Mais bon, si c’était moi, je vous dirais que je m’appelle Louise, que j’ai 23 ans, que je suis étudiante et que je viens de la région parisienne.
Petite, j’étais « garçon manqué ». Je détestais mon corps et je voulais devenir un garçon.
Louise, rebelle du genre.
J’avais toujours trouvé que j’étais différente des autres enfants, comme en décalage. J’ai été victime de harcèlement scolaire. Puis, vers mes 12 ans, j’ai vraiment appris à aimer mon corps et j’ai aussi rencontré d’autres filles qui me ressemblaient. Puis, j’ai eu 15 ans et j’ai développé des troubles du comportement alimentaire.
Vers la vingtaine, j’ai été victime de violences sexuelles.
Et, très récemment, que j’ai été diagnostiquée TSA. C’est une forme légère d’autisme.
Louise, rebelle du genre.
Au début de mon parcours féministe donc, à la fin du lycée, j’étais plutôt une féministe libérale. Une femme hétéro qui soutenait les droits des transsexuels (on dit transgenres aujourd’hui…) que j’assimilais à ceux des homosexuels et ce, même si je me posais des questions quand je voyais des enfants très jeunes comme Jazz Jennings prendre des hormones.
J’ai commencé à suivre des groupes comme les Femens et à me dire que OUI! On pouvait être un homme et aimer mettre des robes sans vouloir changer de sexe… À la fac, j’ai été traitée de TERF alors que je ne savais même pas ce que ça voulait dire ! Et progressivement, je suis devenue radfem (féministe radicale).
Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes ?Pour leurs droits ? Pour les enfants ? Pour la société ? Pour la démocratie ?
Cette idéologie est dangereuse pour plusieurs raisons. D’abord, elle invisibilise le mouvement du féminisme et les problématiques strictement féminines. Ensuite, elle force les enfants à entrer dans des cases et à se mutiler physiquement. Elle est aussi dangereuse pour les droits des homos. Je pense à ces femmes lesbiennes qui sont agressées sexuellement et violées, et sur qui on pratique des thérapies de conversion, à qui on explique qu’elles doivent aimer les pénis et que si, en tant que lesbiennes, elles n’aiment pas les pénis, elles ont un problème (d’où mon allusion aux thérapies de conversion)… Elle est aussi dangereuse parce que les TRA (les transactivistes), défendent aussi la prostitution et la pornographie qui sont étroitement liées à tout ça.
Qu’est-ce qui t’a décidée à témoigner sous ta réelle identité ou de façon anonyme ? As-tu déjà subi des pressions, des menaces, un danger perçu ou réel dans ton entourage (pro, perso, peur pour tes proches, etc.), ou, au contraire, te sais-tu en sécurité pour parler librement ?
Je témoigne de façon anonyme. Je n’ai jamais vraiment subi de menaces mais bon, je suis un master pour devenir enseignante et plusieurs de mes camarades (dont une femme transidentifiée, donc une femme se ressentant « homme ») sont vraiment très proches du transactivisme.
Tout ce petit groupe pourrait d’ailleurs se retourner contre moi.
Le transactivisme est vraiment très présent dans les milieux universitaires et, je vous avoue que cela m’inquiète.
Louise, rebelle du genre.
Ce même groupe a d’ailleurs fait une bibliographie à destination des élèves du collège dans lesquels ils ont mis des BD comme « assignée garçon » ou « appelez-moi, Nathan »… Ce sont des bandes dessinées qui font la promotion du transactivisme.
A la rentrée du master, on a aussi eu une conférence sur les enjeux de l’éducation sexuelle à l’école. Un des étudiants a demandé « Comment fait-on s’ il y a, parmi nous, des élèves trans ou non-binaires? » et notre formateur a expliqué que l’Education Nationale avait l’obligation, entendez bien, l’obligation d’accompagner les enfants et leurs parents dans leur « transition ».
J’ai donc également peur d’avoir des problèmes futurs au niveau professionnel si je m’oppose à la transition d’élèves. D’enfants mineur.es, donc.
Louise, rebelle du genre.
Je crois que si, par exemple, une petite fille venait me dire qu’elle veut changer de sexe et qu’elle se sent « garçon », j’essayerais déjà de ne pas la brusquer, j’essayerais de l’inviter à réfléchir et à prendre son temps. Je lui parlerais, certainement, de mon propre vécu et je lui poserais des questions comme « Qu’est-ce que tu trouves si bien chez les garçons ? ». D’autant plus que la dysphorie, je ne sais pas si vous êtes informés mais… Elle peut être un symptôme de l’autisme. (Enfin, bon…)
Bref, je sais que je peux être traitée de « transphobe » ou de « TERF » rien que pour avoir dit ça.
As-tu une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marquée concernant la transidentité ou le transactivisme ?
Sur les réseaux, une personne trans a fait des sous-entendus sexuels sur moi parce que j’ai critiqué l’idéologie trans.
Une autre m’a attaquée en messages privés et m’a dit :
« tu es hétéro, tu suces des queues, tu n’as pas ta place dans le féminisme » alors que j’ai été victime de viol!
Louise, rebelle du genre.
Je suis membre d’une petite association étudiante et un de nos membres, un homme hétérosexuel, a fait son coming-out en tant que « femme trans non-binaire ».
Il n’a rien changé à son apparence physique, il a de la barbe et s’habille avec des vêtements très masculins (il porte juste des hoodies roses de temps en temps).
Du jour au lendemain, il exigeait de se faire appeler « Présidente » au lieu de « Président » de l’association.
Il utilisait un pseudonyme féminin américain et, en plus, il votait aussi pour le RN (le Rassemblement National). Heureusement, il a fini par démissionner de son poste en accusant les autres membres de « mégenrage ».
Je trouve ça révélateur que selon certains activistes, un homme hétéro…
Excusez-moi, je prends le temps parce que…
Donc, un homme hétéro, puisse se dire « femme », voir « lesbienne », sans ne rien changer à son apparence (et donc potentiellement, puisse accéder aux espaces réservés aux femmes).
Potentiellement, tout nous prendre : nos droits et nos espaces, nos voix et nos réalités.
Nous remercions Louise pour son témoignage.
N’hésitez pas à partager le plus largement possibleet, s’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe:
Bonjour, je m’appelle Annie-Eve et je vis en Amérique du Nord.
Je vis à Montréal au Québec et cela doit faire 6 ans environ que je suis critique du genre.
J’enseigne la philosophie. J’ai fait un bac, une maîtrise en philosophie.
Puis, après mes études en philosophie, alors que j’enseignais déjà, j’ai suivi des cours à l’université en sociologie du genre.
Outre mes études et mon métier, je me suis impliquée dans le groupe “pour les droits des femmes” du Québec qui est un groupe féministe universaliste au Québec.
Annie-Ève, rebelle du genre.
Je suis quelqu’un qui met la science en avant, c’est-à-dire j’ai tendance à me présenter comme scientiste. Contrairement à ce que certains pensent, être scientiste ça ne veut pas dire qu’on pense que la science ne se trompe jamais. Ça ne veut pas dire qu’on pense que la science a réponse à tout. Ça veut dire qu’on privilégie la science comme façon d’aller chercher des connaissances les plus précises possibles.
On sait qu’on fait des erreurs quand on fait de la science parce qu’on n’est pas infaillible, mais justement, qu’est-ce qui permet de corriger les erreurs d’un scientifique?
Plus de science!
La science est une entreprise collective par laquelle on va chercher des données.
On compare les résultats.
En fait, moi ma raison à la base d’être contre l’idéologie du genre c’est vraiment qu’elle est anti-scientifique. Par ailleurs, elle nuit aux droits des femmes, aux droits des enfants, aux droits des LGB, et même aux droits des personnes trans elles-mêmes.
Pour moi, on ne peut pas avoir un bon système de justice et une bonne organisation sociale sans commencer par regarder les faits avec l’approche la plus rigoureuse possible.
Annie-Ève, rebelle du genre.
Selon moi, les problèmes politiques découlent justement du problème de base qui est que ça détourne le sens des mots, ça jette la confusion, ça veut faire de conceptions subjectives des vérités absolues, et ça va à l’encontre de certains faits objectifs.
Il faut que je commence par préciser que, à la base, moi j’étais quelqu’un de sympathique à la cause des minorités sexuelles. Mes parents disaient que j’étais féministe depuis que j’avais appris à parler.
Puis, j’ai toujours été sympathique aux personnes marginales et à la justice sociale. J’ai toujours été sensible aux droits humains et aux droits des minorités.
Contrairement à un préjugé qui est assez répandu chez ceux qui endossent l’idéologie du genre, ceux qui sont critiques de cette idéologie-là, à la base, ils ne sont pas tous conservateurs et encore moins tous des réactionnaires. Au contraire, il y a beaucoup de gens qui sont à gauche, il y a beaucoup de gens qui sont progressistes.
Bon, selon moi “conservateur” et “progressiste” c’est pas des antonymes, parce que être conservateur c’est être prudent face au changement, être progressiste c’est être pour le progrès et changement n’est pas synonyme de progrès. C’est une petite digression mais je la trouve importante.
Donc à priori, moi, j’étais sympathique à la cause des personnes trans.
Comment j’ai commencé à m’intéresser au sujet ?
C’est après avoir fait mon mon bac, ma maîtrise en philosophie, j’avais commencé à l’enseigner au niveau collégial.
En enseignant je continuais aussi de m’instruire, j’ai continué à lire en philosophie des sciences beaucoup; c’est une branche de la philosophie qui m’intéresse particulièrement, la philosophie des sciences.
Puis, quand j’ai suivi des cours de sociologie du genre, quand on est arrivé à parler de la “théorie queer”, je sais que vous ne me voyez pas mais je mets des guillemets autour du mot “théorie” parce que, selon moi, ce n’en est pas une, c’est plutôt une idéologie… Mais il y avait une chose qui me chiquottait dans ce que disait la professeure : c’était l’idée d’arrêter de coller des étiquettes sur les gens.
Alors c’est certainement en raison de ma formation et de mon travail en philosophie qu’en entendant ça, à chaque fois je me disais : « oui mais c’est ça, parler, c’est ça, utiliser un langage : c’est communiquer par concept, donc nécessairement on met des étiquettes sur les objets, y compris sur les humains. Quand on dit qu’une personne est grande; quand on fait la différence entre un enfant et un adulte, entre un homme et une femme, ou toutes sortes d’autres différences qu’on peut faire qui sont utiles. C’est pas nécessairement à des fins discriminatoires qu’on fait la différence, il peut y avoir des bonnes raisons de le faire.
Puis, je me disais « mais si vous voulez arrêter de coller des étiquettes, ben arrêtez de parler, arrêtez d’écrire !»
De toute manière, quand on se dit “queer”, qu’est-ce que c’est d’autre qu’ une étiquette qu’on se donne? J’en avais parlé au professeur à un moment donné, que cet élément-là me laissait perplexe.
Par ailleurs, dans ce cours-là, ce n’était pas la première fois que j’entendais parler de l’existence de personnes intersexuées. J’en ai entendu parler dans le cadre du cours, et l’enseignant présentait ça comme quoi c’était un peu comme la couleur de peau, que le sexe existait sur un spectre… Je n’ai pas immédiatement identifié pourquoi mais, quelque chose en moi me disait “Non, non, la comparaison est fallacieuse, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas!
Le sexe n’est pas un spectre au même titre que la couleur de peau!”
Puis, plus tard, comme je ne suis pas biologiste, je n’avais pas pensé spontanément mais en lisant des biologistes… J’y ai pensé. Cela va à l’encontre de la théorie de l’évolution.
Parce que l’évolution permet d’expliquer pourquoi la division sexuée s’est établie et qu’elle est restée. Il y a deux sexes, il n’y a pas une “variété” de sexes, il y en a deux. Même si on accordait que le sexe est un spectre, – il ne l’est pas, mais admettons – le problème avec l’argument qui est donné par les idéologues du genre, qui repose sur l’existence des personnes intersexes, c’est que on part de la prémisse que tout le monde n’est pas soit un homme soit une femme, qu’il y a des “corps intermédiaires” qui sont quelque part entre les deux…
Annie-Ève, rebelle du genre.
Même si c’était vrai, je vais reprendre la comparaison avec la couleur de peau : il n’y a pas des noirs et des blancs. Il y a des personnes plus ou moins foncées. Si une personne noire, disons un Togolais, et une personne blanche, admettons une Russe, ont un enfant ensemble, l’enfant va être métis. Il va probablement avoir une couleur de peau qui est entre les deux.
Et puis, il y a des gens qui ne sont ni noirs ni blancs : les Japonais, les Indiens, ils ne sont ni noirs ni blancs, c’est d’autres couleurs. Alors, c’est très bien tout ça mais… Est-ce qu’on pourrait admettre… admettons que…
Bon, je suppose que tout le monde connaît Catherine Deneuve, l’actrice?
Admettons que Catherine Deneuve, dont tout le monde sait bien qu’elle est blanche, partait de tout ça et qu’elle disait: “Ca, ça veut dire que la couleur de peau n’existe pas objectivement. Alors moi, je m’identifie comme noire, et donc je suis noire.”
Mais on dirait, “mais non Catherine Deneuve n’est pas noire” !
Alors, même à supposer que le sexe ne soit pas binaire, en quoi on pourrait passer de ça à la conclusion que chacun peut être une femme, un homme, ou n’importe où entre les deux, selon son identité subjective? Ce n’est pas parce que quelque chose existe sur un spectre que ce n’est pas objectif.
Donc ça, c’est les premiers éléments qui ont fait en sorte que je suis devenue, disons… Perplexe par rapport à l’idéologie du genre bien que, je n’appelais pas encore comme ça à l’époque où j’ai suivi mes cours de sociologie du genre.
Ce qui m’a rendue plus critique ensuite c’est de faire la connaissance de la féministe Diane Guilbault, une féministe québécoise qui est malheureusement décédée aujourd’hui.
Annie-Ève, rebelle du genre.
C’est elle qui m’avait invitée à devenir membre de « pour les droits des femmes du Québec », et quand je m’étais jointe à leur premiere assemblée annuelle, Diane Guilbault avait fait un exposé sur les raisons pour lesquelles le fait de permettre à n’importe quel homme d’être reconnu comme une femme par simple auto-identification (parce que depuis quelques années au Canada, la loi a changé, auparavant au Québec, au Canada, pour changer de sexe légalement – évidemment vous et moi savons que l’on ne change pas de sexe réellement- mais pour avoir une reconnaissance de changement de sexe, il fallait faire une transition complète).
Mais depuis plusieurs années maintenant, il suffit de déclarer qu’on se sent de l’autre sexe et l’auto-identification suffit.
Diane Guilbault a expliqué en quoi ça posait problème pour les femmes. Je l’ai écoutée et je me suis dit que ce qu’elle disait avait beaucoup de sens.
Un autre événement, un incident qui aura été marquant pour moi (ça peut paraître insignifiant) c’est tout simplement une publication j’ai vue sur Facebook dans un groupe féministe.
Une autre membre du groupe a fait une publication pour demander : “je me pose la question (je la paraphrase), c’est censé être un groupe féministe, la plupart des publications que je vois portent sur les personnes trans, alors je voudrais savoir, est-ce que c’est un groupe pour parler des droits des femmes ou un groupe pour parler des droits des trans?”
Ce qui était à mon sens une bonne question.
Elle s’est faite répondre : “on parle de droits des femmes trans, c’est pertinent dans le groupe, à moins que tu sois en train de dire que les femmes trans ne sont pas des femmes, ce qui voudrait dire que t’es transphobe”.
Ca, c’est ce qui a été ce que les anglophones appellent mon “peak trans”.
Ca n’a pas été long en fait, parce que tout de suite, je n’ai pas voulu intervenir, mais je me suis dit “effectivement, les femmes et les personnes trans n’ont pas tous les mêmes problèmes, ne vivent pas toutes les mêmes formes de discriminations”.
C’était parfaitement légitime que quelqu’un qui considére être dans un groupe féministe se demande si on sort pas du sujet.
Ca veut absolument pas dire que les droits des personnes trans ne sont pas une cause importante. Simplement ce sont des causes différentes. Puis de voir qu’il suffit de dire que, (bon moi j’utilise plus du tout l’expression “femme trans”) de simplement dire qu’une personne de sexe mâle n’est pas une femme, ça suffit à se faire traiter de transphobe!
Moi j’ai vraiment décroché à ce moment-là.
J’ai commencé à écrire des billets de blogs, à lire beaucoup sur le sujet, et je me suis retrouvée dans la mire d’une militante qui défendait l’idéologie du genre et qui, malheureusement pour moi, avait un certain charisme, un certain leadership.
Elle a incité ses contacts, ses connaissances, à me harceler.
C’est là que le harcèlement envers ma personne a commencé.
Annie-Ève, rebelle du genre.
Et plus je lisais sur le sujet, plus je me faisais attaquer sur les réseaux sociaux, et même à mon travail éventuellement. Non pas par des gens avec qui je travaille, mais par des gens de l’extérieur, qui ont su où que je travaillais.
Avec tout ça je suis restée critique du genre.
Je le suis devenue de plus en plus.
Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes, pour leurs droits pour les enfants, pour la société ou pour la démocratie?
Alors effectivement, l’idéologie du genre est une menace pour tout ça.
Je réitère qu’à la base, c’est un problème parce que c’est anti-scientifique.
Non seulement ça ne repose pas sur des bases empiriques, ça vient nier des faits scientifiquement établis, mais en plus, les tenants de l’idéologie du genre veulent empêcher toute critique. Ils veulent empêcher même qu’on pose des questions.
Annie-Ève, rebelle du genre.
On a le droit de poser des questions, à condition que ce soient les questions qu’eux veulent entendre…
Alors évidemment, dès qu’un groupe veut imposer de la censure, c’est dangereux pour la science et pour la démocratie.
Mais ça va ensemble : on peut pas avoir une bonne organisation sociale, un bon système de justice si on ne regarde pas la réalité, y compris les faits sur l’être humain.
Alors, déjà qu’on empêche les chercheurs de faire des études rigoureuses sur ce qui cause la dysphorie de genre par exemple, ou sur n’importe quel sujet (en fait), lié aux personnes qui s’identifient comme trans ou comme non-binaire. On empêche les chercheurs qui ne sont pas dans la “bonne ligne idéologique” de faire leurs travaux; on diabolise les personnes qui remettent en question le narratif principal.
Alors forcément, ça nuit à la démocratie.
Ca nuit aussi bien à la connaissance qu’à la démocratie. Je dirais aussi que la majorité des gens accordent de l’importance au sexe.
Je vis au Canada qui est un pays bilingue et les documents officiels au Canada doivent être produits par les gouvernements et accessibles dans les deux langues.
Vous savez, en anglais gender (genre en fr) et sex ce sont des synonymes. On a commencé à utiliser gender donc pour parler de la féminité de la masculinité comme construction sociale après que les théories du genre aient commencé à s’élaborer.
Mais si je me fie à mes lectures, et aussi à l’étymologie, ces deux termes en anglais sont généralement utilisés comme des synonymes. Vous savez gender est aussi genre en français en fait ça vient de Genesis en grec et de genus en latin qui était carrément utilisé pour désigner les parties génitales. À partir de Genus, il y a plusieurs autres termes clairement liés au sexe qui en sont dérivés, tels que engendrer, générer, génital… Il y a plusieurs mots anglais aussi qui en viennent.
Les idéologues du genre ont détourné le sens des mots; les idéologues du genre insistent beaucoup sur la distinction entre sexe et genre, mais je remarque que par ailleurs ils jouent beaucoup sur la confusion aussi.
Annie-Ève, rebelle du genre.
Du fait de vivre au Canada, j’ai lu plusieurs documents officiels qui portaient sur ce qu’on appelle les droits des personnes trans, les droits liés à l’identité de genre ou à l’expression de genre. J’ai remarqué qu’il n’était pas rare que quand il est écrit Gender sur la version anglaise, il est écrit sexe sur la version française…
Dernièrement, au Québec, le gouvernement qui est en place en ce moment a voulu établir que sur les documents officiels, on ait deux mentions, c’est-à-dire la mention “sexe” qui correspond au sexe réel de la personne, constaté à la naissance et qu’on ajouterait, pour ceux qui le souhaitent, la mention de leur identité de genre.
Et devinez qui a protesté? Les idéologues du genre, les transactivistes!
Et pourtant, ce sont eux qui demandent depuis des années, qui martèlent (!) que les gens ne font pas la différence entre sexe et genre et qu’il est temps que les gens “s’ouvrent l’esprit”, qu’ils “s’éduquent” et qu’ils fassent la différence entre sexe et genre!
Pour la première fois, à ma connaissance, le gouvernement parle de vraiment faire la différence… et ils sont les premiers à s’en plaindre…
Ils veulent entretenir la confusion, et à partir de là, ils veulent empêcher tout le monde de se questionner.
Je n’ai pas besoin de dire qu’ils empêchent les femmes qui craignent pour leurs droits de (… ils essaient en tout cas!) de nous exprimer.
Pourquoi ça nuit aux droits des femmes?
À la base, comment voulez-vous revendiquer les droits des femmes si vous leur enlevez le mot qui sert à désigner leur groupe?
Parce qu’ils ont vidé le mot “femme” de son sens. On ne peut plus définir le mot femme comme “femelle de l’espèce humaine”.
Ils n’ont jamais proposé de définition alternative substantielle, et de toute façon, pourquoi on aurait besoin d’une définition alternative ?
Pour la majorité des gens, le sexe est important, c’est pour ça qu’on a des mots pour distinguer les humains selon leur sexe.
Annie-Ève, rebelle du genre.
Si vous voulez distinguer les humains selon autre chose que leur sexe, c’est faisable. En utilisant d’autres mots.
Mais on ne peut pas admettre que des termes qui servent à faire une distinction qui est importante pour l’immense majorité des gens soient simplement…
Non pas simplement détournés de leur sens! Mais carrément vidés de leur sens!
Parce qu’ils en sont à dire que “Une femme c’est quiconque s’identifie comme une femme!”
Alors… je pourrais vous dire : “Ah mais moi je suis une fifaerlagne…” et là vous allez me demander: “Qu’est-ce que ça veut dire?”
“Une fifaerlagne c’est n’importe qui, s’identifiant comme une fifaerlagne” …
Là, vous n’êtes pas plus avancés… Vous savez très bien que ce n’est pas un mot et que si je ne peux pas vous donner une définition qui ne répète pas le mot lui-même et bien, ce n’est tout simplement pas un mot.
D’un point de vue plus concret, plusieurs féministes, en fait plusieurs personnes, ont développé sur les problèmes que ça peut poser de vouloir remplacer ce qu’ils appellent le genre par le sexe.
Le genre, ils ont commencé par dire que c’était une construction sociale, la féminité et la masculinité ; mais c’en est venu au point où le genre serait subjectif. Ce serait comment la personne se sent… Alors, quiconque se sent femme est une femme, quiconque se sent homme est un homme, quiconque se sent ni l’un ni l’autre est non-binaire…
Il faudrait qu’on organise tout en fonction de ça, plutôt que le sexe… D’ailleurs, ils n’ont jamais expliqué ce qu’était censé vouloir dire “se sentir femme”.
Ca fait que la seule façon de savoir si quelqu’un est une femme, c’est si la personne le dit!
Mais le problème, c’est qu’il y a des contextes dans lesquels on tient compte du sexe et même dans lesquels on sépare par sexe pour de bonnes raisons!
Si on arrête de le faire c’est souvent dans le désintérêt de tout le monde, mais encore plus des femmes! Et ça pose aussi des problèmes particuliers, aussi bien pour les LGB, que pour les personnes trans elles-mêmes.
Par exemple, dans le sport, ce n’est pas par « genre » qu’on sépare traditionnellement par sexe, c’est pour des raisons objectives très claires, c’est-à-dire que les hommes et les femmes ne sont pas pareils physiquement et que si on mélange les sexes dans le sport ce n’est pas équitable pour les femmes, et ce n’est même pas sécuritaire pour les femmes.
Et pas seulement dans les sports de combat.
Prenons un sport comme le soccer, le football, ce n’est pas un sport de combat, mais il y a des contacts, il y a un risque de contacts assez important.
Je pourrais multiplier les exemples mais je pense que c’est pas nécessaire.
Je n’en reviens tout simplement pas que l’on en soit à se faire demander la preuve que c’est inéquitable et dangereux pour les femmes qu’on laisse des hommes qui s’identifient comme des femmes participer à leur compétitions sportives!
Les hommes sont plus forts que les femmes, c’est un fait établi.
De toute façon, peu importe les preuves qu’on apporte, les gens qui persistent à poser la question, ce sont des idéologues, pour qui les faits n’ont aucune importance, parce que tout ce qui compte c’est leur idéologie.
Les femmes ne peuvent pas avoir d’espaces réservés aux femmes! Et oui ça, ça peut être important par exemple, dans des espaces comme les prisons pour femmes, ou dans les refuges pour les femmes vulnérables, des femmes qui ont été victimes de violences et qui sont traumatisées.
Elles peuvent avoir besoin d’un espace où elles ne côtoient aucun homme, et ce n’est pas parce qu’un homme s’identifie comme une femme, que les femmes traumatisées autour de lui, elles ne voient pas que c’est un homme!
Annie-Ève, rebelle du genre.
Alors, qu’on dise, “Oui mais les sentiments des personnes trans….”
Oui mais, les sentiments de ces femmes-là, pourquoi ce serait moins important?!
Si des personnes trans ont été victimes de violences, qu’elles ont besoin de soins, qu’elles ont besoin d’un refuge avec des personnes compétentes pour les aider…. aucun problème!
Mais il faut que certains refuges soient réservés aux femmes !
Traiter les femmes qui ont fui des proxénètes, des maris violents ou que sais-je encore, dire que c’est elles qui oppriment les personnes trans?
Je vous en prie!
C’est vraiment traiter les personnes les plus vulnérables d’oppresseures!
Qu’est-ce qui t’a décidée à témoigner sous ta réelle identité?Est-ce que tu as déjà subi des pressions, reçu des menaces? Est-ce que tu perçois un danger dans ton entourage, personnel ou professionnel? Est-ce que tu as peur pour tes proches ou, au contraire, est-ce que tu es parfaitement libre et à l’aise pour parler de ce sujet ?
Oui, j’ai été victime d’intimidations.
Annie-Ève, rebelle du genre.
Comparativement à d’autres personnes, je ne suis certainement pas la plus à plaindre.
L’une de mes meilleures amies a perdu son emploi d’ailleurs, c’est assez ironique, elle a perdu son emploi dans un refuge pour femmes, parce qu’elle persistait à dire que les femmes existaient objectivement.
Mais oui, moi aussi on a essayé de me faire perdre mon emploi, heureusement sans succès dans mon cas.
En fait à plusieurs reprises, on a essayé de me nuire au travail, avec une intention exprimée d’arriver à me faire suspendre, ou même renvoyer.
Une des choses qui a été faite, a été d’écrire à mes supérieurs immédiats pour se plaindre de ce que j’exprime sur les réseaux sociaux, sur mon blog… Mais comme, justement, je fais ça en dehors de mon travail, je n’implique jamais l’institution pour laquelle je travaille dans mes prises de position sur des sujets socio-politiques, et mes positions n’engagent personne d’autre que moi.
À cet égard, je suis une citoyenne comme les autres qui prend position et mes positions n’engagent personne d’autre que moi.
Contrairement à ce que prétendent mes détracteurs, il n’y a pas de haine dans mes propos. Certains ont voulu m’attribuer des propos qui ne sont pas les miens, mais étant donné que justement, mon blog mes supérieurs pouvaient très bien aller le consulter alors ils ne peuvent pas amener de preuves que j’ai dit des choses que justement je n’ai jamais dites.
Annie-Ève, rebelle du genre.
Ca été fait à cinq ou six reprises, que des personnes qui ne me connaissent pas du tout et qui n’ont aucune idée de comment ça se passe à mon travail, écrivent à des supérieurs, à mon travail…
Une chose qui… en fait, soit, ils ne l’ont pas fait, c’était un projet qu’ils avaient, Je l’ai su grâce à une personne qui était dans un groupe secret de militants, qui m’a avertie avec des captures d’écran, qu’ils étaient un groupe à avoir collecté des captures d’écran pour essayer de s’en servir contre moi. Ils venaient examiner mes pages sur Facebook, ils prenaient des captures d’écran, ils les sortaient souvent de leur contexte. Leur projet était de contacter l’association étudiante pour laquelle je travaille.
Finalement, apparemment, ils ne l’ont pas fait, à moins qu’ils l’aient fait, et qu’il n’y ait pas eu de suite… Parce qu’à mon travail, il n’y a pas de problème. Ce sont vraiment des gens extérieurs à mon travail qui ont un problème avec moi.
Par contre, je sais qu’ils ont envoyé un document de captures d’écrans à la direction des ressources humaines. Ça n’a débouché sur rien, parce que justement, de leur point de vue, les captures d’écran étaient choquantes… Mais du point de vue de Monsieur et Madame tout le monde, ce que j’écrivais était parfaitement raisonnable. J’ai le droit de prendre position sur des sujets sociaux et des sujets politiques, comme tout le monde.
Il y a même une personne qui est allée jusqu’à appeler la coordonnatrice de mon département, en prétendant être la mère d’un élève, pour me dénoncer pour deux choses : elle disait que j’intimidais son fils et plusieurs autres élèves. Et elle disait aussi que je faisais de la prostitution sur Internet…
Alors là, on tombe dans le mensonge et la calomnie complète.
La coordonnatrice ne l’a pas crue une seconde, elle dit à la dame “il faudrait que vous me donniez le nom de votre fils pour que je valide auprès de lui, et pour qu’il me dise ce qu’il s’est passé exactement”. La dame n’a pas voulu.
Elle n’a même pas voulu dire auquel de mes cours auquel son fils est inscrit….
Elle a dit “Mais je ne peux pas prendre une plainte anonyme comme ça, je ne sais même pas de qui ça vient, n’importe qui pourrait nous appeler pour raconter n’importe quoi sur un de nos enseignants!…” ce qui, probablement, était ce qui était en train d’arriver à ce moment-là!
Mes détracteurs me dépeignent comme une harceleuse une intimidatrice épouvantable.
Mais, déjà, mes élèves, ce sont des adultes. Ils donnent une image de moi comme quoi je m’en prends à des plus faibles que moi…
Intimider les garçons de ma classe… habituellement, ils sont plus forts que moi, ce sont des adultes! J’enseigne à des adultes!
La manière dont ils décrivent le scénario (qu’ils se sont inventé) ne colle tellement pas à la réalité qu’ils n’ont pas été pris au sérieux à mon travail.
Mais ils ont quand même essayer de me faire perdre mon emploi.
Je suis de ceux qu’on a essayé de “canceller”, comme on dit!
Pourquoi j’en parle à visage découvert ?
Déjà, ça ne servirait à rien à ce stade-ci d’essayer de me cacher, parce qu’on peut facilement trouver mes positions sur ce sujet-là, et ça fait déjà un moment qu’ il y a des gens qui en parlent.
Des fois, je croise des gens sur les réseaux sociaux, je ne les connais pas du tout, mais eux connaissent mon nom. Ils disent “Ah, Annie-Ève Collin, la terf!”
“T’es qui, toi? Je ne te connais pas, qu’est-ce que tu veux?”
Ce qui est drôle, c’est que parfois, le sujet du fil de discussion n’a rien à voir avec le genre. Il y a vraiment des gens obsédés par ça… Ils voient quelque part: oh la terf !
Je pense que c’est important de parler de J. K. Rowling… Elle nous a fait un gros cadeau. J’imagine que ceux qui m’écoutent n’ont pas besoin que je leur dise exactement ce qui est arrivé.
Annie-Ève, rebelle du genre.
J. K. Rowling est une femme qui a la chance d’être tellement riche qu’il est impossible de lui faire perdre son gagne-pain. Elle est célèbre, elle est imbannissable. Vous savez, quand on parle de la cancel culture (en Français on a traduit ça par “culture du bannissement”) c’est impossible de faire disparaître JK Rowling. Mais il y en a plein des femmes comme elle à qui on fait la même chose.
Pourquoi ça a été un cadeau pour nous qu’elle se décide à parler?
C’est que justement que c’est impossible de lui enlever sa visibilité.
Alors ça a fait en sorte que beaucoup de gens qui n’étaient pas au courant de la situation se sont rendu compte. Elle a dit que “les personnes qui ont des menstruations” sont des “femmes”. Pour la majorité des gens, ils entendent ça et ils pensent: “évidemment” alors de savoir qu’on peut devenir victime de campagnes de haine pour avoir dit ça! Les gens réagissent!
Elle a donné une certaine visibilité au problème.
Mais je pense que c’est important que d’autres personnes, des femmes, des hommes se décident à parler, parce qu’en fait, je serais bien étonnée que ceux qui endossent l’idéologie du genre soient majoritaires!
Mais ils sont vocaux, ils parlent fort!
Il faut que d’autres voix se fassent entendre. C’est comme ça que l’on va permettre de réitérer les droits des femmes qui sont une catégorie d’humains caractérisée par un sexe et non par un genre.
Et aussi ceux des LGB, parce que être lesbienne, ça veut dire être attirée par les personnes de même sexe que soi. Si le concept de sexe devient tabou, si on l’efface, comment est-ce que les lesbiennes peuvent parler de ce qui les concerne spécifiquement?
Et la même chose pour les gays, les hommes homosexuels. Ce qui les caractérise, c’est d’être attirés par des personnes de même sexe qu’eux-mêmes.
Annie-Ève, rebelle du genre.
Il n’y a pas de mal à ce que quelqu’un qui revendique un genre revendique ses droits.
Seulement, ça ne doit pas se faire au prix que d’autres groupes puissent aussi mettre en avant ce qui les caractérise. C’est pour ça que, à la rigueur, ajouter le concept de genre, qui est important pour vous, revendiquez-le! Mais vous n’avez pas à enlever aux autres la possibilité de parler du sexe : c’est important pour eux.
J’ai fait le choix de continuer d’en parler ouvertement, et j’encourage d’autres à faire pareil.
Malgré que… je sais qu’on opère des représailles, malheureusement.
Je ne mentirai pas à celles et ceux qui m’écoutent.
Oui, il y a un risque de représailles, mais plus on va être nombreux à prendre la parole moins ils vont pas pouvoir nous empêcher de parler!
ATTENTION CE TÉMOIGNAGE CONTIENT DES DESCRIPTIONS EXPLICITES DE VIOLENCES SEXUELLES, NE L’ÉCOUTEZ, NE LE LISEZ, QUE SI VOUS ÊTES EN ÉTAT DE LE FAIRE.
Je m’appelle Françoise, j’ai 29 ans et je suis parisienne.
J’ai toujours été critique du genre, j’ai toujours perçu leurs discours comme quelque chose qui me mettait très mal à l’aise.
Après, je peux comprendre le ras de bol à être rattaché à des stéréotypes de genre mais pour avoir été confrontée par la suite à des hommes qui se griment en femme et se disent femmes, j’ai compris qu’ils ne faisaient que de renforcer ces stéréoptypes.
J’étais déjà très critique et je croyais que si j’étais confrontée à ce genre de personne, je serais capable d’ignorer et de juste partir…
Alors qu’en tant que femme déjà critique de cette théorie du genre, j’ai quand même fini par être victime, pour vouloir être trop gentille, tolérante et bienveillante.
Françoise, rebelle du genre.
(je parle des hommes surtout qui se travestissent en femme et se disent être des femmes).
J’avais un ami que je connaissais depuis 5 ans, j’étais souvent invitée chez lui pour les soirées.
L’ambiance était cool, pas forcément libertine mais “BDSM soft” et ouverte d’esprit… mais chacun respectait les limites de chacun et les jeux se faisaient à part du salon, où tout le monde prenait l’apéritif.
Mon ami a toujours eu le penchant pour le travestissement, il disait souvent qu’ il aimait cela mais que les autres, nous en sommes, refusaient de le voir comme ça… Alors que c’était faux, on tolérait tout à fait. Mais au fond, il voulait que l’on dise de lui que c’est une femme. Il avait l’intention d’être désiré par des hommes hétérosexuels comme des femmes peuvent l’être.
Du jour au lendemain, il a fini par se travestir tout le temps quand je le voyais, il me demandait sans arrêt de lui dire qu’il était une belle femme, qu’”elle” était sexy, qu’”elle” était belle.
C’était mon ami. Je voulais le soutenir, je ne voyais pas la violence que je m’infligeais.
Et puis il s’est mis à inviter des hommes habillés en robe qui se disent être des femmes.
La violence sexuelle n’était pas envers les femmes, mais plutôt les hommes hétérosexuels.
J’ai vu ces hommes travestis forcer les hommes hétéros à les embrasser, les forcer à avoir des jeux sexuels avec eux. Si je remettais ça en question, je passais pour la femme rabat-joie, intolérante…
Françoise, rebelle du genre.
J’ai commencé à déserter les soirées car il y régnait (de plus en plus) un climat d’insécurité où l’on ne pouvait plus rien dire, où l’attention devait être tournée vers ces hommes travestis, les confirmer dans le fait qu’”elles” étaient des femmes… Et si par erreur on disait “lui”, la personne pouvait répondre avec caprice et violence.
Je ne venais plus mais mon ami tenait quand même à continuer à me rabaisser, à me faire du mal mais à distance maintenant, dans sa totale confiance d’être une “femme”.
Il a décidé de se lancer dans une carrière porno.
Sans que je n’ai rien demandé, il m’envoyait des videos porno de lui habillé en “femme” (robes, portes jaretelles, perruques,…) où il exhibait son pénis et son anus et suçait des god pénis.
Françoise, rebelle du genre.
Au début, je tolérais. Je ne regardais pas les vidéos, mais je lui disais « oui oui quelle femme sexy et excitante tu fais »…
Après, je lui ai demandé (gentiment) d’arrêter d’envoyer les vidéos, mais les rares fois où je venais aux soirées, il me prenait vite à part et me disait « j’ai des choses trop mignonnes à te montrer”, il me mettait face à moi encore une énième vidéo de lui habillé en bas et perruque tout en me disant « regarde mes bas comme ils sont jolis »… La vidéo le montrait en train d’exhiber son pénis et son anus!
J’ignorais et je rejoignais les autres, mais il y a eu une fois de trop où j’ai encore une fois regardé mais cette fois il a fait “poper” une photo porno très gore de lui avec de la selle et du sang.
Je me suis sentie très mal.
Je suis allée manger et il est revenu, habillé en femme. Puis, il a levé sa robe et a exhibé son pénis pour, soit-disant, montrer un truc sur sa peau…
Je suis partie pour rentrer chez moi. J’ai vomi toutes mes tripes et j’ai envoyé un message à lui (et à sa femme) pour leur dire que, en tant que femme, j’en avais marre de me rabaisser à ça.
Par chance, je ne vis pas de harcèlement. Il se victimise et il dit que c’est moi qui lui ai permis de devenir comme il est, sa femme vit un véritable enfer mais en même temps elle est complice… Elle pousse les autres femmes à tolérer et à se rabaisser à ça, peut-être pour partager sa peine.
Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes ? Pour leurs droits ? Pour les enfants ? Pour la société ? Pour la démocratie ?
Pour la société avant tout, en plus, elle-même les légitime dans leur névrose, la violence est psychologique et peut aller jusqu’à la violence physique.
De ce que moi j’en ai vécu, les travestis se griment de tout les stéréotypes et veulent se faire confirmer que c’est cela être une femme supérieure… Cela ne fait que renforcer les stéréotypes, ça ne fait que renforcer l’idée qu’une femme qui ne correspond pas à ces stéréotypes, est une femme inférieure et elle doit se censurer et se rabaisser à les mettre sur un piedestal… Parce qu’on veut être gentilles et tolérantes.
Oui! Je pense que c’est dangereux parce-qu’on ne veut pas remettre cela en question! On ne peut pas en parler! Et d’autres femmes sont victimes mais aussi complices de ce sexisme!
Françoise, rebelle du genre.
Ce que je veux ajouter, c’est que la violence est faite aux hommes hétéros, mais j’ai vu la violence de femmes travesties qui ne veulent pas transitionner et qui poussent d’autres hommes à transitionner. Dont cet homme dont je parle, il a 50 ans et il a fait la rencontre d’un homme de 30 ans qui est tombé amoureux de lui et qui n’avait aucune intention de transitionner, mais qui s’est retrouvé à transitionner quand même. Mon ami de 50 ans n’a plus de relation intime avec sa femme, il ne peut en avoir qu’avec des hommes travestis et lui même en travesti, ce jeune garçon lui permet d’aller plus loin… Pendant sa transition, il n’allait pas bien tout le temps déprimé, j’avais des doutes : est-ce que c’était vraiment les hormones?
J’en ai parlé à mon ami qui me disait que tout allait bien, que c’était les hormones, il me disait même que son métier qui était trop « masculin » selon lui le rendait dépressif et qu’il devait démissionner et avoir un métier plus « féminin ».
Qu’est-ce qui t’a décidée à témoigner sous ta réelle identité ou de façon anonyme ? As-tu déjà subi des pressions, des menaces, un danger perçu ou réel dans ton entourage, ou, au contraire, te sais-tu en sécurité pour parler librement ?
En ce moment, je pense que nous ne sommes jamais en sécurité pour en parler librement.
Françoise, rebelle du genre.
Je ne vis pas de pression ni de menace, le seul truc est qu’en coupant les ponts avec lui, j’ai dû le faire avec tous les autres, car il raconte que c’est moi la méchante et qu’il est la victime.
J’ai dû faire ce choix.
Nous remercions Françoise pour son témoignage.
N’hésitez pas à partager le plus largement possibleet, s’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe:
Je m’appelle Muriel Petit, je suis enseignante, j’ai 45 ans, je suis féministe radicale, lesbienne, et j’habite à Bruxelles.
Je dirais que je suis féministe depuis toujours mais sans nécessairement me poser beaucoup de questions sur des réalités hors de ma vie.
Muriel, rebelle du genre.
Je suis née dans une famille de Belgique catholique où, même si j’avais assez le droit par rapport à mes parents, de faire les activités, les études, etc. que je voulais, au niveau des stéréotypes sexistes c’était bien ancré.
Donc c’est ma maman qui s’occupait de tout ce qui était ménage éducation etc, et que mon papa, au final ne faisait pas grand-chose. Je me souviens parce qu’on me l’a raconté, que quand j’étais toute petite, une femme d’un certain âge a admiré quel gentil petit garçon j’étais, à jouer calmement avec des petites voitures… et à me dire quelle méchante vilaine fille j’étais quand elle a appris que j’étais une fille!
J’en parle parce que plus tard je voudrais revenir sur le mot “vilaine”.
Je n’ai jamais très bien compris les normes auxquelles on est obligée en tant que fille de se maquiller, de s’épiler, de… au niveau des vêtements etc. Mais voilà, je m’y suis pliée parce que j’avais pas trop le choix. Je me suis rendu compte petit à petit que j’avais relativement de la chance d’être née en Belgique, à cette époque-ci, où donc, j’ai pas été avortée, parce que j’étais petite fille, je n’ai pas été excisée, etc. Et que j’avais le droit de vote, et des choses ainsi.
Ma culture féministe s’élargissait un petit peu et puis, j’ai commencé à lire. Je suis tombée sur un forum féministe qui à l’origine, était plutôt matérialiste. Cela m’a ouvert les yeux sur différentes choses.
Mais, ce qui m’a vraiment ouvert les yeux, ça a été que sur ce forum, le transactivisme était de plus en plus présent.
Muriel, rebelle du genre.
Il y avait des sujets dont on ne pouvait plus parler parce que c’était choquant et heurtant…donc voilà. Mais à ce moment-là, je restais très fort dans la bienveillance et l’empathie, notamment parce que je connaissais une femme transidentifié et que je l’avais rencontrée via la maison arc-en-ciel de Bruxelles et à l’époque, j’avais suivi l’atelier qu’elle menait qui s’appelait “trans pour les nuls” qui m’avait un peu perturbée parce que, bah… En sortant de là, je ne savais plus ce qu’était un homme et ce qu’était une femme. Je trouvais ça assez embêtant, mais sans être trop consciente du souci qu’il y avait là, derrière…
Au point qu’à l’époque, j’ai envisagé d’aider à écrire un livre pour expliquer les transidentités aux enfants…
Muriel, rebelle du genre.
En même temps, à côté de cette bienveillance que que j’avais, cette empathie que j’avais pour ces personnes qui me disaient beaucoup souffrir, il y avait un malaise qui grandissait parce que je percevais des incohérences dans le discours, parce que les questions des transactivistes prenaient toute la place partout, dans toutes les discussions que ce soit sur le forum, ou que ce soit dans les associations… Et par chance en plus du forum, j’ai commencé à lire pas mal de blogs plus radicaux et j’ai eu l’occasion de rencontrer d’autres féministes radicales lors d’un gathering à Paris, et là ça m’a permis d’ouvrir les yeux, tout à fait, sur pourquoi j’étais pas à l’aise et de mettre le doigt sur toutes les incohérences de cette idéologie.
Je pense que le fait d’avoir ouvert les yeux sur mon orientation sexuelle lors de ce gathering-là aussi, a participé au fait que je devienne critique du genre.
Muriel, rebelle du genre.
Suite au gathering, je me suis rendue à la maison arc-en-ciel pour des rencontres entre lesbiennes, et quand j’ai questionné le fait qu’il y ait des hommes transidentifiés (« femmes » trans) dans le groupe, on m’a fait comprendre que si j’avais un problème avec ça, la porte était ouverte, je pouvais partir… que c’était vraiment « vilain et transphobe » de poser la question.
Une lesbienne a réussi à me dire un truc du genre “mais tu sais, telle personne est vachement plus lesbienne que toi parce qu’elle au moins, elle n’a jamais couché avec des hommes, même du temps où elle pensait qu’elle était un homme!”… Donc voilà.
Et ce genre d’épisode-là, ils s’en est produit sur des groupes soi-disant lesbiens, sur Facebook, etc. Ce n’était juste vraiment plus possible d’être dans l’empathie pour ces personnes-là, autant j’ai de l’empathie pour les personnes qui souffrent, autant je pense que, une personne anorexique elle souffre aussi car elle se sent trop grosse… Le médecin ne va jamais lui dire “écoute je vais t’aider à perdre du poids”! Le médecin va essayer de l’aider à mieux voir comment son corps est. Je ne comprends pas comment, quand la personne vient avec « je suis une femme dans un corps d’homme » ou « un homme dans un corps de femme », les médecins entrent dans le jeu et comment tout le monde doit entrer dans le jeu…
Dans ce qui m’a fait devenir critique du genre aussi, il y a le fait que, depuis 8 ou 10 ans, les questions d’identité de genre ne sont pas questionnables en Belgique dans les associations dites « féministes ». Ou plutôt, il y a 8-10 ans, c’était surtout : “On ne va pas se positionner parce que c’est clivant et bla-bla-bla”… Et il y a 4 ou 5 ans, c’était plus : “On va pas se positionner ». Aujourd’hui, c’est : “Mais arrête d’être transphobe.”
C’est quelque chose qui se produit aussi pour toutes les questions concernant la prostitution. Depuis 4 ou 5 ans, si on est abolitionniste, on est une « méchante » et je vois ce qui arrive pour le moment en Belgique.
Muriel, rebelle du genre.
C’est quelque chose qui se produit aussi pour toutes les questions concernant la prostitution. Depuis 4 ou 5 ans, si on est abolitionniste, on est une « méchante », et je vois ce qui arrive pour le moment en Belgique…
Pour moi, c’est ce qui va se passer aussi avec la GPA où il y a une promotion énorme par rapport à elle, et c’est de moins en moins contestable. Si jamais on est contre la GPA, c’est qu’on est de « méchantes et homophobes » qui ne veulent pas que les pauvres gays deviennent pères…
Je remarque un recul assez phénoménal concernant les droits des femmes sur toutes ces questions, et c’est pour ça que je suis critique du genre.
Pour moi, on est vraiment dans la même chose que “Les vêtements neufs de l’empereur” qui est un conte où tout le monde sait que l’empereur est nu mais il n’y a personne qui ose le dire, parce que tout le monde a peur de ce que les autres vont penser de lui si jamais dit que “Moi, je ne vois rien” et on est, pour moi, exactement dans la même chose avec les transactivistes!
Je pense qu’une majorité de personnes savent très bien qu’un homme ne peut pas devenir une femme, et qu’une femme ne peut pas devenir un homme mais on a peur de le dire parce que nous avons peur de la réaction, nous avons peur d’être traitées de « méchantes », de « transphobes », de « vilaines » ou de personnes à abattre…
Muriel, rebelle du genre.
Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes, pour leurs droits, pour la société, pour la démocratie?
Je pense que c’est une menace vraiment à tous niveaux.
Je pense que c’est une menace pour les enfants. Il y a un scandale sanitaire qui est en vue. Que ce soit pour tous ces gamins et ces gamines qui vont se retrouver stérilisées alors que c’est pas du tout ça qu’on a leur avait vendu. Il y a tous ces enfants qu’on fait transitionner parce qu’ils ne correspondent pas aux stéréotypes de genre ou parce que les parents se sont rendus compte qu’il y avait de fortes probabilités qu’ils deviennent ou qu’elles deviennent homosexuelles plus tard et que ce n’est pas supportable… et donc on préfère avoir un enfant trans plutôt qu’un enfant homosexuel.
Donc je pense que pour les enfants c’est une catastrophe. D’autant plus une catastrophe que c’est une idéologie qui en tout cas en Belgique est entrée dans les écoles. Dans le programme du cours que je donne, l’identité de genre est entrée dedans. Dans les circulaires il est précisé en début de circulaire : “Nous n’utilisons pas la l’écriture inclusive pour éviter les lourdeurs de langage, mais évidemment ce message s’adresse à tous les hommes, les femmes, et les personnes non-binaires.” Donc l’idéologie trans et queer est complètement arrivée partout et les enfants en Belgique sont censés avoir de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sociale et de plus en plus souvent, quand ces animations-là sont données, elles sont données par des associations qui expliquent aux enfants que peut-être ils ne sont pas dans mon corps etc.
Donc ça, ça me fait très très peur pour les enfants.
C’est aussi une menace pour les lesbiennes, puisque c’est devenu excessivement compliqué de faire une association de lesbiennes et de pouvoir légalement réserver l’entrée de l’association uniquement aux femmes.
C’est un gros problème quand une lesbienne exprime qu’elle n’aime pas les pénis, parce que dans son orientation sexuelle, fatalement les parties génitales entrent en jeu, le message est décrit comme « haineux », comme « transphobe » et donc, comme une raison pour pouvoir taper dessus…
Cela s’est vu malheureusement en manif!
Muriel, rebelle du genre.
Mais c’est une menace aussi pour toutes les femmes puisque les discriminations dont on souffre sont fondées sur notre corps, sur notre réalité biologique sur le fait que les femmes sont potentiellement capables de donner la vie, donc d’être enceintes, donc d’avoir besoin d’un congé de maternité… Donc il y a toute une série de choses et puisque on peut plus faire le lien, si on les écoute, entre ce qui est une femme et sa réalité biologique, ben on peut plus parler des soucis des femmes. Mais parler des soucis des femmes, c’est aussi les symptômes de maladies qui sont différents selon si on est un homme ou une femme, que ce soit pour l’autisme, que ce soit pour les crises cardiaques, on n’a pas les mêmes symptômes. Résultat : les femmes passent sous le radar, ne sont pas soignées.
Mais c’est vrai aussi dans les sports. Ce n’est pas normal qu’un homme ait concouru aux sports olympiques dans la catégorie de “femme”.
Ce n’est pas normal que des bourses réservées aux femmes soient prises par des hommes, parce que bah oui ils courent plus vite effectivement! Un adolescent de 17 ans court plus vite qu’une adolescente de 17 ans parce que simplement il y a eu la puberté et ce n’est juste pas possible!
Mais c’est vrai aussi pour des questions de sécurité :
Je ne suis pas d’accord que dans mes toilettes, que dans mes vestiaires, que dans une chambre que je partagerais avec normalement une collègue en classe verte, je puisse me retrouver avec un ou des hommes parce que ils disent “se sentir femme”.
Muriel, rebelle du genre.
Il y a aussi quelque chose qui m’énerve mais, prodigieusement!
C’est de me rendre compte que les personnes qui se disent « trans » ne sont pas du tout en train de créer leurs propres espaces. Elles veulent pouvoir avoir l’autorisation d’entrer dans nos espaces, et si jamais on leur dit non, le résultat c’est qu’elles font du lobbying pour que le lieu ferme ou, pour que les subsides soient diminués. Et quand elles entrent, le résultat, c’est qu’une femme par exemple, ira dans des refuges avec des femmes qui vivent à la rue et qui disent “mais moi j’ai un souci, j’ai vu un homme”…
Et on nous répond: “C’est toi le souci, c’est toi qui vas dehors…”
Donc c’est vraiment un gros, GROS problème!
Je pense qu’au-delà de tout ça, ce qui m’énerve peut-être le plus, c’est que pour moi, c’est un problème social, et plutôt sociétal…
Il est considéré comme tout à fait normal, valide, d’agresser des personnes parce que leur opinion n’est pas la même. Donc aujourd’hui, en Belgique, et ailleurs, des personnes disent défendre l’idée qu’une femme qui a une pancarte dans une manifestation contre les violences faites aux femmes, qui aurait un message “vilain pas beau méchant” c’est tout à fait normal, légitime, de l’attaquer, de l’agresser, de l’attraper et qu’il faut qu’elle assume.
Nous sommes dans un processus où, pour le moment, des personnes qui se disent féministes, légitimisent les violences faites aux femmes de la même manière que les hommes qui frappent leurs compagnes légitimisent leur violence en disant “Oui, mais c’est de sa faute, elle l’a cherché, ou elle n’a pas dit ce qu’il fallait” ou je ne sais quelle autre couillerie… Tout cela pour dire : “mais c’est normal que je la tape”.
Ce qui m’effraie, c’est que d’une part, cela vient de personnes qui se disent féministes, et que pour un certain nombre de personnes de la société, ça a l’air de passer “crème”…
Muriel, rebelle du genre.
Tout comme quand on fait remarquer : “Oui mais il va y avoir des problèmes si on ne fait plus les statistiques selon le sexe. Donc ça veut dire qu’on ne peut plus voir les discriminations faites aux femmes. Ça veut dire qu’on peut plus voir qu’il y a une grosse différence de salaire. Ca veut dire que des hommes se retrouvent dans des prisons de femmes… Y compris des personnes qui ne disent féministes, disent : “Mais non, vous imaginez des choses etc.”
Sauf que c’est en train de se passer sous nos yeux. Oui c’est l’idéologie trans et je tiens quand même à dire que je n’ai rien contre les personnes trans, j’ai envie de dire “les vraies personnes trans”, les personnes qui se sentent mal dans leur corps, tellement mal au point de se mutiler pour essayer d’aller mieux… Mais j’ai un gros problème avec cette idéologie, qui est une idéologie sectaire et terroriste qui fait que on ne peut pas avoir un avis différent.
Si on a un avis différent on est des blasphémateurs, et on mérite la mort, ou le viol ou au moins des coups… parce que quand même franchement c’est trop violent!
Donc il y a des personnes qui vont dire “C’est trop trop violent d’avoir dit que c’était un homme, c’est normal que tu te prennes son poing dans la gueule.”
Et sur ça, je suis juste vraiment, vraiment pas d’accord.
Donc cette idéologie est une catastrophe totale.
Qu’est-ce qui t’a amenée à témoigner sous ta réelle identité? Est-ce que tu peux nous expliquer si tu as déjà eu des pressions ou des menaces? Est-ce que tu te sens en sécurité pour parler librement ?
J’ai vraiment beaucoup hésité sur la manière de témoigner. Est-ce que j’allais utiliser un pseudo tout à fait? Ou juste mon prénom?
Si j’ai beaucoup hésité c’est parce que je sais les violences dont sont capables les transactivistes…
Je sais les intimidations, le doxxing et le harcèlement.
Muriel, rebelle du genre.
Le harcèlement, j’en ai vécu pendant une longue partie de ma vie et ce n’est vraiment pas quelque chose que j’ai envie de revivre.
Et puis il y a une part de moi qui se dit : “Mais merde! Ce que je dis est quelque chose qui respecte les droits humains. Je ne fais de mal à personne. Je donne une opinion qui est construite. J’ai pas de souci à ce que d’autres personnes aient une autre opinion que moi, mais je dois pouvoir avoir le droit de donner mon opinion.
Et partant de là, même s’il y a une part de moi qui a peur, parce que… parce que j’ai vécu dernièrement leur violence… mais je ne suis pas d’accord pour continuer à “me cacher” ou “me faire discrète”.
Et je pense que plus nous serons nombreuses à donner notre avis, et à le faire de manière visible et sans être dans l’ombre et sans nous cacher,… Je pense que ça peut aussi permettre à d’autres de le faire.
Parce que si je regarde autour de moi, il y a une majorité de personnes qui sans doute ne se rendent absolument pas compte de ce qui se passe, mais qui, quand on leur parle de différentes choses, se disent “oui effectivement il y a un problème. Il y a un problème qu’on fasse transitionner des enfants. Il y a un problème que des femmes soient agressées lors de manifestations.”
Donc voilà c’est pour ça que j’ai choisi de témoigner avec mon nom.
Donc je m’appelle Muriel Petit, j’habite à Bruxelles, j’ai 45 ans et vous allez devoir faire avec!
Est-ce que tu aurais une anecdote à nous raconter sur un événement qui t’a marquée concernant la transidentité ou le transactivisme?
Alors y en a plusieurs.
Il y a le fait que toute une série de mots ne sera plus possible d’être utilisée.
On va parler de “personnes qui ont leurs règles” ou de “menstruatrices”, de “maisons d’accouchements” pour éviter d’utiliser des mots comme “femme, mère” ou des choses ainsi… Cela me marque parce que les mots sont importants pour écrire la réalité.
Muriel, rebelle du genre.
Une anecdote perso, c’est le jour où une personne d’un groupe m’a vue avec mes mollets poilus…
C’était la première fois que cette personne-là voyait que j’avais décidé de laisser mes poils tranquilles., et la fois d’après, quand j’ai vu le groupe, je suis arrivée en retard à la réunion, et ils ne se sont pas rendu compte que j’étais là et ils étaient en train de parler de : “Ah oui mais c’est chouette pour la diversité, nous allons avoir personne trans! », « Ah oui mais, je suis quand même un peu étonnée je n’attendais pas ça de Muriel…”
Et je suis repartie très discrètement puis, je suis rentrée très bruyamment, et il n’ont évidemment plus jamais reparlé de rien mais, je trouve ça assez… Choquant de dire qu’une femme qui a des poils aux pattes c’est donc que c’est un mec!
Dans les anecdotes il y a aussi le fait que sur un groupe lesbien sur Facebook c’était considéré comme normal que des hommes transidentifiés viennent parce que … ils sont des lesbiennes! Mais il y avait aussi une femme transidentifiée qui a voulu venir parce qu’elle se dit “bi” et que… voilà ! Et il n’y avait pas de souci, elle pouvait être là aussi… donc leur manque de logique me frappe toujours beaucoup.
Mais il y aurait encore tellement, tellement de choses à dire mais… il paraît qu’on n’a pas le droit de faire 125 épisodes donc je vais laisser là!
Est-ce que tu as quelque chose à ajouter ?
Il y a quelque chose qui me tient vraiment à cœur.
Le 28 novembre, il y a eu une manifestation contre les violences faites aux femmes. Un groupe de femmes a été agressé pendant cette manifestation et je faisais partie de ce petit groupe de femmes. J’ai vécu une horde qui s’abattait sur nous, et je n’ai pas compris de suite pourquoi.
On a, évidemment, eu des insultes, de la menace, des bousculades, quelques coups. On a, évidemment, été traitées de “terfs” et puisque “terfs”, nous sommes bonnes à brûler!
Muriel, rebelle du genre.
Une des choses qui m’a marquée c’est qu’un homme dont, j’ignore s’il est transidentifié ou pas, mais vu que sur les réseaux sociaux, on me dit que je suis “méchante” qui, en plus, “mégenre” les gentilles personnes trans qui étaient avec le groupe…Donc, j’imagine que c’était un homme transidentifié… Il a dit à un moment “Oh mais qu’elles sont vilaines!!!” et je me suis retrouvée, comme quand j’avais quatre ans, quand la dame qui, elle, devait avoir plus de 70 ans certainement, et c’était dans les années 80, me trouvait tellement vilaine parce que j’étais une petite fille qui ne jouait pas à la poupée, mais qui jouait aux autos…
Et là, je me suis retrouvée face à un homme qui avait exactement le même discours réac… Je suis désolée mais, le transactivisme, pour moi, c’est tout sauf progressiste.
Ils ont ce même discours simplement parce qu’en tant que femme, je n’avais pas la place que lui considérerait que je devais avoir, à savoir douce, attentionnée, empathique, attentive aux hommes et faisant passer les hommes avant moi!
Donc voilà, je trouve pire que révoltant que, dans une manifestation contre les violences faites aux femmes, des violences contre les femmes se produisent.
Je trouve révoltant de voir la manière dont le groupe qui nous a agressées essaie de faire passer ça sur les réseaux sociaux.
Muriel, rebelle du genre.
Mais il y a une part de moi qui a confiance.
Parce que nous avons eu la chance d’avoir le réflexe de filmer ce qui se passait, donc des images sont sorties et je me rends compte qu’il y a de plus en plus de personnes qui se disent : “il y a quand même un souci”, qui se disent que oui, ce n’est pas normal de frapper une femme pour des questions d’idés et d’opinions différentes.
L’agression subie par Muriel et des femmes ce 28/11/21 lors d’une manifestation contre les violences masculines à Bruxelles :
Bonjour je m’appelle Jeanne, c’est mon deuxième prénom.
Je suis française, j’ai 30 ans. J’habite dans une petite ville du sud-ouest de la France et je suis doctorante en sociologie.
C’est très récent que je m’exprime ouvertement sur cette question-là.
J’ai toujours eu des idées féministes assez ancrées depuis l’adolescence en fait et quand j’avais 18-20 ans en particulier, je lisais énormément de textes féministes notamment des féministes radicales, parce que c’était ce qui me parlait le plus, mais à l’époque j’avais pas de personne ouvertement trans dans mon entourage et c’était pas du tout un sujet sur lequel je m’interrogeais.
Jeanne, rebelle du genre.
Je savais que ça existait, point.
Et pendant mes études je suis allée passer un an dans une université du Canada anglophone et là j’en ai profité pour suivre des cours auxquels j’avais pas eu accès en France donc, c’était des cours de sociologie des rapports hommes/femmes d’anthropologie du genre et des cours de women studies. C’était il y a 10 ans donc ça s’appelait encore women’s studies à l’époque. Il faut savoir que ces départements, dans les universités anglo-saxonnes, ont tous été renommés gender studies ou women and gender studies depuis…
Et c’est à ce moment-là que j’ai vraiment commencé à être exposée à cette idéologie autour du genre.
Jeanne, rebelle du genre
Un de mes enseignants, par exemple, c’était un soi-disant “homme trans”, c’est-à-dire une femme trans identifiée qui s’est présentée comme “homme trans” dès la première séance du cours et dans un autre cours, j’ai eu au moins une séance organisée par l’enseignante où elle a fait intervenir un autre “homme trans”, en fait une autre femme trans identifiée qui nous a raconté en détail son parcours de transition, sa vie, etc.
Et moi à l’époque j’étais exposée à tout ça, j’écoutais et je voyais pas du tout ça comme une idéologie. C’est-à-dire, qu’on nous présentait tout ça comme un fait objectif : “Il y a des personnes trans. Leur vécu est comme ça, comme ci comme ça… Et moi j’acceptais ça en fait. Mais au fond de moi j’étais mal à l’aise, je percevais bien que ces soi-disant “hommes” nous parlaient de leur transidentité comme de quelque chose de profond, d’immuable et d’inné… alors que dans les faits, il ne faisaient que nous parler de non-conformité aux normes de genre en fait, de non-conformité aux normes féminines. Et ils parlaient aussi d’un rapport difficile à leurs corps de femmes mais rien, en fait, n’était une sorte “d’essence trans” innée. Il y a eu ce cours où une personne trans identifiée nous parlait et une fille de la classe a fini par oser poser des questions, elle lui a notamment demandé “En quoi ce que vous nous décrivez-là, c’est différent de l’expérience d’un tomboy, d’un garçon manqué? » Et la personne trans a eu l’air interloquée avant de répondre “ Je détestais mon corps”.
Elle lui a dit “Mais en fait en quoi ce que vous nous décrivez-là, c’est différent de l’expérience d’un tomboy, d’un garçon manqué? Et la personne trans a eu l’air interloquée elle a répondu “ Je détestais mon corps”.
Jeanne, rebelle du genre.
Voilà, moi j’y voyais pas quelque chose d’inné, une sorte d’essence féminine ou masculine, là-dedans!
Et ce qu’il faut dire aussi c’est que moi, je me retrouvais énormément dans ce que nous ont raconté ces femmes trans identifiées et dans ce que je pouvais lire aussi des témoignages de personnes trans dans les médias, puisque moi-même, quand j’étais petite, pendant plusieurs années, je rêvais tous les jours de devenir un garçon. Je pensais que dans ma tête en quelque sorte j’étais un garçon plutôt qu’une fille. Je détestais le rôle de fille qu’on voulait me faire jouer.
Et je voyais aussi ma mère être maltraitée par mon père, et je pense que ça ça aussi ça a joué un grand rôle là-dedans, parce que ça m’a enlevé très tôt, cette envie de devenir une femme.
Jeanne, rebelle du genre.
J’avais une apparence physique de garçons, les gens me prenaient très régulièrement pour un garçon. Moi secrètement j’en étais ravie… sauf que voilà c’est passé à l’adolescence. Je pense que bah tout simplement j’ai mûri en fait et que j’ai fini par accepter que j’étais une fille, que oui, il y avait des gros gros inconvénients à être une fille dans cette société mais que j’avais pas trop le choix parce que mon corps était comme ça et c’est tout.
Et donc en fait moi quand j’étais petite je correspondais tout à fait à la description typique de l’enfant trans. Sauf que je ne me suis jamais identifiée comme ça et qu’aujourd’hui je suis une femme et je suis contente d’être une femme enfin bref…
Du coup quand des personnes trans parlaient de transidentité comme de quelque chose d’inné, qui dure toute la vie etc. ça me paraissait un peu suspect et surtout je voyais bien qu’il y avait quelque chose dans ce qu’ils disaient qui était complètement à l’opposé du féminisme en fait. Parce qu’ils ramenaient toujours les mots homme et femme à des stéréotypes sexistes! Voilà. Mais à l’époque j’avais pas de regard vraiment critique là-dessus. Je m’arrêtais à ça, à ce “Tiens c’est bizarre quand même, c’est un peu sexiste ce qu’ils racontent”.
Mais j’allais pas plus loin en fait.
Je crois même que je m’empêchais d’y réfléchir parce que j’avais très peur au fond de moi de passer dans le camp des méchants en fait… De passer dans le camp des réacs et transphobes, un peu au même titre que les racistes, les sexistes, etc. Et c’est quelque chose qui me faisait peur, et comme je n’y réfléchissais pas plus que ça, je ne voyais pas tous les problèmes concrets que cette idéologie pouvait poser pour les femmes.
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Mais ça a changé, tout ça, il y a un peu plus d’un an.
Je n’étais pas du tout militante mais je suivais quand même un petit peu ce qui se passait dans le mouvement féministe en France.
Les collages sur les féminicides, lancés par Marguerite Stern par exemple et j’avais entendu parler du fait que Marguerite Stern sur retrouvait ostracisée dans le milieu féministe, harcelée etc. parce que c’était une “terf”. Et moi j’ai eu envie de comprendre tout ça, et pour ça je me suis notamment inscrite sur Twitter en fait où j’ai suivi plein de comptes féministes et c’est là que j’ai pris conscience des débats si on peut appeler ça des débats au sein du féminisme sur la question de l’identité de genre. Et j’ai été choquée la violence des activistes trans et de certaines féministes à l’égard des prétendues “terfs”. J’ai été frappée aussi honnêtement de la bêtise et de la naïveté un peu niaise des arguments des féministes qui se disaient “inclusives”. J’ai commencé à lire vraiment beaucoup sur cette question de la trans identité et de l’identité de genre. Des bouquins de journalistes, de chercheuses féministes anglo-saxonnes principalement.
Et là c’était vraiment génial parce que plus je lisais, plus j’apprenais, plus je regardais des documentaires aussi, plus je me rendais compte que mon malaise vis-à-vis de ce sujet était logique. Il était justifié en fait depuis le début et ça m’a vraiment appris à avoir beaucoup plus confiance en mes jugements.
Il y a quelques mois, je ne sais pas, 3-4 mois, il y a eu vraiment la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour moi c’est que une de mes amis de longue date qui est journaliste a fait une vidéo pour un média très connu qui reprenait complètement la propagande trans sous couvert d’objectivité.
Et ça m’a vraiment posé problème parce que pour moi, outre que ça véhiculait une idéologie misogyne anti féministe, c’était du mauvais journalisme en fait, c’était de la mésinformation totale. Et je pense que si j’avais vu cette vidéo il y a un ou deux ans, peut-être que j’aurais cru ce qu’elle disait, en fait. Parce que je n’avais pas les connaissances pour la juger critiquement.
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Et donc cette amie, j’ai voulu en parler avec elle, elle a pas voulu donc on évite un petit peu le sujet depuis sauf qu’à ce moment-là en fait je me suis rendu compte qu’autour de moi PERSONNE n’avait envie d’en parler… Toutes mes amies qui ont toutes des idées féministes, soit elles n’y connaissaient rien et elles ne s’y intéressaient pas vraiment, elles voulaient pas en parler, ou bien elles évitaient le sujet parce que ça les mettait mal à l’aise comme moi ça avait pu me mettre mal à l’aise quelques années avant.
Et c’est là en fait que j’ai fini par me créer un autre compte Twitter anonyme et j’ai commencé à twitter sur cette question, essayant de trouver des gens qui pensent comme moi et de me sentir moins seule avec mes idées.
Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les droits des femmes et pour la société?
Je pense qu’il y aurait énormément énormément de choses à dire et les femmes que vous avez déjà interrogées elles ont déjà dit beaucoup de choses très importantes elles en ont déjà parlé assez bien et du coup, ce que j’aimerais c’est insister sur un point en particulier qui n’a pas encore été abordé dans le podcast, je crois, et qui pose vraiment problème, en tant que femme, en tant que féministe mais aussi en tant que sociologue : c’est l’importance des données statistiques basées sur le sexe.
En fait, je pense que les féministes et les femmes en général ont besoin que des statistiques soient régulièrement recueillies concernant les inégalités et les discriminations et les violences fondées sur le sexe. C’est-à-dire que, si on veut que les gens en général et que les décideurs politiques en particulier, aient une vraie conscience de l’ampleur de ces problèmes et que des politiques publiques à la hauteur de ces problèmes soient mises en oeuvre, il nous faut des données objectives et les plus précises possibles sur ce qu’on vit en tant que femme : sur les violences des hommes, sur leur évolution dans le temps, etc.
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Et en fait, il n’y a qu’à regarder ce qui se passe avec #MeToo et avec #MeTooInceste, par exemple : on a beau avoir des chiffres fiables qui montrent que les violences sexuelles sont extrêmement répandues dans tous les milieux, que ce sont des violences sexistes qui touchent de manière prédominante les filles et les femmes…
on a avoir tous ces chiffres, on nous reproche quand même de mentir, d’exagérer ou alors, on dit que les choses ont évolué, qu’elles se sont améliorées, alors même que les chiffres disent l’inverse.
Donc voilà. Vous imaginez que si en fait on n’avait même pas de statistiques fiables pour appuyer nos propos, nos revendications n’auraient carrément aucun poids en fait.
Et sur ce sujet des statistiques, je voudrais souligner plusieurs choses :
Jeanne, rebelle du genre.
Alors d’abord le fait que la variable “sexe”, elle est importante et elle est pertinente dans l’analyse de quasiment tous les phénomènes sociaux. C’est-à-dire que dans n’importe quel domaine en général vous allez trouver des différences significatives entre les hommes et les femmes. Et ça, ça va du niveau de rémunération aux pratiques de loisirs, aux opinions politiques, à la propension à commettre des violences… tout en fait!
Et sur certains sujets en particulier comme les violences ou les inégalités c’est carrément absurde de pas prendre en compte le sexe parce que si on est aveugle à cette dimension du sexe, on ne peut même pas se faire une vision réaliste de la situation. Et du coup en tant que sociologue quand on voit ces différences qui ont été mesurées objectivement entre les hommes et femmes, on cherche à comprendre ce qui les explique, ce qui les cause : pourquoi le sexe est aussi puissant pour déterminer toutes ses facettes de nos vies? Et en faisant des recherches plus poussées, plus qualitatives on se rend compte que ça s’explique par des processus de socialisation très différents pour les filles et les garçons, les femmes et les hommes, c’est-à-dire qu’on nous inculque pas les mêmes normes, les même règles et qu’on finit par intérioriser ces règles jusqu’à ce qu’elles fassent même partie de notre personnalité. Or ce qui fait qu’on va être socialisés comme fille ou garçon, c’est une seule chose : c’est notre sexe. C’est le fait d’être né fille ou garçon, voilà. C’est juste ça qui va déterminer qu’ensuite, toute notre enfance, et ça va se poursuivre à l’âge adulte, on va être socialisés comme fille ou garçon.
Du coup, en fait, les hommes qui pensent être des femmes, ils ont quand même été socialisés comme des hommes, sachant que, évidemment, il n’y a pas une forme de socialisation masculine ces hommes ils n’ont pas été socialisés de la même manière qu’un garçon qui se sent bien dans son rôle de sexe. Ils ont souvent subi des tas de violences parce qu’ils n’étaient pas des garçons “comme il faut”, au même titre que les garçons homosexuels par exemple. Mais ça, ce n’est pas une socialisation fille! Ils ont quand même eu une socialisation masculine. Et même si leur famille les a autorisés très tôt à s’habiller de la même façon que les filles, à jouer à des jeux de filles etc., c’est pas que ça la socialisation de genre en fait! Ils ont bénéficié quand même dans une certaine mesure du privilège masculin. Ils ont quand même, pour le dire grossièrement, intégré l’idée que, ils ont droit de prendre plus de place, de couper la parole, d’imposer leur présence, d’imposer leurs désirs aux autres et notamment aux femmes … parce que tout ça c’est le genre de choses qu’on intègre de manière très subtile au quotidien en observant le comportement des gens par rapport à nous, quand on est enfant notamment. Et ça c’est uniquement parce que les gens, autour de nous, nous perçoivent comme fille ou garçon.
Du coup, forcément, les hommes qui s’identifient comme des femmes vont avoir des comportements typiques d’hommes. On sait que, par exemple, les hommes transidentifiés ont la même propension à commettre des infractions violentes que les autres hommes, voir une propension légèrement supérieure selon les études, et ça, ça peut s’expliquer par plusieurs choses.
Jeanne, rebelle du genre.
Je pense que, effectivement, le fait d’être marginalisée et précaire, le fait d’avoir des problèmes psy aussi, ça peut jouer un rôle, mais la socialisation masculine joue clairement un rôle là-dedans aussi. Et il y a notamment une étude scientifiquement solide qui a été menée en Suède sur plusieurs centaines d’hommes transidentifiés qui montre ça. C’est-à-dire que, c’est une étude d’il y a 10 ans qui a montré que les hommes transidentifiés étaient six fois plus nombreux que les femmes à commettre un crime ou un délit, et 18 fois plus nombreux que les femmes à commettre un crime ou un délit violent.
Donc ce n’est pas des femmes déjà, mais ce n’est pas des femmes comme les autres en fait!
Et en plus, cette étude ne prenait en compte que des hommes qui avaient déjà subi une opération de “changement de sexe” comme on dit, c’est-à dire en fait des hommes qui étaient transidentifiés depuis des années, qui avaient été prêts à subir tout un parcours médical, chirurgical, social, difficile pour obtenir ce qu’ils voulaient. Ce n’étaient pas simplement des hommes violents qui se faisaient passer pour des personnes trans histoire d’avoir accès plus facilement à des victimes.
Donc voilà !
Le fait qu’on se dirige de plus en plus vers ça, ça risque d’entraîner des gros problèmes dans la fiabilité et la précision des données statistiques.
Ca, c’est un risque qui est réel, je ne suis pas parano quand je le souligne…
En Angleterre la semaine dernière par exemple, il y a une étude qui a été lancée par le “domestic abuse comissioner” (c’est un organisme public) et ils ontlancé une étude destinée aux victimes de violences conjugales, et cette étude ne demandait pas le sexe de la personne interrogée! Elle ne demandait que l’identité de genre…
En voyant ça je me dis “mais vaut une étude sur les violences conjugales qui ne prend pas en compte le sexe des victimes?” Sachant qu’en plus les masculinistes passent leur temps à nous dire “Mais les hommes aussi sont victimes de violences conjugales”… et heureusement on peut leur répondre avec des chiffres solides que la grande majorité des victimes sont des femmes, la grande majorité des auteurs sont des hommes. Si on ne mesure plus cet écart hommes/femmes, en fait on fait disparaître la violence sexiste, on se retrouve à analyser les violences conjugales comme simplement des relations conflictuelles violentes entre les individus, sans voir le tableau plus large de la domination masculine. Et du coup bah bon courage pour y mettre fin en fait!
Et les activistes trans, à ça, ils répondent que il y a très peu de personnes trans dans la société et que du coup le fait de prendre en compte l’identité de genre plutôt que le sexe dans les statistiques, ça changera quasiment rien!
Mais en fait, ce n’est pas tout à fait vrai…
Jeanne, rebelle du genre.
Je vais prendre un exemple, celui des viols et des agressions sexuelles.
Il y a une toute petite minorité, entre 2 et 4 % des auteurs, qui sont des femmes. Le fait que des violeurs hommes transidentifiés, même peu nombreux, soient enregistrés comme femmes. Cela peut du coup augmenter de manière drastique les chiffres sur les violences sexuelles commises par les femmes.
C’est ce qui s’est passé au Royaume-Uni ces dernières années…
Ce qu’il faut savoir c’est que là-bas, le crime de viol, légalement, il requiert un pénis. C’est une pénétration avec un pénis en fait, c’est comme ça qu’il est défini légalement. Donc en théorie, seuls des hommes peuvent être accusés de viol au Royaume-Uni. Il y a des cas très rares où des femmes sont accusées parce que elles ont participé au viol aux côtés d’un homme donc, elles sont condamnées comme complices. Mais ces cas se comptent sur les doigts d’une main chaque année. Et pourtant, ce qu’on observe c’est que entre 2012 et 2018 il y a environ 430 viols qui ont été enregistrés comme ayant été commis par une femme. Donc c’est une augmentation brutale, énorme et, pourquoi? Parce qu’en fait de nombreux services de police à travers le pays ont pris l’habitude d’enregistrer l’identité de genre déclarée par les violeurs plutôt que leur sexe!
Du coup, si on regarde ça rapidement, on pourrait conclure à une augmentation de la violence chez les femmes! Heureusement la définition légale du viol, qui en soit est très critiquable, prouve que ce n’est pas ça qu’il se passe au Royaume-Uni!
Mais qu’est-ce qu’il en serait en France si la police et les tribunaux se mettaient à enregistrer massivement les violeurs transidentifiés comme des femmes sachant qu’en France une femme peut tout à fait être accusée de viol (on peut violer avec ses mains, avec un objet, voilà) donc en fait, on ne saurait pas comment interpréter ces données.
On pourrait penser que c’est une augmentation de la violence sexuelle commise par les femmes!
Jeanne, rebelle du genre.
Voilà c’est juste un exemple. Il y a bien d’autres domaines où les statistiques basées sur le sexe sont tellement contrastées qu’un petit nombre d’individus enregistrés dans la mauvaise catégorie peut fausser complètement les résultats, et en plus si le changement d’État civil devient de plus en plus facile la proportion de personne enregistrées dans le mauvais sexe va augmenter. Ça va influencer d’autant plus les statistiques. Du coup comment est-ce qu’on pourra mesurer ne serait-ce que, je sais pas, la réalité des écarts de salaires entre les hommes et femmes?
Ca va devenir impossible donc il faut vraiment vraiment continuer à recueillir des données sur le sexe. Cela n’empêche pas de poser aussi des questions sur l’identité de genre. Au contraire je pense que c’est un phénomène social qui mérite d’être étudié, ça peut nous apprendre plein de choses.
Parce que ça nous permettra aussi d’avoir une idée beaucoup plus précise des violences et des discriminations subies par les personnes trans elles-mêmes, et c’est important, mais il ne faut pas confondre sexe et genre, et il ne faut pas faire disparaître le sexe au profit d’une autre catégorie qui serait l’identité de genre, qui en plus relève d’une croyance, et pas du tout d’une réalité objective.
Qu’est-ce qui t’a décidée à témoigner de façon anonyme?
Bon, moi, je ne crains pas du tout pour ma sécurité, d’ailleurs, j’ai hésité à témoigner sous mon vrai prénom. Mais ce qui m’a décidée à être anonyme, c’est que je n’ai pas envie que des collègues, ou des étudiants, des étudiantes – parce que j’ai eu quand même plusieurs centaines d’étudiants au total ces dernières années – me reconnaissent et que ça puisse potentiellement me nuire professionnellement, sachant que les cas de femmes qui perdent leur emploi à cause de leurs opinions sur ces sujets existent. Je n’ai pas envie de prendre ce risque en fait.
Est-ce que tu as une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marquée concernant la transidentité ou le transactivisme?
écemment j’ai déménagé dans une petite ville et, du coup, j’ai rejoint la seule association féministe de la ville, c’est une association qui est universaliste et non mixte. Et dans ma ville elle est très très majoritairement formée de femmes qui ont l’âge d’être à la retraite. Beaucoup sont militantes depuis plusieurs décennies. Du coup je ne m’attendais pas, (j’ai peut-être été un peu naïve) je ne m’attendais vraiment pas à ce que l’idéologie de l’identité de genre soit très présente parmi elles, j’ai été assez surprise…
Jeanne, rebelle du genre.
L’anecdote en question, c’est qu’il y a quelques semaines, l’association a organisé une conférence-débat autour de l’universalisme et l’intersectionnalité. Et la discussion a surtout porté sur les questions liées au racisme et à la religion, mais à un moment donné j’ai voulu tester le terrain en quelque sorte. J’ai évoqué la question de la transidentité. J’ai dit quelque chose comme : “ Oui mais dans beaucoup de groupes féministes aujourd’hui, ce n’est pas tant ces questions qui se posent au sujet de l’intersectionnalité et l’inclusion, c’est plus tout ce qui concerne la trans identité.
La plupart des femmes qui étaient présentes ont été très surprises que j’amène ce sujet en fait parce que pour elles cette cette question trans c’était plutôt un impensé. Par contre quand j’ai commencé à donner mon avis, notamment sur le fait que les “femmes trans” ne sont pas des femmes, ce sont des hommes trans identifiés, et qu’affirmer le contraire, comme le font beaucoup de féministes au nom de l’inclusivité, ça nuit aux intérêts et aux droits des femmes…
Là, presque tout le monde s’est insurgé.
Je me suis retrouvée toute seule à défendre cette idée-là au milieu d’une bonne trentaine de femmes et que beaucoup d’entre elles étaient choquées de mes idées.
Jeanne, rebelle du genre.
La seule autre femme jeune de l’assemblée, elle a parlé des “terfs” comme pour me dire “Attention! Si tu continues à dire ça ça veut dire que t’es une terf quand même!”
Elle me disait ça plutôt avec bienveillance en fait je pense qu’elle pensait que j’y connais rien, que j’avais pas du tout un point de vue informé sur cette question et elle voulait m’éduquer! Et il y a eu d’autres femmes dans le groupe qui ont eu cette même posture à ce moment-là, d’éducation envers moi, et j’ai eu l’impression que tout ce qu’elles avaient à me dire c’était : “Attention ma petite! Tu dis quelque chose d’interdit!”
Il y a une femme, une seule qui a appuyé un de mes arguments, mais on lui a coupé la parole en gros… Il y a une des adhérentes qui a demandé : “Mais du coup on fait quoi? Oui les femmes trans, est-ce qu’elles ont le droit d’adhérer à l’association? (qui est non mixte, je le rappelle). Et il y a une autre femme dans une position d’autorité qui a répondu tout de suite, sans hésiter : “Oui”, et il n’y a pas eu de débat…
Et tout ça c’est super intéressant parce que j’ai compris que même si ces femmes elles n’avaient jamais réfléchi précisément à la question, elles avaient quand même absorbé cette idéologie et surtout elles avaient absorbé l’interdit de la remettre en question.
Ça montre bien le danger qu’il y a dans le milieu féministe à ne pas réfléchir sérieusement à cette question alors même que l’idéologie trans est profondément sexiste, elle est illogique, elle est rétrograde, et que si on ne réagit pas, en fait, on laisse faire des choses qui vont directement à l’encontre de nos intérêts en tant que femmes.
Et pourtant, en fait, même dans une toute petite ville, dans une tout petite asso comme ça, le danger est réel. Il est pas très loin en fait, il existe parce que ce que j’ai constaté, c’est que dès qu’il y a une rencontre, un débat organisé par l’association, systématiquement il y a des militants d’une autre association de la ville qui est une association LGBTQIA+ , comme ils se présentent, qui viennent.
Jeanne, rebelle du genre.
Ils ont droit parce que certaines rencontres de l’asso sont ouvertes à tous, elles ne sont pas toutes non mixtes, ils ont le droit de venir. Mais en fait ils viennent et ils ont tendance à ramener les débats autour des questions LGBT et trans en particulier. Et y compris, des fois, à monopoliser un petit peu le temps de parole, après les interventions, pour faire leur propagande, en fait (faire leur propagande “pro trans”). Et j’ai constaté que pas grand monde dans l’assemblée ne leur répond, n’ose intervenir.
Les femmes restent majoritairement silencieuses, elles attendent qu’ils aient fini de parler. Elles acquiescent un petit peu mollement et c’est tout.
Jeanne, rebelle du genre.
Est-ce que tu as quelque chose à ajouter?
Non, à part que je suis très contente que vous ayez décidé de lancer ce podcast parce que je crois qu’il y a vraiment besoin en France d’entendre les voix des femmes qui ont ces opinions-là. Que l’on est toujours marginalisées, diabolisées etc. Et ça fait vraiment du bien d’entendre d’autres femmes qui ont ouvert les yeux sur ces questions, voilà.
Nous remercions Jeanne pour son témoignage.
N’hésitez pas à partager le plus largement possibleet s’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe:
Les Rebelles du Genre témoigneront pour WHRC Noues Femmes et feront témoigner des femmes sur le parcours qui les a amenées à devenir critiques du genre.
Et pour vous, quel a été l’élément déclencheur ?
Nous avons hâte d’échanger et de nous rebeller avec voues !
Je m’appelle Anissia Docaigne-Makhroff, j’ai 29 ans, je suis juriste de formation et de profession et je suis également féministe radicale et activiste notamment à l’Amazone Paris depuis un an ½.
Je suis française, j’habite la région parisienne et je suis à moitié d’origine russe.
Je me considère féministe depuis très longtemps, depuis l’enfance en réalité. J’ai très tôt commencé à me poser des questions sur les inégalités entre les filles et les garçons quand j’étais enfant. Après, je me suis posée des questions en arrivant à l’âge adulte sur les inégalités entre les femmes et les hommes et sur les questions des violences sexuelles.
Anissia, rebelle du genre.
Je me suis considérée féministe assez tôt et une de mes grandes convictions féministes était l’abolition de la prostitution que j’ai toujours considérée comme une très grande violence faite aux filles ou aux femmes. Quand j’étais gamine, je ne comprenais pas pourquoi on insultait les femmes et les filles de “putes” et les garçons de “fils de pute” alors que pour moi, la honte est sur les clients. Je ne comprenais pas pourquoi on ne pouvait pas considérer que ces hommes qui sont réduits à aller solliciter des faveurs sexuelles de femmes précaires n’étaient pas insultés? Pourquoi ça, ce n’était pas une insulte commune qu’on employait dans la société?
Je n’ai jamais compris pourquoi la honte pesait sur les femmes. Et quand au début de ma vingtaine (j’ai 29 ans) j’ai commencé à me poser des questions sur le féminisme – je me considérais comme féministe mais je n’avais pas du tout conscience qu’il y avait énormément de théories féministes qui existaient depuis longtemps au-delà des combats qui avaient été menés et gagnés par les femmes, dont le droit de vote puis ensuite, le MLF avec le droit au divorce, etc. Je n’avais pas conscience de tout un tas d’écrits et le jour où je suis tombée dessus sur Internet pour la première fois, c’était un extrait de « Femmes de droite » d’Andréa Dworkin. Je suis tombée sur ces choses-là et j’ai voulu m’intéresser de plus près au féminisme. J’ai découvert qu’il y avait plusieurs féminismes et j’ai alors été… très stupéfaite ! Je n’avais pas du tout conscience de ça. J’ai appris qu’il y avait un féminisme radical, un féminisme plutôt libéral et un féminisme matérialiste, etc. Quand j’ai vu qu’il existait un féminisme libéral qui prônait la prostitution comme une liberté… J’ai été totalement stupéfaite au point que je n’y croyais pas. C’est-à-dire que je me disais : c’est impossible! Il y a un truc qui cloche! Il manque forcément quelque chose, soit ces femmes ne sont pas du tout féministes ou alors elles ne sont pas vraiment pour la liberté de la prostitution. C’est juste pour dire ce que nous disent les radicales, le problème ce n’est pas les femmes. Le problème c’est les hommes et elles ne veulent surtout pas faire peser le tort aux femmes.
Là, j’ai compris quand même assez rapidement que non, ce mouvement prétendument féministe (et plutôt libéral que féministe), ne défendait pas du tout les femmes contre les violences sexuelles et la précarité.
Anissia, rebelle du genre.
Je me suis méfiée donc assez rapidement du féminisme libéral qui par ailleurs défendait à l’époque ce qu’on appelait le “féminisme queer”, ce n’était pas tout à fait le féminisme libéral comme maintenant. Tout n’était pas aussi mélangé et je me suis méfiée de tout ce que prônait le féminisme libéral , y compris cette idée qu’être une femmes puisse être un sentiment.
Je me souviens donc à ce moment où je suis entrée sur tout un tas de groupes, c’était sur Facebook que ça se passait, et j’ai découvert tout un tas de choses.
Il y avait un groupe qui s’appelait, je ne sais pas si c’était « les copines » ou quelque chose du genre (c’était un groupe évidemment libéral)… Et j’avais voulu apporter ma première contribution. J’ai parlé d’allaitement, de contrainte à l’allaitement, de pression sur l’allaitement et j’ai évidemment parlé de mères et de femmes. On m’a très « gentiment » recadrée en m’expliquant que ce que je disais était plutôt juste mais que j’avais oublié de mentionner les pères et les hommes allaitant en me demandant de modifier la manière dont je m’étais exprimée et j’ai été absolument ébahie qu’on me demande de faire ça. Je ne pouvais pas admettre que l’allaitement puisse être un sujet d’hommes ou de femmes qui pensent être des hommes. Donc, j’ai juste refusé et j’ai quitté assez rapidement ce groupe.
Par la suite pareil, on m’a reproché de citer le travail d’«Osez Le Féminisme!» sur des questions relatives à la prostitution, et j’avais lu une personne dire qu’Osez Le Féminisme était criminelle, ou tueuse, ou je ne sais pas quoi… Parce qu’Osez Le Féminisme est contre la prostitution, pour son abolition et pour la pénalisation des clients de la prostitution. Ca devait être au moment où la loi pour l’abolition de la prostitution en France est passée.
Anissia, rebelle du genre.
Finalement, la raison pour laquelle je suis restée plus radicale que libérale? C’est vraiment sur le sujet de la prostitution où je n’ai jamais douté.
Mais sur la question de ce que c’était qu’être une femme et des personnes trans, et les personnes transgenre… Ce n’est pas tant l’identité de genre, j’ai toujours su qu’être une femme ou être un homme dépendait du sexe. Je n’ai pas vraiment douté là-dessus. Simplement, j’étais parfaitement favorable à l’idée d’écouter d’autres personnes et d’autres femmes exprimer d’autres choses sur la question. Je n’étais pas réfractaire d’en discuter avec des hommes transidentifiés qui se disent « femmes trans » et d’ailleurs, j’ai discuté avec des hommes transidentifiés parce que je voulais comprendre et à ce moment-là, je ne les voyais pas du tout comme une menace. Je me disais “quand même, ils ont du culot” et je comprenais bien qu’ils essayaient de dire qu’ils étaient tout comme nous alors qu’ils ne peuvent pas être « tout comme nous » mais je ne voyais aucune difficulté à ce que ces personnes intègrent nos groupes de discussions et nos combats sur des sujets communs.
Notamment, dans les années 2016/2017, on commençait beaucoup à parler de harcèlement de rue, et évidemment que les personnes transidentifiées subissent le harcèlement de rue. Donc sur ces sujets là, je n’avais aucune difficulté à discuter avec des hommes transidentifiés qu’à l’époque, j’appelais femmes trans.
Puis, par la suite, je me suis quand même rendue compte qu’il y avait un loup.
Anissia, rebelle du genre.
Je n’avais jamais quitté le milieu féministe radical virtuellement et j’ai commencé à voir que dans le monde anglo-saxon, il se passait des choses pas nettes. Notamment des hommes en prison pour femmes et la question du sport qui sont des questions qui sont venues au fur et à mesure. Puis surtout, j’ai commencé à voir tout un tas de fétichistes. J’ai compris que ces hommes qui se disaient femmes n’avaient aucune idée de ce que c’est qu’être une femme. Eux, ils ne voulaient pas juste rejoindre les femmes ou les féministes, ils voulaient IMPOSER leur vision de la femme, qui était extrêmement stéréotypée et sexiste et misogyne à NOUS, les féministes et les femmes.
Et ils ont commencé à nous silencier en nous expliquant comment nous devions parler.
Anissia, rebelle du genre.
C’est ce que je racontais, au moment où on m’a expliqué que je ne pouvais pas parler de femmes et de mères allaitantes, mais qu’il fallait aussi que j’inclue les hommes et les éventuels pères. Je me suis rendue compte que c’était comme ça partout.
Puis, sur les groupes radicaux, des lesbiennes nous alertaient. Elles nous disaient « je ne peux plus aller, moi, lesbienne, en province, je n’ai plus aucun espace lesbien dans lequel je peux me rendre. J’ai été exclue de ces espaces parce que j’ai expliqué à un homme transidentifié que moi, je suis lesbienne et que je ne peux pas envisager d’avoir un rapport sexuel avec une personne à pénis, quand bien même elles se sent femme. »
Et elles ont été de plus en plus nombreuses, ces femmes lesbiennes en France, à nous alerter, à nous dire « attention ça vient chez nous ! » Je pense qu’on a fauté à ce moment-là parce qu’on les croyait, mais on ne se rendait pas compte de la menace. On se disait « c’est marginal » même si on voyait tout ce qui se passait dans le monde anglo-saxon. Et moi, je me disais « c’est IMPOSSIBLE que ça arrive chez nous », je ne pensais pas que ça puisse arriver chez nous…
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Et en fait, c’est arrivé chez nous.
Et nous avons vu des grandes associations (comme le Planning Familial) commencé à changer leur vocabulaire pour l’adapter afin de le rendre plus “inclusif”… Ce terme d’inclusivité qui, finalement, est le bon prétexte pour effacer les femmes.
Car au nom de l’inclusivité on n’entend plus jamais le mot “femme” ou le mot “fille” qui sont devenus des gros mots ou alors, il faut les compléter par “et-toutes-les-autres-minorités-de-genre”.
Un événement particulier pour moi : j’étais entrée dans l’activisme féministe en 2016 et à l’époque (donc ça fait 5 ans maintenant) on était mélangées féministes radicales et féministes libérales, on arrivait à travailler ensemble, on s’organisait.
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La première action que j’ai menée avec des femmes en collective, c’était contre les féminicides en 2016 et on arrivait à se mettre d’accord ensemble. On se disait : il y a des sujets sur lesquels on peut travailler ensemble. Et je suis restée dans cette collective qui s’appelait insomnia, on faisait différentes actions. Nos premières actions étaient les féminicides. Il y en avait eu précédemment, avant que j’arrive je veux dire. Puis, nous avons travaillé sur le tabou des règles, on a parlé d’IVG, on a fait une action contre les violences obstétricales et gynécologiques,… Donc en fait, c’étaient des sujets qui concernent vraiment les femmes et le corps des femmes.
Et au fur et à mesure (ce n’était même pas en vrai, c’était virtuellement), sur les groupes de discussions, des questions ont commencé à se poser. Des questions du genre : et si jamais il y a des femmes trans qui veulent nous rejoindre, qu’est-ce qu’on fait, qu’est-ce qu’on fait, qu’est-ce qu’on fait? Et on était beaucoup à dire : “écoutez, pour l’instant, il n’y a pas de femme trans qui veut nous rejoindre. Donc pourquoi est-ce qu’on se pose une question dont on sait qu’elle est clivante et de toute façon, on parle toujours du corps des femmes, du corps femelle (donc), on ne va pas commencer à se disperser sur d’autres choses.
Finalement, nous étions une quinzaine ou une vingtaine et nous avons été deux à nous exprimer clairement contre l’inclusion des femmes trans dans notre collectif, une personne s’est abstenue et tout le reste a voté pour alors même qu’il n’y avait aucun femme trans qui voulait nous rejoindre…
Alors je me suis dit, c’est plus possible on ne peut plus rien faire et j’ai pris mes distances avec ce collectif.
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Après, sans même prendre mes distances, on a pris des distances avec moi parce que j’ai exprimé ces positions.
Mais c’était sans regrets, parce qu’à partir de ce moment-là, ce collectif n’a plus jamais rien fait de fort et d’intéressant, plus rien pour les femmes… C’était des stickers dans le métro sur des trucs vraiment anecdotiques.
Donc, après que ce collectif Insomnia est parti un peu dans tous les sens, je n’avais plus de collectif dans lequel militer, et j’ai rejoint Femen pour plusieurs actions contre les féminicides. C’était très bien, c’était très forte! Et j’ai vu cette annonce de Marguerite Stern sur les réseaux sociaux, je la suivais depuis longtemps, je l’avais suivie chez Femen puis je l’avais suivie dans ses premiers collages à Marseille, des collages féministes. Puis, ensuite, des collages qui dénonçaient les féminicides et elle est arrivée à Paris. Je l’avais d’ailleurs rencontrée avec Femen à un rassemblement avec les familles de victimes de féminicides, et quelques semaines après elle disait sur les réseaux sociaux “Je voudrais réunir des femmes pour coller massivement dans Paris pour dénoncer les féminicides”. Je l’ai rejointe sur Facebook et je lui ai dit “je veux y être”, mais finalement, je n’avais pas pu me rendre disponible à la première soirée.
Ça a commencé comme ça plusieurs jours et je me disais car, j’avais beaucoup de travail à ce moment-là : “je vais le faire, mais plus tard… plus tard.”
Un soir, je croise une ancienne activiste d’Insomnia qui était radicale comme moi. On reparle, on se dit “c’est quand même dommage ce truc d’insomnia où il ne se passe plus rien parce que la grande question c’est les femmes trans. On n’a rien à dire, on n’a même pas de femme trans avec nous!”. Elle m’informe “est-ce que tu as vu ce qui se passe dans les groupes de collages, ça y est! Ce qui s’est passé à Insomnia atteint les groupes de collages.”Et, je me dis “Purée, c’est pas possible”…
Je me dis je ne veux pas rejoindre les collages, que je ne veux pas à nouveau subir ce truc où on nous divise et où on nous oblige à prendre position sur un truc hyper important pour, finalement, nous imposer la présence d’hommes qui n’ont rien à foutre là-dedans! Parce qu’en fait, on dénonce des féminicides, ça ne les concerne pas les féminicides par compagnon ou ex.
Ca ne les concerne pas!
Quelques semaines plus tard, Marguerite Stern sur les réseaux sociaux fait un énorme “thread” . Elle s’exprime sur sa crainte de la colonisation des transactivistes dans les milieux féministes et, notamment, dans le mouvement qu’elle a créé et qu’elle a lancé! Qui est le mouvement des collages contre les féminicides et surtout, elle exprime combien ça s’est retourné contre elle.
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Elle disait “J’ai lancé un mouvement fédérateur dans lequel je ne voulais pas qu’il y ait de questions clivantes qui soient abordées justement, pour qu’on se concentre sur les violences commises par les hommes sur les femmes et, notamment, les féminicides. Finalement, il y a une bande de transactivistes qui se sont emparés de ce mode d’action pour parler des questions qui les concernent eux et pour même insulter les femmes.”
Il y avait deux collages. Un collage disait “des sisters pas des cis-terfs” et un autre disait “les terfs au bûcher”. Les “terfs” évidemment, c’était nous. C’était les féministes radicales qui pensent que les hommes ne sont pas des femmes, et qu’être une femme c’est bien plus qu’un sentiment! Qu’être une femme n’est pas du tout subjective. Qu’être une femme, c’est quelque chose de réel, de très concret et de très palpable! Ce n’est pas quelque chose qui se passe dans la tête, c’est quelque chose qui se vit dans le corps! Toutes les questions féministes sont en rapport avec le corps des femmes! Toutes les expériences que nous vivons et qu’on dénonce, ou parfois qu’on célèbre d’ailleurs également, sont toujours des expériences qui sont liées au corps des femmes!
Donc Marguerite fait donc ce coming out “terf” sur instagram, Facebook et Twitter et je lui écris. Je lui dis “écoute Marguerite, tu n’es pas seule, je suis avec toi, et je te soutiens”. Et elle me dit “Eh bien si tu me soutiens vraiment, exprime toi, toi aussi.” Et ça a été une grande révélation pour moi! Je me suis dit “Ouai! Je vais le dire.” cela faisait plusieurs mois que j’avais peur de mettre des likes sous des commentaires sur les réseaux sociaux, que je n’en parlais pas autour de moi de toutes ces histoires ou très peu (j’en avais parlé un peu à ma sœur jumelle).
Ce jour-là, j’ai dit “Non! Je vais en parler.”
Et ça a été un des premiers tournants de ma vie de féministe.
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Quelques mois plus tard, Marguerite Stern a lancé l’Amazone à Paris. Elle a ouvert un grand squat qui devait être un grand lieu de rassemblement de femmes et de féministes dans lequel on pouvait préparer des collages pour ensuite inonder Paris de collages. C’était un lieu ouvert aux femmes uniquement, mais pas forcément aux féministes radicales uniquement (dans un premier temps). Je suis allée rencontrer Marguerite et d’autres femmes, d’autres féministes. Des femmes que j’avais déjà vues précédemment soit chez Femen, soit chez Insomnia et j’ai fait mes premiers collages. Et ça a été une grande expérience d’aller coller dans la rue entre femmes!
Et puis au bout de quelques jours ou quelques semaines, à l’Amazone, on a décidé collectivemente qu’on allait assumer qu’on était radicales. Qu’on allait assumer qu’on n’acceptait pas, comme définition de femme, autre chose que : une femme est une être humaine adulte de sexe femelle. Que c’était la seule définition valable. Et que les autres définitions, si d’autres personnes voulaient en avoir pour elles, pourquoi pas, mais que ça ne serait pas les nôtres et qu’on n’accepterait pas d’autres personnes chez nous que des femmes. C’est-à-dire des êtres humaines adultes femelles.
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Marguerite, ça faisait déjà un moment qu’elle subissait beaucoup de harcèlement et ça s’est amplifié. Et puis, du coup, à l’Amazone, forcément, nous aussi on en a subi les frais! Et ça ne s’est pas arrêté depuis! Ça fait un an et demi…
Et donc, sur les réseaux sociaux, j’ai décidé d’en parler et puis il y a a peu près un an, j’ai voulu vraiment m’exprimer pour me moquer de tout ça en fait… Pour avoir un espace où entre radfem, on pourrait en rire! J’ai donc fait un compte de mèmes qui s’appelle @comptesse_mèmesintégristes dans lequel j’ai commencé à faire des blagues et ensuite, à m’exprimer. Et donc, nous savions que nous étions nombreuses, nous les radfems. Les féministes radicales qui sont traitées de “terfs” et qui sont silenciées et censurées de partout, – et quand je dis partout, c’est PARTOUT (!) – …
C’est le Planning Familial, le PLANNING FAMILIAL (!), qui censure une femme comme moi, qui bloque une femme comme moi qui peut, peut-être, avoir besoin de contraception, de conseils contraceptifs ou peut-être d’une IVG… ce genre de choses.
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Et en fait, je suis censurée et bloquée par le planning familial à cause de mes convictions politiques. J’ai subi les frais de plein de trucs… Plein d’organisations prétendument féministes nous silencient et nous empêchent de nous exprimer au nom de la sacro-sainte “inclusivité”… Et nous excluent d’un certain nombre d’accès à des mouvements féministes. C’est ce gros, GROS, paradoxe qui est le plus surprenant à chaque fois et qui me fait vriller! À chaque fois, c’est ce paradoxe-là, ce truc “Au nom de l’inclusivité toi, tu dégages!”, “Au nom de l’inclusivité, tu fermes ta gueule”, “au nom de l’inclusivité, on va t’insulter, on va te menacer, et on va te menacer… Attention, c’est les mêmes méthodes que les masculinistes : on va te menacer, on va dire que t’es une sale terf, que t’es une féminazie, que t’es de la vermine, que t’es pas vraiment une femme et que t’es pas vraiment humaine et donc vraiment du coup toutes les violences qu’on te fait sont parfaitement acceptables puisque t’es pas humaine!
Ce sont des choses qu’on m’a dites, nous serions jalouses parce qu’on est pas aussi belles que les hommes transidentifiés et leurs paillettes… Ca, c’est un truc où ils croient qu’ils nous atteignent alors que bon, ben…
Moi, je prône la grimace!
Donc, quand on me dit que je suis moche, ça me fait rire!
Je prône la liberté plus que la beauté!
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Depuis que j’ai ouvert les yeux sur sur la réalité du mouvement transactiviste et ça fait plusieurs années… Je ne peux plus les fermer. Une fois les yeux ouverts, tu vois des choses ahurissantes en permanence!
J’ai eu plein de ce qu’on appelle des “peak trans”. C’est-à-dire, des moments où tu vrilles quand tu entends ou tu vois quelque chose ou un comportement. Un des trucs qui m’a le plus marqué et où je me suis dit “OK! En fait là, ce n’est pas des blagues… Ce sont des trucs pas possibles! » Comme ce type qui témoignait sur Internet, donc un mec trans identifié et autogynéphile… Les autogynéphiles, ce sont des hommes qui sont excités sexuellement à l’idée de se voir en femmes sauf que, pour eux, être une femme, c’est être pénétrée et soumise. C’est être pornifiée en fait! C’est ça, pour eux, être une femme…
Ces hommes-là sont excités à l’idée d’être soumis et pornifiés. Du coup, ils se revendiquent “femme trans” et donc, il y avait un type qui expliquait qu’il allait dans les toilettes repêché dans les toilettes publiques bet leurs poubelles, les serviettes hygiéniques usagées afin de se les foutre dans le caleçon et de se donner l’impression, quand il rentrait chez lui, qu’il avait eu ses règles… Du coup, ça l’excitait et il allait se branler…
Quand j’ai vu ça, j’étais dans un état… C’est assez hallucinant!
Quelque temps plus tard, j’ai vu un type qui expliquait qu’il avait pris des hormones pour allaiter – parce qu’en fait, effectivement, c’est possible de stimuler l’allaitement en prenant des hormones – et qu’il en avait pris et que du coup il avait pu allaiter son bébé… C’est-à-dire, l’enfant de son épouse dont il était le géniteur et que donc… Il avait allaité au sein son bébé et que cela l’avait excité… Que ça lui avait donné une érection et qu’après ça, il est allé se branler!
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Quand quand tu lis des témoignages pareils … Des témoignages d’hommes qui assument parfaitement ce genre de propos (c’est eux qui l’écrivent, ce n’est pas nous qui l’inventons!) ce n’est pas acceptable!
J’aurais pu entendre que le mouvement transactiviste, ce n’était pas ça. C’est-à-dire que si j’avais vu des personnes, des féministes libérales, dénoncer ce genre de propos, dénoncer ces comportements, alors on aurait pu s’entendre… Mais ça n’est jamais le cas! Lorsque nous, féministes radicales, dénonçons ce genre de propos on nous dit qu’on en profite et que la priorité c’est de ne pas “mégenrer” ces types-là. Ces mecs-là sont des fétichistes dégueulasses, et la priorité de de nos interlocutrices et nos interlocuteurs c’est de faire attention à bien parler d’eux quand ils ne sont pas là!
Mais, c’est incroyable le sens des priorités du transactivisme!
Et donc, c’est vraiment à ce moment-là où tu te dis, “en fait, on est à l’opposé des intérêts féministes. On est face à des gens qui veulent faire taire les femme, qui veulent faire taire les féministes, et qui en plus colonisent effectivement nos espaces.”
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Parce qu’ils veulent nous voler notre lutte!
C’est ça qu’ils font : ils se réapproprient toutes nos luttes!
Les féminicides, c’était “à la mode”, ils s’en sont emparés pour ensuite parler de leurs trucs et nous dire “les terfs au bûcher”! Car, les collages contre les féminicides, à la base, c’était des collages contre les féminicides et en quelques semaines (en quelques mois) on voit des collages qui prônent les féminicides!
Parce que “les terfs au bûcher”, ce sont des menaces de mort à l’égard des femmes! Donc ce sont des menaces de féminicides!
C’est incroyable que ces personnes aient pu envisager de coller ça dans les rues de Paris en prétextant, en plus, que ce soit quelque chose de féministe!
Et cela on l’observe, on l’observe et on l’observe…
Et quand on le dénonce, on est censurées, censurées et censurées!
Anissia, rebelle du genre
A l’Amazone, Marguerite a ouvert ce gigantesque hangar qu’on a déblayé et aménagé.
On voulait faire un espace qu’on avait appelé “Amazone terre des femmes”.
On voulait vraiment que ce soit un espace qui puisse accueillir un tas de femmes pour des activités culturelles, mais aussi pour des réunions féministes! Pour permettre à des femmes de se réunir et de s’entendre.
Cet espace nous a été volé par des hommes et notamment, par des hommes transidentifiés et des femmes transidentifiées (donc des femmes qui se disent hommes).
Ils ont changé la serrure, ils ont arraché des collages contre les féminicides au mur, ils ont dessiné des bites sur les murs à côté de collages “féminicides”… Et à côté des bites, ils ont écrit : « c’est la vie! ».
Ils ont organisé des espèces de partouzes dans ce lieu lorsque nous n’étions plus là et que nous l’avions quitté… Avec des godemichets, des talons aiguilles, des rails de coke et des mecs torses nus!
Des mecs qui assument parfaitement qu’ils sont des mecs. Des mecs torses nus qui dansaient en se moquant de nous « les sales terfs »; que c’était de l’inclusivité, que c’était la force LGBTIQ+ je sais pas quoi…
C’était en Août 2020, et ça m’a profondément marquée.
je l’ai vécu très personnellement parce que moi j’avais investie l’Amazone…
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J’avais participé à aménager ce lieu, à le déblayer et à en faire un espace de vie qu’on avait dû quitter pour d’autres raisons. J’ai vraiment vécu ce moment comme une invasion coloniale masculine du sexe mâle contre un projet féministe qui voulait juste rendre femmage aux femme assassinées… Qui voulait juste permettre à des femmes de se réunir entre elles pour proposer des échanges culturels, pour aller mieux, pour avancer ensemble… Et y’a des mecs qui se sont dit “on va en faire autre chose” et qui ont dessiné des bites à la place.
C’est ça qu’ils font les transactivistes! Et moi j’ai vécu très personnellement et quand aujourd’hui, on me dit que je ne comprends pas bien le truc et que je suis haineuse…
Qu’on me demande pourquoi je déteste les femmes trans et pourquoi je ne veux pas les inclure?…
Déjà, je n’ai pas à inclure qui que ce soit dans ma vie!
Si je ne veux pas inclure ma voisine, et bien je n’inclus pas ma voisine dans ma vie!
Et si je ne veux pas inclure de bite dans ma vie, j’ai le droit et surtout, je ne vais pas inclure de bites dans ma lutte pour les femmes!
Surtout quand ces personnes-là ont montré autant de violence contre moi ou contre mon groupe d’activistes qui est “les Amazones”, et que personne au sein du mouvement transactiviste et personne au sein du mouvement libéral n’a jamais dénoncé ces comportements! Personne ne nous a jamais soutenues face à ce qu’on a vécu!
Ca a été l’omerta totale et absolue; il y a quelques femmes radicales mais on était une poignée à ce moment-là à se lever et à dénoncer ce qu’il s’est passé alors que c’était monstrueusement dégueulasse! Et eux, ils se vantaient. Ils se vantaient de ce qu’ils faisaient.
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Et donc là, très clairement, il n’y a plus de retour possible. La scission était totalement entamée à partir de ce moment-là.
Quand tu vis un truc comme ça et qu’il n’y a aucun soutien, aucune personne qui émet la moindre réserve sur ce qui a été commis, aucune féministe libérale qui se désolidarise, aucun transactiviste qui dit “pas en mon nom” vraiment, rien de tout ça! Parce que de toute façon, le problème, c’est qu’on est des “sales terfs” et du coup, on mérite toutes les menaces du monde! Tout est acceptable parce qu’on est des “sales terfs”, donc là, il n’y a vraiment pas de retour possible. Tant qu’à faire, puisque pas de retour possible, autant aller au bout des choses : à l’Amazone on a décidé qu’on allait parler des sujets radicaux. Donc qu’on allait dénoncer, entre autres, la prostitution et la pornographie dont on ne parle pas du tout assez aujourd’hui. Alors que la pornographie, je pense qu’on peut dire que c’est le mal du siècle. C’est le mal de la décennie, c’est un des combats les plus importants aujourd’hui au monde et au sein du féminisme! Et ce que c’est très très très très très très difficile de dénoncer la pornographie aujourd’hui! Dès qu’on émet la moindre critique, même sans être totalement abolitionniste, on te dit “attention, attention, il ne faut pas stigmatiser!
Il ne faut pas tout mélanger! “NotAllPorn”… C’est vraiment leur truc, ça… le “#Not-All-Porn”!
Avec l’Amazone, on s’est rapprochées d’un autre collectif qui est le CAPP (le Collectif Abolition Porno Prostitution) mené, notamment, par des survivantes de la prostitution et de la pornographie qui nous ont invitées le 7 mars dernier.
Donc, le dimanche 7 mars 2021, veille du 8 mars et à l’occasion du 8 mars, nous avons mené une action ensemble sur la statue de la République à Paris. Nous voulions dénoncer la prostitution et la pornographie. C’était une action organisée par le Capp et l’Amazone a répondu présentes.
Anissia, rebelle du genre.
Donc, le dimanche 7 mars 2021, veille du 8 mars et à l’occasion du 8 mars, nous avons mené une action ensemble sur la statue de la République à Paris. Nous voulions dénoncer la prostitution et la pornographie.
C’était une action organisée par le Capp et l’Amazone a répondu présentes. J’ai fait partie des activistes qui étaient perchées sur la statue de la République. Nous avions de gros ballons et surtout, des grandes banderoles qui dénonçaient Jacky et Michel et Dorcel. Ce sont deux sociétés aujourd’hui mises en examen pour proxénétisme aggravé, pour viol et pour trafic d’êtres humains. Donc on ne parle pas de crimes mineurs… On parle de crimes très graves!
En fait, “trafic d’êtres humains”, ce n’est pas qualifié comme crime contre l’humanité mais ça devrait l’être!
Nos banderoles dénonçaient également les violences subies par Valérie Bacot qui a été prostituée de force par son mari incestueur durant des années.
On dénonçait le manque de moyens pour les parcours de sortie de la prostitution ce qui est, bizarrement, aussi une revendication des pro-prostitution qui disent souvent qu’on ne met pas assez de moyens en oeuvre, et nous demandions plus de moyens… C’était des choses qui étaient revendiquées sur nos banderoles.
Au début, ça s’est plutôt bien passé. Il n’y avait pas trop de monde et les personnes qui passaient par là nous encourageaient. Sauf qu’assez rapidement, il y a eu des collectifs libéraux, notamment les CFP, c’est-à-dire les “Collages Féminicides Paris”, qui étaient donc le mouvement lancé par Marguerite Stern, qui est arrivé et qui a commencé à nous invectiver, à nous faire des doigts, à nous insulter, à nous chanter joyeusement “une terf, une balle, justice sociale” et puis, il y a un autre groupe qui est arrivé, qui était… Je ne sais plus comment ils se font appeler, mais c’était quelque chose comme “antifas contre l’islamophobie” qui s’en est pris aux Amazones et aux membres du CAPP qui étaient au sol, devant la statue de la république. Une demi-douzaine de femmes empêchaient quiconque de monter sur la statue, car ils voulaient nous déloger.
Ce groupe, soi-disant et prétendument antifasciste, a arraché nos banderoles.
Ils ont arraché la banderole qui dénonçait des violences, cette même banderole qui soutenait Valérie Bacot…
Anissia, rebelle du genre.
Je crois que c’est un sujet qui fait relativement l’unanimité, mais bon là ce n’était pas bien donc, arrachées par des collectifs prétendument féministes…
Puis, ils en sont venus aux mains et ce collectif “antifas contre l’islamophobie” a commencé à frapper les femmes musulmanes du groupe de l’Amazone… C’était donc quand même assez “cocasse” de les voir s’en prendre à toutes les femmes maghrébines de l’Amazone et du CAPP, sans doute n’étaient-elles pas assez antifascistes? Je ne sais pas bien.
Puis, il y a eu cet énorme groupe qui nous insultait avec une haine dans leurs yeux… Nous étions en hauteur et donc, on voyait très bien! J’ai ce souvenir qui me marque encore aujourd’hui, mais très profondément…
Le souvenir d’une jeune femme qui avait un panneau qui disait “victime, je te crois” et qui nous regardait, et qui nous insultait, alors qu’on était là-haut avec des survivantes de la prostitution…
Et moi, j’avais une survivante de la prostitution dans mes bras qui tremblait et qui a fait une crise de panique face à la violence qui revenait contre elle.
J’ai eu très peur.
Anissia, rebelle du genre.
Nous avions cette centaine de personnes, je ne sais plus combien… Mais des dizaines et des dizaines de personnes; femmes, filles, garçons, hommes tous jeunes, qui nous insultaient et nous faisaient des doigts, qui nous menaçaient, qui nous traitaient de fachos et qui nous traitaient de « terfs » …
Nous n’étions pas du tout en train de parler de sexe, nous ne parlions pas du tout de femmes transgenre… Nous n’étions pas du tout en train de parler de tout ça! On était en train de dénoncer la violence du système prostitutionnel et du porn et ils ont quand même trouvé le moyen de nous traiter de « terfs ».
Ils nous ont jeté des œufs à la figure et ils ont eu Marguerite au sol. Nous, ils n’ont pas eu nos visages… J’ai rattrapé à deux reprises un œuf (parce que je suis handballeuse), donc j’ai rattrapé les œufs et je les ai relancés dans la foule… Ça ne leur a pas plus… Mais on a fait l’objet de violences extrêmement fortes ce jour-là.
On a vécu dans chair ce qu’on vivait jusque là sur les réseaux sociaux, ce qui est déjà très fort, parce que le cyberharcèlement, ça rigole pas.
Là, on l’a vécu de très près.
Ils scandaient au sol “une terf une balle, justice sociale” et puis, ils ont tagué sur la statue de la République alors qu’on était dessus : “sauve un trans, butte une terf”…
Anissia, rebelle du genre.
Donc, encore une fois des menaces très fortes contre les femmes féministes. Et ça, c’était le 7 mars dernier.
Depuis, de la même façon, il y a eu très peu de collectifs qui ont dénoncé ce qu’on a subi parce que, finalement, le problème… C’est qu’on pense que les femmes trans ne sont pas des femmes. Le problème, c’est qu’on pense que les femmes n’ont pas de pénis. Le problème, c’est qu’on pense que les lesbiennes n’aiment pas les pénis… Et penser et dire ça aujourd’hui, ça justifie toutes sortes de violences qu’on peut subir. Tout est justifié!
Si on prend l’exemple de JK Rowling, qui est une grande source d’inspiration et qui est cette écrivaine… est-ce que j’ai vraiment besoin de dire qui elle est? Qui a pris position contre le mouvement transactiviste, quand elle a pris position elle a dit : mais avant on avait un mot pour parler des personnes menstruées? C’était “femmes” ce mot! Quand elle a fait ça, une semaine après je crois, son ex a fait la Une d’un journal britannique pour dire que, finalement, c’est une sale “terf”. Son ex condamné pour violences conjugales à son égard! À partir du moment où elle était une sale “terf”, elle n’était plus du tout victime de violences conjugales! Le problème c’était elle car c’était une femme très dure… C’était ça, le problème!
Et ces schémas sont des schémas absolument antiféministes! Ce sont des schémas masculinistes, ce sont des schémas sectaires, ce sont des schémas fascistes qui nous poussent nous, les femmes, à nous silencier, à nous taire et à nous censurer!
Et donc, je suis hyper contente d’être tombée sur votre podcast, les Rebelles du Genre! Parce que c’est ça qu’on est! On est vraiment ça! On est des Rebelles du Genre!
On ne se laisse pas faire et on montre aux autres qu’on n’est pas seules, qu’elles ne sont pas seules!
Que nous sommes ensemble, et qu’ensemble, on peut résister!
Anissia, rebelle du genre.
Je veux vous remercier et je veux encourager toutes les femmes, même celles qui ne sont pas d’accord avec nous car, ce n’est pas grave de ne pas être d’accord. Le problème, c’est qu’on ne soit pas capables de discuter.
Le problème c’est qu’on ne puisse même pas douter, en fait!
Aujourd’hui, dans le pseudo-féminisme qu’on voit partout (le mainstream), et dans le transactivisme, et dans la propagande queer, et dans la communauté LGBT (qui doit exister parce qu’elle a beaucoup de sens!) c’est qu’on ne peut même pas émettre des doutes…
Dès qu’on émet un doute, on est mis de côté! Et en particulier quand on est une femme!
je vous encourage toutes à douter, à vous poser des questions et à venir discuter sur mes réseaux sociaux et dans la vraie vie!
Maintenant, je prends beaucoup plus de plaisir à parler avec des femmes qui ne sont pas d’accord avec moi parce que je suis trop contente de voir qu’on peut à nouveau discuter et d’être parfois capables de se dire :
“bon, ben on n’est pas d’accord sur le fond, mais on ne va quand même pas se souhaiter la mort les unes les autres!”
Anissia, rebelle du genre.
On peut trouver des terrains d’entente, et on n’est pas obligées d’être d’accord avec toutes les personnes qui nous entourent pour vivre ensemble. C’est possible de voir les choses autrement et de quand même se parler! Et ça, c’est essentiel dans la lutte féministe!
Donc vraiment, j’encourage toutes les femmes qui nous écoutent à douter et surtout, à s’autoriser à douter! À s’autoriser à émettre des avis différents car c’est hyper important!
C’est mon grand mantra depuis quelques semaines : il faut apprendre à déplaire. Il faut faire l’expérience de déplaire. Parce que c’est le seul moyen d’être libre. Et la liberté c’est ce qui nous est le plus cher.
C’est le plus important pour les êtres humains et c’est le plus important pour les femmes!
Anissia, rebelle du genre.
L’agression relatée par Anissia et subie par L’Amazone et Capp :
Bonjour je m’appelle Afaf, j’ai 42 ans, j’ai 3 enfants et je suis d’origine algérienne. J’habite en Belgique depuis 2010, après avoir connu mon mari actuel.
Aujourd’hui, pourquoi est-ce que tu témoignes ?
Parce que je suis une survivante de l’inceste du viol et du voile obligatoire, et c’est ce qui m’a amenée à participer à ce témoignage.
Est-ce que tu pourrais, s’il te plaît, raconter le parcours qui t’a amenée à devenir critique du genre?
Je dirais que c’est le voile qu’on m’a imposé à partir de 12 ans et que j’ai gardé malheureusement.
Parce que c’était ça ou la fin de l’école, la fin des sorties, la fin de tout.
La fin de toute la vie en fait.
Afaf, rebelle du genre.
Je l’ai gardé jusqu’à l’université, parce que j’ai réussi à décrocher mon bac. Et à l’université, j’ai fini par le retirer et j’ai fini par m’installer toute seule aussi, ça n’a pas été facile parce que justement ce sont que les hommes qui habitent tous seuls en Algérie.
Pour le voile, ce qui m’a fait réfléchir, c’est que les garçons peuvent sortir comme ils veulent, s’habiller comme ils veulent, personne ne leur demande où ils vont.
À un moment donné, quand j’étais ado, j’ai même développé un caractère un peu masculin qui était stéréotypé, forcément… Jusqu’à ce que mon père m’appelle Saïd. Donc il m’avait donné un prénom masculin.
Pourquoi?
Parce que je me bagarrais, parce que je défendais mes sœurs à l’école, parce que j’étais vraiment, parfois même, vulgaire, parce que je disais des gros mots et tout, j’étais un garçon côté genre… On peut dire que j’étais garçon, côté genre. Mais j’ai jamais rêvé d’avoir un pénis, ça non jamais!… Je rigolais de mes frères quand ma mère les lavait, avoir un pénis ça n’a jamais été mon rêve!
Après, j’ai commencé à creuser dans la religion pour trouver l’origine du voile, – et j’étais vachement étonnée parce que je suis arrivée jusqu’aux Sumériens – et c’est vraiment une arnaque, une belle arnaque que les femmes et les filles subissent encore.
En arrivant en Belgique j’ai pu me développer encore plus côté féministe, parce que j’ai connu quelques féministes qui m’ont vraiment bien guidée, comme Flo Marandet ou Betty Lachgar.
Petit à petit je me suis ouverte aussi sur la question du genre mais on arrive aussi à la question trans…
et c’est ça, c’est vraiment la question trans qui m’a rendue critique du genre, et radicale.
Afaf, rebelle du genre.
On nous accuse directement d’être des “terfs”: donc que nous excluons les personnes trans par méchanceté ou par haine… Alors que ce n’est pas le cas!
Les personnes trans ont le droit d’exister, ont le droit d’avoir des droits … mais pas en invisibilisant les femmes! Nous sommes déjà assez invisibilisées et ce, depuis des siècles!
Je refuse que les femmes soient appelées cis, “cisgender” en anglais : cisgenre. Ou des appellations bizarres comme “uterus owners” donc porteuse d’utérus, “bleeders” donc saigneuses par rapport à nos règles, ou “people who menstruate” (c’est par rapport à nos règles aussi) ou “people who breastfeed” – personnes qui ont des seins et qui allaitent.
Tout ça pour ne pas dire FEMME, parce que le mot femme serait transphobe. On aura tout vu!
Il y avait aussi sur la page UN WOMEN, (la page des Nations unies pour les questions de femmes qui parle de “gender oppression” au lieu de “sex oppression”).
Ils disent que notre oppression n’est pas basée sur notre sexe mais sur notre genre.
Alors, il faudra m’expliquer pourquoi j’ai été violée? Je n’ai pas été violée parce que je suis ressemblante à un genre féminin, j’ai été violée parce que j’ai un sexe féminin!
Afaf, rebelle du genre
Et on avance, on avance… Et on arrive à dire aux femmes de ne pas parler de leur grossesse, de ne pas parler de leur allaitement, de ne pas parler de leurs règles en tant que femme.
Si je dis que j’ai de l’endométriose c’est parce que je suis une femme, c’est parce que j’ai un utérus et des ovaires. Une femme trans ne peut pas avoir ça et elle ne peut pas m’empêcher de parler de mes problèmes de santé de femme.
Ensuite, j’ai découvert sur YouTube une femme trans américaine, Blair White, que j’aime bien. C’est une femme trans, elle dit toujours qu’elle est de sexe masculin, elle n’a jamais dit le contraire. Elle a défendu JK Rowling en disant “on est biologiquement mâle même si on a choisi d’être ressemblant aux femmes physiquement mais dedans on reste toujours mâle. Forcément, le sexe biologique ne disparaitra jamais”.
Comme les maladies qui sont liées à XX ou à XY ne disparaîtront pas non plus.
Afaf, rebelle du genre.
On arrive ensuite aux collages contre les féminicides créés par la merveilleuse Marguerite Stern et qui ont été repris par des “pas féministes”, et on se retrouve avec “save a trans kill a terf” qui signifie “sauvez une trans tuez une terf ».
Avec Fatima Benomar qui a lancé sur Twitter “les terfs au bûcher”. On appelle à tuer des femmes biologiques! Donc on aura vraiment tout entendu ces dernières années!
Pour finir, on pourrait regarder au niveau des prisons et au niveau des espaces réservés aux femmes… Il y a eu des exhibitionnistes, il y eu aussi des tentatives de viols et des harcèlements, et des viols commis par des mecs déguisés en femmes.
La question qui se pose :
Comment peut-on faire confiance?
Je peux faire confiance, ou pas. Cela dépend.
Mais je ne peux pas partager ma chambre d’hôpital, par exemple, avec une « femme trans » que je ne connais pas.
Afaf, rebelle du genre.
J’en ai connu une qui était vraiment une mythomane comme pas possible, et je n’étais pas sa seule victime parce que c’était vraiment “serial”. Nous étions quasi une vingtaine, les témoignages ont fusé, elle nous en a fait voir de toutes les couleurs.
Pour moi c’était l’année passée et pour d’autres, c’est cette année encore.
Pourquoi est-ce que tu penses que cette idéologie est dangereuse pour les femmes, pour les enfants et/ou pour la société?
Je dirais que ça menace tout. Parce que si on parle de l’oppression des femmes, et si on devient des “saigneuses” ou “des allaiteuses” ou des “porteuses d’utérus”, les femmes n’existeront plus. Du coup, l’oppression n’existera plus non plus.
De quels droits on va parler si on parle de genre féminin qui deviendrait une robe, du maquillage et des cheveux longs? Notre oppression est liée à notre sexe et doit rester liée à notre sexe.
Parce que les filles qui sont excisées, elles ne l’ont pas été parce qu’elles sont de genre féminin mais parce qu’elles ont des vagins et des vulves. Un garçon pourrait être circoncis ou pas, il pourra subir cette mutilation s’il appartient à une famille juive ou musulmane mais il ne peut pas la subir parce qu’il est de genre masculin. Ca ne passe pas!
Quand on parle de démocratie qui doit préserver les droits des minorités, je suis bien d’accord.
Mais on ne peut pas préserver les droits des minorités en écrasant la moitié de la société!
Parce que nous sommes, les femmes, 50% de la société!
On ne peut pas nous écraser pour faire plaisir à X ou Y!
Afaf, rebelle du genre.
Que ce soit pour les personnes trans ou le voile qui écrase des filles mineures qui sont obligées de le porter et ce, même en Europe : je connais une fille qui a fui sa famille en Espagne. Donc, nous ne sommes même pas en Algérie ou au Maroc, on est vraiment en Europe! Elle a fui sa famille pour pouvoir retirer son voile en Espagne. Et ça, c’était il y a 4 ans…
Pour les enfants, j’aimerais bien évoquer le sujet parce que donner des bloqueurs de puberté aux enfants, bloqueurs qui peuvent leur donner des cancers plus tard (on a pas de recul pour les études, et qui peuvent empêcher une croissance normale)… Retirer des seins à des adolescentes qui par la suite vont dé-transitionner? Et qui auront tout perdu. Leurs seins, on ne peut pas les remettre et si elles ont retiré leur utérus on peut pas le remettre non plus! Elles perdent leur sexualité, parce qu’elles n’auront plus aucun plaisir si on touche à leur vagin et leur vulve…
Où on va avec cette idéologie? Mis-à-part à vraiment écraser les femmes?
Car de plus en plus de filles veulent transitionner pour appartenir (comme moi à l’époque) au camp dominant; à des hommes qui veulent s’approprier nos vies en nous écrasant et en nous dominant encore plus.
Donc si on est dominées par les trans, si on est dominées par les hommes, et si on est dominées par les religions, on a plus nulle part où aller. À part en Islande! Pour moi ça reste le meilleur pays pour les femmes pour l’instant.
Tu as choisi de témoigner sous ta réelle identité, pourquoi?
Parce que je m’en fous!
J’ai appris depuis un moment que me menacer ou pas, je m’en fous! J’ai déjà été menacée mais pour l’instant, rien ne m’est arrivé, heureusement.
On va encore parler et vous allez encore nous entendre!
Que ce soit pour la question du genre, que ce soit pour la prostitution, pour la pornographie ou pour le voile : on ne se taira pas! Nous sommes des féministes radicales, et nous irons jusqu’au bout.
La relève est assurée, de plus en plus de jeunes filles et jeunes femmes nous rejoignent alors non! Ce n’est pas fini!
Afaf, rebelle du genre.
Est-ce que tu as une anecdote à raconter concernant un événement qui t’a marquée sur le transactivisme ou sur la transidentité?
Oui, j’ai rencontré une autre femme qu’on va appeler Laurie. Laurie, je l’ai connue dans une formation de groupe, j’ai vu tout de suite qu’elle était femme trans. Elle, elle ne l’a pas dit tout de suite mais j’ai respecté. Je n’ai rien dit. Mais, je sentais qu’elle m’évitait. Au bout d’un moment, on parlait dans un débat, et elle avait dit “ma particularité” et là, j’ai quand même osé poser la question : “c’est quoi ta particularité?”
Donc, elle nous a dit qu’elle était une femme trans.
Et j’ai, par la suite, compris qu’elle avait un peu peur de moi parce qu’elle avait vu mon profil Facebook et si on regarde mon Facebook, je suis féministe radicale. Et donc je suis une « terf », pour elle. Et donc, elle m’évitait parce qu’elle avait peur que je la haïsse.
Par la suite, tout s’est bien passé!
Mais ce transactivisme qui divise les personnes, divise les femmes et nous montre comme si nous étions des monstres. Mais je suis désolée, ce n’est pas nous, les féministes, qui tuons qui que ce soit. Nous sommes par contre, menacées. Mais nous ne menaçons personne. Et ça fait aussi peur aux personnes trans “ordinaires” qui ne cherchent de mal à personne, et qui vont avoir peur des féministes. Et ça, je trouve que c’est vraiment très triste et malheureux!
As-tu quelque chose à ajouter?
Je dirais que la critique du genre ne doit pas s’arrêter là. On doit informer le plus possible, surtout les plus jeunes. On doit refuser le lavage des cerveaux des enfants à l’école concernant les questions trans.
Mon fils a les cheveux longs, il adore le rose et il adore les paillettes. Il va à l’école avec un bonnet Hello Kitty et des perles, il met du vernis avec moi avec sa sœur, il se déguise parfois avec les déguisements de sa sœur mais il dit “Je suis le roi”.
Il n’a jamais dit qu’il était une fille.
Si j’avais été dans une famille où j’aurais eu le lavage de cerveau à cette question-là, j’aurais dit “J’ai une fille trans”.
Afaf, rebelle du genre.
Mais non.
J’ai un garçon qui aime bien se déguiser, qui aime mettre de tout et qui m’a même posé la question “Pourquoi les garçons ne peuvent pas mettre de robe, parce que je trouve que c’est joli?”
Là, ma réponse a été de lui dire “peut-être que ça viendra un jour”.
Je lui ai montré des photos de la tenue afghane par exemple, de la djellaba marocaine et algérienne que les hommes portent, des tenues scandinaves traditionnelles, et il a répondu “Oh ils ont de la chance”. Mais il n’a jamais dit qu’il se sentait fille.
Quand on est parent il faut vraiment garder ça en tête, ce n’est pas parce que votre fille ou votre garçon va jouer avec des voitures ou avec des poupées, ou avec une poussette, qu’il va être de l’autre sexe! Ca, c’est pour tout le monde! Jouer, c’est pour tout le monde!
Et pour finir en beauté, ma fille quand elle était en maternelle (petite section en France) a dit : “Maman a dit que tout était pour tout le monde!” et elle a voulu pisser dans un urinoir!
Merci d’avoir écouté notre parole, et merci pour ta confiance Afaf!
N’hésitez surtout pas à partager le plus largement possible.
Et s’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basés sur le sexe :
Je m’appelle Marie, j’ai 44 ans, je suis lesbienne et féministe matérialiste.
Je suis formatrice en lutte contre les violences sexo-spécifiques et contre la pédocriminalité et j’ai aussi beaucoup travaillé sur l’étude de la culture pro-pédophile des années 70.
Marie, rebelle du genre.
Est-ce que tu peux décrire le parcours qui t’a amené à devenir critique du genre et, en particulier, l’as-tu toujours été ou s’est-il produit un ou des évènements qui t’ont amenés à avoir une posture critique vis-à-vis de cette idéologie?
En ce qui concerne mon parcours au sujet du mouvement transactiviste, j’ai découvert le féminisme dans les années 2000. J’avais une vingtaine d’années et avant ça, je n’avais jamais pensé au genre en terme de construction sociale. Pour moi, le féminisme c’était quelque chose de très bien pour les femmes qui ont vécu des choses difficiles mais je ne me sentais pas du tout concernée.
Quand j’ai suivi les cours de sociologie des rapports sociaux de sexe, ça m’a vraiment permis de comprendre que ce genre que je pensais naturel, je ne faisais pas la différence entre sexe et genre, était réellement une construction sociale.
Marie, rebelle du genre.
À Toulouse, j’ai participé à mes premières réunions non-mixtes, c’est là que j’ai pris conscience que j’avais un commun avec toutes les femmes qui étaient présentes et que j’avais un commun avec toutes les femmes. C’est là que ma conscience politique qui jusque-là était une conscience simplement anticapitaliste est devenue une conscience féministe et là, j’ai envisagé les violences que j’avais subies comme des violences réellement sexo-spécifiques.
Une copine m’a passé l’Ennemi Principal de Christine Delphy et c’est un moment vraiment très important pour moi, j’ai compris cette notion de classe sociale de sexe qui me parlait vraiment étant donné que moi je suis issue de la lutte anticapitaliste, et que les classes sociales je comprends très bien ce que c’est : une classe dominante qui extorque la force de travail de la classe dominée. Et en fait, toute l’appropriation de mon corps par la classe des hommes, l’appropriation de mon temps, de mon espace et de mon temps de travail était liée à mon appartenance à la classe sociale des femmes.
Quand j’étais à Toulouse, je fréquentais aussi beaucoup de queers mais c’était dans les années 2000, les queers qui s’appelaient aussi trans-pédés-gouines. C’étaient deux luttes différentes mais on était potes, parce qu’il y avait une certaine solidarité. Alors, il y avait les “tapettes radicales” qui étaient des gens très drôles, très subversifs et il y avait plein d’amis. Comme des hétéros, des homos et des lesbiennes avec un certain respect les uns des autres et un désir de changer le monde.
Dans ce mouvement, il y avait des hommes qu’on genrait au féminin, mais ils savaient très bien qu’ils n’étaient pas des femmes. Ils avaient tout à fait conscience de ne pas du tout vivre la même situation que nous, les femmes et ce genrage au féminin était plus un pied de nez aux stéréotypes qu’une revendication d’ailleurs, ils se revendiquaient « pédés ».
Cela a aussi joué sur la lenteur de ma compréhension sur ce qui allait se passer plus tard.
Marie, rebelle du genre.
Quelques années après, un nouveau terme est apparu, c’est le terme de « mixité choisie ». Moi, à l’époque, je ne voyais pas vraiment la différence avec la non-mixité. Je ne faisais pas attention.
C’est un ami hétéro, qui est assez ami du mouvement féministe qui, le premier, m’a interrogée sur la présence des femmes trans dans les réunions de femmes.
Là, je lui ai dit : « Oh mais, ça doit être rare! Puis, ce n’est pas très grave… »
Et surtout, je me disais que ce n’était pas gentil de s’interroger comme ça. Ce qui est intéressant, c’est que la première personne autour de moi qui s’est interrogée est un homme, ce n’est pas une femme et ce n’est pas anodin. Parce que nous les femmes, on est tellement dressées à être gentilles qu’on a une espèce de gentillesse qui nous bloque totalement notre esprit critique. Et en plus, je ne flairais pas du tout le danger. Pour moi, les trans que j’avais connu étaient des gens gentils et rigolos qui ne venaient pas dans les réunions non-mixtes car de toute façon, ils n’en exprimaient pas le besoin et puis, ils se disaient PD donc je ne voyais pas le danger.
La première fois que je me suis interrogée, j’étais chez des ami.es qui vivaient en collocation et dans cette collocation, il avait un homme hétérosexuel qui m’a annoncé sa transition.
Là, il m’a invitée à une boum de transition et sa boum, elle était réservée à tout le monde sauf les mecs “cis” hétéros.
Du coup, je n’ai pas compris, parce que pour moi, une semaine avant, c’était un homme hétérosexuel. Et là, il se distinguait des autres hommes hétérosexuels…
Marie, rebelle du genre.
Moi qui n’a jamais aimé les “bonnes bandes”, moi qui n’ai jamais aimé faire partie des « cools » et en plus je n’étais pas du tout concernée, car je ne voyais pas à quelle catégorie on était censé appartenir ensemble, je ne suis pas allée à la boum. Mais malgré tout, je l’ai quand même genré au féminin car cela semblait lui faire plaisir et puis qu’à moi, ça ne me coûtait rien.
Puis, ce qui me gênait aussi c’est que la non-mixité à la base, donc la non-mixité femmes, c’est vraiment un outil politique et que là, de détourner un outil politique pour faire une boum de “cools”, je n’aimais pas trop. Mais voilà, je ne sentais toujours pas le danger arriver… Sauf que cet homme-là, quelques années plus tard (c’est-à-dire l’année dernière), je l’ai recroisé et il a passé un week-end entier à me harceler parce qu’il avait entendu parler du fait que j’étais étiquetée comme “TERF”, et il m’a totalement terrorisée pendant tout le week-end.
Il y a cinq ans à peu près, en septembre 2016, je suis en Bretagne. J’avais donc 39 ans, et j’ai commencé à faire ce que j’avais prévu de faire depuis mon adolescence, c’est-à-dire : écrire les violences et les mécanismes des violences sexuelles que j’avais subies à l’adolescence. Cela m’a permis d’effacer tous les traumatismes et de découvrir ma gnouinitude et là, de découvrir ma sexualité, de découvrir mon désir pour les femmes, de me dire que je ne coucherai plus jamais avec un homme… Et mes crises d’angoisse nocturnes qui dataient de mon adolescence ont disparu. Je me sentais vraiment mieux.
Quelques mois après, je croise un homme transidentifié et là, comme d’habitude, je ne me méfie pas. Parce que je l’assimile à mes potes queers de l’époque de Toulouse et je le genre au féminin parce que c’est comme ça qu’il se présente et que je ne me pose pas de question.
Et il vient en Bretagne, sauf qu’arrivé en Bretagne, il commence à me mettre très mal à l’aise. Puisqu’il parle sans arrêt de sa “néo-chatte” à toutes les femmes présentes…. Je trouve cela complètement déplacé.
Il drague, mais en utilisant la culpabilité. Il parle d’un squat « trans-pédés-gouines » de Toulouse qui serait, selon lui transphobe car les lesbiennes refusent de coucher avec lui et il me met vraiment mal à l’aise.
Marie, rebelle du genre.
Et là, je me dis que bon, c’est juste une mauvaise personne, c’est quelqu’un de malsain mais je n’imagine pas du tout que c’est à un mouvement général et mondial. Entre-temps, je lis la brochure de Julia Serrano le privilège cis sexuel donc, qui explique que les femmes “cis” donc, les femmes “cis”, c’est nous, ce sont les femmes, on est privilégiées et qu’on a de la chance on est nées dans le bon corps et il se fait passer pour une victime.
Après, j’entends parler du concept du « plafond de coton », qui explique que les lesbiennes qui refusent de coucher avec des hommes transidentifiés sont transphobes et là je me dis que c’est vraiment un problème mondial. Je commence à parler de ce que je découvre avec mon entourage. Mais le problème est que j’ai du mal à m’expliquer car j’utilise le langage des transactivistes. C’est-à-dire que je dis « femmes trans », donc les gens ils ne comprennent pas. Alors je dis : il faut dire une femme si la femme se sent femme parce qu’il faut gentilleet il faut respecter le genre de la personne! Et donc du coup, tout en critiquant une mouvance, j’embrouille les gens et je fais de la propagande transactiviste sans même m’en rendre compte et, comme j’ai complètement intégré le langage, et que leur langage est complètement différent du langage commun, cela me coupe du reste des gens.
Mais maintenant, ça y est! Je parle d’hommes et de femmes dont certain.es sont transidentifié.es et je me rends compte que c’est beaucoup plus clair pour tout le monde. Évidemment, c’est plus près de la réalité en fait.
Pour autant, je voudrais préciser que je distingue vraiment les personnes. Alors, c’est très rare mais je distingue les personnes trans – c’est-à-dire qu’ils ne sont pas conformes aux stéréotypes et qui sont transsexuels ou autres et les trans de la vieille école aux transactivistes – qui en fait, n’ont rien à voir.
Ce n’est pas une haine contre les trans, c’est une remise en question d’une idéologie qui est dangereuse. Ce n’est pas contre des personnes. C’est une idéologie anti-femmes.
Marie, rebelle du genre.
Là où j’ai commencé à déchanter vraiment, c’est quand j’ai parlé de cette idéologie aux copines du Planning Familial en Bretagne. Où donc, je pensais être entourée de féministes. Je leur faisais part de mes questionnements et à partir de là, j’ai reçu un déferlement de haine en cascade, des menaces, c’était très (très) violent!
J’ai compris que le Planning Familial, qui au départ est un mouvement féministe, était noyauté par cette idéologie transactiviste.
Pourquoi est-ce que tu penses que cette idéologie est une menace et dans ce cas, pour qui?
Pour moi, le transactivisme c’est une menace politique à différents niveaux.
Pour les femmes, puisqu’on réinvente totalement le concept de femme. Une femme jusqu’ici désigne une personne née avec une vulve dans un monde patriarcal et là, ce qu’ils nous disent c’est que non en fait, une femme c’est « toute personne qui se sent femme ». Ce qui fait que nous n’avons plus de mots pour désigner les femmes et donc, plus de mots pour penser l’oppression des femmes et l’appropriation des femmes par les hommes…
Le patriarcat, c’est un rapport social de domination des femmes par les hommes et les masculinistes vont utiliser la notion de “nature féminine” pour justifier cette domination.
Et “l’essence féminine magique” en fait c’est à la base c’est un concept de masculinistes réactionnaires et là, ils reprennent ce concept en l’appelant identité de genre et ils nous disent qu’il y a bien une essence féminine magique, il y a bien une “identité de genre” de femmes, ce que nous en tant que féministes on réfute depuis des années et ce qu’ils font aussi c’est de nous faire croire que nous tous, nous toutes, je ne sais pas… Les femmes, les trans et tout le monde on a un ennemi commun qui serait le mec “cis” hétéro, mais c’est une grosse arnaque!
Parce qu’en fait il disent : notre ennemi commun c’est le mec “cis” hétéro, sauf qu’ils n’appellent pas à violer et à tuer des mecs “cis” hétéros! Ils appellent à tuer des “TERFS”.
C’est-à-dire, des femmes qu’ils désignent comme “TERFS”!
Marie, rebelle du genre.
Quand ils disent, “ bute une TERF”, leurs vraies ennemies ce sont les féministes et lesbiennes, et ils utilisent le mec “cis” hétéro comme quelqu’un qui va cacher le reste de toute la violence masculine. Car quand on voit qu’il y a des gays qui revendiquent le droit à la GPA, quand on voit qu’il y a des hommes hétérosexuels qui se disent “lesbiennes” qui revendiquent le droit d’accéder aux corps des lesbiennes, on voit bien que c’est une appropriation des femmes par les hommes.
Puis surtout, le féminisme c’est un projet politique, ce n’est pas un projet haineux.
Monique Wittig, j’aime quand elle dit qu’elle est pour la disparition des hommes en tant que classe et pas en tant qu’individus. Parce qu’effectivement, le couple hétérosexuel, globalement, c’est toujours plus bénéfique aux hommes qu’aux femmes. Pour autant, des hommes s’engagent dans la lutte contre les violences faites aux femmes mais ces hommes peuvent êtres autant des hommes hétéros, que des trans, que des gays… Ça n’a rien à voir.
En plaçant le mec “cis” hétéro comme un ennemi commun, ils font disparaître la classe sociale des hommes.
C’est un danger aussi pour les enfants, puisqu’ils expliquent à des enfants qu’ils sont nés dans le mauvais corps. C’est perturbant et complètement faux!
Il y a une explosion de transitions chez les jeunes filles et moi, je vois un parallèle avec les arguments que j’ai beaucoup étudiés, les arguments de pédocriminels des années 70 qui disaient qu’un enfant est capable de consentir quel que soit son âge, qui disaient que l’enfance n’existait pas, qui disaient qu’il fallait couper les enfants de leurs parents parce que les parents sont forcément contre la liberté des enfants. Et je retrouve dans ces argumentaires toute l’idéologie des transactivistes sur la capacité des enfants en bonne santé à consentir un traitement lourd et sur le fait que tout parent qui veut essayer de protéger son enfant, ces parents qu’on va dénigrer comme étant des parents liberticides et aussi sur le fait de nier la réalité :
L’enfance n’existe pas, disaient les pédocriminels,
Les femmes n’existent pas disent les transactivistes.
Un autre danger pour les enfants, c’est qu’on diabolise auprès des jeunes filles le féminisme matérialiste. Ce qui fait qu’on leur dit : n’allez surtout pas voir là-bas, ce sont des méchantes! Ce qui fait qu’on coupe les filles de la culture qui est la nôtre, la culture des femmes.
Marie, rebelle du genre.
C’est un danger aussi pour les homosexuels, puisqu’on redéfinit l’homosexualité. Un homosexuel n’est plus une personne attirée par une personne du même sexe mais du même genre.
En fait, une lesbienne c’est quand même une personne qui est née avec une vulve dans un monde patriarcal et qui de ce fait, est socialement et sexuellement destinée aux hommes. Ce qui n’est pas du tout le cas pour les hommes qui se prétendent lesbiennes. Les lesbiennes, nous avons dû remettre en question notre dressage et pour certaines c’est long, et je suis très bien placée pour le savoir.
C’est aussi un danger pour les transsexuel.les. Parce qu’ils parlent au nom des trans sans définir ce que c’est d’être trans. Ils réfutent le terme de transsexuel qui pourtant existe. Les personnes transsexuelles ont des besoins spécifiques, notamment d’avoir une hormonothérapie suite à des opérations. Et il y a des transsexuel.les qui se rebellent en disant : on n’est pas du tout d’accord avec ce mouvement transactiviste violent envers les femmes et qui nie notre existence de transsexuel.les.
C’est un danger aussi parce que c’est au-delà du féminisme, c’est la victoire du libéralisme. Ils n’ont pas de projet de société.
Je rêve d’une société égalitaire sans classe, sans capitalisme ni patriarcat, sans prostitution et avec de la solidarité et du respect entre les gens. Eux ne pensent pas à une société égalitaire, ils veulent une société où chaque groupuscule et/ou chaque communauté va tirer la couverture à soi au détriment des autres, et ils nient complètement les rapports inégalitaires et structurels de la société. Eux, ne pensent qu’en termes d’émancipation individuelle. C’est totalement libéral!
Ils disent aussi que si tu es opprimée en tant que femme, il ne faut pas chercher à changer le monde! Il faut que tu te changes toi-même et que tu deviennes un homme!
Ils disent aussi, parce qu’ils sont également pro-prostitution, qu’elle est un choix et non, une contrainte économique liée à la pauvreté des femmes dans le monde.
Qu’est-ce qui t’a amené à décider de témoigner sous ta réelle identité? Est-ceque tu subis, ou est-ce que tu as subi des menaces, des violences ou du harcèlement?
Quand j’ai voulu parler de ce qu’il se passait au sein du Planning Familial car, je pensais être entourée de féministes, ça m’a valu des mois de harcèlement moral.
J’ai reçu une première lettre d’intimidation dans laquelle je suis traitée de “TERF”, tout en sachant qu’en me traitant de “TERF”, ça pouvait engendrer des violences. Je suis traité de “TERF” parce que je refuse le pénis.
Mon refus du pénis a tout de même été discuté en réunion quand je n’étais pas là…
Marie, rebelle du genre.
Le fait que je ne me considère pas comme privilégiée d’être née avec une vulve et le fait que je ne milite pas pour les traitements hormonaux sur les enfants qu’on appelle trans.
On m’a aussi intimidée pour que je me taise au sujet des violences que j’avais subies, au motif que la personne violente faisait partie du milieu et ça, ça m’a fait super peur en fait.
Le milieu? C’est quoi ce milieu? C’est une mafia ou quoi? On m’a dit “maintenant tu vas te taire, cette personne fait partie du milieu!”. J’ai donc informé le planning de ces tentatives d’intimidation, en expliquant bien que je n’ai de haine contre personne, et les seules réponses que j’ai eues c’est de dire : « Marie se sent en danger, mais ses propos dérangent ».
Je n’ai jamais su ce qui pouvait déranger dans mes propos, et on a nié le fait que j’étais réellement en danger. Cela a eu un impact sur ma santé, pendant des mois j’ai eu très (très) peur. J’avais des crises d’angoisses. J’avais des retours de mes angoisses liées aux violences que j’avais subies dans l’adolescence, puisque de nouveaux on m’imposait des rapports. Enfin, on tentait de m’imposer des rapports hétérosexuels, et j’étais en panique totale parce que jusqu’ici, ce qui m’avait protégée, c’était le mouvement féministe. Je me sentais totalement impuissante et là, depuis quelque temps j’arrive à retrouver un sommeil à peu près satisfaisant.
Alors oui, je suis en danger mais je me dis que me cacher ne va pas changer grand-chose à ma situation. Cela ne va pas améliorer ma situation. Et oui! Je veux témoigner et dénoncer ouvertement. Parce que j’en ai marre de me plier à leurs diktats qui me disent maintenant, tu vas te taire!
Puis, depuis que je parle publiquement, depuis qu’avec des copines on s’organise, je me sens moins impuissante et ça fait que je commence à aller mieux.
Marie, rebelle du genre ou la parole qui libère.
Donc non, je ne vais plus me taire! Même si je sais que je suis en danger!
Merci Marie! Est-ce que tu as quelque chose à ajouter à ton témoignage?
Oui! Ce que je veux ajouter c’est ce dont j’ai envie. C’est que nous les femmes, ensemble, nous retrouvions du pouvoir politique, du pouvoir collectif et qu’ensemble, les femmes, nous nous sentions plus fortes contre le patriarcat.
Merci d’avoir écouté notre parole, merci à Marie pour son précieux témoignage et n’hésitez surtout pas à partager le plus largement possible.
S’il vous plaît signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe:
N’hésitez pas à prendre contact avec nous pour apporter votre témoignage, en remplissant ce formulaire et en nous laissant un moyen de rentrer en contact avec vous :https://linkfly.to/rebellesdugenre
« Comment je suis devenue critique du genre » Des femmes qui ont des ovaires!
Ce n’est pas moi qui lis mon témoignage. Parce que des gens que j’aime se mettraient à me haïr s’ils m’entendaient dire ces mots.
Mathilde, féministe et rebelle du genre.
Peux-tu te présenter rapidement s’il-te-plaît?
Je m’appelle Mathilde, je suis une femme homosexuelle, j’ai la quarantaine et je vis dans le nord. Ce n’est pas moi qui lis mon témoignage. Parce que des gens que j’aime se mettraient à me haïr s’ils m’entendaient dire ces mots.
Peux-tu décrire le parcours qui t’a amenée à devenir critique du genre ?
J’ai été abolitionniste du genre sexiste dès que je l’ai perçu étant gamine, mais je n’avais pas vu l’idéologie transgenre prendre le dessus.
Il y a 10 ans, je croisais régulièrement des hommes se disant femmes sur gayvox, un site de rencontre entre personnes homosexuelles. Je ne voyais pas ce que ces hommes hétéros faisaient là, mais ils ne me gênaient pas.
J’ai sympathisé avec l’un d’entre eux, un mec très sympa. Je faisais comme s’il était une femme par courtoisie, sans réfléchir à ce que ça pouvait impliquer.
Ce n’est qu’il y a un an environ que j’ai vu que j’avais eu tort.
Mathilde, militante féministe et rebelle du genre.
J’ai cherché des groupes féministes sur facebook et j’ai été vite étonnée de voir que le mot genre était partout, et que les gens ne parlaient pas de l’abolir. J’ai aussi vu que dans les règles de groupe et dans les sujets abordés il y avait une grande place pour des hommes, ceux disant être des femmes.
J’ai cru à un malentendu sur le vocabulaire. Je crois que ça a été ma première intervention sur un groupe transféministe, dire que je tenais à ce qu’on conserve la définition du mot femme. J’ai expliqué longuement que sinon ça m’obligeait à choisir un genre vu qu’en français le neutre n’existe pas, et puis que le mot genre comme on l’utilisait avant était très utile pour lutter contre le sexisme en distinguant le culturel du naturel.
Mon pavé a été supprimé aussitôt, sans un mot.
J’ai donc été silenciée pour des propos féministes dans ce qui se présentait comme un des plus gros groupes féministes. C’est là que j’ai compris qu’il y avait un gros problème et que le féminisme avait besoin de sang neuf.
Mathilde, militante féministe et rebelle du genre.
Alors j’ai cherché à comprendre et j’ai découvert la guerre « anti-terfs » et le principe des collages féministes créés par Marguerite Stern détourné pour insulter les féministes, comme « les terfs au bûcher ».
J’ai commencé à chercher la discussion avec les tenants de cette idéologie pour parler des définitions et je me suis rendu compte qu’ils ne voulaient pas répondre. Ils disent « une femme est une personne qui s’identifie à une femme ». Ca ne définit rien et le premier mot femme dans cette phrase ne peut pas avoir le même sens que le second, donc la phrase se contredit elle-même.
J’ai cherché des lieux où on avait le droit de parler de vrai féminisme, et après quelques déconvenues j’ai trouvé les féministes radicales et leurs alliés.
Peu à peu j’ai découvert un tas d’anecdotes liées à la négation de ce que sont les femmes :
Un violeur enfermé en prison pour femmes, un concours de beauté pour femmes gagné par un homme, des hommes battant des records sportifs dans la catégorie femmes, un exhibitionniste montrant sa demi-molle à des gamines dans un spa censé être réservé aux femmes, un homme recevant un prix pour les femmes d’affaires, des gens décrivant l’homosexualité comme une « préférence génitale transphobe », des hommes infiltrant les refuges pour femmes battues, des hétéros en tête des gayprides, des hommes en tête des marches féministes, etc.
Mathilde, militante féministe et rebelle du genre.
Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes et leurs droits ? Pour les enfants ? Pour la société et pour la démocratie ?
C’est une menace pour tout et tout le monde sauf les pervers à qui ça profite, les hommes qui veulent dominer les femmes. Parce que le langage est ce avec quoi on pense, or l’invisibilisation des femmes dans le langage n’a jamais été aussi gigantesque malgré une langue française déjà extrêmement marquée par la misogynie auparavant. Parce que le féminisme est diabolisé, parce que l’homosexualité est niée, et parce que quoi qu’ils en disent, le genre sexiste est la base même de l’idéologie transgenre.
Il y a un ‘immense trou béant dans leur idéologie : ils n’ont aucune définition alternative à proposer pour le mot femme, alors que c’est le point central de leur croisade. J’ai été voir dans des groupes de trans, là non plus ils ne donnent jamais de définition. S’ils donnaient une définition tout s’écroulerait, parce qu’ils admettraient soit que les trans veulent être considérés comme étant du sexe opposé mais ne peuvent pas être du sexe opposé, soit que c’est l’ensemble des stéréotypes sexistes qui dirige leur idéologie.
Tout ce que je demande, c’est qu’on ne vole pas le mot qui nous définit et les espaces réservés aux femmes qui compensent un peu le patriarcat dans lequel nous vivons.
Mathilde, militante féministe et rebelle du genre.
Chaque fois que j’essaye de faire comprendre mon point de vue aux transactivistes, je suis traitée de « terf » et de « transphobe ». Un homme se disant femme m’a dit « je vomis sur ton visage ». Un autre m’a dit « une terf, un oeuf », en référence à des jets d’oeufs envoyés par des transactivistes sur des féministes.
Ce qui me choque ce n’est pas la violence de ces hommes envers des femmes : elle n’a rien d’exceptionnel.
Ce qui est terrible, c’est que la majorité des femmes l’approuve. Nous sommes devenues l’ennemi à abattre, c’est no limit!
Au lieu de nous battre contre une vieille culture misogyne, nous sommes obligées de nous battre d’abord contre la nouvelle chasse aux sorcières, contre ces hommes qui détruisent le féminisme de l’intérieur.
Nous remercions Mathilde qui nous a confié son témoignage important et qui m’a permis de lelire.