, qu’est-ce que ça dit ? Ici nous sommes quand même dans une période où nous pouvons nous exprimer, même si nous subissons beaucoup de répression et de violence. Il faut quand même relativiser et savoir que, au contraire, nous avons acquis et atteint beaucoup de choses, et que nous sommes dans une phase historique de grosse lutte de nouveau, très frontale, et il fallait s’y attendre… donc moi… j’en ai tellement vécu, de hauts et de bas, et c’est ça que j’explique aussi dans mes parcours. C’est un parcours en dents de scie mais tant que quand on monte avec la main, tant que la courbe  médiane, la main monte, en dents de scie, ça veut dire qu’il y a une progression.  Et cette progression-là existe, il ne faut pas la sous-estimer. Il faut vraiment croire en nos forces, et il faut continuer.

Pourquoi penses-tu que cette idéologie du genre est une menace pour les femmes, pour leurs droits, pour les enfants, pour la société, et pourquoi pas, pour notre démocratie ?

Pour tout ça en fait, elle est très dangereuse. Pourquoi?

Parce qu’elle passe sous silence l’oppression des femmes par les hommes. En prétendant avoir une approche scientifique ces “académiciens et académiciennes” n’ont cherché qu’à aseptiser complètement la question. Et il y a là, un véritable déni d’oppression.

Ce déni est un mot très fort, parce que l’on en plein négationnisme, parce que ce que l’on constate actuellement c’est qu’il y a beaucoup de d’études académiques qui sont tout à fait référencées et qui pourtant, donc, nient le fait que il s’agit bien d’un d’un système d’oppression, parce que quand il y a un tel niveau de discrimination, avec autant de violence (je parle des viols qui vont jusqu’aux féminicides, qui sont considérés encore toujours comme des faits divers, comme faisant partie d’une sorte de nature), il y a quelque chose qui ne va pas.

Quand on parvient à reconnaître le racisme, le fait de trouver le prétexte de couleur de peau d’origine culturelle pour ancrer des différences très graves qui vont jusqu’à l’esclavagisme… et qu’actuellement le reconnaît… le fait que quand il s’agit de ce qu’on appelle “les femmes” ça passe sous silence… on relativise et on banalise ce taux de violence qui qui est le plus élevé qui existe… Eh bien c’est très grave. Parce qu’on va nier des réalités pour une masse de personnes, et on va nier aussi que des mécanismes… par exemple la gestation pour autrui un qui révèle en fait un niveau de violence énorme qui renaît… De véritables traites contre les femmes et les enfants! Mais de banaliser ça à des choix personnels et individuels, c’est en fait faire du révisionnisme et du négationnisme.

C’est ne pas reconnaître les choses telles qu’elles sont. Et nous en sommes toujours là.

D’ailleurs dans le monde académique, il faudrait un nouveau mai 68 ! Sauf qu’il faut mieux que ça parce que Mai 68, c’était plutôt une libération de la sexualité pour les hommes, mais pas pour les femmes.

Marian, rebelle du genre.

Le mouvement #MeeToo a montré qu’une masse de femme qui n’osaient pas se dire féministes ont enfin osé faire le pas,  il montre à quel point ce taux de violence est redevenu très, très fort. 

Qu’il n’est plus possible d’invisibiliser ce qui se passe. 

Beaucoup de femmes l’ont compris et le disent. Même celles qui n’osaient pas se dire féministes. Sauf que ce n’est pas suffisant.

Parce que nous sommes de nouveau, pour nous, les femmes, dans une situation politique de backlash. Qu’est-ce que ça veut dire?

C’est un contexte actuel, social, politique et économique, c’est un véritable retour en arrière. Et le COVID, malheureusement, va accentuer ça. Il l’a déjà fait.

Ce sont toujours les plus “minorisées”, et on peut mettre franchement au féminin, qui sont les plus touchées. Et actuellement, c’est ce qui est en train de se passer. Si ça va mieux pour une couche, une certaine couche préservée d’hommes et de rares femmes, ce n’est pas le cas de la majorité.

Donc on peut  toujours parler d’un phénomène de minorisation de ce groupe social qui est le plus grand qui existe, celui des femmes… Des enfants qui, à la naissance, ont été catégorisés, estampillés comme telles :  des filles et des futures femmes. Ce n’est pas un choix, c’est quelque chose qui est imposé à un petit être, un petit amas de cellules.

On va créer deux catégories tout à fait arbitraires, comme le racisme, en trouvant prétexte dans la nature pour créer des différences. Et là, en l’occurrence, c’est ça : on écarte les jambes de ce petit corps tout à fait innocent, et on va décider : « Ah, on fait deux boîtes, hop : garçon ou fille ». Et on hiérarchise ces boîtes. Parce qu’elles ne sont pas l’une à côté de l’autre.

Il y a une boîte en dessous et l’autre au-dessus, et la boîte au-dessus, évidemment, est la boîte qui a tous les privilèges.

La boîte du dessous, est la future boîte contenant ces petits êtres qui vont devoir servir la boîte supérieure… Donc, ce n’est pas un choix.  Le choix c’est de refuser de continuer à rester dans ces boîtes.

Marian, rebelle du genre.

Quand on parle de boîte, ça montre bien les limites.

On ne peut pas se déplacer, aller d’une boîte à l’autre, non, non! C’est un système social imposé. On ne fait pas ce qu’on veut.

Et quand on explique ça de manière très imagée, c’est réel!  Il y a des milliards d’êtres humains, mais il n’y a que deux boîtes. C’est d’une violence énorme évidemment.

Et actuellement, en ce début de XXIe siècle on prétend qu’on peut choisir… Mais depuis quand on choisit une oppression? Personne ne le fait! Une oppression, s’il y a  bien quelque chose qui est imposé, c’est une oppression! Les petits êtres appelés filles, qui ne voulaient pas être là, et qui vont devoir servir les êtres supérieurs que sont les hommes, n’ont pas le choix! 

Après on peut choisir de déconstruire, en attendant c’est tout un système de conditionnement très violent… D’ailleurs le mot “éduquer”…  si c’était naturel il ne faudrait pas éduquer! On va éduquer ces futurs êtres, vraiment faire tout pour qu’elles, et ils, restent dans leur boîte respective. Et ça s’appelle l’éducation. Le mot, comme le mot sexe “secare” qui veut dire séparer, éduquer vient de “educare”  qui veut dire “redresser ce qui est tordu”. Donc quand on sait ça, c’est un fameux programme! Et on comprend toute la violence qu’il y a là-dedans. 

On comprend aussi tous les mots qui stéréotypent comme “garçon manqué”… Il faudrait savoir : si on est une fille qu’on appartient “naturellement” à cette boîte-là, eh bien il ne faut pas éduquer : on est “naturellement” cette chose qu’on est censée être. Le fait qu’on doive éduquer et par après, avec des systèmes punitifs extrêmement graves (qui vont jusqu’à aux sanctions économiques,  quand on voit les  salaires ce sont des sanctions économiques, il ne faut pas oublier ça), pour rappeler l’asservissement, pour rappeler les différences qui ont été créées de toutes pièces, et surtout maintenir la catégorie soumise dans une situation économique de soumission. Parce que moins vous avez de moyens, plus c’est difficile de se révolter, d’exiger la même chose… 

Nous en sommes toujours là. Donc quelque part, c’est hallucinant… On est en début de XXIème  siècle et qu’on doive encore toujours essayer de prouver ces réalités violentes-là… de prouver que le faite qu’on tue un être parce qu’elle est une femme, c’est du féminicide et c’est d’ailleurs les féministes qui ont inventé ça, cette notion d’être tué par ce que femme, ça a été créé  en 1976, lors d’une très grande rencontre mondiale, la toute première, qui s’est d’ailleurs passée à Bruxelles. Il y a eu des délégations de 40 pays de femmes qui sont venues avec ça, en disant que non, il n’y a  rien de moins naturel, que c’est construit, c’est une violence. La violence imposée d’hétérosexualité c’est une violence, lors du tribunal des crimes contre les femmes.

Donc quand on pense que ça va faire un demi-siècle que ça été dit … et que c’est toujours pas reconnu au niveau des politiques des pays dits démocratiques européens…  c’est hallucinant.

Par exemple, en Belgique, on reconnaît le fait d’avoir été tué, agressé,  tué en parce que homosexuel c’est un fait aggravant, au niveau du pénal. La Belgique n’a toujours pas reconnu le fait d’être tuée en tant que femme comme un même type de violence. Parce que c’est ça que ça veut dire…

Marian, rebelle du genre.

D’ailleurs, nul part dans le monde. Il y a un seul pays qui commence à le reconnaître et c’est nouveau.  C’est hallucinant et ça montre à quel point on est très en retard à ce niveau-là.  Et donc oser venir et dire que non, le genre c’est une c’est une approche complètement aseptisée, inacceptable d’un phénomène de violence aussi grave. Ça ne va pas,  on ne peut pas l’accepter.

Actuellement oui on constate qu’on est dans un retour des masculinismes et de nouvelles formes, extrêmement agressives : les intégristes trans qui sont minoritaires,  sont en fait très très forts politiquement. Ils font très peur et réussissent à s’imposer dans les milieux académiques  mais aussi politiques. Et ça je connais peu… je ne connais aucun Etat où ce n’est pas le cas. 

Donc ils sont… Les mouvements LGBT sont devenus beaucoup plus réformistes,  voire conservateurs,  et ont des ailes extrêmement conservatrices. Mais on ne voit jamais l’intégrisme, quel qu’il soit, (ici, par exemple, trans) comme étant en fait, finalement, un mouvement extrêmement masculiniste, extrêmement ultraconservateur.

Qu’est-ce que ces mouvements? Eh bien on le sait  : ils sont foncièrement anti femmes, ces pauvres petits êtres qui n’ont pas choisi d’être catégorisées comme ça. Eh bien, il y a cette haine de ces êtres soumis. D’autant plus quand ces êtres se révoltent. C’est le cas des féministes.

Donc,  évidemment, ces mouvements intégristes sont foncièrement antiféministes, profondément sexistes, profondément  lesbophobes aussi. Pourquoi? Parce que ce sont celles qui leur échappent le plus. Il ne faut pas oublier que ce sont celles qui ont refusé d’aimer des hommes, en n’aiment “que” des femmes (entre guillemets le “que”). C’est comme ça que eux le perçoivent et c’est pour ça aussi par exemple que dans certains pays les lesbiennes sont particulièrement torturées, jusqu’au meurtre, assassinées parce que les femmes les plus libérées à leurs yeux. C’est la haine de ces êtres qui sont à leurs yeux nées pour servir et être asservies, et voire pourquoi pas pour qu’ils puissent s’en amuser jusqu’à les torturer et pourquoi pas les tuer, finalement c’est quand même un droit absolu.  

Donc c’est ça qu’il ne faut pas sous-estimer : ce sont des personnes qui sont fondamentalement haineuses. 

Et nous, notre force, c’est que nous pouvons expliquer et développer ça. Et on ne doit pas sous-estimer effectivement ce qu’on va provoquer chez eux. Et c’est ça qui se passe, en fait : on subit un niveau de haine à un degré ultime, complètement décomplexé,  et ça c’est par contre … Ce n’est pas nouveau, la haine, la répression des femmes : il suffit de voir Boko Haram, c’est ce qu’il s’est passé. L’enlèvement, l’esclavagisme, et puis tuer des esclaves… ça n’a aucun sens, si ce n’est de servir comme instrument de peur, pour bien montrer : « écoutez, si vous n’écoutez pas, je vais aller jusque-là »…

Ça fait peur, et ça marche très bien! D’ailleurs la plupart des femmes le savent très bien, c’est à leur risques et périls si elles sortent la nuit, si elles sortent dans des endroits considérés comme des lieux majoritairement pour les hommes, mais eux le savent très bien, nous sommes toujours dans ce monde-là, toujours dans un monde qui ne nous appartient pas. L’espace public est toujours un monde dangereux et privé.

Il ne faut pas oublier qu’une fille, une femme sur trois va subir un très haut taux de violence dans ce qui est considéré comme une sphère protégée qui est la famille. Or, on sait très bien que les premières agressions viennent d’abord de proches.

Marian, rebelle du genre.

C’est ce que les féministes ont toujours analysé et dénoncé. et on en est encore, toujours à devoir reprouver , revenir avec ces analyses et toute cette masse de travail théorique qu’on a fait, qui a été complètement dénigrée et qui disparaît de plus en plus, même dans des  sphères dites “scientifiques” que sont les milieux académiques et universitaires.

Et c’est ça qu’on provoque. On n’en est encore qu’au tout début de la remise en question du patriarcat.

Tu témoignes aujourd’hui sous ta réelle identité, pourquoi? Est-ce que tu as déjà subi des pressions, des menaces? Est-ce que tu as déjà été mise en danger ou est-ce que tu as perçu un danger pour toi ou pour ton entourage? Ou est-ce que, au contraire, tu te sais en  sécurité pour parler librement de ce sujet?

Je dois dire que depuis que je suis petite, je ne me suis jamais sentie en sécurité, jamais… Donc pourquoi j’ose? Mais parce qu’en fait, les personnages que je lisais quand j’étais enfant,  c’étaient ces personnes qui osaient… Et j’ai toujours eu cette notion d’urgence, qu’il n’y a pas de temps à perdre. Je choisissais des personnages qui disaient ça, aussi et je trouvais ça tellement vrai.

Ne rien faire, c’est laisser faire.

Marian, rebelle du genre.

Très tôt, j’avais compris ça et j’avais compris aussi qu’on obtenait du résultat à se révolter, à exiger des choses, a demander.  Si c’était structuré, bien pensé, etc.

Mais ce sont des stratégies qu’on développe déjà enfant.

Moi, enfin, je développais déjà des stratégies de défense. J’étais un enfant très renfermée, et ça m’a permis de me protéger, par exemple je n’ai jamais vécu mes attirances enfant, adolescente, parce que je savais que c’était dangereux. Et j’ai bien eu raison, d’ailleurs c’est la raison pour laquelle je suis partie à 19 ans. Je savais que d’autres personnes avant moi avaient réussi à le faire, à trouver un job, à partir, donc c’est ce que j’ai fait. Je ne me suis jamais retrouvée à la rue, mais oui j’ai dormi avec un manteau parce que je n’avais pas de quoi me chauffer. J’étais dans une mansarde où il n’y avait même pas de quoi préparer à manger, c’était comme ça…Et c’était pas le 19e siècle, je parle de la fin des années 70, début des années 80, donc ce n’est pas si vieux que ça. 

Et si c’était à refaire, je le referai parce que c’est ce qui m’a sauvée. J’ai connu beaucoup de solidarité.  J’ai connu plus de solidarité que de répression à partir du moment où j’ai pris ma vie en main, c’est-à-dire quand, en tant que jeune adulte, je suis partie.   et je ne suis pas la seule. C’est vrai que ça aidait beaucoup de savoir qu’on n’est pas la seule, même si à l’époque j’étais très isolée et que je pensais être seule au monde. On a toujours l’impression qu’on est seule. C’est vrai que on n’est pas beaucoup, pas très nombreuses, mais avec le temps et avec ce qu’on fait, on découvre d’autres comme nous puisque, théorie au moins, on sait qu’on ne peut pas être la seule, ce n’est pas possible. 

Alors, la répression, oui, je n’ai toujours connu que ça : en tant qu’enfant, on me remettait à ma place. Il y a 1000 façons de le faire. Je voyais bien les libertés que mes frères avaient et que ma sœur et moi, n’avions pas du tout. Moi, j’étais la plus révoltée des deux, donc j’ai pris les premiers coups… et tous les coups! La censure, je connaissais. Mais ça ne m’a pas empêché de fuir, de partir et d’oser, de dire. Il ne faut pas avoir peur de le faire. Parce que, comme disait Audre Lorde : “Your silence will not protect you”, “Votre silence ne vous protégera jamais”. C’est un état de fait. C’est une féministe noire lesbienne qui le dit. Or, elle, avec les sur-discriminations qu’elle a subies, savait vraiment de quoi elle parlait. Alors osons, osons le faire, osons le dire … et nous en sommes toujours là. Nous ne sommes pas seules, au contraire, nous sommes des mouvements très très forts. D’ailleurs, ce podcast, cette série que vous lancez, est extraordinaire parce que ça permet des débats, de les enregistrer, de les faire connaître. Ce sont des outils puissants qui montrent à quel point nous sommes en contrôle avec nos moyens et que nous gérons nos espaces.  Et qu’il faut le faire, c’est la seule manière. Parce que les autres espaces, nous perdons énormément de temps à prouver, à pouvoir prendre un petit peu de place. Même s’il faut être partout, il faut toujours être en  contrôle d’une majorité d’outils aussi. Nous n’avons pas le choix  : nous devons les créer nous-mêmes. Et ce n’est pas terrible, ça nous permet de développer énormément de créativité, de découvrir la solidarité, et d’autres qui,  comme nous, se battent un tas de niveau, donc c’est magnifique.

Ce sont des énergies très très fortes. Et ce n’est pas additionnel, ce sont des énergies en spirale énormes!  

Autant, moi j’ai connu des mouvements de libération féministes et lesbienne … J’ai eu cette chance-là, c’est un miracle! Parce qu’il y en a qui vont vivre de longues décennies sans les connaître, il y a des pays où ce n’est même pas envisageable donc, quel miracle, c’est magnifique !

Pourquoi  sous mon identité?

Le problème ce n’est pas moi, c’est cette société, ce sont ces masculinistes, ce sont ces complices des masculinismes qui sont de vrais problèmes, pas nous!

Donc, c’est cette société qui doit changer et pas nous. Nous, on est très bien comme on est.

Marian, rebelle du genre.

Pourquoi témoigner?

Également parce qu’on est dans une période qui enjolive l’exploitation des femmes et ça, c’est aussi un point que je voulais absolument développer.

Actuellement, par exemple, dans la prostitution, qui est une violence extrême contre les femmes, il ne faut pas oublier que beaucoup de femmes, la majorité, si ce n’est la totalité, se prostituent parce qu’elles ne trouvent pas d’autre job, ou parce que ça leur a été imposé. Une violence et une violence.

De même, la “femme éternelle” sous son lipstick, si elle n’a pas le choix d’être qui elle est, c’est une violence. Donc une beauté peut cacher des violences bien plus graves. On est un peu là-dedans, dans les milieux queers (pas tout le monde dans ces milieux) qui vont enjoliver quelque chose qui est en fait une violence. Un système de violence, ça on ne peut pas accepter, c’est un retour en arrière. 

Nous sommes aussi dans un retour en force des  binarisme, contrairement à ce que des mouvements trans ou queer prétendent, certaines tendances.

Ce qui m’a beaucoup fait rire, parce que je ne parvenais pas à y croire la première fois que j’en ai entendu parler : il y avait un atelier “pour les nuls” pour apprendre à devenir un homme ou une femme. Il faudrait savoir :  si on est né comme ça, ou soit disant « pas dans le bon corps » , pourquoi il faut apprendre un accoutrement, des attitudes prétendument masculines ou féminines ? Ou ça existe, et c’est naturel, où ça ne l’est pas ! Si ça ne l’est pas, vouloir apprendre ça , mais c’est absurde ! On est dans une période politique hallucinante où des mouvements, qui se disent politiquement corrects, disent  une chose … et son contraire. Donc reprennent un discours patriarcal complètement oppressant, en prétendant faire l’inverse de ce qu’ils prétendent dénoncer ! 

Et c’est ça aussi, ce qui a été imposé à des enfants intersexes, enfin que l’on appelle comme ça. 

Être un enfant intersexe, ça veut dire quoi ? C’est un petit être  qu’on va torturer, c’est-à-dire qu’on va lui faire des opérations mutilantes, pour que cet enfant ressemble à une des deux catégories, garçon ou fille, et y reste. Et à l’adolescence, avec le développement d’un corps qui peut décider de se développer de manière non prévue par cette société normative, le bistouri ne suffira pas. On va commencer à bourrer cet enfant d’hormones, les dossiers médicaux vont souvent disparaître. Ce sont des êtres qui étaient sans aucun problème médical et qui vont se retrouver à l’état adulte ou jeune adulte avec des complications médicales terribles. Cette réalité médicale dans laquelle nous sommes toujours, qui est extrêmement mauvaise pour ces enfants, ne peut pas être bonne pour des enfants qu’on appellerait trans. Parce que reprendre un bistouri, ce qui est une grande violence, pour que ces enfants “trans”, soi-disant correspondent à une catégorie … quoi? La nature se serait-elle trompée ? Mais une nature, ça ne se trompe pas. Ça existe en soi. C’est une société qui se trompe, ou un être humain, mais pas la nature! 

Or on est là dans un système d’explication idéologique qui essaierait de nous faire croire qu’il y aurait des erreurs dans la nature qu’il faut alors corriger, par des êtres humains, qui sont des êtres pensants et relatifs!

Marian, rebelle du genre.

Voilà, c’est une violence parmi d’autres. Ce qui est hallucinant, c’est que ça marche! C’est que c’est imposé, et banalisé. 

 Ce qui est intéressant, par contre, c’est qu’un tas d’êtres, qui sont passés par là, ont décidé de remettre ça en question, donc des personnes qui ont décidé de transitionner, pensant que leur corps était mauvais, ou  leurs pensées, et ont décidé de faire marche arrière. On parle là de détransition , ou de post-transition.  Et bien c’est tabou, on ne peut pas en parler.  

Donc on pourrait être hétéro puis devenir bi ou lesbienne puis redevenir hétéro. Par contre, non, trans, on serait une chose, puis on est trans… Mais on ne peut pas détransitionner… et pourquoi pas?  Qui a décidé ça?  Donc on est dans des  identités qui seraient soi-disant naturelles puis ne le sont plus, c’est-à-dire qu’on va opérer, mettre un tas d’hormones et de cocktails chimiques extrêmement graves et peu contrôlés médicalement, et là, prétendre que c’est naturel! Mais étonnamment, on est dans ce monde-là.  Qui dit une chose et son contraire.  Et d’ailleurs, je vais rassurer beaucoup de personnes et beaucoup d’activistes, on est déjà en train de faire marche arrière.  Il y a déjà un pays qui en train de largement faire marche arrière grâce une personne qui a détransitionné en Grande-Bretagne : une jeune lesbienne au départ qui a décidé de transitionner pour devenir un garçon, l’a donc décidé adolescente …  Et à 19 ans, a  décidé de faire un procès au système de welfare britannique… qui a perdu le procès. Donc le welfare a décidé de faire marche arrière par rapport à la transition d’enfants et d’adolescents/adolescentes. Et ça c’est très intéressant. Et je peux vous rassurer donc nous on a organisé une conférence à ce niveau-là avec des personnes détransitionneuses qui, elles, ont confirmé qu’elles avaient un public des dizaines de milliers de personnes dans le monde qui ont déjà fait la démarche, dont les premières générations de personnes transitionneuses, qui ont déjà maintenant 40 ans de vécu et remettent ça en question.

Non, ce ne sont pas des cas divers. Ce sont déjà de véritables phénomènes qui sont niés, déniés de pouvoir parler de leur démarche. Et ça, c’est hallucinant. C’est d’une violence extraordinaire.

Donc pourquoi est-ce que je me tairais? Mais il ne faut pas se taire au contraire, parce qu’il y a un tas de pauvres êtres qui, comme nous, se sont rendu compte : “Tiens, il y a un problème social”.  Mais ce n’est pas vous le problème. Vous êtes cet être neutre, magnifique en soi. Peu importe comment vous êtes constitués, moléculairement, morphologiquement. Vous êtes neutres, vous êtes magnifiques. C’est une société qui va décider de l’inverse. Donc le problème ce n’est pas vous : c’est la société de laquelle vous êtes issu malheureusement. C’est cette société, cette civilisation qui est problématique. Et il faut le dire et clamer haut et fort. Voilà. 

Et donc ce podcast, c’est extraordinaire. Il faut oser, il faut le faire!  il faut dire… comme on l’a toujours fait.

Donc voilà pourquoi je parle, pourquoi à visage découvert : parce que je n’ai rien à cacher, au contraire! Je ne vois pas pourquoi moi, je devrais me mettre dans un placard, qui est en fait un ghetto préparé par un système hétéro-patriarcal violent. Il n’en est pas question.

Donc oui, à visage découvert.

Merci Marian. Est-ce que tu as une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marquée concernant la transidentité ou le transactivisme?

Ce qui m’avait beaucoup touchée, c’était ce petit être, je ne savais pas si c’était un garçon ou une fille, qui était venu très silencieux/silencieuse. Et ça m’avait vraiment fortement touchée.

En réalité, j’avais déjà entendu cette personne en interview et  au fil du parcours je me suis dit : “Mais je connais, je connais”. Je connaissais visage. Donc je l’ai re-rencontrée et en réalité, c’était une personne, donc une lesbienne, qui avait transitionné vers garçon. Et ça m’avait fort touchée parce que je me reconnaissais dans cette personne, qui cherchait à être neutre, et ne parvenait pas à l’être.

Il y avait tout ça dont je m’étais rappelée depuis l’interview à l’époque (parce qu’à l’époque elle était en transition, je dis “elle” parce qu’elle a décidé de détransitionner et d’être de nouveau “elle” et c’est un choix politique, quand je dis “elle”), et c’était tout son parcours, tout son questionnement, qui m’a beaucoup interpellée.

Je me dis qu’il faut vraiment en parler, absolument. Pour montrer qu’il y a d’autres choix possibles.

Marian, rebelle du genre.

Et c’est vrai que nous avons eu beaucoup de discussions, elle m’a dit : « c’est vrai, si j’avais connu un mouvement politique tel que celui que toi, tu as connu, dans les années 80, 90, je n’aurais pas fait ce que j’ai fait. Et ça, ça m’a fait très mal. Parce que je me suis dit : “là c’est quand même grave”. On n’est plus censés être obligés de ne pas pouvoir être qui on est, dans une société qui prétend avoir fondamentalement changé à ce niveau-là. Eh bien ce n’est toujours pas le cas. Et au contraire, avec (malheureusement) le progrès technique et médical et ça c’est une personne intersexe et activiste  qui le disait haut et fort, donc le malheur, c’est que maintenant, ce qui n’était pas possible, l’est. Et on peut, avec des bistouris, des cocktails chimiques extrêmement mutilants et graves pour la santé humaine, malheureusement faire ça!

Moi aussi, je ne suis pas, comme la plupart des êtres humains, 100 % dans une catégorie.

Ce qui m’a sauvée c’est que pour  ma mère, il n’était pas question de dépenser de l’argent pour des frais médicaux.

Ma sœur a pris des coteaux hormonaux dans l’adolescence, moi pas. Je n’avais pas des règles régulières, pendant des mois je n’avais rien, donc  j’étais  un peu intersexe.

Mais à l’époque, heureusement, ça m’a sauvée puisque ce n’était pas très connu, ça m’a vraiment sauvée! Mais il ne faut pas demander : si j’avais été moins typée pour entrer dans la “petite boîte du dessous”, j’aurais subi un tas de violences en plus. Et là, j’en étais très consciente avec le cas de cette personne que j’ai rencontrée, et qui est devenue plus proche. Ca, je voulais le dire. C’est plus qu’une anecdote, c’est vraiment quelque chose qui m’a fait comprendre l’urgence qu’il fallait absolument redire haut et fort ce qui ne va pas dans cette société. Qu’il fallait osé le faire.

D’un autre côté, ce qui m’avait un peu décontenancée lorsque j’ai fait ce panel sur la détransition, c’était quand même l’absence d’esprit critique actuel, que je constate aussi dans mes parcours.

Oui ce qui m’étonne beaucoup, c’est que dans les personnes détransitionneuses certaines s’appellent post-trans et non pas dé-trans, et il y a plus qu’une nuance dans le terme. 

Dé-trans, c’est que vous reconnaissez, qu’il y a un passage, c’est un cheminement. 

Post-trans, ça veut dire que vous êtes passé à autre chose… ou pas!

Entre les deux termes, vous le prenez, soit c’est un cheminement comme un autre, pourquoi pas. Donc vous remettez fondamentalement en question le fait d’être passée par là, il n’y a pas de reconnaissance politique des violences (ou sociologique, peu importe, selon de quel angle vous voulez le prendre), mais ça, ça ne va pas. Ou ça va, ou ça ne va pas. Quand un phénomène est en réalité un mécanisme de violence, il faut avoir l’honnêteté de le dire.  Et il faut aussi, à un moment donné, pouvoir dire « j’ai fait une erreur, un choix. Si c’était à refaire, je ne le referai pas. Il faut avoir le courage de le dire. Moi, il y a des choix que je ne referais plus et je le dis. Et je le développe, il n’y a pas de honte à avoir, c’est simplement un état de fait. Ça permet à d’autres de ne pas devoir repasser par là. 

Est-ce que tu as quelque chose à ajouter?

Oui, je reviens toujours à la même chose : il est absolument impératif, et pour nous, c’est la grosse lutte de ce siècle, il faut que ça réussisse, c’est de faire reconnaître, dans ces termes-là, j’insiste (!), l’oppression des “femmes” par les “hommes”. C’est une créaton structurelle d’une société établie sur un double binarisme qui est  un manichéisme, “homme/femme”… Et oui, l’hétérosexualité, l’hétérosexuation, c’est une contrainte. Il n’y a rien de naturel là-dedans. C’est tout un système social qui est bâti autour de ce double édifice, il faut avoir le courage d’étudier, sous tous les angles, ces mécanismes-là. 

Parce qu’ils sont intrinsèquement liés l’un à l’autre. 

L’un sert à justifier l’autre, et à le renforcer.



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Nous remercions Marian pour son témoignage.

N’hésitez pas à partager le plus largement possible et, s’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe :

https://www.womensdeclaration.com/fr/

Mercie les femmes!

Morgane, rebelle du genre.

Je m’appelle Morgane, j’ai 28 ans, je vis en région parisienne et je suis en reconversion professionnelle après avoir travaillé 13 ans dans le domaine de la coiffure.

Je me suis toujours sentie concernée par les droits des femmes, et j’ai toujours été choquée par ce que vivent les femmes à travers le monde partout.

Le point de départ de mon militantisme a été l’évènement #MeToo; qui m’a vraiment fait prendre conscience de l’ampleur des violences sexuelles.

Morgane, rebelle du genre.

En participant à la manifestation, j’ai senti que j’avais besoin de faire partie de tout ça, j’avais besoin de faire quelque chose, d’expliquer les choses ou de partager des informations.

Je voulais contribuer à faire bouger les choses donc, j’ai participé à cette manifestation avec mon conjoint et ma pancarte, et quand je suis allée à cette manifestation.

Il y avait essentiellement des femmes, bien sûr, et tout de même, pas mal d’hommes. Ils se sentaient (quand même) concernés et puis, une des choses que j’ai aperçue, mais qui ne m’avait pas interpellée plus que ça, c’était l’espace “non-mixité”… Ce qu’ils appellent maintenant, de la non-mixité choisie, c’est-à-dire, de la non-mixité pour femmes, personnes trans et non-binaires.
À l’époque, je n’étais pas du tout dans le milieu. Je n’avais jamais entendu parler de non-binaires ou de trans, j’entendais plutôt parler, à l’époque, plus de transsexuels que de transgenres. D’ailleurs, et comme je n’y connaissais rien, je me suis dit : “Pourquoi pas? Les personnes qui sont suffisamment traumatisées des hommes, je comprends qu’elles aient besoin de s’isoler; qu’elles soient non-binaires ou qu’elles soient femmes, pour moi, ce n’était pas un souci, je ne voyais pas d’inconvénient à ça.

Et puis, aussi, la question de la transsexualité, c’est quelque chose dont je ne parlais pas ou, du moins, qui ne me concernait pas. Je ne connaissais pas donc, pour moi, ce n’était pas un sujet (en fait).

Je ne m’en occupais pas puisque, “ça ne me regardait pas”.

Évidemment, j’avais déjà été choquée de réactions, par exemple, celle d’une ancienne collègue dans un salon de coiffure où j’ai travaillé. Elle avait eu des propos que nous pourrions, à ce moment-là, qualifier de transphobes! Puisqu’elle a eu des propos extrêmement intolérants envers cette personne, c’était “il me dégoûte”, voilà des propos comme cela.

Je lui ai répondu que c’était très intolérant de dire ça et surtout, que cette personne ne lui a rien fait et que, très souvent, ce sont des personnes qui sont mal dans leur peau, essentiellement. Qu’il n’y a pas à se sentir dégoutée ou à les rejeter comme ça, sans raison.

Enfin, je veux dire qu’on avait absolument aucune raison de le faire, d’autant plus qu’on était un salon de coiffure… Nous sommes censées nous occuper des clients quelles que soient leurs origines, leur style vestimentaire ou leur religion.

On a pas de regard à avoir là-dessus.

J’ai trouvé que c’était une réaction assez violente, ça m’avait choquée, je n’ai jamais eu de haine, je n’ai jamais eu de mépris envers ce type de personnes.

Donc du coup, au niveau de mon militantisme, au départ, pour moi, c’était essentiellement axé sur les femmes, parce que, le féminisme, c’est un combat axé sur les droits des femmes! Donc, pour moi, le sujet de la transidentité ou de la transsexualité, n’entre pas en ligne de compte, ça ne fait pas partie de ce combat (de toute façon).

Les premières militantes que j’ai suivies dans le parcours féministe, finalement, étaient essentiellement des feministes dites “radicales”, ce qui m’a permis de ne pas tomber dans le discours de la théorie du genre, pro voile ou pro prostitution.

Morgane, rebelle du genre.

Mais plutôt dans l’inverse, donc j’ai très rapidement été dans l’abolitionnisme du genre, dans l’abolitionnnisme de la prostitution qui, pour moi, est un des sujets qui me remue les tripes le plus fort parce que je n’arrive pas à comprendre comment on peut considérer la prostitution comme quelque chose de parfaitement normal! Surtout quand on connaît les chiffres! Le simple fait de savoir que semble de savoir que 98 % des clients, il me semble, sont des hommes et que 85 % des personnes qui pratiquent la prostitution sont des femmes… Juste ces chiffres-là devraient interpeller en fait!

Enfin, je veux dire qu’on est dans une société patriarcale, misogyne et ces chiffres n’interpellent pas les personnes qui défendent la prostitution… 

Finalement, la question que je me pose est :

À qui ça bénéficie vraiment? Si ce n’est pas aux hommes ?

Morgane, rebelle du genre.

J’étais vraiment dans le féminisme radical dès le départ.

Donc, je n’ai pas eu à baigner dans ce vocabulaire très récent tel que “transgenre”, “cisgenre”, “non-binaire”, “agenre” et tous les autres types de genres qui existent… Puisqu’il y en a bien plus que ça! Je ne sais même pas combien il y en a, d’ailleurs. 

Ce qui m’a amenée, à un moment donné, à aller sur un réseau social qui n’est pas très connu et qui s’appelle “Amino”?

Amino, c’est un réseau social sur lequel on peut créer sa petite communauté, ce sont des personnes qui sont généralement très jeunes, il y doit y avoir des personnes qui ont quoi? 13 ans, je dirais. Donc, une communauté relativement jeune, et forcément, la première chose que je vais faire, c’est d’aller dans une communauté féministe.

En tant que “nouvellement” féministe (on va dire) et radicale, quand je suis allée sur cette communauté féministe, je me suis bien rendue compte qu’il y a quand même des sujets où… Ce n’est pas évident. Que ce soit la prostitution, le voile ou la transidentité…

Ce sont des sujets où tout le monde n’a pas la même évolution du tout et, surtout, ne peut pas évoluer sur le sujet puisque certains discours, comme le discours radical, sont complètement censurés.

Des personnes n’ont juste pas accès à ce discours.

Et pour pouvoir réfléchir, il faut avoir accès à ce discours. Le problème est que personne ne diffuse ce discours (malheureusement).

Alors, je me suis mise dans l’idée de partager ces informations.

De partager des informations, par exemple, sur la prostitution.

De partager des informations sur le conditionnement des hommes et des femmes dans la société dans laquelle on est.

D’essayer, le plus possible, de diffuser un discours plus radical sur cette communauté.

La première fois que je me suis vraiment retrouvée confrontée à, disons, un conflit ayant pour sujet la transidentité, c’est lorsque j’ai voulu faire un blog expliquant le fonctionnement de l’appareil reproducteur et des parties génitales féminines.

Morgane, rebelle du genre.

J’ai fait ce blog où il y avait des explications que j’étais allée chercher à droite et à gauche. Des explications  sur comment fonctionne le cycle menstruel, comment fonctionne la vulve ou comment elle  est composée, et aussi, à quoi ça ressemble… Parce que, l’air de rien, sur une communauté aussi jeune, je me dis qu’il a  de nombreuses jeunes filles qui ne connaissent pas du tout leur corps. Et donc, il m’a semblé essentiel, sur ce blog, de parler de parties génitales féminines des filles et des femmes.

Je me suis retrouvée, sous les commentaires, agressée (dans la façon de s’exprimer), par une jeune fille transidentifiée (qui se considère donc, homme, mais qui est une fille).

Et donc, cette fille m’a vraiment agressée.
 

Tout de suite, c’était : “Ce blog me dysporise. Les images, mon Dieu (!) ça me dysphorise! Je fais un malaise, c’est horrible! Je ne me sens pas bien en voyant les images… Et puis, ton blog, il est trop cis-centré! Il n’y a pas que les femmes qui ont leurs règles, tu ne penses pas aux non-binaires,… !”
Enfin, voilà.

Il y a eu deux personnes comme ça qui m’ont agressé, mais vraiment AGRESSÉE! C’est-à-dire que, moi, à partir du moment où tu viens me parler de manière agressive pour me dire ce que je DOIS écrire, sur un blog qui concerne, pardon, mais… On va dire, quand même, 52% de la population mondiale! Les femmes nous sommes tout de même 52%! … Nous ne sommes pas une minorité!

Le fait qu’on vienne m’agresser comme ça et ce, de manière gratuite, ça m’a tout de suite… Comment dire?

J’ai tout de suite mis une barrière, en fait!

Tu m’agresses, je  ne vais certainement pas aller dans ton sens! Je ne suis pas un paillasson!

Donc, je lui ai répondu, cordialement mais, je lui ai fait comprendre que, d’abord, elle n’avait pas à m’agresser de cette façon-là, que je ne suis pas d’accord avec ce qu’elle me dit et que, dans ce cas-là… Je n’ai absolument aucune obligation d’abonder dans son sens!

Je ne vais pas écrire quelque chose que je ne pense pas, juste parce qu’il ne faudrait pas que je la contrarie.

D’autant plus que j’avais très envie de lui répondre, je ne l’ai pas fait, mais, j’avais très envie : « Si la simple vue d’une vulve, de quelque chose que tu as, te dysphorise et  te provoque  un malaise vagal ou te donne envie de vomir ou de tomber dans les pommes, dans ce cas-là, ce n’est pas moi le souci!

Là, c’est que tu as un problème avec ton corps, et ce n’est pas un reproche que je te fais, c’est juste une réalité, tu as un problème avec ton corps que moi, je ne peux pas résoudre, et moi, je ne vais pas me censurer parce que tu rejettes ton corps !” 

Morgane, rebelle du genre.

C’est lunaire, autrement! Parce que, moi, j’ai la phobie des prises de sang, est-ce que je vais faire un scandale devant tout le monde à chaque fois que je vois une prise de sang à la télé? Non.

Et pourtant, moi, ça me met très mal de voir ça!
 
Voilà. Donc, elle est venue m’agresser en message privé, notamment en me disant des choses complètement aberrantes, notamment que, les femmes, de toute façon, elles avaient beaucoup plus de droits que les trans,  et qu’elles ne vivaient pas les mêmes violences que les trans! Et que nous, on est privilégiées!

C’est à partir de là que je lui ai fait très bien comprendre que j’étais ce qu’ils appellent, une horrible “terf”!

Je lui ai fait comprendre que son jargon ne fonctionnait pas sur moi, et que ce n’était pas la peine qu’elle vienne m’agresser.

D’autant plus que si elle ne m’avait pas agressée de cette façon-là, peut-être que j’aurais consenti à modifier (en y ajoutant des mentions).

C’est ce que l’on attend, par exemple, du planning familial :

Plutôt que d’effacer les femmes en mettant « personnes menstruées », qu’ils mettent «femmes » et, éventuellement, les « hommes trans » s’ils le souhaitent, ou les « personnes non binaires ».

Mais… Effacer un mot qui est là pour définir une partie de la population?

Morgane, rebelle du genre.

Voilà, ça a été le premier moment où je me suis retrouvée accusée de transphobie et où je n’ai pas voulu céder.

À la suite de cette agression et de cette accusation de transphobie, quelque temps après, j’ai décidé (avec également d’autres raisons), de quitter cette communauté-là.

Et j’ai souhaité, avec deux autres personnes qui sont radfem aussi, de créer une communauté qui soit vraiment une communauté radicale.
 

C’est-à-dire que, quand on arrive dessus, sur la première page est écrit : féministes radicales avec une description de ce qu’est une femme. Une description claire et précise. 


Femme = être humaine de sexe féminin. 

La première chose qui était sur notre page (c’était vraiment bien spécifié) était : “Ce n’est pas la peine de nous faire un discours pro genre, ce n’est pas la peine de nous faire un discours pro prostitution parce que, ce discours, ne sera pas accepté dans cette communauté”.
 

Pas par désir de censure mais, parce que, c’est un discours qu’on voit partout et qu’il n’était pas question de laisser n’importe qui venir dire qu’être une femme est un ressenti! Hors de question de laisser quelqu’un nous dire que la prostitution, c’est merveilleux! Ou que c’est un métier comme un autre… Surtout que, j’avais fait un blog avec une quantité astronomique de témoignages d’anciennes prostituées! Pour moi, c’était indécent de venir faire ça! Il y a plein d’autres endroits pour le faire! J’estimais que je voulais protéger ma communauté et, je voulais que ce soit à mon image, essentiellement!

Finalement, cette communauté, je l’ai un peu abandonnée… Car, cela ne prenait pas, et parce que je pense que le féminisme dit « radical », malheureusement, c’est dur. Il oblige à se réveiller.

Une fois qu’on a “un peu” ouvert les yeux sur la réalité de la société, c’est très difficile d’en sortir. Dans le sens où, j’ai du recul parce qu’au bout d’un moment, ce n’était plus possible.

J’arrivais un stade où j’étais en colère tout le temps, parce que j’ai un regard sur  la société que les autres n’ont pas, donc fatalement, je vais voir de la misogynie là où les gens vont juste dire «C’est marrant!».

 Non, ce n’est pas drôle! C’est misogyne.

Tu ne le vois pas, mais moi, je le vois.

Morgane, rebelle du genre.

Je me doute bien qu’il est difficile d’amener des personnes jeunes dans le féminisme radical, j’ai donc essayé de faire au mieux, mais malheureusement, j’ai échoué…

Peut-être que je retenterai un jour.

Ensuite, j’ai continué ma progression dans le féminisme via Facebook ou Instagram (et ces communautés-là).

Je me suis rapidemment aperçue qu’on ne pouvait jamais mentionner le mot femme sans mentionner rien d’autre ou, du moins, sans mentionner « non binaire, transgenre, agenre… »… Ou toutes les identités de genre possibles et inimaginables.

On ne peut jamais utiliser le terme femme si on veut parler d’êtres humaines de sexe féminin et donc, des femmes… Comme dirait JK Rowling.

Pourtant, le terme existait.

Aujourd’hui, nous sommes obligées de parler de « femmes cis »!

C’est, d’ailleurs, un truc qu’on m’avait reproché sur Amino!

J’osais ne pas parler de “femme cis”.

Je leur ai dit mon impossibilité d’utiliser le terme « femme cis »… Donc, on est obligées de parler partout et de tout sauf, de ce qui concerne les femmes? Les femmes! Pfff…

Et puis, nous avons dû lire un peu partout que « les femmes trans sont des femmes », c’est répété sans arrêt…

En fait, c’est une phrase qui, aujourd’hui, m’horripile! Parce que ça ne veut RIEN dire!

Ça ne veut rien dire parce que si tu n’es pas capable de définir le mot “femme” de manière non circulaire, ça n’a pas de sens!

Morgane, rebelle du genre.

Tu ne peux pas définir un mot avec le mot dans la même phrase :


« Les chats sont des trucs qui ressemblent à des chats. » 
Super comme définition! C’est vraiment clair, du coup!

On sait vachement ce que c’est qu’un chat du coup!

C’est souvent l’exemple que je donne quand je demande une définition à quelqu’un : “Définis-moi ce qu’est un chat sans donner le mot chat dedans.”

Si je te demande une définition claire et précise, tu vas me répondre 2 points « le chat est un petit félin originaire d’Afrique avec, peut-être, le nom latin (si ça te fait plaisir) mais, j’ai besoin d’une définition claire.

Donc, si tu me dis : «Une femme, c’est une personne qui se sent femme», je ne sais toujours pas ce que c’est qu’une femme. Je ne comprends pas mieux ce que tu veux me dire.

Donc voilà, sur toutes les plateformes, sur tous les comptes Facebook féministes, progressivement, je suis tombée sur ce langage un peu partout…

Ce langage de la théorie du genre et donc, tous ces termes de “l’identité de genre” tels que : femme cis, femme trans ou, même, personnes menstruées…

De plus, les termes anglo-saxons que je vais traduire, comme par exemple, pour parler de vulve, on va parler de  «trou de devant » (ce qui est vachement valorisant pour nous).

Voilà, il y a eu beaucoup de choses comme ça.

Puis, il n’y a pas que le discours protrans qui est un peu partout, il y a aussi le discours qui est pro-prostitution… Je me suis trouvée bloquée par une page Facebook qui s’appelle “Feminazgul” (qui est une page que je suivais vraiment beaucoup au début de mon  militantisme) du coup, je n’ai plus pu la suivre longtemps vu qu’elles m’ont bloqué pour la simple raison que, sous une publication qu’elles avait fait et qui parlait de la prostitution…

(Je ne sais plus exactement ce que ça disait , mais c’était pro prostitution, ça parlait des abolitionnistes avec tout le mépris qui va bien avec…)

J’ai osé dire :  «D’accord, vous êtes pour la prostitution, c’est un métier comme un autre pour vous, mais moi, j’ai juste une question, qu’est-ce qu’on fait pour les femmes qui n’ont pas le choix et qui sont extrêmement majoritaires ? »

Et j’ai mis les chiffres. 

Des chiffres officiels comme les 85 % de femmes subissant la traite.

Morgane, rebelle du genre.

Des chiffres que je n’avais pas sortis de mon chapeau, mais que je connaissais.

Et je leur ai dit : «D’accord, il y a des personnes, des femmes qui choisissent,  – et encore, le choix, ici, est complètement discutable dans une société dans laquelle on est complètement conditionnées – , ok pour celles qui choisissent, mais pour celles qui ne choisissent pas et qui sont majoritaires,  est-ce que ça ne serait pas elles qu’on devrait aider en priorité? Parce qu’on est dans une société qui devrait privilégier la protection pour la majorité des individus, non? Enfin… L’individu, c’est une chose, mais si une chose porte préjudice à la majorité, bah… C’est la majorité qui prime! C’est logique. » 


J’ai juste mis ça en restant vraiment diplomate. Je n’ai pas créé de conflit.

Je ne suis pas arrivée en les agressant, et elles se sont contentées de m’envoyer bouler comme une malpropre en me traitant “d’abolo”, et en me disant de lire un article qu’elles m’avaient envoyé, un article fait par une prostituée qui le faisait « par choix » et qui disait ouvertement qu’elle détestait les “abolos” et les “féministes pro-prostitution” parce qu’elles parlaient à leur place.

Honnêtement, l’article était, comment dire? …

Plus là pour donner l’impression que la personne est en colère envers les personnes qui défendent la prostitution comme un “métier comme un autre”, que contre les abolitionnistes. Donc, je n’ai pas bien compris où elle voulait en venir mais, en fait, il n’y avait pas d’arguments.

Elle n’a même pas essayé de discuter.

C’était vraiment : «Je te mets ça, tu lis, et je te bloque». Du coup, ça n’a pas fait avancer mon opinion sur le sujet, je suis toujours abolitionniste, et donc, ça n’a pas marché visiblement.

Donc il y a eu cet épisode là où je me suis retrouvée bloquée. 
Finalement, je me suis retrouvée à fuir beaucoup de pages féministes puisque, soit elles prônaient l’identité de genre, soit elles prônaient la prostitution, soit elles prônaient le voile, soit elles prônaient l’utilisation de termes extrêmement méprisants envers les féministes radicales tels que «terf » (évidemment).

Mais, il y a aussi «swerf » pour les abolitionnistes. Le terme « abolo »  qui est très souvent (bien sûr), utilisé de manière méprisante, (ce qui me fait doucement rire quand on sait qu’une bonne partie (en tout cas) des féministes abolitionnistes sont d’anciennes prostituées donc, qui connaissent le milieu… Mais bon, elles sont concernées, mais ce ne sont pas les bonnes concernées… Elles n’intéressent pas).

Au final, j’ai fini par devoir fuir tous ces comptes. Je ne m’y retrouvais pas.

Je ne me retrouvais pas dans ces comptes-là, je ne me retrouvais pas dans leur féminisme et puis, ce qu’elles véhiculent, ça ne me convient pas, je ne peux pas adhérer à leurs pages. 

Morgane, rebelle du genre.

Ce qui a vraiment commencé à me faire me questionner et à rejeter complètement l’idéologie du genre?

C’est un ami qui est venu me parler lorsque j’ai partagé une publication qui parlait des  violences du mouvement transactiviste.


Donc, un homme est venu me faire une explication de féminisme… On aime  toujours!

Il est venu me dire en privé mais, je caricature un peu :  «Ce n’est pas très gentil ce que tu partages, c’est un peu limite… ».


J’ai commencé à lui donner des arguments, des choses un peu plus concrètes, des choses qui sont réelles et puis, progressivement, de fil en aiguille, il se rendait compte que « Oui, tu n’as pas tort, mais tu comprends, le ressenti de la personne, je ne peux pas le remettre en question, je ne peux pas lui dire non, si à la personne ça lui fait du bien, si ce n’est pas pour lui faire de la peine… »

J’ai eu envie de lui dire :  « Donc, tu n’adhères pas du tout à leurs discours, mais par principe d’être “gentil”, et de ne pas contrarier une personne en face, tu vas abonder dans son sens? »

J’ai bien senti qu’il pataugeait un peu à ce moment-là.

Puis, je lui ai aussi posé la question (qui est pour moi une question piège) :  «Est-ce que tu t’es déjà senti homme, toi ?  Est-ce que tu t’es senti, concrètement, homme ? Qu’est-ce que ça serait, pour toi, de se sentir homme?»

Et il m’a répondu très clairement :  « Je ne me suis jamais senti homme. »

Et bien moi non plus, je ne me suis jamais sentie femme. Je sais que je suis une femme, parce que mon corps est comme il est. Tout mon corps me fait savoir que je suis une femme. Le seul fait qui fait que je me sente femme, ça va être les moments de mon cycle, là où j’ai mal au ventre. Là, je le sens dans mes tripes! 

C’est juste des choses qui s’imposent à moi, que je ne peux même pas décrire!

Morgane, rebelle du genre.

Finalement, quand je lui ai dit ça, il m’a répondu : « Bah ouais mais tu ne t’es pas posé la question si t’étais agenre?» …


Non, je ne suis pas “agenre”. Je ne me “sens” pas. Je suis! Point!

Je n’ai pas besoin de me sentir agenre.

Je me suis dit, (quand il me dit ça, j’ai déjà 26/27 ans) : “Mais va dire ça à un adolescent qui est complètement perdu, qui est mal dans sa peau et qui a besoin de s’identifier! Un ado qui a besoin de trouver son identité!

Parce que, quand on est adolescent, on se cherche!
Moi, adolescente, j’étais gothique, je me cherchais et j’étais perdue.

Je n’étais pas bien dans ma peau non plus, comme une immense majorité des adolescents, pour ne pas dire tous… Quand j’étais au collège, beaucoup d’adolescents se cherchaient dans leur sexualité, c’était plus ça, il y avait beaucoup de filles qui disaient “je suis bi” que de garçons qui disaient “je suis bi, je suis homo” et qui ne savaient pas encore trop se positionner sur ces sujets, qui étaient un peu “perdus”, ce qui est normal. 

Mais je me dis qu’aujourd’hui, fatalement, si tu as un gamin qui vient te poser la question et qui te dit : “Je n’aime pas jouer avec tel ou tel jouet, ou je n’aime pas telle ou telle activité de garçon, c’est peut-être parce que je suis une fille?” Cela va être compliqué…

Les adolescents sont influençables.

Ils sont en train de se construire.

Nous atteignons l’âge adulte à partir de 25 ans (à peu près).

Donc, comment peut-on considérer, qu’effectivement, des adolescents ont un regard critique sur eux qui soit fiable?

Parce qu’ils vont évoluer dans leur tête jusqu’à, à peu près, cet âge-là? Et ils évoluent encore après…

Donc, quand il m’a dit ça, il m’a demandé si je n’étais pas “agenre”, j’étais… Sidérée, en fait.

Je te dis : “Je ne me sens rien du tout. Je n’ai pas besoin d’un terme pour définir ce que je suis, je suis une femme, je ne me sens pas femme. J’en suis une. POINT.”

Mais, il avait quand même eu besoin de me demander si je ne me sentais pas “agenre”.

Je me suis dit : “En fait, tu me pousses un petit peu vers le truc qui t’arrange, finalement. Il faut que j’aille dans le sens qui t’arrange! Parce que, sinon, ça va trop remettre en question ce que tu me dis.”

Tout cela font partie des choses qui m’ont fortement agacée, et puis, que je trouvais complètement, encore une fois, aberrantes!

Sur la communauté Amino sur laquelle j’étais avant, moi, je n’y étais plus, mais j’avais mes amies qui étaient encore dessus et elles m’ont partagé des choses. Notamment des gamins qui étaient sur la communauté LGBT…

Des adolescentes sont allées sur cette communauté en disant qu’elles n’aimaient pas telle ou telle activité de fille et que, peut-être, cela faisait d’elles des “non-binaires” ou des “garçons”.Les personnes leur ont répondu que ça devait être ça… “D’accord”.

Mais, on n’est pas dans le stéréotype du tout, là? 

Donc, une fille qui n’aime pas faire telles ou telles activités considérées comme des activités de “filles”, le premier truc que vous lui dites ce n’est pas : “Non, tu es ce que tu es avec tes préférences, avec ta personnalité, avec les activités que tu aimes”. NON.

Morgane, rebelle du genre.

La première chose que vous lui dites c’est que, peut-être, effectivement, elle n’est pas dans le bon genre! Et qu’il faudrait, peut-être, à un moment donné, dans sa vie, prendre des hormones?  C’est complètement stéréotypé pour moi!

Si ça, ce n’est pas des stéréotypes, je ne vois pas ce que c’est!

Ce qui est “drôle” c’est que ce sont des gens qui souvent vont vous dire : “Tu devrais te renseigner, instruis-toi!”.

Désolée, mais là, je ne vois que des stéréotypes! Je ne vois rien d’autre!

Je n’ai pas besoin de m’instruire pour savoir que dire que telle ou telle activité c’est une activité de “filles” ou de “garçons”, c’est stéréotypé!

Il n’y a même pas besoin d’être radicale, théoriquement, pour savoir ça!

Donc il y a eu ça puis, le fait qu’avec une amie, on s’est retrouvées à lire les 12000 définitions de genres différents qui existent…
 Avant, il y avait effectivement les personnes “transgenres”, les “non-binaires” ou éventuellement “agenres, et puis là, je me suis retrouvée face à des “xénogenres”, des “fregugender”, mélangés (bien sûr) dans une grosse soupe avec toutes les orientations sexuelles et romantiques possibles…

Je ne savais pas qu’on était obligé de spécifier qu’on est “romantiquement” attiré par certaines personnes, et attiré “sexuellement” par d’autres.

Non, pour moi, nous sommes attiré.es par certaines personnes selon notre orientation sexuelle, et puis après, le reste… C’est si on est attiré par sa personnalité, ou pas!

Pour moi, c’est encore une fois, créer des cases et des cases et des cases…

Les gamins ne peuvent pas s’y retrouver, c’est impossible!

Morgane, rebelle du genre.

Nous, on ne s’y retrouve déjà pas alors que nous sommes adultes, que nous avons un regard plus critique et que nous sommes censé.es être en capacité de réfléchir, et nous avons déjà du mal à s’y retrouver…

Donc des adolescents, je ne vois pas comment ils pourraient s’y retrouver.

Parmi les choses aussi qui m’ont vraiment outrée et interpellée, ce sont toutes ces femmes, notamment Marguerite Stern, qui se sont retrouvées complètement dépossédées de leur travail.

Morgane, rebelle du genre.

Marguerite Stern, pour le coup, s’est carrément vue nier son rôle plus que majeur, puisque c’est la créatrice des collages qui s’est retrouvée dépossédée et quasiment pas citée dans un livre que je ne vais même pas nommer. Il ne mérite pas d’être cité, ce livre. Donc, Marguerite Stern qui a été dépossédée de sa création, et aussi les espaces féministes qui, comme l’Amazone, ont littéralement volé!

Elles ont été chassées de ce lieu qui était un lieu de partage, de militantisme, de protection, et qui ont été transformés, excusez-moi du terme mais… Ont été transformés, littéralement, en baisodrome.

Des noms de femmes juste à côté desquels des hommes et des transactivistes, ont tagué des pénis avec écrit “c’est la vie”. Moi, ça m’a rendue complètement “folle” cet évènement, je ne comprends même pas qu’on ose faire ça… Si ce n’est quand on est misogyne.

Car c’est, encore une fois, utiliser la sexualité et tout ce qui est en rapport au sexe comme quelque chose de profondément humiliant pour les femmes puis, qu’ils ont marqué leur terrictoire en y baisant, voilà.

Puis, il y a eu aussi, pareil, des choses qui m’ont choquées comme des vidéos qui visent à nous dire que les femmes trans donc, les hommes transidentifiés, sont des femmes comme les autres, et que leur corps est un corps de femme comme les autres… Donc, que les hommes transidentifiés qui se font faire des vaginoplastie, ils ont un sexe identique aux nôtres…

Il est artificiel MAIS, c’est un sexe parfaitement identique aux nôtres qui sont des sexes naturels… Alors ça, c’est pareil, je ne comprends même pas qu’on puisse dire ça : c’est soit de mauvaise foi, soit c’est carrément méconnaître le fonctionnement de nos corps.

Le corps des femmes a un fonctionnement merveilleux donc, ça, ça m’a choqué et puis, il y a aussi eu le coup des préférences génitales aussi…

Morgane, rebelle du genre.

Dire aux lesbiennes qu’elles doivent accepter les pénis dans leur lit.

Alors que, bon, c’est quand même un des plus gros combats que les femmes ont mené et, notamment, les lesbiennes. Puisque, se refuser aux hommes dans une société misogyne et patriarcale, c’est un petit peu le level + 1000 en matière de combat féministe.

Puis, le tout dernier événement qui s’est passé donc, très récemment, c’est d’avoir accusé le collectif qui s’occupe du comptage des féminicides dans le cadre des violences conjugales donc, nous sommes bien d’accord que les violences conjugales sont des violences spécifiques du patriarcat? De transphobie.

Morgane, rebelle du genre.

Et donc, d’accuser ce collectif (féminicides par compagnon ou ex) de transphobie… Parce qu’il ne compterait pas les hommes transidentifiés (“femme” trans) dans les féminicides c’est…

Et donc là, “on” ne va même plus partager ce décompte, alors qu’en plus, elles ont été accusées de ne pas compter les hommes transidentifiés (“femmes trans”) alors que, ce n’est pas vrai!

Il n’y a juste AUCUN homme transidentifié qui est mort dans le cadre de violences conjugales. Il n’y a pas de personne trans morte dans ce cadre-là donc, en fait, c’est quoi la solution? Allons-nous devoir inventer des chiffres qui n’existent pas?

Est-ce que tu pourrais nous dire, s’il te plaît, pourquoi tu penses que cette idéologie est une menace pour les femmes, pour leurs droits, pour les enfants, pour la société et/ou pour notre démocratie? 

Alors, pour nos droits, parce que les objectifs des femmes (des féministes) et des personnes trans ne sont tout simplement pas les mêmes, ce n’est pas le même combat donc, nous n’avons pas les mêmes objectifs, tout simplement.

Parce que nos conditionnements et nos expériences ne sont pas les mêmes, parce que les femmes ont des besoins sexospécifiques, parce que les femmes vivent des violences sexospécifiques qu’il est primordial d’identifier comme telles pour les combattre.

Si on ne peut plus dire que les violences que vivent les femmes sont basées sur le sexe, déjà, j’ai envie de dire que le terme sexisme n’a plus d’intérêt.

Morgane, rebelle du genre.

Puisque le sexisme est basé sur le sexe et que, c’est une réalité concrète. C’est-à-dire que des petites-filles sont avortées avant même de venir au monde… Ce n’est pas sur la base de leur ressenti mais, sur la base de leur sexe.

Quand des femmes sont excisées c’est, tout simplement, sur la base de leur sexe, leurs ressentis,on s’en fiche à ce moment-là.


Pour les enfants, parce que l’on constate quand même qu’il y a de plus en plus de gamins qui sont complètement perdus, c’est ce que je disais tout à l’heure : c’est qu’avec les 12 000 identités de genre possibles et inimaginables, comment les gamins sont sans censés se construire?

Ils ont accès à une idéologie qui les embrouille complètement.

Ils ne peuvent plus savoir ce qu’ils et qui ils sont.

Si on ne peut plus dire à un petit garçon qu’il est un petit garçon parce que c’est transphobe, ce n’est pas possible, à un moment donné, il faut bien que la personne sache ce qu’elle est. C’est important.

Ne serait-ce que pour la santé, les différences entre les hommes et les femmes sont plus que concrètes.

La quantité astronomique de petits garçons ou de petites filles persuadé.es d’être non-binaires parce qu’ils ne correspondent pas aux stéréotypes sociétaux… C’est une vraie catastrophe.

Ensuite, en ce qui concerne la société, nous sommes des êtres sexués et on ne peut pas effacer une réalité qui divise l’humanité en deux.

Comme je le disais, nous les femmes, nous sommes 52 % de la population!

Nous, les femmes, nous ne sommes pas une minorité, nous sommes une… Majorité opprimée!

Morgane, rebelle du genre.

Les femmes, en fait, dans la société, et partout dans le monde, c’est quelque chose de bien concret.

Partout sur la planète, quasiment, les femmes vivent des oppressions systémiques!

Dans toutes les sociétés, même les sociétés les plus, entre guillemets, féministes possible, même chez les Mosos (une société matriarcale), il y a des violences et des oppressions systémiques!

On subit la misogynie, les femmes ont quasiment toutes la peur de rentrer tard le soir. Quand on est dans la rue, on a peur… Et nous n’avons pas  juste peur de nous faire frapper, on a peur d’être victime d’une agression sexuelle! Cela, c’est une peur que les hommes n’ont pas!

On peut avoir peur aussi chez nous puisque, on sait très bien, surtout quand on est féministe, que le lieu dans lequel on risque le plus de subir des violences de type sexuelles, et autre d’ailleurs, c’est chez nous.

On peut subir des violences dans nos vies professionnelles, on peut très bien être harcelée par le patron et subir le harcèlement sexuel.

Combien d’hommes ont vécu des choses similaires?

Je suis persuadée que 100 % des femmes ont vécu des violences sexuelles sans même être capables d’identifier ces violences.

Parce que nous sommes conditionnées à les accepter, de par la culture du viol.

Morgane, rebelle du genre.

Je pense qu’effectivement, on en a toutes vécu…

Quand on discute toutes, entre femmes, on s’aperçoit bien que, finalement, on a toutes vécu des agressions, qu’on considère presque comme des “petites anecdotes » dans notre vie mais qui sont, finalement, dans le cadre légal, des violences sexuelles!

Donc, nous ne sommes pas une minorité et j’estime que nous devons avoir notre mot à dire sur les violences sexo-spécifiques.

Ensuite, pour la démocratie, je pense qu’on voit très bien que là, nous sommes dans une censure permanente et dans un négationnisme. Puisqu’on arrive à un stade où même des figures féminines historiques sont “transformées” en hommes.

Les femmes qui ont œuvré pour nos droits, qui se sont par le passé travesties pour pouvoir accéder à ce à quoi elles avaient besoin d’accéder pour se battre pour leurs droits, ou pour leur vie professionnelle.

Et ces femmes, aujourd’hui, ne sont plus des femmes : ce sont des hommes, finalement. Des “hommes trans” donc, des femmes transidentifiées…

Il y a un terrorisme intellectuel actuellement qui n’aurait rien à envier à certains propagandistes nazis.

Morgane, rebelle du genre.

Enfin…“Terfs au bûcher”, “Swerfs au bûcher” existe aussi… “Une terf, une balle”…  Ils veulent faire passer les féministes radicales pour, littéralement, des sorcières!

C’est de la propagande, et cela empêche tout le monde de réfléchir sur ce sujet.

Qu’est-ce qui t’a décidé à témoigner sous ta réelle identité? Est-ce que tu as déjà subi des pressions ou des menaces? Perçois-tu un danger dans ton entourage ou est-ce que tu te sens libre de parler de ce sujet? 

J’ai voulu m’exprimer car, depuis un an, j’ai dû m’éloigner du militantisme pour des raisons qui sont que je ne pouvais pas m’y consacrer, j’avais des choses importantes dans ma vie que je devais gérer en priorité.

Et malheureusement, j’ai dû faire une croix sur certaines choses, ne serait-ce que pour l’aspect psychologique car, c’est épuisant (en fait) d’être dans ce milieu…

C’est épuisant au quotidien donc, j’avais besoin de me consacrer à autre chose. Puis, j’estimais ne pas avoir les épaules pour affronter tout ça, je n’avais pas la force.

Mais, par exemple, témoigner pour moi, c’est une petite chose que je peux faire qui ne me demande pas un effort surhumain.

Je m’exprime et je témoigne sur ce que je pense, et ce que j’ai pu vivre.

Je me dis que cela peut être une des choses que je peux faire actuellement, permette de faire bouger un peu les lignes, en sachant que j’ai la chance (comparativement à certaines femmes), de ne pas avoir un entourage malveillant et d’être entourée de gens avec lesquels je peux discuter sereinement, sans risquer d’être agressée, sans être rejetée comme une malpropre.

Oui! En effet, c’est une grande chance!

As-tu une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marquée concernant la transidentité ou le transactivisme? 


L’anecdote qui me vient immédiatement n’est pas en lien direct avec le transactivisme mais plutôt, avec le climat actuel qui règne dans le féminisme.

C’était au moment de participer à la marche de 2019 donc, juste avant le premier confinement.

J’avais décidé d’y aller avec une pancarte abolitionniste de la prostitution, et j’avais repris, justement, la phrase de Françoise Héritier, qui consiste à dire que les femmes ont le droit de se vendre, c’est masquer que les hommes ont droit de les acheter.

Pour moi, c’était important ce jour-là, pour une fois je manifestais, de montrer que vraiment… Non!

Il y a un truc sur lequel j’estime que nous devons vraiment nous battre aussi, c’est le sujet de la prostitution. C’est une vraie violence et pour moi, c’est une des pires violence patriarcale qui existe.

Morgane, rebelle du genre.

Je voulais donc vraiment avoir ce discours ce jour-là.

Puisque, justement, c’est un discours tellement minoritaire que, pour moi, c’est important de montrer qu’on existe et qu’on est là!

J’étais tout de même sécurisée, parce que j’étais avec le cortège d’Osez le Féminisme, qui est donc abolitionniste et, nous avons été rejointes par les femmes du collectif CAPP, donc le Collectif Abolition Porno Prostitution, elles avaient préparé une très (très) grosse action abolitionniste qui consistait à afficher une gigantesque banderole abolitionniste du porno et de la prostitution, sur la statue de la Place de la République, juste avant l’arrivée du cortège.

Donc là, avec la banderole qui est effectivement énorme, il y avait les photos de (je crois) 200 femmes qui sont mortes dans le milieu de la pornographie, mortes suicidées tellement les traumas sont énormes…

J’étais donc juste à côté d’elles, ce qui n’était pas prévu au départ mais, étant juste à côté de ces femmes, je me suis dit que j’allais les aider à porter leur banderole durant la marche.

J’étais contente. Enfin, “contente”, c’est terrible de finir par dire quelque chose d’aussi glauque, mais… J’étais contente de pouvoir faire quelque chose et de contribuer.

Là, je les aidais, je faisais quelque chose d’utile.

Je me sentais vraiment utile, et j’étais heureuse de pouvoir (au moins) les soutenir.

Pour la première fois de ma vie, je me suis sentie véritablement en danger dans une foule.

Morgane, rebelle du genre.

J’ai surveillé, pendant toute la marche, si les autres groupes (les autres collectifs qui étaient derrière nous et étaient pro-prostitution) se rapprochaient.

J’ai dit et ce, plusieurs fois : “Vraiment, il faut avancer, il ne sont pas loin!”

Mais, vraiment, parce que j’avais conscience que s’ils se mettaient à notre niveau, on risquait VRAIMENT de se faire arracher nos banderoles, et de… De se faire agresser en fait! Enfin, d’être agressées!

Car on ne se fait pas agresser, on EST agressées car nous sommes victimes.

Je me suis dite que ce n’était pas possible! Je ne peux pas accepter qu’en manifestations féministes, on se sente en danger comme si on était le soir tard dans la rue avec des groupes d’hommes qui pourraient nous agresser!

Cette marche s’est donc malheureusement terminée par l’agression des militantes de CAPP.

(Collectif Abolition Porno Prosititution)

Morgane, rebelle du genre.

Quatre femmes ont fini leur soirée soit au commissariat, soit aux urgences ou peut-être même les deux, je ne sais plus.

(Après vérification, nous confirmons les urgences : 2 femmes ont fini tabassées et traumatisées avec un nombre affolant de jours d’ITT : 21 jours pour l’une, 29 jours pour l’autre… Les blessures étaient multiples. Et bien plus que 4 femmes, dont les victimes de coups, étaient au commissariat après avoir été refoulées de 2 autres, pour déposer plainte.

Les mots derrière les blessures : traumatisme facial et lombaire, ecchymoses, œdèmes à la joue, cervicalgie et raideur de la nuque, des douleurs vives au coccys, des migraines à ne pas savoir dormir, la mâchoire qui craque encore car les articulations ont été fragilisées, de l’amnésie traumatique,…)


Du coup, je n’ai pas pu aller sur la Place de la République me rapprocher du cortège puisque j’avais une pancarte abolitionniste et que je savais que les femmes avec qui j’étais (de CAPP) avaient été agressées vraiment violemment.

Je me suis donc contentée de déposer ma pancarte loin de tout le monde et, loin de cette foule, tout en me disant que, peut-être que des gens la prendraient en photo et puis se diraient : “Ah ben, quand même! Finalement, elles ne sont pas toutes complètement à côté de la plaque ces féministes, elles ont conscience que la prostitution n’est pas un métier!”

Bien que je ne parle pas ici de transactivisme, je pense que c’est une des anecdotes les plus marquantes que j’aie.

Puis, nous savons très bien que ces sujets sont liés les uns aux autres.

As-tu quelque chose à ajouter?

Il faut qu’on essaie de toutes se dire que nous sommes nombreuses finalement, à penser pareil, mais à ne pas se l’autoriser.

C’est-à-dire qu’on le pense mais, c’est un sujet qu’il ne faut surtout pas aborder ou, du moins, si on l’aborde, il faut prendre 12000 pincettes et on marche constamment sur des œufs.

Il faut qu’on arrive à parler et à se dire que… NON! Nous ne sommes pas le souci!

NON! Ce n’est pas moi qui suis malveillante ou intolérante! Ce sont les autres qui sont intolérants!

Moi, je ne vais pas insulter des gens en privé ou leur dire que ce qu’ils pensent est horrible et qu’ils méritent le bûcher!

Je ne vais jamais me permettre ce genre de choses.

Je me permets juste de penser par moi-même et je me rends compte que, finalement, nous sommes plus nombreuses qu’on ne le pense.

Morgane, rebelle du genre.

Nous remercions Morgane pour son témoignage.

N’hésitez pas à partager le plus largement possible et, s’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe :

https://www.womensdeclaration.com/fr/

Mercie les femmes!

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