Bonjour Blandine, est-ce que tu peux te présenter s’il te plaît?
Bonjour, je m’appelle Blandine.
Je suis enseignante, je vis dans le sud de la France et je suis féministe.
Critique du genre? Je ne savais même pas ce que ça voulait dire il y a encore 3 ans.
Blandine, militante féministe et rebelle du genre.
Est-ce que tu peux décrire le parcours qui t’a amenée à devenir critique du genre et, en particulier, l’as-tu toujours été ou s’est-il produit un ou des évènements qui t’ont amenée à avoir une posture critique vis-à-vis de cette idéologie?
Alors non, pas du tout. Critique du genre? Je ne savais même pas ce que ça voulait dire il y a encore trois ans. Pour moi, le genre c’était des constructions sociales associées au sexe et cela s’arrêtait là. Et bien sûr, le genre, c’est quelque chose que je combats en tant que féministe puisque c’est l’ensemble des stéréotypes sexistes. J’ai l’habitude de dire à mes élèves: quand on vous dit “de genre” vous pouvez remplacer par « sexiste ». C’est la même chose. Chaque fois qu’on explique à une fille qu’elle doit être gentille, jolie, etc, ça, c’est un stéréotype de genre et c’est une façon de nous opprimer nous, les femmes.
Ce qui fait que le genre était toujours pour moi quelque-chose de pas particulièrement souhaitable mais, je n’avais jamais fait le lien avec le monde des personnes qui revendiquent une identité de genre différente de leur sexe.
Pour moi, cette idée de distinguer le sexe du genre est une aberration totale parce qu’évidemment, le genre est ce qu’on nous colle parce que on est des femmes.
Ca a commencé tout doucement.
Un jour, j’ai emmené mes élèves dans un camp qui s’appelle le Camp des Milles près d’Aix-en-Provence. C’est un camp dans lequel on regroupait les personnes avant de les déporter pendant la Seconde Guerre mondiale, avant de les emmener dans des camps de concentration où elles allaient être exterminées. On a regroupé dans ce Camp des Milles d’abord des étrangers et puis, ensuite on a déporté des juifs, des gitans et des personnes transsexuelles et homosexuelles. Quand j’ai emmené mes élèves visiter le Camp des Milles, j’ai remarqué que quelqu’un dans le mémorial avait gratté le mot “transsexuel” et avait écrit au crayon par dessus le mot “genre” afin de remplacer transsexuel par transgenre…. Ce jour-là, j’ai été vraiment horrifiée. Je me suis dit qu’il y avait quelqu’un qui était en train d’essayer de trafiquer l’histoire et ça m’a vraiment fait un flash.
Je me suis vue dans le livre « 1984 » de George Orwell où, finalement, on vide les mots de leur sens pour pouvoir installer des idées et remplacer certaines idées par d’autres idées.
Et vraiment, à ce moment-là je me suis dit : il y a quelque-chose qui est totalitaire dans ce qu’il s’est passé là.
Blandine, militante féministe et rebelle du genre.
Mais j’ai posé ça comme un caillou dans ma chaussure et je n’y ai pas réfléchi pendant quelque temps.
Ensuite, avec les évènements qui sont de plus en plus nombreux autour de cette question du genre, je me suis posée des questions. Il faut dire qu’en tant de féministe, je suis aux côtés de toutes les personnes qui souffrent à cause des diktats imposés par la société à cause de leur sexe.
Clairement, pour moi, c’est un combat féministe de défendre par exemple les lesbiennes ainsi que les personnes homosexuelles donc, les gays, les bis et, finalement, toutes les personnes qui veulent vivre comme elles le souhaitent avec leur propre vérité.
Simplement, à un moment, je me suis aperçue que cette vérité devait être non seulement la vérité de ces personnes mais surtout, que je devais ânonner des phrases pour être acceptée socialement. Par exemple, la phrase “transwoman are woman” – les femmes trans sont des femmes – on m’a dit : il faut dire ça sinon, tu es transphobe!
Ce mot que je ne connaissais pas, je comprends assez vite comment il est construit et je me dis “mais qu’est-ce que c’est? Je ne suis « phobe » de rien du tout. Je ne déteste personne. Je n’ai pas peur. Pourquoi est-ce qu’on m’accuse de ça?”
Tout simplement parce que j’ai fait remarquer que ce n’était pas normal de laisser concourir, dans les catégories sportives de femmes, des hommes même s’ils se sentent des femmes, je ne trouve pas ça fairplay. Je suis moi-même sportive, judokate, et je sais très bien la différence, y compris à poids égal, entre un homme et une femme sur le plan musculaire et plein d’autres choses.
Bref, tout ça, ça a provoqué un autre moment où je me suis dit “Wow, il se passe un truc qui fait que, nous les femmes, on va encore s’en prendre plein la gueule”.
C’est la nouvelle façon de nous écraser et nous forcer à admettre des choses qui sont, à l’évidence, fausses.
Blandine, militante féministe et rebelle du genre.
Quand on voit un homme, on sait ce que c’est! Il faut arrêter de dire “oui, oui, je te crois que toutes les femmes trans sont des femmes”, etc… On peut le dire pour ne pas blesser les gens mais, au fond de nous, on connaît la vérité : un enfant sait distinguer une femme d’un homme la plupart du temps et quand il y a des personnes androgynes, si on se trompe, bah voilà… Ce n’est pas très grave! Moi-même, ça arrive assez régulièrement qu’on me dise “monsieur” et je ne me vexe pas. Voilà, c’est la vie! Ce n’est pas grave! Ça ne me fait pas frémir!
Bref, il y a eu cette histoire, il y a eu le Camp des Milles et il y a eu le sport… Après, j’ai entendu dire qu’aux Etats-Unis on incarcérait dans les prisons pour femmes, des hommes qui disaient être des femmes. Alors ça, ça a été un truc que j’ai vraiment trouvé très choquant. Parce que ces hommes sont souvent des auteurs de violences, notamment de viols, voire de féminicides et pourquoi pas des pédocriminels… Et on les met dans des prisons pour femmes? Là où les femmes sont déjà dans des conditions effroyables, on rajoute des hommes, des violeurs?
Mais enfin, qu’est-ce que c’est que ce monde? Donc là, j’ai encore une réaction d’effroi en comprenant que le patriarcat, que les hommes violents, avaient trouvé une autre façon de dominer les femmes.
Le pire du pire, ça a été le moment où on m’a expliqué ce qu’était le “coton ceilling » c’est-à-dire : “le plafond de coton”.
Blandine, militante féministe et rebelle du genre.
C’est le fait que des hommes veulent absolument assouvir leurs fantasmes lesbiens et se déclarent donc femmes et, bien sûr, des femmes lesbiennes. Pour ensuite harceler, menacer et accuser des femmes lesbiennes si elles refusent de coucher avec eux. Donc, avec leur pénis de “femmes”.
Alors ça, ce fut vraiment pour moi le point du non-retour. Là, je me suis clairement dit: je vais me battre contre ça parce que, même si je ne suis pas lesbienne, je pense quand même que dire qu’on doit à ces hommes du sexe, c’est de la culture du viol. Ce n’est pas autre chose.
D’accord, et pourquoi est-ce que tu penses que cette idéologie du genre est une menace pour les femmes? Ou alors pour les enfants, la société et/ou la démocratie par exemple?
Alors, pour moi, c’est une menace qui est très globale et c’est peut-être la pire menace que nous ayons, nous les femmes, à affronter depuis quelques décennies. Puisque là, en fait, on est en train d’effacer la catégorie femmes. C’est-à-dire que aujourd’hui, moi qui suis une femme, on me dit: t’es une femme “cis”. C’est-à-dire que je serais une sous-catégorie de la catégorie femmes, cette catégorie plus vaste étant composée de femmes et d’hommes qui se sentent femmes. Alors ça pour moi, vider les mot de leur sens c’est quelque-chose qui est vraiment tout-à-fait effrayant et inconcevable.
Pourquoi?
Parce que si on veut pouvoir se battre pour nos droits, nous les femmes, il faut qu’on puisse avoir des mots pour s’exprimer. Et si on nous interdit d’utiliser le mot “femme” pour expliquer ce qu’est notre situation de femmes, c’est-à-dire de personnes qui sont, systématiquement dans un système patriarcal, en dessous dans l’échelle sociale de tous les hommes.
Ce qui veut dire que d’un seul coup, tout ce pourquoi on s’est battues n’existe plus.
Blandine, militante féministe et rebelle du genre.
Donc, c’est une menace pour le droit des femmes, c’est une menace pour le droit des enfants bien sûr parce que, derrière, il y a l’identité des enfants avec laquelle on joue, on trafique ça. Les parents ne sont pas là pour induire les enfants en erreur, les parents doivent dire à leurs enfants la vérité! Vers 5-6 ans, l’enfant qui croit au Père Noël à un moment donné, il cesse d’y croire. Donc, de la même façon, un enfant qui dit “oh je suis une fille, je préfèrerais être un garçon”, c’est le rôle des parents de les cadrer. Le rôle des parents n’est pas d’abonder dans leur sens et de leur dire “oh mon pauvre chéri tu t’es trompé de corps!”, ça n’existe pas se tromper de corps! Donc, pour les enfants aussi il y a un problème important.
Et aussi, aujourd’hui, on a un énorme problème au niveau de la société et c’est mondial mais, c’est aussi en France. C’est l’incapacité et l’interdiction qui nous est faite de nous exprimer publiquement sur ce sujet-là, parce qu’on est menacées, harcelées et qu’il nous faut énormément de courage pour pouvoir dire publiquement que non, on est pas d’accord et qu’on ne croit pas. Et ce n’est pas de la haine. Moi, personnellement, je ne crois pas qu’un homme puisse devenir une femme. Ça n’existe pas. Ce n’est pas vrai. Scientifiquement, c’est complètement irrationnel. C’est impossible pour moi de dire une chose que je sens profondément fausse et j’ai l’impression qu’aujourd’hui, on est dans une démarche sectaire, quasi religieuse où il faudrait dire et ânonner des choses, même si on en est à moitié convaincues et ce, juste pour avoir la paix.
Ça ressemble énormément à une théocratie et je ne suis pas d’accord.
Est-ce qu’il t’est déjà arrivé de subir des pressions, des menaces, un danger? Qu’il soit réel ou perçu, dans ton entourage? As-tu peur pour tes proches par exemple ou au contraire, est-ce que tu te sens en sécurité d’en parler librement?
Non, je ne me sens pas en sécurité, j’ai déjà été menacée. Par exemple, le groupe féministe auquel j’appartiens s’est fait exclure d’un lieu sous la pression de deux hommes en jupe donc, nous avons dû trouver des solutions de repli et je dirais avec le recul que c’était une bonne chose car, il faut se tenir loin de ces gens qui sont des gens dangereux, menaçants, etc.
Je refuse d’avoir peur.
En même temps que je refuse d’avoir peur, je me tiens debout et je ne veux plus censurer ma pensée ou censurer mes propos sous la violence.
En fait, quand je dis “je suis Charlie”,
je suis vraiment Charlie.
Et pour moi, ça veut donc dire concrètement que je suis critique du genre et qu’on ne me fera jamais dire qu’un homme peut être une femme parce que ce n’est pas vrai.
Blandine, militante féministe et rebelle du genre.
Est-ce que tu aurais une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marquée concernant la transidentité ou le transactivisme?
Oui, je me souviens d’une élection à New York… ils ont des élections où les députés sont élus par binôme paritaire : un homme et une femme.
Et évidemment, maintenant, on arrive à des binômes un homme/une jupe.
Il y a un jeune qui a été élu en se prétendant femme et qui a tenu des propos extrêmement grossiers en parlant de toutes les personnes qui n’étaient pas d’accord avec lui.
Il a dit
« ils n’ont qu’à sucer ma b*te de femme! »
Je trouve que pour un député, ce n’est pas terrible d’avoir ces propos mais, franchement… À quoi s’attendre de mieux au vu des circonstances?
Blandine, militante féministe et rebelle du genre.
Je pense aussi à l’interview de ces deux jeunes filles qui s’entraînaient très dur depuis des années pour obtenir une bourse d’études dans leur lycée américain. Des garçons sont arrivés et, au moment du départ, ils se sont déclarés filles et ils ont empoché les bourses.
Ces jeunes-filles ne pourront pas faire d’études et ça, ça m’a vraiment énormément attristée.
Merci Blandine, est-ce que tu as quelque-chose à ajouter?
Oui, je voudrais ajouter qu’il faut vraiment qu’on réfléchisse collectivement à la question de la liberté de conscience et à la liberté d’expression. Je n’ai de haine contre personne mais, je refuse de me faire censurer. Je refuse la violence dont je peux faire l’objet. Je pense notamment à une chose que je n’ai pas cité: c’est ce qu’il s’est passé quand JK Rowling a dit qu’on pouvait parler de femmes plutôt que de parler de menstruateurs ou de personnes avec un trou devant.
Je pense également aux violences dont est très régulièrement victime Marguerite Stern parce qu’elle a juste mis en cause ces croyances.
Et je dis : posez-vous la question. Demandez-vous quelle société vous voulez?
Est-ce que vous voulez d’une société dans laquelle on police tout ce que l’on dit juste pour faire plaisir à des hommes menaçants? Parce qu’il s’agit de ça, il s’agit d’hommes menaçants et bien sûr, de toute leur armée derrière.
Mais derrière, ce sont les droits des femmes qui sont minés et plus globalement, la liberté d’expression.
Posez-vous vraiment la question: qu’est-ce que vous voulez?
Blandine, militante féministe et rebelle du genre.
Pour signer la Déclaration des Droits des Femmes fondés sur le sexe biologique : https://www.womensdeclaration.com/fr/

Merci pour la confiance Blandine! N’hésitez pas à prendre contact avec noues pour apporter votre témoignage en remplissant ce formulaire et en nous laissant un moyen de rentrer en contact avec voues :
https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSfJsDG_54NnwJ5RIQbMb0vnKUiH7_7OVNm8JoHazk-Rko_QOw/viewform?fbclid=IwAR0CFev44EzmiToaW41wC2U2sCeroatSwVBUVHHQQT7K046M0nsJDOFd4M4
Mercie les femmes!
https://linkfly.to/rebellesdugenre