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Louise, rebelle du genre.

Bonjour, ce n’est pas moi qui lis mon témoignage.

Mais bon, si c’était moi, je vous dirais que je m’appelle Louise, que j’ai 23 ans, que je suis étudiante et que je viens de la région parisienne.

Petite, j’étais « garçon manqué ». Je détestais mon corps et je voulais devenir un garçon.

Louise, rebelle du genre.

J’avais toujours trouvé que j’étais différente des autres enfants, comme en décalage. J’ai été victime de harcèlement scolaire. Puis, vers mes 12 ans, j’ai vraiment appris à aimer mon corps et j’ai aussi rencontré d’autres filles qui me ressemblaient. Puis, j’ai eu 15 ans et j’ai développé des troubles du comportement alimentaire.

Vers la vingtaine, j’ai été victime de violences sexuelles.

Et, très récemment, que j’ai été diagnostiquée TSA. C’est une forme légère d’autisme.

Louise, rebelle du genre.

Au début de mon parcours féministe donc, à la fin du lycée, j’étais plutôt une féministe libérale. Une femme hétéro qui soutenait les droits des transsexuels (on dit transgenres aujourd’hui…) que j’assimilais à ceux des homosexuels et ce, même si je me posais des questions quand je voyais des enfants très jeunes comme Jazz Jennings prendre des hormones. 

J’ai commencé à suivre des groupes comme les Femens et à me dire que OUI! On pouvait être un homme et aimer mettre des robes sans vouloir changer de sexe… À la fac, j’ai été traitée de TERF alors que je ne savais même pas ce que ça voulait dire ! Et progressivement, je suis devenue radfem (féministe radicale).

Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes ? Pour leurs droits ? Pour les enfants ? Pour la société ? Pour la démocratie ?

Cette idéologie est dangereuse pour plusieurs raisons. D’abord, elle invisibilise le mouvement du féminisme et les problématiques strictement féminines. Ensuite, elle force les enfants à entrer dans des cases et à se mutiler physiquement. Elle est aussi dangereuse pour les droits des homos. Je pense à ces femmes lesbiennes qui sont agressées sexuellement et violées, et sur qui on pratique des thérapies de conversion, à qui on explique qu’elles doivent aimer les pénis et que si, en tant que lesbiennes, elles n’aiment pas les pénis, elles ont un problème (d’où mon allusion aux thérapies de conversion)… Elle est aussi dangereuse parce que les TRA (les transactivistes), défendent aussi la prostitution et la pornographie qui sont étroitement liées à tout ça.

Qu’est-ce qui t’a décidée à témoigner sous ta réelle identité ou de façon anonyme ? As-tu déjà subi des pressions, des menaces, un danger perçu ou réel dans ton entourage (pro, perso, peur pour tes proches, etc.), ou, au contraire, te sais-tu en sécurité pour parler librement ?

Je témoigne de façon anonyme. Je n’ai jamais vraiment subi de menaces mais bon, je suis un master pour devenir enseignante et plusieurs de mes camarades (dont une femme transidentifiée, donc une femme se ressentant « homme ») sont vraiment très proches du transactivisme. 

Tout ce petit groupe pourrait d’ailleurs se retourner contre moi.

Le transactivisme est vraiment très présent dans les milieux universitaires et, je vous avoue que cela m’inquiète.

Louise, rebelle du genre.

Ce même groupe a d’ailleurs fait une bibliographie à destination des élèves du collège dans lesquels ils ont mis des BD comme « assignée garçon » ou « appelez-moi, Nathan »… Ce sont des bandes dessinées qui font la promotion du transactivisme.

A la rentrée du master, on a aussi eu une conférence sur les enjeux de l’éducation sexuelle à l’école. Un des étudiants a demandé « Comment fait-on s’ il y a, parmi nous, des élèves trans ou non-binaires? » et notre formateur a expliqué que l’Education Nationale avait l’obligation, entendez bien, l’obligation d’accompagner les enfants et leurs parents dans leur « transition ». 

J’ai donc également peur d’avoir des problèmes futurs au niveau professionnel si je m’oppose à la transition d’élèves. D’enfants mineur.es, donc.

Louise, rebelle du genre.

Je crois que si, par exemple, une petite fille venait me dire qu’elle veut changer de sexe et qu’elle se sent « garçon », j’essayerais déjà de ne pas la brusquer, j’essayerais de l’inviter à réfléchir et à prendre son temps. Je lui parlerais, certainement, de mon propre vécu et je lui poserais des questions comme « Qu’est-ce que tu trouves si bien chez les garçons ? ». D’autant plus que la dysphorie, je ne sais pas si vous êtes informés mais… Elle peut être un symptôme de l’autisme. (Enfin, bon…)

Bref, je sais que je peux être traitée de « transphobe » ou de « TERF » rien que pour avoir dit ça.

As-tu une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marquée concernant la transidentité ou le transactivisme ?

Sur les réseaux, une personne trans a fait des sous-entendus sexuels sur moi parce que j’ai critiqué l’idéologie trans.

Une autre m’a attaquée en messages privés et m’a dit :

« tu es hétéro, tu suces des queues, tu n’as pas ta place dans le féminisme » alors que j’ai été victime de viol!

Louise, rebelle du genre.

Je suis membre d’une petite association étudiante et un de nos membres, un homme hétérosexuel, a fait son coming-out en tant que « femme trans non-binaire ».

Il n’a rien changé à son apparence physique, il a de la barbe et s’habille avec des vêtements très masculins (il porte juste des hoodies roses de temps en temps).

Du jour au lendemain, il exigeait de se faire appeler « Présidente » au lieu de « Président » de l’association. 

Il utilisait un pseudonyme féminin américain et, en plus, il votait aussi pour le RN (le Rassemblement National). Heureusement, il a fini par démissionner de son poste en accusant les autres membres de « mégenrage ».

Je trouve ça révélateur que selon certains activistes, un homme hétéro…

Excusez-moi, je prends le temps parce que…

Donc, un homme hétéro, puisse se dire « femme », voir « lesbienne », sans ne rien changer à son apparence (et donc potentiellement, puisse accéder aux espaces réservés aux femmes).

Potentiellement, tout nous prendre : nos droits et nos espaces, nos voix et nos réalités.

Nous remercions Louise pour son témoignage.

N’hésitez pas à partager le plus largement possible et, s’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe :

https://www.womensdeclaration.com/fr/

Mercie les femmes!

Morgane, rebelle du genre.

Je m’appelle Morgane, j’ai 28 ans, je vis en région parisienne et je suis en reconversion professionnelle après avoir travaillé 13 ans dans le domaine de la coiffure.

Je me suis toujours sentie concernée par les droits des femmes, et j’ai toujours été choquée par ce que vivent les femmes à travers le monde partout.

Le point de départ de mon militantisme a été l’évènement #MeToo; qui m’a vraiment fait prendre conscience de l’ampleur des violences sexuelles.

Morgane, rebelle du genre.

En participant à la manifestation, j’ai senti que j’avais besoin de faire partie de tout ça, j’avais besoin de faire quelque chose, d’expliquer les choses ou de partager des informations.

Je voulais contribuer à faire bouger les choses donc, j’ai participé à cette manifestation avec mon conjoint et ma pancarte, et quand je suis allée à cette manifestation.

Il y avait essentiellement des femmes, bien sûr, et tout de même, pas mal d’hommes. Ils se sentaient (quand même) concernés et puis, une des choses que j’ai aperçue, mais qui ne m’avait pas interpellée plus que ça, c’était l’espace “non-mixité”… Ce qu’ils appellent maintenant, de la non-mixité choisie, c’est-à-dire, de la non-mixité pour femmes, personnes trans et non-binaires.
À l’époque, je n’étais pas du tout dans le milieu. Je n’avais jamais entendu parler de non-binaires ou de trans, j’entendais plutôt parler, à l’époque, plus de transsexuels que de transgenres. D’ailleurs, et comme je n’y connaissais rien, je me suis dit : “Pourquoi pas? Les personnes qui sont suffisamment traumatisées des hommes, je comprends qu’elles aient besoin de s’isoler; qu’elles soient non-binaires ou qu’elles soient femmes, pour moi, ce n’était pas un souci, je ne voyais pas d’inconvénient à ça.

Et puis, aussi, la question de la transsexualité, c’est quelque chose dont je ne parlais pas ou, du moins, qui ne me concernait pas. Je ne connaissais pas donc, pour moi, ce n’était pas un sujet (en fait).

Je ne m’en occupais pas puisque, “ça ne me regardait pas”.

Évidemment, j’avais déjà été choquée de réactions, par exemple, celle d’une ancienne collègue dans un salon de coiffure où j’ai travaillé. Elle avait eu des propos que nous pourrions, à ce moment-là, qualifier de transphobes! Puisqu’elle a eu des propos extrêmement intolérants envers cette personne, c’était “il me dégoûte”, voilà des propos comme cela.

Je lui ai répondu que c’était très intolérant de dire ça et surtout, que cette personne ne lui a rien fait et que, très souvent, ce sont des personnes qui sont mal dans leur peau, essentiellement. Qu’il n’y a pas à se sentir dégoutée ou à les rejeter comme ça, sans raison.

Enfin, je veux dire qu’on avait absolument aucune raison de le faire, d’autant plus qu’on était un salon de coiffure… Nous sommes censées nous occuper des clients quelles que soient leurs origines, leur style vestimentaire ou leur religion.

On a pas de regard à avoir là-dessus.

J’ai trouvé que c’était une réaction assez violente, ça m’avait choquée, je n’ai jamais eu de haine, je n’ai jamais eu de mépris envers ce type de personnes.

Donc du coup, au niveau de mon militantisme, au départ, pour moi, c’était essentiellement axé sur les femmes, parce que, le féminisme, c’est un combat axé sur les droits des femmes! Donc, pour moi, le sujet de la transidentité ou de la transsexualité, n’entre pas en ligne de compte, ça ne fait pas partie de ce combat (de toute façon).

Les premières militantes que j’ai suivies dans le parcours féministe, finalement, étaient essentiellement des feministes dites “radicales”, ce qui m’a permis de ne pas tomber dans le discours de la théorie du genre, pro voile ou pro prostitution.

Morgane, rebelle du genre.

Mais plutôt dans l’inverse, donc j’ai très rapidement été dans l’abolitionnisme du genre, dans l’abolitionnnisme de la prostitution qui, pour moi, est un des sujets qui me remue les tripes le plus fort parce que je n’arrive pas à comprendre comment on peut considérer la prostitution comme quelque chose de parfaitement normal! Surtout quand on connaît les chiffres! Le simple fait de savoir que semble de savoir que 98 % des clients, il me semble, sont des hommes et que 85 % des personnes qui pratiquent la prostitution sont des femmes… Juste ces chiffres-là devraient interpeller en fait!

Enfin, je veux dire qu’on est dans une société patriarcale, misogyne et ces chiffres n’interpellent pas les personnes qui défendent la prostitution… 

Finalement, la question que je me pose est :

À qui ça bénéficie vraiment? Si ce n’est pas aux hommes ?

Morgane, rebelle du genre.

J’étais vraiment dans le féminisme radical dès le départ.

Donc, je n’ai pas eu à baigner dans ce vocabulaire très récent tel que “transgenre”, “cisgenre”, “non-binaire”, “agenre” et tous les autres types de genres qui existent… Puisqu’il y en a bien plus que ça! Je ne sais même pas combien il y en a, d’ailleurs. 

Ce qui m’a amenée, à un moment donné, à aller sur un réseau social qui n’est pas très connu et qui s’appelle “Amino”?

Amino, c’est un réseau social sur lequel on peut créer sa petite communauté, ce sont des personnes qui sont généralement très jeunes, il y doit y avoir des personnes qui ont quoi? 13 ans, je dirais. Donc, une communauté relativement jeune, et forcément, la première chose que je vais faire, c’est d’aller dans une communauté féministe.

En tant que “nouvellement” féministe (on va dire) et radicale, quand je suis allée sur cette communauté féministe, je me suis bien rendue compte qu’il y a quand même des sujets où… Ce n’est pas évident. Que ce soit la prostitution, le voile ou la transidentité…

Ce sont des sujets où tout le monde n’a pas la même évolution du tout et, surtout, ne peut pas évoluer sur le sujet puisque certains discours, comme le discours radical, sont complètement censurés.

Des personnes n’ont juste pas accès à ce discours.

Et pour pouvoir réfléchir, il faut avoir accès à ce discours. Le problème est que personne ne diffuse ce discours (malheureusement).

Alors, je me suis mise dans l’idée de partager ces informations.

De partager des informations, par exemple, sur la prostitution.

De partager des informations sur le conditionnement des hommes et des femmes dans la société dans laquelle on est.

D’essayer, le plus possible, de diffuser un discours plus radical sur cette communauté.

La première fois que je me suis vraiment retrouvée confrontée à, disons, un conflit ayant pour sujet la transidentité, c’est lorsque j’ai voulu faire un blog expliquant le fonctionnement de l’appareil reproducteur et des parties génitales féminines.

Morgane, rebelle du genre.

J’ai fait ce blog où il y avait des explications que j’étais allée chercher à droite et à gauche. Des explications  sur comment fonctionne le cycle menstruel, comment fonctionne la vulve ou comment elle  est composée, et aussi, à quoi ça ressemble… Parce que, l’air de rien, sur une communauté aussi jeune, je me dis qu’il a  de nombreuses jeunes filles qui ne connaissent pas du tout leur corps. Et donc, il m’a semblé essentiel, sur ce blog, de parler de parties génitales féminines des filles et des femmes.

Je me suis retrouvée, sous les commentaires, agressée (dans la façon de s’exprimer), par une jeune fille transidentifiée (qui se considère donc, homme, mais qui est une fille).

Et donc, cette fille m’a vraiment agressée.
 

Tout de suite, c’était : “Ce blog me dysporise. Les images, mon Dieu (!) ça me dysphorise! Je fais un malaise, c’est horrible! Je ne me sens pas bien en voyant les images… Et puis, ton blog, il est trop cis-centré! Il n’y a pas que les femmes qui ont leurs règles, tu ne penses pas aux non-binaires,… !”
Enfin, voilà.

Il y a eu deux personnes comme ça qui m’ont agressé, mais vraiment AGRESSÉE! C’est-à-dire que, moi, à partir du moment où tu viens me parler de manière agressive pour me dire ce que je DOIS écrire, sur un blog qui concerne, pardon, mais… On va dire, quand même, 52% de la population mondiale! Les femmes nous sommes tout de même 52%! … Nous ne sommes pas une minorité!

Le fait qu’on vienne m’agresser comme ça et ce, de manière gratuite, ça m’a tout de suite… Comment dire?

J’ai tout de suite mis une barrière, en fait!

Tu m’agresses, je  ne vais certainement pas aller dans ton sens! Je ne suis pas un paillasson!

Donc, je lui ai répondu, cordialement mais, je lui ai fait comprendre que, d’abord, elle n’avait pas à m’agresser de cette façon-là, que je ne suis pas d’accord avec ce qu’elle me dit et que, dans ce cas-là… Je n’ai absolument aucune obligation d’abonder dans son sens!

Je ne vais pas écrire quelque chose que je ne pense pas, juste parce qu’il ne faudrait pas que je la contrarie.

D’autant plus que j’avais très envie de lui répondre, je ne l’ai pas fait, mais, j’avais très envie : « Si la simple vue d’une vulve, de quelque chose que tu as, te dysphorise et  te provoque  un malaise vagal ou te donne envie de vomir ou de tomber dans les pommes, dans ce cas-là, ce n’est pas moi le souci!

Là, c’est que tu as un problème avec ton corps, et ce n’est pas un reproche que je te fais, c’est juste une réalité, tu as un problème avec ton corps que moi, je ne peux pas résoudre, et moi, je ne vais pas me censurer parce que tu rejettes ton corps !” 

Morgane, rebelle du genre.

C’est lunaire, autrement! Parce que, moi, j’ai la phobie des prises de sang, est-ce que je vais faire un scandale devant tout le monde à chaque fois que je vois une prise de sang à la télé? Non.

Et pourtant, moi, ça me met très mal de voir ça!
 
Voilà. Donc, elle est venue m’agresser en message privé, notamment en me disant des choses complètement aberrantes, notamment que, les femmes, de toute façon, elles avaient beaucoup plus de droits que les trans,  et qu’elles ne vivaient pas les mêmes violences que les trans! Et que nous, on est privilégiées!

C’est à partir de là que je lui ai fait très bien comprendre que j’étais ce qu’ils appellent, une horrible “terf”!

Je lui ai fait comprendre que son jargon ne fonctionnait pas sur moi, et que ce n’était pas la peine qu’elle vienne m’agresser.

D’autant plus que si elle ne m’avait pas agressée de cette façon-là, peut-être que j’aurais consenti à modifier (en y ajoutant des mentions).

C’est ce que l’on attend, par exemple, du planning familial :

Plutôt que d’effacer les femmes en mettant « personnes menstruées », qu’ils mettent «femmes » et, éventuellement, les « hommes trans » s’ils le souhaitent, ou les « personnes non binaires ».

Mais… Effacer un mot qui est là pour définir une partie de la population?

Morgane, rebelle du genre.

Voilà, ça a été le premier moment où je me suis retrouvée accusée de transphobie et où je n’ai pas voulu céder.

À la suite de cette agression et de cette accusation de transphobie, quelque temps après, j’ai décidé (avec également d’autres raisons), de quitter cette communauté-là.

Et j’ai souhaité, avec deux autres personnes qui sont radfem aussi, de créer une communauté qui soit vraiment une communauté radicale.
 

C’est-à-dire que, quand on arrive dessus, sur la première page est écrit : féministes radicales avec une description de ce qu’est une femme. Une description claire et précise. 


Femme = être humaine de sexe féminin. 

La première chose qui était sur notre page (c’était vraiment bien spécifié) était : “Ce n’est pas la peine de nous faire un discours pro genre, ce n’est pas la peine de nous faire un discours pro prostitution parce que, ce discours, ne sera pas accepté dans cette communauté”.
 

Pas par désir de censure mais, parce que, c’est un discours qu’on voit partout et qu’il n’était pas question de laisser n’importe qui venir dire qu’être une femme est un ressenti! Hors de question de laisser quelqu’un nous dire que la prostitution, c’est merveilleux! Ou que c’est un métier comme un autre… Surtout que, j’avais fait un blog avec une quantité astronomique de témoignages d’anciennes prostituées! Pour moi, c’était indécent de venir faire ça! Il y a plein d’autres endroits pour le faire! J’estimais que je voulais protéger ma communauté et, je voulais que ce soit à mon image, essentiellement!

Finalement, cette communauté, je l’ai un peu abandonnée… Car, cela ne prenait pas, et parce que je pense que le féminisme dit « radical », malheureusement, c’est dur. Il oblige à se réveiller.

Une fois qu’on a “un peu” ouvert les yeux sur la réalité de la société, c’est très difficile d’en sortir. Dans le sens où, j’ai du recul parce qu’au bout d’un moment, ce n’était plus possible.

J’arrivais un stade où j’étais en colère tout le temps, parce que j’ai un regard sur  la société que les autres n’ont pas, donc fatalement, je vais voir de la misogynie là où les gens vont juste dire «C’est marrant!».

 Non, ce n’est pas drôle! C’est misogyne.

Tu ne le vois pas, mais moi, je le vois.

Morgane, rebelle du genre.

Je me doute bien qu’il est difficile d’amener des personnes jeunes dans le féminisme radical, j’ai donc essayé de faire au mieux, mais malheureusement, j’ai échoué…

Peut-être que je retenterai un jour.

Ensuite, j’ai continué ma progression dans le féminisme via Facebook ou Instagram (et ces communautés-là).

Je me suis rapidemment aperçue qu’on ne pouvait jamais mentionner le mot femme sans mentionner rien d’autre ou, du moins, sans mentionner « non binaire, transgenre, agenre… »… Ou toutes les identités de genre possibles et inimaginables.

On ne peut jamais utiliser le terme femme si on veut parler d’êtres humaines de sexe féminin et donc, des femmes… Comme dirait JK Rowling.

Pourtant, le terme existait.

Aujourd’hui, nous sommes obligées de parler de « femmes cis »!

C’est, d’ailleurs, un truc qu’on m’avait reproché sur Amino!

J’osais ne pas parler de “femme cis”.

Je leur ai dit mon impossibilité d’utiliser le terme « femme cis »… Donc, on est obligées de parler partout et de tout sauf, de ce qui concerne les femmes? Les femmes! Pfff…

Et puis, nous avons dû lire un peu partout que « les femmes trans sont des femmes », c’est répété sans arrêt…

En fait, c’est une phrase qui, aujourd’hui, m’horripile! Parce que ça ne veut RIEN dire!

Ça ne veut rien dire parce que si tu n’es pas capable de définir le mot “femme” de manière non circulaire, ça n’a pas de sens!

Morgane, rebelle du genre.

Tu ne peux pas définir un mot avec le mot dans la même phrase :


« Les chats sont des trucs qui ressemblent à des chats. » 
Super comme définition! C’est vraiment clair, du coup!

On sait vachement ce que c’est qu’un chat du coup!

C’est souvent l’exemple que je donne quand je demande une définition à quelqu’un : “Définis-moi ce qu’est un chat sans donner le mot chat dedans.”

Si je te demande une définition claire et précise, tu vas me répondre 2 points « le chat est un petit félin originaire d’Afrique avec, peut-être, le nom latin (si ça te fait plaisir) mais, j’ai besoin d’une définition claire.

Donc, si tu me dis : «Une femme, c’est une personne qui se sent femme», je ne sais toujours pas ce que c’est qu’une femme. Je ne comprends pas mieux ce que tu veux me dire.

Donc voilà, sur toutes les plateformes, sur tous les comptes Facebook féministes, progressivement, je suis tombée sur ce langage un peu partout…

Ce langage de la théorie du genre et donc, tous ces termes de “l’identité de genre” tels que : femme cis, femme trans ou, même, personnes menstruées…

De plus, les termes anglo-saxons que je vais traduire, comme par exemple, pour parler de vulve, on va parler de  «trou de devant » (ce qui est vachement valorisant pour nous).

Voilà, il y a eu beaucoup de choses comme ça.

Puis, il n’y a pas que le discours protrans qui est un peu partout, il y a aussi le discours qui est pro-prostitution… Je me suis trouvée bloquée par une page Facebook qui s’appelle “Feminazgul” (qui est une page que je suivais vraiment beaucoup au début de mon  militantisme) du coup, je n’ai plus pu la suivre longtemps vu qu’elles m’ont bloqué pour la simple raison que, sous une publication qu’elles avait fait et qui parlait de la prostitution…

(Je ne sais plus exactement ce que ça disait , mais c’était pro prostitution, ça parlait des abolitionnistes avec tout le mépris qui va bien avec…)

J’ai osé dire :  «D’accord, vous êtes pour la prostitution, c’est un métier comme un autre pour vous, mais moi, j’ai juste une question, qu’est-ce qu’on fait pour les femmes qui n’ont pas le choix et qui sont extrêmement majoritaires ? »

Et j’ai mis les chiffres. 

Des chiffres officiels comme les 85 % de femmes subissant la traite.

Morgane, rebelle du genre.

Des chiffres que je n’avais pas sortis de mon chapeau, mais que je connaissais.

Et je leur ai dit : «D’accord, il y a des personnes, des femmes qui choisissent,  – et encore, le choix, ici, est complètement discutable dans une société dans laquelle on est complètement conditionnées – , ok pour celles qui choisissent, mais pour celles qui ne choisissent pas et qui sont majoritaires,  est-ce que ça ne serait pas elles qu’on devrait aider en priorité? Parce qu’on est dans une société qui devrait privilégier la protection pour la majorité des individus, non? Enfin… L’individu, c’est une chose, mais si une chose porte préjudice à la majorité, bah… C’est la majorité qui prime! C’est logique. » 


J’ai juste mis ça en restant vraiment diplomate. Je n’ai pas créé de conflit.

Je ne suis pas arrivée en les agressant, et elles se sont contentées de m’envoyer bouler comme une malpropre en me traitant “d’abolo”, et en me disant de lire un article qu’elles m’avaient envoyé, un article fait par une prostituée qui le faisait « par choix » et qui disait ouvertement qu’elle détestait les “abolos” et les “féministes pro-prostitution” parce qu’elles parlaient à leur place.

Honnêtement, l’article était, comment dire? …

Plus là pour donner l’impression que la personne est en colère envers les personnes qui défendent la prostitution comme un “métier comme un autre”, que contre les abolitionnistes. Donc, je n’ai pas bien compris où elle voulait en venir mais, en fait, il n’y avait pas d’arguments.

Elle n’a même pas essayé de discuter.

C’était vraiment : «Je te mets ça, tu lis, et je te bloque». Du coup, ça n’a pas fait avancer mon opinion sur le sujet, je suis toujours abolitionniste, et donc, ça n’a pas marché visiblement.

Donc il y a eu cet épisode là où je me suis retrouvée bloquée. 
Finalement, je me suis retrouvée à fuir beaucoup de pages féministes puisque, soit elles prônaient l’identité de genre, soit elles prônaient la prostitution, soit elles prônaient le voile, soit elles prônaient l’utilisation de termes extrêmement méprisants envers les féministes radicales tels que «terf » (évidemment).

Mais, il y a aussi «swerf » pour les abolitionnistes. Le terme « abolo »  qui est très souvent (bien sûr), utilisé de manière méprisante, (ce qui me fait doucement rire quand on sait qu’une bonne partie (en tout cas) des féministes abolitionnistes sont d’anciennes prostituées donc, qui connaissent le milieu… Mais bon, elles sont concernées, mais ce ne sont pas les bonnes concernées… Elles n’intéressent pas).

Au final, j’ai fini par devoir fuir tous ces comptes. Je ne m’y retrouvais pas.

Je ne me retrouvais pas dans ces comptes-là, je ne me retrouvais pas dans leur féminisme et puis, ce qu’elles véhiculent, ça ne me convient pas, je ne peux pas adhérer à leurs pages. 

Morgane, rebelle du genre.

Ce qui a vraiment commencé à me faire me questionner et à rejeter complètement l’idéologie du genre?

C’est un ami qui est venu me parler lorsque j’ai partagé une publication qui parlait des  violences du mouvement transactiviste.


Donc, un homme est venu me faire une explication de féminisme… On aime  toujours!

Il est venu me dire en privé mais, je caricature un peu :  «Ce n’est pas très gentil ce que tu partages, c’est un peu limite… ».


J’ai commencé à lui donner des arguments, des choses un peu plus concrètes, des choses qui sont réelles et puis, progressivement, de fil en aiguille, il se rendait compte que « Oui, tu n’as pas tort, mais tu comprends, le ressenti de la personne, je ne peux pas le remettre en question, je ne peux pas lui dire non, si à la personne ça lui fait du bien, si ce n’est pas pour lui faire de la peine… »

J’ai eu envie de lui dire :  « Donc, tu n’adhères pas du tout à leurs discours, mais par principe d’être “gentil”, et de ne pas contrarier une personne en face, tu vas abonder dans son sens? »

J’ai bien senti qu’il pataugeait un peu à ce moment-là.

Puis, je lui ai aussi posé la question (qui est pour moi une question piège) :  «Est-ce que tu t’es déjà senti homme, toi ?  Est-ce que tu t’es senti, concrètement, homme ? Qu’est-ce que ça serait, pour toi, de se sentir homme?»

Et il m’a répondu très clairement :  « Je ne me suis jamais senti homme. »

Et bien moi non plus, je ne me suis jamais sentie femme. Je sais que je suis une femme, parce que mon corps est comme il est. Tout mon corps me fait savoir que je suis une femme. Le seul fait qui fait que je me sente femme, ça va être les moments de mon cycle, là où j’ai mal au ventre. Là, je le sens dans mes tripes! 

C’est juste des choses qui s’imposent à moi, que je ne peux même pas décrire!

Morgane, rebelle du genre.

Finalement, quand je lui ai dit ça, il m’a répondu : « Bah ouais mais tu ne t’es pas posé la question si t’étais agenre?» …


Non, je ne suis pas “agenre”. Je ne me “sens” pas. Je suis! Point!

Je n’ai pas besoin de me sentir agenre.

Je me suis dit, (quand il me dit ça, j’ai déjà 26/27 ans) : “Mais va dire ça à un adolescent qui est complètement perdu, qui est mal dans sa peau et qui a besoin de s’identifier! Un ado qui a besoin de trouver son identité!

Parce que, quand on est adolescent, on se cherche!
Moi, adolescente, j’étais gothique, je me cherchais et j’étais perdue.

Je n’étais pas bien dans ma peau non plus, comme une immense majorité des adolescents, pour ne pas dire tous… Quand j’étais au collège, beaucoup d’adolescents se cherchaient dans leur sexualité, c’était plus ça, il y avait beaucoup de filles qui disaient “je suis bi” que de garçons qui disaient “je suis bi, je suis homo” et qui ne savaient pas encore trop se positionner sur ces sujets, qui étaient un peu “perdus”, ce qui est normal. 

Mais je me dis qu’aujourd’hui, fatalement, si tu as un gamin qui vient te poser la question et qui te dit : “Je n’aime pas jouer avec tel ou tel jouet, ou je n’aime pas telle ou telle activité de garçon, c’est peut-être parce que je suis une fille?” Cela va être compliqué…

Les adolescents sont influençables.

Ils sont en train de se construire.

Nous atteignons l’âge adulte à partir de 25 ans (à peu près).

Donc, comment peut-on considérer, qu’effectivement, des adolescents ont un regard critique sur eux qui soit fiable?

Parce qu’ils vont évoluer dans leur tête jusqu’à, à peu près, cet âge-là? Et ils évoluent encore après…

Donc, quand il m’a dit ça, il m’a demandé si je n’étais pas “agenre”, j’étais… Sidérée, en fait.

Je te dis : “Je ne me sens rien du tout. Je n’ai pas besoin d’un terme pour définir ce que je suis, je suis une femme, je ne me sens pas femme. J’en suis une. POINT.”

Mais, il avait quand même eu besoin de me demander si je ne me sentais pas “agenre”.

Je me suis dit : “En fait, tu me pousses un petit peu vers le truc qui t’arrange, finalement. Il faut que j’aille dans le sens qui t’arrange! Parce que, sinon, ça va trop remettre en question ce que tu me dis.”

Tout cela font partie des choses qui m’ont fortement agacée, et puis, que je trouvais complètement, encore une fois, aberrantes!

Sur la communauté Amino sur laquelle j’étais avant, moi, je n’y étais plus, mais j’avais mes amies qui étaient encore dessus et elles m’ont partagé des choses. Notamment des gamins qui étaient sur la communauté LGBT…

Des adolescentes sont allées sur cette communauté en disant qu’elles n’aimaient pas telle ou telle activité de fille et que, peut-être, cela faisait d’elles des “non-binaires” ou des “garçons”.Les personnes leur ont répondu que ça devait être ça… “D’accord”.

Mais, on n’est pas dans le stéréotype du tout, là? 

Donc, une fille qui n’aime pas faire telles ou telles activités considérées comme des activités de “filles”, le premier truc que vous lui dites ce n’est pas : “Non, tu es ce que tu es avec tes préférences, avec ta personnalité, avec les activités que tu aimes”. NON.

Morgane, rebelle du genre.

La première chose que vous lui dites c’est que, peut-être, effectivement, elle n’est pas dans le bon genre! Et qu’il faudrait, peut-être, à un moment donné, dans sa vie, prendre des hormones?  C’est complètement stéréotypé pour moi!

Si ça, ce n’est pas des stéréotypes, je ne vois pas ce que c’est!

Ce qui est “drôle” c’est que ce sont des gens qui souvent vont vous dire : “Tu devrais te renseigner, instruis-toi!”.

Désolée, mais là, je ne vois que des stéréotypes! Je ne vois rien d’autre!

Je n’ai pas besoin de m’instruire pour savoir que dire que telle ou telle activité c’est une activité de “filles” ou de “garçons”, c’est stéréotypé!

Il n’y a même pas besoin d’être radicale, théoriquement, pour savoir ça!

Donc il y a eu ça puis, le fait qu’avec une amie, on s’est retrouvées à lire les 12000 définitions de genres différents qui existent…
 Avant, il y avait effectivement les personnes “transgenres”, les “non-binaires” ou éventuellement “agenres, et puis là, je me suis retrouvée face à des “xénogenres”, des “fregugender”, mélangés (bien sûr) dans une grosse soupe avec toutes les orientations sexuelles et romantiques possibles…

Je ne savais pas qu’on était obligé de spécifier qu’on est “romantiquement” attiré par certaines personnes, et attiré “sexuellement” par d’autres.

Non, pour moi, nous sommes attiré.es par certaines personnes selon notre orientation sexuelle, et puis après, le reste… C’est si on est attiré par sa personnalité, ou pas!

Pour moi, c’est encore une fois, créer des cases et des cases et des cases…

Les gamins ne peuvent pas s’y retrouver, c’est impossible!

Morgane, rebelle du genre.

Nous, on ne s’y retrouve déjà pas alors que nous sommes adultes, que nous avons un regard plus critique et que nous sommes censé.es être en capacité de réfléchir, et nous avons déjà du mal à s’y retrouver…

Donc des adolescents, je ne vois pas comment ils pourraient s’y retrouver.

Parmi les choses aussi qui m’ont vraiment outrée et interpellée, ce sont toutes ces femmes, notamment Marguerite Stern, qui se sont retrouvées complètement dépossédées de leur travail.

Morgane, rebelle du genre.

Marguerite Stern, pour le coup, s’est carrément vue nier son rôle plus que majeur, puisque c’est la créatrice des collages qui s’est retrouvée dépossédée et quasiment pas citée dans un livre que je ne vais même pas nommer. Il ne mérite pas d’être cité, ce livre. Donc, Marguerite Stern qui a été dépossédée de sa création, et aussi les espaces féministes qui, comme l’Amazone, ont littéralement volé!

Elles ont été chassées de ce lieu qui était un lieu de partage, de militantisme, de protection, et qui ont été transformés, excusez-moi du terme mais… Ont été transformés, littéralement, en baisodrome.

Des noms de femmes juste à côté desquels des hommes et des transactivistes, ont tagué des pénis avec écrit “c’est la vie”. Moi, ça m’a rendue complètement “folle” cet évènement, je ne comprends même pas qu’on ose faire ça… Si ce n’est quand on est misogyne.

Car c’est, encore une fois, utiliser la sexualité et tout ce qui est en rapport au sexe comme quelque chose de profondément humiliant pour les femmes puis, qu’ils ont marqué leur terrictoire en y baisant, voilà.

Puis, il y a eu aussi, pareil, des choses qui m’ont choquées comme des vidéos qui visent à nous dire que les femmes trans donc, les hommes transidentifiés, sont des femmes comme les autres, et que leur corps est un corps de femme comme les autres… Donc, que les hommes transidentifiés qui se font faire des vaginoplastie, ils ont un sexe identique aux nôtres…

Il est artificiel MAIS, c’est un sexe parfaitement identique aux nôtres qui sont des sexes naturels… Alors ça, c’est pareil, je ne comprends même pas qu’on puisse dire ça : c’est soit de mauvaise foi, soit c’est carrément méconnaître le fonctionnement de nos corps.

Le corps des femmes a un fonctionnement merveilleux donc, ça, ça m’a choqué et puis, il y a aussi eu le coup des préférences génitales aussi…

Morgane, rebelle du genre.

Dire aux lesbiennes qu’elles doivent accepter les pénis dans leur lit.

Alors que, bon, c’est quand même un des plus gros combats que les femmes ont mené et, notamment, les lesbiennes. Puisque, se refuser aux hommes dans une société misogyne et patriarcale, c’est un petit peu le level + 1000 en matière de combat féministe.

Puis, le tout dernier événement qui s’est passé donc, très récemment, c’est d’avoir accusé le collectif qui s’occupe du comptage des féminicides dans le cadre des violences conjugales donc, nous sommes bien d’accord que les violences conjugales sont des violences spécifiques du patriarcat? De transphobie.

Morgane, rebelle du genre.

Et donc, d’accuser ce collectif (féminicides par compagnon ou ex) de transphobie… Parce qu’il ne compterait pas les hommes transidentifiés (“femme” trans) dans les féminicides c’est…

Et donc là, “on” ne va même plus partager ce décompte, alors qu’en plus, elles ont été accusées de ne pas compter les hommes transidentifiés (“femmes trans”) alors que, ce n’est pas vrai!

Il n’y a juste AUCUN homme transidentifié qui est mort dans le cadre de violences conjugales. Il n’y a pas de personne trans morte dans ce cadre-là donc, en fait, c’est quoi la solution? Allons-nous devoir inventer des chiffres qui n’existent pas?

Est-ce que tu pourrais nous dire, s’il te plaît, pourquoi tu penses que cette idéologie est une menace pour les femmes, pour leurs droits, pour les enfants, pour la société et/ou pour notre démocratie? 

Alors, pour nos droits, parce que les objectifs des femmes (des féministes) et des personnes trans ne sont tout simplement pas les mêmes, ce n’est pas le même combat donc, nous n’avons pas les mêmes objectifs, tout simplement.

Parce que nos conditionnements et nos expériences ne sont pas les mêmes, parce que les femmes ont des besoins sexospécifiques, parce que les femmes vivent des violences sexospécifiques qu’il est primordial d’identifier comme telles pour les combattre.

Si on ne peut plus dire que les violences que vivent les femmes sont basées sur le sexe, déjà, j’ai envie de dire que le terme sexisme n’a plus d’intérêt.

Morgane, rebelle du genre.

Puisque le sexisme est basé sur le sexe et que, c’est une réalité concrète. C’est-à-dire que des petites-filles sont avortées avant même de venir au monde… Ce n’est pas sur la base de leur ressenti mais, sur la base de leur sexe.

Quand des femmes sont excisées c’est, tout simplement, sur la base de leur sexe, leurs ressentis,on s’en fiche à ce moment-là.


Pour les enfants, parce que l’on constate quand même qu’il y a de plus en plus de gamins qui sont complètement perdus, c’est ce que je disais tout à l’heure : c’est qu’avec les 12 000 identités de genre possibles et inimaginables, comment les gamins sont sans censés se construire?

Ils ont accès à une idéologie qui les embrouille complètement.

Ils ne peuvent plus savoir ce qu’ils et qui ils sont.

Si on ne peut plus dire à un petit garçon qu’il est un petit garçon parce que c’est transphobe, ce n’est pas possible, à un moment donné, il faut bien que la personne sache ce qu’elle est. C’est important.

Ne serait-ce que pour la santé, les différences entre les hommes et les femmes sont plus que concrètes.

La quantité astronomique de petits garçons ou de petites filles persuadé.es d’être non-binaires parce qu’ils ne correspondent pas aux stéréotypes sociétaux… C’est une vraie catastrophe.

Ensuite, en ce qui concerne la société, nous sommes des êtres sexués et on ne peut pas effacer une réalité qui divise l’humanité en deux.

Comme je le disais, nous les femmes, nous sommes 52 % de la population!

Nous, les femmes, nous ne sommes pas une minorité, nous sommes une… Majorité opprimée!

Morgane, rebelle du genre.

Les femmes, en fait, dans la société, et partout dans le monde, c’est quelque chose de bien concret.

Partout sur la planète, quasiment, les femmes vivent des oppressions systémiques!

Dans toutes les sociétés, même les sociétés les plus, entre guillemets, féministes possible, même chez les Mosos (une société matriarcale), il y a des violences et des oppressions systémiques!

On subit la misogynie, les femmes ont quasiment toutes la peur de rentrer tard le soir. Quand on est dans la rue, on a peur… Et nous n’avons pas  juste peur de nous faire frapper, on a peur d’être victime d’une agression sexuelle! Cela, c’est une peur que les hommes n’ont pas!

On peut avoir peur aussi chez nous puisque, on sait très bien, surtout quand on est féministe, que le lieu dans lequel on risque le plus de subir des violences de type sexuelles, et autre d’ailleurs, c’est chez nous.

On peut subir des violences dans nos vies professionnelles, on peut très bien être harcelée par le patron et subir le harcèlement sexuel.

Combien d’hommes ont vécu des choses similaires?

Je suis persuadée que 100 % des femmes ont vécu des violences sexuelles sans même être capables d’identifier ces violences.

Parce que nous sommes conditionnées à les accepter, de par la culture du viol.

Morgane, rebelle du genre.

Je pense qu’effectivement, on en a toutes vécu…

Quand on discute toutes, entre femmes, on s’aperçoit bien que, finalement, on a toutes vécu des agressions, qu’on considère presque comme des “petites anecdotes » dans notre vie mais qui sont, finalement, dans le cadre légal, des violences sexuelles!

Donc, nous ne sommes pas une minorité et j’estime que nous devons avoir notre mot à dire sur les violences sexo-spécifiques.

Ensuite, pour la démocratie, je pense qu’on voit très bien que là, nous sommes dans une censure permanente et dans un négationnisme. Puisqu’on arrive à un stade où même des figures féminines historiques sont “transformées” en hommes.

Les femmes qui ont œuvré pour nos droits, qui se sont par le passé travesties pour pouvoir accéder à ce à quoi elles avaient besoin d’accéder pour se battre pour leurs droits, ou pour leur vie professionnelle.

Et ces femmes, aujourd’hui, ne sont plus des femmes : ce sont des hommes, finalement. Des “hommes trans” donc, des femmes transidentifiées…

Il y a un terrorisme intellectuel actuellement qui n’aurait rien à envier à certains propagandistes nazis.

Morgane, rebelle du genre.

Enfin…“Terfs au bûcher”, “Swerfs au bûcher” existe aussi… “Une terf, une balle”…  Ils veulent faire passer les féministes radicales pour, littéralement, des sorcières!

C’est de la propagande, et cela empêche tout le monde de réfléchir sur ce sujet.

Qu’est-ce qui t’a décidé à témoigner sous ta réelle identité? Est-ce que tu as déjà subi des pressions ou des menaces? Perçois-tu un danger dans ton entourage ou est-ce que tu te sens libre de parler de ce sujet? 

J’ai voulu m’exprimer car, depuis un an, j’ai dû m’éloigner du militantisme pour des raisons qui sont que je ne pouvais pas m’y consacrer, j’avais des choses importantes dans ma vie que je devais gérer en priorité.

Et malheureusement, j’ai dû faire une croix sur certaines choses, ne serait-ce que pour l’aspect psychologique car, c’est épuisant (en fait) d’être dans ce milieu…

C’est épuisant au quotidien donc, j’avais besoin de me consacrer à autre chose. Puis, j’estimais ne pas avoir les épaules pour affronter tout ça, je n’avais pas la force.

Mais, par exemple, témoigner pour moi, c’est une petite chose que je peux faire qui ne me demande pas un effort surhumain.

Je m’exprime et je témoigne sur ce que je pense, et ce que j’ai pu vivre.

Je me dis que cela peut être une des choses que je peux faire actuellement, permette de faire bouger un peu les lignes, en sachant que j’ai la chance (comparativement à certaines femmes), de ne pas avoir un entourage malveillant et d’être entourée de gens avec lesquels je peux discuter sereinement, sans risquer d’être agressée, sans être rejetée comme une malpropre.

Oui! En effet, c’est une grande chance!

As-tu une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marquée concernant la transidentité ou le transactivisme? 


L’anecdote qui me vient immédiatement n’est pas en lien direct avec le transactivisme mais plutôt, avec le climat actuel qui règne dans le féminisme.

C’était au moment de participer à la marche de 2019 donc, juste avant le premier confinement.

J’avais décidé d’y aller avec une pancarte abolitionniste de la prostitution, et j’avais repris, justement, la phrase de Françoise Héritier, qui consiste à dire que les femmes ont le droit de se vendre, c’est masquer que les hommes ont droit de les acheter.

Pour moi, c’était important ce jour-là, pour une fois je manifestais, de montrer que vraiment… Non!

Il y a un truc sur lequel j’estime que nous devons vraiment nous battre aussi, c’est le sujet de la prostitution. C’est une vraie violence et pour moi, c’est une des pires violence patriarcale qui existe.

Morgane, rebelle du genre.

Je voulais donc vraiment avoir ce discours ce jour-là.

Puisque, justement, c’est un discours tellement minoritaire que, pour moi, c’est important de montrer qu’on existe et qu’on est là!

J’étais tout de même sécurisée, parce que j’étais avec le cortège d’Osez le Féminisme, qui est donc abolitionniste et, nous avons été rejointes par les femmes du collectif CAPP, donc le Collectif Abolition Porno Prostitution, elles avaient préparé une très (très) grosse action abolitionniste qui consistait à afficher une gigantesque banderole abolitionniste du porno et de la prostitution, sur la statue de la Place de la République, juste avant l’arrivée du cortège.

Donc là, avec la banderole qui est effectivement énorme, il y avait les photos de (je crois) 200 femmes qui sont mortes dans le milieu de la pornographie, mortes suicidées tellement les traumas sont énormes…

J’étais donc juste à côté d’elles, ce qui n’était pas prévu au départ mais, étant juste à côté de ces femmes, je me suis dit que j’allais les aider à porter leur banderole durant la marche.

J’étais contente. Enfin, “contente”, c’est terrible de finir par dire quelque chose d’aussi glauque, mais… J’étais contente de pouvoir faire quelque chose et de contribuer.

Là, je les aidais, je faisais quelque chose d’utile.

Je me sentais vraiment utile, et j’étais heureuse de pouvoir (au moins) les soutenir.

Pour la première fois de ma vie, je me suis sentie véritablement en danger dans une foule.

Morgane, rebelle du genre.

J’ai surveillé, pendant toute la marche, si les autres groupes (les autres collectifs qui étaient derrière nous et étaient pro-prostitution) se rapprochaient.

J’ai dit et ce, plusieurs fois : “Vraiment, il faut avancer, il ne sont pas loin!”

Mais, vraiment, parce que j’avais conscience que s’ils se mettaient à notre niveau, on risquait VRAIMENT de se faire arracher nos banderoles, et de… De se faire agresser en fait! Enfin, d’être agressées!

Car on ne se fait pas agresser, on EST agressées car nous sommes victimes.

Je me suis dite que ce n’était pas possible! Je ne peux pas accepter qu’en manifestations féministes, on se sente en danger comme si on était le soir tard dans la rue avec des groupes d’hommes qui pourraient nous agresser!

Cette marche s’est donc malheureusement terminée par l’agression des militantes de CAPP.

(Collectif Abolition Porno Prosititution)

Morgane, rebelle du genre.

Quatre femmes ont fini leur soirée soit au commissariat, soit aux urgences ou peut-être même les deux, je ne sais plus.

(Après vérification, nous confirmons les urgences : 2 femmes ont fini tabassées et traumatisées avec un nombre affolant de jours d’ITT : 21 jours pour l’une, 29 jours pour l’autre… Les blessures étaient multiples. Et bien plus que 4 femmes, dont les victimes de coups, étaient au commissariat après avoir été refoulées de 2 autres, pour déposer plainte.

Les mots derrière les blessures : traumatisme facial et lombaire, ecchymoses, œdèmes à la joue, cervicalgie et raideur de la nuque, des douleurs vives au coccys, des migraines à ne pas savoir dormir, la mâchoire qui craque encore car les articulations ont été fragilisées, de l’amnésie traumatique,…)


Du coup, je n’ai pas pu aller sur la Place de la République me rapprocher du cortège puisque j’avais une pancarte abolitionniste et que je savais que les femmes avec qui j’étais (de CAPP) avaient été agressées vraiment violemment.

Je me suis donc contentée de déposer ma pancarte loin de tout le monde et, loin de cette foule, tout en me disant que, peut-être que des gens la prendraient en photo et puis se diraient : “Ah ben, quand même! Finalement, elles ne sont pas toutes complètement à côté de la plaque ces féministes, elles ont conscience que la prostitution n’est pas un métier!”

Bien que je ne parle pas ici de transactivisme, je pense que c’est une des anecdotes les plus marquantes que j’aie.

Puis, nous savons très bien que ces sujets sont liés les uns aux autres.

As-tu quelque chose à ajouter?

Il faut qu’on essaie de toutes se dire que nous sommes nombreuses finalement, à penser pareil, mais à ne pas se l’autoriser.

C’est-à-dire qu’on le pense mais, c’est un sujet qu’il ne faut surtout pas aborder ou, du moins, si on l’aborde, il faut prendre 12000 pincettes et on marche constamment sur des œufs.

Il faut qu’on arrive à parler et à se dire que… NON! Nous ne sommes pas le souci!

NON! Ce n’est pas moi qui suis malveillante ou intolérante! Ce sont les autres qui sont intolérants!

Moi, je ne vais pas insulter des gens en privé ou leur dire que ce qu’ils pensent est horrible et qu’ils méritent le bûcher!

Je ne vais jamais me permettre ce genre de choses.

Je me permets juste de penser par moi-même et je me rends compte que, finalement, nous sommes plus nombreuses qu’on ne le pense.

Morgane, rebelle du genre.

Nous remercions Morgane pour son témoignage.

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Françoise, rebelle du genre.

ATTENTION CE TÉMOIGNAGE CONTIENT DES DESCRIPTIONS EXPLICITES DE VIOLENCES SEXUELLES, NE L’ÉCOUTEZ, NE LE LISEZ, QUE SI VOUS ÊTES EN ÉTAT DE LE FAIRE. 

Je m’appelle Françoise, j’ai 29 ans et je suis parisienne.

J’ai toujours été critique du genre, j’ai toujours perçu leurs discours comme quelque chose qui me mettait très mal à l’aise.

Après, je peux comprendre le ras de bol à être rattaché à des stéréotypes de genre mais pour avoir été confrontée par la suite à des hommes qui se griment en femme et se disent femmes, j’ai compris qu’ils ne faisaient que de renforcer ces stéréoptypes. 

J’étais déjà très critique et je croyais que si j’étais confrontée à ce genre de personne, je serais capable d’ignorer et de juste partir…

Alors qu’en tant que femme déjà critique de cette théorie du genre, j’ai quand même fini par être victime, pour vouloir être trop gentille, tolérante et bienveillante.

Françoise, rebelle du genre.

(je parle des hommes surtout qui se travestissent en femme et se disent être des femmes). 

J’avais un ami que je connaissais depuis 5 ans, j’étais souvent invitée chez lui pour les soirées.

L’ambiance était cool, pas forcément libertine mais “BDSM soft” et ouverte d’esprit… mais chacun respectait les limites de chacun et les jeux se faisaient à part du salon, où tout le monde prenait l’apéritif.

Mon ami a toujours eu le penchant pour le travestissement, il disait souvent qu’ il aimait cela mais que les autres, nous en sommes, refusaient de le voir comme ça… Alors que c’était faux, on tolérait tout à fait. Mais au fond, il voulait que l’on dise de lui que c’est une femme. Il avait l’intention d’être désiré par des hommes hétérosexuels comme des femmes peuvent l’être. 

Du jour au lendemain, il a fini par se travestir tout le temps quand je le voyais, il me demandait sans arrêt de lui dire qu’il était une belle femme, qu’”elle” était sexy, qu’”elle” était belle.

C’était mon ami. Je voulais le soutenir, je ne voyais pas la violence que je m’infligeais.  

Et puis il s’est mis à inviter des hommes habillés en robe qui se disent être des femmes.

La violence sexuelle n’était pas envers les femmes, mais plutôt les hommes hétérosexuels. 

J’ai vu ces hommes travestis forcer les hommes hétéros à les embrasser, les forcer à avoir des jeux sexuels avec eux. Si je remettais ça en question, je passais pour la femme rabat-joie, intolérante…

Françoise, rebelle du genre.

J’ai commencé à déserter les soirées car il y régnait (de plus en plus) un climat d’insécurité où l’on ne pouvait plus rien dire, où l’attention devait être tournée vers ces hommes travestis,  les confirmer dans le fait qu’”elles” étaient des femmes… Et si par erreur on disait “lui”, la personne pouvait répondre avec caprice et violence. 

Je ne venais plus mais mon ami tenait quand même à continuer à me rabaisser, à me faire du mal mais à distance maintenant, dans sa totale confiance d’être une “femme”.

Il a décidé de se lancer dans une carrière porno.

Sans que je n’ai rien demandé, il m’envoyait des videos porno de lui habillé en “femme” (robes, portes jaretelles, perruques,…) où il exhibait son pénis et son anus et suçait des god pénis. 

Françoise, rebelle du genre.

Au début, je tolérais. Je ne regardais pas les vidéos, mais je lui disais « oui oui quelle femme sexy et excitante tu fais »… 

Après, je lui ai demandé (gentiment) d’arrêter d’envoyer les vidéos, mais les rares fois où je venais aux soirées, il me prenait vite à part et me disait « j’ai des choses trop mignonnes à te montrer”,  il me mettait face à moi encore une énième vidéo de lui habillé en bas et perruque tout en me disant « regarde mes bas comme ils sont jolis »… La vidéo le montrait en train d’exhiber son pénis et son anus! 

J’ignorais et  je rejoignais les autres, mais il y a eu une fois de trop où j’ai encore une fois regardé mais cette fois il a fait “poper” une photo porno très gore de lui avec de la selle et du sang.

Je me suis sentie très mal.

Je suis allée manger et il est revenu, habillé en femme.  Puis, il a levé sa robe et a exhibé son pénis pour, soit-disant, montrer un truc sur sa peau…  

Je suis partie pour rentrer chez moi. J’ai vomi toutes mes tripes et j’ai envoyé un message à lui (et à sa femme) pour leur dire que, en tant que femme, j’en avais marre de me rabaisser à ça. 

Par chance, je ne vis pas de harcèlement. Il se victimise et il dit que c’est moi qui lui ai permis de devenir comme il est, sa femme vit un véritable enfer mais en même temps elle est complice… Elle pousse les autres femmes à tolérer et à se rabaisser à ça, peut-être pour partager sa peine.

Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes ? Pour leurs droits ? Pour les enfants ? Pour la société ? Pour la démocratie ?

Pour la société avant tout, en plus, elle-même les légitime dans leur névrose, la violence est psychologique et peut aller jusqu’à la violence physique.

De ce que moi j’en ai vécu, les travestis se griment de tout les stéréotypes et veulent se faire confirmer que c’est cela être une femme supérieure… Cela ne fait que renforcer les stéréotypes, ça ne fait que renforcer l’idée qu’une femme qui ne correspond pas à ces stéréotypes, est une femme inférieure et elle doit se censurer et se rabaisser à les mettre sur un piedestal… Parce qu’on veut être gentilles et tolérantes.  

Oui! Je pense que c’est dangereux parce-qu’on ne veut pas remettre cela en question! On ne peut pas en parler! Et d’autres femmes sont victimes mais aussi complices de ce sexisme!

Françoise, rebelle du genre.

Ce que je veux ajouter, c’est que la violence est faite aux hommes hétéros, mais j’ai vu la violence de femmes travesties qui ne veulent pas transitionner et qui poussent d’autres hommes à transitionner. Dont cet homme dont je parle, il a 50 ans et il a fait la rencontre d’un homme de 30 ans qui est tombé amoureux de lui et qui n’avait aucune intention de transitionner, mais qui s’est retrouvé à transitionner quand même. Mon ami de 50 ans n’a plus de relation intime avec sa femme, il ne peut en avoir qu’avec des hommes travestis et lui même en travesti, ce jeune garçon lui permet d’aller plus loin… Pendant sa transition, il n’allait pas bien tout le temps déprimé, j’avais des doutes : est-ce que c’était vraiment les hormones?

J’en ai parlé à mon ami qui me disait que tout allait bien, que c’était les hormones, il me disait même que son métier qui était trop « masculin » selon lui le rendait dépressif et qu’il devait démissionner et avoir un métier plus « féminin ».

Qu’est-ce qui t’a décidée à témoigner sous ta réelle identité ou de façon anonyme ? As-tu déjà subi des pressions, des menaces, un danger perçu ou réel dans ton entourage, ou, au contraire, te sais-tu en sécurité pour parler librement ?

En ce moment, je pense que nous ne sommes jamais en sécurité pour en parler librement.

Françoise, rebelle du genre.

Je ne vis pas de pression ni de menace, le seul truc est qu’en coupant les ponts avec lui, j’ai dû le faire avec tous les autres, car il raconte que c’est moi la méchante et qu’il est la victime.

J’ai dû faire ce choix.

Nous remercions Françoise pour son témoignage.

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Afaf, rebelle du genre.

Bonjour je m’appelle Afaf, j’ai 42 ans, j’ai 3 enfants et je suis d’origine algérienne. J’habite en Belgique depuis 2010, après avoir connu mon mari actuel.

Aujourd’hui, pourquoi est-ce que tu témoignes ?

Parce que je suis une survivante de l’inceste du viol et du voile obligatoire, et c’est ce qui m’a amenée à participer à ce témoignage.

Est-ce que tu pourrais, s’il te plaît, raconter le parcours qui t’a amenée à devenir critique du genre?

Je dirais que c’est le voile qu’on m’a imposé à partir de 12 ans et que j’ai gardé malheureusement.

Parce que c’était ça ou la fin de l’école, la fin des sorties, la fin de tout.

La fin de toute la vie en fait.

Afaf, rebelle du genre.

Je l’ai gardé jusqu’à l’université, parce que j’ai réussi à décrocher mon bac. Et à l’université, j’ai fini par le retirer et j’ai fini par m’installer toute seule aussi, ça n’a pas été facile parce que justement ce sont que les hommes qui habitent tous seuls en Algérie.

Pour le voile, ce qui m’a fait réfléchir, c’est que les garçons peuvent sortir comme ils veulent, s’habiller comme ils veulent, personne ne leur demande où ils vont. 

À un moment donné, quand j’étais ado, j’ai même développé un caractère un peu masculin qui était stéréotypé, forcément… Jusqu’à ce que mon père m’appelle Saïd. Donc il m’avait donné un prénom masculin.

Pourquoi?

Parce que je me bagarrais, parce que je défendais mes sœurs à l’école, parce que j’étais vraiment, parfois même, vulgaire, parce que je disais des gros mots et tout, j’étais un garçon côté genre… On peut dire que j’étais garçon, côté genre. Mais j’ai jamais rêvé d’avoir un pénis, ça non jamais!… Je rigolais de mes frères quand ma mère les lavait, avoir un pénis ça n’a jamais été mon rêve!

Après, j’ai commencé à creuser dans la religion pour trouver l’origine du voile, – et j’étais vachement étonnée parce que je suis arrivée jusqu’aux Sumériens – et c’est vraiment une arnaque, une belle arnaque que les femmes et les filles subissent encore.

En arrivant en Belgique j’ai pu me développer encore plus côté féministe, parce que j’ai connu quelques féministes qui m’ont vraiment bien guidée, comme Flo Marandet ou Betty Lachgar.

Petit à petit je me suis ouverte aussi sur la question du genre mais on arrive aussi à la question trans…

et c’est ça, c’est vraiment la question trans qui m’a rendue critique du genre, et radicale.

Afaf, rebelle du genre.

On nous accuse directement d’être des “terfs”: donc que nous excluons les personnes trans par méchanceté ou par haine… Alors que ce n’est pas le cas!

Les personnes trans ont le droit d’exister, ont le droit  d’avoir des droits … mais pas en invisibilisant les femmes! Nous sommes déjà assez invisibilisées et ce, depuis des siècles!

Je refuse que les femmes soient appelées cis, “cisgender” en anglais : cisgenre. Ou des appellations bizarres comme “uterus owners” donc porteuse d’utérus, “bleeders” donc saigneuses par rapport à nos règles, ou “people who menstruate” (c’est par rapport à nos règles aussi) ou “people who breastfeed”  – personnes qui ont des seins et qui allaitent.

Tout ça pour ne pas dire FEMME, parce que le mot femme serait transphobe. On aura tout vu! 

Il y avait aussi sur la page  UN WOMEN, (la page des Nations unies pour les questions de femmes qui parle de “gender oppression”  au lieu de “sex oppression”).

Ils disent que notre oppression n’est pas basée sur notre sexe mais sur notre genre.

Alors, il faudra m’expliquer pourquoi j’ai été violée? Je n’ai pas été violée parce que je suis ressemblante à un genre féminin, j’ai été violée parce que j’ai un sexe féminin!

Afaf, rebelle du genre

Et on avance, on avance… Et on arrive à dire aux femmes de ne pas parler de leur grossesse, de ne pas parler de leur allaitement, de ne pas parler de leurs règles en tant que femme.

Si je dis que j’ai de l’endométriose c’est parce que je suis une femme, c’est parce que j’ai un utérus et des ovaires. Une femme trans ne peut pas avoir ça et elle ne peut pas m’empêcher de parler de mes problèmes de santé de femme. 

Ensuite, j’ai découvert sur YouTube une femme trans américaine, Blair White, que j’aime bien. C’est une femme trans, elle dit toujours qu’elle est de sexe masculin, elle n’a jamais dit le contraire. Elle a défendu JK Rowling en disant “on est  biologiquement mâle même si on a choisi d’être ressemblant aux femmes physiquement mais dedans on reste toujours mâle. Forcément, le sexe biologique ne disparaitra jamais”

Comme les maladies qui sont liées à XX ou à XY ne disparaîtront pas non plus. 

Afaf, rebelle du genre.

On arrive ensuite aux collages contre les féminicides créés par la merveilleuse Marguerite Stern  et qui ont été repris par des “pas féministes”, et on se retrouve avec “save a trans kill a terf” qui signifie “sauvez une trans tuez une terf ».

Avec Fatima Benomar qui a lancé sur Twitter “les terfs au bûcher”. On appelle à tuer des femmes biologiques! Donc on aura vraiment tout entendu ces dernières années!

Pour finir, on pourrait regarder au niveau des prisons et au niveau des espaces réservés aux femmes… Il y a eu des exhibitionnistes, il y eu aussi des tentatives de viols et des  harcèlements, et des viols commis par des mecs déguisés en femmes. 

La question qui se pose :

Comment peut-on faire confiance?

Je peux faire confiance, ou pas. Cela dépend.

Mais je ne peux pas partager ma chambre d’hôpital, par exemple, avec une « femme trans » que je ne connais pas. 

Afaf, rebelle du genre.

J’en ai connu une qui était vraiment une mythomane comme pas possible, et je n’étais pas sa seule victime parce que c’était vraiment “serial”. Nous étions quasi une vingtaine, les témoignages ont fusé, elle nous en a fait voir de toutes les couleurs.

Pour moi c’était l’année passée et pour d’autres, c’est cette année encore.

Pourquoi est-ce que tu penses que cette idéologie est dangereuse pour les femmes, pour les enfants et/ou pour la société?

Je dirais que ça menace tout. Parce que si on parle de l’oppression des femmes, et si on devient des “saigneuses” ou “des allaiteuses” ou  des “porteuses d’utérus”, les femmes n’existeront plus. Du coup, l’oppression n’existera plus non plus. 

De quels droits on va parler si on parle de genre féminin qui deviendrait une robe, du maquillage et des cheveux longs?  Notre oppression est liée à notre sexe et doit  rester liée à notre sexe. 

Parce que les filles qui sont excisées, elles ne l’ont pas été  parce qu’elles sont de genre féminin mais parce qu’elles ont des vagins et des vulves. Un garçon pourrait être circoncis ou pas, il pourra subir cette mutilation s’il appartient à une famille juive ou musulmane mais il ne peut pas la subir parce qu’il est de genre masculin. Ca ne passe pas!

Quand on parle de démocratie qui doit préserver les droits des minorités, je suis bien d’accord.

Mais on ne peut pas préserver les droits des minorités en écrasant la moitié de la société!

Parce que nous sommes, les femmes, 50% de la société!

On ne peut pas nous écraser pour faire plaisir à X ou Y!

Afaf, rebelle du genre.

Que ce soit pour les personnes trans ou le voile qui écrase des filles mineures qui sont obligées de le porter et ce,  même en Europe : je connais une fille qui a fui sa famille en Espagne. Donc, nous ne sommes même pas en Algérie ou au Maroc, on est vraiment en Europe! Elle a fui sa famille pour pouvoir retirer son voile en Espagne. Et ça, c’était il y a 4 ans…

Pour les enfants, j’aimerais bien évoquer le sujet parce que donner des bloqueurs de puberté aux enfants, bloqueurs qui peuvent leur donner des cancers plus tard (on a pas de recul pour les études, et qui peuvent empêcher une croissance normale)… Retirer des seins à des adolescentes qui par la suite vont dé-transitionner?  Et qui auront tout perdu. Leurs seins, on ne peut pas les remettre et si elles ont retiré leur utérus on peut pas le remettre non plus! Elles perdent leur sexualité, parce qu’elles n’auront plus aucun plaisir si on touche à leur vagin et leur vulve…

Où on va avec cette idéologie? Mis-à-part à vraiment écraser les femmes?

Car de plus en plus de filles veulent transitionner pour appartenir (comme moi à l’époque) au camp dominant; à des hommes qui veulent s’approprier nos vies en nous écrasant et en nous dominant encore plus. 

Donc si on est dominées par les trans, si on est dominées par les hommes, et si on est dominées par les religions, on a plus nulle part où aller. À part en Islande! Pour moi ça reste le meilleur pays pour les femmes pour l’instant. 

Tu as choisi de témoigner sous ta réelle identité, pourquoi?

Parce que je m’en fous!

J’ai appris depuis un moment que me menacer ou pas, je m’en fous! J’ai déjà été menacée mais pour l’instant, rien ne m’est arrivé, heureusement.

On va encore parler et vous allez encore nous entendre!

Que ce soit pour la question du genre, que ce soit pour la prostitution, pour la pornographie ou pour le voile : on ne se taira pas! Nous sommes des féministes radicales, et nous irons jusqu’au bout.

La relève est assurée, de plus en plus de jeunes filles et jeunes femmes nous rejoignent alors non! Ce n’est pas fini!

Afaf, rebelle du genre.

Est-ce que tu as une anecdote à raconter concernant un événement qui t’a marquée sur le transactivisme ou sur la transidentité?

Oui, j’ai rencontré une autre femme qu’on va appeler Laurie. Laurie, je l’ai connue dans une formation de groupe, j’ai vu tout de suite qu’elle était femme trans. Elle, elle ne l’a pas dit tout de suite mais j’ai respecté. Je n’ai rien dit. Mais, je sentais qu’elle m’évitait. Au bout d’un moment, on parlait dans un débat, et elle avait dit “ma particularité” et là, j’ai quand même osé poser la question : “c’est quoi ta particularité?”

Donc, elle nous a dit qu’elle était une femme trans.

Et j’ai, par la suite, compris qu’elle avait un peu peur de moi parce qu’elle avait vu mon profil Facebook et si on regarde mon Facebook, je suis féministe radicale. Et donc je suis une « terf », pour elle. Et donc, elle m’évitait parce qu’elle avait peur que je la haïsse.

Par la suite, tout s’est bien passé!

Mais ce transactivisme qui divise les personnes, divise les femmes et nous montre comme si nous étions des monstres. Mais je suis désolée, ce n’est pas nous, les féministes, qui tuons qui que ce soit. Nous sommes par contre, menacées. Mais nous ne menaçons personne. Et ça fait aussi peur aux personnes trans “ordinaires” qui ne cherchent de mal à personne, et qui vont avoir peur des féministes. Et ça, je trouve que c’est vraiment très triste et malheureux!

As-tu quelque chose à ajouter?

Je dirais que la critique du genre ne doit pas s’arrêter là. On doit informer le plus possible, surtout les plus jeunes. On doit refuser le lavage des cerveaux des enfants à l’école concernant les questions trans.

Mon fils a les cheveux longs, il adore le rose et il adore les paillettes. Il va à l’école avec un bonnet Hello Kitty et des perles, il met du vernis avec moi avec sa sœur, il se déguise parfois avec les déguisements de sa sœur mais il dit “Je suis le roi”.

Il n’a jamais dit qu’il était une fille. 

Si j’avais été dans une famille où j’aurais eu le lavage de cerveau à cette question-là,  j’aurais dit “J’ai une fille trans”.

Afaf, rebelle du genre.

Mais non.

J’ai un garçon qui aime bien se déguiser, qui aime mettre de tout et qui m’a même posé la question “Pourquoi les garçons ne peuvent pas mettre de robe, parce que je trouve que c’est joli?”

Là, ma réponse a été de lui dire “peut-être que ça viendra un jour”.

Je lui ai montré des photos de la tenue afghane par exemple, de la djellaba marocaine et algérienne que les hommes portent, des tenues scandinaves traditionnelles, et il a répondu “Oh ils ont de la chance”. Mais il n’a jamais dit qu’il se sentait fille. 

Quand on est parent il  faut vraiment garder ça en tête, ce n’est pas parce que votre fille ou votre garçon va jouer avec des voitures ou avec des poupées, ou avec une poussette, qu’il va être de l’autre sexe! Ca, c’est pour tout le monde! Jouer, c’est pour tout le monde! 

Et pour finir en beauté, ma fille quand elle était en maternelle (petite section en France) a dit : “Maman a dit que tout était pour tout le monde!” et elle a voulu pisser dans un urinoir!

Merci d’avoir écouté notre parole, et merci pour ta confiance Afaf!

N’hésitez surtout pas à partager le plus largement possible.

Et s’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basés sur le sexe :

https://www.womensdeclaration.com/fr/

Pour nous suivre et/ou témoigner : https://linkfly.to/rebellesdugenre

Mercie les femmes!

Marie, rebelle du genre.

Je m’appelle Marie, j’ai 44 ans, je suis lesbienne et féministe matérialiste.

Je suis formatrice en lutte contre les violences sexo-spécifiques et contre la pédocriminalité et j’ai aussi beaucoup travaillé sur l’étude de la culture pro-pédophile des années 70.

Marie, rebelle du genre.

Est-ce que tu peux décrire le parcours qui t’a amené à devenir critique du genre et, en particulier, l’as-tu toujours été ou s’est-il produit un ou des évènements qui t’ont amenés à avoir une posture critique vis-à-vis de cette idéologie?

En ce qui concerne mon parcours au sujet du mouvement transactiviste, j’ai découvert le féminisme dans les années 2000. J’avais une vingtaine d’années et avant ça, je n’avais jamais pensé au genre en terme de construction sociale. Pour moi, le féminisme c’était quelque chose de très bien pour les femmes qui ont vécu des choses difficiles mais je ne me sentais pas du tout concernée.

Quand j’ai suivi les cours de sociologie des rapports sociaux de sexe, ça m’a vraiment permis de comprendre que ce genre que je pensais naturel, je ne faisais pas la différence entre sexe et genre, était réellement une construction sociale. 

Marie, rebelle du genre.

À Toulouse, j’ai  participé à mes premières réunions non-mixtes, c’est là que j’ai pris conscience que j’avais un commun avec toutes les femmes qui étaient présentes et que j’avais un  commun avec toutes les femmes.  C’est là que ma conscience politique qui jusque-là était une conscience simplement anticapitaliste est devenue une conscience féministe et là, j’ai envisagé les violences que j’avais subies comme des violences réellement sexo-spécifiques.

Une copine m’a passé l’Ennemi Principal de Christine Delphy et c’est un moment vraiment très important pour moi, j’ai compris cette notion de classe sociale de sexe qui me parlait vraiment étant donné que moi je suis issue de la lutte anticapitaliste, et que les classes sociales je comprends très bien ce que c’est : une classe  dominante qui extorque la force de travail de la classe dominée. Et en fait, toute l’appropriation de mon corps par la classe des hommes, l’appropriation de mon temps, de mon espace et de mon temps de travail était liée à mon appartenance à la classe sociale des femmes.

Quand j’étais à Toulouse,  je fréquentais aussi beaucoup de queers mais c’était dans les années 2000, les queers qui s’appelaient aussi trans-pédés-gouines. C’étaient deux luttes différentes mais on était potes, parce qu’il y avait une certaine solidarité. Alors, il y avait les “tapettes radicales” qui étaient des gens très drôles, très subversifs et il y avait plein d’amis. Comme des hétéros, des homos et des lesbiennes avec un certain respect les uns des autres et un désir de changer le monde.

Dans ce mouvement, il y avait des hommes qu’on genrait au féminin, mais ils savaient très bien qu’ils n’étaient pas des femmes. Ils avaient tout à fait conscience de ne pas du tout vivre la même situation que nous, les femmes et ce genrage au féminin était plus un pied de nez aux stéréotypes qu’une revendication d’ailleurs, ils se revendiquaient « pédés ».

Cela a aussi joué sur la lenteur de ma compréhension sur ce qui allait se passer plus tard.

Marie, rebelle du genre.

Quelques années après, un nouveau terme est apparu, c’est le terme de « mixité choisie ». Moi, à l’époque, je ne voyais pas vraiment la différence avec la non-mixité. Je ne faisais pas attention.

C’est un ami hétéro, qui est assez ami du mouvement féministe qui, le premier, m’a interrogée sur la présence des femmes trans dans les réunions de femmes.

Là, je lui ai dit : « Oh mais, ça doit être rare! Puis, ce n’est pas très grave… »

Et surtout, je me disais que ce n’était pas gentil de s’interroger comme ça. Ce qui est intéressant, c’est que la première personne autour de moi qui s’est interrogée est un homme, ce n’est pas une femme et ce n’est pas anodin. Parce que nous les femmes, on est tellement dressées à être gentilles qu’on a une espèce de gentillesse qui nous bloque totalement notre esprit critique. Et en plus, je ne flairais pas du tout le danger. Pour moi, les trans que j’avais connu étaient des gens gentils et rigolos qui ne venaient pas dans les réunions non-mixtes car de toute façon, ils n’en exprimaient pas le besoin et puis, ils se disaient PD donc je ne voyais pas le danger.

La première fois que je me suis interrogée, j’étais chez des ami.es qui vivaient en collocation et dans cette collocation, il avait un homme hétérosexuel qui m’a annoncé sa transition.

Là, il m’a invitée à une boum de transition et sa boum, elle était réservée à tout le monde sauf les mecs “cis” hétéros.

Du coup, je n’ai pas compris, parce que pour moi, une semaine avant, c’était un homme hétérosexuel. Et là, il se distinguait des autres hommes hétérosexuels…

Marie, rebelle du genre.

Moi qui n’a jamais aimé les “bonnes bandes”, moi qui n’ai jamais aimé faire partie des « cools » et en plus je n’étais pas du tout concernée, car je ne voyais pas à quelle catégorie on était censé appartenir ensemble, je ne suis pas allée à la boum. Mais malgré tout, je l’ai quand même genré au féminin car cela semblait lui faire plaisir et puis qu’à moi, ça ne me coûtait rien.

Puis, ce qui me gênait aussi c’est que la non-mixité à la base, donc la non-mixité femmes, c’est vraiment un outil politique et que là, de détourner un outil politique pour faire une boum de “cools”, je n’aimais pas trop. Mais voilà, je ne sentais toujours pas le danger arriver… Sauf que cet homme-là, quelques années plus tard (c’est-à-dire l’année dernière), je l’ai recroisé et il a passé un week-end entier à me harceler parce qu’il avait entendu parler du fait que j’étais étiquetée comme “TERF”, et il m’a totalement terrorisée pendant tout le week-end.

Il y a cinq ans à peu près, en septembre 2016, je suis en Bretagne. J’avais donc 39 ans, et j’ai commencé à faire ce que j’avais prévu de faire depuis mon adolescence, c’est-à-dire : écrire les violences et les mécanismes des violences sexuelles que j’avais subies à l’adolescence. Cela m’a permis d’effacer tous les traumatismes et de découvrir ma gnouinitude et là, de découvrir ma sexualité, de découvrir mon désir pour les femmes, de me dire que je ne coucherai plus jamais avec un homme… Et mes crises d’angoisse nocturnes qui dataient de mon adolescence ont disparu. Je me sentais vraiment mieux.

Quelques mois après, je croise un homme transidentifié et là, comme d’habitude, je ne me méfie pas. Parce que je l’assimile à mes potes queers de l’époque de Toulouse et je le genre au féminin parce que c’est comme ça qu’il se présente et que je ne me pose pas de question.

Et il vient en Bretagne, sauf qu’arrivé en Bretagne, il commence à me mettre très mal à l’aise. Puisqu’il parle sans arrêt de sa “néo-chatte” à toutes les femmes présentes…. Je trouve cela complètement déplacé.

Il drague, mais en utilisant la culpabilité. Il parle d’un squat « trans-pédés-gouines » de Toulouse qui serait, selon lui transphobe car les lesbiennes refusent de coucher avec lui et il me met vraiment mal à l’aise.

Marie, rebelle du genre.

Et là, je me dis que bon, c’est juste une mauvaise personne, c’est quelqu’un de malsain mais je n’imagine pas du tout que c’est à un mouvement général et mondial. Entre-temps, je lis la brochure de Julia Serrano le privilège cis sexuel donc, qui explique que les femmes “cis” donc, les femmes “cis”, c’est nous, ce sont les femmes, on est privilégiées et qu’on a de la chance on est nées dans le bon corps et il se fait passer pour une victime.

Après, j’entends parler du concept du « plafond de coton », qui explique que les lesbiennes qui refusent de coucher avec des hommes transidentifiés sont transphobes et là je me dis que c’est vraiment un problème mondial. Je commence à parler de ce que je découvre avec mon entourage. Mais le problème est que j’ai du mal à m’expliquer car j’utilise le langage des transactivistes. C’est-à-dire que je dis « femmes trans », donc les gens ils ne comprennent pas. Alors je dis : il faut dire une femme si la femme se sent femme parce qu’il faut gentille et il faut respecter le genre de la personne! Et donc du coup, tout en critiquant une mouvance, j’embrouille les gens et je fais de la propagande transactiviste sans même m’en rendre compte et, comme j’ai complètement intégré le langage, et que leur langage est complètement différent du langage commun, cela me coupe du reste des gens.

Mais maintenant, ça y est! Je parle d’hommes et de femmes dont certain.es sont transidentifié.es et je me rends compte que c’est beaucoup plus clair pour tout le monde. Évidemment, c’est plus près de la réalité en fait.

Pour autant, je voudrais préciser que je distingue vraiment les personnes. Alors, c’est très rare mais je distingue les personnes trans – c’est-à-dire qu’ils ne sont pas conformes aux stéréotypes et qui sont transsexuels ou autres et les trans de la vieille école aux transactivistes – qui en fait, n’ont rien à voir.

Ce n’est pas une haine contre les trans, c’est une remise en question d’une idéologie qui est dangereuse. Ce n’est pas contre des personnes. C’est une idéologie anti-femmes.

Marie, rebelle du genre.

Là où j’ai commencé à déchanter vraiment, c’est quand j’ai parlé de cette idéologie aux copines du Planning Familial en Bretagne. Où donc, je pensais être entourée de féministes. Je leur faisais part de mes questionnements et à partir de là, j’ai reçu un déferlement de haine en cascade, des menaces, c’était très (très) violent!

J’ai compris que le Planning Familial, qui au départ est un mouvement féministe, était noyauté par cette idéologie transactiviste.

Pourquoi est-ce que tu penses que cette idéologie est une menace et dans ce cas, pour qui?

Pour moi, le transactivisme c’est une menace politique à différents niveaux.

Pour les femmes, puisqu’on réinvente totalement le concept de femme. Une femme jusqu’ici désigne une personne née avec une vulve dans un monde patriarcal et là, ce qu’ils nous disent c’est que non en fait, une femme c’est « toute personne qui se sent femme ». Ce qui fait que nous n’avons plus de mots pour désigner les femmes et donc, plus de mots pour penser l’oppression des femmes et l’appropriation des femmes par les hommes…

Le patriarcat, c’est un rapport social de domination des femmes par les hommes et les masculinistes vont utiliser la notion de “nature féminine” pour justifier cette domination.

Et “l’essence féminine magique” en fait c’est à la base c’est un concept de masculinistes réactionnaires et là, ils reprennent ce concept en l’appelant identité de genre et ils nous disent qu’il y a bien une essence féminine magique, il y a bien une “identité de genre” de femmes, ce que nous en tant que féministes on réfute depuis des années et ce qu’ils font aussi c’est de nous faire croire que nous tous, nous toutes, je ne sais pas… Les femmes, les trans et tout le monde on a un ennemi commun qui serait le mec “cis” hétéro, mais c’est une grosse arnaque!

Parce qu’en fait il disent : notre ennemi commun c’est le mec “cis” hétéro, sauf qu’ils n’appellent pas à violer et à tuer des mecs “cis” hétéros! Ils appellent à tuer des “TERFS”.

C’est-à-dire, des femmes qu’ils désignent comme “TERFS”!

Marie, rebelle du genre.

Quand ils disent, “ bute une TERF”, leurs vraies ennemies ce sont les féministes et lesbiennes, et ils utilisent le mec “cis” hétéro comme quelqu’un qui va cacher le reste de toute la violence masculine. Car quand on voit qu’il y a des gays qui revendiquent le droit à la GPA, quand on voit qu’il y a des hommes hétérosexuels qui se disent “lesbiennes” qui revendiquent le droit d’accéder aux corps des lesbiennes, on voit bien que c’est une appropriation des femmes par les hommes.

Puis surtout, le féminisme c’est un projet politique, ce n’est pas un projet haineux.

Monique Wittig, j’aime quand elle dit qu’elle est pour la disparition des hommes en tant que classe et pas en tant qu’individus. Parce qu’effectivement, le couple hétérosexuel, globalement, c’est toujours plus bénéfique aux hommes qu’aux femmes. Pour autant, des hommes s’engagent dans la lutte contre les violences faites aux femmes mais ces hommes peuvent êtres autant des hommes hétéros, que des trans, que des gays… Ça n’a rien à voir.

En plaçant le mec “cis” hétéro comme un ennemi commun, ils font disparaître la classe sociale des hommes.

C’est un danger aussi pour les enfants, puisqu’ils expliquent à des enfants qu’ils sont nés dans le mauvais corps. C’est perturbant et complètement faux!

Il y a une explosion de transitions chez les jeunes filles et moi, je vois un parallèle avec les arguments que j’ai beaucoup étudiés, les arguments de pédocriminels des années 70 qui disaient qu’un enfant est capable de consentir quel que soit son âge, qui disaient que l’enfance n’existait pas, qui disaient qu’il fallait couper les enfants de leurs parents parce que les parents sont forcément contre la liberté des enfants. Et je retrouve dans ces argumentaires toute l’idéologie des transactivistes sur la capacité des enfants en bonne santé à consentir un traitement lourd et sur le fait que tout parent qui veut essayer de protéger son enfant, ces parents qu’on va dénigrer comme étant des parents liberticides et aussi sur le fait de nier la réalité :

L’enfance n’existe pas, disaient les pédocriminels,

Les femmes n’existent pas disent les transactivistes.

Un autre danger pour les enfants, c’est qu’on diabolise auprès des jeunes filles le féminisme matérialiste. Ce qui fait qu’on leur dit : n’allez surtout pas voir là-bas, ce sont des méchantes! Ce qui fait qu’on coupe les filles de la culture qui est la nôtre, la culture des femmes.

Marie, rebelle du genre.

C’est un danger aussi pour les homosexuels, puisqu’on redéfinit l’homosexualité. Un homosexuel n’est plus une personne attirée par une personne du même sexe mais du même genre.

En fait, une lesbienne c’est quand même une personne qui est née avec une vulve dans un monde patriarcal et qui de ce fait, est socialement et sexuellement destinée aux hommes. Ce qui n’est pas du tout le cas pour les hommes qui se prétendent lesbiennes. Les lesbiennes, nous avons dû remettre en question notre dressage et pour certaines c’est long, et je suis très bien placée pour le savoir.

C’est aussi un danger pour les transsexuel.les. Parce qu’ils parlent au nom des trans sans définir ce que c’est d’être trans. Ils réfutent le terme de transsexuel qui pourtant existe. Les personnes transsexuelles ont des besoins spécifiques, notamment d’avoir une hormonothérapie suite à des opérations. Et il y a des transsexuel.les qui se rebellent en disant : on n’est pas du tout d’accord avec ce mouvement transactiviste violent envers les femmes et qui nie notre existence de transsexuel.les.

C’est un danger aussi parce que c’est au-delà du féminisme, c’est la victoire du libéralisme. Ils n’ont pas de projet de société.

Je rêve d’une société égalitaire sans classe, sans capitalisme ni patriarcat, sans prostitution et avec de la solidarité et du respect entre les gens. Eux ne pensent pas à une société égalitaire, ils veulent une société où chaque groupuscule et/ou chaque communauté va tirer la couverture à soi au détriment des autres, et ils nient complètement les rapports inégalitaires et structurels de la société. Eux, ne pensent qu’en termes d’émancipation individuelle. C’est totalement libéral!

Ils disent aussi que si tu es opprimée en tant que femme, il ne faut pas chercher à changer le monde! Il faut que tu te changes toi-même et que tu deviennes un homme!

Ils disent aussi, parce qu’ils sont également pro-prostitution, qu’elle est un choix et non, une contrainte économique liée à la pauvreté des femmes dans le monde.

Qu’est-ce qui t’a amené à décider de témoigner sous ta réelle identité? Est-ce que tu subis, ou est-ce que tu as subi des menaces, des violences ou du harcèlement?

Quand j’ai voulu parler de ce qu’il se passait au sein du Planning Familial car, je pensais être entourée de féministes, ça m’a valu des mois de harcèlement moral.

J’ai reçu une première lettre d’intimidation dans laquelle je suis traitée de “TERF”, tout en sachant qu’en me traitant de “TERF”, ça pouvait engendrer des violences. Je suis traité de “TERF” parce que je refuse le pénis.

Mon refus du pénis a tout de même été discuté en réunion quand je n’étais pas là…

Marie, rebelle du genre.

Le fait que je ne me considère pas comme privilégiée d’être née avec une vulve et le fait que je ne milite pas pour les traitements hormonaux sur les enfants qu’on appelle trans.

On m’a aussi intimidée pour que je me taise au sujet des violences que j’avais subies, au motif que la personne violente faisait partie du milieu et ça, ça m’a fait super peur en fait.

Le milieu? C’est quoi ce milieu? C’est une mafia ou quoi? On m’a dit “maintenant tu vas te taire, cette personne fait partie du milieu!”. J’ai donc informé le planning de ces tentatives d’intimidation, en expliquant bien que je n’ai de haine contre personne, et les seules réponses que j’ai eues c’est de dire : « Marie se sent en danger, mais ses propos dérangent ».

Je n’ai jamais su ce qui pouvait déranger dans mes propos, et on a nié le fait que j’étais réellement en danger. Cela a eu un impact sur ma santé, pendant des mois j’ai eu très (très) peur. J’avais des crises d’angoisses. J’avais des retours de mes angoisses liées aux violences que j’avais subies dans l’adolescence, puisque de nouveaux on m’imposait des rapports. Enfin, on tentait de m’imposer des rapports hétérosexuels, et j’étais en panique totale parce que jusqu’ici, ce qui m’avait protégée, c’était le mouvement féministe. Je me sentais totalement impuissante et là, depuis quelque temps j’arrive à retrouver un sommeil à peu près satisfaisant.

Alors oui, je suis en danger mais je me dis que me cacher ne va pas changer grand-chose à ma situation. Cela ne va pas améliorer ma situation. Et oui! Je veux témoigner et dénoncer ouvertement. Parce que j’en ai marre de me plier à leurs diktats qui me disent maintenant, tu vas te taire!

Puis, depuis que je parle publiquement, depuis qu’avec des copines on s’organise, je me sens moins impuissante et ça fait que je commence à aller mieux.

Marie, rebelle du genre ou la parole qui libère.

Donc non, je ne vais plus me taire! Même si je sais que je suis en danger!

Merci Marie! Est-ce que tu as quelque chose à ajouter à ton témoignage?

Oui! Ce que je veux ajouter c’est ce dont j’ai envie. C’est que nous les femmes, ensemble, nous retrouvions du pouvoir politique, du pouvoir collectif et qu’ensemble, les femmes, nous nous sentions plus fortes contre le patriarcat.

Merci d’avoir écouté notre parole, merci à Marie pour son précieux témoignage et n’hésitez surtout pas à partager le plus largement possible.

S’il vous plaît signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe :

https://www.womensdeclaration.com/fr/

N’hésitez pas à prendre contact avec nous pour apporter votre témoignage, en remplissant ce formulaire et en nous laissant un moyen de rentrer en contact avec vous : https://linkfly.to/rebellesdugenre

Mercie les femmes!

Blandine, rebelle du genre.

« Comment je suis devenue critique du genre » Des femmes qui ont des ovaires!

Blandine, rebelle du genre.

Bonjour Blandine, est-ce que tu peux te présenter s’il te plaît?


Bonjour, je m’appelle Blandine.

Je suis enseignante, je vis dans le sud de la France et je suis féministe.

Critique du genre? Je ne savais même pas ce que ça voulait dire il y a encore 3 ans.

Blandine, militante féministe et rebelle du genre.

Est-ce que tu peux décrire le parcours qui t’a amenée à devenir critique du genre et, en particulier, l’as-tu toujours été ou s’est-il produit un ou des évènements qui t’ont amenée à avoir une posture critique vis-à-vis de cette idéologie?

Alors non, pas du tout. Critique du genre? Je ne savais même pas ce que ça voulait dire il y a encore trois ans. Pour moi, le genre c’était des constructions sociales associées au sexe et cela s’arrêtait là. Et bien sûr, le genre, c’est quelque chose que je combats en tant que féministe puisque c’est l’ensemble des stéréotypes sexistes. J’ai l’habitude de dire à mes élèves: quand on vous dit “de genre” vous pouvez remplacer par « sexiste ». C’est la même chose. Chaque fois qu’on explique à une fille qu’elle doit être gentille, jolie, etc, ça, c’est un stéréotype de genre et c’est une façon de nous opprimer nous, les femmes.

Ce qui fait que le genre était toujours pour moi quelque-chose de pas particulièrement souhaitable mais, je n’avais jamais fait le lien avec le monde des personnes qui revendiquent une identité de genre différente de leur sexe.

Pour moi, cette idée de distinguer le sexe du genre est une aberration totale parce qu’évidemment, le genre est ce qu’on nous colle parce que on est des femmes.

Ca a commencé tout doucement.

Un jour, j’ai emmené mes élèves dans un camp qui s’appelle le Camp des Milles près d’Aix-en-Provence. C’est un camp dans lequel on regroupait les personnes avant de les déporter pendant la Seconde Guerre mondiale, avant de les emmener dans des camps de concentration où elles allaient être exterminées. On a regroupé dans ce Camp des Milles d’abord des étrangers et puis, ensuite on a déporté des juifs, des gitans et des personnes transsexuelles et homosexuelles. Quand j’ai emmené mes élèves visiter le Camp des Milles, j’ai remarqué que quelqu’un dans le mémorial avait gratté le mot “transsexuel” et avait écrit au crayon par dessus le mot “genre” afin de remplacer transsexuel par transgenre…. Ce jour-là, j’ai été vraiment horrifiée. Je me suis dit qu’il y avait quelqu’un qui était en train d’essayer de trafiquer l’histoire et ça m’a vraiment fait un flash.

Je me suis vue dans le livre « 1984 » de George Orwell où, finalement, on vide les mots de leur sens pour pouvoir installer des idées et remplacer certaines idées par d’autres idées.

Et vraiment, à ce moment-là je me suis dit : il y a quelque-chose qui est totalitaire dans ce qu’il s’est passé là.

Blandine, militante féministe et rebelle du genre.

Mais j’ai posé ça comme un caillou dans ma chaussure et je n’y ai pas réfléchi pendant quelque temps.

Ensuite, avec les évènements qui sont de plus en plus nombreux autour de cette question du genre, je me suis posée des questions. Il faut dire qu’en tant de féministe, je suis aux côtés de toutes les personnes qui souffrent à cause des diktats imposés par la société à cause de leur sexe.
Clairement, pour moi, c’est un combat féministe de défendre par exemple les lesbiennes ainsi que les personnes homosexuelles donc, les gays, les bis et, finalement, toutes les personnes qui veulent vivre comme elles le souhaitent avec leur propre vérité.

Simplement, à un moment, je me suis aperçue que cette vérité devait être non seulement la vérité de ces personnes mais surtout, que je devais ânonner des phrases pour être acceptée socialement. Par exemple, la phrase “transwoman are woman” –  les femmes trans sont des femmes – on m’a dit : il faut dire ça sinon, tu es transphobe!
Ce mot que je ne connaissais pas, je comprends assez vite comment il est construit et je me dis “mais qu’est-ce que c’est? Je ne suis « phobe » de rien du tout. Je ne déteste personne. Je n’ai pas peur. Pourquoi est-ce qu’on m’accuse de ça?”

Tout simplement parce que j’ai fait remarquer que ce n’était pas normal de laisser concourir, dans les catégories sportives de femmes, des hommes même s’ils se sentent des femmes, je ne trouve pas ça fairplay. Je suis moi-même sportive, judokate, et je sais très bien la différence, y compris à poids égal, entre un homme et une femme sur le plan musculaire et plein d’autres choses.

Bref, tout ça, ça a provoqué un autre moment où je me suis dit “Wow, il se passe un truc qui fait que, nous les femmes, on va encore s’en prendre plein la gueule”.

C’est la nouvelle façon de nous écraser et nous forcer à admettre des choses qui sont, à l’évidence, fausses.

Blandine, militante féministe et rebelle du genre.

Quand on voit un homme, on sait ce que c’est! Il faut arrêter de dire “oui, oui, je te crois que toutes les femmes trans sont des femmes”, etc… On peut le dire pour ne pas blesser les gens mais, au fond de nous, on connaît la vérité : un enfant sait distinguer une femme d’un homme la plupart du temps et quand il y a des personnes androgynes, si on se trompe, bah voilà… Ce n’est pas très grave! Moi-même, ça arrive assez régulièrement qu’on me dise “monsieur” et je ne me vexe pas. Voilà, c’est la vie! Ce n’est pas grave! Ça ne me fait pas frémir!

Bref, il y a eu cette histoire, il y a eu le Camp des Milles et il y a eu le sport… Après, j’ai entendu dire  qu’aux Etats-Unis on incarcérait dans les prisons pour femmes, des hommes qui disaient être des femmes. Alors ça, ça a été un truc que j’ai vraiment trouvé très choquant. Parce que ces hommes sont souvent des auteurs de violences, notamment de viols, voire de féminicides et pourquoi pas des pédocriminels… Et on les met dans des prisons pour femmes? Là où les femmes sont déjà dans des conditions effroyables, on rajoute des hommes, des violeurs?

Mais enfin, qu’est-ce que c’est que ce monde? Donc là, j’ai encore une réaction d’effroi en comprenant que le patriarcat, que les hommes violents, avaient trouvé une autre façon de dominer les femmes.

Le pire du pire, ça a été le moment où on m’a expliqué ce qu’était le “coton ceilling » c’est-à-dire : “le plafond de coton”.

Blandine, militante féministe et rebelle du genre.

C’est le fait que des hommes veulent absolument assouvir leurs fantasmes lesbiens et se déclarent donc femmes et, bien sûr, des femmes lesbiennes. Pour ensuite harceler, menacer et accuser des femmes lesbiennes si elles refusent de coucher avec eux. Donc, avec leur pénis de “femmes”.

Alors ça, ce fut vraiment pour moi le point du non-retour. Là, je me suis clairement dit: je vais me battre contre ça parce que, même si je ne suis pas lesbienne, je pense quand même que dire qu’on doit à ces hommes du sexe, c’est de la culture du viol. Ce n’est pas autre chose.

D’accord, et pourquoi est-ce que tu penses que cette idéologie du genre est une menace pour les femmes? Ou alors pour les enfants, la société et/ou la démocratie par exemple?

Alors, pour moi, c’est une menace qui est très globale et c’est peut-être la pire menace que nous ayons, nous les femmes, à affronter depuis quelques décennies. Puisque là, en fait, on est en train d’effacer la catégorie femmes. C’est-à-dire que aujourd’hui, moi qui suis une femme, on me dit: t’es une femme “cis”. C’est-à-dire que je serais une sous-catégorie de la catégorie femmes, cette catégorie plus vaste étant composée de femmes et d’hommes qui se sentent femmes. Alors ça pour moi, vider les mot de leur sens c’est quelque-chose qui est vraiment tout-à-fait effrayant et inconcevable.

Pourquoi?

Parce que si on veut pouvoir se battre pour nos droits, nous les femmes, il faut qu’on puisse avoir des mots pour s’exprimer. Et si on nous interdit d’utiliser le mot “femme” pour expliquer ce qu’est notre situation de femmes, c’est-à-dire de personnes qui sont, systématiquement dans  un système patriarcal, en dessous dans l’échelle sociale de tous les hommes.

Ce qui veut dire que d’un seul coup, tout ce pourquoi on s’est battues n’existe plus.

Blandine, militante féministe et rebelle du genre.

Donc, c’est une menace pour le droit des femmes, c’est une menace pour le droit des enfants bien sûr parce que, derrière, il y a l’identité des enfants avec laquelle on joue, on trafique ça. Les parents ne sont pas là pour induire les enfants en erreur, les parents doivent dire à leurs enfants la vérité! Vers 5-6 ans, l’enfant qui croit au Père Noël à un moment donné, il cesse d’y croire. Donc, de la même façon, un enfant qui dit “oh je suis une fille, je préfèrerais être un garçon”, c’est le rôle des parents de les cadrer. Le rôle des parents n’est pas d’abonder dans leur sens et de leur dire “oh mon pauvre chéri tu t’es trompé de corps!”, ça n’existe pas se tromper de corps! Donc, pour les enfants aussi il y a un problème important.

Et aussi, aujourd’hui, on a un énorme problème au niveau de la société et c’est mondial mais, c’est aussi en France. C’est l’incapacité et l’interdiction qui nous est faite de nous exprimer publiquement sur ce sujet-là, parce qu’on est menacées, harcelées et qu’il nous faut énormément de courage pour pouvoir dire publiquement que non, on est pas d’accord et qu’on ne croit pas. Et ce n’est pas de la haine. Moi, personnellement, je ne crois pas qu’un homme puisse devenir une femme. Ça n’existe pas. Ce n’est pas vrai. Scientifiquement, c’est complètement irrationnel. C’est impossible pour moi de dire une chose que je sens profondément fausse et j’ai l’impression qu’aujourd’hui, on est dans une démarche sectaire, quasi religieuse où il faudrait dire et ânonner des choses, même si on en est à moitié convaincues et ce, juste pour avoir la paix.

Ça ressemble énormément à une théocratie et je ne suis pas d’accord. 

Est-ce qu’il t’est déjà arrivé de subir des pressions, des menaces, un danger? Qu’il soit réel ou perçu, dans ton entourage? As-tu peur pour tes proches par exemple ou au contraire, est-ce que tu te sens en sécurité d’en parler librement?

Non, je ne me sens pas en sécurité, j’ai déjà été menacée. Par exemple, le groupe féministe auquel j’appartiens s’est fait exclure d’un lieu sous la pression de deux hommes en jupe donc, nous avons dû trouver des solutions de repli et je dirais avec le recul que c’était une bonne chose car, il faut se tenir loin de ces gens qui sont des gens dangereux, menaçants, etc.

Je refuse d’avoir peur.

En même temps que je refuse d’avoir peur, je me tiens debout et je ne veux  plus censurer ma pensée ou censurer mes propos sous la violence.

En fait, quand je dis “je suis Charlie”,

je suis vraiment Charlie.

Et pour moi, ça veut donc dire concrètement que je suis critique du genre et qu’on ne me fera jamais dire qu’un homme peut être une femme parce que ce n’est pas vrai.

Blandine, militante féministe et rebelle du genre.

Est-ce que tu aurais une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marquée concernant la transidentité ou le transactivisme?

Oui, je me souviens d’une élection à New York… ils ont des élections où les députés sont élus par binôme paritaire : un homme et une femme.

Et évidemment, maintenant, on arrive à des binômes un homme/une jupe.

Il y a un jeune qui a été élu en se prétendant femme et qui a tenu des propos extrêmement grossiers en parlant de toutes les personnes qui n’étaient pas d’accord avec lui.

Il a dit

« ils n’ont qu’à sucer ma b*te de femme! »

Je trouve que pour un député, ce n’est pas terrible d’avoir ces propos mais, franchement… À quoi s’attendre de mieux au vu des circonstances?

Blandine, militante féministe et rebelle du genre.

Je pense aussi à l’interview de ces deux jeunes filles qui s’entraînaient très dur depuis des années pour obtenir une bourse d’études dans leur lycée américain. Des garçons sont arrivés et, au moment du départ, ils se sont déclarés filles et ils ont empoché les bourses.

Ces jeunes-filles ne pourront pas faire d’études et ça, ça m’a vraiment énormément attristée.

Merci Blandine, est-ce que tu as quelque-chose à ajouter?

Oui, je voudrais ajouter qu’il faut vraiment qu’on réfléchisse collectivement à la question de la liberté de conscience et à la liberté d’expression. Je n’ai de haine contre personne mais, je refuse de me faire censurer. Je refuse la violence dont je peux faire l’objet. Je pense notamment à une chose que je n’ai pas cité: c’est ce qu’il s’est passé quand JK Rowling a dit qu’on pouvait parler de femmes plutôt que de parler de menstruateurs ou de personnes avec un trou devant.

Je pense également aux violences dont est très régulièrement victime Marguerite Stern  parce qu’elle a juste mis en cause ces croyances.

Et je dis : posez-vous la question. Demandez-vous quelle société vous voulez?

Est-ce que vous voulez d’une société dans laquelle on police tout ce que l’on dit juste pour faire plaisir à des hommes menaçants? Parce qu’il s’agit de ça, il s’agit d’hommes menaçants et bien sûr, de toute leur armée derrière.

Mais derrière, ce sont les droits des femmes qui sont minés et plus globalement, la liberté d’expression.

Posez-vous vraiment la question: qu’est-ce que vous voulez?

Blandine, militante féministe et rebelle du genre.

Pour signer la Déclaration des Droits des Femmes fondés sur le sexe biologique : https://www.womensdeclaration.com/fr/

Merci pour la confiance Blandine! N’hésitez pas à prendre contact avec noues pour apporter votre témoignage en remplissant ce formulaire et en nous laissant un moyen de rentrer en contact avec voues :

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSfJsDG_54NnwJ5RIQbMb0vnKUiH7_7OVNm8JoHazk-Rko_QOw/viewform?fbclid=IwAR0CFev44EzmiToaW41wC2U2sCeroatSwVBUVHHQQT7K046M0nsJDOFd4M4

Mercie les femmes!

https://linkfly.to/rebellesdugenre

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