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Maria, rebelle du genre.

Bonjour, je m’appelle Maria, j’ai 26 ans, je viens de Belgique. Je suis féministe radicale et médecin.

Maria, rebelle du genre.

Maria, ce n’est pas mon vrai prénom, j’ai choisi ce prénom en hommage à Marie Curie qui s’appelait en réalité : Maria Skłodowska.

Je suis aussi la personne derrière le compte Instagram Le Cahier des Invisibles donc, si vous voulez me contacter, vous pouvez me joindre par message privé.

J’ai le sentiment d’avoir toujours été critique du genre ou… Abolitionniste du genre.

Depuis que je suis enfant, ça m’a toujours paru absurde que le rose soit pour les filles, le bleu pour les garçons ou que les filles ne jouent pas au foot et les garçons ne jouent pas aux poupées.

J’ai toujours pensé que, finalement, chacun a une personnalité qui correspond ou ne correspond pas aux stéréotypes de SEXE et, qu’on serait quand même tous beaucoup plus libres si nous ne devrions pas correspondre à ces stéréotypes.

Maria, rebelle du genre.

Ensuite, j’ai entendu parler des personnes transgenres et mon premier réflexe a été de me dire que ces personnes étaient des victimes collatérales du sexisme et que c’étaient des personnes qui ne se retrouvaient pas dans les stéréotypes collés à leur sexe et que, peut-être, pensaient-ils être plus libres en changeant de sexe (même si, ce n’est pas possible de changer de sexe). En tout cas, si elles se faisaient passer pour le sexe opposé pour être plus à l’aise, pour ne pas être perçus comme des hommes non virils ou des femmes perçues comme insufisamment féminines.

Donc, au départ, je me disais “C’est triste”. C’est tout ce que j’en pensais.

Je me disais que ces personnes devaient certainement adhérer au sexisme vu qu’une femme c’est “comme ça” et qu’un homme c’est “comme ça”…

Ensuite, j’ai été introduite au milieu LGBT car, moi-même, je suis lesbienne. J’ai donc rencontré d’autres personnes homosexuelles ou bisexuelles puis, des personnes transgenres aussi.

Au départ, j’avais énormément de mal à accepter que ça puisse être “progressiste” d’encourager quelqu’un à changer son corps, son physique, pour correspondre à ce que la société attend de lui ou d’elle. Mais tout le monde avait l’air de trouver ça normal de détester son corps et de vouloir le changer du tout au tout… Donc, j’ai fini par accepter cette idée. Notamment, car j’ai écouté des personnes transgenres et que je me disais que si ça pouvait les aider à se sentir mieux, si elles sont… Comment dire?

Je pensais que les personnes transgenres étaient profondément sexistes et “traditionnelles” au niveau des rôles, mais en pratique, je me suis rendue compte que beaucoup de gens transgenres sont, peut-être un peu, entre les deux rôles de sexe. Et je me suis dit que finalement, ce n’était pas exactement ce que je m’imaginais, que ce n’étaient pas que des personnes qui pensent que les hommes doivent être virils, ou que les femmes doivent être féminines, peut-être qu’ils ne sont pas aussi traditionalistes que je ne l’imaginais.

Et donc, je me suis un peu ouverte à cette idée que… Oui, peut-être… La notion de transidentité est acceptable.

Puis, aussi, il est vrai que j’ai entendu parler des “TERFS”, de ces personnes qui n’acceptent pas les personnes transgenres et qui sont féministes. Des personnes qui n’acceptent pas l’idée que l’identité de genre existe, etc. Moi-même, j’avais du mal avec ce concept d’identité de genre mais j’ai bien compris que les méchantes de l’histoire c’étaient les “TERFS”, et qu’il ne fallait surtout pas que je sois comme elles!

Progressivement et insidieusement, j’ai remarqué que j’adhérais de plus en plus à ces idées… aux idées des transactivistes…

Maria, rebelle du genre.

Au même moment, je faisais mes études de médecine et, ce qui nous était appris, était que le traitement pour la dysphorie de genre donc : la dysphorie de genre c’est quand une personne ressent un mal être vis à vis de son sexe et aspire à être du sexe opposé.

Et bien, on nous disait que le traitement était d’aller dans le sens de la personne qui est demandeuse/désireuse de changer de sexe et de, du coup, lui donner des traitements féminisans pour les hommes ou, masculinisans pour les femmes. Comme c’était le traitement et qu’il était (apparemment) soutenu par des études qui montraient que c’était la meilleure façon d’améliorer l’état de santé mentale de ces personnes, je me suis dit que non seulement, c’est un groupe extrêmement minoritaire donc je ne voyais pas très bien comment il pourrait menacer le reste de la société rien que par leur existence. Ensuite, visiblement, que ces personnes sont en meilleure santé quand elles suivent un traitement de transition et, enfin, après tout, j’avais toujours cette idée qu’elles étaient plus “victimes” que “menaces” par rapport au patriarcat donc, je ne m’en inquiétais pas plus que ça.

Pendant toute la durée où j’ai été transactiviste (car j’ai moi-même été un petit peu transactiviste), je me posais énormément de questions et à chaque fois que j’avais une idée entre guillemets “TERF”, je me disais qu’il fallait que je déconstruise ma transphobie, je pensais que j’avais tort et j’avais honte.

Je n’osais en parler à personne autour de moi et j’allais en cachette sur Redit, sur les forums de féministes radicales et je lisais ce qu’elles disaient et je me disais que j’étais complètement en accord mais, en public, j’étais une “bonne” féministe. C’est-à-dire que je disais “Les femmes trans sont des femmes” alors qu’en cachette…

Pendant 2 ans, j’ai été en pleine dissonance cognitive, je disais le contraire de ce que je pensais MAIS, je pensais faire le bien.

C’est pour ça que j’ai fait ça.

Maria, rebelle du genre.

Puis, ça a été progressif, événement après événement…

J’ai entendu qu’un refuge à Vancouver a perdu le financement de la ville parce qu’il n’accueillait pas les femmes transgenres… Alors que c’était un refuge pour femmes qui s’occupait, entre autre, de femmes qui ont été victimes de prostitution et de viols!

Là, je me suis dit que ça allait tout de même très loin!

Je pensais que les personnes transgenres étaient des personnes qui voulaient simplement vivre leur vie de leur côté sans nécessairement avoir d’influence sur les droits des femmes et là, je me suis rendue compte que les droits des femmes étaient menacés.

C’est ça qui m’a fait peak trans, comme on dit. C’est ça qui m’a mené au point de non-retour.

Je me suis dit que ce n’était plus possible, que je ne pouvais plus soutenir ça et non seulement je ne pouvais plus soutenir ça mais, je ne pouvais plus me taire non plus.

Je me suis  donc révélée “TERF” publiquement.

Maria, rebelle du genre.

Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes, pour leurs droits pour les enfants, pour la société ou pour la démocratie?

Je pense que cette idéologie est une menace pour les femmes car, tout d’abord, elle repose exclusivement sur le sexisme donc, elle repose sur l’idée qu’il y aurait des hommes avec un cerveau de femme et des femmes avec un cerveau d’homme et que, ce cerveau de femme aime le rose, les paillettes, les jupes,…  Et un cerveau d’homme, c’est un cerveau qui aime les armes, les voitures et la bière.

C’est profondément sexiste.

Si nous acceptons le concept de la transidentité dans la loi, comme c’est déjà le cas dans beaucoup de pays, et bien on ancre définitivement l’infériorité des femmes dans la loi et aux yeux de l’État et… je trouve ça… extrêmement inquiétant.

Vous pouvez regarder par vous-même les critères diagnostiques de la dysphorie de genre dans ce qu’on appelle le DSM-5, qui est le manuel qui répertorie toutes les maladies mentales, et si on regarde dans la section dysphorie de genre,  les critères diagnostiques pour la dysphorie de genre chez l’enfant, la majorité repose exclusivement sur des stéréotypes sexistes!

Maria, rebelle du genre.

Par exemple : avoir des amis du sexe opposé ou préférer jouer avec les jouets traditionnellement associés au sexe opposé.

Pour les garçons, préférer rester assis  et faire de la peinture et, pour les filles, préférer jouer dans les arbres…

Il y a aussi le fait de préférer les vêtements traditionnellement associés au sexe opposé et, enfin, le fait de jouer le rôle d’un  enfant du sexe opposé dans les jeux d’enfants, les jeux de rôles…

Tous ces critères-là, ce sont des critères diagnostiques pour la dysphorie de genre.

Ce qui veut dire qu’un enfant, petit garçon ou petite fille, s’il ne correspond pas exactement aux stéréotypes sexistes est considéré comme malade, comme ayant une pathologie mentale et qui se soigne comment?

Par la transition médicale.

Maria, rebelle du genre.

C’est-à-dire, pour des enfants, la stérilisation définitive.

Donc là oui, effectivement! Je pense que c’est une grande menace pour les femmes car c’est une façon de dire que, nous les femmes, ne sommes  que ces stéréotypes qui existent dans la tête des hommes.

Mais aussi pour les enfants qui ne correspondent pas exactement à  ce qu’on attend d’eux et qui sont donc envoyés vers des traitements médicaux irréversibles alors qu’ils sont tout-à-fait normaux.

Parmi les enfants qui font des parcours de transition, on a remarqué qu’il y avait une disproportion d’enfants qui sont soit homosexuels soit bisexuels ou aussi, autistes.

C’est aussi non négligeable.

Dans le cas des enfants homosexuels ou bisexuels, il est assez facile de supposer que c’est parce qu’ils ne sont probablement pas très à l’aise avec leur sexualité et qu’il serait plus simple pour eux d’être du sexe opposé, pour  pouvoir tomber amoureux de quelqu’un du même sexe qu’eux…

C’est, au final, une forme moderne de thérapie de conversion.

Maria, rebelle du genre.

Pour ce qui est des enfants autistes, nous n’avons pas exactement déterminé la cause de cette corrélation entre autisme et dysphorie de genre, mais elle a déjà été observée dans différents pays occidentaux qui font des études à ce sujet.

Je pense notamment aux Etats-Unis et à la Grande Bretagne où plusieurs hypothèses ont été émises.

Mais ce qui me semble certain et qui est, pour moi, assez évident,  c’est que ces enfants autistes ne sont pas correctement pris en charge quand on les précipite vers la stérilisation, vers des traitements hormonaux à vie, vers différentes opérations nécessitant souvent des réinterventions parce qu’il y a des complications.

Je pense que le mépris qu’on a pour les personnes autistes dans notre société fait qu’on ferme les yeux sur ce phénomène qui devrait inquiéter tout le monde!

C’est un problème de santé publique, ce n’est pas normal que les enfants autistes et, particulièrement, les filles autistes, soient sujettes à des traitements expérimentaux et dangereux et qui ne visent pas à réellement améliorer leur état de santé!

Je pense que l’idéologie transactiviste est aussi dangereuse pour les droits humains, notamment pour la liberté d’expression.

Il y a de plus en plus de pressions faites aux législateurs pour pénaliser la non-reconnaissance de l’identité de genre de quelqu’un ce qui pourrait, par exemple, pouvoir dire qu’on ne peut pas  appeler un homme “Monsieur” ou une femme “Madame” sous peine d’être accusé d’actes transphobes.

Vous ne pourrez pas dire simplement qu’un homme n’est pas une femme et qu’une femme n’est pas un homme.

Il me semble que là, nous pouvons nous inquiéter pour nos droits qui ont été durement acquis comme, la liberté d’expression.

Car l’idée qu’un homme est une femme ou qu’une femme est un homme, c’est une croyance et non une réalité.

Si on peut nous contraindre à dire des choses auxquelles on ne croit pas, à adhérer à une croyance à laquelle on ne croit pas, alors, peut-être qu’il y a d’autres domaines où on pourrait nous empêcher de nous exprimer, d’autres choses sur lesquelles nous pourrions être censuré.es?

Cela va au-delà du féminisme.

C’est vraiment une question humaine!

Enfin, je dirais que l’idéologie transactiviste est une menace pour la médecine en tant que profession et pour la recherche scientifique.

Maria, rebelle du genre.

Récemment, par exemple, en France, on a passé une loi qui interdit les thérapies de conversion pour les homosexuels, mais aussi pour les personnes transgenres. Ce qui veut dire qu’un médecin pourrait être poursuivi pour avoir tenté de modifier l’identité de genre d’une personne.

Alors, je ne suis pas juriste, je ne sais pas exactement quelle conséquence cela pourrait avoir sur les soignants,  mais je me pose la question :

Si je suis médecin et que j’ai un homme qui me demande des oestrogènes pour entamer une transition vers un simulacre de sexe féminin, est-ce que je serais contrainte de lui fournir ce traitement sous peine d’être accusée de transphobie ou de thérapie de conversion? D’avoir tenté de changer l’identité de genre de cet homme et d’en avoir fait un homme alors qu’il prétend être une femme? Ou vais-je être libre de lui refuser ce traitement?

Et si je ne suis pas libre de lui refuser ce traitement, est-ce que cela pourra s’appliquer à d’autres domaines de la médecine? Car, il n’est pas rare que des patients demandent des traitements qu’ils pensent nécessaires pour eux, mais qui ne le sont pas nécessairement ou qui peuvent carrément être dangereux pour eux et qu’en tant que médecin et prescripteur, nous avons la liberté de ne pas prescrire certains traitements quand nous estimons qu’ils ne sont pas indiqués.

Aura t-on encore cette liberté dans les années qui viennent concernant la transidentité et les traitements de transition? Je n’en suis pas certaine.

Et, bien sûr, pour la recherche scientifique,  c’est aussi un énorme problème.

Il est devenu de plus en plus compliqué de faire des études pour savoir si, oui ou non, la transition médicale est bénéfique pour le traitement de la dysphorie de genre.

Aujourd’hui, le consensus est que le traitement de la dysphorie de genre c’est la transition médicale, mais peu d’études montrent réellement 2 groupes avec un groupe qui serait un groupe “contrôle” (où les gens atteint de dysphorie n’auraient pas de traitement de transition), et un autre groupe où les gens atteint de dysphorie de genre seraient traités par la transition afin de comparer (enfin) lequel des 2 groupes présente des symptômes dépressifs, anxieux et autre.

Vu qu’aujourd’hui on nous dit qu’on ne peut pas laisser une personne demandeuse d’hormones ou de chirurgies sans traitement, il devient très compliqué de comparer ces 2 groupes : le groupe qui ne reçoit pas de traitement et celui qui en reçoit.

À cause de cela, nous n’avons pas une idée très claire des bienfaits réels de la transition médicale, et il y a de véritables pressions exercées par des personnes transactivistes ou des organisations transactivistes contre les chercheurs qui essaient d’évaluer les bienfaits des transitions de façon objective.

Qu’est-ce qui t’a décidée à témoigner sous ta réelle identité ou de façon anonyme?

Alors, j’ai décidé de témoigner de façon anonyme pour me sentir tout à fait libre de dire tout ce que j’avais envie de dire. Puis, je ne vais pas vous cacher que je suis de nature timide et qu’il est plus facile pour moi de témoigner de façon anonyme mais, il est vrai que ce n’est pas l’unique raison.

J’ai vu, et tout le monde a vu, comment les femmes qui parlent sans se cacher de ces questions-là…

Nous pouvons citer Marguerite Stern, Dora Moutot ou JK Rowling en Grande Bretagne. Ces femmes sont harcelées et blacklistées…

Évidemment, je ne souhaite absolument pas être traitée de la sorte.

Maria, rebelle du genre.

Ce n’est peut-être pas très courageux, mais au moins, je fais quand même entendre ma voix à ma façon.

As-tu quelque chose à ajouter?

La dernière chose que j’aimerais ajouter, c’est quelque chose que j’aurai pu dire plus tôt mais qui, finalement, mérite peut-être aussi qu’on en parle à part.

Il s’agit de l’autogynéphilie.

L’autogynéphilie, c’est une paraphilie.

Maria, rebelle du genre.

Une paraphilie, c’est une forme de sexualité ou plutôt, une expression de la sexualité qui est atypique et pathologique et qui souvent va nuire soit à la personne qui a cette paraphilie ou à autrui.

Comme paraphilie connue, il y a le masochisme sexuel qui va nuire directement à la personne qui pratique cette forme de sexualité mais aussi, le sadisme ou l’exhibitionnisme qui vont plutôt nuire à autrui et donc,  l’autogynéphilie est une paraphilie également.

On va décrire comme autogynéphile les hommes qui atteignent la gratification sexuelle en s’imaginant être des femmes.

C’est une paraphilie régulièrement fréquente dans la population, on estime qu’elle pourrait même atteindre 3% des hommes et la plupart du temps, les hommes atteint de cette paraphilie vont pratiquer cette forme de sexualité en s’habillant dans des vêtements traditionnellement féminins et ce, en portant parfois des perruques et en faisant des jeux de rôles avec des partenaires où ils s’imaginent être des femmes.

Pour une minorité des hommes qui ont cette paraphilie, celle-ci peut devenir plus envahissante et plus difficile à contrôler.

Certains de ces hommes vont arriver à développer une dysphorie de genre et un rejet de leur corps masculin tellement ils sont attirés par l’idée de “devenir” des femmes.

Ils vont commencer à réellement fantasmer d’avoir une poitrine, une vulve et un vagin…

Et certains arriveront au point de prendre des traitements hormonaux et à subir des interventions chirurgicales pour correspondre à leur idéal féminin qui leur permettrait d’atteindre la pleine gratification sexuelle.

Je parle de l’autogynéphilie parce qu’un grand nombre d’hommes qui se déclarent femmes, qui disent être des femmes, sont des hommes autogynéphiles!

Maria, rebelle du genre.

Différentes études ont pu montrer le lien entre l’autogynéphilie, dysphorie de genre et transsexualisme depuis déjà plus d’un siècle, et c’est quelque chose qui reste assez tabou dans les milieux LGBT.

Je pense que toutes les femmes devraient savoir à qui elles ont affaire quand on parle d’hommes transidentifiés donc, d’hommes qui disent être des femmes.

Je pense que beaucoup de femmes, à tort, pensent que la plupart de ces hommes qui disent être des femmes (qui veulent être des femmes), sont des hommes qui sont homosexuels et qui correspondent (un petit peu) aux clichés qu’on a des hommes homosexuels : des hommes qui seraient non-virils ou trop maniérés.

Et, je pense que beaucoup de femmes (parce qu’elles ont cette image-là en tête des hommes transidentifiés), les perçoivent comme, finalement, inoffensifs pour les femmes.

Ils seraient des hommes homosexuels donc, typiquement, des hommes qui ne vont pas être sexuellement violents envers les femmes.

Et pourtant, la réalité, c’est que la majorité des hommes transidentifiés sont attirés par les femmes.

La plupart d’entre eux sont soit hétérosexuels, soit bisexuels et ils sont des hommes autogynéphiles qui prennent du plaisir à imiter les femmes, à imiter sexuellement les femmes, et qui ont souvent au image assez négative et dégradante des femmes.

Ils vont nous voir comme étant inférieures.

Donc, eux-mêmes, ils vont vouloir correspondre à cette image dégradante et objectivante des femmes.

Il n’est pas rare de voir sur les forums transgenres où il y a plein d’hommes transidentifiés, vous pouvez aller voir par vous-mêmes, qu’ils aiment porter des tenues très sexualisées, qu’ils aiment s’imaginer être dominés sexuellement par des hommes et qu’ils pensent qu’être une femme, c’est ça.

Qu’être une femme c’est être un objet.

Je vais parler vulgairement, mais vraiment : être un trou pour les hommes!

Je pense que lorsqu’on réalise et qu’on connaît l’existence de l’autogynéphilie, on ne peut plus soutenir le transactivisme.

 Je pense que, pour beaucoup de femmes, c’est certainement un point de non-retour.

Maria, rebelle du genre.

Je pense que toutes les femmes, que l’on soit féministe ou pas, conservatrice ou libérale ou qu’importe…

Je pense que, pour nous, c’est une telle atteinte à notre dignité et notre existence de voir des hommes qui prennent du plaisir à jouer les femmes et à faire les “soumises” (comme ils disent)

Je pense que ça peut toutes nous heurter et que ça devrait toutes nous heurter et nous réveiller!

Je vous souhaite à toutes… Un très bon Peak Trans! 

Suivez Maria sur Le Cahier des Invisibles :

https://www.instagram.com/lecahierdesinvisibles/

Nous remercions Maria pour son témoignage.

N’hésitez pas à partager le plus largement possible et, s’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe :

https://www.womensdeclaration.com/fr/

Mercie les femmes!

Morgane, rebelle du genre.

Je m’appelle Morgane, j’ai 28 ans, je vis en région parisienne et je suis en reconversion professionnelle après avoir travaillé 13 ans dans le domaine de la coiffure.

Je me suis toujours sentie concernée par les droits des femmes, et j’ai toujours été choquée par ce que vivent les femmes à travers le monde partout.

Le point de départ de mon militantisme a été l’évènement #MeToo; qui m’a vraiment fait prendre conscience de l’ampleur des violences sexuelles.

Morgane, rebelle du genre.

En participant à la manifestation, j’ai senti que j’avais besoin de faire partie de tout ça, j’avais besoin de faire quelque chose, d’expliquer les choses ou de partager des informations.

Je voulais contribuer à faire bouger les choses donc, j’ai participé à cette manifestation avec mon conjoint et ma pancarte, et quand je suis allée à cette manifestation.

Il y avait essentiellement des femmes, bien sûr, et tout de même, pas mal d’hommes. Ils se sentaient (quand même) concernés et puis, une des choses que j’ai aperçue, mais qui ne m’avait pas interpellée plus que ça, c’était l’espace “non-mixité”… Ce qu’ils appellent maintenant, de la non-mixité choisie, c’est-à-dire, de la non-mixité pour femmes, personnes trans et non-binaires.
À l’époque, je n’étais pas du tout dans le milieu. Je n’avais jamais entendu parler de non-binaires ou de trans, j’entendais plutôt parler, à l’époque, plus de transsexuels que de transgenres. D’ailleurs, et comme je n’y connaissais rien, je me suis dit : “Pourquoi pas? Les personnes qui sont suffisamment traumatisées des hommes, je comprends qu’elles aient besoin de s’isoler; qu’elles soient non-binaires ou qu’elles soient femmes, pour moi, ce n’était pas un souci, je ne voyais pas d’inconvénient à ça.

Et puis, aussi, la question de la transsexualité, c’est quelque chose dont je ne parlais pas ou, du moins, qui ne me concernait pas. Je ne connaissais pas donc, pour moi, ce n’était pas un sujet (en fait).

Je ne m’en occupais pas puisque, “ça ne me regardait pas”.

Évidemment, j’avais déjà été choquée de réactions, par exemple, celle d’une ancienne collègue dans un salon de coiffure où j’ai travaillé. Elle avait eu des propos que nous pourrions, à ce moment-là, qualifier de transphobes! Puisqu’elle a eu des propos extrêmement intolérants envers cette personne, c’était “il me dégoûte”, voilà des propos comme cela.

Je lui ai répondu que c’était très intolérant de dire ça et surtout, que cette personne ne lui a rien fait et que, très souvent, ce sont des personnes qui sont mal dans leur peau, essentiellement. Qu’il n’y a pas à se sentir dégoutée ou à les rejeter comme ça, sans raison.

Enfin, je veux dire qu’on avait absolument aucune raison de le faire, d’autant plus qu’on était un salon de coiffure… Nous sommes censées nous occuper des clients quelles que soient leurs origines, leur style vestimentaire ou leur religion.

On a pas de regard à avoir là-dessus.

J’ai trouvé que c’était une réaction assez violente, ça m’avait choquée, je n’ai jamais eu de haine, je n’ai jamais eu de mépris envers ce type de personnes.

Donc du coup, au niveau de mon militantisme, au départ, pour moi, c’était essentiellement axé sur les femmes, parce que, le féminisme, c’est un combat axé sur les droits des femmes! Donc, pour moi, le sujet de la transidentité ou de la transsexualité, n’entre pas en ligne de compte, ça ne fait pas partie de ce combat (de toute façon).

Les premières militantes que j’ai suivies dans le parcours féministe, finalement, étaient essentiellement des feministes dites “radicales”, ce qui m’a permis de ne pas tomber dans le discours de la théorie du genre, pro voile ou pro prostitution.

Morgane, rebelle du genre.

Mais plutôt dans l’inverse, donc j’ai très rapidement été dans l’abolitionnisme du genre, dans l’abolitionnnisme de la prostitution qui, pour moi, est un des sujets qui me remue les tripes le plus fort parce que je n’arrive pas à comprendre comment on peut considérer la prostitution comme quelque chose de parfaitement normal! Surtout quand on connaît les chiffres! Le simple fait de savoir que semble de savoir que 98 % des clients, il me semble, sont des hommes et que 85 % des personnes qui pratiquent la prostitution sont des femmes… Juste ces chiffres-là devraient interpeller en fait!

Enfin, je veux dire qu’on est dans une société patriarcale, misogyne et ces chiffres n’interpellent pas les personnes qui défendent la prostitution… 

Finalement, la question que je me pose est :

À qui ça bénéficie vraiment? Si ce n’est pas aux hommes ?

Morgane, rebelle du genre.

J’étais vraiment dans le féminisme radical dès le départ.

Donc, je n’ai pas eu à baigner dans ce vocabulaire très récent tel que “transgenre”, “cisgenre”, “non-binaire”, “agenre” et tous les autres types de genres qui existent… Puisqu’il y en a bien plus que ça! Je ne sais même pas combien il y en a, d’ailleurs. 

Ce qui m’a amenée, à un moment donné, à aller sur un réseau social qui n’est pas très connu et qui s’appelle “Amino”?

Amino, c’est un réseau social sur lequel on peut créer sa petite communauté, ce sont des personnes qui sont généralement très jeunes, il y doit y avoir des personnes qui ont quoi? 13 ans, je dirais. Donc, une communauté relativement jeune, et forcément, la première chose que je vais faire, c’est d’aller dans une communauté féministe.

En tant que “nouvellement” féministe (on va dire) et radicale, quand je suis allée sur cette communauté féministe, je me suis bien rendue compte qu’il y a quand même des sujets où… Ce n’est pas évident. Que ce soit la prostitution, le voile ou la transidentité…

Ce sont des sujets où tout le monde n’a pas la même évolution du tout et, surtout, ne peut pas évoluer sur le sujet puisque certains discours, comme le discours radical, sont complètement censurés.

Des personnes n’ont juste pas accès à ce discours.

Et pour pouvoir réfléchir, il faut avoir accès à ce discours. Le problème est que personne ne diffuse ce discours (malheureusement).

Alors, je me suis mise dans l’idée de partager ces informations.

De partager des informations, par exemple, sur la prostitution.

De partager des informations sur le conditionnement des hommes et des femmes dans la société dans laquelle on est.

D’essayer, le plus possible, de diffuser un discours plus radical sur cette communauté.

La première fois que je me suis vraiment retrouvée confrontée à, disons, un conflit ayant pour sujet la transidentité, c’est lorsque j’ai voulu faire un blog expliquant le fonctionnement de l’appareil reproducteur et des parties génitales féminines.

Morgane, rebelle du genre.

J’ai fait ce blog où il y avait des explications que j’étais allée chercher à droite et à gauche. Des explications  sur comment fonctionne le cycle menstruel, comment fonctionne la vulve ou comment elle  est composée, et aussi, à quoi ça ressemble… Parce que, l’air de rien, sur une communauté aussi jeune, je me dis qu’il a  de nombreuses jeunes filles qui ne connaissent pas du tout leur corps. Et donc, il m’a semblé essentiel, sur ce blog, de parler de parties génitales féminines des filles et des femmes.

Je me suis retrouvée, sous les commentaires, agressée (dans la façon de s’exprimer), par une jeune fille transidentifiée (qui se considère donc, homme, mais qui est une fille).

Et donc, cette fille m’a vraiment agressée.
 

Tout de suite, c’était : “Ce blog me dysporise. Les images, mon Dieu (!) ça me dysphorise! Je fais un malaise, c’est horrible! Je ne me sens pas bien en voyant les images… Et puis, ton blog, il est trop cis-centré! Il n’y a pas que les femmes qui ont leurs règles, tu ne penses pas aux non-binaires,… !”
Enfin, voilà.

Il y a eu deux personnes comme ça qui m’ont agressé, mais vraiment AGRESSÉE! C’est-à-dire que, moi, à partir du moment où tu viens me parler de manière agressive pour me dire ce que je DOIS écrire, sur un blog qui concerne, pardon, mais… On va dire, quand même, 52% de la population mondiale! Les femmes nous sommes tout de même 52%! … Nous ne sommes pas une minorité!

Le fait qu’on vienne m’agresser comme ça et ce, de manière gratuite, ça m’a tout de suite… Comment dire?

J’ai tout de suite mis une barrière, en fait!

Tu m’agresses, je  ne vais certainement pas aller dans ton sens! Je ne suis pas un paillasson!

Donc, je lui ai répondu, cordialement mais, je lui ai fait comprendre que, d’abord, elle n’avait pas à m’agresser de cette façon-là, que je ne suis pas d’accord avec ce qu’elle me dit et que, dans ce cas-là… Je n’ai absolument aucune obligation d’abonder dans son sens!

Je ne vais pas écrire quelque chose que je ne pense pas, juste parce qu’il ne faudrait pas que je la contrarie.

D’autant plus que j’avais très envie de lui répondre, je ne l’ai pas fait, mais, j’avais très envie : « Si la simple vue d’une vulve, de quelque chose que tu as, te dysphorise et  te provoque  un malaise vagal ou te donne envie de vomir ou de tomber dans les pommes, dans ce cas-là, ce n’est pas moi le souci!

Là, c’est que tu as un problème avec ton corps, et ce n’est pas un reproche que je te fais, c’est juste une réalité, tu as un problème avec ton corps que moi, je ne peux pas résoudre, et moi, je ne vais pas me censurer parce que tu rejettes ton corps !” 

Morgane, rebelle du genre.

C’est lunaire, autrement! Parce que, moi, j’ai la phobie des prises de sang, est-ce que je vais faire un scandale devant tout le monde à chaque fois que je vois une prise de sang à la télé? Non.

Et pourtant, moi, ça me met très mal de voir ça!
 
Voilà. Donc, elle est venue m’agresser en message privé, notamment en me disant des choses complètement aberrantes, notamment que, les femmes, de toute façon, elles avaient beaucoup plus de droits que les trans,  et qu’elles ne vivaient pas les mêmes violences que les trans! Et que nous, on est privilégiées!

C’est à partir de là que je lui ai fait très bien comprendre que j’étais ce qu’ils appellent, une horrible “terf”!

Je lui ai fait comprendre que son jargon ne fonctionnait pas sur moi, et que ce n’était pas la peine qu’elle vienne m’agresser.

D’autant plus que si elle ne m’avait pas agressée de cette façon-là, peut-être que j’aurais consenti à modifier (en y ajoutant des mentions).

C’est ce que l’on attend, par exemple, du planning familial :

Plutôt que d’effacer les femmes en mettant « personnes menstruées », qu’ils mettent «femmes » et, éventuellement, les « hommes trans » s’ils le souhaitent, ou les « personnes non binaires ».

Mais… Effacer un mot qui est là pour définir une partie de la population?

Morgane, rebelle du genre.

Voilà, ça a été le premier moment où je me suis retrouvée accusée de transphobie et où je n’ai pas voulu céder.

À la suite de cette agression et de cette accusation de transphobie, quelque temps après, j’ai décidé (avec également d’autres raisons), de quitter cette communauté-là.

Et j’ai souhaité, avec deux autres personnes qui sont radfem aussi, de créer une communauté qui soit vraiment une communauté radicale.
 

C’est-à-dire que, quand on arrive dessus, sur la première page est écrit : féministes radicales avec une description de ce qu’est une femme. Une description claire et précise. 


Femme = être humaine de sexe féminin. 

La première chose qui était sur notre page (c’était vraiment bien spécifié) était : “Ce n’est pas la peine de nous faire un discours pro genre, ce n’est pas la peine de nous faire un discours pro prostitution parce que, ce discours, ne sera pas accepté dans cette communauté”.
 

Pas par désir de censure mais, parce que, c’est un discours qu’on voit partout et qu’il n’était pas question de laisser n’importe qui venir dire qu’être une femme est un ressenti! Hors de question de laisser quelqu’un nous dire que la prostitution, c’est merveilleux! Ou que c’est un métier comme un autre… Surtout que, j’avais fait un blog avec une quantité astronomique de témoignages d’anciennes prostituées! Pour moi, c’était indécent de venir faire ça! Il y a plein d’autres endroits pour le faire! J’estimais que je voulais protéger ma communauté et, je voulais que ce soit à mon image, essentiellement!

Finalement, cette communauté, je l’ai un peu abandonnée… Car, cela ne prenait pas, et parce que je pense que le féminisme dit « radical », malheureusement, c’est dur. Il oblige à se réveiller.

Une fois qu’on a “un peu” ouvert les yeux sur la réalité de la société, c’est très difficile d’en sortir. Dans le sens où, j’ai du recul parce qu’au bout d’un moment, ce n’était plus possible.

J’arrivais un stade où j’étais en colère tout le temps, parce que j’ai un regard sur  la société que les autres n’ont pas, donc fatalement, je vais voir de la misogynie là où les gens vont juste dire «C’est marrant!».

 Non, ce n’est pas drôle! C’est misogyne.

Tu ne le vois pas, mais moi, je le vois.

Morgane, rebelle du genre.

Je me doute bien qu’il est difficile d’amener des personnes jeunes dans le féminisme radical, j’ai donc essayé de faire au mieux, mais malheureusement, j’ai échoué…

Peut-être que je retenterai un jour.

Ensuite, j’ai continué ma progression dans le féminisme via Facebook ou Instagram (et ces communautés-là).

Je me suis rapidemment aperçue qu’on ne pouvait jamais mentionner le mot femme sans mentionner rien d’autre ou, du moins, sans mentionner « non binaire, transgenre, agenre… »… Ou toutes les identités de genre possibles et inimaginables.

On ne peut jamais utiliser le terme femme si on veut parler d’êtres humaines de sexe féminin et donc, des femmes… Comme dirait JK Rowling.

Pourtant, le terme existait.

Aujourd’hui, nous sommes obligées de parler de « femmes cis »!

C’est, d’ailleurs, un truc qu’on m’avait reproché sur Amino!

J’osais ne pas parler de “femme cis”.

Je leur ai dit mon impossibilité d’utiliser le terme « femme cis »… Donc, on est obligées de parler partout et de tout sauf, de ce qui concerne les femmes? Les femmes! Pfff…

Et puis, nous avons dû lire un peu partout que « les femmes trans sont des femmes », c’est répété sans arrêt…

En fait, c’est une phrase qui, aujourd’hui, m’horripile! Parce que ça ne veut RIEN dire!

Ça ne veut rien dire parce que si tu n’es pas capable de définir le mot “femme” de manière non circulaire, ça n’a pas de sens!

Morgane, rebelle du genre.

Tu ne peux pas définir un mot avec le mot dans la même phrase :


« Les chats sont des trucs qui ressemblent à des chats. » 
Super comme définition! C’est vraiment clair, du coup!

On sait vachement ce que c’est qu’un chat du coup!

C’est souvent l’exemple que je donne quand je demande une définition à quelqu’un : “Définis-moi ce qu’est un chat sans donner le mot chat dedans.”

Si je te demande une définition claire et précise, tu vas me répondre 2 points « le chat est un petit félin originaire d’Afrique avec, peut-être, le nom latin (si ça te fait plaisir) mais, j’ai besoin d’une définition claire.

Donc, si tu me dis : «Une femme, c’est une personne qui se sent femme», je ne sais toujours pas ce que c’est qu’une femme. Je ne comprends pas mieux ce que tu veux me dire.

Donc voilà, sur toutes les plateformes, sur tous les comptes Facebook féministes, progressivement, je suis tombée sur ce langage un peu partout…

Ce langage de la théorie du genre et donc, tous ces termes de “l’identité de genre” tels que : femme cis, femme trans ou, même, personnes menstruées…

De plus, les termes anglo-saxons que je vais traduire, comme par exemple, pour parler de vulve, on va parler de  «trou de devant » (ce qui est vachement valorisant pour nous).

Voilà, il y a eu beaucoup de choses comme ça.

Puis, il n’y a pas que le discours protrans qui est un peu partout, il y a aussi le discours qui est pro-prostitution… Je me suis trouvée bloquée par une page Facebook qui s’appelle “Feminazgul” (qui est une page que je suivais vraiment beaucoup au début de mon  militantisme) du coup, je n’ai plus pu la suivre longtemps vu qu’elles m’ont bloqué pour la simple raison que, sous une publication qu’elles avait fait et qui parlait de la prostitution…

(Je ne sais plus exactement ce que ça disait , mais c’était pro prostitution, ça parlait des abolitionnistes avec tout le mépris qui va bien avec…)

J’ai osé dire :  «D’accord, vous êtes pour la prostitution, c’est un métier comme un autre pour vous, mais moi, j’ai juste une question, qu’est-ce qu’on fait pour les femmes qui n’ont pas le choix et qui sont extrêmement majoritaires ? »

Et j’ai mis les chiffres. 

Des chiffres officiels comme les 85 % de femmes subissant la traite.

Morgane, rebelle du genre.

Des chiffres que je n’avais pas sortis de mon chapeau, mais que je connaissais.

Et je leur ai dit : «D’accord, il y a des personnes, des femmes qui choisissent,  – et encore, le choix, ici, est complètement discutable dans une société dans laquelle on est complètement conditionnées – , ok pour celles qui choisissent, mais pour celles qui ne choisissent pas et qui sont majoritaires,  est-ce que ça ne serait pas elles qu’on devrait aider en priorité? Parce qu’on est dans une société qui devrait privilégier la protection pour la majorité des individus, non? Enfin… L’individu, c’est une chose, mais si une chose porte préjudice à la majorité, bah… C’est la majorité qui prime! C’est logique. » 


J’ai juste mis ça en restant vraiment diplomate. Je n’ai pas créé de conflit.

Je ne suis pas arrivée en les agressant, et elles se sont contentées de m’envoyer bouler comme une malpropre en me traitant “d’abolo”, et en me disant de lire un article qu’elles m’avaient envoyé, un article fait par une prostituée qui le faisait « par choix » et qui disait ouvertement qu’elle détestait les “abolos” et les “féministes pro-prostitution” parce qu’elles parlaient à leur place.

Honnêtement, l’article était, comment dire? …

Plus là pour donner l’impression que la personne est en colère envers les personnes qui défendent la prostitution comme un “métier comme un autre”, que contre les abolitionnistes. Donc, je n’ai pas bien compris où elle voulait en venir mais, en fait, il n’y avait pas d’arguments.

Elle n’a même pas essayé de discuter.

C’était vraiment : «Je te mets ça, tu lis, et je te bloque». Du coup, ça n’a pas fait avancer mon opinion sur le sujet, je suis toujours abolitionniste, et donc, ça n’a pas marché visiblement.

Donc il y a eu cet épisode là où je me suis retrouvée bloquée. 
Finalement, je me suis retrouvée à fuir beaucoup de pages féministes puisque, soit elles prônaient l’identité de genre, soit elles prônaient la prostitution, soit elles prônaient le voile, soit elles prônaient l’utilisation de termes extrêmement méprisants envers les féministes radicales tels que «terf » (évidemment).

Mais, il y a aussi «swerf » pour les abolitionnistes. Le terme « abolo »  qui est très souvent (bien sûr), utilisé de manière méprisante, (ce qui me fait doucement rire quand on sait qu’une bonne partie (en tout cas) des féministes abolitionnistes sont d’anciennes prostituées donc, qui connaissent le milieu… Mais bon, elles sont concernées, mais ce ne sont pas les bonnes concernées… Elles n’intéressent pas).

Au final, j’ai fini par devoir fuir tous ces comptes. Je ne m’y retrouvais pas.

Je ne me retrouvais pas dans ces comptes-là, je ne me retrouvais pas dans leur féminisme et puis, ce qu’elles véhiculent, ça ne me convient pas, je ne peux pas adhérer à leurs pages. 

Morgane, rebelle du genre.

Ce qui a vraiment commencé à me faire me questionner et à rejeter complètement l’idéologie du genre?

C’est un ami qui est venu me parler lorsque j’ai partagé une publication qui parlait des  violences du mouvement transactiviste.


Donc, un homme est venu me faire une explication de féminisme… On aime  toujours!

Il est venu me dire en privé mais, je caricature un peu :  «Ce n’est pas très gentil ce que tu partages, c’est un peu limite… ».


J’ai commencé à lui donner des arguments, des choses un peu plus concrètes, des choses qui sont réelles et puis, progressivement, de fil en aiguille, il se rendait compte que « Oui, tu n’as pas tort, mais tu comprends, le ressenti de la personne, je ne peux pas le remettre en question, je ne peux pas lui dire non, si à la personne ça lui fait du bien, si ce n’est pas pour lui faire de la peine… »

J’ai eu envie de lui dire :  « Donc, tu n’adhères pas du tout à leurs discours, mais par principe d’être “gentil”, et de ne pas contrarier une personne en face, tu vas abonder dans son sens? »

J’ai bien senti qu’il pataugeait un peu à ce moment-là.

Puis, je lui ai aussi posé la question (qui est pour moi une question piège) :  «Est-ce que tu t’es déjà senti homme, toi ?  Est-ce que tu t’es senti, concrètement, homme ? Qu’est-ce que ça serait, pour toi, de se sentir homme?»

Et il m’a répondu très clairement :  « Je ne me suis jamais senti homme. »

Et bien moi non plus, je ne me suis jamais sentie femme. Je sais que je suis une femme, parce que mon corps est comme il est. Tout mon corps me fait savoir que je suis une femme. Le seul fait qui fait que je me sente femme, ça va être les moments de mon cycle, là où j’ai mal au ventre. Là, je le sens dans mes tripes! 

C’est juste des choses qui s’imposent à moi, que je ne peux même pas décrire!

Morgane, rebelle du genre.

Finalement, quand je lui ai dit ça, il m’a répondu : « Bah ouais mais tu ne t’es pas posé la question si t’étais agenre?» …


Non, je ne suis pas “agenre”. Je ne me “sens” pas. Je suis! Point!

Je n’ai pas besoin de me sentir agenre.

Je me suis dit, (quand il me dit ça, j’ai déjà 26/27 ans) : “Mais va dire ça à un adolescent qui est complètement perdu, qui est mal dans sa peau et qui a besoin de s’identifier! Un ado qui a besoin de trouver son identité!

Parce que, quand on est adolescent, on se cherche!
Moi, adolescente, j’étais gothique, je me cherchais et j’étais perdue.

Je n’étais pas bien dans ma peau non plus, comme une immense majorité des adolescents, pour ne pas dire tous… Quand j’étais au collège, beaucoup d’adolescents se cherchaient dans leur sexualité, c’était plus ça, il y avait beaucoup de filles qui disaient “je suis bi” que de garçons qui disaient “je suis bi, je suis homo” et qui ne savaient pas encore trop se positionner sur ces sujets, qui étaient un peu “perdus”, ce qui est normal. 

Mais je me dis qu’aujourd’hui, fatalement, si tu as un gamin qui vient te poser la question et qui te dit : “Je n’aime pas jouer avec tel ou tel jouet, ou je n’aime pas telle ou telle activité de garçon, c’est peut-être parce que je suis une fille?” Cela va être compliqué…

Les adolescents sont influençables.

Ils sont en train de se construire.

Nous atteignons l’âge adulte à partir de 25 ans (à peu près).

Donc, comment peut-on considérer, qu’effectivement, des adolescents ont un regard critique sur eux qui soit fiable?

Parce qu’ils vont évoluer dans leur tête jusqu’à, à peu près, cet âge-là? Et ils évoluent encore après…

Donc, quand il m’a dit ça, il m’a demandé si je n’étais pas “agenre”, j’étais… Sidérée, en fait.

Je te dis : “Je ne me sens rien du tout. Je n’ai pas besoin d’un terme pour définir ce que je suis, je suis une femme, je ne me sens pas femme. J’en suis une. POINT.”

Mais, il avait quand même eu besoin de me demander si je ne me sentais pas “agenre”.

Je me suis dit : “En fait, tu me pousses un petit peu vers le truc qui t’arrange, finalement. Il faut que j’aille dans le sens qui t’arrange! Parce que, sinon, ça va trop remettre en question ce que tu me dis.”

Tout cela font partie des choses qui m’ont fortement agacée, et puis, que je trouvais complètement, encore une fois, aberrantes!

Sur la communauté Amino sur laquelle j’étais avant, moi, je n’y étais plus, mais j’avais mes amies qui étaient encore dessus et elles m’ont partagé des choses. Notamment des gamins qui étaient sur la communauté LGBT…

Des adolescentes sont allées sur cette communauté en disant qu’elles n’aimaient pas telle ou telle activité de fille et que, peut-être, cela faisait d’elles des “non-binaires” ou des “garçons”.Les personnes leur ont répondu que ça devait être ça… “D’accord”.

Mais, on n’est pas dans le stéréotype du tout, là? 

Donc, une fille qui n’aime pas faire telles ou telles activités considérées comme des activités de “filles”, le premier truc que vous lui dites ce n’est pas : “Non, tu es ce que tu es avec tes préférences, avec ta personnalité, avec les activités que tu aimes”. NON.

Morgane, rebelle du genre.

La première chose que vous lui dites c’est que, peut-être, effectivement, elle n’est pas dans le bon genre! Et qu’il faudrait, peut-être, à un moment donné, dans sa vie, prendre des hormones?  C’est complètement stéréotypé pour moi!

Si ça, ce n’est pas des stéréotypes, je ne vois pas ce que c’est!

Ce qui est “drôle” c’est que ce sont des gens qui souvent vont vous dire : “Tu devrais te renseigner, instruis-toi!”.

Désolée, mais là, je ne vois que des stéréotypes! Je ne vois rien d’autre!

Je n’ai pas besoin de m’instruire pour savoir que dire que telle ou telle activité c’est une activité de “filles” ou de “garçons”, c’est stéréotypé!

Il n’y a même pas besoin d’être radicale, théoriquement, pour savoir ça!

Donc il y a eu ça puis, le fait qu’avec une amie, on s’est retrouvées à lire les 12000 définitions de genres différents qui existent…
 Avant, il y avait effectivement les personnes “transgenres”, les “non-binaires” ou éventuellement “agenres, et puis là, je me suis retrouvée face à des “xénogenres”, des “fregugender”, mélangés (bien sûr) dans une grosse soupe avec toutes les orientations sexuelles et romantiques possibles…

Je ne savais pas qu’on était obligé de spécifier qu’on est “romantiquement” attiré par certaines personnes, et attiré “sexuellement” par d’autres.

Non, pour moi, nous sommes attiré.es par certaines personnes selon notre orientation sexuelle, et puis après, le reste… C’est si on est attiré par sa personnalité, ou pas!

Pour moi, c’est encore une fois, créer des cases et des cases et des cases…

Les gamins ne peuvent pas s’y retrouver, c’est impossible!

Morgane, rebelle du genre.

Nous, on ne s’y retrouve déjà pas alors que nous sommes adultes, que nous avons un regard plus critique et que nous sommes censé.es être en capacité de réfléchir, et nous avons déjà du mal à s’y retrouver…

Donc des adolescents, je ne vois pas comment ils pourraient s’y retrouver.

Parmi les choses aussi qui m’ont vraiment outrée et interpellée, ce sont toutes ces femmes, notamment Marguerite Stern, qui se sont retrouvées complètement dépossédées de leur travail.

Morgane, rebelle du genre.

Marguerite Stern, pour le coup, s’est carrément vue nier son rôle plus que majeur, puisque c’est la créatrice des collages qui s’est retrouvée dépossédée et quasiment pas citée dans un livre que je ne vais même pas nommer. Il ne mérite pas d’être cité, ce livre. Donc, Marguerite Stern qui a été dépossédée de sa création, et aussi les espaces féministes qui, comme l’Amazone, ont littéralement volé!

Elles ont été chassées de ce lieu qui était un lieu de partage, de militantisme, de protection, et qui ont été transformés, excusez-moi du terme mais… Ont été transformés, littéralement, en baisodrome.

Des noms de femmes juste à côté desquels des hommes et des transactivistes, ont tagué des pénis avec écrit “c’est la vie”. Moi, ça m’a rendue complètement “folle” cet évènement, je ne comprends même pas qu’on ose faire ça… Si ce n’est quand on est misogyne.

Car c’est, encore une fois, utiliser la sexualité et tout ce qui est en rapport au sexe comme quelque chose de profondément humiliant pour les femmes puis, qu’ils ont marqué leur terrictoire en y baisant, voilà.

Puis, il y a eu aussi, pareil, des choses qui m’ont choquées comme des vidéos qui visent à nous dire que les femmes trans donc, les hommes transidentifiés, sont des femmes comme les autres, et que leur corps est un corps de femme comme les autres… Donc, que les hommes transidentifiés qui se font faire des vaginoplastie, ils ont un sexe identique aux nôtres…

Il est artificiel MAIS, c’est un sexe parfaitement identique aux nôtres qui sont des sexes naturels… Alors ça, c’est pareil, je ne comprends même pas qu’on puisse dire ça : c’est soit de mauvaise foi, soit c’est carrément méconnaître le fonctionnement de nos corps.

Le corps des femmes a un fonctionnement merveilleux donc, ça, ça m’a choqué et puis, il y a aussi eu le coup des préférences génitales aussi…

Morgane, rebelle du genre.

Dire aux lesbiennes qu’elles doivent accepter les pénis dans leur lit.

Alors que, bon, c’est quand même un des plus gros combats que les femmes ont mené et, notamment, les lesbiennes. Puisque, se refuser aux hommes dans une société misogyne et patriarcale, c’est un petit peu le level + 1000 en matière de combat féministe.

Puis, le tout dernier événement qui s’est passé donc, très récemment, c’est d’avoir accusé le collectif qui s’occupe du comptage des féminicides dans le cadre des violences conjugales donc, nous sommes bien d’accord que les violences conjugales sont des violences spécifiques du patriarcat? De transphobie.

Morgane, rebelle du genre.

Et donc, d’accuser ce collectif (féminicides par compagnon ou ex) de transphobie… Parce qu’il ne compterait pas les hommes transidentifiés (“femme” trans) dans les féminicides c’est…

Et donc là, “on” ne va même plus partager ce décompte, alors qu’en plus, elles ont été accusées de ne pas compter les hommes transidentifiés (“femmes trans”) alors que, ce n’est pas vrai!

Il n’y a juste AUCUN homme transidentifié qui est mort dans le cadre de violences conjugales. Il n’y a pas de personne trans morte dans ce cadre-là donc, en fait, c’est quoi la solution? Allons-nous devoir inventer des chiffres qui n’existent pas?

Est-ce que tu pourrais nous dire, s’il te plaît, pourquoi tu penses que cette idéologie est une menace pour les femmes, pour leurs droits, pour les enfants, pour la société et/ou pour notre démocratie? 

Alors, pour nos droits, parce que les objectifs des femmes (des féministes) et des personnes trans ne sont tout simplement pas les mêmes, ce n’est pas le même combat donc, nous n’avons pas les mêmes objectifs, tout simplement.

Parce que nos conditionnements et nos expériences ne sont pas les mêmes, parce que les femmes ont des besoins sexospécifiques, parce que les femmes vivent des violences sexospécifiques qu’il est primordial d’identifier comme telles pour les combattre.

Si on ne peut plus dire que les violences que vivent les femmes sont basées sur le sexe, déjà, j’ai envie de dire que le terme sexisme n’a plus d’intérêt.

Morgane, rebelle du genre.

Puisque le sexisme est basé sur le sexe et que, c’est une réalité concrète. C’est-à-dire que des petites-filles sont avortées avant même de venir au monde… Ce n’est pas sur la base de leur ressenti mais, sur la base de leur sexe.

Quand des femmes sont excisées c’est, tout simplement, sur la base de leur sexe, leurs ressentis,on s’en fiche à ce moment-là.


Pour les enfants, parce que l’on constate quand même qu’il y a de plus en plus de gamins qui sont complètement perdus, c’est ce que je disais tout à l’heure : c’est qu’avec les 12 000 identités de genre possibles et inimaginables, comment les gamins sont sans censés se construire?

Ils ont accès à une idéologie qui les embrouille complètement.

Ils ne peuvent plus savoir ce qu’ils et qui ils sont.

Si on ne peut plus dire à un petit garçon qu’il est un petit garçon parce que c’est transphobe, ce n’est pas possible, à un moment donné, il faut bien que la personne sache ce qu’elle est. C’est important.

Ne serait-ce que pour la santé, les différences entre les hommes et les femmes sont plus que concrètes.

La quantité astronomique de petits garçons ou de petites filles persuadé.es d’être non-binaires parce qu’ils ne correspondent pas aux stéréotypes sociétaux… C’est une vraie catastrophe.

Ensuite, en ce qui concerne la société, nous sommes des êtres sexués et on ne peut pas effacer une réalité qui divise l’humanité en deux.

Comme je le disais, nous les femmes, nous sommes 52 % de la population!

Nous, les femmes, nous ne sommes pas une minorité, nous sommes une… Majorité opprimée!

Morgane, rebelle du genre.

Les femmes, en fait, dans la société, et partout dans le monde, c’est quelque chose de bien concret.

Partout sur la planète, quasiment, les femmes vivent des oppressions systémiques!

Dans toutes les sociétés, même les sociétés les plus, entre guillemets, féministes possible, même chez les Mosos (une société matriarcale), il y a des violences et des oppressions systémiques!

On subit la misogynie, les femmes ont quasiment toutes la peur de rentrer tard le soir. Quand on est dans la rue, on a peur… Et nous n’avons pas  juste peur de nous faire frapper, on a peur d’être victime d’une agression sexuelle! Cela, c’est une peur que les hommes n’ont pas!

On peut avoir peur aussi chez nous puisque, on sait très bien, surtout quand on est féministe, que le lieu dans lequel on risque le plus de subir des violences de type sexuelles, et autre d’ailleurs, c’est chez nous.

On peut subir des violences dans nos vies professionnelles, on peut très bien être harcelée par le patron et subir le harcèlement sexuel.

Combien d’hommes ont vécu des choses similaires?

Je suis persuadée que 100 % des femmes ont vécu des violences sexuelles sans même être capables d’identifier ces violences.

Parce que nous sommes conditionnées à les accepter, de par la culture du viol.

Morgane, rebelle du genre.

Je pense qu’effectivement, on en a toutes vécu…

Quand on discute toutes, entre femmes, on s’aperçoit bien que, finalement, on a toutes vécu des agressions, qu’on considère presque comme des “petites anecdotes » dans notre vie mais qui sont, finalement, dans le cadre légal, des violences sexuelles!

Donc, nous ne sommes pas une minorité et j’estime que nous devons avoir notre mot à dire sur les violences sexo-spécifiques.

Ensuite, pour la démocratie, je pense qu’on voit très bien que là, nous sommes dans une censure permanente et dans un négationnisme. Puisqu’on arrive à un stade où même des figures féminines historiques sont “transformées” en hommes.

Les femmes qui ont œuvré pour nos droits, qui se sont par le passé travesties pour pouvoir accéder à ce à quoi elles avaient besoin d’accéder pour se battre pour leurs droits, ou pour leur vie professionnelle.

Et ces femmes, aujourd’hui, ne sont plus des femmes : ce sont des hommes, finalement. Des “hommes trans” donc, des femmes transidentifiées…

Il y a un terrorisme intellectuel actuellement qui n’aurait rien à envier à certains propagandistes nazis.

Morgane, rebelle du genre.

Enfin…“Terfs au bûcher”, “Swerfs au bûcher” existe aussi… “Une terf, une balle”…  Ils veulent faire passer les féministes radicales pour, littéralement, des sorcières!

C’est de la propagande, et cela empêche tout le monde de réfléchir sur ce sujet.

Qu’est-ce qui t’a décidé à témoigner sous ta réelle identité? Est-ce que tu as déjà subi des pressions ou des menaces? Perçois-tu un danger dans ton entourage ou est-ce que tu te sens libre de parler de ce sujet? 

J’ai voulu m’exprimer car, depuis un an, j’ai dû m’éloigner du militantisme pour des raisons qui sont que je ne pouvais pas m’y consacrer, j’avais des choses importantes dans ma vie que je devais gérer en priorité.

Et malheureusement, j’ai dû faire une croix sur certaines choses, ne serait-ce que pour l’aspect psychologique car, c’est épuisant (en fait) d’être dans ce milieu…

C’est épuisant au quotidien donc, j’avais besoin de me consacrer à autre chose. Puis, j’estimais ne pas avoir les épaules pour affronter tout ça, je n’avais pas la force.

Mais, par exemple, témoigner pour moi, c’est une petite chose que je peux faire qui ne me demande pas un effort surhumain.

Je m’exprime et je témoigne sur ce que je pense, et ce que j’ai pu vivre.

Je me dis que cela peut être une des choses que je peux faire actuellement, permette de faire bouger un peu les lignes, en sachant que j’ai la chance (comparativement à certaines femmes), de ne pas avoir un entourage malveillant et d’être entourée de gens avec lesquels je peux discuter sereinement, sans risquer d’être agressée, sans être rejetée comme une malpropre.

Oui! En effet, c’est une grande chance!

As-tu une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marquée concernant la transidentité ou le transactivisme? 


L’anecdote qui me vient immédiatement n’est pas en lien direct avec le transactivisme mais plutôt, avec le climat actuel qui règne dans le féminisme.

C’était au moment de participer à la marche de 2019 donc, juste avant le premier confinement.

J’avais décidé d’y aller avec une pancarte abolitionniste de la prostitution, et j’avais repris, justement, la phrase de Françoise Héritier, qui consiste à dire que les femmes ont le droit de se vendre, c’est masquer que les hommes ont droit de les acheter.

Pour moi, c’était important ce jour-là, pour une fois je manifestais, de montrer que vraiment… Non!

Il y a un truc sur lequel j’estime que nous devons vraiment nous battre aussi, c’est le sujet de la prostitution. C’est une vraie violence et pour moi, c’est une des pires violence patriarcale qui existe.

Morgane, rebelle du genre.

Je voulais donc vraiment avoir ce discours ce jour-là.

Puisque, justement, c’est un discours tellement minoritaire que, pour moi, c’est important de montrer qu’on existe et qu’on est là!

J’étais tout de même sécurisée, parce que j’étais avec le cortège d’Osez le Féminisme, qui est donc abolitionniste et, nous avons été rejointes par les femmes du collectif CAPP, donc le Collectif Abolition Porno Prostitution, elles avaient préparé une très (très) grosse action abolitionniste qui consistait à afficher une gigantesque banderole abolitionniste du porno et de la prostitution, sur la statue de la Place de la République, juste avant l’arrivée du cortège.

Donc là, avec la banderole qui est effectivement énorme, il y avait les photos de (je crois) 200 femmes qui sont mortes dans le milieu de la pornographie, mortes suicidées tellement les traumas sont énormes…

J’étais donc juste à côté d’elles, ce qui n’était pas prévu au départ mais, étant juste à côté de ces femmes, je me suis dit que j’allais les aider à porter leur banderole durant la marche.

J’étais contente. Enfin, “contente”, c’est terrible de finir par dire quelque chose d’aussi glauque, mais… J’étais contente de pouvoir faire quelque chose et de contribuer.

Là, je les aidais, je faisais quelque chose d’utile.

Je me sentais vraiment utile, et j’étais heureuse de pouvoir (au moins) les soutenir.

Pour la première fois de ma vie, je me suis sentie véritablement en danger dans une foule.

Morgane, rebelle du genre.

J’ai surveillé, pendant toute la marche, si les autres groupes (les autres collectifs qui étaient derrière nous et étaient pro-prostitution) se rapprochaient.

J’ai dit et ce, plusieurs fois : “Vraiment, il faut avancer, il ne sont pas loin!”

Mais, vraiment, parce que j’avais conscience que s’ils se mettaient à notre niveau, on risquait VRAIMENT de se faire arracher nos banderoles, et de… De se faire agresser en fait! Enfin, d’être agressées!

Car on ne se fait pas agresser, on EST agressées car nous sommes victimes.

Je me suis dite que ce n’était pas possible! Je ne peux pas accepter qu’en manifestations féministes, on se sente en danger comme si on était le soir tard dans la rue avec des groupes d’hommes qui pourraient nous agresser!

Cette marche s’est donc malheureusement terminée par l’agression des militantes de CAPP.

(Collectif Abolition Porno Prosititution)

Morgane, rebelle du genre.

Quatre femmes ont fini leur soirée soit au commissariat, soit aux urgences ou peut-être même les deux, je ne sais plus.

(Après vérification, nous confirmons les urgences : 2 femmes ont fini tabassées et traumatisées avec un nombre affolant de jours d’ITT : 21 jours pour l’une, 29 jours pour l’autre… Les blessures étaient multiples. Et bien plus que 4 femmes, dont les victimes de coups, étaient au commissariat après avoir été refoulées de 2 autres, pour déposer plainte.

Les mots derrière les blessures : traumatisme facial et lombaire, ecchymoses, œdèmes à la joue, cervicalgie et raideur de la nuque, des douleurs vives au coccys, des migraines à ne pas savoir dormir, la mâchoire qui craque encore car les articulations ont été fragilisées, de l’amnésie traumatique,…)


Du coup, je n’ai pas pu aller sur la Place de la République me rapprocher du cortège puisque j’avais une pancarte abolitionniste et que je savais que les femmes avec qui j’étais (de CAPP) avaient été agressées vraiment violemment.

Je me suis donc contentée de déposer ma pancarte loin de tout le monde et, loin de cette foule, tout en me disant que, peut-être que des gens la prendraient en photo et puis se diraient : “Ah ben, quand même! Finalement, elles ne sont pas toutes complètement à côté de la plaque ces féministes, elles ont conscience que la prostitution n’est pas un métier!”

Bien que je ne parle pas ici de transactivisme, je pense que c’est une des anecdotes les plus marquantes que j’aie.

Puis, nous savons très bien que ces sujets sont liés les uns aux autres.

As-tu quelque chose à ajouter?

Il faut qu’on essaie de toutes se dire que nous sommes nombreuses finalement, à penser pareil, mais à ne pas se l’autoriser.

C’est-à-dire qu’on le pense mais, c’est un sujet qu’il ne faut surtout pas aborder ou, du moins, si on l’aborde, il faut prendre 12000 pincettes et on marche constamment sur des œufs.

Il faut qu’on arrive à parler et à se dire que… NON! Nous ne sommes pas le souci!

NON! Ce n’est pas moi qui suis malveillante ou intolérante! Ce sont les autres qui sont intolérants!

Moi, je ne vais pas insulter des gens en privé ou leur dire que ce qu’ils pensent est horrible et qu’ils méritent le bûcher!

Je ne vais jamais me permettre ce genre de choses.

Je me permets juste de penser par moi-même et je me rends compte que, finalement, nous sommes plus nombreuses qu’on ne le pense.

Morgane, rebelle du genre.

Nous remercions Morgane pour son témoignage.

N’hésitez pas à partager le plus largement possible et, s’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe :

https://www.womensdeclaration.com/fr/

Mercie les femmes!

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Annie-Ève, rebelle du genre.

Bonjour, je m’appelle Annie-Eve et  je vis en Amérique du Nord. 

Je vis à  Montréal au Québec et cela doit faire 6 ans environ que je suis critique du genre.

J’enseigne la philosophie. J’ai fait un bac, une maîtrise en philosophie.

Puis, après mes études en philosophie, alors que j’enseignais déjà, j’ai suivi des cours à l’université en sociologie du genre.  

Outre mes études et mon métier, je me suis impliquée dans le groupe “pour les droits des femmes” du Québec qui est un groupe féministe universaliste au Québec.

Annie-Ève, rebelle du genre.

Je suis quelqu’un qui met la science en avant, c’est-à-dire j’ai tendance à me présenter comme scientiste. Contrairement à ce que certains pensent, être scientiste ça ne veut pas dire qu’on pense que la science ne se trompe jamais. Ça ne veut pas dire qu’on pense que la science a  réponse à tout. Ça veut dire qu’on privilégie la science comme façon d’aller chercher des connaissances les plus précises possibles. 

On sait qu’on fait des erreurs quand on fait de la science parce qu’on n’est pas infaillible, mais justement, qu’est-ce qui permet de corriger les erreurs d’un scientifique? 

Plus de  science!

La  science est une entreprise collective par laquelle on va chercher des données. 

On compare les résultats. 

En fait, moi ma raison à la base d’être contre l’idéologie du genre c’est vraiment qu’elle est anti-scientifique. Par ailleurs, elle nuit aux droits des femmes,  aux droits des enfants, aux droits des LGB,  et même aux droits des personnes trans  elles-mêmes. 

Pour moi, on ne peut pas avoir un bon système de justice et une bonne organisation sociale sans commencer par regarder les faits avec l’approche la plus rigoureuse possible. 

Annie-Ève, rebelle du genre.

Selon moi, les problèmes politiques découlent justement du problème de base qui est que ça détourne le sens des mots, ça jette la confusion, ça veut faire  de conceptions subjectives des vérités absolues, et ça va à l’encontre de certains faits objectifs. 

Il faut que je commence par préciser que, à la base, moi j’étais quelqu’un de sympathique à la cause des minorités sexuelles. Mes parents disaient que j’étais féministe depuis que j’avais appris à parler. 

Puis, j’ai toujours été sympathique aux personnes marginales et à la justice sociale.  J’ai toujours été sensible aux droits humains et aux droits des minorités.

Contrairement à un préjugé qui est assez répandu chez ceux qui endossent l’idéologie du genre, ceux qui sont critiques de cette idéologie-là, à la base, ils ne sont pas tous conservateurs et encore moins tous des réactionnaires.
Au contraire, il y a beaucoup de gens qui sont à gauche,  il y a beaucoup de gens qui sont progressistes.

Bon, selon moi “conservateur” et “progressiste” c’est pas des antonymes, parce que être conservateur c’est être prudent face au changement, être progressiste c’est être pour le progrès et changement n’est pas synonyme de progrès.  C’est une petite digression mais je la trouve importante.

Donc à priori, moi, j’étais sympathique à la cause des personnes trans. 

Comment j’ai commencé à m’intéresser au sujet ?

C’est après avoir fait mon mon bac, ma maîtrise en philosophie, j’avais commencé à l’enseigner au niveau collégial.

En enseignant je continuais aussi de m’instruire, j’ai continué à lire en philosophie des sciences beaucoup; c’est une branche de la philosophie qui m’intéresse particulièrement, la philosophie des sciences. 

Puis, quand j’ai suivi des cours de sociologie du genre, quand on est arrivé à parler de la “théorie queer”, je sais que vous ne me voyez pas mais je mets des guillemets autour du mot “théorie” parce que, selon moi, ce n’en est pas une, c’est plutôt une idéologie… Mais il y avait une chose qui me chiquottait dans ce que disait la professeure : c’était l’idée d’arrêter de coller des étiquettes sur les gens. 

Alors c’est certainement en raison de ma formation et de mon travail en philosophie qu’en entendant ça, à chaque fois je me disais : « oui mais c’est ça,  parler, c’est ça, utiliser un langage : c’est communiquer par concept, donc nécessairement on met des étiquettes sur les objets, y compris sur les humains. Quand on dit qu’une personne est grande; quand on fait la différence entre un enfant et un adulte, entre un homme et une femme, ou toutes sortes d’autres différences qu’on peut faire qui sont utiles. C’est pas nécessairement à des fins discriminatoires qu’on fait la différence, il peut y avoir des bonnes raisons de le faire. 

Puis, je me disais « mais si vous voulez arrêter de coller des étiquettes, ben arrêtez de parler, arrêtez d’écrire !»

De toute manière, quand on se dit “queer”,  qu’est-ce que c’est d’autre qu’ une étiquette qu’on se donne?  J’en avais parlé au professeur à un moment donné, que cet élément-là me laissait perplexe. 

Par ailleurs, dans ce cours-là, ce n’était pas la première fois que j’entendais parler de l’existence de personnes intersexuées. J’en ai entendu parler dans le cadre du cours, et l’enseignant présentait ça comme quoi c’était un peu comme la couleur de peau, que le sexe existait sur un spectre…  Je n’ai pas immédiatement identifié pourquoi mais, quelque chose en moi me disait “Non, non, la comparaison est fallacieuse, il y  a quelque chose qui ne fonctionne pas!

Le sexe n’est pas un spectre au même titre que la couleur de peau!”

Puis, plus tard, comme je ne suis pas biologiste, je n’avais pas pensé spontanément mais en lisant des biologistes… J’y ai pensé. Cela va à l’encontre de la théorie de l’évolution.

Parce que l’évolution permet d’expliquer pourquoi la division sexuée s’est établie et qu’elle est restée. Il y a deux sexes, il n’y a pas une “variété” de sexes, il y en a deux.  Même si on accordait que le sexe est un spectre, – il ne l’est pas, mais admettons –  le problème avec l’argument qui est donné par les idéologues du genre, qui repose sur l’existence des personnes intersexes, c’est que on part de la prémisse que tout le monde n’est pas soit un homme soit une femme, qu’il y a des “corps intermédiaires” qui sont quelque part entre les deux…

Annie-Ève, rebelle du genre.

Même si c’était vrai, je vais reprendre la comparaison avec la couleur de peau : il n’y a pas des noirs et des blancs. Il y a des personnes plus ou moins foncées. Si une personne noire, disons un Togolais, et une personne blanche, admettons une Russe, ont un enfant ensemble, l’enfant va être métis. Il va probablement avoir une couleur de peau qui est entre les deux.  

Et puis, il y a des gens qui ne sont ni noirs ni blancs : les Japonais, les Indiens, ils ne sont ni noirs ni blancs, c’est d’autres couleurs. Alors, c’est très bien tout ça mais… Est-ce qu’on pourrait admettre… admettons que…

Bon, je suppose que tout le monde connaît Catherine Deneuve, l’actrice?  

Admettons que Catherine Deneuve, dont tout le monde sait bien qu’elle est blanche, partait de tout ça et qu’elle disait:  “Ca, ça veut dire que la couleur de peau n’existe pas objectivement. Alors moi, je m’identifie comme noire, et donc je suis noire.” 

Mais on dirait,  “mais non Catherine Deneuve n’est pas noire” !

Alors, même à supposer que le sexe ne soit pas binaire, en quoi on pourrait passer de ça à la conclusion que chacun peut être une femme, un homme, ou n’importe où entre les deux, selon son identité subjective? Ce n’est pas parce que quelque chose existe sur un spectre que ce n’est pas objectif.  

Donc ça, c’est les premiers éléments qui ont fait en sorte que je suis devenue, disons… Perplexe par rapport à l’idéologie du genre bien que, je n’appelais pas encore comme ça à l’époque où j’ai suivi mes cours de sociologie du genre.

Ce qui m’a rendue  plus critique ensuite c’est de faire la connaissance de la féministe Diane Guilbault, une féministe québécoise qui est malheureusement décédée aujourd’hui.

Annie-Ève, rebelle du genre.

C’est elle qui m’avait invitée à devenir membre de « pour les droits des femmes du Québec », et quand je m’étais jointe à leur premiere assemblée  annuelle, Diane Guilbault avait fait un exposé sur les raisons pour lesquelles le fait de permettre à n’importe quel homme d’être reconnu comme une femme par simple auto-identification (parce que depuis quelques années au Canada, la loi a changé,  auparavant au Québec, au Canada, pour changer de sexe légalement – évidemment vous et moi savons que l’on ne change pas de sexe réellement- mais pour avoir une reconnaissance de changement de sexe, il  fallait faire une transition complète). 

Mais depuis plusieurs années maintenant, il suffit de déclarer qu’on se sent de l’autre sexe et l’auto-identification suffit.

Diane Guilbault a expliqué en quoi ça posait problème pour les femmes. Je l’ai écoutée et je me suis dit que ce qu’elle disait avait beaucoup de sens.  

Un autre événement, un incident qui aura été marquant pour moi (ça peut paraître insignifiant) c’est tout simplement une publication j’ai vue sur Facebook dans un groupe féministe. 

Une autre membre du groupe a fait une publication pour demander : “je me pose la question (je la paraphrase), c’est censé être un groupe féministe, la plupart des publications que je vois portent sur les personnes trans, alors je voudrais savoir, est-ce que c’est un groupe pour parler des droits des femmes ou un groupe pour parler des droits des trans?”

Ce qui était à mon sens une bonne question. 

Elle s’est faite répondre : “on parle de droits des femmes trans, c’est pertinent dans le groupe, à moins que tu sois en train de dire  que les femmes trans ne sont pas des femmes, ce qui voudrait dire que t’es transphobe”. 

Ca, c’est ce qui a été ce que les anglophones appellent mon “peak trans”.

Ca n’a pas été long en fait, parce que tout de suite, je n’ai pas voulu intervenir, mais je me suis dit “effectivement, les femmes et les personnes trans n’ont pas tous les mêmes problèmes, ne vivent pas toutes les mêmes formes de discriminations”.

C’était  parfaitement légitime que quelqu’un qui considére être dans un groupe féministe se demande si on sort pas du sujet. 

Ca veut absolument pas dire que les droits des personnes trans ne sont pas une cause importante. Simplement ce sont des causes différentes. Puis de voir qu’il suffit de dire que, (bon moi j’utilise plus du tout  l’expression “femme trans”) de simplement dire qu’une personne de sexe mâle n’est pas une femme, ça suffit à se faire traiter de transphobe! 

Moi j’ai vraiment décroché à ce moment-là.

J’ai commencé à écrire des billets de blogs, à lire beaucoup sur le sujet, et je me suis retrouvée dans la mire d’une militante qui défendait l’idéologie du genre et qui, malheureusement pour moi, avait un certain charisme, un certain leadership.

Elle a incité ses contacts, ses connaissances, à me harceler.

C’est là que le harcèlement envers ma personne a commencé.

Annie-Ève, rebelle du genre.

Et plus je lisais sur le sujet, plus je me faisais attaquer sur les réseaux sociaux, et même à mon travail éventuellement. Non pas par des gens avec qui je travaille, mais par des gens de l’extérieur, qui ont su où que je travaillais.

Avec tout ça  je suis restée critique du genre. 

Je le suis devenue de plus en plus.

Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes, pour leurs droits pour les enfants, pour la société ou pour la démocratie?

Alors effectivement, l’idéologie du genre est une menace pour tout ça.

Je réitère qu’à la base, c’est un problème parce que c’est anti-scientifique.

Non seulement ça ne repose pas sur des bases empiriques,  ça vient nier des faits scientifiquement établis, mais en plus, les tenants de l’idéologie du genre veulent empêcher toute critique. Ils veulent empêcher même qu’on pose des questions.

Annie-Ève, rebelle du genre.

On a le droit de poser des questions, à condition que ce soient les questions qu’eux veulent entendre… 

Alors évidemment, dès qu’un groupe veut imposer de la censure, c’est dangereux pour la science et pour la démocratie.

Mais ça va ensemble : on peut pas avoir une bonne organisation sociale, un bon système de justice si on ne regarde pas la réalité, y compris les faits sur l’être humain. 

Alors, déjà qu’on empêche les chercheurs de faire des études rigoureuses sur ce qui cause la dysphorie de genre par exemple, ou sur n’importe quel sujet (en fait), lié aux personnes qui s’identifient comme trans ou comme non-binaire. On empêche les chercheurs qui ne sont pas dans la “bonne ligne idéologique” de faire leurs travaux; on diabolise les personnes qui remettent en question le  narratif principal.

Alors forcément, ça nuit à la démocratie.

Ca nuit aussi bien à la connaissance qu’à la démocratie. Je dirais aussi que la majorité des gens accordent de l’importance au sexe. 

Je vis au Canada qui est un pays bilingue et les documents officiels au Canada doivent être produits par les gouvernements et accessibles dans les deux langues.  

Vous savez, en anglais gender (genre en fr) et sex ce sont des synonymes. On a commencé à utiliser gender donc pour parler de la féminité de la masculinité comme construction sociale après que les théories du genre aient commencé à s’élaborer. 

Mais si je me fie à mes lectures, et aussi à l’étymologie, ces deux termes en anglais sont généralement utilisés comme des synonymes. Vous savez gender est aussi genre en français en fait ça vient de Genesis en grec et de genus en latin qui était carrément utilisé pour désigner les parties génitales. À partir de Genus, il y a plusieurs autres termes clairement liés au sexe qui en sont dérivés, tels que engendrer, générer, génital… Il y a plusieurs mots anglais aussi qui en viennent. 

Les idéologues du genre ont détourné le sens des mots; les idéologues du genre insistent beaucoup sur la distinction entre sexe et genre, mais je remarque que par ailleurs ils jouent beaucoup sur la confusion aussi.

Annie-Ève, rebelle du genre.

Du fait de vivre au Canada, j’ai lu plusieurs documents officiels qui portaient sur ce qu’on appelle les droits des personnes trans, les droits liés à l’identité de genre ou à l’expression de genre. J’ai remarqué qu’il n’était pas rare que quand il est écrit Gender sur la version anglaise, il est écrit sexe sur la version française…

Dernièrement, au Québec, le gouvernement qui est en place en ce moment a voulu établir que sur les documents officiels, on ait deux mentions, c’est-à-dire la mention “sexe” qui correspond au sexe réel de la personne, constaté à la naissance et qu’on ajouterait, pour ceux qui le souhaitent, la mention de leur identité de genre.

Et devinez qui a protesté? Les idéologues du genre, les transactivistes! 

Et pourtant, ce sont eux qui demandent depuis des années, qui martèlent (!) que les gens ne font pas la différence entre sexe et genre et qu’il est temps que les gens “s’ouvrent l’esprit”, qu’ils “s’éduquent” et qu’ils fassent la différence entre sexe et genre! 

Pour la première fois, à ma connaissance, le gouvernement parle de vraiment faire la différence…  et ils sont les premiers à s’en plaindre… 

Ils veulent entretenir la confusion, et à partir de là, ils veulent empêcher tout le monde de se questionner. 

Je n’ai pas besoin de dire qu’ils empêchent les femmes qui craignent pour leurs droits de (… ils essaient en tout cas!) de nous exprimer.

Pourquoi ça nuit aux droits des femmes?

À la base, comment voulez-vous revendiquer les droits des femmes si vous leur enlevez le mot qui sert à désigner leur groupe?

Parce qu’ils ont vidé le mot “femme”  de son sens. On ne peut plus définir le mot femme comme “femelle de l’espèce humaine”.

Ils n’ont jamais proposé de définition alternative substantielle, et de toute façon, pourquoi on aurait besoin d’une définition alternative ?

Pour la majorité des gens, le sexe est important, c’est pour ça qu’on a des mots pour distinguer les humains selon leur sexe.

Annie-Ève, rebelle du genre.

Si vous voulez distinguer les humains selon autre chose que leur sexe, c’est faisable. En utilisant d’autres mots.

Mais on ne peut pas admettre que des termes qui servent à faire une distinction qui est importante pour l’immense majorité des gens soient simplement…

Non pas simplement détournés de leur sens! Mais carrément vidés de leur sens!

Parce qu’ils en sont à dire que “Une femme c’est quiconque s’identifie comme une femme!” 

Alors… je pourrais vous dire : “Ah mais moi je suis une fifaerlagne…” et là vous allez me demander: “Qu’est-ce que ça veut dire?” 

“Une fifaerlagne c’est n’importe qui, s’identifiant comme une fifaerlagne” …

Là, vous n’êtes pas plus avancés…  Vous savez très bien que ce n’est pas un mot et que si je ne peux pas vous donner une définition qui ne répète pas le mot lui-même et bien, ce n’est tout simplement pas un mot.

D’un point de vue plus concret, plusieurs féministes, en fait plusieurs personnes, ont développé sur les problèmes que ça peut poser de vouloir remplacer ce qu’ils appellent le genre par le sexe. 

Le genre, ils ont commencé par dire que c’était une construction sociale, la féminité et la masculinité ; mais c’en est venu au point où le genre serait subjectif. Ce serait comment la personne se sent… Alors, quiconque se sent femme est une femme,  quiconque se sent homme est un homme, quiconque se sent ni l’un ni l’autre est non-binaire… 

Il faudrait qu’on organise tout en fonction de ça, plutôt que le sexe… D’ailleurs, ils n’ont jamais expliqué ce qu’était censé vouloir dire “se sentir femme”. 

Ca fait que la seule façon de savoir si quelqu’un est une femme, c’est si la personne le dit!

Mais  le problème, c’est qu’il y a des contextes dans lesquels on tient compte du sexe et même dans lesquels on sépare par sexe pour de bonnes raisons! 

Si on arrête de le faire c’est souvent dans le désintérêt de tout le monde, mais encore plus des femmes! Et ça pose aussi des problèmes particuliers, aussi bien pour les LGB, que pour les personnes trans elles-mêmes. 

Par exemple, dans le sport, ce n’est pas par « genre » qu’on sépare traditionnellement par sexe, c’est pour des raisons objectives très claires, c’est-à-dire que les hommes et les femmes ne sont pas pareils physiquement et que si on mélange les sexes dans le sport ce n’est pas équitable pour les femmes, et ce n’est même pas sécuritaire pour les femmes.

Et pas seulement dans les sports de combat. 

Prenons un sport comme le soccer, le football, ce n’est pas un sport de combat, mais il y a des contacts, il y a un risque de contacts assez important.

Je pourrais multiplier les exemples mais je pense que c’est pas nécessaire.

Je n’en reviens tout simplement pas que l’on en soit à se faire demander la preuve que c’est inéquitable et dangereux pour les femmes qu’on laisse des hommes qui s’identifient comme des femmes participer à leur compétitions sportives! 

Les hommes sont plus forts que les femmes, c’est un fait établi.

De toute façon, peu importe les preuves qu’on apporte, les gens qui persistent à poser la question, ce sont des idéologues, pour qui les faits n’ont aucune importance, parce que tout ce qui compte c’est leur idéologie. 

Les femmes ne peuvent pas avoir d’espaces réservés aux femmes! Et oui ça, ça peut être important par exemple, dans des espaces comme les prisons pour femmes, ou dans les refuges pour les femmes vulnérables, des femmes qui ont été victimes de violences et qui sont traumatisées.

Elles peuvent avoir besoin d’un espace où elles ne côtoient aucun homme, et ce n’est pas parce qu’un homme s’identifie comme une femme, que les femmes traumatisées autour de lui, elles ne voient pas que c’est un homme! 

Annie-Ève, rebelle du genre.

Alors, qu’on dise, “Oui mais les sentiments des personnes trans….”

Oui mais, les sentiments de ces femmes-là, pourquoi ce serait moins important?!

Si des personnes trans ont été victimes de violences, qu’elles ont besoin de soins, qu’elles ont besoin d’un refuge avec des personnes compétentes pour les aider…. aucun problème!

Mais il faut que certains refuges soient réservés aux femmes ! 

Traiter les femmes qui ont fui des proxénètes, des maris violents ou que sais-je encore, dire que c’est elles qui oppriment les personnes trans?

Je vous en prie!

C’est vraiment traiter les personnes les plus vulnérables d’oppresseures!

Qu’est-ce qui t’a décidée à témoigner sous ta réelle identité? Est-ce que tu as déjà subi des pressions, reçu des menaces? Est-ce que tu perçois  un danger dans ton entourage, personnel ou professionnel? Est-ce que tu as peur pour tes proches ou, au contraire, est-ce que tu es parfaitement libre et à l’aise pour parler de ce sujet ?

Oui, j’ai été victime d’intimidations.

Annie-Ève, rebelle du genre.

Comparativement à d’autres personnes, je ne suis certainement pas la plus à plaindre.

L’une de mes meilleures amies a perdu son emploi d’ailleurs, c’est assez ironique, elle a perdu son emploi dans un refuge pour femmes, parce qu’elle persistait à dire que les femmes existaient objectivement.

Mais oui, moi aussi on a essayé de me faire perdre mon emploi, heureusement sans succès dans mon cas.

En fait à plusieurs reprises, on a essayé de me nuire au travail, avec une intention exprimée d’arriver à me faire suspendre, ou même renvoyer. 

Une des choses qui a été faite, a été d’écrire à mes supérieurs immédiats pour se plaindre de ce que j’exprime sur les réseaux sociaux, sur mon blog… Mais comme, justement, je fais ça en dehors de mon travail, je n’implique jamais l’institution pour laquelle je travaille dans mes prises de position sur des sujets socio-politiques, et mes positions n’engagent personne d’autre que moi.  

À cet égard, je suis une citoyenne comme les autres qui prend position et mes positions n’engagent personne d’autre que moi.

Contrairement à ce que prétendent mes détracteurs, il n’y a pas de haine dans mes propos. Certains ont voulu m’attribuer des propos qui ne sont pas les miens, mais étant donné que justement, mon blog mes supérieurs pouvaient très bien aller le consulter alors ils ne peuvent pas amener de preuves que j’ai dit des choses que justement je n’ai jamais dites.

Annie-Ève, rebelle du genre.

Ca été fait à cinq ou six reprises, que des personnes qui ne me connaissent pas du tout et qui n’ont aucune idée de comment ça se passe à mon travail, écrivent à des supérieurs, à mon travail… 

Une chose qui…  en fait, soit, ils ne l’ont pas fait, c’était un projet qu’ils avaient,  Je l’ai su grâce à une personne qui était dans un groupe secret de militants, qui m’a avertie avec des captures d’écran, qu’ils étaient un groupe à avoir collecté des captures d’écran pour essayer de s’en servir contre moi. Ils venaient examiner mes pages sur Facebook, ils prenaient des captures d’écran, ils les sortaient souvent de leur contexte. Leur projet était de contacter l’association étudiante pour laquelle je travaille.

Finalement, apparemment, ils ne l’ont pas fait, à moins qu’ils l’aient fait, et qu’il n’y ait pas eu de suite… Parce qu’à mon travail, il n’y a pas de problème. Ce sont vraiment des gens extérieurs à mon travail  qui ont un problème avec moi.

Par contre, je sais qu’ils ont envoyé un document de captures d’écrans à la direction des ressources humaines. Ça n’a débouché sur rien, parce que justement, de leur point de vue, les captures d’écran étaient choquantes… Mais du point de vue de Monsieur et Madame tout le monde, ce que j’écrivais était parfaitement raisonnable. J’ai le droit de prendre position sur des sujets sociaux et des sujets politiques, comme tout le monde.

Il y a même une personne qui est allée jusqu’à appeler la coordonnatrice de mon département, en prétendant être la mère d’un élève, pour me dénoncer pour deux choses : elle disait que j’intimidais son fils et plusieurs autres élèves. Et elle disait aussi que je faisais de la prostitution sur Internet…

Alors là, on tombe dans le mensonge et la calomnie complète.

La coordonnatrice ne l’a pas crue une seconde, elle dit à la dame “il faudrait que vous me donniez le nom de votre fils pour que je valide auprès de lui, et pour qu’il me dise ce qu’il s’est passé exactement”. La dame n’a pas voulu.

Elle n’a même pas voulu dire auquel de mes cours auquel son fils est inscrit….

Elle a dit “Mais je ne peux pas prendre une plainte anonyme comme ça, je ne sais même pas de qui ça vient, n’importe qui pourrait nous appeler pour raconter n’importe quoi sur un de nos enseignants!…” ce qui, probablement, était ce qui était en train d’arriver à ce moment-là!

Mes détracteurs me dépeignent comme une harceleuse une intimidatrice épouvantable.

Mais, déjà, mes élèves, ce sont des adultes. Ils  donnent une image de moi comme quoi je m’en prends à des  plus faibles que moi… 

Intimider les garçons de ma classe… habituellement, ils sont plus forts que moi, ce sont des adultes! J’enseigne à des adultes! 

La manière dont ils décrivent le scénario (qu’ils se sont inventé) ne colle tellement pas à la réalité qu’ils n’ont pas été pris au sérieux à mon travail.

Mais ils ont quand même essayer de me faire perdre mon emploi.

Je suis de ceux qu’on a essayé de “canceller”, comme on dit!

Pourquoi j’en parle à visage découvert ? 

Déjà, ça ne servirait à rien à ce stade-ci d’essayer de me cacher, parce qu’on peut facilement trouver mes positions sur ce sujet-là, et ça fait déjà un moment qu’ il y a des gens qui en parlent.

Des fois, je croise des gens sur les réseaux sociaux, je ne les connais pas du tout, mais eux connaissent mon nom. Ils disent “Ah, Annie-Ève Collin, la terf!”

“T’es qui, toi? Je ne te connais pas, qu’est-ce que tu veux?” 

Ce qui est drôle, c’est que parfois, le sujet du fil de discussion n’a rien à voir avec le genre. Il y a vraiment des gens obsédés par ça… Ils voient quelque part:  oh la terf !

Je pense que c’est important de parler de J. K. Rowling… Elle nous a fait un gros cadeau. J’imagine que ceux qui m’écoutent n’ont pas besoin que je leur dise exactement ce qui est arrivé.

Annie-Ève, rebelle du genre.

J. K. Rowling est une femme qui a la chance d’être tellement riche qu’il est impossible de lui faire perdre son gagne-pain. Elle est célèbre, elle est imbannissable. Vous savez, quand on parle de la cancel culture (en Français on a traduit ça par “culture du bannissement”) c’est impossible de faire disparaître JK Rowling. Mais il y en a plein des femmes comme elle à qui on fait la même chose.  

Pourquoi ça a été un cadeau pour nous qu’elle se décide à parler?

C’est que justement que c’est impossible de lui enlever sa visibilité. 

Alors ça a fait en sorte que beaucoup de gens qui n’étaient pas au courant de la situation se sont rendu compte. Elle a dit que “les personnes qui ont des menstruations” sont des “femmes”. Pour la majorité des gens, ils entendent ça et ils pensent:  “évidemment” alors de savoir qu’on peut devenir victime de campagnes de haine pour avoir dit ça! Les gens réagissent!

Elle a donné une certaine visibilité au problème. 

Mais je pense que c’est important que d’autres personnes, des femmes, des hommes se décident à parler, parce qu’en fait, je serais bien étonnée que ceux qui endossent l’idéologie du genre soient majoritaires! 

Mais ils sont vocaux, ils parlent fort! 

Il faut que d’autres voix se fassent entendre. C’est comme ça que l’on va permettre de réitérer les droits des femmes qui sont une catégorie d’humains caractérisée par un sexe et non par un genre.

Et aussi ceux des LGB, parce que être lesbienne, ça veut dire être attirée par les personnes de même sexe que soi. Si le concept de sexe devient tabou, si on l’efface, comment est-ce que les lesbiennes peuvent parler de ce qui les concerne spécifiquement?

Et la même chose pour les gays, les hommes homosexuels. Ce qui les caractérise, c’est d’être attirés par des personnes de même sexe qu’eux-mêmes. 

Annie-Ève, rebelle du genre.

Il n’y a pas de mal à ce que quelqu’un qui revendique un genre revendique ses droits. 

Seulement, ça ne doit pas se faire au prix que d’autres groupes puissent aussi mettre en avant ce qui les caractérise. C’est pour ça que, à la rigueur, ajouter le concept de genre, qui est important pour vous, revendiquez-le! Mais vous n’avez pas à enlever aux autres la possibilité de parler du sexe : c’est important pour eux.

J’ai fait le choix de continuer d’en parler ouvertement, et j’encourage d’autres à faire pareil.

Malgré que… je sais qu’on opère des représailles, malheureusement.

Je ne mentirai pas à celles et ceux qui m’écoutent.

Oui, il y a un risque de représailles, mais plus on va être nombreux à prendre la parole moins ils vont pas  pouvoir nous empêcher de parler!


Le blog d’Annie-Ève :

http://justesix.com/author/annieeve/


La chaîne YouTube d’Annie-Ève :

https://www.youtube.com/channel/UC92d3fG_IEkjMd61RpALj1Q



Nous remercions Annie-Ève pour son témoignage.

N’hésitez pas à partager le plus largement possible et, s’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe :

https://www.womensdeclaration.com/fr/

Françoise, rebelle du genre.

ATTENTION CE TÉMOIGNAGE CONTIENT DES DESCRIPTIONS EXPLICITES DE VIOLENCES SEXUELLES, NE L’ÉCOUTEZ, NE LE LISEZ, QUE SI VOUS ÊTES EN ÉTAT DE LE FAIRE. 

Je m’appelle Françoise, j’ai 29 ans et je suis parisienne.

J’ai toujours été critique du genre, j’ai toujours perçu leurs discours comme quelque chose qui me mettait très mal à l’aise.

Après, je peux comprendre le ras de bol à être rattaché à des stéréotypes de genre mais pour avoir été confrontée par la suite à des hommes qui se griment en femme et se disent femmes, j’ai compris qu’ils ne faisaient que de renforcer ces stéréoptypes. 

J’étais déjà très critique et je croyais que si j’étais confrontée à ce genre de personne, je serais capable d’ignorer et de juste partir…

Alors qu’en tant que femme déjà critique de cette théorie du genre, j’ai quand même fini par être victime, pour vouloir être trop gentille, tolérante et bienveillante.

Françoise, rebelle du genre.

(je parle des hommes surtout qui se travestissent en femme et se disent être des femmes). 

J’avais un ami que je connaissais depuis 5 ans, j’étais souvent invitée chez lui pour les soirées.

L’ambiance était cool, pas forcément libertine mais “BDSM soft” et ouverte d’esprit… mais chacun respectait les limites de chacun et les jeux se faisaient à part du salon, où tout le monde prenait l’apéritif.

Mon ami a toujours eu le penchant pour le travestissement, il disait souvent qu’ il aimait cela mais que les autres, nous en sommes, refusaient de le voir comme ça… Alors que c’était faux, on tolérait tout à fait. Mais au fond, il voulait que l’on dise de lui que c’est une femme. Il avait l’intention d’être désiré par des hommes hétérosexuels comme des femmes peuvent l’être. 

Du jour au lendemain, il a fini par se travestir tout le temps quand je le voyais, il me demandait sans arrêt de lui dire qu’il était une belle femme, qu’”elle” était sexy, qu’”elle” était belle.

C’était mon ami. Je voulais le soutenir, je ne voyais pas la violence que je m’infligeais.  

Et puis il s’est mis à inviter des hommes habillés en robe qui se disent être des femmes.

La violence sexuelle n’était pas envers les femmes, mais plutôt les hommes hétérosexuels. 

J’ai vu ces hommes travestis forcer les hommes hétéros à les embrasser, les forcer à avoir des jeux sexuels avec eux. Si je remettais ça en question, je passais pour la femme rabat-joie, intolérante…

Françoise, rebelle du genre.

J’ai commencé à déserter les soirées car il y régnait (de plus en plus) un climat d’insécurité où l’on ne pouvait plus rien dire, où l’attention devait être tournée vers ces hommes travestis,  les confirmer dans le fait qu’”elles” étaient des femmes… Et si par erreur on disait “lui”, la personne pouvait répondre avec caprice et violence. 

Je ne venais plus mais mon ami tenait quand même à continuer à me rabaisser, à me faire du mal mais à distance maintenant, dans sa totale confiance d’être une “femme”.

Il a décidé de se lancer dans une carrière porno.

Sans que je n’ai rien demandé, il m’envoyait des videos porno de lui habillé en “femme” (robes, portes jaretelles, perruques,…) où il exhibait son pénis et son anus et suçait des god pénis. 

Françoise, rebelle du genre.

Au début, je tolérais. Je ne regardais pas les vidéos, mais je lui disais « oui oui quelle femme sexy et excitante tu fais »… 

Après, je lui ai demandé (gentiment) d’arrêter d’envoyer les vidéos, mais les rares fois où je venais aux soirées, il me prenait vite à part et me disait « j’ai des choses trop mignonnes à te montrer”,  il me mettait face à moi encore une énième vidéo de lui habillé en bas et perruque tout en me disant « regarde mes bas comme ils sont jolis »… La vidéo le montrait en train d’exhiber son pénis et son anus! 

J’ignorais et  je rejoignais les autres, mais il y a eu une fois de trop où j’ai encore une fois regardé mais cette fois il a fait “poper” une photo porno très gore de lui avec de la selle et du sang.

Je me suis sentie très mal.

Je suis allée manger et il est revenu, habillé en femme.  Puis, il a levé sa robe et a exhibé son pénis pour, soit-disant, montrer un truc sur sa peau…  

Je suis partie pour rentrer chez moi. J’ai vomi toutes mes tripes et j’ai envoyé un message à lui (et à sa femme) pour leur dire que, en tant que femme, j’en avais marre de me rabaisser à ça. 

Par chance, je ne vis pas de harcèlement. Il se victimise et il dit que c’est moi qui lui ai permis de devenir comme il est, sa femme vit un véritable enfer mais en même temps elle est complice… Elle pousse les autres femmes à tolérer et à se rabaisser à ça, peut-être pour partager sa peine.

Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes ? Pour leurs droits ? Pour les enfants ? Pour la société ? Pour la démocratie ?

Pour la société avant tout, en plus, elle-même les légitime dans leur névrose, la violence est psychologique et peut aller jusqu’à la violence physique.

De ce que moi j’en ai vécu, les travestis se griment de tout les stéréotypes et veulent se faire confirmer que c’est cela être une femme supérieure… Cela ne fait que renforcer les stéréotypes, ça ne fait que renforcer l’idée qu’une femme qui ne correspond pas à ces stéréotypes, est une femme inférieure et elle doit se censurer et se rabaisser à les mettre sur un piedestal… Parce qu’on veut être gentilles et tolérantes.  

Oui! Je pense que c’est dangereux parce-qu’on ne veut pas remettre cela en question! On ne peut pas en parler! Et d’autres femmes sont victimes mais aussi complices de ce sexisme!

Françoise, rebelle du genre.

Ce que je veux ajouter, c’est que la violence est faite aux hommes hétéros, mais j’ai vu la violence de femmes travesties qui ne veulent pas transitionner et qui poussent d’autres hommes à transitionner. Dont cet homme dont je parle, il a 50 ans et il a fait la rencontre d’un homme de 30 ans qui est tombé amoureux de lui et qui n’avait aucune intention de transitionner, mais qui s’est retrouvé à transitionner quand même. Mon ami de 50 ans n’a plus de relation intime avec sa femme, il ne peut en avoir qu’avec des hommes travestis et lui même en travesti, ce jeune garçon lui permet d’aller plus loin… Pendant sa transition, il n’allait pas bien tout le temps déprimé, j’avais des doutes : est-ce que c’était vraiment les hormones?

J’en ai parlé à mon ami qui me disait que tout allait bien, que c’était les hormones, il me disait même que son métier qui était trop « masculin » selon lui le rendait dépressif et qu’il devait démissionner et avoir un métier plus « féminin ».

Qu’est-ce qui t’a décidée à témoigner sous ta réelle identité ou de façon anonyme ? As-tu déjà subi des pressions, des menaces, un danger perçu ou réel dans ton entourage, ou, au contraire, te sais-tu en sécurité pour parler librement ?

En ce moment, je pense que nous ne sommes jamais en sécurité pour en parler librement.

Françoise, rebelle du genre.

Je ne vis pas de pression ni de menace, le seul truc est qu’en coupant les ponts avec lui, j’ai dû le faire avec tous les autres, car il raconte que c’est moi la méchante et qu’il est la victime.

J’ai dû faire ce choix.

Nous remercions Françoise pour son témoignage.

N’hésitez pas à partager le plus largement possible et, s’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe :

https://www.womensdeclaration.com/fr/

Mercie les femmes!

Muriel, rebelle du genre.

Je m’appelle Muriel Petit, je suis enseignante, j’ai 45 ans, je suis féministe radicale, lesbienne, et j’habite à Bruxelles.

Je dirais que je suis féministe depuis toujours mais sans nécessairement me poser beaucoup de questions sur des réalités hors de ma vie.

Muriel, rebelle du genre.

Je suis née dans une famille de Belgique catholique où, même si j’avais assez le droit par rapport à mes parents, de faire les activités, les études, etc. que je voulais, au niveau des stéréotypes sexistes c’était bien ancré. 

Donc c’est ma maman qui s’occupait de tout ce qui était ménage éducation etc, et que mon papa, au final ne faisait pas grand-chose. Je me souviens parce qu’on me l’a raconté, que quand j’étais toute petite, une femme d’un certain âge a admiré quel gentil petit garçon j’étais, à jouer calmement avec des petites voitures… et à me dire quelle méchante vilaine fille j’étais quand elle a appris que j’étais une fille!

J’en parle parce que plus tard je voudrais revenir sur le mot “vilaine”.

Je n’ai jamais très bien compris les normes auxquelles on est obligée en tant que fille de se maquiller, de s’épiler, de… au niveau des vêtements etc. Mais voilà, je m’y suis pliée parce que j’avais pas trop le choix. Je me suis rendu compte petit à petit que j’avais relativement de la chance d’être née en Belgique, à cette époque-ci, où donc, j’ai pas été avortée, parce que j’étais petite fille, je n’ai pas été excisée, etc. Et que j’avais le droit de vote, et des choses ainsi. 

Ma culture féministe s’élargissait un petit peu et puis, j’ai commencé à lire. Je suis tombée sur un forum féministe qui à l’origine, était plutôt matérialiste. Cela m’a ouvert les yeux sur différentes choses.

Mais, ce qui m’a vraiment ouvert les yeux, ça a été que sur ce forum, le transactivisme était de plus en plus présent.

Muriel, rebelle du genre.

Il y avait des sujets dont on ne pouvait plus parler parce que c’était choquant et heurtant…donc voilà. Mais à ce moment-là, je restais très fort dans la bienveillance et l’empathie, notamment parce que je connaissais une femme transidentifié et que je l’avais rencontrée via la maison arc-en-ciel de Bruxelles et à l’époque, j’avais suivi l’atelier qu’elle menait qui s’appelait “trans pour les nuls” qui m’avait un peu perturbée parce que, bah… En sortant de là, je ne savais plus ce qu’était un homme et ce qu’était une femme. Je trouvais ça assez embêtant, mais sans être trop consciente  du souci qu’il y avait là, derrière…

Au point qu’à l’époque, j’ai envisagé d’aider à écrire un livre pour expliquer les transidentités aux enfants…

Muriel, rebelle du genre.

En même temps, à côté de cette bienveillance que que j’avais, cette empathie que j’avais pour ces personnes qui me disaient beaucoup souffrir, il y avait un malaise qui grandissait parce que je percevais des incohérences dans le discours, parce que les questions des transactivistes prenaient toute la place partout, dans toutes les discussions que ce soit sur le forum, ou que ce soit dans les associations… Et par chance en plus du forum, j’ai commencé à lire pas mal de blogs plus radicaux et j’ai eu l’occasion de rencontrer d’autres féministes radicales lors d’un gathering à Paris, et là ça m’a permis d’ouvrir les yeux, tout à fait, sur pourquoi j’étais pas à l’aise et de mettre le doigt sur toutes les incohérences de cette idéologie.

Je pense que le fait d’avoir ouvert les yeux sur mon orientation sexuelle lors de ce gathering-là aussi, a participé au fait que je devienne critique du genre.

Muriel, rebelle du genre.

Suite au gathering, je me suis rendue à la maison arc-en-ciel pour des rencontres entre lesbiennes, et quand j’ai questionné le fait qu’il y ait des hommes transidentifiés (« femmes » trans) dans le groupe, on m’a fait comprendre que si j’avais un problème avec ça, la porte était ouverte, je pouvais partir… que c’était vraiment « vilain et transphobe » de poser la question.

Une lesbienne a réussi à me dire un truc du genre “mais tu sais, telle personne est vachement plus lesbienne que toi parce qu’elle au moins, elle n’a jamais couché avec des hommes, même du temps où elle pensait qu’elle était un homme!”… Donc voilà.

Et ce genre d’épisode-là, ils s’en est produit sur des groupes soi-disant lesbiens, sur Facebook, etc. Ce n’était juste vraiment plus possible d’être dans l’empathie pour ces personnes-là, autant j’ai de l’empathie pour les personnes qui souffrent, autant je pense que, une personne anorexique elle souffre aussi car elle se sent trop grosse… Le médecin ne va jamais lui dire “écoute je vais t’aider à perdre du poids”! Le médecin va essayer de l’aider à mieux voir comment son corps est. Je ne comprends pas comment, quand la personne vient avec « je suis une femme dans un corps d’homme » ou « un homme dans un corps de femme », les médecins entrent dans le jeu et comment tout le monde doit entrer dans le jeu…

Dans ce qui m’a fait devenir critique du genre aussi, il y a le fait que, depuis 8 ou 10 ans, les questions d’identité de genre ne sont pas questionnables en Belgique dans les associations dites « féministes ». Ou plutôt, il y a 8-10 ans, c’était surtout : “On ne va pas se positionner parce que c’est clivant et bla-bla-bla”…  Et il y a 4 ou 5 ans, c’était plus : “On va pas se positionner ». Aujourd’hui, c’est : “Mais arrête d’être transphobe.”

C’est quelque chose qui se produit aussi pour toutes les questions concernant la prostitution. Depuis 4 ou 5 ans, si on est abolitionniste, on est une « méchante » et je vois ce qui arrive pour le moment en Belgique.

Muriel, rebelle du genre.

C’est quelque chose qui se produit aussi pour toutes les questions concernant la prostitution. Depuis 4 ou 5 ans, si on est abolitionniste, on est une « méchante », et je vois ce qui arrive pour le moment en Belgique… 

Pour moi, c’est ce qui va se passer aussi avec la GPA où il y a une promotion énorme par rapport à elle, et c’est de moins en moins contestable. Si jamais on est contre  la GPA, c’est qu’on est de « méchantes et homophobes » qui ne veulent pas que les pauvres gays deviennent pères… 

Je remarque un recul assez phénoménal concernant les droits des femmes sur toutes ces questions, et c’est pour ça que je suis critique du genre. 

Pour moi, on est vraiment dans la même chose que “Les vêtements neufs de l’empereur” qui est un conte où tout le monde sait que l’empereur est nu mais il n’y a personne qui ose le dire, parce que tout le monde a peur de ce que les autres vont penser de lui  si jamais dit que “Moi, je ne vois rien” et on est, pour moi, exactement dans la même chose avec les transactivistes!

Je pense qu’une majorité de personnes savent très bien qu’un homme ne peut pas devenir une femme, et qu’une femme ne peut pas devenir un homme mais on a peur de le dire parce que nous avons peur de la réaction, nous avons peur d’être traitées de « méchantes », de « transphobes »,  de « vilaines » ou de personnes à abattre…

Muriel, rebelle du genre.

Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes, pour leurs droits, pour la société, pour la démocratie?

Je pense que c’est une menace vraiment à tous niveaux.

Je pense que c’est une menace pour les enfants. Il y a un scandale sanitaire qui est en vue. Que ce soit pour tous ces gamins et ces gamines qui vont se retrouver stérilisées alors que c’est pas du tout ça qu’on a leur avait vendu. Il y a tous ces enfants qu’on fait transitionner parce qu’ils ne correspondent pas aux stéréotypes de genre ou parce que les parents se sont rendus compte qu’il y avait de fortes probabilités qu’ils deviennent ou qu’elles deviennent homosexuelles plus tard et que ce n’est pas supportable… et donc on préfère avoir un enfant trans plutôt qu’un enfant homosexuel. 

Donc je pense que pour les enfants c’est une catastrophe. D’autant plus une catastrophe que c’est une idéologie qui en tout cas en Belgique est entrée dans les écoles. Dans le programme du cours que je donne,  l’identité de genre est entrée dedans. Dans les circulaires il est précisé en début de circulaire : “Nous n’utilisons pas la l’écriture inclusive pour éviter les lourdeurs de langage, mais évidemment ce message s’adresse à tous les hommes, les femmes, et les personnes non-binaires.” Donc l’idéologie trans et queer est complètement arrivée partout et les enfants en Belgique sont censés avoir de l’éducation à la vie relationnelle,  affective et sociale et de plus en plus souvent, quand ces animations-là sont données, elles sont données par des associations qui expliquent aux enfants que peut-être ils ne sont pas dans mon corps etc. 

Donc ça, ça me fait très très peur pour les enfants. 

C’est aussi une menace pour les lesbiennes, puisque c’est devenu excessivement compliqué de faire une association de lesbiennes et de pouvoir légalement réserver l’entrée de l’association uniquement aux femmes.

C’est un gros problème quand une lesbienne exprime qu’elle n’aime pas les pénis, parce que dans son orientation sexuelle, fatalement les parties génitales entrent en jeu, le message est décrit comme « haineux », comme « transphobe » et donc, comme une raison pour pouvoir taper dessus…

Cela s’est vu malheureusement en manif!

Muriel, rebelle du genre.

Mais c’est une menace aussi pour toutes les femmes puisque les discriminations dont on souffre sont fondées sur notre corps, sur notre réalité biologique sur le fait que les femmes sont potentiellement capables de donner la vie, donc d’être enceintes, donc d’avoir besoin d’un congé de maternité… Donc il y a  toute une série de choses et puisque on peut plus faire le lien, si on les écoute, entre ce qui est une femme et sa réalité biologique, ben on peut plus parler des soucis des femmes.  Mais parler des soucis des femmes, c’est aussi les symptômes de maladies qui sont différents selon si on est un homme ou une femme, que ce soit pour l’autisme, que ce soit pour les crises cardiaques, on n’a pas les mêmes symptômes. Résultat : les femmes passent sous le radar, ne sont pas soignées.

Mais c’est vrai aussi dans les sports. Ce n’est pas normal qu’un homme ait concouru aux sports olympiques dans la catégorie de “femme”. 

Ce n’est pas normal que des bourses réservées aux femmes soient prises par des hommes, parce que bah oui ils courent plus vite effectivement! Un adolescent de 17 ans court plus vite qu’une adolescente de 17 ans parce que simplement il y a eu la puberté et ce n’est juste pas possible!

Mais c’est vrai aussi pour des questions de sécurité :

Je ne suis pas d’accord que dans mes toilettes, que dans mes vestiaires, que dans une chambre que je partagerais avec normalement une collègue en classe verte, je puisse me retrouver avec un ou des hommes parce que ils disent “se sentir femme”. 

Muriel, rebelle du genre.

Il y a aussi quelque chose qui m’énerve mais, prodigieusement!

C’est de me  rendre compte que les personnes qui se disent « trans » ne sont pas du tout en train de créer leurs propres espaces. Elles veulent pouvoir avoir l’autorisation d’entrer dans nos espaces, et si jamais on leur dit non, le résultat c’est qu’elles font du lobbying pour que le lieu ferme ou, pour que les subsides soient diminués.  Et quand elles entrent, le résultat, c’est qu’une femme par exemple, ira dans des refuges avec des femmes  qui vivent à la rue et qui disent “mais moi j’ai un souci, j’ai vu un homme”…

Et on nous répond: “C’est toi le souci, c’est toi qui vas dehors…” 

Donc c’est vraiment un gros, GROS problème!

Je pense qu’au-delà de tout ça, ce qui m’énerve peut-être le plus, c’est que pour moi, c’est un problème social, et plutôt sociétal… 

Il est considéré comme tout à fait normal, valide, d’agresser des personnes parce que leur opinion n’est pas la même. Donc aujourd’hui, en Belgique, et ailleurs, des personnes disent défendre l’idée qu’une femme qui a une pancarte dans une manifestation contre les violences faites aux femmes, qui aurait un message “vilain pas beau méchant” c’est tout à fait normal, légitime, de l’attaquer, de l’agresser, de l’attraper et qu’il faut qu’elle assume. 

Nous sommes dans un processus où, pour le moment, des personnes qui se disent féministes, légitimisent les violences faites aux femmes de la même manière que les hommes qui frappent leurs compagnes légitimisent leur violence en disant “Oui,  mais c’est de sa faute, elle l’a cherché, ou elle n’a pas dit ce qu’il fallait” ou je ne sais quelle autre couillerie… Tout cela pour dire : “mais c’est normal que je la tape”.

Ce qui m’effraie, c’est que d’une part, cela vient de personnes qui se disent féministes, et que pour un certain nombre de personnes de la société, ça  a l’air de passer “crème”…

Muriel, rebelle du genre.

Tout comme quand on fait remarquer : “Oui mais il va y avoir des problèmes si on ne fait plus les statistiques selon le sexe. Donc ça veut dire qu’on ne peut plus voir les discriminations faites aux femmes. Ça veut dire qu’on peut plus voir qu’il y a une grosse différence de salaire.  Ca veut dire que des hommes se retrouvent dans des prisons de femmes… Y compris des personnes qui ne disent féministes, disent : “Mais non, vous imaginez des choses etc.” 

Sauf que c’est en train de se passer sous nos yeux. Oui c’est l’idéologie trans et je tiens quand même à dire que je n’ai rien contre les personnes trans, j’ai envie de dire “les vraies personnes trans”, les personnes qui se sentent mal dans leur corps, tellement mal au point de se mutiler pour essayer d’aller mieux… Mais j’ai un gros problème avec cette idéologie, qui est une idéologie sectaire et terroriste qui fait que on ne peut pas avoir un avis différent. 

Si on a un avis différent on est des blasphémateurs, et on mérite la mort, ou le viol ou au moins des coups… parce que quand même franchement c’est trop violent! 

Donc il y a des personnes qui vont dire “C’est trop trop violent d’avoir dit que c’était un homme, c’est normal que tu te prennes son poing dans la gueule.”

Et sur ça, je suis juste vraiment, vraiment pas d’accord.

Donc cette idéologie est une catastrophe totale.

Qu’est-ce qui t’a amenée à témoigner sous ta réelle identité?  Est-ce que tu peux nous expliquer si tu as déjà eu des pressions ou des menaces? Est-ce que tu te sens en sécurité pour parler librement ?

J’ai vraiment beaucoup hésité sur la manière de témoigner. Est-ce que j’allais utiliser un pseudo tout à fait? Ou juste mon  prénom?

Si j’ai beaucoup hésité c’est parce que je sais les violences dont sont capables les transactivistes… 

Je sais les intimidations, le doxxing et le harcèlement.

Muriel, rebelle du genre.

Le harcèlement, j’en ai vécu pendant une longue partie de ma vie et ce n’est vraiment pas quelque chose que j’ai envie de revivre. 

Et puis il y a une part de moi qui se dit : “Mais merde! Ce que je dis est quelque chose qui respecte les droits humains. Je ne fais de mal à personne. Je donne une opinion qui est construite. J’ai pas de souci à ce que d’autres personnes aient une autre opinion que moi, mais je dois pouvoir avoir le droit de donner mon opinion. 

Et partant de là, même s’il y a une part de moi qui a peur, parce que… parce que j’ai vécu dernièrement leur violence… mais je ne suis pas d’accord pour continuer à “me cacher” ou “me faire discrète”.

Et je pense que plus nous serons nombreuses à donner notre avis, et à le faire de manière visible et sans être dans l’ombre et sans nous cacher,…  Je pense que ça peut aussi permettre à d’autres de le faire. 

Parce que si je regarde autour de moi, il y a  une majorité de personnes qui sans doute ne se rendent absolument pas compte de ce qui se passe, mais qui, quand on leur parle de différentes choses, se disent “oui  effectivement il y a un problème. Il y a un problème qu’on fasse transitionner des enfants. Il y a un problème que des femmes soient agressées lors de manifestations.” 

Donc voilà c’est pour ça que j’ai choisi de témoigner avec mon nom.

Donc je m’appelle Muriel Petit, j’habite à Bruxelles, j’ai 45 ans et vous allez devoir faire avec!

Est-ce que tu aurais une anecdote à nous raconter sur un événement qui t’a marquée concernant la transidentité ou le transactivisme?

Alors y en a plusieurs.

Il y a le fait que toute une série de mots ne sera plus possible d’être utilisée. 

On va parler de “personnes qui ont leurs règles” ou de “menstruatrices”, de “maisons d’accouchements” pour éviter d’utiliser des mots comme “femme, mère” ou des choses ainsi… Cela me marque parce que les mots sont importants pour écrire la réalité.

Muriel, rebelle du genre.

Une anecdote perso, c’est le jour où une personne d’un groupe m’a vue avec mes mollets poilus…

C’était la première fois que cette personne-là voyait que j’avais décidé de laisser mes poils tranquilles., et la fois d’après, quand j’ai vu le groupe, je suis arrivée en retard à la réunion, et ils ne se sont pas rendu compte que j’étais là et ils étaient en train de parler de : “Ah oui mais c’est chouette pour la diversité, nous allons avoir personne trans! », « Ah oui mais, je suis quand même un peu étonnée je n’attendais pas ça de Muriel…”

Et je suis repartie très discrètement puis, je suis rentrée très bruyamment, et il n’ont évidemment plus jamais reparlé de rien mais, je trouve ça assez… Choquant de dire qu’une femme qui a des poils aux pattes c’est donc que c’est un mec!

Dans les anecdotes il y a aussi le fait que sur un groupe lesbien sur Facebook c’était considéré comme normal que des hommes transidentifiés viennent parce que … ils sont des lesbiennes!  Mais il y avait aussi une femme transidentifiée qui a voulu venir parce qu’elle se dit “bi” et que… voilà ! Et il n’y avait pas de souci, elle pouvait être là aussi… donc leur manque de logique me frappe toujours beaucoup.

Mais il y aurait encore tellement, tellement de choses à dire mais… il paraît qu’on n’a pas le droit de faire 125 épisodes donc je vais laisser là!

Est-ce que tu as quelque chose à ajouter ?

Il y a quelque chose qui me tient vraiment à cœur.

Le 28 novembre, il y a eu une manifestation contre les violences faites aux femmes. Un groupe de femmes a été agressé pendant cette manifestation et je faisais partie de ce petit groupe de femmes. J’ai vécu une horde qui s’abattait sur nous, et je n’ai pas compris de suite  pourquoi.  

On a, évidemment, eu des insultes, de la menace, des bousculades, quelques coups. On a, évidemment, été traitées de “terfs” et puisque “terfs”, nous sommes bonnes à brûler!

Muriel, rebelle du genre.

Une des choses qui m’a marquée c’est qu’un homme dont, j’ignore s’il est transidentifié ou pas, mais vu que sur les réseaux sociaux, on me dit que je suis “méchante” qui, en plus, “mégenre” les gentilles personnes trans qui étaient avec le groupe…Donc, j’imagine que c’était un homme transidentifié… Il a dit à un moment “Oh mais qu’elles sont vilaines!!!” et je me suis retrouvée, comme quand j’avais quatre ans, quand la dame qui, elle, devait avoir plus de 70 ans certainement, et c’était dans les années 80, me trouvait tellement vilaine parce que j’étais une petite fille qui ne jouait pas à la poupée, mais qui jouait aux autos… 

Et là, je me suis retrouvée face à un homme qui avait exactement le même discours réac… Je suis désolée mais, le transactivisme,  pour moi, c’est tout sauf progressiste. 

Ils ont ce même discours simplement parce qu’en tant que femme, je n’avais pas la place que lui considérerait que je devais avoir, à savoir douce, attentionnée, empathique, attentive aux hommes et faisant passer les hommes avant moi!

Donc voilà, je trouve pire que révoltant que, dans une manifestation contre les violences faites aux femmes, des violences contre les femmes se produisent.

Je trouve révoltant de voir la manière dont le groupe qui nous a agressées essaie de faire passer ça sur les réseaux sociaux.

Muriel, rebelle du genre.

Mais il y a une part de moi qui a confiance.

Parce que nous avons eu la chance d’avoir le réflexe de filmer ce qui se passait, donc des images sont sorties et je me rends compte qu’il y a de plus en plus de personnes qui se disent : “il y a quand même un souci”,  qui se disent que oui, ce n’est pas normal de frapper une femme pour des questions d’idés et d’opinions différentes.

L’agression subie par Muriel et des femmes ce 28/11/21 lors d’une manifestation contre les violences masculines à Bruxelles :

https://twitter.com/guenonist/status/1465765194584539136
https://www.womenarehuman.com/trans-activists-attack-women-at-protest-for-violence-against-women/

Nous remercions Muriel pour son témoignage.

N’hésitez pas à partager le plus largement possible et, s’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe :

https://www.womensdeclaration.com/fr/

Mercie les femmes!


Jeanne, rebelle du genre.

Bonjour je m’appelle Jeanne, c’est mon deuxième prénom. 

Je suis française, j’ai 30 ans. J’habite dans une petite ville du sud-ouest de la France et je suis doctorante en sociologie.

C’est très récent que je m’exprime ouvertement sur cette question-là.

J’ai toujours eu des idées féministes assez ancrées depuis l’adolescence en fait et quand j’avais 18-20 ans en particulier, je lisais énormément de textes féministes notamment des féministes radicales, parce que c’était ce qui me  parlait le  plus, mais à l’époque j’avais pas de personne ouvertement trans dans mon entourage et c’était pas du tout un sujet sur lequel je m’interrogeais.

Jeanne, rebelle du genre.

Je savais que ça existait, point.

Et pendant mes études je suis allée passer un an dans une université du Canada anglophone et là j’en ai profité pour suivre des cours auxquels j’avais pas eu accès en France donc, c’était des cours de sociologie des rapports hommes/femmes d’anthropologie du genre et des cours de women studies. C’était il y a 10 ans donc ça s’appelait encore women’s studies à l’époque. Il faut savoir que ces départements, dans les universités anglo-saxonnes, ont tous été renommés gender studies ou women and gender studies depuis…

Et c’est à ce moment-là que j’ai vraiment commencé à être exposée à cette idéologie autour du genre.

Jeanne, rebelle du genre

Un de mes enseignants, par exemple, c’était un soi-disant “homme trans”, c’est-à-dire une femme trans identifiée qui s’est présentée comme “homme trans” dès la première séance du cours et dans un autre cours, j’ai eu au moins une séance organisée par l’enseignante où elle a fait intervenir un autre “homme trans”, en fait une autre femme trans identifiée qui nous a raconté en détail son parcours de transition, sa vie, etc.

Et moi à l’époque j’étais exposée à tout ça, j’écoutais et je voyais pas du tout ça comme une idéologie. C’est-à-dire, qu’on nous présentait  tout ça comme un fait objectif : “Il y a des personnes trans. Leur vécu est comme ça,  comme ci comme ça… Et moi j’acceptais ça en fait. Mais au fond de moi j’étais mal à l’aise, je percevais bien que ces soi-disant “hommes” nous parlaient de leur transidentité comme de quelque chose de profond, d’immuable et d’inné… alors que dans les faits, il ne faisaient que nous parler de non-conformité aux normes de genre en fait, de non-conformité aux normes féminines. Et ils parlaient aussi d’un rapport difficile à leurs corps de femmes mais rien, en fait, n’était une sorte “d’essence trans” innée. Il y a eu ce cours où une personne trans identifiée nous parlait et une fille de la classe a fini par oser poser des questions, elle lui a notamment demandé “En quoi ce que vous nous décrivez-là, c’est différent de l’expérience d’un tomboy,  d’un garçon manqué? »  Et la personne trans a eu l’air  interloquée avant de répondre “ Je détestais mon corps”.

Elle lui a dit “Mais en fait en quoi ce que vous nous décrivez-là, c’est différent de l’expérience d’un tomboy,  d’un garçon manqué?  Et la personne trans a eu l’air  interloquée elle a répondu “ Je détestais mon corps”.

Jeanne, rebelle du genre.

Voilà, moi j’y voyais pas quelque chose d’inné, une sorte d’essence féminine ou masculine, là-dedans! 

Et ce qu’il faut dire aussi c’est que moi, je me retrouvais énormément dans ce que nous ont raconté ces femmes trans identifiées et dans ce que je pouvais lire aussi des témoignages de personnes trans dans les médias, puisque moi-même, quand j’étais petite, pendant plusieurs années, je rêvais tous les jours de devenir un garçon. Je pensais que dans ma tête en quelque sorte j’étais un garçon plutôt qu’une fille. Je détestais le rôle de fille qu’on voulait me faire jouer.

Et je voyais aussi ma mère être maltraitée par mon père, et je pense que ça ça aussi ça a joué un grand rôle là-dedans, parce que ça m’a enlevé très tôt, cette envie de devenir une femme.

Jeanne, rebelle du genre.

J’avais une apparence physique de garçons, les gens me prenaient très régulièrement pour un garçon. Moi secrètement j’en étais ravie… sauf que voilà c’est passé à l’adolescence. Je pense que bah tout simplement j’ai mûri en fait et que j’ai fini par accepter que j’étais une fille, que oui, il y avait des gros gros inconvénients à être une fille dans cette société mais que j’avais pas trop le choix parce que mon corps était comme ça et c’est tout.

Et donc en fait moi quand j’étais petite je correspondais tout à fait à la description typique de l’enfant trans. Sauf que je ne me suis jamais identifiée comme ça et qu’aujourd’hui je suis une femme et je suis contente d’être une femme enfin bref…

Du coup quand des personnes trans parlaient de transidentité comme de quelque chose d’inné,  qui dure toute la vie etc. ça me paraissait un peu suspect et surtout je voyais bien qu’il y avait quelque chose dans ce qu’ils disaient qui était complètement à l’opposé du féminisme en fait. Parce qu’ils ramenaient toujours les mots homme et femme à des stéréotypes sexistes! Voilà. Mais à l’époque j’avais pas de regard vraiment critique là-dessus. Je m’arrêtais à ça, à ce “Tiens c’est bizarre quand même, c’est un peu sexiste ce qu’ils racontent”. 

Mais  j’allais pas plus loin en fait. 

Je crois même que je m’empêchais d’y réfléchir parce que j’avais très peur au fond de moi de passer dans le camp des méchants en fait… De passer dans le camp des réacs et transphobes, un peu au même titre que les racistes, les sexistes, etc. Et c’est quelque chose qui me faisait peur, et comme je n’y réfléchissais pas plus que ça, je ne voyais pas tous les problèmes concrets que cette idéologie pouvait poser pour les femmes.

Jeanne, rebelle du genre.

Mais ça a changé, tout ça, il y a un peu plus d’un an. 

Je n’étais pas du tout militante mais je suivais quand même un petit peu ce qui se passait dans le mouvement féministe en France. 

Les collages sur les féminicides,  lancés par Marguerite Stern par exemple et j’avais entendu parler du fait que Marguerite Stern sur retrouvait ostracisée dans le milieu féministe, harcelée etc. parce que c’était une “terf”. Et moi j’ai eu envie de comprendre tout ça, et pour ça je me suis notamment inscrite sur Twitter en fait où j’ai suivi plein de comptes féministes et c’est là que j’ai pris conscience des débats si on peut appeler ça des débats au sein du féminisme sur la question de l’identité de genre. Et j’ai été choquée la violence des activistes trans et de certaines féministes à l’égard des prétendues “terfs”.  J’ai été frappée aussi honnêtement de la bêtise et de la naïveté un peu niaise des arguments des féministes qui se disaient “inclusives”. J’ai commencé à lire vraiment beaucoup sur cette question de la trans identité et de l’identité de genre. Des bouquins de journalistes, de chercheuses féministes anglo-saxonnes principalement.

Et là c’était vraiment génial parce que plus je lisais, plus j’apprenais, plus je regardais des documentaires aussi, plus je me rendais compte que mon malaise vis-à-vis de ce sujet était logique. Il était justifié en fait depuis le début et ça m’a vraiment appris à avoir beaucoup plus confiance en mes jugements.

Il y a quelques mois, je ne sais pas, 3-4 mois, il y a eu vraiment la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour moi c’est que une de mes amis de longue date qui est journaliste a fait une vidéo pour un média très connu qui reprenait complètement la propagande trans sous couvert d’objectivité. 

Et ça m’a vraiment posé problème parce que pour moi, outre que ça véhiculait une idéologie misogyne anti féministe, c’était du mauvais journalisme en fait, c’était de la mésinformation totale.  Et je pense que si j’avais vu cette vidéo il y a  un ou deux ans, peut-être que j’aurais cru ce qu’elle disait, en fait. Parce que je n’avais pas les connaissances pour la juger critiquement.

Jeanne, rebelle du genre.

Et donc cette amie,  j’ai voulu en parler avec elle, elle a pas voulu donc on évite un petit peu   le sujet depuis sauf qu’à ce moment-là en fait je me suis rendu compte qu’autour de moi PERSONNE n’avait envie d’en parler… Toutes mes amies qui ont toutes des idées féministes, soit  elles n’y connaissaient rien et elles ne s’y intéressaient pas vraiment, elles  voulaient pas en parler, ou bien elles évitaient le sujet parce que ça les mettait mal à l’aise comme moi ça avait pu me  mettre mal à l’aise quelques années avant.

Et c’est là en fait que j’ai fini par me créer un autre compte Twitter anonyme et j’ai commencé à twitter sur cette question, essayant de trouver des gens qui pensent comme moi et de me sentir moins seule avec mes idées.

Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les droits des femmes et pour la société?

Je pense qu’il y aurait énormément énormément de choses à dire et les femmes que vous avez déjà interrogées elles ont déjà dit beaucoup de choses très importantes elles en ont déjà parlé assez bien et du coup, ce que j’aimerais c’est insister sur un point en particulier qui n’a pas encore été abordé dans le podcast, je crois, et qui pose vraiment problème, en tant que femme, en tant que féministe mais aussi en tant que sociologue : c’est l’importance des données statistiques basées sur le sexe.

En fait, je pense que les féministes et les femmes en général ont besoin que des statistiques soient régulièrement recueillies concernant les inégalités et les discriminations et les violences fondées sur le sexe. C’est-à-dire que, si on veut que les gens en général et que les décideurs politiques en particulier, aient une vraie conscience de l’ampleur de ces problèmes et que des politiques publiques à la hauteur de ces problèmes soient mises en oeuvre, il nous  faut des données objectives et les plus précises possibles sur ce qu’on vit en tant que femme  : sur les violences des hommes, sur leur évolution dans le temps, etc.

Jeanne, rebelle du genre.

Et en fait, il n’y a qu’à regarder ce qui se passe avec #MeToo et avec #MeTooInceste, par exemple :  on a beau  avoir des chiffres fiables qui montrent que les violences sexuelles sont extrêmement répandues dans tous les milieux, que ce sont des violences sexistes qui touchent de manière prédominante les filles et les femmes… 

 on a avoir tous ces chiffres, on nous reproche quand même de mentir, d’exagérer ou alors, on dit que les choses ont évolué, qu’elles se sont améliorées, alors même que les chiffres disent l’inverse.

Donc voilà. Vous imaginez que si en fait on n’avait même pas de statistiques fiables pour appuyer nos propos, nos revendications n’auraient carrément aucun poids en fait. 

Et sur ce sujet des statistiques, je voudrais souligner plusieurs choses :

Jeanne, rebelle du genre.

Alors d’abord le fait que la variable “sexe”, elle est importante et elle est pertinente dans l’analyse de quasiment tous les phénomènes sociaux. C’est-à-dire que dans n’importe quel domaine en général vous allez trouver des différences significatives entre les hommes et les femmes. Et ça, ça va du niveau de rémunération aux pratiques de loisirs, aux opinions politiques, à la propension à commettre des violences… tout en fait! 

Et sur certains sujets en particulier comme les violences ou les inégalités c’est carrément absurde de pas prendre en compte le sexe parce que si on est aveugle à cette dimension du sexe, on ne peut même pas se faire une vision réaliste de la situation. Et du coup en tant que sociologue quand on voit ces différences qui ont été mesurées objectivement entre les hommes et femmes, on cherche à comprendre ce qui les explique, ce qui les cause : pourquoi le sexe est aussi puissant pour déterminer toutes ses facettes de nos vies? Et en faisant des recherches plus poussées, plus qualitatives on se rend compte que ça s’explique par des processus de socialisation très différents pour les filles et les garçons, les femmes et les hommes, c’est-à-dire qu’on nous inculque pas les mêmes normes, les  même règles et qu’on finit par intérioriser ces règles jusqu’à ce qu’elles fassent même partie de notre personnalité. Or ce qui fait qu’on va être socialisés  comme fille ou garçon, c’est une seule chose : c’est notre sexe. C’est le fait d’être né fille ou garçon, voilà. C’est juste ça qui va déterminer qu’ensuite, toute notre enfance, et ça va se poursuivre à l’âge adulte,  on va être socialisés comme fille ou garçon.

Du coup, en fait,  les hommes qui pensent être des femmes, ils ont quand même été socialisés comme des hommes,  sachant que, évidemment, il n’y a pas une forme de socialisation masculine ces hommes ils n’ont pas été socialisés de la même manière qu’un garçon qui se sent bien dans son rôle de sexe. Ils ont souvent subi des tas de  violences parce qu’ils n’étaient pas des garçons “comme il faut”, au même titre que les garçons homosexuels par exemple. Mais ça, ce n’est pas une socialisation fille! Ils ont quand même eu une socialisation masculine. Et même si leur famille les a autorisés très tôt à s’habiller de la même façon que les filles, à jouer à des jeux de filles   etc., c’est pas que ça la socialisation de genre en fait!   Ils ont  bénéficié quand même dans une certaine mesure du privilège masculin. Ils ont quand même, pour le dire grossièrement, intégré l’idée que,  ils ont droit de prendre plus de place, de couper la parole, d’imposer leur présence,  d’imposer leurs désirs aux autres et notamment aux femmes … parce que tout ça c’est le genre de choses qu’on intègre de manière très subtile au quotidien en observant le comportement des gens par rapport à nous, quand on est enfant notamment. Et ça c’est uniquement parce que les gens, autour de nous, nous perçoivent comme fille ou garçon.

Du coup, forcément, les hommes qui s’identifient comme des femmes vont avoir des comportements typiques d’hommes. On sait que, par exemple, les hommes transidentifiés ont la même propension à commettre des infractions violentes que les autres hommes, voir une propension légèrement supérieure selon les études, et ça, ça peut s’expliquer par plusieurs choses.

Jeanne, rebelle du genre.

Je pense que, effectivement, le fait d’être marginalisée et précaire, le fait d’avoir  des problèmes psy  aussi, ça peut jouer un rôle, mais la socialisation masculine joue clairement un rôle là-dedans aussi. Et il y a notamment une étude scientifiquement solide  qui  a été menée en Suède sur plusieurs centaines d’hommes transidentifiés qui montre ça. C’est-à-dire que, c’est une étude d’il y a 10 ans qui a montré que les hommes transidentifiés étaient six fois plus nombreux que les femmes à commettre un crime ou un délit, et 18 fois plus nombreux que les femmes à commettre un crime ou un délit violent.

Donc ce n’est pas des femmes déjà, mais  ce n’est pas des femmes comme les autres en fait!

Et en plus, cette étude ne prenait en compte que des hommes qui avaient déjà subi une opération de “changement de sexe” comme on dit, c’est-à dire en fait des hommes qui étaient transidentifiés  depuis des années, qui avaient été prêts à subir tout un parcours médical, chirurgical, social, difficile pour obtenir ce qu’ils voulaient. Ce n’étaient pas simplement des hommes violents qui se faisaient passer pour des personnes trans histoire d’avoir accès plus facilement à des victimes.

Donc  voilà !

Le fait qu’on se dirige de plus en plus vers ça, ça risque d’entraîner des gros problèmes dans la fiabilité et la précision des données statistiques.

Ca, c’est un risque qui est réel, je ne  suis pas parano quand je le souligne…

En Angleterre la semaine dernière par exemple, il y a une étude qui a été lancée par le “domestic abuse comissioner”  (c’est un organisme public) et ils ontlancé une étude destinée aux victimes de violences conjugales, et cette étude ne demandait pas le sexe de la personne interrogée! Elle ne demandait que l’identité de genre…  

En voyant ça je me dis “mais  vaut une étude sur les violences conjugales qui ne prend pas en compte le sexe des victimes?” Sachant qu’en plus les masculinistes passent leur temps à nous dire “Mais les hommes aussi sont victimes de violences conjugales”… et heureusement on peut leur répondre avec des chiffres solides que la grande majorité des victimes sont des  femmes, la grande majorité des auteurs sont des hommes. Si on ne mesure plus cet écart hommes/femmes, en fait on fait disparaître la violence sexiste, on se retrouve à analyser les violences conjugales comme simplement des relations conflictuelles violentes entre les individus, sans voir le tableau plus large de la domination masculine. Et du coup bah bon courage pour y mettre fin en fait!

Et les activistes trans, à ça, ils répondent que il y a  très peu de personnes trans dans la société et que du coup le fait de prendre en compte l’identité de genre plutôt que le sexe dans les statistiques, ça changera quasiment rien!  

Mais en fait, ce n’est pas tout à fait vrai…

Jeanne, rebelle du genre.

Je vais prendre un exemple, celui des viols et des agressions sexuelles. 

Il y a une toute petite minorité, entre 2 et 4 % des auteurs, qui sont des femmes. Le fait que des violeurs hommes transidentifiés, même peu nombreux, soient enregistrés comme femmes. Cela peut du coup augmenter de manière drastique les chiffres sur les violences sexuelles commises par les femmes.

C’est ce qui s’est passé au Royaume-Uni ces dernières années…

Ce qu’il faut savoir c’est que là-bas, le crime de viol, légalement, il requiert un pénis. C’est une pénétration avec un pénis en fait, c’est comme ça qu’il est défini légalement. Donc en théorie, seuls des hommes peuvent être accusés de viol au Royaume-Uni. Il y a des cas très rares où des femmes sont accusées parce que elles ont participé au viol aux côtés d’un homme donc, elles sont condamnées comme complices. Mais ces cas se comptent sur les doigts d’une main chaque année. Et pourtant, ce qu’on observe c’est que entre 2012 et 2018 il y a environ 430 viols qui ont été enregistrés comme ayant été commis par une femme. Donc c’est une augmentation brutale, énorme et, pourquoi? Parce qu’en fait de nombreux services de police à travers le pays ont pris l’habitude d’enregistrer l’identité de genre déclarée par les violeurs plutôt que leur sexe! 

Du coup, si on regarde ça rapidement, on pourrait conclure à une augmentation de la violence chez les femmes! Heureusement la définition légale du viol, qui en soit est très critiquable, prouve que ce n’est pas ça qu’il se passe au Royaume-Uni! 

Mais qu’est-ce qu’il en serait en France si la police et les tribunaux se mettaient à enregistrer massivement les violeurs transidentifiés comme des femmes sachant qu’en France une femme peut tout à fait être accusée de viol (on peut violer avec ses mains, avec un objet, voilà) donc en fait, on ne saurait pas comment interpréter ces données.

On pourrait penser que c’est une augmentation de la violence sexuelle commise par les femmes!

Jeanne, rebelle du genre.

Voilà c’est juste un exemple. Il y a bien d’autres domaines où les statistiques basées sur le sexe sont tellement contrastées qu’un petit nombre d’individus enregistrés dans la mauvaise catégorie peut fausser complètement les résultats, et en plus si le changement d’État civil devient de plus en plus facile la proportion de personne enregistrées dans le mauvais sexe va augmenter. Ça va influencer d’autant plus les statistiques. Du coup comment est-ce qu’on pourra mesurer ne serait-ce que, je sais pas, la réalité des écarts de salaires  entre les hommes et femmes? 

Ca va devenir impossible donc il faut vraiment vraiment continuer à recueillir des données sur le sexe.
Cela n’empêche pas de poser aussi des questions sur l’identité de genre. Au contraire je pense que c’est un  phénomène social qui mérite d’être étudié, ça peut nous apprendre plein de choses.

Parce que ça nous permettra aussi d’avoir une idée beaucoup plus précise des violences et des discriminations subies par les personnes trans elles-mêmes, et c’est important, mais il ne  faut pas confondre sexe et genre, et il ne faut pas faire disparaître le sexe au profit d’une autre catégorie qui serait l’identité de genre, qui en plus relève d’une croyance, et pas du tout d’une réalité objective.

Qu’est-ce qui t’a décidée à témoigner de façon anonyme?

Bon, moi, je ne crains pas du tout pour ma sécurité, d’ailleurs, j’ai hésité à témoigner sous mon vrai prénom. Mais ce qui m’a décidée à être anonyme, c’est que je n’ai pas envie que des collègues, ou des étudiants, des étudiantes – parce que j’ai eu quand même plusieurs centaines d’étudiants au total ces dernières années – me reconnaissent et que ça puisse potentiellement me nuire professionnellement, sachant que les cas de femmes qui perdent leur emploi à cause de leurs opinions sur ces sujets existent. Je n’ai pas envie de prendre ce risque en fait.

Est-ce que tu as une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marquée concernant la transidentité ou le transactivisme?

écemment j’ai déménagé dans une petite ville et, du coup, j’ai rejoint la seule association féministe de la ville,  c’est une association qui est universaliste et non mixte. Et dans ma ville elle est très très majoritairement formée de femmes qui ont l’âge d’être à la retraite. Beaucoup sont militantes depuis plusieurs décennies. Du coup je ne m’attendais pas, (j’ai peut-être été un peu naïve) je ne m’attendais vraiment pas à ce que l’idéologie de l’identité de genre soit très présente parmi elles, j’ai été assez surprise…

Jeanne, rebelle du genre.

L’anecdote en question, c’est qu’il y a quelques semaines, l’association a organisé une conférence-débat autour de l’universalisme et l’intersectionnalité. Et la discussion a surtout porté sur les questions liées au racisme et à la religion, mais à un moment donné j’ai voulu tester le terrain en quelque sorte. J’ai évoqué la question de la transidentité. J’ai dit quelque chose comme : “ Oui mais dans beaucoup de groupes féministes aujourd’hui, ce n’est pas tant ces questions qui se posent au sujet de l’intersectionnalité et l’inclusion, c’est plus tout ce qui concerne la trans identité.

La plupart des femmes qui étaient présentes ont été très surprises que j’amène ce sujet en fait parce que pour elles cette cette question trans c’était plutôt un impensé. Par contre quand j’ai commencé à donner mon avis, notamment sur le fait que les “femmes trans” ne sont pas des femmes, ce sont des hommes trans identifiés, et qu’affirmer le contraire, comme le font beaucoup de féministes au nom de l’inclusivité, ça nuit aux intérêts et aux droits des femmes…

Là, presque tout le monde s’est insurgé.

Je me suis retrouvée toute seule à défendre cette idée-là au milieu d’une bonne trentaine de femmes et que beaucoup d’entre elles étaient choquées de mes idées.

Jeanne, rebelle du genre.

La seule autre femme jeune de l’assemblée, elle a parlé des “terfs” comme pour me dire “Attention! Si tu continues à dire ça ça veut dire que t’es une terf quand même!” 

Elle me disait ça plutôt avec bienveillance en fait je pense qu’elle pensait que j’y connais rien, que j’avais pas du tout un point de vue informé sur cette question et elle voulait m’éduquer! Et il y a eu d’autres femmes dans le groupe qui ont eu cette même posture à ce moment-là, d’éducation envers moi, et  j’ai eu l’impression que tout ce qu’elles avaient  à me dire c’était : “Attention ma petite! Tu dis quelque chose d’interdit!”

Il y a une femme, une seule qui a appuyé un de mes arguments, mais on lui a coupé la parole en gros… Il y a une des adhérentes qui a demandé : “Mais du coup on fait quoi? Oui les femmes trans, est-ce qu’elles ont le droit d’adhérer à l’association? (qui est non mixte, je le rappelle). Et il y a une autre femme dans une position d’autorité qui a répondu tout de suite, sans hésiter : “Oui”, et il n’y a pas eu de  débat…

Et tout ça c’est super intéressant parce que j’ai compris que même si ces femmes elles n’avaient jamais réfléchi précisément à la question, elles avaient quand même absorbé cette idéologie et surtout elles avaient absorbé l’interdit de la remettre en question. 

Ça montre bien le danger qu’il y a dans le milieu féministe à ne pas réfléchir sérieusement à cette question alors même que l’idéologie trans est profondément sexiste, elle  est illogique, elle  est rétrograde, et que  si on ne réagit pas, en fait, on laisse faire des choses qui vont directement à l’encontre de nos intérêts en tant que femmes.

Et pourtant, en fait, même dans une toute petite ville, dans une tout petite asso comme ça, le danger est réel. Il est pas très loin en fait, il existe parce que ce que j’ai constaté, c’est que dès qu’il y a une rencontre, un débat organisé par l’association, systématiquement il y a des militants d’une autre association de la ville qui est une association LGBTQIA+ , comme ils se présentent, qui viennent.

Jeanne, rebelle du genre.

Ils ont droit parce que certaines rencontres de l’asso sont ouvertes à tous, elles ne sont pas toutes non mixtes, ils ont le droit de venir. Mais en fait ils viennent et ils ont tendance à ramener les débats autour des questions LGBT et trans en particulier. Et y compris, des fois, à monopoliser un petit peu le temps de parole, après les interventions, pour faire leur propagande, en fait (faire leur propagande “pro trans”). Et j’ai constaté que pas grand monde dans l’assemblée ne leur répond, n’ose intervenir.

Les femmes restent majoritairement silencieuses, elles attendent qu’ils aient fini de parler. Elles acquiescent un petit peu mollement et c’est tout.

Jeanne, rebelle du genre.

Est-ce que tu as quelque chose à ajouter?

Non, à part que je suis très contente que vous ayez décidé de lancer ce podcast parce que je crois qu’il y a vraiment besoin en France d’entendre les voix des femmes qui ont ces opinions-là. Que l’on est toujours marginalisées, diabolisées etc. Et ça fait vraiment du bien d’entendre d’autres femmes qui ont ouvert les yeux sur ces questions, voilà.

Nous remercions Jeanne pour son témoignage.

 N’hésitez pas à partager le plus largement possible et s’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe :

https://www.womensdeclaration.com/fr/


Mercie les femmes!

Suivez Jeanne! https://twitter.com/poulimiotte

Lucie, rebelle du genre.

Bonjour.

Je m’appelle Lucie, j’approche de la quarantaine. 

Je suis une femme, je suis lesbienne et j’ai des formes généreuses !

Ce n’est pas moi qui lit mon texte, mais ce sont bien mes mots que vous allez entendre.

Je suis féministe, je suis abolitionniste du genre et de la prostitution qui sont des violences societales patriarcales faites aux femmes. 

Avant de me construire en tant que femme, j’aurai ramé.

Lucie, rebelle du genre.

Petite on m’a appris que les femmes aiment les hommes et doivent se rendre désirables à leurs yeux notamment en mettant des vêtements sexy et du maquillage. 

Et bien sûr que les femmes doivent mettre au monde des enfant.e.s et les élever. 

En gros, ce que la société voudrait que soient les femmes. 

Je ne me suis jamais construite d’après ces stéréotypes sexistes, j’ai toujours trouvé cette image si peu fidèle à ce qu’est une femme et si peu valorisée par rapport à la place accordée aux hommes ; mais je ne suis pas arrivée pour autant à me construire socialement facilement.

À l’adolescence, comme j’aimais tout ce que mes copains aimaient ou non en terme d’activités sportives : j’ai douté être une femme.

Lucie, rebelle du genre.

Une bonne partie de mes ami.e.s étaient homosexuelles au lycée. 

J’étais en questionnement sur mes sentiments : je pensais aimer les hommes mais n’était pas attirée sexuellement par eux… 

Le queer paraissait attrayant, mais ça ne m’a pas aidé pour ainsi dire plus que ça : je me suis même perdue en chemin avec tous ces « genres » possibles. 

Pouvoir te définir comme tu le veux et même pouvoir changer de « genre » ne m’a pas permis de comprendre qui j’étais au fond : moie et par rapport à la société.

Selon mon amie Béatrice, ma construction du genre n’était pas la bonne : j’étais un homme.

Elle pensait que mon mal être de l’époque venait de là.

Et comme j’étais perdue dans mes sentiments, j’ai suivi son conseil : il fallait que j’explore “ma masculinité”.

J’ai porté une cravate et j’ai essayé d’adopter les mêmes comportements que les hommes.

Lucie, rebelle du genre.

Mais là non plus je ne me sentais pas du tout homme, mais j’ai continué à me comporter ainsi car je pensais que je souffrirais moins car je serais moins opprimé dans la sphère publique.

Jusqu’au jour où, un homme m’a dit à quel point il m’admirait pour oser porter cette cravate tous les jours, car cet objet était si oppressant pour un homme : il serrait, tenait chaud et faisait l’objet de concours entre eux, de largeur et surtout de longueur.

À ce moment-là, j’ai compris que j’étais ridicule : porter une cravate et adopter leurs comportements ne faisait pas de moie un homme, pas plus que d’aimer des activités soit disant “typiquement masculines”.

Étant perdue et trouvant les deux choix que mon entourage me “vendait” si peu attrayants, j’ai décidé, pour un temps de « finir vieille fille avec des charentaises », c’était la meilleure option qui se présentait à moie.

Je regrette d’avoir fait ce choix à l’époque, car je suis devenue asociale : j’étais en colère et en voulais pour ainsi dire à la terre entière car je n’avais pas le droit de m’exprimer et d’exister comme je me voyais. 

Aux yeux des un.e.s, je n’étais pas une femme ; aux yeux des autres je n’étais pas un homme, juste « un garçon manqué » : en somme, je n’étais rien. 

Lucie, rebelle du genre.

J’ai fini par tomber en dépression.

Je n’en pouvais plus d’être perdue, malheureuse et d’être devenue une loque.

J’avais décidé de mettre fin à mes jours au travail.

Les paroles d’une collègue ont pesé lourd dans la balance et m’ont empêchée d’aller plus loin. Elle m’a dit : “Pourquoi es-tu si dure avec les gens ? Et pourquoi l’es-tu encore plus avec toi-même ? Je ne sais pas ce qu’on t’a fait, mais tout le monde ne te veut pas du mal, tu sais.”

Je me suis alors demandé pourquoi je ne m’aimais pas et pourquoi je ne pouvais pas être heureuse moie aussi.

Ne pouvant parler de mon mal être à personne de mon entourage, j’ai décidé d’aller voir un psychologue : c’était la thérapie de la dernière chance.

Si cette thérapie ne m’aidait pas, je savais ce qu’il me restait à faire.

C’est bien la première fois dans ma vie ou on laissait m’exprimer vraiment et notamment sur mes sentiments, ma sexualité, le nœud du problème.

De cette thérapie, je suis arrivée à entrevoir que mes sentiments étaient tournés vers les femmes.

À l’inverse, je ne ressentais rien pour les hommes : je m’entendais bien avec eux mais ils ne m’attiraient pas.

Ce n’était pas l’avis de mon thérapeute qui me posait sans cesse la même question : aimez-vous les hommes ou les femmes ?

À chaque fois, je lui répondais “les femmes”.

Un jour, lors de notre séance, il m’a posé à nouveau cette question; je me suis énervée parce qu’il paraissait douter de mes paroles.

Je lui ai demandé pourquoi il ne me croyait pas quand je lui ai parlé de mes sentiments : d’autant plus, que toutes mes tentatives avec des hommes s’étaient conclues par un échec au moment de l’acte sexuel : mon corps refusant leur pénétration, et le contact de leurs corps me dégoûtait.

Il m’a répondu que je ne pouvais pas aimer les femmes : c’était juste parce que je n’avais pas une bonne image de moie.

Lucie, rebelles du genre.

Je n’étais pas d’accord avec lui, et je lui ai dit ouvertement. 

Il m’a alors dit que toute cette souffrance que j’avais connue allait recommencer. 

J’ai pris peur, et me suis mise à pleurer : je ne voulais pas revivre l’enfer par lequel j’étais passé.

Il m’a demandé pourquoi je n’avais pas confiance en lui ? Jusqu’à présent il m’avait aidé à aller mieux. 

Je lui ai dit que j’avais confiance en lui. 

Alors il m’a demandé pourquoi je refusais d’être heureuse. 

Je lui ai dit que je ne refusais pas d’être heureuse, c’est que je voulais trouver enfin ma place et être heureuse.

Alors, il m’a dit qu’il fallait suivre ses conseils, que c’était dur, mais que le bout du tunnel était proche : je serais bientôt une femme heureuse et épanouie dans la vie.

À une autre séance, je lui ai parlé de mes travaux manuels avec un homme de mon association.

Il m’a demandé si je m’entendais bien avec lui, et je lui ai répondu que oui.

Il m’a dit que c’était sans doute le bon, que je devais sortir avec lui.

À force de tous ses commentaires, comme : « vous ne pouvez pas savoir avant de vous lancer, c’est sans doute le bon », je me suis mise avec lui.

À ma séance suivante chez mon thérapeute, je lui ai dit que c’était fait, que j’étais avec lui : il était ravi et moie j’étais en colère.

En colère car je n’éprouvais aucun plaisir avec lui ; c’était même douloureux.

Je simulais pendant l’acte pour écourter nos rapports.

Il m’a dit que c’était normal, les rapports avec plaisir au début étaient un mythe martyre.
Je lui ai répondu que ça faisait plus d’un mois et demi que je simulais.

Il m’a dit qu’il fallait au moins 100 rapports pour être bien sexuellement en couple.

Il m’a dit aussi que c’était parfois normal de simuler, que c’était un acte d’amour : l’homme et la femme n’avaient pas le même plaisir et pas de la même façon… il fallait que je l’accepte.

Lucie, rebelle du genre.

Après un peu plus de quatre mois à simuler au lit, j’ai commencé à avoir un peu de « plaisir » avec lui. 

En réalité, je m’étais dissociée et il m’avait torturé, manipulé pour que je pense être hétérosexuelle… mais ça je ne l’ai compris que plus tard en écrivant tout ce qui m’avait fait comprendre que j’étais lesbienne. 

Je l’avais aussi compris grâce à ce que le féminisme m’avait apporté comme analyse de l’oppression sociale capitaliste et patriarcale. 

J’ai eu pendant 5 ans des rapports sexuels espacés avec cet homme : il n’était pas rare que je pleure en cachette à la fin de nos rapports.

J’ai fini par croire que le problème venait de moie : je ne devais pas aimer le sexe.

Après mon trentième anniversaire j’ai fait un travail sur moie.

Je voulais savoir pourquoi je désirais un enfant, pourquoi je n’arrivais plus à prendre la pilule, et pourquoi je n’arrivais plus à donner de plaisir à mon partenaire quand il me regardait.

Mon corps supportait de moins en moins son sexe en moie.

Et cette vérité qui a toujours été au plus profond de moie a refait surface à ce moment-là : j’ai toujours regardé les femmes et je les trouvais belles.

Au début, je pensais que c’était parce que j’étais complexée par mon corps (comme me l’avait fait croire mon thérapeute), ou que c’était de la curiosité mal placée : mais au bout d’un moment, à force de penser aux femmes tout le temps, j’ai commencé à revenir sur cette “certitude”.

Une semaine, au bout du cinquième jour à ne penser qu’aux femmes toute la journée ; je me suis dit que pour y penser autant et surtout en continu, il fallait que je regarde les faits d’un peu plus près : d’autant plus que lors de mon dernier rapport sexuel, je m’étais fait la réflexion que de faire l’amour avec lui en imaginant que c’était une femme, ce n’était plus possible.

La semaine suivante, je pensais davantage encore aux femmes.

Je me suis dit que je devais vraiment les aimer pour y penser tout le temps.

Je me suis mise à réfléchir à mes dernières réactions vis-à-vis des femmes et des hommes.

Dans la rue, je m’étais déjà surprise à penser que j’avais regardé des femmes quelques secondes, alors que mon téléphone indiquait que ça faisait vingt minutes !

Je ne pouvais qu’en conclure que j’aimais les femmes : j’étais lesbienne 

C’était un grand soulagement pour moie, j’étais heureuse de m’être enfin trouvée.

Je n’étais plus une femme morcelée : j’étais enfin entière.

Lucie, rebelle du genre.

Si je suis critique du genre, c’est parce cette institution m’a entravé dans ma construction sociale. 

Noues les femmes, la société noues enseigne à prendre soin de tout le monde sauf de noues : c’est une énorme charge mentale que la société noues impose. 

Se faire belle pour plaire, n’est pas pour noues aimer noues même : sans parler de combien ça coûte ! 

Dire que notre corps n’est pas une donnée réelle et qui compte est une arnaque intellectuelle. 

Noues ne pouvons pas dissocier notre corps et notre tête ! 

Ce qui affecte l’un, a forcément des répercussions sur l’autre. 

Si jamais ça arrive c’est que noues avons subi des violences.

Pour exister politiquement et être reconnues dans notre société il faut être défini de manière claire.

Il faut aussi arrêter de noues faire croire que pour qu’un autre groupe puisse exister il faut partager nos droits : c’est un mensonge éhonté.

Les femmes peuvent exister dans la sphère politique et être reconnues pour leurs spécificités : notre histoire politique et construction sociale, ça vient du fait que noues sommes opprimées parce que la société veut avoir le contrôle de nos ventres (car nous pouvons porter la vie).

Les personnes trans peuvent exister dans notre société en étant reconnu comme trans et avoir leurs propres espaces, sans entraver nos droits qui sont autant légitimes que les leurs. 

La résilience est une force chez les femmes… Mais elle a aussi un coup non négligeable.

Les violences que j’ai subit font la femme que je suis aujourd’hui oui. 

Mais j’ai perdu en chemin une bonne partie de  la sexualité épanouie que j’aurais pu avoir soit 12 années dans une vie.

Lucie, rebelle du genre.

Après avoir eu honte de parler de mon vécu, je pense qu’il est temps de raconter. 

Comme le dit si bien Audre Lorde, notre silence ne noues protégera pas, c’est un conseil sage et éclairé. 

Que les choses soient claires, bien que ma confiance en la psychiatrie ait été ébranlée par mon vécu, elle n’en reste pas moins utile et indispensable. 

Son talon d’Achille est que les femmes ne soient pas vues comme étant l’égale de l’homme. 

La femme est toujours vue comme étant complémentaire de l’homme.

Si la psychiatrie ne noues considère pas comme une entité à part entière, elle ne pourra pas avoir l’analyse nécessaire pour noues aider : car elle ne prendra pas en compte suffisamment le sexisme.

Lucie, rebelle du genre.

Ce serait vraiment bien que l’homosexualité soit dans les faits vraiment reconnue comme une sexualité au même titre que l’hétérosexualité dans la psychiatrie et enseigné. 

J’attends beaucoup de la loi pour lutter contre les thérapies de conversion qu’elles soient d’origine religieuse ou médicale. 

La bienveillance, l’écoute sans jugement et la confiance sont essentielles pour se faire aider par un psychiatre quand on en a besoin, sinon cette personne a toutes les cartes en main pour vous manipuler.

Bien qu’ayant subi ces violences médicales, cette thérapie exploratoire m’aura aidé à comprendre ma sexualité même si elle a durée un certain temps. 

Je pense qu’il est indispensable de les garantir pour aider les personnes qui se cherchent. 

Noues ne partons pas tous et toutes avec le même bagage, ni ne vivons les mêmes entraves, les mêmes violences générées par la société : parfois se donner du temps pour se poser et réfléchir n’est pas une faiblesse et vaut plus que toutes les certitudes. 

Le plus important est de protéger les personnes et surtout les enfant.e.s et adolescent.e.s. 

Laissons leur le temps de se trouver et de comprendre comment devenir adultes.

Nous remercions Lucie pour son témoignage que j’espère avoir lu avec justesse.

 N’hésitez surtout pas à partager le plus largement possible. S’il vous plaît signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe :

https://www.womensdeclaration.com/fr/

Pour nous suivre et/ou témoigner : https://linkfly.to/rebellesdugenre

Mercie les femmes!

Graziella, rebelle du genre.

Bonjour, je m’appelle Graziella, je suis noire, je suis maman, je suis écrivaine, je suis enseignante et je vis en Guyane.

Graziella, rebelle du genre.

Quand j’ai eu 11 ans, ma mère travaillait pour une association qui s’occupait de toxicos et elle avait laissé traîner des documents sur une table, et il y en avait un qui parlait de drogue du viol et, en fait, ça racontait que des hommes avaient pris des produits dans le milieu vétérinaire,  qu’ils  le mettaient dans le verre des femmes en boîte de nuit et que non seulement, elles perdaient conscience et ils les utilisaient, ils les violaient,  mais en plus de ça, ça avait  un effet sur elles, ça ‘pouvait les rendre stériles… C’était un journal officiel, ce n’était pas un truc anodin! C’étaient des  copies comme ça qu’elle distribuait pour avertir sur les drogues du viol dans les boissons.

A partir de là, à l’âge de 11 ans j’ai, on va dire, perdu toutes mes illusions sur les capacités des hommes à nous berner et à nous mentir pour essayer de nous avoir dans leur lit.

Graziella, rebelle du genre.

Honnêtement j’ai eu cette espèce d’impression de glace brisée avec un petit pic à glace “Ding!”: “ah d’accord! OK! Ils sont capables de faire ça!” Et ça a commencé comme ça, cette espèce de prise de conscience que je ne suis pas en sécurité avec un homme, il faut que je fasse attention, il faut que je prenne des précautions, que je vérifie et que je me méfie trois fois de ce qu’il me dit…  et ça a commencé comme ça.

Ensuite, au moment de mon parcours “ado”, j’ai été marquée par des moments de sororité. On était un petit groupe d’amies un petit peu bizarres,  on a grandi dans un quartier chaud et nous avions des copines qui, chez elles, recevaient la police parce que leurs parents avaient de la drogue chez eux… Enfin, c’était un truc un peu dur et avec ce groupe de copines-là : on s’est soutenues entre nous et on s’est protégées comme ça… On l’a fait de façon un peu… anodine. Mais, en fait, quelque part, c’est comme ça que je le vois, nous nous sommes un peu sauvées la vie. Parce que c’était dur, ce n’était pas évident du tout.

C’est après, quand j’ai grandi, que j’ai compris que les filles qui se la pétaient le plus, genre “je suis une femme, je suis une femme”… Les 2/3 étaient  prostituées par leur beau-père ou par leurs parents aussi. Donc, on a vécu dans un quartier chaud, mais on a réussi à avoir une adolescence super joyeuse, super positive parce qu’on s’est protégées! J’ai aussi vécu la sororité quand mes parents se sont séparés et que mon père a commencé à devenir un peu violent. Il ne l’a  pas été tout au long de la vie de mes parents mais quand ils ont commencé à se disputer, ça n’allait plus du tout et à un moment, il a carrément mis ma mère dehors… C’est un groupe de copines (elles  ont débarqués à deux voitures, elles étaient 5-6, je sais pas!)  qui est arrivé. Elles nous ont dit : “C’est bon, vous prenez vos bagages, on part!”, et elles nous ont emmenées.

Donc, on ne s’est pas retrouvées à la rue, on ne s’est pas retrouvées toutes seules parce que voilà, il y a encore ce moment de sororité-là qui nous a aidées!

Donc voilà, j’ai grandi un peu là-dedans en partant de ça, avec cette conscience-là : il fallait me méfier des hommes… Il y avait toujours un gars bizarre. Tu sais, quand t’as douze ans c’est bizarre! C’est à ce moment-là qu’ils veulent te toucher… Je ne sais pas pourquoi!

Graziella, rebelle du genre.

Puis après, j’ai grandi et j’ai fait mes études. En 2018 est arrivée la première année de la manifestation du collectif NousToutes.

Il y avait l’histoire de gamines de 11 ans – 13 ans (même pas) qui ont été violées par des adultes… À chaque fois, dans le procès, il y avait cette espèce d’idée débile du juge qui disait “Tu ne t’es pas débattue, ce n’est pas un viol!”. Et c’est à partir de ces histoires-là, notamment une petite fille (ils ont caché son nom) mais le gars l’a harcelée sexuellement trois jours et ensuite il l’a violée! Et comme elle ne s’est pas défendue, on a dit qu’elle était d’accord et qu’en plus, elle faisait plus vieille… Enfin, tous les trucs débiles qu’ils ont sortis à l’époque! Et comme elle était guadeloupéenne et que je sais que dans ma culture, on nous enseigne la politesse envers les adultes…

On ne dit pas à un adulte “espèce de machin!” On ne dit pas ça!  On dit “bonjour Monsieur” même si on le rejette! Car même si on a compris que c’est un vieux tordu, on ne rejette pas les gens comme ça! Et comme cette petite est guadeloupéenne, ça m’a tellement choquée qu’on traite sa politesse et son respect des adultes comme du consentement! Ça m’a mise en colère et je me suis rapprochée de NousToutes pour organiser la première manifestation!

C’était super bien fait! C’était horizontal! On est en contact!

J’étais la seule dans tous les DOM à organiser un truc, il n’y a que la Guyane (en 2018) qui a organisé une marche NousToutes, c’était épuisant! Je suis passée dans les radios, etc. Des gens ont été vraiment touchés par ce que je disais et m’ont remerciée, mais je leur disais “Mais vous savez, je n’ai rien fait vous savez… Je suis juste en train de parler d’une situation : on a le plus fort taux de grossesses d’adolescentes, on a le plus fort taux de viol sur mineures, on a également des problèmes de prostitution sur mineures en Guyane… Et rien n’est fait! Il n’y a RIEN! » 

Les statistiques elles ont 7 ans, c’est super vieux! Et pourtant j’entends et je connais des policiers qui disent “on a des gamines de 9 ans enceintes” ou “on a des gamines de 11 ans violées”… On a tout ça ici!

Graziella, rebelle du genre.

Donc, j’étais  super motivée! J’ai fait la manif NousToutes et des gens sont venus. Il n’y avait pas grand monde, mais c’était fort comme moment!

Ensuite, je commence à me sentir mal à l’aise parce que les discours de NousToutes (le collectif) commencent à changer. À cette époque, j’étais abonnée à Causette, à Mediapart et à toute la clique. Je ne lisais que ça avant de voir le mot inclusif apparaître! Je n’étais pas forcément contre car à l’époque, j’avais cette idée que les femme trans c’étaient des hommes avant mais qu’elles étaient devenues femmes. Pour moi, leur condition faisait que c’était des femmes, point! Et il fallait qu’on s’entraide par rapport à la violence des hommes! Mais ça me gênait un peu parce que j’avais cette impression bizarre qu’ils (les discours du collectif NousToutes) ne distinguaient  pas les “femmes trans” des femmes parce que dans ma tête c’est “ouais mais nous ne sommes pas tout à fait pareilles non plus… On a des trucs qui ne les concernent pas donc, je veux bien être inclusive mais il faut quand même qu’on se distingue”… Et ils ont envoyé  un questionnaire pour demander : “Alors vous pensez quoi du mot inclusif?”.

J’ai répondu clairement ceci : “je suis pour qu’on soit inclusives mais je ne suis pas pour le nivellement, je ne veux pas qu’on efface les différences”. Pour moi,  je suis désolée mais le féminisme n’est pas un uniforme! Donc, je suis pour mais on a des différences qu’il faut respecter!

Je ne sais pas ce qu’est devenu ce questionnaire. Tout ce que je sais, c’est qu’ensuite dans les pages NousToutes avec lesquelles j’étais en contact, tout est devenu vertical. C’était de Paris vers nous. Il n’y avait plus de contact avec personne et il n’y avait plus de réunion où nous parlions ensemble… Je crois que c’est à l’époque où Caroline De Haas est arrivée. Puis, il y avait aussi cette histoire du STRASS qui avait dit “Et nous, et nous? On est là, on est là!!!”.

Ensuite, je commence à entendre que des “travailleuses du sexe” ont attaqué des abolitionnistes…

Le message suivant est arrivé vers nous : “on va faire en sorte de les séparer pendant la manif, mais c’est tout”.  Il n’y avait pas de condamnation. Il n’y avait pas de condamnation publique et il n’y avait pas de rappel à l’ordre, “Hey! Vous êtes gentilles mais on ne se tape pas dessus!”. Il n’y a jamais eu ça…

Graziella, rebelle du genre.

En 2019, je ne l’ai pas fait parce que je ne me sentais pas bien et que je me sentais mal à l’aise aussi et ça s’est confirmé en 2020 avec ce qui est arrivé à Marguerite Stern. Je ne la connaissais pas, Marguerite Stern… Je savais juste que c’était une FEMEN, et je n’avais pas un super bonne opinion des FEMENS, c’était “des filles seins nus qui criaient », c’était tout ce que je voyais. Mais, et c’est un principe que j’ai depuis que je suis toute petite (et en grandissant aussi), je ne me fais d’opinion sur les choses qu’à partir de moi-même! Personne ne me dit ce que je dois penser! Et quand j’ai découvert l’histoire de Marguerite Stern, c’était à travers un post sur Médiapart qui disait “Pour un féminisme inclusif,  elle est méchante, elle a dit des choses pas gentilles…” 

Je me suis dit “OK qu’est-ce qu’elle a dit?”. Ce qui m’a fait tiquer, c’est qu’ils ont dit “ Oui! Il y a eu quelques petits débordements sur Twitter”. Je me suis dit « Ils ont brûlé sa maison, direct, c’est obligé!”. J’ai donc été  voir ce qu’elle a dit et qu’est-ce que je lis?

 1“Moi je ne veux pas bosser avec des gens qui se basent sur des stéréotypes pour définir ce qu’est une femme. Je ne bosse pas avec des gens avec qui on n’a pas les mêmes objectifs.”

2“Ils veulent afficher : Je, moi,  pronom, je ne sais pas quoi… et nous, on parle de féminicides!”
 

3“De quel droit vous harcelez les lesbiennes par rapport à leur sexualité?”

Là, j’ai commencé à tiquer, je découvre que… ben oui : “les femmes trans sont des femmes”, donc si tu les refuses à cause de leurs parties génitales, ce n’est pas bien. J’ai fait « ha bon? Lesbiennes – zizi… “OK”! »

4“Les collages sont faits pour lutter contre le féminicides, et il y a des gens qui les utilisent pour faire de l’apologie des féminicides.”

Et là, je me suis dit “Ah ouais quand même!” et j’ai découvert le mot “terf”, parce qu’en-dessous, plein de gens l’ont insultée…

Je me suis d’abord dit qu’il était vrai qu’elle était un petit peu dure avec les trans, parce qu’à un moment elle dit “Je suis une femme parce que je suis née avec une vulve”. Mais je me dis en même temps que dans ce qu’elle dit, il y a de quoi débattre et discuter! Qu’on s’engueule un bon coup et qu’on se mette d’accord! J’avais la naïveté de croire que Causette, Libé, Médiapart, etc (c’est-à-dire les médias que je fréquentais) allaient en parler! RIEN. J’ai juste vu sur Charlie hebdo un article très précis et un peu plus détaillé qui parlait de Dora Moutot qui devait présenter des excuses parce qu’elle avait osé dire “plaisir féminin” en parlant de clitoris… Je me suis dit “c’est quoi ce délire?”!

Et c’est là que je tombe sur une phrase d’une personne trans qui dit “Il n’y a aucune raison pour qu’une femme qui aime les femmes refuse de coucher avec une femme trans à cause de son pénis.”

Ce qui m’est arrivé à 11 ans m’est encore arrivé à ce moment-là! Et dans la jolie petite vitrine qui montrait un joli petit truc… Il y a eu un pic à glace qui est arrivé. Ca a fait “Bing … schraahh”.

J’ai dit “ah putain : chasseurs de foufounes!”.

Graziella, rebelle du genre.

C’est la seule chose qui m’est venue en tête, je me suis dit : “C’est un discours que j’ai déjà entendu! J’ai grandi avec des gars comme ça! Des gars qui sortent n’importe quel discours pour essayer de rentrer dans notre lit! Il y en a qui le font gentiment, il y en a qui… bon ben voilà ce sont des escrocs, mais des escrocs “gentils”… Ça là… Mais c’est quoi ce discours? C’est n’importe quoi!
 

Je retourne vers le journal, je n’arrête pas d’écrire sur Mediapart, j’essaye d’envoyer des messages avec cette référence-là et je regarde le journal : il ont changé la citation! Donc c’est « Aggressively trans” et la phrase est devenue : “Untel ne comprend pas pourquoi les femmes lesbiennes refusent de coucher avec les femmes trans… à cause de leur pénis?” Citation : “à partir du moment où on se sent femme…” J’ai dit : “Pourquoi ? Ton pénis se transforme en clitoris, c’est ça?! Non mais c’était mort! C’était MORT!!! Tout le discours compassionnel derrière c’était FINI! Il n’y avait plus rien derrière… C’était fini à cause de ça! Non mais vraiment, si un jour je croise « machin aggressively truc-là », je lui dis merci de m’avoir ouvert les yeux! C’est grâce à lui!

À partir de là, j’ai commencé à changer de point de vue, j’ai commencé à m’énerver sur Mediapart et à écrire des trucs! C’est comme ça que j’ai commencé à remarquer que, non seulement ils n’en parlaient pas, mais en plus de ça, ils coupaient mes messages!  Je les ai piégés.

J’ai fait exprès d’écrire un message en deux parties : j’ai parlé misogynie de droite parce que c’était à propos de Darmanin qui est toujours ministre, et j’ai parlé de misogynie de gauche. J’ai dit “Ouais à droite on a ça et ça comme problèmes!  Mais à gauche, on a les lesbiennes qu’on traite de transphobes! Les femmes qu’on menace de mort, etc!

Ils ont coupé le message et je leur ai dit « Ça y est! Je vous tiens les gars! Donc c’est ça que vous faites?! Vous faites de la censure?!” Et à partir de là, ils m’ont fliquée…

Graziella, rebelle du genre.

“Non ce n’est pas de la censure, il y a un problème informatique.”

Et ils me prennent pour une conne en plus! Après, je me suis rapprochée de gars qui s’énervaient contre Mediapart pour la même raison, c’est-à-dire, qui commençaient à voir leurs messages bizarrement coupés, et nous nous sommes réunis (je ne sais plus comment) sur un outil de messagerie pour y discuter et ils se sont mêlés de la conversation :

“Moi j’étais à NousToutes mais depuis que Caroline De Haas est arrivée, c’est plus du tout la même ambiance! Il s’est passé ça, ça, ça…” Et hop! Ils arrivent “Ouais mais en même temps…” Et je ne me démonte pas “Wow! Mais ils nous surveillent en fait!” Là, j’ai commencé à me sentir un peu mal déjà.

Ensuite, je me suis engueulée avec une de leurs journalistes. Elle se plaignait de Mazarine Pingeot qui disait “les nouvelles féministes m’ennuient”. Cette journaliste de Médiapart disait “Moi je suis inclusive, je défends toutes les femmes, les voilées, les excisées”… bon la totale quoi! J’ai donc répondu “OK d’accord! Vous pensez quoi des femmes qui se sont fait tabasser dans la rue? Vous pensez quoi des lesbiennes qu’on veut forcer à avoir des rapports sexuels dont elles ne veulent pas? Vous pensez quoi des menaces de meurtre sur les femmes?”. Elle n’a jamais répondu à la question et a louvoyé…

“Oui mais machin…”, j’enchaine “Non non non! Concentrez-vous! Il y a eu ça, ça et ça. Vous en pensez quoi?” la personne ne répond pas et se dirige vers le côté de la plaque “Mais vous savez que…”. Donc, j’insiste :

“Ce n’est pas possible! Soit vous savez, vous êtes au courant et vous cautionnez! Soit vous êtes dans un déni complet!”

 Je lui repose donc la question une troisième fois et là, elle me répond qu’elle est trans et je la confronte :

“C’est ça l’astuce! Tu me sors ton identité de genre pour finir le débat!”

Graziella, rebelle du genre.

“Écoute-moi bien : Roman Polanski il a vécu la Shoah, tu crois que ça lui donne des excuses pour avoir violé des gens? Non! Il y a une jeune fille qui a participé à des actes de barbarie sur Ilan Halimi, elle a été violée enfant! Tu crois que c’est une excuse pour ce qu’elle a fait subir au gars? Non! Donc votre identité, que vous me sortez comme un truc pour me faire taire, ça ne marche pas! D’accord?! J’ai posé cette question-là, vous ne répondez pas donc je considère que vous êtes…”

Le lendemain, je ne pouvais plus rien écrire du tout!

J’ai essayé de publier, mais ils ont bloqué mon compte! J’ai supprimé mon abonnement et je leur ai dit “Merci pour l’entre-soi, débrouillez-vous!”, et c’est comme ça que j’ai commencé à découvrir tout un tas de choses que je ne savais pas sur tous les trucs horribles qui arrivent dans le porno et dans la prostitution… Jusque-là, je n’avais pas ouvert les yeux! Ce qui se passait au niveau du transactivisme sur des femmes, par exemple au Québec ou en Écosse… Et je me dis “Mais ils n’en parlent JAMAIS”!

C’est comme ça que :

1. Cet espèce de cautionnement de rééducation de la sexualité des gens passe!
 

2. L’ont subi le silence complet et lâche de tous les médias de gauche! C’est comme ça que je me suis tournée vers… Ben, que je suis devenue rebelle du genre en fait!  Et que je n’ai AUCUNE PITIÉ pour ces gens! Ce qu’ils cautionnent est INACCEPTABLE! C’est horrible! C’est HORRIBLE! Et leur mauvaise foi et leur incapacité à débattre est la preuve que de toute façon, ils ont tort! Mais en plus de ça, ils sont dangereux!

Ça me frustre énormément ce manque d’accès aux médias qui ne nous donnent pas la parole! De voir sur Arte ou sur France Inter (c’est surtout ça!) qu’ils n’arrêtent pas de parler des “terfs” avec un seul et unique point de vue! Celui que nous sommes les méchantes de l’histoire!

C’est un deuil que j’ai dû faire… J’ai dû me dire “OK! Je fais partie des méchantes et je vais assumer de faire partie des méchantes! Parce que, de toutes les façons, ce qu’ils font est horrible!

Graziella, rebelle du genre.

Pourquoi penses-tu que cette idéologie est une menace pour les femmes, leurs droits, pour la société, pour les enfants ou pour la démocratie ?

Alors, je vais rentrer dans un domaine qui relève en apparence de la théorie du complot. Mais sauf qu’en ce moment, la théorie du complot, c’est une astuce très pratique pour éviter de se poser des questions!

À force de faire des recherches, derrière des articles, je suis tombée sur le document des Principes de Yogyakarta Je l’ai lu pour aller parler à mon député à l’époque, mais il a été élu président de la région donc il n’est plus député.

Je l’ai lu comme on lit un pensum parce que c’est assez indigeste… Et ce que j’ai découvert c’est que tout ce qu’ils font est fait pour nous réduire au silence. Le vocabulaire qu’on trouve est assez dégradant, les aberrations qu’ils essayent de faire entrer dans les lois, tout est écrit dedans! Et la base de la base de l’arnaque, c’est la définition de l’identité de genre!

Donc, si je résume la définition, elle commence comme ça : l’identité de genre doit être comprise comme faisant référence à (là ça ressemble un peu à du Judith Butler) un sentiment profond, personnel et intime de son genre, qui peut correspondre (ou pas) à son sexe assigné à la naissance, ainsi que la conscience personnelle de son corps (chirurgie, hormones, etc) mais aussi, que l’on peut exprimer avec les mots, les vêtements, et les comportements maniérés.

Alors, c’est brouillon et complexe et pour ceux qui nous écoutent ou nous lisent et si vous n’avez pas compris, c’est normal! C’est fait pour!

Graziella, rebelle du genre.

En gros, c’est le sentiment d’avoir un genre qu’on peut exprimer avec la modification de son corps, ou avec des mots ou les vêtements et comportements maniérés. Sauf que… C’est quoi le genre? C’est quoi cette histoire de sexe assigné? Et surtout, l’identité de genre ne définit pas les trans! L’identité de genre définit toute l’humanité! En disant à toute l’humanité, que nous avons un sentiment personnel intime et profond de soi… Et que soit ce sentiment correspond au sexe assigné, soit ce sentiment ne correspond pas. Donc là, techniquement, les trans ont disparu! Parce que pour passer de l’un à l’autre, il suffit d’utiliser des mots. Là, techniquement, je peux aller au Canada (puisque c’est validé au Canada, en Ecosse ou en Californie comme à New-York…), je rentre dans un bar, je tape sur le comptoir et je dis “Tavernier, je suis un homme! Appelez-moi Monsieur! Mon pronom préféré est “il”! Et dans la loi canadienne, le premier qui soupire, qui lève les yeux au ciel, qui ricane ou qui pouffe ou qui me dit “Mais non!”, je peux le poursuivre en justice pour soupçon d’allusions aux méchants Reich…

Voilà comment une idée floue, une idée qui veut dire tout et son contraire est punie du délit de blasphème dans un pays! Et c’est ça qu’ils veulent instaurer en France! Ils ont déjà réussi à l’instaurer en Espagne! Se tromper de pronom c’est pire que de mettre une main aux fesses! Cette idée floue est basée sur un mensonge!

Graziella, rebelle du genre.

1. Le sexe assigné à la naissance déjà… C’est faux! Ce n’est pas à la naissance du bébé qu’on constate le sexe… On peut le voir avec l’échographie! Donc, dans la tête de ces gens, nous sommes au Moyen Âge!

2. Les gens qui font la PMA, la GPA ou une FIV : on peut vérifier le sexe du bébé avec un marqueur sur les spermatozoïdes. Donc, on regarde les embryons où il y a le marqueur trois jours après la conception! Donc… Ce ne sont même pas les parties génitales qu’on regarde. Le terme est déjà basé sur un mensonge scientifique!

3. Les mots, les vêtements ou les comportements maniérés sont uniquement des stéréotypes!

Ce qui est resté dans la loi française ET qui existe déjà dans la loi français ET qui existe dans la définition d’identité de genre, c’est l’autodétermination!

Cela veut dire : celui qui dit, est!

Nous avons donc un mot flou, basé sur un mensonge scientifique qui ne protège même pas les trans (puisque cela ne correspond à aucune catégorie sociale précise, cela correspond à 7,4 milliards d’individus)… Dans la loi française, c’est déjà là, et l’autodétermination doit être comprise comme celui qui dit, est! La loi française explique qu’être en homme ou une femme n’est pas lié à un corps. Donc, les modifications du corps ne comptent pas quand on passe devant un juge, ce n’est pas non plus lié à un style vestimentaire… Le style vestimentaire ne compte pas devant le juge, ce qui compte et qui est écrit dans la loi française, c’est l’autodétermination! Et c’est déjà là… Nous n’en sommes pas comme au Canada ou on va punir les gens parce qu’ils se trompent de pronom, ou qu’ils se basent sur ce qu’ils voient, mais c’est déjà là!

Ils ont tellement facilité les choses que, techniquement, on peut changer de « sexe » en plus ou moins 2 semaines.

Graziella, rebelle du genre.

On va la mairie changer son prénom en 2 semaines, ensuite, on va chez le juge en s’habillant comme on veut en disant “Monsieur le juge, je suis une femme parce que je le sens!”. Le juge demande où sont les transformations? Et la personne n’a qu’à répondre “Monsieur le juge, vous n’avez pas le droit de me dire non pour des transformations du corps”. Le juge peut tenter d’objectiver “Mais Monsieur, vous êtes en costard cravate! » mais il provoquera l’indignation “Vous n’avez pas le droit de me dire non pour le costard cravate! Je suis une femme parce que je le sens! Vous n’avez pas le droit de dire non!”

On en est là!

Donc, ça permet à n’importe qui de devenir une femme ou un homme! Mais ce n’est pas ça le pire! Le pire est que dans les Principes de Jogjakarta, à un moment, il y a le principe numéro 31 qui exige que les états suppriment la référence au sexe sur tous les documents administratifs comme la carte d’identité (par exemple) mais je pense qu’à la sécu, ils vont y passer bientôt… Et surtout, les actes de naissance!

Cela voudra dire que dès la naissance, on supprimera la notion qu’il y a des filles et des garçons. Ce qui fait qu’il n’y aura plus de statistiques sur le sexe, vu qu’il n’existera plus et qu’il n’y aura plus de statistiques des violences hommes – femmes, vu que cela n’existera plus… Etc.

Graziella, rebelle du genre.

C’est là que moi, je trouve que les trans se font avoir!

Car il y a des trans qui sont dans une transformation on va dire “binaire” et pour qui la reconnaissance homme-femme est importante! Sauf qu’eux ne vont même pas pouvoir le faire non plus!

Je suis tombée sur une lettre d’une trans en détresse qui disait que dans son entreprise hyper progressiste, ils ont carrément déclaré à tous les employés vous n’avez plus le droit de vous genrer sur le lieu travail! Ni dans les conversations, ni dans le courrier, ni homme, ni femme, ni père, ni mère, ni sœur, ni frère, ni nièce, ni neveu, ni grand-père, ni grand-mère, rien! C’est pour mieux refléter la large diversité de genre… Et cette personne trans disait “Mais pour moi, le mot femme est important! Moi, je suis mariée, ma compagne est aussi une femme trans, pour moi l’appeler “épouse”, c’est important!”

Elle s’est faite engueuler par sa direction, et elle explique que ce ne sont même pas des trans mais des cis… Et c’est ça l’objectif! Ils utilisent les trans pour faire avancer cet objectif qui est de détruire la possibilité de dire qu’il y a des hommes et des femmes sur la base biologique!

J’ai cru comprendre dernièrement dans une conversation qu’en Belgique, ils commencent déjà à effacer la référence du sexe sur les pièces d’identité… C’est dangereux car si on disparaît, on ne peut pas nous protéger et là, on va encore plus loin dans la théorie du complot, attention on s’accroche :  je pense qu’en faisant disparaître la catégorie homme – femme, ça va mieux valider le business d’ilmplantation d’utérus dans des corps d’hommes, ce qui a déjà commencé! Il y a une trans qui a déclaré fièrement qu’elle s’éteint inscrite sur une liste d’attente au Brésil. Il y a 3 opérations et il faut compter 50 000 € par opération, “Je vais pouvoir vivre une grossesse et valider mon existence!”. Enfin, le truc habituel…

Jusqu’à maintenant ça n’a pas marché sinon, on aurait déjà eu la publicité partout. Mais ils préparent déjà le terrain! Je vois déjà 2-3 artistes ultra queers comme Lil Nas X qui a fait la promo de son album en mode “je suis enceinte, je vais accoucher”. Il y a eu un défilé de mode avec des hommes (des hommes!) « enceintes »… Donc, il y a cette idée ultra misogyne qui est “On n’a pas besoin de vous, bientôt on va pouvoir tomber enceint!”.

Les gens qui sont derrière, puisqu’en fait au fur et à mesure on découvre des gens qui financent, qui financent des études, des gens qui qui s’enrichissent sur les cliniques d’enfants trans, tout ça… Ce sont des gens qui (il me semble en grande partie) ne croient pas en la mort, puisqu’ils visent le transhumanisme. Mais ces gens qui ne croient pas en la mort, ils n’ont aucun respect pour la vie! Ni pour la santé des enfants, ni pour les femmes, ni pour personne…

Graziella, rebelle du genre.

Moi, je considère que la notion d’identité de genre doit être supprimée de tous les textes de loi, et que les personnes trans doivent être protégées pour ce qu’elles sont : des hommes ou des femmes qui vivent avec des codes culturels de femme ou d’homme! Il y a un certain nombre de personnes trans que je suis sur les réseaux sociaux, et c’est comme ça qu’ils se définissent.

Je pense à un acteur porno trans (c’est-à-dire une femme à l’origine) qui est Buck Angel et il dit que non, qu’il est une femme, qu’il a grandi femme et qu’il ne sera jamais un homme à 100 %. Qu’il a sa biologie de femme mais que par contre, il utilise la chirurgie et les médicaments pour se donner une apparence d’homme!

Ou comme Blaire White qui dit qu’elle n’est pas une femme à 100 %, qu’elle n’a pas les mêmes problèmes de santé, que quand elle voudra des enfants elle ne passera pas par les mêmes étapes… À un moment, elle dit dans sa vidéo (je les appelle “elles” quand ils respectent la personne. J’ai peut-être tort, mais je respecte leur pronom), et elle dit “Alors comme ça, tous les animaux de cette planète ont des mâles et des femelles sauf les humains? N’importe quoi!”.

Elle ajoute même à un moment “Arrêtez de dire qu’on a nos règles alors qu’on n’a pas d’utérus! On n’est pas crédible les gars, ça suffit!”.

Et ces gens sont conspués, menacés de meurtre comme les femmes qui continuent à se battre pour les droits des femmes fondés sur le sexe, et qui ont renoncé au mot “transgenre”, ce sont des trans qui se disent transsexuel.les, et  je pense que la catégorie transsexuelle devrait être correctement définie pour que cette catégorie de personnes soit socialement protégée. L’identité de genre ne les protège pas, et derrière l’identité de genre, il y a un projet très misogyne et très déshumanisant. Il est terrifiant ce projet, et ce qu’il sont en train déjà de faire est terrifiant.

Graziella, rebelle du genre.

Qu’est-ce qui t’a décidé à témoigner sous ta réelle identité? Est-ce que tu as déjà subi des pressions ou des menaces? Est-ce que, par exemple, dans ton entourage ou sur les réseaux, tu as senti des tentatives d’intimidation ou du harcèlement? Est-ce que tu te sens totalement en sécurité pour pouvoir parler aujourd’hui? 

Je ne me sens pas totallement en sécurité.

En Guyane, le sujet est inexistant, déjà le féminisme quand j’ai essayé de faire la manif, ça a été dur! Il y a beaucoup de gens qui disent “c’est génial” et qui ne viennent pas ou alors, les gens sont méfiants. Il y a tellement d’histoires sordides… Tellement, que les gens n’ont pas envie de les aborder ou alors, les gens ont vécu des choses tellement que quand ils se lâchent… Wow!

Donc, sur ce sujet principalement, les gens sont à 10 000 km de comprendre ce qu’il se passe. Je suis tout de même satisfaite de me rendre compte que dans ma famille proche, il commence à y avoir une prise de conscience à cause des émissions où on voit des enfants ou des gars habillés en femme débarquer et dire “Je suis une femme! Je n’ai rien changé à mon corps, mais je suis une femme!”. Et les membres de ma famille, vu qu’on a eu la même éducation et le même vécu, ils en sont arrivés à la même constatation “Mais c’est de l’arnaque cette histoire!”. Surtout qu’en Guyane, dans les DOM on a le carnaval, et les hommes s’habillent en femmes pour déconner et ils ont des cartons où il y a écrit “Je suis lesbienne”… et donc, ce genre de discours, ça ne peut pas marcher!

Je le vois tout le temps, chaque année je le vois! Donc, des gars en robe avec de jolis petits trucs ras du cul… Enfin, ils sont en mode dégueulasses les gars! C’est-à-dire qu’ils ont des poils partout! D’ailleurs, c’est le but : se déguiser pour se moquer de l’autre et malheureusement, quand je vois certains transactivistes en mode “femme”, je me dis “Venez chez moi, on va bien rigoler, ça ne va pas marcher votre truc!”.

Je ne suis pas menacée parce que je vois que ça ne prend pas bien ici (ça ne peut pas bien prendre ici) mais, en même temps, je ne suis pas rassurée parce que sur le plan académique, comme c’est déjà rentré à l’école, c’est déjà dans les textes, et moi étant enseignante, je ne me sens pas totalement libre.

J’aimerais bien créer une association, mais je ne sais pas à qui je peux faire confiance, car je sais qu’il y a 2-3 personnes LGBT “nanana” qui font des collages un peu partout avec leurs termes bizarres… Je ne suis pas hyper rassurée bien que je n’aie aucune raison de cacher (en fait).

C’est très difficile de vivre dans un monde où on n’accepte pas qui on est. Où on n’accepte pas comment on pense. Où on n’accepte pas comment on croit. Où on n’accepte pas comment on aime mais, c’est encore plus dur de le cacher! C’est insupportable!

Graziella, rebelle du genre.

À un moment je sentais que j’avais, je ne sais pas, une boule à l’estomac. J’avais l’impression que j’allais développer un ulcère… Et là je me suis dit “Non, c’est bon! Je me lâche, j’en ai marre! Je dis ce que je pense! Ce n’est pas possible votre truc! C’est ridicule! Cela n’a aucun sens! Je ne peux faire semblant et être “gentille”, de toute façon, vous, vous n’êtes pas gentils avec nous donc bon!”

Je ne suis pas rassurée, j’ai peur des conséquences, je n’ai pas envie qu’on me saque (parce qu’on peut me saquer, je travaille pour l’état) mais, en même temps… tant pis!

Je n’agis pas sur la peur! La peur de la peur et encore de la peur, chez moi, ça crée de la résistance! Tu veux me faire peur sur quoi? À un moment, ça suffit!

J’en suis au stade où quand il y a eu la fin de la ségrégation aux États-Unis, ils ont envoyé les élèves noir.es dans les lycées, et les élèves noir.es arrivaient tous les matins et se faisaient cracher dessus… On leur envoyait des œufs, on leur envoyait des pierres, on les insultait et ils venaient quand même à l’école tous les jours! Moi, j’en suis à ce stade-là! C’est-à-dire que si je dois aller en manif (bien que je n’aie pas envie de mourir, mais je pense qu’ils vont passer à l’acte à un moment, bien que je ne sache pas comment) mais, si j’en arrive à me prendre des trucs dans la tête et à me faire taper, je m’en fiche!

Je m’en fiche car pour moi, c’est juste la preuve que derrière ce qu’ils disent : il n’y a rien. Et si jamais ils veulent me tuer? Sincèrement, ce n’est pas forcément une bonne idée (je ne pense pas que je vais le faire mais…), je rapporte un bidon d’essence et une allumette et je leur dirai “Voilà! Brûle-moi pétasse! Rends-moi immortelle! Vas-y! Puisque c’est ça que vous voulez : nous tuer car nous parlons!”. J’en suis là! J’en suis à ce stade-là! Il n’y a pas de raison de se cacher! Enfin, ce n’est pas facile pour tout le monde mais, ici, je le sais! Si j’essaie de leur expliquer ce qu’il se passe, ils vont rire en me disant “Mais tu racontes n’importe quoi!”. Mais en même temps, la violence dont ces gens peuvent faire preuve, elle peut être partout.

Je n’ai pas de raison de me cacher et ça va me faire du mal si je me cache!

Graziella, rebelle du genre.

Est-ce que tu as une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marqué concernant la transidentité ou le transactivisme? 

Alors concernant la transidentité, j’en ai 3.

Trois personnes qui, mais ce n’est pas au même niveau, ni à une époque où c’était à la mode, ni à une époque où il y avait les réseaux sociaux, ni la télé, ni internet… Nous étions dans des situations de dysphorie de genre, enfin, ce qu’on appelait la “dysphorie de genre”.

Une amie, un ami, et un membre de ma famille.

Mon amie, fille, m’expliquait que de l’âge de 5 ans à l’âge de 12 ans, elle pensait être un garçon. Elle ne m’a pas dit : je voulais devenir un garçon. Elle était persuadée d’en être un! De l’âge de 5 ans à 12 ans, elle ne jouait qu’avec les garçons, elle s’habillait « en garçon », etc. Puis, ça s’est arrêté à 12 ans car, à 12 ans, elle s’est rendue compte que les garçons la regardaient un peu différemment (pas au niveau des yeux vu que ses seins étaient en train de pousser)… Elle m’a dit avoir pris des bandes de tissus pour les enrouler autour de sa poitrine pour l’écraser, le problème est que ça lui faisait mal et que ça l’empêchait de respirer et qu’à un moment, elle avait la mort dans l’âme et était tellement triste de constater qu’elle avait un corps de fille…

Puis, elle a arrêté parce que ça lui faisait trop mal. Elle a enlevé les bandeaux et là, elle a commencé à accepter qu’elle était une fille. D’ailleurs, quand je l’ai rencontrée elle était ultra féminine! Je crois que sa mère s’est vengée après… Quand elle a compris que sa fille avait arrêté, elle ne sortait pas sans brushing! C’était la totale!

il y a eu elle, puis un autre très efféminé, un pote gay avec qui on trainait au lycée.

On parlait des garçons, on se racontait des commérages et des trucs comme ça. Il était tellement à l’aise en tenue « de fille » que les garçons l’appelaient avec un prénom féminin (la version féminine de son prénom) et il ne comprenait pas pourquoi il adorait avoir des vêtements “de fille”? Par exemple, au carnaval, quand il s’habillait « en fille », techniquement les gens voyaient une fille. Alors que d’habitude, les garçons qui s’habillaient « en fille » au carnaval, on voit que ce sont des gars mais lui non… Les gens le prenaient pour une femme! Et il me disait “J’adore être comme ça mais je ne comprends pas pourquoi!”

Puis un jour, il m’a raconté qu’il avait interrogé son père et que son père lui a dit que quand il était petit, il était déçu car il voulait qu’il soit fille et quand il était tout petit, jusqu’à ce qu’il rentre à l’école maternelles, son père ne l’habillait qu’en fille, il le coiffait en fille, et il était ravi que les gens se trompent.

Grazielle, rebelle du genre.

Quand j’écoute ces histoires, parce que bon… Cela leur est passé à tous les 2, ils ont fait leur vie! Et que je vois des histoires qui traînent sur des enfants avec des parents qui te disent “mon enfant est une fille parce qu’elle joue avec Barbies, ou “elle” aime les robes car elle est tellement bien en robe! Elle est tellement féminine, il fallait faire quelque chose!” Et après, qu’on leur donne des médicaments qui rendent stérile ou qu’on les mutile avec des opérations… Qu’on les prive de leur liberté ou alors « c’est un ancien garçon parce que, tu comprends, il a arraché son ruban dans les cheveux à l’âge de 18 mois » et que je repense à ces amis-là… Je me dis : mon Dieu ! C’est la même chose! Ce sont des parents qui fantasment sur leurs gosses! Et des parents qui sont déçus du sexe de leur bébé, il y en a!

Comme Jk Rowling qui expliquait que son père l’a élevé en garçon et qu’elle n’avait pas le droit d’être féminine! Donc, des parents qui ont cet espèce de fantasme-là, ont toujours été là mais maintenant : il y a toute une industrie derrière pour pousser à mutiler des enfants!

Connaître ces témoignages et voir ce qu’on raconte aujourd’hui avec, en option, si jamais tu poses cette question à l’enfant « Qu’est-ce qui fait que tu penses que tu es une fille? »

Dans le cas de mon ami, c’est son père qui voulait qu’il en soit une. Dans le cas de l’autre amie, elle était plus à l’aise comme cela à cette époque-là, c’est tout!
Moi, ces 2 anecdotes en tête, je ne peux pas voir les enfants trans autrement que comme des enfants qu’on manipule, c’est tout! Après, cela ne veut pas dire que ce sont forcément toujours les parents, par exemple, mon amie, ça venait d’elle simplement.

Mais, qu’il y ait tout un engrenage horrible derrière, qui les laisse mutiler… On connaît tous une tantine ou une grand-mère, qui en avait marre d’avoir des garçons… D’ailleurs, mon Dieu! “Les garçons et Guillaume à table”, ça parle exactement de ça! Le film parle de ça! J’ai vu le film, j’ai vu mon ami! C’est ça! C’est la même chose!

C’est cette espèce de frustration que tu as en tant que parent, cette frustration que tu peux projeter sur ton gosse qui aujourd’hui est validé par tout un tas d’émissions de TV, les réseaux sociaux, et Big Pharma qui t’attend au tournant avec un bistouri et des médicaments! C’est horrible!

Graziella, rebelle du genre.

As-tu quelque chose à ajouter?

Alors, j’ai trouvé un poème que j’ai trouvé sympa. Quand je me sens un peu triste par rapport à tout ça, quand je pense à toutes les gamines qui ne connaissent pas leur corps… Ici en Guyane c’est… affligeant. Elles tombent enceintes avant de comprendre comment ça fonctionne… J’ai donc trouvé ce petit poème que j’ai trouvé un peu triste mais à la fois encourageant afin d’éviter de se centrer que sur du négatif. Je vis en Amazonie, ici, il y a la forêt tout autour partout on va, il y a des animaux et des plantes et une nature extraordinaire! Donc, quand j’entends la phrase “la nature commet des erreurs que le chirurgien peut réparer”, ça n’a aucun sens! Et quand j’ai lu ce petit texte, ça m’a un petit peu fait du bien, et c’est quelque chose que j’aimerais qu’il se passe de plus en plus dans le féminisme et donc, je voulais lire ce petit poème.et j’espère qu’il y aura des jeunes filles pour l’entendre!

La poème s’appelle Prière Femaliste

Petite sœur, tu es parfaite et tu n’as besoin ni d’être belle, ni d’être féminine pour ça,
Tu as le droit d’aimer qui tu veux, comme tu veux.
Le droit de n’aimer personne aussi sans que quiconque ne te méprise,ne t’insulte, ne te menace ou ne te fasse de mal pour ça,
Tu as le droit d’être égoïste, tu as le droit d’être fragile, tu as le droit de penser à ton confort et à ton corps d’abord sans que personne ne cherche à te faire culpabiliser pour ça.
Tu as le droit de dire non, tu as le droit de dire non, tu as le droit de dire non,
À qui tu veux, pour la raison que tu veux, de la manière que tu veux, au moment où tu le veux, sans que personne ne te fasse le moindre reproche, ne t’insulte ou ne cherche à te faire brûler pour ça.
Nos corps sont comme notre mère la Terre. Nos corps sont des cadeaux,
Elles sont planètes uniques, irremplaçables et magnifiques.
Et j’aimerais tant qu’ensemble, on apprenne à l’apprécier et à le célébrer pour ça,
Petite sœur, tu es parfaite et tu n’as besoin ni d’être belle, ni d’être féminine pour ça.

Autrice inconnue.

Merci d’avoir écouté notre parole et merci à Graziella pour son précieux témoignage ! N’hésitez surtout pas à partager le plus largement possible.

S’il vous plaît signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe :

https://www.womensdeclaration.com/fr/

Mercie les femmes!

Audrey – RadCaen, rebelle du genre.

Bonjour, je me fais appeler Audrey qui est mon nom de plume. J’ai 22 ans, j’habite près de Caen en Normandie et j’écris le blog RadCaen depuis mai 2020.

Cela fait donc un an et demi maintenant.

Je suis bisexuelle et je n’ai jamais eu de relation romantique ou sexuelle avec un homme, j’ai décidé de rester exclusive aux femmes.

RadCaen, rebelle du genre.

J’ai commencé à entendre parler de féminisme et d’homosexualité quand j’étais au lycée, donc à peu près en 2016.

C’est l’époque où je m’ennuyais beaucoup pendant mes stages et je passais beaucoup de temps sur Internet à lire TumblR, Buzzfeed et Pinterest, c’est ce qui a été mon introduction au féminisme et à la justice sociale. J’ai appris des bases importantes comme le consentement  et la culture du viol qui sont vraiment les bases du féminisme en fait. 

J’ai entendu parler de l’affaire du violeur Brock  Turner et sur le coup ça m’a énormément révoltée.  

Dans le même temps, j’ai également appris qu’il existait des personnes trans ou cisgenres ou non-binaires, et qu’elles vivaient des discriminations au même titre que les homosexuel.les et sur le coup, j’ai tout de suite adhéré cela m’a paru très (très) naturel.

RadCaen, rebelle du genre.

Après le  lycée, j’ai été plongée dans l’univers scientifique avec mes études et j’ai commencé à vivre avec ma copine, elle et moi avons pas mal parlé du genre.

Je me sentais bisexuelle depuis le lycée. J’ai aussi eu une phase assexuelle, mais qui était normale puisqu’au final, je n’avais pas envie de m’intéresser aux homme et j’étais très jeune mais, je ne m’occupais pas spécialement de mon genre. Ma compagne se sentait pansexuelle, elle questionnait beaucoup plus son identité. On a cru qu’elle était quelque chose comme genderfluid,  mais on a jamais dépassé le stade de juste y penser. Ce n’était pas une réflexion très poussée, c’est aussi à ce moment-là que je me suis intéressée à la transgression des normes de genre. Moi, j’aimais bien me travestir lors d’événements costumés! D’ailleurs, j’aime  toujours le faire! J’ai hésité à m’acheter un binder pour cacher mes seins.

Mais c’était vraiment plus pour me déguiser que parce que j’étais mal à l’aise avec ma poitrine.

À ce moment-là, je n’étais plus vraiment dysphorique comme j’avais pu l’être à la période du collège.

RadCaen, rebelle du genre.

En parallèle, l’algorithme de Pinterest me proposait une pensée différente, c’était la pensée radfem.

Il y avait énormément  de captures d’écran de TumblR qui traînaient sur Pinterest et c’est comme ça que j’ai découvert la pensée féministe radicale et les radfems disaient des choses que je trouvais complètement inimaginables, mais elles apportaient une réflexion qui était vraiment poussée jusqu’au bout.

Elles apportaient des sources tangibles. Leur discours résonnait avec ce que j’avais appris des bases du féminisme.

Au début, j’étais hyper choquée de les voir écrire que les “femmes trans”  sont des hommes … mais j’ai lu leurs sources et elles ont complètement renversé ma vision! Puisque j’ai découvert que les “femmes trans” avaient un taux de criminalité semblable aux hommes. J’ai découvert que la transition ça ne rendait pas forcément heureux. J’ai appris que le genre, en tant qu’identité, n’était même pas prouvé  scientifiquement et qu’il existe des “femmes trans” juste perverses et narcissiques  qui profitent des femmes. 

En 2019, il y un homme qui m’a fait avoir mon “peak trans”.

Il s’appelait Taylor Parker, c’était un canadien trans identifié qui avait posté des photos de lui nu (avec son pénis en érection) dans le refuge d’urgence réservé aux  femmes dans lequel il était logé!

Et le mec, il a pris ces photos-là et il les a postées sur Twitter!

RadCaen, rebelle du genre.

Il a même commenté : “J’adore me lever le matin avec ma bosse dans le refuge pour femmes” et il a pris un selfie devant le miroir avec sa bite visible… J’étais extrêmement choquée! C’est à partir de là que je suis retournée sur TumblR mais cette fois, du côté Radfem! Et j’ai commencé à lire, je n’ai fait que ça en fait :  au début j’ai lu, relu, j’ai continué à lire et c’était une révélation complète, parce que les Radfems pouvaient expliquer pourquoi les femmes étaient opprimées. Ce n’était pas un sentiment flou, c’était à cause du sexe! Elles avaient un compas moral qui était stable et efficace. Elles critiquaient la pornographie que je n’avais jamais consommée et du coup, je n’avais pas réalisé à quel point c’était toxique.

En fait, elles ont très rapidement et complètement changé ma vision du monde!

On va dire que j’étais déjà “un peu” critique du genre avant ça. Critique  dans le sens “trans”  puisque pour moi, être trans, c’était dire “ce n’est pas  parce que je suis né.e comme ça que je dois respecter les normes qu’on m’a assigné.e et du coup, je critiquais les normes et je voulais un droit à la liberté de genre social et culturel!

Je croyais qu’il y avait une identité interne liée au sexe. Par exemple, j’étais absolument persuadée que les “femmes trans” étaient, en gros, des personnes avec un corps mâle mais qui avaient un vrai lien avec les femmes, qui étaient solidaires, qui étaient sorores et qui étaient des gens qui avaient des comportements criminels comparables statistiquement aux femmes… Ce genre de choses.

Puis, j’ai arrêté  d’y croire parce qu’on m’a prouvé que tout cela était faux.

Et je suis devenue critique du genre à 100%, et critique du mouvement trans par la même occasion. Du coup, c’est le transactivisme qui m’a introduite à la question du genre et à la question de la critique du genre, ce qui est assez ironique.

RadCaen, rebelle du genre.

Pourquoi est-ce que tu penses que cette idéologie transactiviste est une menace pour les femmes ou pour leurs droits, pour les enfants, pour la société?

Je pense que c’est une menace pour plein de choses! C’est une menace pour les personnes trans, ironiquement parlant. Si on parle de l’idéologie du genre comme l’identité, alors c’est une menace parce que c’est une idéologie religieuse qui se fait passer pour un mouvement de droit social. C’est dangereux parce que ça renforce des stéréotypes qui sont hostiles, surtout pour les femmes, pour les gays et les lesbiennes! C’est dangereux parce que ça empêche de régler le problème à grande échelle aussi parce qu’on apprend qu’il suffit  de se changer soi individuellement, et pas la société. Pour moi, c’est très problématique puisque c’est la société qui fait tout ça. On apprend aussi que la société est problématique, mais c’est juste parce qu’elle oblige les gens à rentrer dans un rôle, et non pas parce que les rôles existent et sont toxiques… Ça a été mon début, mais c’est très insuffisant.

Pour les enfants, c’est dangereux à cause de la médicalisation. Les bloqueurs de puberté c’est hyper dangereux! J’ai fait un article sur le sujet et je vous invite à aller le lire, je me fais un petit coup de pub. Les hormones sont très dangereuses aussi, c’est très peu étudié. Dans certains pays, je ne sais plus lesquels mais je sais qu’ils envoient dans le monde et les chirurgies sont autorisées sur des mineurs!  Au Canada, une loi fait que les parents ne sont pas courant si leur enfant est considéré trans à l’école.

Les psys des cliniques de genre alertent sur les dangers de médicaliser des enfants qui sont majoritairement gays et autistes, surtout les filles!

Sauf que ces psy-là; ils se font virer ou démissionnent parce que personne ne les écoute… il y a vraiment un gros problème!

RadCaen, rebelle du genre

C’est aussi dangereux parce que ça renforce l’idée que les enfants peuvent consentir très jeunes à des traitements médicaux. Cela stérilise des enfants, et cela ne prend pas du tout en compte le fait qu’ils n’auront aucune vie sexuelle plus tard et qu’ils ne peuvent pas s’en rendre compte… Ca trompe aussi les parents qui ne savent pas dans quoi ils s’engagent, et à qui on dit globalement : soit tu laisses ton enfant transitionner, soit il va se suicider… Voilà, ça c’est pour le danger des enfants. C’est aussi une menace légale pour nos droits. Puisque nous ne pouvons plus refuser de mâles dans nos espaces. C’est une menace pour les gays qui sont victimes de viol par déception, et qui eux-aussi ont leurs espaces envahis, et qui sont poussés à transitionner. Cela se passe en Iran, mais aussi dans d’autres pays. Les gays on leur laisse le choix de transitionner ou d’être exécutés, concrètement…

On ne peut plus s’exprimer sur ce sujet sans perdre une vie sociale en France! Je sais qu’en Angleterre, il y a des femmes qui ont perdu leur travail, même si c’est contesté (on va dire), c’est arrivé! Beaucoup de femmes vivent un harcèlement constant et très violent! Il y a énormément de choses à dire sur pourquoi cette  idéologie est une menace! Il y a juste beaucoup trop de choses qui ne vont pas dedans! 

Qu’est-ce qui t’a décidé à témoigner sous ta réelle identité ou de façon anonyme? As-tu déjà subi des pressions ou des menaces? Et est-ce que tu as l’impression d’un danger dans ton entourage ou au contraire, te sens-tu en sécurité pour en parler?

e témoigne de façon anonyme sous un nom de plume.  Je n’ai pas envie que mon entourage soit raccroché à mes idées. J’ai 2000 personnes qui me suivent sur Instagram et dès que j’ai créé mon compte, je ne voulais pas révéler mon identité. Je ne  voulais pas poster des photos de moi, ni parler de ma vie privée au-delà du fait que j’ai une copine et que j’habite pas très loin de Caen.

Dora Moutot et Marguerite Stern ont vraiment été la preuve que j’ai eu raison, malheureusement. Puisque très de temps après que j’ai lancé mon compte, elles ont commencé à vivre un harcèlement constant qui a toujours lieu. Moi je ne vis pas de harcèlement, mais j’ai des messages haineux assez couramment. D’ailleurs j’archive tout!

Une des raisons pour lesquelles je n’ai pas envie de témoigner sous mon identité réelle, c’est aussi parce que je suis jeune, j’ai 22 ans. J’ai envie de faire des études et je n’ai pas envie de me disputer avec famille, ou avec belle-famille, ou avec potentiel environnement professionnel, et donc je n’en parle pas autour de moi, ou en tout cas j’évite aussi parce que je lis énormément pour écrire mon blog, et c’est des connaissances qui ne sont pas officialisées (on va dire). Puisque je n’ai pas fait des études de médecine (pour exemple), pour parler des bloqueurs de puberté. Mais je suis renseignée toute seule et du coup, mon entourage ne comprend pas d’où viennent mes connaissances et je n’ai pas envie d’avoir à me justifier sur ce sujet-là. Et du coup, de devoir de fil en aiguille devoir finir par expliquer que je tiens un des blogs les plus qualifiés de “terf” de France…

Donc on ne peut pas vraiment dire que je me sente en sécurité… J’ai vu assez d’exemples de femmes qui ont subi des conséquences très importantes dans leur vie, pour avoir compris que c’est un sujet grave et qui ne faut pas du tout le prendre à la légère. Je sais que ce n’est pas forcément connu en France, on a les deux exemples de Dora Moutot et Marguerite Stern, mais en Grande-Bretagne, des femmes qui ont perdu leur emploi et se sont retrouvées en garde à vue pour avoir mégenrer personne trans, ça existe. Bref, j’ai eu assez d’exemples de femmes qui ont subi des conséquences importantes pour avoir compris que c’est un sujet qui est très grave!

As-tu une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marqué concernant la transidentité ou le transactivisme?

ai deux anecdotes.

La première, c’est que j’ai eu une énorme crise existentielle quand j’ai commencé à comprendre qu’est-ce que racontaient les trans n’avait aucun sens… J’ai vraiment eu l’impression d’être une personne horrible.

J’en ai beaucoup parlé à ma copine, elle m’a écoutée pendant des heures à m’énerver toute seule… J’étais fâchée que personne ne réponde à mes questions sur Twitter! C’était vraiment terrible, en fait!

J’ai passé plusieurs jours à me dire “ça ne fait aucun sens mais, je n’ai envie d’être transphobe! Puis, je ne comprends rien et c’est frustrant!” et ça m’a vraiment retourné le cerveau…

RadCaen, rebelle du genre.

Finalement, quand la dissonance cognitive s’est calmée, je me suis sentie vraiment mieux. Même maintenant, des fois j’ai toujours un petit peu des doutes parce qu’on est entourées par un discours contraire (entre guillemets). Mais je sais que ce que je vis, ce que je vois, et ce que j’entends, ça fait sens à travers le prisme Radfem. D’ailleurs, dès que je me questionne trop sur la question trans, je reréalise que ça ne fait vraiment aucun sens!

La deuxième anecdote, c’est que j’ai été rejetée du Planning Familial car une des employées du Planning m’a parlé sur Insta sans que je sache qu’elle vienne du Planning… Elle était choquée que je sois abolitionniste. Si je me souviens bien, elle a très précisément dit qu’elle était choquée que je considère que les femmes sont des victimes parce que cela signifiait qu’elles n’avaient pas choix, et que ça retirait leur choix de considérer qu’elles étaient juste là à subir. 

J’ai donc été appelée, on a fait une petite réunion où j’étais seule face à trois employées du Planning… On a critiqué ça, on m’a reproché mes positions sur l’activisme trans du coup, je n’ai jamais participé à des actions du Planning alors que je voulais apprendre et voir comment se passaient les sessions de formation, ou d’actions dans des collèges. On m’a aussi reproché d’avoir parlé de transsexualité, alors que je ne suis pas une personne concernée.

Sauf que le Planning, ils ont sorti un manuel qui parle d’intersexualité alors que les auteurs et autrices qui ont écrit ce livret ne sont pas concernés directement… Alors c’est vrai, ils ont fait appel au collectif intersexes et alliés pour l’écrire, mais je trouve ça “un peu” gonflé de leur part de m’avoir reproché ça, en sachant que quand je leur ai parlé d’intersexualité, j’ai écrit un petit livret qui est toujours disponible sur mon blog, et dont les sources viennent de personnes intersexes ET spécifiquement de femmes intersexes.

RadCaen, rebelle du genre.

Donc au final, je ne suis pas mécontente d’avoir été virée car ça en dit long… Mais, ce fut un petit peu difficile à vivre sur le coup.

As-tu quelque chose à ajouter?

Oui, j’en ai marre qu’on me dise que je hais les trans!

Personnellement, la transidentité c’est quelque chose qui m’a introduite au féminisme et à la critique du genre, même si c’est assez paradoxal. On est aussi pas mal dans le féminisme radical à est désistées, détransitionnées, dysphoriques, voir toujours transitionnées. Ce n’est pas mon cas mais, j’en connais.

RadCaen, rebelle du genre.

J’apprécie certains hommes transidentifiés, ou des trans qui sont critiques du genre et qui, du coup, ont  une vision unique de ce qu’est la transition et de ce qu’est leur vie et l’homosexualité (souvent). J’ai une réelle compassion pour tous les bisexuels, les hommes qui ne se conforment pas et qui sont victimes de violences car ils sont efféminés. J’ai aussi de la compassion pour ceux qui meurent tués par des hommes dans la prostitution, ils représentent l’écrasante majorité des personnes trans qui meurent chaque année… J’aimerais vraiment que toute cette violence cesse!

J’en ai également marre qu’on m’accuse de tuer des personnes trans parce que je dis qu’ils sont des hommes (justement). Mais je ne tolère qu’on envahisse nos espaces, je ne tolère pas qu’on soit insultées, qu’on se fasse menacées ou qu’on nous frappe!

Hier, j’ai appris que des féministes à Bruxelles ont été agressées parce qu’elles sont abolitionnistes… Le collectif de Résistance Lesbienne a été agressé parce qu’elles ne veulent pas de pénis dans leur sexualité…  Elles ont été agressées par un homme d’ailleurs! Il y a même des lesbiennes qui ont été tuées par des hommes transidentifiés! 

Dana Rivers (qui est un homme transidentifié connu) a tué un couple de lesbiennes et leur fils adoptif. Tout ça parce qu’elles étaient lesbiennes! Et tout ça parce que nous, radfems, on reconnaît le sexe.

RadCaen, rebelle du genre.

Les lesbiennes sont les premières victimes, et les femmes comme moi aussi qui ne veulent pas d’hommes dans leur vie sexuelle… Car moi, je suis bie, et j’ai décidé que je n’aurai jamais d’hommes dans ma sexualité et ça en énerve beaucoup! Et les femmes hétéros qui ne veulent pas d’hommes dans leur sexualité, elles aussi se font cracher dessus! Voilà.

Ce sont toujours  les lesbiennes qui trinquent en premier et je ne tolérerai pas ça! Je ne tolérerai pas que mes sœurs qui ne veulent par d’hommes dans leur vie privée se fassent harceler, se fassent tuer ou se fassent frapper!

Voilà, c’est ce que j’avais à ajouter : il y en a marre de toute cette violence alors qu’on nous traite de nazis en face! Alors que ce n’est pas nous qui tuons des personnes trans!

Merci d’avoir écouté notre parole, merci à RadCaen (Audrey) pour son précieux témoignage et n’hésitez surtout pas à partager le plus largement possible.

Je crois qu’il n’y a rien qui rende plus féministe que le hommes en fait! C’est mon avis (ahah), rien ne m’a plus rendue plus critique des trans que d’écouter les femmes trans parler (je crois).

RadCaen, rebelle du genre.

S’il vous plaît, signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe :

https://www.womensdeclaration.com/fr/

Le blog de RadCaen ainsi que son article sur les bloqueurs de puberté :

L’Instagram de RadCaen :

https://www.instagram.com/radcaen/

Pour nous suivre et/ou témoigner : https://linkfly.to/rebellesdugenre

Mercie les femmes!

Dora Moutot, rebelle du genre.

Je m’appelle Dora Moutot, je suis auteure de deux livres, je fais aussi du docu et je suis la créatrice du compte instagram « t’as joui ?” qui parle de sexualité et de féminisme. 

Je parle aussi pas mal sur ma page insta Dora Moutot qui est une page perso.

Dora Moutot, rebelle du genre.

Cela faisait six ou sept mois que j’avais lancé le compte Instagram « Tasjoui ». C’est un compte qui parle de plaisir féminin et donc, évidemment, quand on parle de plaisir féminin, on parle aussi d’anatomie féminine… Parce que c’est intrinsèquement connecté. Je me suis donc mise à parler de clitoris, d’utérus… Enfin, de nos organes quoi, les organes qu’on a en tant que femelle.  Et je me suis faite assez vite traitée de “terf” qui était un mot que je ne connaissais pas du tout à l’époque.

Certaines personnes se sont mises à me traiter de “transphobe” et de “terf”, on me disait que si je parlais de clitoris, il fallait parler aussi de personnes à pénis et que parler que de clito c’était transphobe.

Dora Moutot, rebelles du genre.

Quand j’ai commencé à parler de règles, à dire “les femmes ont leurs règles”, on m’a expliqué qu’on ne pouvait pas dire “les femmes ont leurs règles” mais “les personnes à vulves ont leurs règles”… Une personne en particulier, une personne transactiviste, a vraiment fait une fixette sur moi et a commencé à faire des storys à la une qui s’appelaient : “Dora la terf 1”, “Dora la terf 2”, “Dora la terf 3”, … Ces storys où cette personne me traitait de “transphobe” et de “terf”, c’est vraiment parti de rien.

Il regardait mes Storys sur le compte Dora Moutot (et même pas « t’as joui » ), et a commencé à expliquer que je n’étais pas inclusive des  personne non binaires, trans et compagnie. J’ai alors répondu “écoute, mon compte « t’as joui » est un compte qui parle d’hétérosexualité, si tu n’es pas content, c’est pareil !”.

Voilà ce que j’ai dit :  “C’est mon angle. Tu n’es pas content, c’est pareil”.

Cette personne a dit à sa communauté que le fait que je dise que c’était un compte hétéro, cela voulait dire que j’étais « LGBTQI phobe », que j’étais “transphobe” parce que non-inclusive, et que je faisais exprès de mégenrer cette personne. Parce que j’ai dit “si tu n’es pas content”, et comme cette personne s’identifiait comme une femme, et a donc interprété mon “si tu n’es pas content” comme un mégenrage…

Alors que j’aurais pu le dire à une femme, c’est juste une expression pour dire “dégage” !

À partir de là, cette personne a fait une énorme énorme fixette sur moi et  j’ai commencé à me dire “c’est quoi, une terf ?”, à faire des recherches Google, et puis pendant que j’étais en train de me renseigner sur tout ça, et que je commençais un peu à comprendre les enjeux, je subissais de plus en plus de harcèlement… De plus en plus de violence, et c’est une violence extrêmement misogyne qui est apparue quasi instantanément. C’est une forme de violence faite aux femmes. J’ai donc directement ressenti le caractère dangereux de cette idéologie et son caractère profondément violent envers les femmes.

J’ai reçu des insultes qui disaient “suce ma bite de trans”.

Dora Moutot, rebelle du genre

Je me suis dit “mais comment c’est possible ? ».

Ce sont les incels ou les masculinistes qui me disent ça… J’ai vite compris qu’il y avait des liens, qu’il y avait une forme de « trans-misogynie » et donc, c’est comme ça que j’ai pris conscience.

Et c’est ça qui m’a amenée vers le féminisme radical, parce que jusque là, j’étais plutôt une féministe libérale. Parce que je ne connaissais pas grand-chose, et en cherchant des termes comme “terf”, etc. Je suis tombée sur des blogs de féministes radicales, c’est comme ça que j’ai commencé à lire sur le féminisme radical et que je me suis dit “je suis d’accord avec tout, tout ça fait sens pour moi, c’est d’une logique… Voilà, c’est une évidence !”. Même que ça a fait complètement évoluer mes opinions sur d’autres points, comme le porno, la prostitution, etc.

Pourquoi tu penses que cette idéologie est une menace pour les femmes pour leurs droits en particulier, pour les enfants et aussi pour la société ou pour la démocratie ?

Je pense que c’est une menace et une insulte aux 100 dernières années de luttes féministes. Dans le sens où je pense que les femmes se sont battues pour essayer de ne plus avoir le poids des stéréotypes de genre sur le dos, et aujourd’hui, on nous y ramène sous le chapeau du soi-disant progressisme. Parce que moi, ce que j’avais compris du féminisme (et que je crois toujours que c’est), c’est que c’est quand même une lutte pour (justement) se débarrasser des stéréotypes de genre et pour assumer ce qui fait de nous des femelles. C’est-à-dire se dire : bon bah voilà j’ai un utérus, une capacité à avoir un enfant, je peux la prendre ou pas, j’ai un clitoris et il faut se battre pour l’accès au plaisir féminin, il faut parler d’endométriose, il faut parler de nos règles, il faut sortir de la honte de nos corps ! Mais ce corps ne doit pas dicter la personnalité qu’on a dans la vie, il ne doit pas dicter la façon dont je m’habille… En fait, il ne doit rien dicter parce que les femmes sont toutes différentes ! Et donc, par conséquent, pour moi, nous naissons avec un corps ! On ne peut pas naître dans le mauvais corps !  Par contre, on peut exprimer notre identité comme on veut dans ce monde et donc, par conséquent aujourd’hui, quand on dit que le mot femme est en lien avec le genre et non avec ma sexuation, pour moi, c’est extrêmement dangereux.

Cela enferme le mot femme dans un stéréotype et donc, du coup, une femme c’est quoi ?

Une femme c’est des stéréotypes de genre, et ces stéréotypes de genre, on essaye pourtant de s’en débarrasser depuis maintenant presque un siècle !

Dora Moutot, rebelle du genre.

Si les femmes avaient réfléchi avec cette idée d’identité de genre, par exemple, à l’époque des Suffragettes, au lieu de dire “moi, je suis une femme et donc je veux un compte en banque et je veux porter un pantalon !” qu’est-ce qu’elles auraient fait ? Elles auraient dit   “alors, je suis un homme”, voilà ! Donc si cette idéologie avait existé au tout début de la lutte féministe, ben en fait… Les femmes n’auraient jamais eu de droits! Donc pour moi cette idéologie va à l’encontre de la véritable pensée féministe de la première et de la deuxième vague. C’est le premier point pour lequel… Voilà.

Quand on me dit “je suis une femme” je veux qu’on me parle simplement de sexuation et je ne veux pas que ça dise quoi que ce soit d’autre sur moi à part que je suis née femelle.

Je ne veux pas que ça décrive le fait que j’ai des cheveux longs, le fait que je m’exprime d’une certaine façon,  que j’ai des faux ongles ou Dieu sait quoi, voilà ! Tout ça pour moi, c’est très dangereux et au-delà ça, il y a plein d’autres dangers.

Par exemple, si aujourd’hui on dit que n’importe qui peut devenir une femme, alors les femmes trans, donc les mâles transidentifiés, peuvent jouer dans les sports féminins. Moi qui pensais qu’on avait créé ces catégories-là, justement, parce qu’on sait bien que les femmes et les hommes n’ont pas les mêmes muscles, ni les mêmes capacités musculaires et donc, par conséquent,  on les a divisés en deux… C’est donc que sinon, les hommes auraient toujours gagné ! Cela n’a pas de sens.

Et là tout d’un coup, on se retrouve aux Jeux Olympiques avec un mâle transidentifié qui (en plus) n’a pas transitionné jeune, mais qui a transitionné très tardivement… Donc, qui a eu de hauts taux de testostérone dans son corps et a donc développé une capacité musculaire ! Il suffit de le regarder en images pour s’en rendre compte ! Il joue avec des femmes ! Donc, il prend la place d’une femelle, d’une femme qui s’est peut-être battue toute sa vie pour avoir une place aux Jeux Olympiques et qu’elle n’aura pas… Je trouve absolument scandaleux que ça passe, comme ça, et que ça ne soit pas discuté !

Dora Moutot, rebelle du genre.

Il y a aussi le fait qu’on se rend compte qu’en Californie, un certain nombre de mâles transidentifiés vont dans les prisons pour femmes et parfois, alors ça c’est du délire… Certains sont même des agresseurs sexuels de femmes ! Des hommes qui ensuite ont transitionné et donc, on peut se retrouver dans une cellule en prison avec un agresseur de femmes qui se dit femme ! Donc, on a ce type-là dans la cellule?

Ben moi, je trouve ça un peu … Voilà !  Je trouve ça extrêmement, mais extrêmement dangereux ! Et extrêmement bizarre aussi qu’on ne puisse pas en parler !

J’ai aussi  remarqué qu’aujourd’hui il y a un nombre de prix, de prix littéraires, de prix… bref, des prix  divers et variés, notamment, un en Australie, un prix littéraire que je regardais. Je regardais comment postuler et je voyais que pour postuler,  il suffit de s’ “identifiy as a woman”. Voilà. Donc n’importe qui peut s’identifier comme une  femme, ce qui ne veut plus rien dire.

Aujourd’hui, qu’est-ce que je vois? Je vois que la Belgique a l’intention de supprimer le sexe sur les cartes d’identité et tout ça mène à une forme de politique de l’effacement du sexe au profit de la notion de genre… Genre qui n’est que stéréotypes et clichés. Alors que le sexe, lui, est réel !  C’est la réalité de nos corps, c’est la réalité de la biologie, c’est la réalité en lien avec le concret !

Dora Moutot, rebelle du genre.

Sur énormément de niveaux, je pense que c’est très dangereux et je pense que c’est très dangereux pour beaucoup de jeunes filles qui se retrouvent dans cette idéologie et pensent que la solution à leur mal-être est donc la transition pour devenir un homme dans cette société… Donc, pour devenir le dominant, celui qui a tous les droits dans cette société. Et je ne peux pas complètement les blâmer !

Peut-être que si j’avais 14 ans et que j’étais, par exemple, une jeune femme lesbienne avec l’envie d’une esthétique un peu  butch, peut-être que je me dirais que, finalement, c’est peut-être plus simple de transitionner. Surtout qu’aujourd’hui, dans les communautés adolescentes “queers”,  on trouve ça hyper cool et soudain, on a un système de soutien gigantesque ! Comme ça, on devient aussi plus rapidement quelqu’un qui est très visible sur les réseaux sociaux, on montre sa mastectomie et tout le monde vous applaudit.

Donc voilà, pour moi, il y a énormément de danger pour les femmes là-dessous et notamment, à partir du moment où on va pouvoir “self identifiy” comme disent les Anglo-Saxons (s’identifier soi-même) et que le sexe va disparaître des cartes d’identité… Je ne comprends pas comment on va faire des statistiques sur les violences faites aux femmes qui viennent particulièrement des hommes ? Il y a quelque chose que je ne comprends pas… Je ne comprends pas comment faire des études sur les hommes et les femmes en médecine ? En fait, il y a plein de choses qui, j’ai l’impression, sont complètement laissées à l’abandon en termes de réflexion. Parce que la woke culture a décidé que tout questionnement serait transphobe, et ferait de la personne qui questionne une personne horrible à mettre sur le bûcher !

Peux-tu nous parler du fait que tu ne caches pas ta réelle identité ?

Je parle avec ma réelle identité sur Internet et si c’était à refaire, peut-être que je choisirais un pseudo.

Dora Moutot, rebelle du genre.

Car quand j’ai commencé à parler sur Internet, je n’étais pas militante. J’ai eu d’autres blogs avant, mais je ne voyais pas le problème à révéler ma véritable identité et c’est resté, tout simplement.
  
C’est-à- dire que ça n’a pas été une volonté de ma part de parler de ce sujet-là avec mon visage découvert mais bon, ça s’est fait comme ça ! Aujourd’hui, j’ai tendance à penser qu’il faut vraiment beaucoup plus de femmes qui montrent leur vrai visage autour de cette thématique. Parce qu’on voit bien en France, que les figures les plus visibles sur ce sujet aujourd’hui c’est Marguerite Stern, moi, et aussi Pauline qui est avec son vrai nom. Nous sommes quelques-unes et en fait, il y a beaucoup d’attention sur nous parce qu’on est des humaines réelles qui  incarnons cette lutte et cette pensée. Il y a effectivement d’autres comptes insta avec des femmes qui ne donnent pas leur véritable identité et leur visage et ces comptes-là sont quand même moins suivis parce que je pense qu’on a tous et toutes besoin d’identification, tout simplement.

Par conséquent, je pense qu’il est quand même urgent que les femmes osent car le fait que les femmes n’osent pas montrer leur vrai visage valide le fait que ce ne serait “pas bien” de dire ce qu’on dit. Qu’il y aurait un truc honteux à dire ce que nous disons ou un truc trop dangereux..

Tandis que si nous sortions toutes notre visage et que nous disions “Ben quoi ? Je n’ai rien dit de spécial ! J’ai dit qu’une femme est une femelle adulte humaine ! Est-ce que je vais vraiment aller sur le bûcher pour ça ? »

Dora Moutot, rebelle du genre.

Est-ce que dire une évidence est un problème ? Enfin… Si ça c’est censuré, mais où va le monde en fait ? Qu’est-ce que ça dit de la haine envers les femmes ? Et finalement, on rentre dans ce jeu (en ne montrant pas notre visage). C’est un peu comme si “Oh la la ! Je dis un truc hyper tabou ! Oh la la, je me cache! Je peux le dire mais pas le dire ! » Sauf que… Il faut revenir sur terre ! On dit un truc qui est le B.A.B.A enfin, je veux dire, on ne dit rien de fou ! On dit un truc d’une banalité en fait que… C’est ça qui est choquant !

Est-ce que tu aurais une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marquée concernant la transidentité ou le transactivisme ?

C’est dur à dire il y a tellement de choses qui m’ont marquée ! C’est le festival du choc pour moi ! J’ai du mal à parler d’un événement en particulier…

Ah si ! Récemment, ce qui me choque terriblement, c’est qu’ en l’espace de 3 ans ça été extrêmement vite ! C’est surtout ça que je trouve incroyable ! Les transactivistes sont des très (très) grands stratèges ! Et je vais presque dire que j’ai un très grand respect pour leur niveau de stratégie ! Parce qu’en tant que femmes, on ne peut pas se vanter d’être aussi efficaces en termes de lobbying, en termes de faire imposer notre propre idéologie et de convaincre des députés, de convaincre des sénateurs, de convaincre des énormes marques comme LinkedIn de la nécessité absolue des pronoms…

Ils sont d’une organisation à faire tomber par terre et d’une rapidité absolument folle ! Le problème c’est que depuis que j’ai compris ce qui se passait, j’ai essayé d’alerter et on m’a très rapidement dit “Mais Dora, c’est des trucs de la sphère féministe ! Ce n’est rien du tout ! Tu te prends la tête ! Pourquoi tu te tracasses autant ? T’es un peu obsessionnelle !”,  des choses comme ça…

Sauf que j’ai vite compris que ça ne resterait pas juste dans les sphères féministes, et qu’on allait très rapidement en venir aux lois. Et donc, que dans pas mal de pays du monde, il y aurait des lois de “self identification”.

Dora Moutot, rebelle du genre.

Comme je le disais, la Belgique est en train d’effacer le sexe des cartes d’identité parce qu’il n’y a plus que le genre qui compte.  Et puis en France, il y a cette loi là sur les thérapies. En fait, c’est une loi contre les thérapies de conversion Gays, homosexuelles,… et bien sûr qu’il faut arrêter les thérapies de conversion homo ! Mais ils ont rajouté “interdiction des conversions homosexuelles et d’identité de genre” …  Ça m’a énormément choquée parce que c’est complètement confondre orientation sexuelle et identité de genre ! Ils ont donc rajouté des lignes dans cette loi autour de l’identité de genre, il y est aussi expliqué que toute personne qui s’opposerait, du coup, à l’identité de genre en tant que journaliste, en tant que parent, en tant que psy, en tant que personnel du corps médical, etc aurait des problèmes. Parce que lutter contre l’idéologie du genre voudra dire être un opposant à la transition et donc, ça voudrait dire être dans une thérapie de conversion d’identité de genre. C’est-à-dire que si on a sa fille qui décrète qu’elle est un homme, et que donc imaginons qu’on ait un psy qui lui dit “mais non, vous n’êtes pas un homme ! Vous avez vécu des traumatismes, il faut travailler là-dessus” etc, et qui lui dit “écoutez, je pense que ce n’est pas une très bonne idée de faire une mastectomie et ce n’est pas une très bonne idée de prendre des hormones chimiques” etc, et bien ce médecin pourra être accusé ! Parce que, justement, il ne laissera pas cette personne faire cette transition et donc, ce sera comme une conversion. Cela valide l’idée d’être née dans le mauvais corps…

Cela va punir les gens comme moi qui expriment leurs questionnements et leurs doutes sur l’idée qu’on peut être né dans le mauvais corps, et qui pensent plutôt qu’il faut déconstruire les idées avant de déconstruire les corps. Car notre travail c’est de déconstruire les idées avant de déconstruire les corps !

Parce que déconstruire un corps, c’est ce qu’on fait en dernier recours (et encore) !

Dora Moutot, rebelle du genre.

Donc, des gens comme moi pourront éventuellement être condamnés… Donc voilà, le fait que ça devienne une loi qui a été validée par quasiment la majorité, voire 99 % des députés… Et là, cette loi va être révisée au Sénat au mois de décembre… Moi, c’est quelque chose qui m’inquiète énormément ! 

Est-ce que tu as quelque chose à ajouter ?

Oui, sur cette loi, j’ai quelque-chose à ajouter parce que c’est intéressant, et c’est une loi qui se contredit. Dans le sens où, c’est une loi qui interdit les conversions homosexuelles. Donc c’est très bien ! On ne va pas obliger une gamine lesbienne à devenir hétéro en l’envoyant dans une colonie de vacances de conversion. Très bien ! Mais en fait, en mettant dans la mémoire l’identité de genre, il y a un certain nombre d’adolescentes lesbiennes qui transitionnent parce qu’elles veulent une thérapie de conversion (dans un certain sens)… Parce que le fait d’être une femme lesbienne et de « devenir » un homme, fait qu’elles « redeviennent » entre guillemets “hétéros” aux yeux de la société. Car alors, elles sont dans l’espace public des « hommes » qui sortent avec des femmes. Donc cette loi est absurde, d’un côté on se bat contre la conversion homosexuelle et d’un autre côté on en fait la promotion à travers la promotion du concept d’identité de genre.

Je ne comprends pas, j’ai l’impression que pas grand monde n’a réfléchi à la question…

Merci d’avoir écouté notre parole et merci à Dora Moutot pour son précieux témoignage ! N’hésitez surtout pas à partager le plus largement possible.

S’il vous plaît signez la déclaration des droits des femmes basée sur le sexe :

https://www.womensdeclaration.com/fr/

Son dernier livre se trouvant dans toutes les bonnes librairies :

https://www.amazon.fr/M%C3%A2les-bais%C3%A9es-livre-d%C3%A9nonce-patriarcat/dp/2813225371

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