Rebelles du genre – Hors Série – Audition au Sénat

Blandine – Aujourd’hui, je vais vous proposer quelque chose d’un peu différent de d’habitude.

La semaine dernière, vous avez sans doute entendu parler du rapport qui est sorti par le groupe de travail au Sénat sur la transition des mineurs, ça a été quand même beaucoup repris par les médias, il y a eu pas mal d’articles là-dessus, avec évidemment, toujours pareil, un clivage entre les médias bien-pensants qui pensent que, évidemment, si on empêche les enfants de transitionner, c’est qu’on veut leur mort, et puis, peut-être, d’autres qui commencent un peu à ouvrir les yeux.

J’ai contribué à ce travail puisque j’ai été auditionnée par ce groupe de sénatrices au mois de juillet dernier.

Et je vais vous partager ce que j’ai dit, puisque je l’ai enregistré.

Générique – Bonjour et bienvenue sur le podcast “Rebelles du genre”. Nous sommes des femmes, militantes pour l’affirmation et la protection des droits des femmes basés sur le sexe, et donc notre biologie. Le sexe est la raison de notre oppression par les hommes, et le genre en est le moyen. Nous sommes les rebelles du genre.

Nous observons aujourd’hui avec fureur des hommes qui envahissent nos espaces, agressent nos sœurs, revendiquent nos droits.

Conditionnées à la gentillesse et touchées par leur victimisation, les femmes mettent en général un certain temps à comprendre l’arnaque du mouvement transactiviste, et commencent souvent par soutenir cette idéologie. Puis elles ouvrent les yeux, constatent sa violence, et la refusent.

Ce podcast est là pour donner la parole à des femmes qui expliqueront pourquoi et comment elles sont devenues critiques du genre et qui témoignent de leur parcours. Écoutons leur paroles.

Blandine – En effet, il y a énormément de ragots qui sont colportés, que ce soit dans le milieu transactiviste – ce qui n’est pas une surprise – mais aussi dans le milieu féministe. Et d’ailleurs, j’en profite pour vous annoncer mon témoignage personnel, puisque j’ai fait le premier témoignage de Rebelles du genre, le numéro 1, qui était, en fait, une sorte de brouillon. C’était pour voir si on était capables de faire un podcast… Et puis on l’a mis en ligne, et tout de suite il y a eu des personnes qui se sont abonnées, et cetera. Donc on a laissé mon témoignage publié, c’est le numéro 1. Et depuis bientôt 3 ans maintenant, il y a beaucoup beaucoup de choses qui ont changé, et pas qu’en bien, et j’ai beaucoup de choses à dire, et notamment sur les mouvements féministes et leurs relations à la transidentité. Et c’est pour ça que je vais très très prochainement témoigner aussi des ravages du genre dans le milieu féministe.

Je ne vais pas en dire plus aujourd’hui parce que je prépare tout ce que j’ai à dire. 

Donc, pour revenir au sujet d’aujourd’hui, j’ai été auditionnée le 12 juillet dernier au Sénat. J’ai utilisé lors de mon témoignage, de mon audition, les informations que j’ai récoltées tout au long de ce travail que je mène depuis maintenant 3 ans avec le podcast “Rebelles du genre”, que j’ai créé au départ avec quelques amies. Ma participation à ce groupe de travail, c’est le résultat d’une expertise que j’ai développée en me renseignant énormément, en lisant à peu près tout ce qu’on pouvait lire en français et en anglais sur la question de la transidentité. J’ai écouté des centaines de femmes témoigner : des jeunes filles, des femmes adultes, des féministes, des femmes qui se disent pas féministes, des mères, des filles qui ont transitionné puis détransitionné, et cetera. 

J’ai aujourd’hui une vraie expertise sur cette question, et d’ailleurs le podcast est aujourd’hui une sorte de référence sur la question, même si notre diffusion est assez confidentielle, compte tenu du caractère sensible du sujet. C’est comme ça. J’aimerais bien que on nous entende plus, mais en tous les cas, j’ai cette expertise-là. C’est pour ça que, quand j’ai été sollicitée pour être auditionnée au Sénat, en fait je n’ai pas du tout hésité. Je ne me suis pas du tout posé la question, premièrement, de ma légitimité. Parce que je suis légitime : j’ai cette expertise, et je porte la voix des femmes.

Et je ne me suis pas non plus posé tellement de questions sur le groupe de travail, qui est donc issu du groupe “Les Républicains”. Effectivement, pour les féministes, Les Républicains, ce ne sont pas nécessairement les plus grandes féministes qu’on connaisse.

Mais si on ne devait parler qu’avec les personnes qui se disent féministes, et qui ont en plus une pratique féministe, parce qu’il y a quand même un gros écart entre les deux, en gros on parlerait avec à peu près… personne. Parce qu’aujourd’hui il faut bien reconnaître que, à gauche, il n’y a aucun parti pour défendre les droits des femmes de manière féministe. Tous les partis de gauche, aujourd’hui, ont des postures, on va dire… au minimum “ambigues” sur les droits des femmes, que ce soit sur les questions de pornographie, de prostitution (qui serait un travail, par exemple, pour le NPA ou pour Europe Écologie Les Verts) et bien sûr pour la question du genre.

L’autodétermination du genre, par exemple, qui est prônée par la France Insoumise qui a déposé un un amendement pour que les hommes qui se disent des femmes puissent être incarcérés avec les femmes… Voilà.

Donc sur tous les points qui sont les points du combat le plus vif aujourd’hui pour les féministes, et je suis viscéralement féministe, donc les questions de GPA, les questions de pornographie, de prostitution, et la question du genre, et plus globalement la question du sexisme et des violences sexuelles, il n’y a aucun parti à gauche qui peut dire qu’il a une posture véritablement féministe. 

Il n’y en a pas à droite non plus. Mais au moins, ce groupe de travail m’a invitée, et j’ai pu dire ce que j’avais à dire. Je n’ai pas refusé d’invitation de parti de gauche. Je n’ai pas été invitée, c’est tout. Évidemment, la question se serait complètement posée, enfin non, elle ne se serait même pas posée si j’avais été invitée par le Rassemblement National ou n’importe quel parti d’extrême droite. Je n’aurais pas accepté.

Voilà. Donc je tenais à faire cette mise au point. On est aujourd’hui dans une démocratie qui est en train de perdre pied, et en particulier la liberté d’expression est énormément mise en danger, la liberté de conscience aussi. Le fait de croire qu’on n’est pas une femme quand on a un pénis, ça, c’est aujourd’hui quelque chose que la société nous interdit. Et moi, je me bats avec la dernière énergie pour pouvoir continuer à dire que 2 et deux font 4. Libre à vous si vous voulez penser le contraire, ou faire semblant de penser le contraire. Moi pour ma part, 2 et de font 4, et les femmes sont des adultes femelles humaines, et les filles sont des futures femmes. Point à la ligne.

Donc je vous livre l’enregistrement que j’ai fait au Sénat, puisque je me suis enregistrée quand j’ai parlé. J’ai coupé les interventions des femmes qui ont parlé avant moi, qui étaient Michèle Vianès et Kathleen Stock. 

Et j’ai également coupé les questions/réponses après, puisque je n’ai pas demandé l’accord des personnes qui sont intervenues.

Donc je ne prends que ma voix et l’introduction par Madame Jacqueline Eustache Brinio, qui est la sénatrice qui a organisé ce groupe de travail au Sénat.

Je vous souhaite une bonne écoute.

J’ai réécouté tout ce que j’ai dit, et je dois dire que je suis encore à 100 % d’accord avec ce que j’ai dit.

Et je tiens à remercier du fond du cœur toutes les femmes qui m’ont fait confiance,  qui ont témoigné, et dont j’espère avoir porté la voix correctement.

Quand une femme a souhaité témoigner à Rebelles du genre, c’est pour que sa voix soit entendue. 

Et ici, j’ai porté les voix de ces femmes. 

J’ai porté vos voix.

Jacqueline Eustache-Brinio – Il y a à peu près maintenant un mois et demi, nous avons mis en place un groupe de travail qui s’appelle : “Transidentité : devons-nous légiférer ?” Parce que nous sommes un certain nombre de sénatrices, d’ailleurs, plutôt que de sénateurs, à s’interroger sur un phénomène de société qui, en France, nous inquiète vraiment. Donc il n’y a pas de jugement moral pour nous. Enfin, ce n’est vraiment pas le sujet, juste un projet, enfin, un questionnement de société, et probablement du regard des jeunes sur un certain nombre de sujets, qui nous interrogent en tout cas. Donc nous avons mis en place ce groupe de travail, l’objectif étant, probablement à la faveur de tout ce qu’on aura pu poser, écrire, de faire une proposition de loi, voilà. Donc c’est un groupe de 18 sénateurs et sénatrices, essentiellement des sénatrices, d’ailleurs. 

Alors on a, aujourd’hui, souhaité faire une table ronde avec, probablement, des interrogations sur les conséquences sociales de ce que nous vivons. 

Après, chacune pourra se présenter. 

Ce que je vous propose, c’est d’entendre d’abord ces trois intervenantes sur ce qu’elles ont à dire sur ce sujet, et évidemment nous échangerons, et nous vous interrogerons sur vos propos. 

Voilà, je vous laisse la parole, et ne vous inquiétez pas : vous avez le temps dont vous avez besoin.

Blandine – Merci, merci Michèle, merci Kathleen, merci à vous.

Bonjour à toutes et à tous.

Je suis professeuse, j’appartiens à un groupe de femmes qui s’organisent au plan mondial pour défendre l’idée que les droits des femmes doivent être basés sur le sexe :  c’est la WDI, women’s declaration international.

Et donc, en France nous avons WDI France qui s’appelle également Noues Femmes, puisque c’est la question de l’effacement des femmes dont nous parlons. 

Le podcast Rebelles du genre, que j’ai créé, en est une émanation. Vous nous trouverez sur toutes les chaînes de podcast, et nous recueillons des témoignages de filles et de femmes qui décrivent la réalité de l’idéologie du genre pour les femmes et pour les enfants, enfantes. 

Notre objectif, c’est donner la parole aux femmes et aussi documenter un phénomène qui est jusque-là ignoré par les médias et par les politiques. 

Tout mon propos sera donc basé sur les témoignages que j’ai recueillis personnellement, qui sont 63 publiés à ce jour, avec une dizaine en préparation, et que je tiens à votre disposition. Ils sont disponibles aussi en ligne.

Il y a des femmes, des filles de toutes origines, de toutes les régions, de beaucoup de pays dans le monde, de tous les métiers. Des détransitionneuses, des ex transactivistes, des parents d’enfants qui se disent trans, et cetera. 

Et je suis très heureuse de m’exprimer ici aujourd’hui.

Merci beaucoup.

Merci de créer cet espace de discussion et de réflexion.

Je suis un peu, un peu émue de pouvoir m’exprimer.

Je vais poser une analyse politique de cette question, parce que la question qui nous réunit ici n’est pas seulement un sujet psychologique et individuel, mais bien une question sociale, et donc collective, à la fois sur le plan des causes et sur le plan des conséquences.

Et ce sont les valeurs universalistes aujourd’hui que les activistes des droits des trans, comme vous l’avez bien dit, Michèle, remettent en question et fragilisent ainsi les droits des femmes et des filles.

En préalable, je vous demande de garder bien à l’esprit qu’il n’y a aucune démonstration scientifique, aucun début de preuve, qu’il existe quelque chose qui ressemble de près ou de loin à ce qu’on appellerait une “identité de genre”.

Tout cela n’existe au départ que dans la tête de quelques penseurs post-modernes qui ont réussi à convaincre, d’abord quelques dizaines, puis des milliers, puis des millions de personnes, d’une sottise telle que : “il est possible d’avoir une identité séparable du corps”. 

Et en France, plus d’un siècle après la loi de 1905 instituant la laïcité en France, c’est pour le moins inquiétant.

Pas plus qu’il n’existe la moindre preuve que les traitements médicaux et chirurgicaux aient un rapport bénéfice/risque acceptable.

Je vais développer dans un premier temps pourquoi cette idéologie est dangereuse pour les enfants, en particulier pour les filles. J’essayerai de faire vite, puisque ça a déjà été dit.

Ce sera ma première partie. Ensuite, je démontrerai comment cette idéologie totalitaire attaque les droits des femmes et, bien sûr, celles qui les défendent, c’est-à-dire les féministes, et plus généralement comment cette idéologie sape notre lien social, met en danger nos institutions, nos libertés fondamentales, et, partant, notre démocratie.

Donc tout d’abord, l’idéologie du genre est un danger pour les enfants, et plus particulièrement, on l’a vu déjà, pour les filles. 

Parce que pour les filles, ce sont des pertes d’opportunités, des pertes de repères, des pertes de modèles pour les jeunes filles. 

La protection de l’enfance se base sur l’idée que les enfants ne sont pas des adultes. Cette réalité, pourtant évidente, doit être réaffirmée, notamment lorsque des mouvements prétendument progressistes essayent de l’effacer. Les transactivistes développent l’idée incroyable qu’un enfant pourrait consentir de manière éclairée à une décision d’une telle gravité qu’un changement de sexe, avec tout ce que ça implique, et là je vais utiliser les vrais mots : castration, stérilisation, handicap définitif.

Cette démarche s’apparente beaucoup à celle des propédophiles des années 1970, 80 qui expliquaient que l’âge était une construction sociale.

D’ailleurs, nous avons désormais, en plus des hommes qui se transidentifient femmes, des hommes qui se transidentifient… petites filles.

Les transactivistes ne nient pas l’enfance, mais la considèrent comme secondaire par rapport à la transidentité.

Par exemple, une petite fille qui arrache ses barrettes serait capable, dès quelques mois de vie, de déclarer de cette façon qu’elle serait “née dans le mauvais corps”.

Alors à chaque fois, je vais vous citer des numéros de témoignage. 

Ici, c’est le témoignage numéro 44, de Sophie Robert, qui permet de de vérifier ça.

Donc je vais vous citer à chaque fois le nom des témoines, voilà.

Donc la transition, c’est une évidence, elle est mauvaise pour les enfants, sur le plan de leur santé comme sur le plan de leur intégration sociale. Elle fait peser sur eux des décisions qu’ils ne sont pas en mesure de prendre. On a le livre d’Abigail Schraier, “Dommages irréversibles”, qui en parle très bien.

Parmi les enfants, certains sont particulièrement vulnérables, et nous devons les protéger spécifiquement. Et ce sont les filles, qui représentent selon les études, entre 75 et jusqu’à 83 % des enfants qui transitionnent.

Pourquoi ce chiffre ?

Alors, on a quelques explications qui ont déjà été citées. Je vais y revenir, parce que le fait est que j’ai eu des témoignages là-dessus.

Donc on a les violences sexuelles qui ont été subies antérieurement.

Le fait de vivre dans un environnement pornifié, où l’hypersexualisation des filles, parfois dès le plus jeune âge, est la norme, et il en découle un grand malaise pour ces filles en début d’adolescence, au moment où leur corps change, et au moment où le regard des hommes pèse sur elles. Elles essayent de fuir la féminité qui est perçue comme source de violences et d’attentes sociales insupportables. 

Deuxième fait, le fait d’être attirées sexuellement, ou romantiquement, par les filles. Parmi les jeunes filles qui transitionnent, on a 90 % de lesbiennes. 70 % de lesbiennes et 20 % de filles qui se disent bi. Donc on a vraiment une prévalance de l’homosexualité féminine, qui est énorme, et qui doit nous interroger.

Pourquoi ? Pourquoi ? 

Eh bien parce que ces jeunes filles, qui sont attirées par des filles, vont sur les réseaux sociaux, se posent des questions. Et elles vont tomber sur des groupes transactivistes qui vont les maltraiter, qui vont leur apporter des réponses purement homophobes, parce qu’ils se font passer pour des progressistes, mais c’est purement homophobe. La première phrase, ça va être : “Tu aimes les filles, tu es donc un garçon, donc il faut que tu transitionnes.” Il n’y a plus de lesbiennes aujourd’hui dans les collèges et dans les lycées, il n’y a plus que des filles qui se disent trans.

Et l’autre violence faite aux lesbiennes, enfin parmi tout le panel, parce qu’il y en a beaucoup, la deuxième c’est le fait que refuser de relationner avec une “femme trans lesbienne”, c’est-à-dire un homme hétéro, ce serait transphobe, et donc c’est source de violences sexuelles. Et ce n’est pas du… Vraiment, on n’est pas dans quelque chose de virtuel, c’est réel ! 

Ils appellent ça le “Cotton ceiling”, le le plafond de coton. Bon, je ne vais pas développer, mais on est quand même dans, purement, dans de la violence sexuelle. Ils vont harceler les lesbiennes, exiger d’elles qu’elles remettent en question leur “refus du pénis”, au motif que ce refus exclurait les hommes qui se prétendent être des femmes.

Les adolescentes lesbiennes sont particulièrement vulnérables, parce qu’elles sont jeunes, et elles sont les premières victimes de ce harcèlement.

On a deux témoignages que vous pourriez écouter : le numéro 32, de Floriane, qui a été transactiviste, et qui est lesbienne, et qui a été également victime de ce harcèlement.

Et le témoignage de Marie, 4e témoignage, lesbienne, qui a été militante au planning familial, harcelée par des militantes du planning familial d’Ille et Vilaine où elle était bénévole, à cause de son refus du pénis.

Troisième cause, donc ça a été déjà dit, mais on voit dans les études qui montrent qu’entre 35 et 40 % des adolescentes transidentifiées se situent sur le spectre autistique.

Et j’ai, par exemple, deux témoignages : le numéro 48, de Chloé, qui est désisteuse et autiste asperger, et également le témoignage 31, de Danièle,  étudiante en médecine, autiste et désisteuses également.

Il y a d’autres facteurs de risque encore, comme le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité. 

Certains troubles psy, et bien sûr, le fait d’avoir été victime de harcèlement scolaire, qui est à la fois une cause et une conséquence, d’ailleurs, de tous ces problèmes.

On pourrait écouter le témoignage d’Éléonore (51) qui a un trouble bipolaire, ou le témoignage 37, de Mel, qui a été hospitalisée pour dépression et, du coup, s’est retrouvée hospitalisée avec énormément d’enfants transidentifiés.

Comme tous les jeunes aujourd’hui, ces jeunes filles qui souffrent, elles cherchent des réponses sur Internet, elles tombent sur des groupes transactivistes qui sont particulièrement actifs sur TikTok, on l’a dit tout à l’heure, sur Instagram, ou encore sur des réseaux. Et là, vraiment, on a énormément de témoignages qui parlent de réseaux de type Discord, qui sont des forums de discussion en ligne dans lesquels il y a vraiment, vraiment, un activisme très, très puissant.

Voilà, j’ai encore d’autres témoignages que je pourrais citer.

Les transactivistes vont promouvoir la violence, vont inciter certains jeunes, comme, par exemple, Axelle, témoignage 62. Si vous devez en écouter un seul, écoutez celui-là. Il y a tout dedans. Il les incitent à érotiser leurs souvenirs traumatiques, à pratiquer le BDSM, à se livrer à la prostitution, tout ça en étant mineures. 

Les corps mutilés présentent aussi un marché pour le système prostitueur, voilà. Pour Axelle, je vous raconte vite fait son parcours : elle a été victime de violences sexuelles dans l’enfance. À l’adolescence, elle est dans, elle est à la rue. Elle tombe entre les mains de pédocriminels, puis de transactivistes. Poussée par le Planning Familial de Grenoble qui ne lui pose aucune question sur les causes de son mal-être, alors qu’elle est suicidaire, anorexique, et qu’elle s’automutile, elle transitionne après UN rendez-vous, socialement, médicalement, puis chirurgicalement, alors qu’elle vit à la rue, et qu’elle a des cicatrices sur son corps, parce qu’elle se scarifie.

Ensuite, elle sera prostituée, violée par des manipulateurs qui se font passer pour des femmes et qui sont amateurs d’enfants prépubères.

Alors évidemment, ce témoignage, je vous invite à l’écouter, mais accrochez-vous, il est quand même très dur. 

Finalement, elle sera aidée par une psychologue, et sa détransition lui a sauvé la vie. Et là, je passe aussi sur tous les effets sur son corps : l’acné, les accès de violence à cause de la testostérone, la vulvodynie, c’est-à-dire l’inflammation de la vulve et du clitoris à cause de la prise de testostérone, qui parfois peut amener à l’excision pour pour rendre les choses supportables et qui, évidemment, interdit toute sexualité.

Bref. Et aujourd’hui, Axelle vit sous les menaces de représailles de la communauté trans. Elle vit cachée pour échapper à cette violence dont elle a été à la fois témoin et victime.

Ces filles, elles ont besoin d’être soignées, d’être aidées, d’être accompagnées.

Pas de changer de sexe.

En empêchant de parler des violences qui sont spécifiquement vécues par les filles, les activistes des droits des trans bloquent tout autre piste d’exploration des causes du mal-être, qui peuvent donc être dues à ces violences sexistes et sexuelles. 

Tout serait dû, selon eux, à la transphobie.

Ce discours empêche toute possibilité de soin en psychotrauma. Une approche raisonnable, lorsqu’une jeune fille se dit trans, semblerait pourtant être de chercher la cause de son mal-être. Pas d’empêcher sa puberté. Pas de la mutiler.

Vous pouvez écouter, notamment, deux témoignages de psychologues, le 63 de Clara et le 67 de Fanny.

En conclusion, pour ce qui est des droits des enfants, les filles perdent leurs repères, elles perdent leurs modèles, elles perdent leurs opportunités.

Tout simplement parce qu’il y a aussi de nombreuses filles qui ne correspondent pas aux stéréotypes attendus de leur sexe. Elles sont plus résistantes que la moyenne à la socialisation sexiste, et on les appelle “garçon manqué”.

Le discours transactiviste sur lequel ces jeunes filles tombent sur les réseaux sociaux leur fait croire que, si elles ne se comportent pas en conformité avec les stéréotypes, c’est qu’elles sont, sans doute, des garçons. Ce qui les incite à transitionner et, bien sûr, renforce les stéréotypes.

C’est l’exemple du camion : “Je joue avec un camion, forcément je suis un garçon”.

Les transactivistes sapent aussi les avancées des femmes dans le sport…

J. E-B –  Et les dinosaures !

Blandine – Et les dinosaures, et les legos ! Imaginez un peu, les Lego.

Voilà. Les femmes, aujourd’hui, ont un accès au sport, ce qui n’a pas toujours constitué une évidence. C’est quand même assez récent que les femmes puissent faire tous les sports, et c’est un droit qui est encore à défendre aujourd’hui. 

Et pourtant, pour les filles, les jeunes femmes, cette pratique du sport par les femmes est mise en péril par l’ouverture aux hommes des clubs et des compétitions sportives. D’où une perte d’opportunités, de récompenses pour les jeunes filles.

En athlétisme alors aujourd’hui, déjà en athlétisme, en natation, en cyclisme et dans les sports d’équipe, chaque fois qu’un homme monte sur un podium, c’est une femme qui en descend. Chaque fois qu’un homme entre dans une équipe, c’est une fille qui en sort. 

Et on a également une mise en danger, notamment dans les sports impliquant des contacts physiques, comme, par exemple, les sports de combat et le rugby.

Très récemment j’ai assisté à un match de rugby de femmes où il y avait quand même une “femme” qui faisait deux têtes de plus que les autres, et qui plaquait tout le monde très violemment.

Vous avez le témoignage 68, de Mélissa Plaza, qui est une ex-joueuse internationale de foot, de l’équipe de France, et qui est également doctoresse en sociologie.

Maintenant, je vais parler de, plus généralement, des droits des femmes. 

L’idéologie trans est un danger pour les femmes. 

Elle s’attaque frontalement aux féministes qui défendent leurs droits, et elle sape le lien social. Elle menace la démocratie.

D’abord, la discrimination à l’égard des femmes, elle est définie dans l’article 1er de la CEDEF, comme “toute distinction, exclusion ou restriction, fondée sur le sexe, qui a pour effet ou pour but de compromettre ou de détruire la reconnaissance, la jouissance, ou l’exercice par les femmes des droits de l’homme, et des libertés fondamentales.”

Les concepts de “femme” et d’”homme” sont compris par tout le monde, sauf les transactivistes. Et ceux-ci tentent d’imposer leur propre définition à l’ensemble du monde. Pourtant, c’est cette définition commune qui a permis des avancées pour les droits des femmes. Ces avancées, qui se basent sur la réalité des violences subies en fonction du sexe, et non en fonction de leur sentiment d’être des femmes.

Je vous invite à écouter les témoignages numéro 9, d’Audrey, et 12, Jeanne, qui est sociologue et qui parle de l’importance d’avoir des statistiques basées sur le sexe pour mesurer les inégalités et également pour mesurer les violences et la criminalité.

En affirmant qu’une femme est “toute personne qui se sentirait femme”, les transactivistes invisibilisent la spécificité des violences faites aux femmes. 

En France, comme partout dans le monde, excision, mariage forcé, mais aussi féminicides, viols conjugaux, et cetera.

On a également le témoignage numéro 35, de Bito, qui a été elle-même victime de mutilations sexuelles, repassage des seins, et dont la sœur a été victime d’un féminicide. Je pense que ça remet les idées en place.

Donc on a, derrière, les féministes qui ne restent pas inactivent face à ces attaques. Et donc, nous sommes la cible de violences et de menaces à chaque fois que nous prenons la parole pour défendre les femmes. Parfois, nous perdons notre emploi. Souvent, nous sommes insultées. Et très souvent, nous sommes menacées de mort, de viol.

Et nous sommes systématiquement ostracisées. 

On a le cas de deux professeuses, professeures de philosophie, qui sont bien documentés : la professeure Stock, qui est ici également, et  Annie-Eve Colin, témoignages 50 et témoignage 15, de professeuses de philosophie qui ont été ostracisées, et qui ont perdu beaucoup d’opportunités à cause de leur position critique du genre.

Les transactivistes tentent de faire taire avec violence celles qui parlent du vécu des femmes. Appellent à tuer ou à brûler sur les bûchers, sur les bûchers!!!!  Les féministes qui n’adhèrent pas à leur idéologie ou qui refusent d’adopter leur vocabulaire. 

Il s’agit de violences de masse contre les femmes.

Vous avez le témoignage 72, de Frann, qui est une militante écooféministe, et qui explique comment, pendant le mouvement MeToo, un groupe transactiviste a organisé une batucada à côté de la tente où les femmes s’étaient organisées pour pouvoir partager sur les violences sexuelles qu’elles avaient subies. Donc ils organisent une batucada pour couvrir le son de leurs voix, parce qu’elles avaient souhaité se réunir en non-mixité.

Nous ne pouvons plus manifester en sécurité. Ça fait plusieurs 8 mars que nous ne pouvons plus manifester en sécurité sans craindre pour notre intégrité physique. Les féministes qui résistent à cette idéologie ont, peu à peu, été exclues des mouvements pour les droits des femmes. 

Je ne vous parle pas de NousToutes ? Non, je ne parle pas de NousToutes…

On a les témoignages numéro 7, d’Anissia, qui est activiste féministe parisienne, ou numéro 13, de Muriel, féministe à Bruxelles, qui ont toutes les deux été molestées par des militants qui se prétendent antifascistes.

Alors, évidemment, la conséquence c’est que ça pose un problème pour notre société. Le transactivisme détruit des familles, s’acharne sur le lien parent/enfant, sape le lien social, met en danger nos libertés fondamentales.

Il y a une stratégie pour gagner les enfants, les isoler de leurs parents.

On va avoir, par exemple, un vocabulaire qui va devoir être adopté par les enfants et qui va progressivement les amener à croire, à penser, que leurs parents sont leurs ennemis. 

On a le témoignage d’Esther, le numéro 22, qui est particulièrement intéressant : elle explique comment elle passait des heures et des heures à apprendre de nouveaux mots (elle est désisteuse), de nouveaux genres, de nouveaux pronoms ; les choses qu’il fallait, dire les choses qu’il ne fallait pas dire, sachant que ça bouge tout le temps. Donc un truc qui est ok un jour, le lendemain c’est transphobe. Et elle a été encouragée à se méfier de ses parents qui étaient qualifiés de transphobes. Et petit à petit, elle a cessé de leur parler.

Et d’ailleurs elle avait une amie qui a été incitée à fuguer, et qui a fugué, en fait, dans ce cadre-là.

On a également des témoignages de mères d’enfants, de trans. Je ne vais pas aller plus loin, vous en avez assez entendu. Le témoignage 42, Clara et Catherine, 36. Malheureusement, si certaines histoires se terminent bien, d’autres se terminent mal, et dans le cas de Catherine, les services sociaux lui ont retiré la garde de son fils. Voilà.

Alors, en plus de ça, les enfants finissent par perdre la confiance dans les institutions qui sont supposées les défendre. Et, victimes de violences sexuelles, par exemple Elisabeth (41) a été violée par un homme qui ensuite s’est déclaré trans, et elle n’a pas été soutenue par son entourage. “Oui, tu te rends compte, c’est une femme, et cetera.” Et du coup elle n’a pas pu porter plainte, et n’a pas pu se reconstruire après son agression. Et ça c’est quelque chose qu’on voit de façon assez récurrente.

Le témoignage d’Axelle aussi. 

Donc on assiste, sidérées et sans réagir, à un mouvement qui est en pleine dérive sectaire, qui développe des sottises dans un argumentaire délirant et que nous laissons gangrener nos institutions.

Le projet de cette idéologie post-moderne, c’est de saper les fondements de la société et de faire en sorte que les individus n’appartiennent plus qu’à des communautés, comme l’a bien dit Michele tout à l’heure. Et dans cette logique, on constate un entrisme extrêmement performant dans les institutions qui sont en lien avec les adolescents et les adolescentes. 

Par exemple, dans l’éducation nationale, la circulaire Blanquer du 21 septembre 2021. Elle est complètement lunaire :  elle encourage, par exemple, à mettre les enfants dans les dortoirs, ou dans les vestiaires, selon leur identité de genre, concept sans définition. Et bien sûr, à les appeler par le prénom de leur choix. 

Dans cette administration, où je travaille, on constate aussi un entrisme forcené du Planning Familial, ce qui serait une bonne chose si cette association subventionnée avait vraiment à cœur l’intérêt des enfants, par exemple pour faire ce pourquoi ils sont payés, c’est-à-dire de la prévention ou de l’éducation à la vie relationnelle et affective. Or ils interviennent, à leur demande, hors de toute présence d’adultes tiers. Dans mon lycée, ils obtiennent qu’il n’y ait aucun témoin, et les faits, les propos rapportés, sont largement inquiétants. On y parle davantage du choix de son sexe et des centaines de genres possible, que de désir, de respect, ou de consentement. Par ailleurs, on peut s’interroger : dans quelle mesure cette idéologie est-elle compatible avec la Charte de la laïcité à l’école ? 

Mon avis d’enseignante est que cette idée, qu’on aurait un esprit distinct du corps, c’est une notion complètement religieuse, et que l’école n’a pas à promouvoir cette idée, c’est même le contraire de son rôle émancipateur. 

On a le témoignage 27, de Laurine, qui a 16 ans décrit une intervention dans son lycée.

Voilà. Je pourrais citer d’autres institutions qui sont complices de ce scandale, comme la CAF qui publie un guide pour les parents : “comment accompagner mon enfant trans?” 

Le ministère de la Justice qui forme des éducateurs de la PJJ à la transidentité, témoignage à venir, que je suis en train de faire. Le ministère de la Justice qui incarcère des hommes dans les prisons pour femmes s’ils ont changé d’État civil au mépris des droits les plus élémentaires des femmes pour leur sécurité et leur dignité. Et d’ailleurs, la semaine dernière, un amendement a été déposé par La France Insoumise pour permettre d’amplifier ce phénomène puisque ces hommes n’auraient aucune démarche particulière à faire pour obtenir d’être incarcérés dans les prisons pour femmes, sachant que nombre d’entre eux sont incarcérés, soit pour proxénétisme, soit pour des crimes sexuels. On a le témoignage numéro 71 de Banshee qui est irlandaise et qui explique comment en Irlande les transactivistes et les criminels sexuels ont fait en sorte que ces gens-là soient incarcérés dans les prisons pour femmes où ils commettent aujourd’hui des viols. Voilà. Et il n’y a pas seulement qu’en Irlande…

Le ministère de la Santé valide des parcours de soins des remboursements grâce à une ALD31 qui est obtenue après une consultation en visio. Donc on a une consultation en visio, et on a 100 % pour tout. C’est un véritable scandale, et c’est aussi un coup de canif dans notre contrat social, notre bien commun à tous, la sécurité sociale, elle permet ce scandale. Ça veut dire qu’on en est tous complices, sachant qu’en plus, il y a des fraudes à la sécurité sociale. Le témoignage 69, de Muzhghan, témoine de fraude par des médecins qui réalisent des épilations (parce que, évidemment, une femme ça doit être épilée, évidemment) moyennant un remboursement par la Sécurité Sociale d’hommes transidentifiés, parfois d’ailleurs avec bracelet électronique. Donc on a fait un petit calcul comme ça, le cabinet où elle travaillait rapportait au médecin qui ne mettait jamais les pieds dans le cabinet environ 2 million d’euros par an, juste pour les poils de ces hommes. 

La police, elle accepte d’enregistrer des plaintes pour “mégenrage”, comme récemment contre Dora Moutot. Ça préfigure ce qui se passe déjà dans beaucoup de pays amis, comme le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis, l’Australie, mais aussi l’Espagne, la Belgique, plusieurs pays d’Amérique latine ou centrale, qui vont punir jusqu’à plusieurs années de prison le fait d’utiliser le sexe de naissance, c’est-à-dire le vrai sexe d’une personne, pour la décrire.

Sur la liberté d’expression, on a le témoignage de Claire, numéro 29, qui est anglaise et numéro… non, Kate qui est anglaise et Claire qui vit en Écosse, voilà : témoignages 28 et 29.

Pour conclure, je dirai que les droits des femmes et des filles sont en danger.

Je pense que vous avez compris, on a : castration, stérilisation, amputation, médicalisation à vie, réduction d’espérance de vie, destruction des familles, violences sexuelles, violences, menaces de viol, menaces de mort, harcèlement des lesbiennes, lesbophobie, dépenses de santé énormes pour créer des personnes handicapées, atteintes à la liberté d’expression, à la laïcité, à la liberté de manifester, à la liberté de s’associer.

Nous sommes collectivement responsables de laisser faire ou d’arrêter cette folie.

Laisser faire, c’est se taire. C’est être complice.

Pour terminer, je vais vous lire quelques lignes de Graziella, qui a témoigné (témoignage numéro 10). Elle vient en Guyane, et elle a écrit, elle décrit assez bien notre combat.

Prière fémaliste.

Petite sœur, tu es parfaite.

Tu n’as besoin ni d’être belle ni d’être féminine pour ça.

Tu as le droit d’aimer qui tu veux, comme tu veux, le droit de n’aimer personne, aussi, sans que quiconque ne te méprise, ne t’insulte, ne te menace ou ne te fasse de mal pour ça.

Tu as le droit d’être égoïste.

Tu as le droit d’être fragile.

Tu as le droit de penser à ton confort et à ton corps d’abord, sans que personne ne cherche à te faire culpabiliser pour ça.

Tu as le droit de dire non. 

Tu as le droit de dire non.

Tu as le droit de dire non à qui tu veux, pour la raison que tu veux, de la manière que tu veux, au moment où tu le veux, sans que personne ne te fasse le moindre reproche, ne t’insulte, ou ne cherche à te faire brûler pour ça.

Nos corps sont comme notre mère la terre.

Nos corps sont des cadeaux : elles sont planètes, uniques, irremplaçables et magnifiques.

Et j’aimerais tant qu’ensemble, on apprenne à l’apprécier, à le célébrer pour ça.

Petite sœur, tu es parfaite.

Tu n’as besoin ni d’être belle, ni d’être féminine pour ça.

Merci de votre attention, merci.

 [Applaudissements]

Merci d’avoir écouté notre parole, et n’hésitez surtout pas à la partager le plus largement possible.

S’il vous plaît, signez la Déclaration des Droits des Femmes basés sur le sexe : womensdeclaration.com 

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